mardi 21 mars 2017

LIVRE et TRANSMEDIA

Quid du livre face au transmédia
Si le livre n'est pas transmédia, la lecture, elle, l'est, elle l'est comme la vie, elle l'est spontanément, naturellement et essentiellement pour notre plus grand plaisir. 

C'est ce message, entre autres, que j'essayerai de faire passer le mardi 28 mars à la table ronde organisée à la Maison du Crowdfunding - KissKissBankBank, de 19H00 à 20H30 : LE FUTUR DU LIVRE SERA-T-IL TRANSMEDIA ? animée par Lila Meghraoua du magazine Usbek & Rica.

Le transmédia est plus que jamais d'actualité ! 
J'ai récemment eu le plaisir de répondre à ce sujet à une interview de Mathieu Jankowiak sur Creative Insights Mag { à lire en cliquant ici... }. 

Extrait de cet entretien :
Quelle définition pouvez-vous donner du transmédia ? 
" Le transmédia n’est pas un média. C’est le passage d’un même flux narratif par différents médias.
Ce n’est là bien sûr que ma définition personnelle par rapport à mes propres recherches en prospective. Mais il me semble important de ne pas tout confondre et mélanger. Un média est simplement un moyen de diffusion. Le multimédia, qui remonte au moins au mouvement surréaliste, consiste à utiliser différents médias au sein d’une même réalisation. Le cross-média utilise lui différents médias pour diffuser un même contenu qui se décline différemment dans chacun en fonction de ses caractéristiques. Le transmédia va au-delà, par essence il est narratif et sur le modèle des « mondes persistants » apparus avec les jeux en ligne massivement multijoueur. C’est-à-dire que même en notre absence le contenu continue d’exister et d’évoluer, de changer en temps réel… Qu’il soit fictionnel ou documentaire, chaque média traversé présente un contenu à la fois singulier et complémentaire aux autres, tout en restant évolutif au gré des interactions avec ses « lecteurs »... "
J'avais également eu le plaisir d'organiser et d'introduire une table ronde sur ce thème : Le transmédia va-t-il réinventer le livre ? à l'Ecole Estienne, en partenariat avec l'ATEP (Association des techniciens de l'édition et de la publicité) et Viabooks, le 09 janvier courant. 

lundi 20 mars 2017

Retour sur le Festival VIDEOFORMES 2017

J'ai eu le plaisir pour la deuxième année consécutive de participer à la table ronde du festival international d'arts numériques VIDEOFORMES.

En compagnie d'Elise Aspord (Docteur en histoire de l’art et membre associée du laboratoire Communication et Solidarité, Université Clermont Auvergne), qui présentait et animait cette rencontre, et de l'artiste iranienne Golnaz Behrouznia, j'ai pu exposer quelques-unes de mes idées sur le sujet de la narration non-verbale et essayer d'apporter quelques éléments de réponse à la question : pourquoi des images seules font-elles narration ?

 Mon intervention en résumé :

J'ai développé ma réflexion dans la perspective de cette citation de Marcel Proust : "Nous sentons dans un monde, nous pensons, nous nommons dans un autre, nous pouvons entre les deux établir une concordance mais non combler l'intervalle." (Du côté de Guermantes).
J'ai commencé par montrer quelques illustrations de paréidolies, un type d'illusions d'optique engendrées par notre cerveau et qui nous font reconnaître dans des formes naturelles (nuages, roches…) des visages humains ou des silhouettes animales..., pour évoquer ensuite les travaux du psychologue cognitiviste Stanislas Dehaene sur la lecture et la reconnaissance des formes.
Avec en illustration le tableau de William Blake, Christian lisant son livre, j'ai abordé la question : Qu'est-ce que lire ?
Je me suis ensuite inspiré d'une peinture d'un peintre italien du 16e siècle, Allégorie de l'aube, par Battista Dossi, pour évoquer la nouvelle théorie du rêve proposée par le neurobiologiste français Jean-Pol Tassin, pour lequel ce serait le réveil qui engendrerait le rêve... 
 
Enfin, c'est sur la célèbre photographie de Daguerre du boulevard du Temple en 1838 (photo ci-contre) que j'ai conclu mon intervention, en la proposant comme une hyper-métaphore d'un psaume de la Septante qui dit : 
 
"C'est dans l'image que chemine l'homme.
(Traduction de Jean-Louis Chrétien).

Bien évidemment ce n'est là qu'un résumé... 
Et qui que vous soyez à lire ce blog, je reste disponible pour venir échanger avec vous en d'autres endroits, en d'autres occasions.

N.B. illustrations photographiques : en haut photo de Gabriel Soucheyre, en bas photo de Loïez Deniel. Merci à eux deux.

mercredi 8 mars 2017

Le Livre Audio - Les intervenants

Le jeudi 30 mars 2017 à 18H00 aura lieu au sein de l'Amphi Charlie de l'Ecole Estienne (école supérieure des arts et industries graphiques de la Ville de Paris) une rencontre-débat autour de la question : 
 
LE LIVRE AUDIO - Chainon manquant entre imprimé et numérique ?
 
J'aurai une nouvelle fois le plaisir d'introduire ces échanges qui seront ensuite animés par Olivia Phélip de Viabooks.

Pour participer inscrivez-vous gratuitement par mail auprès de : pan.sarmant@ecole-estienne.fr.

Les participants seront :

 - Valérie LEVY-SOUSSAN
Présidente-directrice générale d'Audiolib (http://www.audiolib.fr/), maison d'édition de livres audio lancée en 2008 et filiale du Groupe Hachette Livre, elle est également Vice-présidente de la commission livre audio du SNE (syndicat national de l'édition - http://www.sne.fr/commissions/livre-audio/) créée en 2015 et présidée par Paule du Bouchet (Gallimard - Écoutez Lire).

- Cécile PALUSINSKI
Présidente de l'association reconnue d’intérêt général La Plume de Paon de promotion du livre audio et du livre audio numérique à Strasbourg (http://www.laplumedepaon.com/), elle est l'organisatrice du Grand Prix du Livre Audio, du Prix du Public, de la Plume de Paon des Lycéens et du Festival du livre audio. Elle est également auteur de livres audio et présidente de Numered Conseil (http://www.numered.com), agence de conseil et de formation à destination des professionnels de la culture confrontés à la mutation numérique.

- Françoise PRÊTRE
Fondatrice et directrice des éditions numériques jeunesse et d'audiobooks La souris Qui Raconte (http://www.lasourisquiraconte.com/) créées en juin 2010 et dédiées aux 5-10 ans. Ancienne directrice de production et directrice artistique elle s'adresse au grand public, mais aussi aux collectivités (bibliothèques et écoles), son équipe compte 22 auteurs, 31 illustrateurs et 6 comédiens-conteurs.

- Laurent MORGANA
Co-fondateur et président d'AtmosFeel (https://www.atmosfeel.fr/), éditions multimédia faisant appel à des comédiens professionnels créées en juin 2014, et Les Voix AtmosFeel (http://lesvoix.atmosfeel.fr/) studio de casting voix et d'enregistrements audio. AtmosFeel a pour ambition de mêler les arts littéraires, musicaux et (photo)graphiques au travers d'œuvres multimédias collaboratives.

Informations pratiques

Jeudi 30 mars 2017 de 18H00 à 20H00 - Amphi Charlie - Ecole Estienne - 18 boulevard Auguste-Blanqui 75013 Paris (Entrée par la rue Abel Hovelacque).
Participation gratuite sur réservation obligatoire par mail auprès de l'Ecole Estienne à pan.sarmant@ecole-estienne.fr

samedi 4 mars 2017

Edition Numérique - Etat des Lieux

Pour la première actualisation 2017 de la liste des éditeurs numériques francophones (à consulter librement en suivant ce lien) s'est imposé le besoin de faire un point critique sur l'édition numérique francophone

Force est de constater, en effet, que depuis la création de cette liste en avril 2011, et même depuis la parution en 2007 de mon livre Gutenberg 2.0 le futur du livre, l'édition numérique stagne
On me le fait souvent remarquer avec un sourire moqueur, certains confondant avec un plaisir niais "prospective" avec "numérique", voire avec "informatique" ;-( 

Quelques constats...

- Depuis le lancement de cette liste, 24 éditeurs ont "mis la clef sous la porte", comme l'on dit familièrement. Mais, régulièrement, de nouveaux se lancent. Ils étaient une trentaine au départ, ils sont aujourd'hui presque 180, et cette liste n'est sans doute pas exhaustive.
- De plus en plus parmi eux proposent l'impression à la demande, souvent en partenariat avec... Hachette ;-)
- Le lectorat traditionnel suit peu. Ou alors il emprunte des voies détournées (?), soit, en téléchargeant gratuitement des titres du domaine public - plusieurs sites permettant en toute légalité d'accéder à de très nombreux classiques de la littérature, soit, en devenant parfois pirate.
- Par ailleurs, il est encore trop tôt pour que de nouvelles générations de lecteurs, natives du numérique, et ayant fait leur apprentissage de la lecture en partie au moins sur des supports numériques, soient en mesure d'influer sur le marché du livre.
- L'édition numérique jeunesse reste toujours le secteur le plus créatif et elle joue certainement un rôle important qui ne se révélera qu'à moyen terme, lorsque ses jeunes lecteurs seront devenus grands ;-)

Pourquoi cette stagnation


vendredi 17 février 2017

Le Livre Audio - table ronde

Le jeudi 30 mars 2017 j'aurai une nouvelle fois le plaisir d'introduire une table que j'ai organisée en partenariat avec l'Ecole Estienne (école supérieure des arts et industries graphiques), l'ATEP (Association des Techniciens de l'Edition et de la Publicité) et Viabooks.
 
Son thème :
LE LIVRE AUDIO - Chainon manquant entre imprimé et numérique ?

" Le développement tant attendu d'une demande pour le livre audio semble correspondre avec le constat de la stagnation du marché du livre numérique, est-ce un hasard ou un signe ? Comment le livre audio se positionne-t-il par rapport à l'imprimé et au numérique et quels lectorats cible-t-il ? De quelle manière la nouvelle expérience de « lecture » par l’audio génère-t-elle de nouveaux usages par rapport au texte, non plus « lu-vu », mais « lu-entendu » ? Quelle importance l'audio a-t-il auprès des enfants qui seront les lecteurs de demain et comment cela influencera-t-il leurs futures pratiques ? En résumé, nous débattrons pour essayer de savoir si le livre audio pourrait se révéler être un trait d'union entre l'édition papier et les nouvelles pratiques de lecture que nous pouvons observer. "

En introduction, je rappellerai brièvement l'importance de l'oralité et des pratiques de lecture à voix haute au cours de l'histoire du livre et préciserai les enjeux du développement du livre audio dans les perspectives actuelles de mutations des dispositifs et des pratiques de lecture. Puis interviendront : 

 
- Valérie Lévy-Soussan
, P-DG d'Audiolib et Vice-présidente de la Commission livre audio du SNE (syndicat national de l'édition).
- Cécile Palusinski, Présidente de l'association La Plume de Paon, organisatrice du Grand Prix du Livre Audio, du Prix du Public, de la Plume de Paon des Lycéens et du Festival du livre audio.
- Françoise Prêtre, fondatrice et directrice des éditions numériques jeunesse La Souris Qui Raconte.
- Laurent Morgana, co-fondateur et président d'AtmosFeel (éditions multimédia) et Les Voix AtmosFeel (studio).
- Le débat sera animé par Olivia Phélip (Viabooks).

Informations pratiques
Jeudi 30 mars 2017 de 18H00 à 20H00 - Amphi Charlie - Ecole Estienne - 18 boulevard Auguste-Blanqui 75013 Paris (Entrée par la rue Abel Hovelacque).
Participation gratuite sur réservation obligatoire par mail auprès de l'Ecole Estienne à pan.sarmant@ecole-estienne.fr

samedi 4 février 2017

Du marché du livre comme un échiquier

Du marché du livre considéré comme un échiquier, en trois points :
 
1 - L'interprofession du livre est depuis des années impactée par l'informatique, puis par le numérique, c'est-à-dire non seulement au niveau de la conception et de la fabrication au sens large, mais aussi de la diffusion et de la médiation.
Les auteurs s'émancipent de plus en plus de la traditionnelle chaine du livre. Les prescripteurs changent (médias sociaux, booktubeurs...). Les lecteurs explorent d'autres voies, d'autres contenus, voire piratent. De nouveaux entrants ouvrent de nouveaux champs narratifs venus des jeux vidéos, des arts numériques, de la recherche universitaire...
Pour maintenir son activité il est devenu vital de pouvoir accompagner l'émergence des nouvelles pratiques de lecture et de consommation de l'information pratique et lexicale (dictionnaires...), et de pouvoir anticiper sur les impacts des effets générationnels.

2 - La prospective est une discipline éminemment pratique.
Par des méthodes de veille et de simulations (scénarios envisageant les différentes évolutions possibles) elle aide à la prise de décisions.
La prospective peut également influer sur l'avenir en orientant des décisions stratégiques à plus ou moins long terme vers l'accomplissement d'un futur jugé comme plus souhaitable que d'autres, et/ou en détectant suffisamment tôt des signaux faibles porteurs de potentielles ruptures.

3 - Bien comprise, la prospective des dispositifs et des pratiques de lecture, au-delà de ses dimensions théoriques, recouvre en réalité des aspects très concrets et opérationnels à court et moyen termes, notamment par l'apport d'une veille stratégique et technologique concurrentielle, d'intermédiations avec les acteurs d'autres horizons, et d'aides à l'innovation et à la prise de décisions.

Si vous n'avez pas de stratégie, c'est que vous faites partie de la stratégie de quelqu'un d'autre.” Alvin Toffler
Qu'on se le dise à toutes fins utiles, n'est-ce pas ?

vendredi 3 février 2017

La Narration Non Verbale - table ronde

Pour la deuxième année consécutive j'aurai le plaisir de participer le 18 mars prochain à la table ronde, organisée dans le cadre du Festival d'arts numériques VidéoFormes de Clermont-Ferrand.
 
Le thème en sera : Deuxième écran / Premier écrit (présentation en ligne sur le site de VIDEOFORMES).
En partenariat avec l’Université Clermont Auvergne, le Service Université Culture, l’Institut des Sciences de la Communication du CNRS (ISCC pôle Auvergne) et Littérature au centre (LAC), cette table ronde sera présentée et modérée par Elise Aspord (Docteur en histoire de l’art et membre associée du laboratoire Communication et Solidarité, Université Clermont Auvergne, et de l’ISCC Auvergne), et elle accueillera également comme autres participants, Golnaz Behrouznia (artiste en résidence à VIDEOFORMES et qui présente Lumina Fiction  #2 à la Galerie de l’Art du Temps), Jean-Paul Fourmentraux (professeur des Universités HDR - Aix-Marseille, Centre Norbert ELIAS / CNRS / EHESS, IMéRA et Directeur de programme Art, Science, Société).
 
Mon intervention portera sur le sujet de la narration non-verbale, et en voici une première approche introductive : 
  
" Dans la genèse de notre espèce l'image est première. Comme en témoignent aujourd'hui encore les peintures pariétales, c'est à partir d'elles, des images, que nous faisons notre lecture du monde. Chacun(e) d'entre nous repasse par ces étapes civilisationnelles : l'intensité des rêves du nourrisson, l'acquisition du langage articulé, la découverte de la parole performative, puis l'écrit et la lecture silencieuse du monde. Des lectures qui transforment le monde et font émerger d'autres mondes. C'est au cours de ce processus "alchimique" que les images deviennent verbe et que le verbe singulier prend formes, au pluriel. Des formes multiples. Un psaume de la Septante dit que : "C'est dans l'image que chemine l'homme".
Des grottes de Lascaux aux casques de réalité virtuelle, pour paraphraser Ludwig Wittgenstein : "Les limites de mon langage signifient les limites de mon propre monde". Alors, pourquoi les images font-elles narration ? Mais, aussi, qu'est-ce que les nommer fait, qu'est-ce que nommer entraine ? Voilà les questions que j'aborderai à la table ronde du 18 mars 2017 à Vidéoformes, car : "Nous sentons dans un monde, nous pensons, nous nommons dans un autre, nous pouvons entre les deux établir une concordance mais non combler l'intervalle." (Proust - Le côté de Guermantes). "

Infos pratiques : le samedi 18 mars 2017, 10H00-12H30, Maison de la Culture, salle Boris Vian, Clermont-Ferrand, programme du festival d'arts numériques ici : http://festival2017.videoformes.com/  :-)