lundi 30 octobre 2017

Réponses à une étudiante au sujet de la "littérature numérique"

J'ai régulièrement le plaisir de répondre à des interviews d'étudiantes ou d'étudiants de diverses filières, mais qui tous ont en commun de s'interroger sur les évolutions des dispositifs et des pratiques de lecture. 
En général je suis à leur écoute et à celle de leurs enseignants et de leurs établissements pour notre intérêt réciproque, car, de fait, nous traversons tous bel et bien une période historique que nous pourrions qualifier, comme je le fais parfois, comme étant celle des "e-incunables"... 
  
- Faites-vous une distinction entre littérature numérique et littérature électronique ?
  
Je tiens d'abord à faire une distinction entre les mots et les idées. Distinguer "littérature numérique", "littérature électronique, "littérature informatique", etc., peut permettre tant une clarification qu'une inutile complexification. 
Quelle serait l'idée motrice derrière ces distinctions ?
Cela me rappelle les années, pas si lointaines, durant lesquelles nous passions du temps à distinguer e-book, avec un trait d'union, d'ebook, en un seul mot, et à nous demander comment appeler les nouveaux dispositifs de lecture à encre électronique. Jusqu'au jour où les usagers ont tranché à leur insu en utilisant le terme de "liseuse", proposé un jour par Virginie Clayssen. Aujourd'hui presque tout le monde sait ce que nous appelons "liseuse", mais cette acculturation en quelque sorte semble s'être faite naturellement, spontanément.
Globalement, pour vous répondre, nous pourrions considérer que la "littérature numérique" concernerait la littérature qui s'écrit et se diffuse par les voies du numérique, tandis que la "littérature électronique", un peu plus ancienne historiquement, concernerait elle plutôt ce qui est produit par des programmes informatiques, la littérature générative combinatoire, les générateurs de textes, par exemple. Je pense notamment à l'Atelier de Littérature Assistée par les Mathématiques et les Ordinateurs (ALAMO) lancé par le poète oulipien Jacques Roubaud dès 1981. Ce qui est écrit alors n'est plus l'oeuvre, mais, le programme qui générera l'oeuvre.
 
- Quelle définition donneriez-vous à la littérature numérique ? Lui donneriez-vous ce nom ?

Par nature je me méfie beaucoup des définitions qui nous enferment dans un cadre de pensée. L'important je pense, au 21e siècle, est de redéfinir : redéfinir le livre, redéfinir la lecture, redéfinir la littérature, etc.
Je ne sais pas s'il existe véritablement une "littérature numérique". Je dirais qu'il existe plus spécifiquement une "poésie numérique", dans le sens qu'il y a bel et bien depuis des années une production d'oeuvres poétiques expérimentales à la croisée des arts numériques et des performances artistiques en public. Cela peut remonter à Dada, voire même avant. Le numérique apporte simplement aux poètes de nouveaux outils d'expression et un formidable canal de diffusion.
Comme j'ai, à partir de 2011, défini les éditeurs numériques comme : "Un éditeur pure-player est un entrepreneur qui publie des livres exclusivement dans des formats numériques à destination des nouveaux dispositifs de lecture", je définirais aussi la littérature numérique de manière très formelle et rationnelle. La littérature numérique est la production littéraire écrite et diffusée par des outils numériques.
C'est surtout une question de supports et de dispositifs, et pas tellement de littérature je crois. Comme toujours cette dimension est primordiale cependant. Nous savons que passer des rouleaux de papyrus aux livres manuscrits sur parchemin n'a pas été sans incidences sur la création littéraire. De même l'imprimerie a révolutionné le champ d'expression romanesque. Nonobstant, si l'influence des supports et des canaux de diffusion est primordiale, elle n'est pas unique.
Comme une eau qui s'écoule, la création littéraire prend tous les chemins qu'elle peut suivre pour irriguer en nous.

- Mon mémoire questionne un certain angle : la littérature numérique s’inscrit-t-elle au sein d'un mouvement littéraire (qui est en cours de formation selon moi) ? Qu’en pensez-vous ?

Je suis assez dubitatif... A moins de définir la "littérature numérique" par rapport aux nouvelles formes de narrations que les outils numériques permettraient ? Appelleriez-vous "littérature numérique" ce que certains appellent : transmédia ?
En termes de "mouvement littéraire", ce que nous pouvons en fait observer pour l'heure est du domaine de la fusion (voire de la confusion) entre les champs de la littérature, du jeu vidéo et de la BD, et principalement par rapport à une construction en grande partie purement commerciale qui amalgamerait les différents styles des littératures de l’imaginaire à un genre "young adults", qui serait lui plutôt un segment du marché du livre. Nous sommes, ne l'oublions pas, à l'époque, non seulement du numérique, mais aussi, des industries culturelles.
Si mouvement littéraire il y a là, il serait dans une remise en cause du contrat de lecture et, à mon sens, dans la reconsidération des espaces imaginaires de la littérature comme de véritables espaces, explorables, voire habitables par les lecteurs. Mais nous sortirions là du cadre historique des écoles littéraires. Nous assisterions à une émancipation, une autonomisation des lecteurs par rapport aux modes de pensée du passé.
 
- Le numérique n’est-il pas le socle nécessaire pour que la littérature existe dorénavant ?
 
Peut-être, mais, pour ma part, je ne le crois pas vraiment. Je repense souvent à la fin de ce roman de Ray Bradbury, Fahrenheit 451. Elle est particulièrement émouvante je trouve dans l'adaptation cinématographique de François Truffaut. On y voit des groupes de lecteurs résistants cachés dans les bois et qui apprennent par coeur des livres entiers, chacun un livre, et chacun porte comme nom le nom du livre qu'il apprend... Et puis... que deviendrions-nous si la fée électricité venait à nous quitter ? Même aujourd'hui, comment accéder à cette littérature numérique sans le truchement de l'électricité ?
Je crois que le numérique est comme une fusée, mais ce n'est pas la Lune, et que la littérature, le texte avec une portée esthétique et morale, excède (dans son double sens de dépasser et d'importuner) toujours les outils d'écriture et de lecture.
Une autre face du numérique serait aussi à prendre en considération par rapport au livre : celle, moins créative, du profilage des lecteurs et des prescriptions de lectures par des algorithmes. Si vous voulez vraiment parler de littérature, la question est alors celle d'un rapport à la langue, et, qu'elle soit médiatisée par une machine matérielle ou logicielle c'est sa plasticité, sa créativité à elle, la langue, qui prédominent, et non pas celles de machines construites. Je pense aux "machines à mots" de Bernard Heidsieck qui finalement cherchaient peut-être à exprimer cela.
 
- Cette évolution de la littérature a-t-elle un avenir selon vous ? Deviendra t-elle une référence ?
   
Ce sera une étape, espérons-le. Je suis prospectiviste et non pas devin, ni prophète, et, en plus, mon point de vue est certainement subjectif. D'abord en tant que lecteur (de romans surtout) et par rapport certainement à ma génération, à mon âge. Mes apprentissages et mes premiers contacts avec l'écriture et la lecture ont été sur papier. Probablement que les tout jeunes enfants, qui aujourd'hui apprennent à lire et à écrire dans un environnement numérique, voient et verront ces questions autrement. En outre, mes recherches sont orientées versant lecteur. Comment faire, comment utiliser le numérique, pour enrichir l'imagerie mentale et augmenter le sentiment d'immersion des lecteurs par rapport à une fiction littéraire ? Je suis donc doublement subjectif ! Mais je crois vraiment que ce qui se joue actuellement se joue au niveau de la narration et de la suspension d'incrédulité à laquelle le lecteur accepte tacitement de s'abandonner. Le roman a bénéficié de l'imprimerie, mais, comment le numérique pourrait-il le métamorphoser tout en préservant la puissance du verbe sur celle des images animées ? 
   

mercredi 25 octobre 2017

Sur la Mythanalyse comme clef de lecture - Vers une plus grande autonomie des lecteurs de fictions

Le texte de mon intervention du lundi 23 octobre 2017 à l'Université Paris Descartes, dans le cadre du Colloque international d'étude de la théorie mythanalytique, sous la direction d'Hervé Fischer et Orazio Maria Valastro. 
Une version enrichie sera publiée en 2018 dans M@GM@ - Revue internationale en sciences humaines et sociales.

mardi 17 octobre 2017

Programme du Colloque de Mythanalyse

" En quête de mythanalyse 
Colloque international d'étude autour de la théorie mythanalytique

Sous la direction d'Hervé Fischer et Orazio Maria Valastro

Lundi 23 Octobre 2017
11h30-18h00
Salle de thèse - 5ème étage
Bâtiment Jacob
45 Rue des Saints-Pères - Paris
Université Paris Descartes

Le Séminaire Franco Brésilien, la revue M@GM@ et la Société internationale de mythanalyse, à l'occasion des 15 ans de publications de M@gm@ - Revue internationale en sciences humaines et sociales, organisent un colloque en collaboration avec l'Institut Charles Cros.

La revue M@GM@, pour célébrer cet anniversaire, vous convie au colloque international «En quête de mythanalyse», sous la direction d'Hervé Fischer et Orazio Maria Valastro, qui aura lieu lundi 23 octobre 2017 à l'Université Paris Descartes.

Depuis 15 ans, M@gm@ Revue internationale en sciences humaines et sociales, publie 3 numéros par an sur support électronique à accès libre, avec une version sur papier dans la collection Les Cahiers de M@GM@, publiée depuis 10 ans par les éditions Aracne de Rome.

En quête de mythanalyse, le numéro thématique dirigé par Hervé Fischer, publié en version électronique et sur papier, ayant témoigné de l’actualité et de la diversité des centres d’intérêt en mythanalyse, réunit en colloque les auteurs ayant contribué à cette recherche collective, et les chercheurs du Séminaire Franco Brésilien, pour une journée de réflexion sur la théorie mythanalytique.

Programme du colloque


11h30-12h-00 | Accueil des participants

12h-00-12h30 | Conférence d'ouverture officielle du colloque

Façon de faire, façon de dire : la mythanalyse et les mots 
Ana Maria Peçanha
Sociologue, Responsable du Séminaire Franco Brésilien (CEAQ). Chercheuse associée au Laboratoire d’Éthique Médicale et Médecine Légale, Université Paris Descartes
 

Christian Hervé
Médecin, Co-président de l'Académie internationale d'éthique, médecine et politique publique

12h30-13h30 | Conférences d'ouverture et discussion plénière

L'exigence d'actualité de la mythanalyse 
Hervé Fischer
Sociologue, Artiste-philosophe, fondateur et Président de la Société Internationale de Mythanalyse, fondateur de l'Observatoire International du Numérique à l'Université du Québec à Montréal (UQAM)

L'art mythanalytique en gestation 
Orazio Maria Valastro
Docteur en Sociologie - Université Paul Valéry Montpellier, Directeur scientifique de M@GM@ - Revue internationale en sciences humaines et sociales

13h30-14h30 | Pause déjeuner

14h30-16h00 | Séance animée par Ana Maria Peçanha 
Mythanalyses transnationales

Mythanalyse jungienne autour de l'œuvre de Pierre Solier 
Norbert Chatillon
Philosophe et psychanalyste, Président du groupe d'étude C. G. Jung Paris, Directeur de projets Société d'études et de recherches pour le transfert et l'ingénierie des formations

L'extension de l'archétype dans la matière: synchronicité et mythanalyse 
Walter Melo
Professeur associé Département de psychologie (DTSIC), Université Federal de Sao Joao Del Rei (UFSJ), coordinateur du Groupe chemins jungien

Mythanalyse : le récit de soi et de l'autre dans les réseaux sociaux numériques 
Renata Rezende Ribeiro
Professeur du programme de post graduation média et quotidien, Université Federal Fluminense (UFF/RJ)

Les mythes da Favela da Mangueira 
Regina Gloria Andrade
Psychanalyste, Docteur en Communication social, Professeur titulaire UERJ Brésil

L'amour, un regard mythique : désir et destruction 
Maria de Lurdes dos Reis Brito
Juriste

16h00-16h15 | Pause café

16h15-17h30 | Séance animée par Sylvie Dallet 
Mythanalyses parallèles

Enchâssements et énergies mythiques contemporaines 
Sylvie Dallet
Sociologue, Directrice de recherches au Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaine, Université Versailles ST-Quentin, Présidente de l'Institut Charles Cros

Pour une automythanalyse au risque de la science fiction et des sciences occultes 
Christian Gatard
Sociologue, fondateur de christiangatard&co, Institut d’études internationales de marchés et conseil en prospective

La mythanalyse comme clé de lecture 
Lorenzo Soccavo
Sociologue, chercheur associé à l'Institut Charles Cros, chercheur indépendant en prospective du livre et de l'édition

Amitiés virtuelles et amitié mythique 
Jawad Mejjad
Docteur en Sociologie, chercheur au Centre d'Étude sur l'Actuel et le Quotidien, Université Paris Descartes

Test 2.0 d'une typologie d'intentions discursives 
Andrés Dávila
Docteur en Sciences de Gestion, Co-fondateur et Directeur de recherche Praditus

17h30-18h00 | Séance animée par Ana Maria Peçanha, Hervé Fischer, Orazio Maria Valastro

Discussion et conclusion du colloque "

lundi 16 octobre 2017

Lecture et Cyberespace dans Savoir(s) le Mag de l'Université de Strasbourg

Pour cette rentrée universitaire le N° 31 d'octobre 2017 de Savoir(S), le magazine d'information de l'Université de Strasbourg consacre une page à l'évocation de quelques-uns de mes travaux sur la plateforme EVER (Environnement Virtuel pour l'Enseignement et la Recherche) de leur université. 

Pour rappel, j'ai développé sur cette plateforme web 3D immersive avec avatars sous logiciel libre OpenSimulator, différents prototypes en partenariat avec Jenny Bihouise : une librairie-témoin, un projet de bibliothèque universitaire, un café littéraire (dans lequel ont eu lieu plusieurs rencontres internationales en duplex) ; et, en partenariat avec Adret Web Art : plusieurs créations originales de mises en monde de textes littéraires d'auteurs français et québécois, ainsi que Lire en Choeur, à la fois projet de lectures partagées à haute voix et d'émissions radio... A suivre...

jeudi 12 octobre 2017

La mythanalyse comme clef de lecture - Colloque du 23 octobre 2017

J'aurai le plaisir de participer le lundi 23 octobre 2017 au Colloque international d'étude autour de la théorie mythanalytique "En quête de mythanalyse" à l'université Paris Descartes.
 
Cette journée, placée sous la direction
d'Hervé Fischer et Orazio Maria Valastro est organisée par Magma International - Journal in the humanities and social science, dans le cadre du Séminaire Franco Brésilien d'Ana Maria Peçanha au Laboratoire d’Éthique Médicale et Médecine Légale de l'Université Paris Descartes, pour les 15 ans de publications de M@GM@, Revue internationale en sciences humaines et sociale, en collaboration avec la Société internationale de mythanalyse et l'Institut Charles Cros. 
 
Mon intervention, intitulée : La mythanalyse comme clé de lecture, portera sur l'examen des principaux points qui seraient à étudier pour déterminer en quoi l'exercice d'une pensée critique et de notre liberté d'esprit pour déchiffrer nos mythes contemporains peut participer de l'autonomisation du lecteur de fictions littéraires, et comment en retour cette émancipation du lecteur pourrait favoriser l'influence de la mythanalyse dans nos sociétés en mutation...

Le lundi 23 octobre 2017 de 11H30 à 18H00, au 45 Rue des Saints-Pères à Paris.
L'événement sur Facebook... 
Plus d'informations, le programme complet en suivant ce lien...

mardi 10 octobre 2017

Le Lecteur Qui Manque

J'ai passé la Nuit Blanche 2017 du samedi 07 au dimanche 08 octobre, dans la salle du Conseil de Paris à l'Hôtel de Ville à suivre de 19H00 à 02H00 le procès mis en scène par l'équipe de la plateforme curatoriale Le peuple qui manque, de Aliocha Imhoff et Kantuta Quiros. 
   
Une belle initiative que ce procès fictif de la frontière entre fait et fiction, fondé sur l'essai éponyme de Françoise Lavocat, (mais procès de la fiction en fait), au sujet duquel j'avais fait part ici même de mes impressions de lecture en juillet 2016, reconnaissant à la fois les grandes qualités de l'ouvrage et, selon moi, ses réels dangers, en le qualifiant alors de : "brillant essai [qui] arpente la frontière pour y ériger un mur", même si évidemment comme dans toute formule expéditive il y a là probablement un peu d'inexactitude de ma part.
 
Une nouvelle fois cependant, les quelques lignes qui suivent ne sauraient en aucun cas être interprétées, ni comme une chronique ni comme une critique, en l’occurrence de cette longue veille du 07 octobre 2017. 
L'on ne pourra y lire, me semble-t-il, que l'expression subjective, peut-être plus ou moins maladroite, de ma tristesse et de mes inquiétudes.
   

Le Lecteur qui manque...


Pas une seule fois il ne fut véritablement question de lecture(s), et encore moins des lectrices et des lecteurs et, prisonnier du jeu de rôles de ce procès fictif, à aucun moment le public n'a eu droit à la parole. 
Mon point de vue maintenant donc, très brièvement résumé en quatre points seulement : 
  
1 - Réfléchir la fiction dans un rapport d'opposition aux faits empêche de la penser. Aussi, comme cela était malheureusement à craindre, ce procès fictif se limita à ma définition de la réflexion : une partie de ping-pong entre deux miroirs, en l'espèce celui des faits et celui des fictions. 

2 - Notre objectif devrait être de dépasser cette trompeuse opposition binaire. En rester ou en revenir à Aristote (si, si, j'ai bien entendu invoquer son nom !) et à la logique aristotélicienne, qu'est-ce que cela prouve finalement sur l'évolution cognitive de notre espèce ? Une chose : que nous n'avons pas beaucoup évolué ! 
  
3 - Nous sommes des animaux fabulateurs. Parmi les nombreuses interventions, seule au bout de plus de cinq heures celle de Pascale Piolino, chercheuse en neuropsychologie et en neuro-imagerie fonctionnelle de la mémoire à l'université Paris Descartes, a ouvert une brèche dans la carapace du réel. (Pour être honnête Camille de Toledo avait lui aussi touché juste. De mémoire je crois bien que ce fut la seule intervention applaudie.) 
Pour Pascale Piolino et ses équipes, dans un contexte de projection de soi dans un contenu fictionnel, notre cerveau traiterait l'information comme s'il s'agissait de la réalité (Cf. enregistrement vidéo de la séance à 5:50:15). Intéressant non ? 
 
4 - La fiction n'est pas synonyme de mensonge ou de désinformation. La racine du mot, là par où il tire ses nutriments et la force de faire remonter sa sève jusqu'à nous, serait le latin fictio : l'action à la fois de façonner et de feindre.
La fiction est clairement ainsi de l'ordre de la création et de l'engendrement, et absolument pas de celui du mensonge et de la désinformation. 
Que se passerait-il si dans une perspective mythanalytique nous changions, en apparence très légèrement, le tout début d'un texte fondateur de notre pensée judéo-chrétienne, le Prologue de Jean, et si au lieu de Verbe ou de Parole, nous disions : 
 Au commencement était la fictio...

N.B. 1 : La vidéo intégrale des 07 heures de procès est en ligne, et librement accessible en suivant ce lien... 
N.B. 2 : La photographie libre de droits ne représente aucunement le luxe de l'Hôtel de Ville de Paris, mais illustre assez bien mon état mental durant ces sept heures de procès fictif. 

samedi 23 septembre 2017

Repenser les politiques de lecture publique

Depuis des années les évolutions nécessaires des bibliothèques de lecture publique et des bibliothèques universitaires sont au coeur de mes préoccupations de prospectiviste du livre et de la lecture, et donc de mon travail de veille stratégique et de détection des signaux faibles.
Ce travail en perpétuel chantier se structure progressivement autour de lignes de force qui pourraient contribuer à la réflexion des professionnels des secteurs concernés.
 
Deux perspectives susceptibles de développements et d'applications concrètes sur le terrain sont d'ores et déjà clairement discernables : 
1 - La nécessaire invention de nouvelles médiations du livre et de la lecture passant par une redéfinition des droits des lecteurs...
2 - L'installation de médiathèques publiques et de bibliothèques universitaires dans le cyberespace appelé à être demain de plus en plus une véritable extension de nos territoires physiques...

Durant ces dernières années j'ai abordé ces deux axes de développement et de fabrique de l'avenir dans plusieurs posts, notamment ici même sur ce blog de la prospective du livre et de la lecture : 
N'hésitez pas à me contacter si vous souhaitez échanger sur ces sujets..