dimanche 27 novembre 2011

70 editeurs pure-players francophones - la liste mise à jour !

Fin 2011 il existe déjà soixante-dix éditeurs (70) pure-players francophones.
La majorité en France, quelques-uns au Québec, trois en Belgique, deux en Suisse Romande, un au Danemark, et... pas ailleurs ?
La fameuse liste, actualisée au 27 novembre 2011, est consultable gratuitement ici : cliquer !

Je recherche des éditeurs pure-players notamment en Afrique francophone (mais aussi sur les autres continents !). Vous en connaissez ?


mercredi 23 novembre 2011

Berceau du livre inconnu

C'est une chose impossible, qui creuse un regret.
Revenir dans 300, 500, 700 ans.
Voir comment le livre et la lecture auront changé.
  
Alors me revoilà donc et ils m'accueillent gentiment, à peine surpris il me semble. Quand je leur demande où sont leurs livres, où sont les livres, d'abord ils me regardent avec un drôle d'air. Je leur explique ce à quoi je pense, ce que je veux voir, pourquoi je reviens, et alors, au bout d'un moment, il me semble qu'ils comprennent de quoi je veux leur parler. Ils sont à la fois moqueurs et respectueux je crois. Ils me répondent que cela a bien changé. Beaucoup. Qu'ils n'appellent plus cela "livre". Je crois aussi comprendre de ce qu'ils essaient de m'expliquer que la lecture ne s'appelle plus non plus "lecture", et ne ressemble plus tellement à l'activité que je déployais lorsque je lisais, il y a plusieurs siècles, dans les lointaines années 2010...
Ils me disent comment maintenant ils appellent les "livres".
Je leur avoue spontanément que cela ne me serait jamais venu à l'esprit.
Ils me sourient.
Enfin, ils m'emmènent les voir.
Je savais bien que les papillons n'étaient pas des chenilles avec des ailes. Je le savais.
De mon vivant j'avais pris conscience qu'entre une tablette d'argile et un volumen la différence était radicale. Entre un volumen et un codex... Mais la pagina subsistait. 
  
Ils me les montrent.
Wouaouh !
Le livre, méta-morphosé, sature mon attente.
Effet de sidération. Total. Absolu.
De mon vivant, jamais je n'aurais imaginé cela.
Ils rigolent bien !
  
(Retrouver le fil de la lecture dans la trame de l'histoire du livre.)

lundi 21 novembre 2011

Quid des apprentissages de la lecture au temps des e-incunables ?

De récents échanges avec Christian Jacomino (Docteur en sciences du langage, linguiste et pédagogue, créateur et directeur de l'atelier "Voix Haute" de lecture et de pédagogie du français, et auteur du site de référence Voixhaute.net) m'ont conduit à me questionner sur les problématiques d'apprentissages de la lecture, en rapport avec les mutations que nous connaissons au niveau des dispositifs et des pratiques de lecture, dans le cadre du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique.
   
Je me demande, dans la perspective de mon récent post : Trois chantiers pour la prospective du livre, dans quelle mesure cet axe devrait-il, pourrait-il, être un quatrième chantier à ouvrir, pour la prospective du livre s'entend. Qu'en pensez-vous ?
  
En attendant, deux ouvrages parus aux éditions NumérikLivres, dans la collection que j'y dirige : Comprendre le Livre Numérique, peuvent apporter un éclairage sur ces questions :
- "Manuels scolaires et albums augmentés : enjeux et perspectives pour une pédagogie du 21e siècle", par Michèle Drechsler, actuellement inspectrice de l'Education nationale chargée de mission préélémentaire, après avoir été enseignante, directrice d'école et formatrice au centre transfrontalier de la Moselle.
- "L'enfant et la tablette : genèse du livre numérique jeunesse", par Laure Deschamps, journaliste spécialisée dans les usages du numérique, créatrice et rédactrice du site La souris grise, consacré à la critique indépendante des applications ludo-éducatives et à la veille sur les usages numériques des enfants.
  

dimanche 20 novembre 2011

Pour vous informer sur les mutations du livre

Mon travail de veille stratégique et technologique sur l'évolution du livre et des pratiques de lecture(s) m'oblige à la vigilance et à la perspicacité critique et ce, même pour les sources d'informations en accès libre (dite "information blanche").
Ainsi, je reconsidère régulièrement ma sélection de blogs.
  
   Je vous recommande donc...
    
... les 10 sites suivants, rigoureusement sélectionnés (critères de sélection ci-après*) sur les presque 300 sources ouvertes que je suis quotidiennement :
  
- Pour l’actu : IDBOOX http://www.idboox.com/
- Pour l'analyse : La Feuille http://lafeuille.blog.lemonde.fr/
- Pour les supports : L’Actu des eBooks http://actu-des-ebooks.fr/
- Pour l'international : SoBookOnline
http://www.sobookonline.fr/
- Pour la e-littérature jeunesse : La souris grise
http://www.souris-grise.com/
- Pour la BD (dont numérique) : Le Comptoir de la BD
http://lecomptoirdelabd.blog.lemonde.fr/
- Pour les librairies : La librairie est morte, vive la...? http://lalibrairieestmortevivela.blogspot.com/
- Pour les bibliothèques :
http://www.enssib.fr/breves 
- Pour le transmédia :
http://www.transmedialab.org/
- Sur le webmarketing du livre :
www.edition-webmarketing.com

* Critères de sélection :
Pour information, mes principaux critères de sélection sont : la fiabilité de l'information délivrée (sourcée, datée, etc.), la publication d'informations exclusives et/ou l'analyse, le statut professionnel du rédacteur, la périodicité (régulière, ni trop fréquente ni trop rare) des posts et leur qualité rédactionnelle.
J'exclus de ma sélection : les "blogs perroquets", ceux qui se contentent de traduire (plus ou moins exactement) et de rediffuser l'actualité des sites américains, ceux dont l'esprit potache ou provocateur, auto-promotionnel ou trop égocentré, pourrait nuire à la transmission d'une information de qualité.
Enfin, comme tout le monde peut le constater, je reconsidère régulièrement ma sélection ;-)
  

vendredi 18 novembre 2011

Visions sur le futur du livre à Rennes

J'ai eu le plaisir avant-hier soir, 16 novembre 2011, d'animer comme prévu la table ronde : De l'imprimé au numérique une nouvelle génération d'éditeurs, dans le cadre agréable et fonctionnel de la Cantine numérique rennaise.
Avec moi, pour représenter cette nouvelle génération d'éditeurs : Françoise Prêtre des éditions La Souris qui raconte (laquelle nous livre sur son blog son écho de cette soirée au cours de laquelle elle a évoqué son déplacement à la Foire du livre de Beijing et nous a présenté quelques-unes de ses histoires inédites pour enfants), Stephen Belfond d'i-Gutenberg (qui est revenu lui sur son expérience professionnelle et a insisté sur le caractère irrépressible du numérique, la nécessité pour l'édition de voir plus grand et de ne pas se limiter au périmètre français...), Jean-Charles Fitoussi de SmartNovel (lequel nous a présenté sa maison et ses partenariats dans le cadre de Move&Read avec Veolia Transports et les Hôtels B&B, avant d'évoquer sa collection Clic ! Je lis, pour les 6-10 ans), et David Queffélec des éditions Angle Mort (qui nous a présenté le modèle freemium sur lequel fonctionne cette revue électronique de littératures de genre (science-fiction, fantasy, fantastique...), et nous a dit quelques mots sur le projet de coopérative d'édition 100% numérique à laquelle il travaille avec Yal Ayerdhal, Thierry Crouzet et Jean-Claude Dunyach).
Un public nombreux et intéressé, constitué notamment d'étudiantes en gestion et médiation des ressources documentaires (Rennes 2) a participé aux échanges. A noter aussi dans l'assistance la présence d'Anne-Laure Radas, directrice administrative des éditions pure-players Chemins de Traverse.


© Photos : La Cantine numérique rennaise - Source

dimanche 13 novembre 2011

Trois Chantiers pour la Prospective du Livre

Dans le cadre de mes recherches en prospective du livre et de l'édition il y a plusieurs pistes sur lesquelles j'avance. Mais il y en a trois, trois perspectives qui m'apparaissent essentielles, prometteuses d'horizons nouveaux, et sur lesquelles j'ai besoin d'expertises extérieures pour progresser.
Ces trois axes de recherche, que je définis ci-après, sont, je pense, des pistes qu'il nous faut explorer, plus exactement sur lesquelles nous devons nous lancer en éclaireurs pour entrevoir et orienter le destin du livre au cours de ce 21e siècle.
Qui veut faire partie d'une de ces expéditions ? Qui veut m'accompagner dans ces voyages à la découverte du futur, du futur du livre, du futur de la lecture et des lecteurs, des lecteurs du futur dans un monde qui ne sera plus le notre et dans lequel, pour la plupart d'entre nous, nous ne serons plus (raison de plus pour s'y projeter de notre vivant).
Trois pistes. Trois chantiers. Trois chantiers avec des pierres éparses et des plans du passé pour une construction de l'avenir. Qui veut apporter sa pierre, remuer ses méninges avec les miennes ;-)

 
Chantier 1 : les mots et les définitions
  
Dans les différentes histoires du livre et de la lecture nous trouvons aisément quelques informations sur comment les générations passées nommaient leurs dispositifs de lecture et l'exercice même de lire. Nous avons quelques lumières sur le pourquoi et le comment : sur comment le choix des noms qui désignaient les dispositifs, sur comment le choix des mots pour qualifier différentes pratiques de lecture(s), influèrent sur ces pratiques mêmes et, souvent, sur l'histoire et l'évolution des sociétés.
J'ai lu et étudié beaucoup de ces ouvrages, mais, nonobstant, il demeure essentiel à mes yeux de pouvoir synthétiser et mettre en perspective ces enseignements, et surtout de pouvoir en utiliser les lumières pour éclairer les mutations actuelles des dispositifs et des pratiques de lecture.
  
Les définitions du passé peuvent emprisonner notre réflexion. Mais nous devons les connaître et les comprendre pour les dépasser et pour pouvoir oser re-définir (la lecture, par exemple), pour définir les nouveaux dispositifs qui envahissent notre quotidien (les "tablettes" et autres "liseuses").
J'ai, à plusieurs reprises, déjà eu l'occasion d'exprimer ma méfiance vis-à-vis de ce terme de "liseuse".
Aujourd'hui, ne pas disposer des mots pour exprimer la révolution du livre et de la lecture que nous vivons et qui nous traverse, ne pas avoir les termes pour désigner les différentes pratiques de lectures, appeler un dispositif de lecture "un Kindle" ou "un iPad", croire peut-être ainsi, s'en persuader même, qu'il s'agirait bien de dispositifs de lecture, porte atteinte à notre liberté d'esprit et est, j'en suis intimement persuadé, nocif.
Notre vocabulaire n'est plus adapté et cette inadaptation est comme une trappe ouverte sous nos pieds.
Linguistes, étymologistes, lexicologues, se penchent-ils sur ces questions ?
  
Chantier 2 : les postures et les gestes
   
Nous serions tous bien embarrassés si nous devions lire sur un rouleau de papyrus !
Et sommes-nous tous si à l'aise que cela avec nos smartphones et tablettes internet tactiles ? Pas certain.
Nos postures d'écriture et de lecture changent, pratiquement à notre insu. Rien ne dit que ces changements sont ou resteront sans influences dans nos rapports à la chose écrite, et même à la bibliographie naturelle dont je prévois un regain dans les territoires digitaux.
Dans son étude de 1934, Les techniques du corps, l'ethnologue et anthropologue Marcel Mauss illustre par de nombreux exemples comment l'usage du corps est modelé par l'époque, les cultures et les générations. "J'entends, écrit-il, par ce mot les façons dont les hommes, société par société, d'une façon traditionnelle, savent se servir de leur corps.".
En résumé : "La thèse principale de Mauss, c’est qu’il n’existe jamais une façon « naturelle » de se servir de son corps. Mauss entend par "les techniques du corps" « les façons dont les hommes, société par société, d’une façon traditionnelle, savent se servir de leur corps ». Il illustre cette idée en partant des actes quotidiens : la marche, la course et la nage [entre autres]. Dans ces exemples, il démontre qu’il s’agit des différentes techniques de l’usage du corps à travers les cultures et à travers les générations." (Source)
J'y pense souvent quand dans les transports en commun parisiens je vois des jeunes écrire à toute allure sur des écrans minuscules et avec l'aide de leur seul pouce !
L'Ensci (Ecole nationale supérieure de création industrielle) a abordé un peu la question durant l'année 2010-2011, via un "cours d'initiation aux méthodes ethnographiques pour designers", mais il s'agit surtout d'une étude sur la mobilité, et sans mise en perspective historique (Source).
  
Chantier 3 : le genre et ses lectures
  
J'ai l'intuition qu'à chaque dispositif de lecture un genre littéraire serait prédestiné. Par exemple, nombre de genres poétiques parmi les plus anciens auraient découlé de la forme/support du volumen (qui imposait une lecture séquentielle). Puis le développement des genres narratifs aurait été lié à l'émergence de la forme codex (lecture linéaire). Cette hypothèse, à ma connaissance, n'est pas suffisamment étayée.
Elle pose surtout deux questions cruciales pour moi :
1 - le roman et les genres narratifs que nous connaissons pourraient-ils s'éteindre avec l'extinction des livres imprimés ?
2 - quel(s) nouveaux genres littéraires, pour quelles lectures et pour quels lecteurs, pourraient alors émerger des nouveaux dispositifs et des nouvelles pratiques de lectures, fragmentaires, multimédias, partagées et connectées ?
Je me demande si nous pourrions déjà aujourd'hui entrevoir un nouveau genre littéraire dans les expérimentations transmédias de lectures immersives, ou bien, s'il s'agira radicalement d'autre chose que de lecture... A moins... A moins que...
 
A moins que...
  
A moins que le monde de la singularité technologique soit celui de la bibliosphère ?
Qui veut alors m'accompagner à la découverte de cette bibliosphère, du futur du livre, du futur de la lecture et des lecteurs. Qui veut apporter sa pierre, remuer ses méninges avec les miennes ;-)
  

samedi 12 novembre 2011

Entretien sur le développement de l'édition numérique

Dans le cadre de la préparation de la table ronde "De l'imprimé au numérique : une nouvelle génération d'éditeurs", que je présenterai et animerai le 16 novembre 2011 à La Cantine numérique rennaise, j'ai eu le plaisir de répondre à une brève interview réalisée par Anthony Chénais.
Extraits
  
" - Où en est l'édition numérique en France ?
L.S. : [...] Derrière ces chiffres il faut considérer que la situation évolue rapidement et que le réseau de distribution est en train de basculer en faveur du livre numérique. En France précisément, l’offre de nouveaux dispositifs de lecture se développe et à des prix de plus en plus attractifs. Pour Noël 2011 quinze « e-readers » sont proposés à moins de 150 euros, dont certains en grandes surfaces, comme le Kobo by Fnac, la nouvelle tablette de lecture proposée par la Fnac. Le catalogue de titres francophones disponibles est de plus en plus étendu et intègre les nouveautés. De plus, l’augmentation annoncée par le gouvernement le 07 novembre 2011 d’une augmentation de 5,5 à 7% de la TVA sur le livre imprimé, devrait être défavorable à ce dernier. Nous pouvons donc nous attendre à un développement accéléré de l’édition numérique, reste à savoir dans quelles conditions…

- Quelle est la plus-value de ce type d’édition ?
Je définis les éditeurs « pure-players » comme : des entrepreneurs qui publient des livres exclusivement dans des formats numériques à destination des nouveaux dispositifs de lecture. Cette forme d’édition s’inscrit pleinement dans le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique que nous vivons. Elle répond aux évolutions des pratiques et des usages des lecteurs. Notamment avec le web, nous nous sommes tous habitués ces dernières années à de nouvelles pratiques de lecture : une lecture plus fragmentaire et multimédia, sociale, et de plus en plus souvent connectée. Le seul fait que l’imprimé ne soit pas directement hypertextuel est devenu un handicap. Aujourd’hui, nous le voyons bien avec la presse écrite, l’imprimé ne peut plus suivre le rythme de nos usages, ne peut plus satisfaire les attentes des mobinautes de plus en plus nombreux.

- Est-il possible qu’il n’y ait bientôt plus que des éditeurs pure-players ?
Bientôt, non. Mais un jour, oui. Si nous osons un parallèle avec le passage de l’édition manuscrite à l’édition imprimée, la période des incunables a duré 51 ans. [...] Raisonnablement nous pouvons penser qu’édition imprimée et édition numérique vont coexister au moins durant la première moitié de ce 21e siècle."


jeudi 10 novembre 2011

Les 3 Marchés du Livre

J'ai eu le plaisir hier d'intervenir à l'Université Paris 13 auprès des étudiants de deuxième année du Master Commercialisation du Livre, sur le thème : Périmètre et prospective des trois marchés du livre [imprimé, numérisé, numérique].
Une occasion que j'espère avoir bien saisie pour tracer des perspectives et ouvrir des horizons à un moment où il apparait de plus en plus évident que les anciens modèles ne peuvent pas, ne peuvent plus, s'appliquer à un monde qui est en train de disparaitre sous nos yeux. 
 
Le plan de mon intervention
  
Périmètre et prospective des trois marchés du livre :
- Introduction
. La prospective au service du livre et de l'édition...
. La 4e révolution du livre, ses 4 niveaux de mutation...
- Partie 1 : Nouveau périmètre de l'interprofession
. Mutations de la chaine du livre...
. Nouveaux entrants et nouvelles chaines de valeur pour le livre...
. La librairie "Brick and mortar" face à la "dématérialisation"...
. Les éditeurs pure-players francophones...
- Partie 2 : Prospective : évolutions possibles du marché du livre à court et moyen termes
. Les signaux faibles (complémentarités print/digital, convergence des médias)...
. Convergence Internet des objets / réalité augmentée...
. Promotion du livre dans le Métavers...
- Conclusion
. Ressources pour une veille stratégique et technologique...
. Bibliographie.