lundi 21 décembre 2009

Bonnes fêtes, bonnes lectures et offrez des livres !

Lorenzo Soccavo - P.L.E. Consulting souhaitent, à toutes les amoureuses, à tous les amoureux, des livres et de la lecture, à toutes les actrices, à tous les acteurs, de l'interprofession du livre : d'heureuses fêtes de Noël et de fin d'année. A bientôt...

mardi 15 décembre 2009

Comment représenter la mutation de la chaine du livre ?

C'est aujourd'hui une évidence pour tous : après la chaîne de fabrication au siècle précédent, la chaîne du livre, versants éditorial et économique, mute à son tour. Les enjeux et les impacts probables sont conséquents, car c'est la chaîne de valeur qui est directement impactée par ces changements en profondeur.
Les deux illustrations ci-dessous se proposent de représenter cette mutation de la chaîne du livre. Elles sont extraites du Livre Blanc sur la Prospective du Livre et de l'Edition. N'hésitez pas à communiquer des liens vers d'autres représentations graphiques de cette mutation ;-)


S'il est évident à la réflexion que le passage à l'édition numérique, dans une logique de diffusion multicanal multisupport, et dans le cadre d'une économie dite “de l'immatériel”, permettra de substantielles économies d'échelle, de légitimes inquiétudes et hésitations au niveau des prises de décisions se font sentir face à une désintermédiation massive, marquée, d'une part, par l'entrée de nouveaux acteurs, notamment industriels et issus d'autres horizons que celui des arts graphiques (je pense, entre autres, aux opérateurs de téléphonie mobile et aux fournisseurs d'accès à Internet), et, d'autre part, par le rôle croissant des lecteurs qui deviennent contributeurs, critiques, prescripteurs...

vendredi 11 décembre 2009

Quid du Digital Planning au service de l'édition ?

Essayer de générer du buzz ou de viraliser une campagne marketing est une démarche de plus en plus classique, mais qui reste aléatoire. Il est impératif de garder présent à l'esprit deux points essentiels.
Le premier est que les rythmes d'évolution sont asynchrones (Cf. illustration) entre :
– les technologies numériques et en particulier celles d'affichage et de diffusion multicanal multisupport,
– les pratiques des lecteurs/consommateurs et des auteurs,
– les modèles économiques, datant encore majoritairement du siècle précédent et peu, voire pas, adaptés à l'économie numérique en général, ni, en particulier, à l'économie de la connaissance.
Le deuxième point essentiel est que les internautes sont des humains. Cela semble idiot d'évidence, mais il ne faudrait surtout pas l'oublier !
Nous pouvons formuler plus exactement cette évidence ainsi : de plus en plus d'humains sont des internautes. Ces derniers, tout au moins dans un domaine spécifique comme celui du livre et de la lecture, ne vont pas se résoudre à converser virtuellement avec des algorithmes, agents intelligents, ou autres trouvailles technologiques. Le besoin d'une relation humaine restera très probablement prépondérant dans les médiations du livre, que ce type de relation s'établisse par textes brefs, comme aujourd'hui les SMS ou les tweets, ou, demain, par le truchement d'un représentant numérique, des avatars à son image, ou, un jour, pourquoi pas, par téléportations holographiques (?).
C'est pour cette raison qu'il est essentiel que l'ensemble des acteurs de l'interprofession du livre, et notamment les libraires et les bibliothécaires, investissent dès aujourd'hui massivement l'avenir de leurs métiers dans la conquête de ces nouveaux territoires numériques.
Dans ce contexte, nouveau et évolutif, et compte tenu des deux points que je viens de préciser, le digital planning prend en compte les spécificités et les évolutions du Web 2.0.
Au lieu d'essayer de simplement générer du buzz ou de viraliser une campagne marketing, il s'applique à mettre en œuvre une stratégie opérationnelle fondée sur une (re)connaissance des territoires numériques, exactement comme s'il s'agissait de territoires de la géographie physique.
En effet, le Web 2.0 (actuel) se décline déjà sur plusieurs niveaux : un Web sémantique (qui émerge), un Web social (en pleine expansion avec les réseaux sociaux, Facebook, Twitter, etc.), un Web émotionnel (en constitution), un Web polysensoriel et un Web 3D (à venir dans les prochaines années), et qui évoluent tous vers un Web de flux (“un Web sans sites web”, pour reprendre l'expression de Thierry Crouzet), un Web en temps réel.
N.B. : illustration et commentaires sont extraits du Livre Blanc sur la Prospective du Livre et de l'Edition. Ils n'ont aucune prétention à la perfection et tous les apports constructifs seront accueillis avec reconnaissance...

mercredi 9 décembre 2009

Une méthodologie dédiée au business development de l'édition et des métiers du livre

Tandis que la société et ses usages de consommation de biens culturels évoluent perpétuellement et apparemment de plus en plus rapidement, l'innovation peut surgir de partout !

La représentation graphique ci-dessus explicite une méthodologie particulièrement dédiée au business development de l'édition et des métiers du livre. Dans la représentation proposée, l'axe vertical figure le travail de R&D en stratégies de l'innovation. L'axe horizontal figure le travail orienté Business development.
Il faut considérer ces deux postes comme des curseurs que nous pourrions déplacer chacun sur leur axe respectif.
Logiquement la situation de départ, au commencement des travaux de R&D et de business development, correspond à une phase initiale de préparation (cahier des charges…), qualifiée ici dans la représentation de “État actuel – Définition du projet”. Il s'agit de la phase de départ, numérotée 1.
En déplaçant les deux “curseurs” sur leurs axes, l’expert déploie une activité de veille stratégique et concurrentielle, de benchmark et de détection des usages émergents (orientés BtoB et/ou BtoC). C'est la phase 2, laquelle recouvre entre autres les différents aspects relevant de la veille stratégique.
En déplaçant encore plus les deux “curseurs” et en les éloignant sur leurs axes, l’expert déploie une activité pure de prospective, positionnable sur des échéances à court, moyen et long terme. C'est la phase 2'.
Dans la pratique, les phases 2 et 2' sont mises en œuvre conjointement. C'est en jouant intellectuellement, à un niveau conceptuel, sur l'écartement entre ces curseurs : R&D en stratégies de l'innovation, et, Business development, que l'expert peut concevoir un produit ou un service éditorial, à la fois innovant, et, en phase avec les possibilités techniques et les réalités du marché.
Dans ce que nous pourrions définir comme la zone de tensions créatrices entre 2 et 2', se libère alors le juste espace, la fenêtre de tir, pour la conception, la réalisation et le lancement de tels produits ou services.
C'est cette étape qui est figurée dans la représentation par “Commercialisation d'un produit, d'un service innovant”. La phase 3. Laquelle, à son tour, peut prendre position en phase 1 d'une nouvelle étape et générer un nouveau processus.
Cette représentation peut ainsi servir de modèle pour enclencher une réflexion et un processus opérationnel de structuration d'une offre commerciale innovante et de sa chaîne de valeur.
La méthode des scénarios prospectifs trouvera sa place légitime en phase 2'.
N.B. : illustration et commentaires sont extraits du Livre Blanc sur la Prospective du Livre et de l'Edition. Ils n'ont aucune prétention à la perfection et tous les apports constructifs seront accueillis avec reconnaissance ;-)

lundi 7 décembre 2009

Avenir de la lecture vs "un analphabétisme diffus"

Pour cette dernière partie de mes notes de lecture d'une Histoire de la lecture dans le monde occidental, je serai malheureusement moins optimiste que dans mes précédents billets. Tant la partie concernée, titrée : Lire pour lire, et sous-titrée : Un avenir pour la lecture, sous la plume d'Armando Petrucci, de l'École normale supérieure de Pise, que l'horizon du livre, apparaissant aujourd’hui chargés tous deux d’incertitudes.

Dans ces vingt-six pages seulement, de cette partie qui, à défaut de concluante se devait à mon avis d’être conclusive, tout laisse le lecteur en suspension. Il me faut cependant honnêtement signaler, d’une part, que l’édition originale du présent livre est datée de 1995 pour les éditions Giuseppe Laterza & Figli Spa à Rome, et de 2001 pour l’édition française au Seuil, et, d’autre part, qu’il est, en effet, et ce toujours en décembre 2009, comme le conclut malgré tout Armando Petrucci, « trop tôt », pour lire ce que sera l’avenir de la lecture au cours de ce 21e siècle.
Nonobstant, si, d’un côté, l’auteur souligne la persistance de l’analphabétisme au cours des millénaires, il précise néanmoins qu’ « Aussi longtemps que l’on produira des textes écrits [sous une forme ou une autre], l’activité complémentaire, la lecture, continuera d’être pratiquée, au moins par une portion [infinie ou infime] de la population du globe. ». Au fond, c’est sans doute cette préoccupation que j’avais en tête, alors que je définissais récemment le livre numérique comme étant : « soit, la copie numérique exacte d'un ouvrage imprimé préexistant, soit, une œuvre originellement numérique dont au moins la moitié du contenu est constituée de textes. », cherchant à exprimer le plus clairement possible, avec cette quantification de 50 % de texte, le besoin que j’estime encore nécessaire, aujourd’hui, en 2009, de continuer à pouvoir toujours distinguer clairement les livres numériques des œuvres numériques.
Bien malin aujourd’hui celle ou celui qui pourrait dire, non pas tant ce que deviendront les livres, mais ce que deviendra la lecture au cours du siècle. La télévision avec ses feuilletons, les séries américaines, les jeux vidéos, ont habitué les jeunes générations de lecteurs, peut-être davantage même, tout autant en tout cas (?) que le Web 2.0, à de nouvelles formes de narrations.
En fin de compte et en fin de fin de cette histoire de la lecture, Armando Petrucci renonce donc honnêtement à lire l’avenir de la lecture, « fait de pratiques individuelles, de choix personnels, de refus des règles et des hiérarchies, de chaos productif et de consommation sauvage, de métissages, de répertoires divers… ». Au passage, une belle définition de la liberté ! Nul doute cependant qu’il s’agit là, avec la lecture en mutation, « d’un phénomène étendu et complexe ». Et Petrucci de conclure (en 1995 apparemment) que : « C’est seulement dans cinquante ou cent ans que nous pourrons savoir […] et, si nous [le] savons, émettre un jugement. ». Normal, Armando Petrucci est philologue et historien du livre, pas prospectiviste ;-)
Voilà donc pour cette Histoire de la lecture dans le monde occidental (que je mets en Livre du Mois dans la colonne de droite). Les différents billets (15) qui lui ont été consacrés et que vous retrouverez facilement dans les archives du blog (colonne de droite une nouvelle fois) ont été :
  • La lecture redeviendrait une histoire de flux...
  • Pourquoi le codex ?
  • De la lecture extensive à une lecture intensive
  • Lecture extensive vs lecture intensive
  • "Les textes sont désormais trop nombreux pour être tous lus."
  • Lire aux derniers siècles du Moyen Age
  • La sacralisation du livre
  • Livres de plage et de champ de bataille
  • Les médiateurs du livre
  • La Réforme, fille de Gutenberg ?
  • “L’énormité du marché du livre religieux”
  • Qui lisaient en ces temps-là ?
  • Pandémie de lecture vs Grippe A H1N1
  • Une entreprise de séduction
  • Avenir de la lecture vs “ un analphabétisme diffus ”

jeudi 3 décembre 2009

Développer une offre légale de livres numériques

Le gouvernement français peut-il vraiment favoriser le développement d’une offre légale de livres numériques ?En tout cas, à mon sens, le développement d’une telle offre (mais pas seulement numérique et légale, mais, également, pertinente par rapport aux pratiques émergentes de lecture et aux nouvelles générations de lectrices et de lecteurs – mais là, la balle est dans le camp des auteurs et des professionnels de l’édition), le développement d’une telle offre, disais-je, est indispensable, et, cela dit, force est de constater que la nouvelle mission confiée à Christine Albanel irait dans ce sens : « Sur la proposition de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, le Premier ministre a confié à Christine Albanel, ancien ministre, le soin de conduire une mission destinée à préparer les conditions de l’entrée de l’économie du livre dans l’ère numérique. Cette mission comporte trois volets, qui viennent compléter ou prolonger une série de travaux déjà engagés sous l’égide du ministre de la Culture et de la Communication. »

Au titre de ce troisième volet : « Christine Albanel expertisera les conditions dans lesquelles le secteur de l’édition pourra tirer parti de ce dispositif pour mener la lutte contre le piratage des œuvres de l’écrit sur les réseaux numériques.
Enfin, à partir notamment des conclusions qui auront été rendues par la mission Zelnik-Toubon-Cerutti en vue de favoriser le développement de l’offre légale numérique dans le secteur du livre, Christine Albanel mènera un travail de concertation avec les éditeurs français destiné à faciliter leur exposition sur internet et la mise en œuvre, par ces entreprises, de propositions commerciales attractives en ligne. » (Car, en effet, le développement d’une offre légale de livres numériques ne passe pas exclusivement par une lutte contre le piratage, qu’on se le dise ;-)

mercredi 2 décembre 2009

Pour une TVA réduite pour le livre numérique

Je soutiens l’initiative d’Antoine Gallimard, P-DG des Éditions Gallimard, en faveur de l’adoption d’une TVA réduite pour le livre numérique téléchargé ou consulté en ligne.
« Antoine Gallimard, P-DG des Éditions Gallimard (Paris, France), a lancé le 27 novembre 2009 une pétition en faveur d’une TVA à taux réduit sur le livre numérique, afin de convaincre l’ensemble des États membres de l’importance et de l’urgence de cette mesure. Si vous êtes un professionnel de la filière livre, vous êtes invité à signer cette pétition. Attention, les signatures seront fermées le 23 décembre 2009, à 23 heures, heure de Paris. La pétition sera publiée à la veille du prochain conseil ECOFIN, en janvier 2010. »
Extraits du texte de la pétition en français
« Une TVA réduite pour le livre numérique : La lecture de livres au format numérique devient une pratique courante. Brisant les barrières traditionnelles propres à la circulation des biens matériels, elle ouvre pour les œuvres écrites des opportunités de publications plus étendues et durables que par le passé. C’est une chance pour nous tous, auteurs, éditeurs, lecteurs, libraires et prescripteurs, qui n’avons d’autre souhait que de permettre au plus grand nombre l’accès aux œuvres de savoir et d’imagination. On peut certes s’interroger sur la valeur d’usage des supports de lecture qui nous sont aujourd’hui proposés et sur l’urgence qu’il y a à se conformer aux pratiques qu’elles induisent. Pour autant, les acteurs de la filière du livre doivent désormais réunir leurs efforts pour composer et promouvoir une offre légale et universelle qui satisfasse le lecteur, garantisse une juste rémunération des créateurs et respecte les maillons fondamentaux de la chaîne de valeur du livre. […] Une des clés de l’émergence rapide de cette offre légale est le prix de vente du livre numérique, qu'il convient de rendre attractif en faisant bénéficier le lecteur de l’économie faite sur la dématérialisation du livre papier. […] la TVA applicable sur le livre numérique reste à ce jour supérieure à celle, réduite, dont bénéficie le livre imprimé (en France : 19,6 % pour le numérique contre 5,5 % pour le papier, soir 14,1 points d’écart !). […] À maintenir un tel point de vue, on en viendrait à considérer à rebours que la TVA réduite pour le livre imprimé est l’expression du pouvoir régulateur d’une démocratie papetière et non le fait d’une démocratie culturelle. […] C’est pourquoi, nous appelons aujourd’hui solennellement les États membres à mettre tout en œuvre, et le plus rapidement possible avant qu’il ne soit trop tard, pour adopter une TVA réduite pour le livre numérique téléchargé ou consulté en ligne. »(Intégralité en ligne ici…)