samedi 31 décembre 2011

J-1 pour le nouveau blog MétaLectures

Demain 1er janvier 2012 sera lancé le blog compagnon de MétaLectures à l'adresse : http://metalectures.blogspot.com :-)
  
MétaLectures, hébergé par FrancoGrid (premier métavers 3D francophone libre), sera un environnement web 3D immersif, pour présenter, expérimenter et développer des solutions innovantes dans l'univers du livre et de la lecture.
  
Durant cette année 2012, il aura pour objectif d’être un espace d’incubation de projets 3D innovants liés à la lecture, et pour ambition de participer activement à la réflexion sur le devenir du livre et de la lecture, les nouvelles formes de narrations dans les territoires digitaux et leurs passerelles avec le monde physique.

lundi 26 décembre 2011

Lecture augmentée - Innovations et complémentarités print/digital...

Si vous êtes en Bretagne, j'aurai l'occasion, et certainement le plaisir, de donner dans quelques jours une conférence sur le sujet : "Lecture augmentée : innovations et complémentarités print / digital".
 Précisément le mercredi 18 janvier à la Cantine numérique rennaise.
  
Mon objectif sera de donner à voir, à découvrir, et, pourquoi pas, à imaginer ensemble, l'innovation produit au service du livre.
Mon propos sera abondamment illustré de photos, voire de courtes vidéos de prototypes, mais surtout, ce sera aussi l'occasion de découvrir l'entreprise bretonne innovante BookBéo, grâce à Sophie Deniel, sa créatrice et dirigeante qui viendra nous présenter quelques-unes de ses réalisations dans le secteur de l'édition augmentée. 
L'occasion aussi, grâce à la designer Tassiana Costa, de découvrir un projet de marque-page intelligent, le Li-Bel, primé au Paris Digital Forum (prix de la "maquette numérique présentant le design le plus évolué" remis par Claudie Haigneré).
  
Infos sur le site de la Cantine numérique rennaise...

  
Deux internautes avatarisés devant un prototype de
dispositif 3D de lecture immersive, qui sera testé dès
janvier 2012 sur l'incubateur MétaLectures...

 

vendredi 23 décembre 2011

Entreprendre en Prospective du Livre et de l'Edition

La période historique que nous traversons, celle du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique, ne se limitera pas à des fichiers ePub ou à des "livres-applications" (sic), lus ou survolés sur des tablettes tactiles.
  
Nous sortirons un jour du temps des e-incunables.
  
Fin 2011, la société du spectacle met en scène la marchandisation d'imparfaites "machines à lire" baptisées "liseuses", alimentées en électricité et en contenus (sic), et elle commence à organiser l'exposition et le temps de parole de quelques-uns, qui savent rester assez bons clients pour ne pas déplaire aux annonceurs. Il fallait s'y attendre.
  
Dans cette galère, l'écart entre, d'une part, ce qui me motive à titre personnel, et, d'autre part, la triste réalité telle qu'elle s'exhibe sur la scène marchande, peut se mesurer à l'aune de la différence que je constate amèrement sur ce blog entre, les posts qui y ont été en 2011 les plus lus et commentés, et ceux qui l'ont été le moins.
  
Les plus lus :
Ce qui est source de satisfaction malgré tout ici c'est de voir que l'intérêt se porte vers le besoin de comprendre, d'avoir des explications.

Ceux qui ont été les moins lus et dont j'espérais le plus d'échanges (espoirs qui furent déçus) :

Nonobstant : "Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer.", comme le disait Guillaume d'Orange (Non ! rien à voir avec l'opérateur de téléphonie mobile).
L'horizon de mes recherches est bien plus beau et bien plus grand que vous l'imaginez (Si toutefois vous cherchez à l'imaginer.).
  
Alors, faisant fi du petit nombre de malfaisants qui médisent de moi, et du nombre considérable des indifférents, j'ai décidé de persévérer en 2012, et ce, par plusieurs initiatives signifiantes.
La première, dès le mois de janvier 2012, sera le lancement sur le web d'un environnement 3D, baptisé MétaLectures, et qui aura pour objectif d'être un espace d'incubation de projets 3D innovants liés à la lecture, et pour ambition de participer activement à la réflexion sur la lecture et les nouvelles formes de narrations dans les territoires digitaux et leurs passerelles avec le monde physique.
 
Je reste ouvert en 2012 à toutes marques d'intérêt, à tous désirs de travailler en commun sur ces questions du devenir du livre et de la lecture au 21e siècle et au 3e millénaire...

mardi 20 décembre 2011

Comment vendre un livre sur Internet

Je suis heureux d'annoncer la publication numérique (ePub) du 7e titre de la collection Comprendre le Livre Numérique, et qu'il aborde un des thèmes les plus essentiels aujourd'hui pour les professionnels du livre : LE WEBMARKETING.
   

Comment propulser et vendre un livre (imprimé ou numérique) sur Internet ?
     

Avec Inventer ensemble la librairie de demain, de Vincent Demulière, ce titre s'adresse directement aux acteurs de l'interprofession du livre.
Il bénéficie entre autres des remarques pertinentes de : Frédéric Lavabre (des Editions Sarbacane), de Celia Rosentraub (DG d’Hatier), de Stéphane Aznar (DG des Editions Harlequin France), de Ronald Blunden (Directeur de la communication Groupe Hachette Livre) et d'Edouard Sinet de FairComData. Qu'ils en soient tous remerciés.
  
Nous en avons confié la rédaction à un professionnel : Fabrice Bertocci, qui a passé 11 ans aux Éditions ATLAS pour développer de nouveaux business internet, y a été Chef de groupe puis Directeur e-commerce et nouveaux projets web.
La passion de Fabrice, que j'ai naturellement eu le plaisir de rencontrer plusieurs fois, est d’expérimenter de nouvelles approches digitales, et il la réalise aujourd’hui comme consultant indépendant en webmarketing et e-commerce.
  
Dans son livre, Fabrice replace le webmarketing dans les perspectives classiques du marketing, il a l’intelligence de ne pas opposer imprimé et numérique, mais de proposer une vision et des stratégies transversales : « Les éditeurs sont entrés dans l’ère du webmarketing, écrit-il en introduction, parce que le centre de gravité se déplace dans la sphère digitale. Par la même occasion, ce sont tous les fondements du marketing de l’édition qui sont revisités, remixés. ».
  
Concrètement, il s’agit maintenant pour les éditeurs, traditionnels et numériques (et pour les auteurs auto-édités également) d’améliorer la visibilité de leurs livres sur le Web, d’augmenter le trafic de leurs sites et de leurs blogs, de développer intelligemment leur présence et leur influence sur les médias sociaux, de mieux utiliser internet comme canal de prospection et, surtout, de développer une relation durable de fidélisation avec les internautes, qui sont tous des clients potentiels et des lecteurs en puissance.
  
Ce livre, entre guide et essai, ne vous apportera pas de fausses solutions miracles, mais il vous aidera à réfléchir, à faire le point, et vous donnera dans son "Cahier pratique" des éléments concrets pour assurer l’essentiel : identifier son produit leader et créer un site de contenu thématique, choisir l’univers sémantique de son site éditorial, se constituer une base de données prospects, élaborer son business model, ou encore déterminer ce qu’est un bon design d’interaction.
   
A lire également

dimanche 18 décembre 2011

Incubateur MétaLectures : ouverture en janvier 2012

Mon projet MétaLectures va voir le jour en janvier 2012.
MétaLectures est un environnement web 3D immersif, pour présenter, expérimenter et développer des solutions innovantes dans l'univers du livre et de la lecture francophones.

MétaLectures est hébergé et bénéficie de l'assistance technique de Francogrid, le premier Métavers 3D francophone libre.

Un métavers est un univers digital 3D, dans lequel les internautes sont avatarisés et peuvent se déplacer et interagir comme dans la réalité.
Plusieurs centaines de métavers open source existent déjà sur OpenSim et préfigurent le web 3D. Ce dernier est pour bientôt. Ces territoires virtuels sont déjà le plus souvent reliés entre eux par l'hypergrid et il seront prochainement accessibles directement à partir de nos navigateurs web.
(N.B. ces territoires digitaux sont totalement indépendants de Second Life qui est une société américaine privée.)
Avez-vous remarqué aussi que Google earth est en train dupliquer notre monde en 3D ?
  
Ma Mairie en 3D ! 
  
C'est ainsi que j'ai eu hier après-midi le plaisir de participer sur Francogrid à l'inauguration de Ma Mairie en 3D.
La vidéo ci-dessous vous explique tout par une visite détaillée qui donne par ailleurs un bon aperçu des possibilités de Francogrid :
  

 
Aujourd'hui les mairies, demain les bibliothèques, les librairies ;-) Mais aussi des possibiltés de lectures immersives et d'autres manières de découvrir de nouvelles formes de narrations. 
  
Si vous êtes a priori intéressé par l'incubateur MétaLectures n'hésitez pas à me contacter avant le lancement qui aura lieu courant janvier.
Beaucoup de choses sont possibles... Entre autres, par exemple :
= Expositions et événements en réalité mixte autour de l’innovation dans l’univers du livre et de la lecture…
= Dispositifs de lecture immersive pour tester des passerelles avec les éditeurs pure-players...
= Création de bibliothèques virtuelles : possibilités d’intégration ou d’interface avec des bibliothèques numériques, des fonds numérisés…
= Modélisation 3D d’espaces réels en rapport avec le livre ou liés à la lecture... 
= Espace d’évangélisation auprès des acteurs de l’interprofession du livre et du monde enseignant.
= Espace d’incubation de projets 3D innovants liés à la lecture…
  

Plan général de l'ile 3D MétaLectures

Le logo et la bannière de MétaLectures ont été réalisés par des étudiantes de l'ESTEN.

samedi 17 décembre 2011

Faut que les historiens travaillent au devenir du livre

Lorsque l'on s'intéresse à l'histoire de l'histoire du livre, tout en étant extérieur aux cénacles universitaires, l'on est bien démuni.
Le mieux alors semble être de se pencher sur un titre particulier : "L'apparition du livre", de Lucien Febvre et Henri-Jean Martin, ouvrage qui fait référence en histoire du livre depuis 1958.
Mais en histoire de l'histoire ?

Sur ce point, la réédition de 1999 que j'en possède est heureusement enrichie d'une postface de Frédéric Barbier, ancien élève de l'École des chartes et directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Histoire et civilisation du livre) et notamment l'auteur d'une "Histoire du livre", parue aux éditions Armand Colin et dont je recommande la lecture, ainsi que le blog.
Cette postface est intitulée : "Écrire l'apparition du livre".
Dans ce texte (qu'il faut également lire ;-) Frédéric Barbier pose : "Les trois termes d'une histoire du livre".
    
Les trois termes d'une histoire du livre
  
D'abord, dès le 18e siècle, il s'agit d'une histoire de l'imprimerie et de ses débuts, rédigée par "les libraires érudits". Ensuite, mais dans les faits je crois plus ou moins simultanément, il s'agit d'une histoire réécrite par une lecture politique de l'apparition et du développement de l'imprimerie. Enfin, d'une histoire des et par les catalogues des éditeurs.
L'on saisit tout de suite l'obscure masse d'ombres qui s'étend dès lors que l'on porte un regard interrogateur sur "l'avant".
Ce qui apparemment impulsa donc cette discipline qu'est l'histoire du livre n'aurait été que les impacts culturels et politiques de ce qui fut, à l'époque de son apparition, une nouvelle technologie de l'information et de la communication : l'imprimerie typographique. Un procédé technique nouveau qui rendait possible une circulation des textes, un partage et un accès aux savoirs jusqu'alors impossibles. (Cela ne vous rappelle rien ? ;-)
Frédéric Barbier n'hésite pas à qualifier ces phases de : "préhistoire de l'histoire du livre".
   
Préhistoire de l'histoire du livre
  
Il écrit clairement dans sa postface : "Les deux champs privilégiés par cette manière de préhistoire du livre se placent ainsi, on le voit, du côté du livre au sens strict, qu'il s'agisse d'abord d'histoire des techniques (et notamment du moment de référence, celui de l'apparition de l'imprimerie, identifiable avec L'Apparition du livre lui-même) et des ateliers typographiques, ou d'histoire de la production imprimée." (pp. 545-546, c'est moi qui souligne).
 
Mais si nous sommes bel et bien sortis de cette préhistoire, l'histoire du livre n'est-elle pas encore nonobstant au berceau ? Par cette perfide allusion aux incunables, alors que nous sommes depuis 1971 entrés dans la période des e-incunables, je laisse deviner ma réponse : "Oui, elle est encore au berceau !". D'où l'appel aux historiens que je lance dans ces quelques lignes.
    
Le livre est-il soluble dans l'imprimé ?
   
Dans "L'apparition du livre" et dans les histoires du livre que nous pouvons lire, il s'agit presque toujours en fait principalement d'une histoire de l'imprimerie et de ses impacts sur les sociétés.
Or, j'ai la conviction intime pour ma part que si histoire du livre il doit y avoir, elle débute alors de fait avec la lecture, et donc avec l'apparition... du langage articulé.
Aujourd'hui, avoir connaissance des travaux de Clarisse Herrenschmidt (je pense tout particulièrement à son ouvrage "Les trois écritures"), ou de Tim Ingold, dont les éditions Zones sensibles viennent de sortir la traduction française de son essai "Une brève histoire des lignes", est tout aussi capital que la lecture de "L'apparition du livre" de Febvre et Martin.
J'ai l'impression que quelque part, ce que j'appellerai entre guillemets : "la véritable histoire du livre", a été laissée aux anthropologues et aux archéologues, et que ce serait là une excellente chose si seulement nous en avions clairement conscience et que nous réutilisions leurs travaux pour nous éclairer sur le devenir du livre.

Les civilisations du livre, nous en conviendrons tous aisément, ne datent aucunement de 1450.
C'est ainsi qu'aujourd'hui, l'histoire du livre, que je qualifierais entre guillemets "d'officielle" devient, alors que nous passons précisément de cinq siècles d'édition imprimée à autre chose, à une nouvelle étape, à une nouvelle époque, à une nouvelle période que nous pouvons, peut-être et pour l'heure nommer : "édition numérique", l'histoire officielle du livre devient (à son insu ?) une charge qui nous freine dans notre élan émancipateur vis-à-vis de l'imprimé, et ce alors qu'il est évident que celui-ci ne peut plus suivre le rythme du siècle, ni s'adapter aux nouvelles pratiques de lecture(s), lesquelles, avec le web, ont impacté pratiquement l'ensemble de nos activités humaines, notamment culturelles.
 
La Revue de synthèse et sa perspective
Frédéric Barbier, qui replace donc l'histoire de ce fameux livre sur l'apparition du livre dans sa perspective historique, nous le rappelle dans la suite de sa postface : Henri Berr (1863-1954) prônait l'interdisciplinarité. Sa "Revue de synthèse historique", fondée en 1900, avait pour ambition de : "neutraliser les effets fâcheux d'une analyse et d'une spécialisation d'ailleurs nécessaires..." (Programme de la Revue de synthèse historique, 1900, page 1 et suivantes, consultables ici...).

Berr à l'origine de cette "histoire du livre" destinée à s'insérer dans la collection "Bibliothèque de l'évolution de l'humanité" des éditions Albin Michel, a laissé dans sa correspondance des traces d'un projet initial dont nous pouvons remonter le fil grâce à Frédéric Barbier : "...vous ne concevez pas votre livre comme une histoire érudite et technique des débuts de l'imprimerie, mais comme l'étude des conséquences intellectuelles, morales, du retentissement psychique de cette découverte capitale [le contrat fut en grande partie rempli sur ce point] : cela implique la comparaison de l'avant et de l'après. [moins, à mon sens, sur ce dernier]" (p. 552, les réflexions entre crochets sont les miennes).

Dans cet échange de correspondances, sur lequel il serait oiseux de s'étendre ici, entre Berr, Augustin Renaudet et Lucien Febvre, avant qu'Henri-Jean Martin entre dans la danse, le terme "puéril" apparait sous la plume de Renaudet, premier auteur pressenti et soulagé de "repasser le bébé", si je puis dire, à Lucien Febvre.

En résumé : le titre "Apparition du livre" et cette dite apparition en suite des volumes consacrés au Moyen-âge lui apparaissaient "puérils".

Dans cette fameuse postface nous entrevoyons comment une "nouvelle histoire" du livre a lentement émergé à la fin des années 1950, pour aboutir à une "histoire sociale de l'imprimé" (p.556).

De ces langes de l'imprimé l'histoire du livre doit aujourd'hui s'extraire.
Aujourd'hui la computation globale de notre monde physique, sa porosité de plus en plus grande et accélérée vis-à-vis des territoires digitaux, replacent la quatrième révolution du livre que nous vivons à un niveau qui, d'une part, la relativise (car la révolution est globale), d'autre part, la sublime (car elle serait je pense bien plus conséquente que l'invention de l'imprimerie).
Ce que nous sommes en train de vivre sera, dans l'histoire de l'humanité, équivalent à l'apparition de l'écriture.
  
Appel aux historiens...
 
Dans son "Histoire du livre" (Armand Colin éd.), Frédéric Barbier propose cette approche ouverte sur l'interdisciplinarité et rend ainsi compte d'un certain renouvellement des méthodes et des approches. Sa première partie, "Le temps du manuscrit", commence par traiter du livre dans l'Antiquité et par poser cette question cruciale : "Comment l'écriture est-elle apparue et a-t-elle évolué ?".
Roger Dédame dans son ouvrage richement illustré "Les Artisans de l'écrit, des origines à l'ère du numérique" (Les Indes savantes éd., 2009) fait de même.
 
Cela est bien intéressant et ouvre des perspectives à la lecture de Febvre et Martin. Soit. Certes. Nonobstant, ce mouvement dans le passé doit, à mon avis, être contrebalancé d'un égal élan vers le futur.
Peut-être même y aurait-il une forme d'hétérochronicité à explorer, un développement du livre au-delà de sa forme même de livre ?

Illustration de la dimension transhistorique en prospective du livre.
  

Face au concept de la singularité technologique, la fabrique de l'histoire (j'en profite pour recommander l'émission éponyme d'Emmanuel Laurentin sur France Culture ;-) ne devrait-elle pas s'ouvrir à la construction de l'avenir ? Y participer un minimum. Dire son mot. Apporter ses lumières sur les expériences et les enseignements du passé...
C'est à la lumière du passé que nous pourrons nous orienter dans les pistes du futur.
La réflexion ne peut pas venir des industriels ou des commerçants, qui monopolisent les espaces médiatiques on et off line.
Il faudrait que les historiens travaillent (non plus seulement sur le passé, mais) au devenir du livre et de la lecture.
Il faut qu'un pont relie l'histoire et la prospective du livre. Et que ce pont soit fréquenté.
(Je serais décideur je déciderais au moins un colloque sur cette question de la nécessité -ou pas- d'un rapprochement entre l'histoire et la prospective du livre.)
  
Posts complémentaires :

lundi 12 décembre 2011

MMM MARRE DES MEDIAS MOUS !

Il y en a marre, nous devrions tous en avoir marre de ces médias off et on line, imprimés et numériques, qui usent et abusent depuis des semaines des prophéties autoréalisatrices, et sont stupidement repris par nombre de blogs, et se dupliquent en masse sur les fameux réseaux sociaux. Attention : le web devient de plus en plus insupportable avec la contamination publicitaire et la désinformation rampante.
     
Ces "médias mous" annoncent, comme si cela était un fait déjà établi a priori et comme si cela était une véritable information, que les ventes de tablettes, "liseuses" et autres gadgets technologiques, vont exploser durant ces fêtes de Noël et de fin d'année.
Ce faisant, ils tendent sournoisement à influencer et modifier les comportements d'achats des consommateurs, de telle sorte qu'ils contribuent, au profit des industriels, à faire advenir ce qu'ils prophétisent.
C'est là le fonctionnement classique d'une prophétie autoréalisatrice.
En clair ils prennent leurs lecteurs pour des c...
   
NI KINDLE NI iPAD !
  
Pourquoi cela ? Quel est leur intérêt ? Sont-ils déjà à la botte des majors américaines du divertissement numérique, ou, n'est-ce là que mollesse face au "soft power" ?
Si les médias français veulent à tous prix recommander de nouveaux dispositifs de lecture sans chercher pour autant à trop éclairer leurs lecteurs sur les enjeux du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique, alors, ils pourraient au moins mettre davantage le projecteur sur les industriels français.
   
Plutôt que de matraquer kindle-kindle-kindle, mettre en avant la tablette à encre électronique Cybook Odyssey de Bookeen (français malgré leur verbiage globish). Plutôt que l'iPad, mettre en avant les tablettes Archos (les voir ici...), ou parler de la tablette tactile française QOOQV2, dédiée à l'univers de la cuisine. Une bonne idée typiquement française, non ;-)
   
NI iPAD NI KINDLE !
  
Savent-ils, tous ceux qui vont acheter de tels produits à Noël, qu'ils vont se lier à une boutique pour s'approvisionner ensuite en ebooks ? Ont-ils conscience que dans moins d'un an, dans quelques mois, leur "machine à lire" sera obsolète ?
L'obsolescence programmée est l'une des stratégies commerciales les plus perfides je trouve. Fin 2011 nous en sommes déjà, depuis 2007, à la 5e génération du Kindle d'Amazon. Nous nous sommes habitués avec les téléphones portables et autres smartphones à être ainsi grugés.
 
Face à une telle collusion de certains médias de masse avec les industriels du divertissement numérique et l'acoquinement plus ou moins inconscient de nombre de blogueurs,  la question se pose de savoir si l'édition numérique pourra être aussi émancipatrice que le fut l’imprimerie à partir du 16e siècle ? Ou si elle ne sera qu'un avatar de plus de la société du spectacle, de "l'entertainment" et d'une culture mainstream ?
 
Tristes hérauts !
    
La question se pose avec d'autant plus d'insistance je pense, que nombre de ceux qui proclament haut et fort les vertus de l'édition numérique sont, à y regarder de plus près, détenteurs de tels iPad et/ou Kindle, revendiquent plus ou moins un penchant technophile prononcé, qui pourrait bien nuire à mon avis à leur objectivité, et, à mon sens, ont le fil technologique à la patte, je veux dire que, même sans être appointés, ils ne sont pas indépendants : ils ont intégré les discours des marques. Ils sont devant leurs gadgets numériques comme des gosses avec de nouveaux jouets ! Ce sont, en quelque sorte, des "porteurs sains". Alors que les enjeux du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique sont véritablement colossaux.
 
Je lance, ici, modestement, un appel :
Affirmons notre liberté d'esprit et faisons des choix de consommateurs avertis.
Et pour ce Noël encore offrons donc des livres... imprimés ;-)
  

vendredi 2 décembre 2011

Communication sur l'économie du livre numérique

J'ai eu le plaisir hier, 1er décembre 2011, de délivrer sur trois heures une Communication sur l'économie du livre numérique, à la Maison du Conseil général à Bourgoin-Jallieu et à l'invitation de la Bibliothèque départementale de l'Isère.
Mon intervention intitulée : "Quels modèles économiques pour l'édition numérique du 21e siècle ?" a suscité un vif intérêt, et ce surtout et pour mon plus grand contentement, pour sa dernière partie davantage prospective.
Il me semble en effet toujours pertinent et de plus en plus important lors de mes interventions, de mettre le contexte en perspective, de permettre à mes auditeurs de prendre une certaine distance, et de les aider à porter un regard critique sur le passage que nous vivons de l'édition imprimée à l'édition numérique.
L'actualité de cette "4e révolution du livre" (entre guillemets ;-) est surabondante et souvent répétitive, éphémère, et souvent partisane avec les jeux d'influence des différents lobbies.
Il est capital de pouvoir la réfléchir avec un esprit libre et critique.

dimanche 27 novembre 2011

70 editeurs pure-players francophones - la liste mise à jour !

Fin 2011 il existe déjà soixante-dix éditeurs (70) pure-players francophones.
La majorité en France, quelques-uns au Québec, trois en Belgique, deux en Suisse Romande, un au Danemark, et... pas ailleurs ?
La fameuse liste, actualisée au 27 novembre 2011, est consultable gratuitement ici : cliquer !

Je recherche des éditeurs pure-players notamment en Afrique francophone (mais aussi sur les autres continents !). Vous en connaissez ?


mercredi 23 novembre 2011

Berceau du livre inconnu

C'est une chose impossible, qui creuse un regret.
Revenir dans 300, 500, 700 ans.
Voir comment le livre et la lecture auront changé.
  
Alors me revoilà donc et ils m'accueillent gentiment, à peine surpris il me semble. Quand je leur demande où sont leurs livres, où sont les livres, d'abord ils me regardent avec un drôle d'air. Je leur explique ce à quoi je pense, ce que je veux voir, pourquoi je reviens, et alors, au bout d'un moment, il me semble qu'ils comprennent de quoi je veux leur parler. Ils sont à la fois moqueurs et respectueux je crois. Ils me répondent que cela a bien changé. Beaucoup. Qu'ils n'appellent plus cela "livre". Je crois aussi comprendre de ce qu'ils essaient de m'expliquer que la lecture ne s'appelle plus non plus "lecture", et ne ressemble plus tellement à l'activité que je déployais lorsque je lisais, il y a plusieurs siècles, dans les lointaines années 2010...
Ils me disent comment maintenant ils appellent les "livres".
Je leur avoue spontanément que cela ne me serait jamais venu à l'esprit.
Ils me sourient.
Enfin, ils m'emmènent les voir.
Je savais bien que les papillons n'étaient pas des chenilles avec des ailes. Je le savais.
De mon vivant j'avais pris conscience qu'entre une tablette d'argile et un volumen la différence était radicale. Entre un volumen et un codex... Mais la pagina subsistait. 
  
Ils me les montrent.
Wouaouh !
Le livre, méta-morphosé, sature mon attente.
Effet de sidération. Total. Absolu.
De mon vivant, jamais je n'aurais imaginé cela.
Ils rigolent bien !
  
(Retrouver le fil de la lecture dans la trame de l'histoire du livre.)

lundi 21 novembre 2011

Quid des apprentissages de la lecture au temps des e-incunables ?

De récents échanges avec Christian Jacomino (Docteur en sciences du langage, linguiste et pédagogue, créateur et directeur de l'atelier "Voix Haute" de lecture et de pédagogie du français, et auteur du site de référence Voixhaute.net) m'ont conduit à me questionner sur les problématiques d'apprentissages de la lecture, en rapport avec les mutations que nous connaissons au niveau des dispositifs et des pratiques de lecture, dans le cadre du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique.
   
Je me demande, dans la perspective de mon récent post : Trois chantiers pour la prospective du livre, dans quelle mesure cet axe devrait-il, pourrait-il, être un quatrième chantier à ouvrir, pour la prospective du livre s'entend. Qu'en pensez-vous ?
  
En attendant, deux ouvrages parus aux éditions NumérikLivres, dans la collection que j'y dirige : Comprendre le Livre Numérique, peuvent apporter un éclairage sur ces questions :
- "Manuels scolaires et albums augmentés : enjeux et perspectives pour une pédagogie du 21e siècle", par Michèle Drechsler, actuellement inspectrice de l'Education nationale chargée de mission préélémentaire, après avoir été enseignante, directrice d'école et formatrice au centre transfrontalier de la Moselle.
- "L'enfant et la tablette : genèse du livre numérique jeunesse", par Laure Deschamps, journaliste spécialisée dans les usages du numérique, créatrice et rédactrice du site La souris grise, consacré à la critique indépendante des applications ludo-éducatives et à la veille sur les usages numériques des enfants.
  

dimanche 20 novembre 2011

Pour vous informer sur les mutations du livre

Mon travail de veille stratégique et technologique sur l'évolution du livre et des pratiques de lecture(s) m'oblige à la vigilance et à la perspicacité critique et ce, même pour les sources d'informations en accès libre (dite "information blanche").
Ainsi, je reconsidère régulièrement ma sélection de blogs.
  
   Je vous recommande donc...
    
... les 10 sites suivants, rigoureusement sélectionnés (critères de sélection ci-après*) sur les presque 300 sources ouvertes que je suis quotidiennement :
  
- Pour l’actu : IDBOOX http://www.idboox.com/
- Pour l'analyse : La Feuille http://lafeuille.blog.lemonde.fr/
- Pour les supports : L’Actu des eBooks http://actu-des-ebooks.fr/
- Pour l'international : SoBookOnline
http://www.sobookonline.fr/
- Pour la e-littérature jeunesse : La souris grise
http://www.souris-grise.com/
- Pour la BD (dont numérique) : Le Comptoir de la BD
http://lecomptoirdelabd.blog.lemonde.fr/
- Pour les librairies : La librairie est morte, vive la...? http://lalibrairieestmortevivela.blogspot.com/
- Pour les bibliothèques :
http://www.enssib.fr/breves 
- Pour le transmédia :
http://www.transmedialab.org/
- Sur le webmarketing du livre :
www.edition-webmarketing.com

* Critères de sélection :
Pour information, mes principaux critères de sélection sont : la fiabilité de l'information délivrée (sourcée, datée, etc.), la publication d'informations exclusives et/ou l'analyse, le statut professionnel du rédacteur, la périodicité (régulière, ni trop fréquente ni trop rare) des posts et leur qualité rédactionnelle.
J'exclus de ma sélection : les "blogs perroquets", ceux qui se contentent de traduire (plus ou moins exactement) et de rediffuser l'actualité des sites américains, ceux dont l'esprit potache ou provocateur, auto-promotionnel ou trop égocentré, pourrait nuire à la transmission d'une information de qualité.
Enfin, comme tout le monde peut le constater, je reconsidère régulièrement ma sélection ;-)
  

vendredi 18 novembre 2011

Visions sur le futur du livre à Rennes

J'ai eu le plaisir avant-hier soir, 16 novembre 2011, d'animer comme prévu la table ronde : De l'imprimé au numérique une nouvelle génération d'éditeurs, dans le cadre agréable et fonctionnel de la Cantine numérique rennaise.
Avec moi, pour représenter cette nouvelle génération d'éditeurs : Françoise Prêtre des éditions La Souris qui raconte (laquelle nous livre sur son blog son écho de cette soirée au cours de laquelle elle a évoqué son déplacement à la Foire du livre de Beijing et nous a présenté quelques-unes de ses histoires inédites pour enfants), Stephen Belfond d'i-Gutenberg (qui est revenu lui sur son expérience professionnelle et a insisté sur le caractère irrépressible du numérique, la nécessité pour l'édition de voir plus grand et de ne pas se limiter au périmètre français...), Jean-Charles Fitoussi de SmartNovel (lequel nous a présenté sa maison et ses partenariats dans le cadre de Move&Read avec Veolia Transports et les Hôtels B&B, avant d'évoquer sa collection Clic ! Je lis, pour les 6-10 ans), et David Queffélec des éditions Angle Mort (qui nous a présenté le modèle freemium sur lequel fonctionne cette revue électronique de littératures de genre (science-fiction, fantasy, fantastique...), et nous a dit quelques mots sur le projet de coopérative d'édition 100% numérique à laquelle il travaille avec Yal Ayerdhal, Thierry Crouzet et Jean-Claude Dunyach).
Un public nombreux et intéressé, constitué notamment d'étudiantes en gestion et médiation des ressources documentaires (Rennes 2) a participé aux échanges. A noter aussi dans l'assistance la présence d'Anne-Laure Radas, directrice administrative des éditions pure-players Chemins de Traverse.


© Photos : La Cantine numérique rennaise - Source

dimanche 13 novembre 2011

Trois Chantiers pour la Prospective du Livre

Dans le cadre de mes recherches en prospective du livre et de l'édition il y a plusieurs pistes sur lesquelles j'avance. Mais il y en a trois, trois perspectives qui m'apparaissent essentielles, prometteuses d'horizons nouveaux, et sur lesquelles j'ai besoin d'expertises extérieures pour progresser.
Ces trois axes de recherche, que je définis ci-après, sont, je pense, des pistes qu'il nous faut explorer, plus exactement sur lesquelles nous devons nous lancer en éclaireurs pour entrevoir et orienter le destin du livre au cours de ce 21e siècle.
Qui veut faire partie d'une de ces expéditions ? Qui veut m'accompagner dans ces voyages à la découverte du futur, du futur du livre, du futur de la lecture et des lecteurs, des lecteurs du futur dans un monde qui ne sera plus le notre et dans lequel, pour la plupart d'entre nous, nous ne serons plus (raison de plus pour s'y projeter de notre vivant).
Trois pistes. Trois chantiers. Trois chantiers avec des pierres éparses et des plans du passé pour une construction de l'avenir. Qui veut apporter sa pierre, remuer ses méninges avec les miennes ;-)

 
Chantier 1 : les mots et les définitions
  
Dans les différentes histoires du livre et de la lecture nous trouvons aisément quelques informations sur comment les générations passées nommaient leurs dispositifs de lecture et l'exercice même de lire. Nous avons quelques lumières sur le pourquoi et le comment : sur comment le choix des noms qui désignaient les dispositifs, sur comment le choix des mots pour qualifier différentes pratiques de lecture(s), influèrent sur ces pratiques mêmes et, souvent, sur l'histoire et l'évolution des sociétés.
J'ai lu et étudié beaucoup de ces ouvrages, mais, nonobstant, il demeure essentiel à mes yeux de pouvoir synthétiser et mettre en perspective ces enseignements, et surtout de pouvoir en utiliser les lumières pour éclairer les mutations actuelles des dispositifs et des pratiques de lecture.
  
Les définitions du passé peuvent emprisonner notre réflexion. Mais nous devons les connaître et les comprendre pour les dépasser et pour pouvoir oser re-définir (la lecture, par exemple), pour définir les nouveaux dispositifs qui envahissent notre quotidien (les "tablettes" et autres "liseuses").
J'ai, à plusieurs reprises, déjà eu l'occasion d'exprimer ma méfiance vis-à-vis de ce terme de "liseuse".
Aujourd'hui, ne pas disposer des mots pour exprimer la révolution du livre et de la lecture que nous vivons et qui nous traverse, ne pas avoir les termes pour désigner les différentes pratiques de lectures, appeler un dispositif de lecture "un Kindle" ou "un iPad", croire peut-être ainsi, s'en persuader même, qu'il s'agirait bien de dispositifs de lecture, porte atteinte à notre liberté d'esprit et est, j'en suis intimement persuadé, nocif.
Notre vocabulaire n'est plus adapté et cette inadaptation est comme une trappe ouverte sous nos pieds.
Linguistes, étymologistes, lexicologues, se penchent-ils sur ces questions ?
  
Chantier 2 : les postures et les gestes
   
Nous serions tous bien embarrassés si nous devions lire sur un rouleau de papyrus !
Et sommes-nous tous si à l'aise que cela avec nos smartphones et tablettes internet tactiles ? Pas certain.
Nos postures d'écriture et de lecture changent, pratiquement à notre insu. Rien ne dit que ces changements sont ou resteront sans influences dans nos rapports à la chose écrite, et même à la bibliographie naturelle dont je prévois un regain dans les territoires digitaux.
Dans son étude de 1934, Les techniques du corps, l'ethnologue et anthropologue Marcel Mauss illustre par de nombreux exemples comment l'usage du corps est modelé par l'époque, les cultures et les générations. "J'entends, écrit-il, par ce mot les façons dont les hommes, société par société, d'une façon traditionnelle, savent se servir de leur corps.".
En résumé : "La thèse principale de Mauss, c’est qu’il n’existe jamais une façon « naturelle » de se servir de son corps. Mauss entend par "les techniques du corps" « les façons dont les hommes, société par société, d’une façon traditionnelle, savent se servir de leur corps ». Il illustre cette idée en partant des actes quotidiens : la marche, la course et la nage [entre autres]. Dans ces exemples, il démontre qu’il s’agit des différentes techniques de l’usage du corps à travers les cultures et à travers les générations." (Source)
J'y pense souvent quand dans les transports en commun parisiens je vois des jeunes écrire à toute allure sur des écrans minuscules et avec l'aide de leur seul pouce !
L'Ensci (Ecole nationale supérieure de création industrielle) a abordé un peu la question durant l'année 2010-2011, via un "cours d'initiation aux méthodes ethnographiques pour designers", mais il s'agit surtout d'une étude sur la mobilité, et sans mise en perspective historique (Source).
  
Chantier 3 : le genre et ses lectures
  
J'ai l'intuition qu'à chaque dispositif de lecture un genre littéraire serait prédestiné. Par exemple, nombre de genres poétiques parmi les plus anciens auraient découlé de la forme/support du volumen (qui imposait une lecture séquentielle). Puis le développement des genres narratifs aurait été lié à l'émergence de la forme codex (lecture linéaire). Cette hypothèse, à ma connaissance, n'est pas suffisamment étayée.
Elle pose surtout deux questions cruciales pour moi :
1 - le roman et les genres narratifs que nous connaissons pourraient-ils s'éteindre avec l'extinction des livres imprimés ?
2 - quel(s) nouveaux genres littéraires, pour quelles lectures et pour quels lecteurs, pourraient alors émerger des nouveaux dispositifs et des nouvelles pratiques de lectures, fragmentaires, multimédias, partagées et connectées ?
Je me demande si nous pourrions déjà aujourd'hui entrevoir un nouveau genre littéraire dans les expérimentations transmédias de lectures immersives, ou bien, s'il s'agira radicalement d'autre chose que de lecture... A moins... A moins que...
 
A moins que...
  
A moins que le monde de la singularité technologique soit celui de la bibliosphère ?
Qui veut alors m'accompagner à la découverte de cette bibliosphère, du futur du livre, du futur de la lecture et des lecteurs. Qui veut apporter sa pierre, remuer ses méninges avec les miennes ;-)
  

samedi 12 novembre 2011

Entretien sur le développement de l'édition numérique

Dans le cadre de la préparation de la table ronde "De l'imprimé au numérique : une nouvelle génération d'éditeurs", que je présenterai et animerai le 16 novembre 2011 à La Cantine numérique rennaise, j'ai eu le plaisir de répondre à une brève interview réalisée par Anthony Chénais.
Extraits
  
" - Où en est l'édition numérique en France ?
L.S. : [...] Derrière ces chiffres il faut considérer que la situation évolue rapidement et que le réseau de distribution est en train de basculer en faveur du livre numérique. En France précisément, l’offre de nouveaux dispositifs de lecture se développe et à des prix de plus en plus attractifs. Pour Noël 2011 quinze « e-readers » sont proposés à moins de 150 euros, dont certains en grandes surfaces, comme le Kobo by Fnac, la nouvelle tablette de lecture proposée par la Fnac. Le catalogue de titres francophones disponibles est de plus en plus étendu et intègre les nouveautés. De plus, l’augmentation annoncée par le gouvernement le 07 novembre 2011 d’une augmentation de 5,5 à 7% de la TVA sur le livre imprimé, devrait être défavorable à ce dernier. Nous pouvons donc nous attendre à un développement accéléré de l’édition numérique, reste à savoir dans quelles conditions…

- Quelle est la plus-value de ce type d’édition ?
Je définis les éditeurs « pure-players » comme : des entrepreneurs qui publient des livres exclusivement dans des formats numériques à destination des nouveaux dispositifs de lecture. Cette forme d’édition s’inscrit pleinement dans le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique que nous vivons. Elle répond aux évolutions des pratiques et des usages des lecteurs. Notamment avec le web, nous nous sommes tous habitués ces dernières années à de nouvelles pratiques de lecture : une lecture plus fragmentaire et multimédia, sociale, et de plus en plus souvent connectée. Le seul fait que l’imprimé ne soit pas directement hypertextuel est devenu un handicap. Aujourd’hui, nous le voyons bien avec la presse écrite, l’imprimé ne peut plus suivre le rythme de nos usages, ne peut plus satisfaire les attentes des mobinautes de plus en plus nombreux.

- Est-il possible qu’il n’y ait bientôt plus que des éditeurs pure-players ?
Bientôt, non. Mais un jour, oui. Si nous osons un parallèle avec le passage de l’édition manuscrite à l’édition imprimée, la période des incunables a duré 51 ans. [...] Raisonnablement nous pouvons penser qu’édition imprimée et édition numérique vont coexister au moins durant la première moitié de ce 21e siècle."


jeudi 10 novembre 2011

Les 3 Marchés du Livre

J'ai eu le plaisir hier d'intervenir à l'Université Paris 13 auprès des étudiants de deuxième année du Master Commercialisation du Livre, sur le thème : Périmètre et prospective des trois marchés du livre [imprimé, numérisé, numérique].
Une occasion que j'espère avoir bien saisie pour tracer des perspectives et ouvrir des horizons à un moment où il apparait de plus en plus évident que les anciens modèles ne peuvent pas, ne peuvent plus, s'appliquer à un monde qui est en train de disparaitre sous nos yeux. 
 
Le plan de mon intervention
  
Périmètre et prospective des trois marchés du livre :
- Introduction
. La prospective au service du livre et de l'édition...
. La 4e révolution du livre, ses 4 niveaux de mutation...
- Partie 1 : Nouveau périmètre de l'interprofession
. Mutations de la chaine du livre...
. Nouveaux entrants et nouvelles chaines de valeur pour le livre...
. La librairie "Brick and mortar" face à la "dématérialisation"...
. Les éditeurs pure-players francophones...
- Partie 2 : Prospective : évolutions possibles du marché du livre à court et moyen termes
. Les signaux faibles (complémentarités print/digital, convergence des médias)...
. Convergence Internet des objets / réalité augmentée...
. Promotion du livre dans le Métavers...
- Conclusion
. Ressources pour une veille stratégique et technologique...
. Bibliographie.
  

lundi 31 octobre 2011

Actualisation de la Liste des Pure-Players

La liste des éditeurs pure-players francophones a été mise à jour (ils seraient 66).
Pour voir le post du 18 avril actualisé au 31 octobre 2011, 14H20 : cliquer ici ;-)
Ce post suscite de l'intérêt (42 commentaires et presque 5.000 visiteurs) mais n'hésitez pas à réagir, notamment à la définition que j'y propose d'un "éditeur pure-player".

Une table ronde sur ce thème : De l'imprimé au numérique, une nouvelle génération d'éditeurs, aura lieu le mercredi 16 novembre à 18H30 à La Cantine numérique rennaise. Informations et inscriptions en suivant ce lien...

dimanche 30 octobre 2011

Lecteur ou Voleur ?

Depuis le récent titre (L'enfant et la tablette) publié dans la collection Comprendre le Livre Numérique nous avons décidé, d'un commun accord avec l'éditeur, d'ajouter à nos livres numériques une page introductive en appelant à la responsabilité de nos lecteurs.
Je sais par des indiscrétions - eh oui ! que certains de nos titres ont circulé beaucoup, notamment en fichiers attachés à des courriels, à des centaines d'expéditeurs, notamment dans les communautés d'auteurs auto-édités et d'enseignants... :-(

Pour votre confort nous diffusons nos livres sans DRM.
Mais cela ne veut pas dire qu’ils sont gratuits !

Chacun de nos titres, que vous prenez intérêt à lire, a demandé des semaines, voire des mois de travail à son auteur. L’éditeur, le directeur de collection (moi-même en l'occurrence), les personnes en charge de la correction et de la préparation des fichiers, y ont consacré des heures de travail.
  


[Texte :
PIRATER ! MOI ? JAMAIS

Vous avez sans doute remarqué que nous ne mettons pas de verrous numériques sur nos fichiers. Vous savez les fameux DRM dont tout le monde parle. Nous considérons que dès lors que vous décidez de télécharger un livre dans son format numérique, vous devez être libre de l’annoter, d’imprimer des passages et surtout de pouvoir le transférer d’un terminal de lecture à un autre terminal de lecture, et ce quelque soit sa marque et son environnement technologique.

Ce fichier est le vôtre, il vous appartient tout autant que lorsque vous achetiez un livre en papier. À nos yeux, vous n’êtes surtout pas des pirates en puissance mais de précieux lecteurs. Des lecteurs tout aussi respectueux du travail de l’auteur qui vous permet de passer un agréable moment de lecture numérique, respectueux de toute l’équipe qui a travaillé sur la couverture, la révision, la correction ou encore sur la fabrication des fichiers numériques. De plus, notre maison d’édition pratique une politique de prix que nous estimons être le juste prix pour des publications numériques.

Grâce à votre achat, nous pouvons rémunérer les personnes qui, comme vous, ont un métier qui les fait vivre et qui ont à coeur de vous offrir le meilleur d’eux-mêmes pour que votre expérience de lecture numérique soit la plus agréable possible. Aussi, sommes-nous convaincus qu’en contrepartie et parce que nous respectons vos droits de lecteurs, vous respecterez le droit des auteurs et des professionnels qui ont participé à la réalisation de l’ouvrage que vous venez de télécharger et qu’il ne vous viendra jamais à l’idée d’utiliser ce fichier autrement que dans un cadre privé.

Numériquement vôtre,

L’équipe de Numériklivres ]
   
La collection Comprendre le Livre Numérique vous propose à ce jour six titres que vous pouvez télécharger à partir du blog compagnon :
- L'enfant et la tablette - genèse du livre numérique jeunesse, par Laure Deschamps,
- Inventer ensemble la librairie de demain - la librairie face à la dématérialisation du livre par Vincent Demulière,
- La BD numérique - état des lieux, enjeux et perspectives, par Sébatien Naeco,
- Manuels scolaires et albums augmentés - enjeux et perspectives pour une pédagogie du 21e siècle, par Michèle Drechsler,
- Auto-édition tremplin ou impasse ? opportunités et arnaques à l'heure du numérique, par Paul Leroy-Beaulieu,
- De la Bibliothèque à la Bibliosphère - les impacts des livres numériques sur les bibliothèques et leur évolution, par Lorenzo Soccavo.