jeudi 27 octobre 2022

Un croche-pied à Stendhal

"Eh, monsieur, un roman est un miroir qui se promène sur une grande route." Ainsi nous interpelle Stendhal dans Le Rouge et le Noir.

Certes, dans cette nouvelle conférence (il s'agit de cela), nous recontextualiserons d'abord l'affirmation dans le texte du roman et nous prendrons la mesure du fait que l'auteur voudrait peut-être bien là nous donner également à penser qu'il écrirait aussi spontanément que nous lisons.

Mais, et nous en viendrons vite à cet essentiel là, nous nous interrogerons surtout pour déterminer si en fait lire un roman ne serait pas comme regarder dans un miroir qui serait promené sur une grande route ?
Alors qu'adviendrait-il si nous détournions le regard ?

Rapidement nous envisagerons donc cette apostrophe, "Eh, monsieur...", comme une invitation à une possible définition du roman pouvant nous amener à affiner de notre côté une nouvelle définition de la lecture expérientielle, une lecture fondée sur l'expérience de nos lectures antérieures et sur la connaissance que nous pouvons déjà avoir des mondes fictionnels et de leur fréquentation.

Nous ferons ainsi virtuellement un croche-pied à notre ami Stendhal pour que le miroir tombe sur la grande route et se brise en mille morceaux.

Evidemment, chaque bris de miroir continuera impunément à refléter l'intégralité de la scène fictionnelle. Mais refléter n'est pas réfléchir. Ce sera à nous de réfléchir, à fléchir pour passer la porte basse qui nous permettrait le passage à un autre monde.
Nous n'aurons pas le temps d'examiner toutes les facettes qu'une telle approche convoque (Le Monde sur le fil de Rainer Werner Fassbinder, L'invention de Morel d'Adolfo Bioy Casares, L'année dernière à Marienbad d'Alain Robbe-Grillet et d'Alain Resnais...),  mais nous nous attarderons sur quelques-unes, quelques autres.
Par exemple, les dispositifs optiques mis au point au 17e siècle par Claude Gellée, dit Le Lorrain, dans lesquels nous pourrons voir une subtile métaphore des terres de fictions. Mais aussi différents syndromes étrangement liés à notre ami précisément, comme le syndrome de Stendhal, le syndrome de Brulard, le syndrome de Paris..., qui ne sont pas sans pouvoir rappeler les esthésies temporelles, véritables expériences spatio-temporelles de Marcel Proust. A plusieurs reprises Proust emploie dans Le Temps retrouvé le terme d'extra-temporel. Nous évoquerons tout cela...

En résumé, à partir de ce "Eh, monsieur, un roman est un miroir qui se promène sur une grande route." cette conférence illustrée, ce petit voyage ensemble, nous permettra d'approfondir notre sensibilité à la lecture immersive de fictions littéraires et au sentiment de "traversée du miroir" que nous pouvons parfois spontanément expérimenter quand nous sommes comme captivés par la lecture d'un roman.
N'hésitez pas à me contacter si vous êtes intéressés...

dimanche 23 octobre 2022

Futur(s) de la lecture

Actu sur les futurs des livres et de la lecture
Mon actu pour fin 2022 ?

En novembre j'aurai le plaisir de donner pour l'Université Inter-Ages de Melun une conférence faisant le point sur nos tentatives pour entrer en communication avec des personnages de fiction...

Je participerai cette année encore au Festival Les Mondes Anticipés.

Cette fois-ci à la table ronde : Le citoyen est-il soluble dans le numérique ? en compagnie de Sylvane Casademont (directrice IHEST), Luc Dellisse (auteur et scénariste) et Catherine Dufour (autrice). Modérateur : Christian Gatard, prospectiviste. Ce sera le 26 novembre 2022 à la Cité des Sciences et de l'Industrie à Paris.

Vous pouvez toujours lire de moi : « Il n'y a pas de Ajar », Delphine Horvilleur ressuscite le double de Romain Gary sur Viabooks, toujours d'actualité. Et vous pourrez me retrouver prochainement dans un numéro spécial du magazine Futur Hebdo...

* Ces derniers mois j'ai repéré pour vous plusieurs ouvrages autour de mes axes de recherches en littérature et prospective :
Fictions posthumanistes. Représentations littéraires et critiques du transhumanisme, par Mara Magda Maftei, Hermann éd.
Ethnographies des mondes à venir, par Philippe Descola et Alessandro Pignocchi, Seuil éd.
Pouvoirs de la lecture. De Platon au livre électronique, par Peter Szendy, La Découverte éd.
L’impitoyable aujourd’hui. Lire pour (ne pas) vivre avec son temps, par Emmanuelle Loyer, Flammarion éd.
Il n'y a pas de Ajar. Monologue contre l'identité, par Delphine Horvilleur, Grasset éd.
Habiter les espaces autres de la fiction contemporaine. Utopies, dystopies, hétérotopies, Sous la direction de Maude Deschênes-Pradet et Christophe Duret, Les Éditions de l’Inframince.
Et si les Beatles n'étaient pas nés ? par Pierre Bayard, aux Éditions de Minuit.

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N'hésitez pas à me contacter directement pour vos projets de conférences, d'ateliers d'écriture ou de formations sur les futurs possibles des livres et de la lecture...