dimanche 16 janvier 2022

Futurs de la Lecture & du Monde ? Parlons-en !

2022 : l'actualité bouleverse nos repères, la lecture de notre passé devient lectures, au pluriel, de passés singuliers, notre présent de plus en plus illisible et notre avenir de moins en moins prévisible.
Dans ce contexte, plus que jamais peut-être, les fictions littéraires peuvent nous accompagner et nous apporter une véritable aide. 
Mais attention danger ! En aucun cas il ne doit s'agir d'une fuite dans le fictif.
Lire met en action la pensée parce que la lecture mime l'activité de l'esprit quand il pense. Mais encore faut-il ne pas lire seulement pour se distraire, mais avec la ferme volonté de déchiffrer le monde que nous percevons comme réel en allant au-delà de sa simple réflexion à la surface de mondes fictionnels. Passer de l'autre côté du miroir, pas pour fuir dans la fiction mais pour s'émanciper au quotidien.
Je travaille sur ces questions depuis plus de vingt ans. Aujourd'hui je ne vous propose pas un catalogue de conférences mais une offre ouverte à structurer ensemble pour aller plus loin en bonne intelligence, vous et moi :
 

samedi 1 janvier 2022

Le Bleu de 2022...

Nouvel An 2022 que du bleu pour traverser...

La réalité est et cela est indéniable, mais la réalité est aussi et peut-être surtout ce que nous sommes en capacité de percevoir sensoriellement, d'assimiler cérébralement, et de concevoir cognitivement.
Au moment même où j'écris ces quelques mots, dans la même pièce que moi mon chat, mon perroquet et mes poissons rouges, perçoivent chacun d'eux un monde différent et tous différents de celui depuis lequel je vous écris. 

Pour l'An 2022 je vous souhaite du bleu, celui des cieux, celui des yeux, celui des traversées.
Courant janvier je partirai quant à moi en 1907 à Davos dans un sanatorium, si vous le désirez vous pourrez de temps en temps m'y rejoindre pour quelques heures... 

Je vous embrasse toutes et tous, et vous souhaite Bon Courage et Bonne Chance pour 2022 !
Lorenzo Soccavo

vendredi 17 décembre 2021

Rendez-vous dans un livre...

Passer dans la fiction

En janvier 2022 je vais me lancer dans une forme de réécriture singulière du célèbre roman de Thomas Mann, Prix Nobel de littérature 1929 : La Montagne magique.
Son action se déroule de l’été 1907 à l’été 1914 dans un sanatorium suisse appelé Le Berghof. Le propos principal en est le suivant : un jeune homme de bonne famille s’y rend pour trois semaines en visite de courtoisie auprès de son cousin atteint de tuberculose, mais, vite saisi par la magie envoûtante de l’altitude, l’atmosphère de maladie et la comédie sociale du lieu, il y reste sept ans. J’arriverai la veille et je partirai le lendemain.

Ce voyage dans un livre sera à la fois une expérience de pensée et d'écriture créative sur la lecture immersive.
Six textes préliminaires en accès libre sont consultables sur la plateforme Panodyssey.
A partir de janvier celles et ceux qui voudront suivre cette aventure pourront s'abonner à une nouvelle Creative Room, à la fois journal d'expérience et de voyage. A suivre donc... Puisque nous avons rendez-vous au Berghof... 

mardi 23 novembre 2021

Bibliothèques & Métaverse

Viabooks_Lorenzo Soccavo dans Metaverse

Est-ce déjà demain pour les dispositifs et les pratiques de lecture, ou en tous cas pour la prescription et la médiation des livres et de la lecture ?
Probablement.
Aussi suis-je à votre écoute pour échanger à partir de cet entretien avec Olivia Phelip sur Viabooks : De la lecture en 3D à la BiblioSphère...

lundi 22 novembre 2021

Le vent souffle il faut tenter de lire !

Dans le cadre de mes recherches je formule le postulat suivant : ce serait la conscience que nous avons de notre mortalité qui déterminerait en nous les facultés démiurgiques du langage articulé que l'évolution a permis à notre espèce d'acquérir.

Les idées d'un ou d'autres mondes, celles de traversées, de passages et de passeurs structurent en effet les mythes et les norias de fictions qui irriguent notre imaginaire, et s'expriment tant dans les fantasmes qui furent jadis liés aux Grandes Découvertes des 15e et 16e siècles, qu'à ceux qui aujourd'hui motivent la conquête spatiale ou le développement du cyberespace. 

Dans le corpus issu de ma veille permanente en futurologie et en mythanalyse de la lecture et de ses pratiques j'ai été amené à mettre en perspective plusieurs contenus reliant à la fois l'actualité récente (comme par exemple ceci : Pour trouver une forme extraterrestre, il faut revoir notre définition de la vie et l'idée que : "Nous ne pourrons pas faire de découverte décisive tant que nous ne changerons pas notre manière de chercher..."), à des fictions inspirantes (comme, par exemple, les Chroniques martiennes de Ray Bradbury, ou bien encore Stalker, pique-nique au bord du chemin des frères Arcadi et Boris Strougatski et de leur propre adaptation pour le scénario du film de Tarkovski), avec la célèbre hypothèse de Sapir-Whorf qui postule que la langue que nous utilisons façonne nos représentations mentales du monde. J'enrichis ces apports de stratégies narratives issues des travaux de la tibétologue Alexandra David-Néel, de l'idée du "folkloric relay system" (une transmission d'informations par le truchement des mythes) proposée par le sémioticien américain Thomas Sebeok, et de récits d'inspiration hassidique. C'est ici que prospective et fictions littéraires se rejoignent.

Ces travaux s'inscrivent dans ma volonté de passer à une véritable recherche expérimentale appliquée. Je pense que dans la perspective exposée dans mon texte La lecture comme laboratoire du réel : "La forêt est un effet de réel du langage ; une illusion cognitive", il y aurait bel et bien des possibilités de déboucher concrètement sur des expérimentations sur les effets de réel et de pensée du langage et je suis à l'écoute de toutes et de tous pour, soit en présentiel soit en visioconférences, présenter le corpus sur lequel repose ces projets, d'une manière évidemment adaptée aux contextes et aux publics concernés.

samedi 20 novembre 2021

La route des moulins à vent...

Le troisième texte préliminaire à la folle expérience de pensée et d'écriture qui sera lancée en janvier 2022 sur la plateforme Panodyssey est en ligne... 

Extrait : "De fait, en se mettant à écrire et à publier sans vergogne son expérience et son séjour au sanatorium suisse du Berghof de l’été 1907 à l’été 1914, mon fictionaute deviendra un narrateur non-autorisé par l’auteur. Qu’en aurait pensé Thomas Mann ? Comment de son vivant aurait-il réagi ? [...] Si les règles métaphysiques des mondes de Jorge Luis Borges étaient opérantes dans l’environnement sensoriel et cognitif auquel nos organes nous donnent accès, alors peut-être pourrais-je entrer en relation personnelle avec Thomas Mann. Peut-être aussi que tous les exemplaires existant à la surface de la Terre de La Montagne magique se modifieraient-il en conséquence en intégrant au rang de personnage à part entière de l’histoire un dénommé Lorenzo Soccavo, et qu’alors en 2023 je pourrais relire l’œuvre une seizième fois et y découvrir comment Hans Castorp, le héros de Thomas Mann, me voyait, me percevait, et ce qu’il pensait de moi lorsque tous deux étions à Davos..."
La suite en libre lecture en suivant ce lien : Une contrefaçon de haute volée...

jeudi 18 novembre 2021

Proust et la jeune Alice...

Qu'est-ce que lire ? C'est voir quelque chose qui fait voir autre chose. 
 
Entre ce "quelque chose" lu, et, cet "autre chose" vu mentalement, il y a donc une certaine distance, et, dans un premier temps, nous pourrions donc émettre l'hypothèse suivante que ce serait cette distance virtuelle qui serait celle mentalement parcourue par la lectrice ou le lecteur de fictions littéraires lorsqu'ils se retrouvent "immergés" dans le monde de ce qu'ils sont en train de lire, dans la posture de lecteur telle que l'évoque à plusieurs endroits de sa Recherche Marcel Proust, par exemple lorsqu'il se remémore dans Du côté de chez Swann : "l’espèce d’écran diapré d’états différents que, tandis que je lisais, déployait simultanément ma conscience", ou bien encore quand il parle de "cristal successif ". 
N'aurions-nous pas là en effet, chez Proust, des mots cherchant à exprimer ce qui serait de l'ordre d'une traversée du miroir lors d'une lecture immersive ?

Je propose donc une approche rationnelle, s'appliquant dans un premier temps à rapprocher différents extraits de fictions littéraires de cette définition : "Lire c'est voir quelque chose qui fait voir autre chose". 

L'idée sous-jacente est d'imaginer d'éventuelles relations entre l'expérience d'un corps physique traversant un obstacle matériel et la possibilité de métaphores pour nous aider à concevoir le voyage immobile que font les lectrices et les lecteurs.

Nous pouvons penser évidemment à la nouvelle fantastique de Marcel Aymé, Le Passe-muraille, l'histoire de Monsieur Dutilleul, un petit employé qui découvre incidemment qu'il peut passer à travers les murs. Mais aussi à la jeune Alice de Lewis Carroll autour de laquelle se sont cristallisées plusieurs facettes de mes recherches sur les métalepses.

En fait, je postule que la muraille invisible que nous traverserions lorsque nous lisons un roman serait précisément le langage. Ce serait ce langage qui dans la vie quotidienne médiatise notre expérience immédiate du monde et vient faire écran et qui là, dans le processus de lecture d'une fiction littéraire, jouerait comme une sorte de miroir magique. 
 
Si poursuivre ces réflexions sur la lecture immersive vous intéresse je vous propose une rencontre pour une conférence-débat richement illustrée, et, vous le verrez, très documentée et rigoureusement argumentée. Qu'en pensez-vous ?