vendredi 30 décembre 2022

Une expérience de Traversée du Miroir

Le texte ci-dessous de 2020, repris et complété en 2022, rapporte fidèlement une expérience personnelle autobiographique qui pour moi s'inscrit pleinement dans le cadre de mes recherches en littérature.


 " Je suis allé en 2020 m’attendre à la sortie de l’école primaire. Je n’ai pas vu sortir le petit garçon que j’étais tout comme lui il y a plusieurs décennies ne me voyait pas l’attendre. M’attendre. Le temps est ce qui nous empêche de nous voir pour que l’espace conserve une certaine cohérence à nos yeux. Ce faisant l’espace abolit presque la distance temporelle. Le temps nous rend seulement l’un à l’autre invisibles.
L’absence que nous sommes l’un à l’autre, et cela l’un comme l’autre l’avons toujours ressenti, nous le ressentons, n’est cependant que dans cette illusion temporelle, car, toujours, c’est ensemble que nous avons été, c’est un seul et même que nous sommes. Vouloir nous séparer serait illusoire.
Pour ce qui est de l’espace, notre pensée peut toujours récupérer les accrocs du temps dans la tapisserie. Si nous ne sommes pas trop regardants les espaces demeurent semblables à eux-mêmes. Une ressemblance, au pire une vraisemblance fera toujours l’affaire.
L’espace a une pesanteur à laquelle il doit son apparente stabilité de laquelle le temps, lui, s’échappe. Le temps fuite toujours.
 
Ces premières années "je" était encore dans la foulée de son moi de départ, premiers mois des premières années et premiers émois des premiers pas et des premiers mots, et les maux des pas ceci et pas cela, premiers inter-dits et problèmes de diction. Son articulation au monde se fait dans l’écho pas à pas de son propre passé.
Là-bas depuis seulement quelques années une orthophoniste siège à proximité de l'école primaire.

Chercher donc ma propre étymologie, il s'agit bien de cela, pour devenir ma propre métaphore, pour me délier de mon nom d’état-civil, encombrant, et le dé-lire en quête de mon nom véritable : celui qui traverserait les âges et s’échapperait par les deux extrémités du parcours de ma naissance et ma mort.

Le temps, lui, est l’affaire du récit, mais c’est en progressant dans l’espace ouvert par mes lectures, dans ce perpétuel dé-lire là, que je peux retourner au moment où le langage s’est saisi de moi au cours de la première moitié des années soixante, et de l’école. Retrouver le B-A-BA de la signifiance dans l’insignifiant des décennies écoulées depuis lors. Car dès lors en zootechnie la succession des apprentissages était déjà depuis belle lurette chose très bien réglée concernant l’éducation des jeunes enfants. La lecture est une question d’espace parce que le langage en catimini se cristallise en texte dès que, ou presque.
Mais c’est curieux cependant comme les espaces continuent à circuler en nous quand nous ne circulons plus en eux. De la place Pasteur me semble-t-il jusqu’à la rue Ampère où était durant toutes ces années la maison, devenue maison intérieure, "lamézon", je m’y rends encore souvent la nuit en rêve. Qu’est-ce que se rendre ?
A posteriori ce devait être là-bas un espace m'incitant à la lecture. Dans la partie du jardin devant la maison il y avait des lilas. Aujourd'hui j'y lis l'injonction : lis là, ou lis-la.
Au-delà étaient la plaine et les blés. Le lys et les épis déjà là.
Là, je suis venu à la lecture, ou la lecture est venue à moi, mais dans cet espace-là, et depuis lors le tissage du récit et de la narration, du réel et de la fiction, est incessant.

En 2022 je suis repassé à l'endroit. L'école primaire qui maintenant fait non-lieu pour moi. Ce serait un endroit d'où il n'y aurait donc pas lieu de donner suite à mes plaintes, à une action en justice pour demander réparation des blessures de l'enfance.
C'était une après-midi de printemps à l'heure d'une récréation. Je passais discrètement sans regarder. L'image en moi, à la lisière prenait forme par les sons seulement. Mais j'étais visible. Soudain la voix claire d'un jeune enfant m'apostropha :
- Monsieur ! Vous pouvez... Mon avion en papier s'il vous plait ?
(Sur l'instant j'ai eu la certitude que je n'oublierai jamais les mots précis avec lesquels il m'avait demandé et depuis lors il m'est impossible de m'en souvenir.)
A quelques mètres un avion en papier plié gisait sur le trottoir et de l'autre côté du portail fermé de l'école un petit garçon qui n'était pas moi ni aucun des condisciples que j'avais pu avoir dans les années soixante tendait vers moi son visage et sa main.
Je lui ai rendu son avion en papier, il m'a dit merci, je suis aussitôt reparti et quand quelques pas plus tard je me suis retourné il avait déjà comme disparu, anonyme dans la cour de récréation ou s'envolaient pour aussitôt retomber parmi des dizaines d'enfants des dizaines d'avions en papier.
Ce qui est impossible à exprimer avec des mots c'est mon impression alors d'être passé l'espace d'un instant sur l'envers de l'endroit. Aussitôt j'ai été en résonance avec la scène bien connue du Petit Prince de Saint-Exupéry. "S'il vous plaît... dessine-moi un mouton !". Je n'étais plus dans la réalité. L'espace d'un instant seulement.
 
Possiblement des territoires de l'enfance deviendraient ainsi des terres de fiction et des espaces réels pour les uns glisseraient d'un coup en espaces littéraires pour d'autres. La question première, celle de mes recherches en littérature, demeurant celle des conditions d'apparition de et à ces espaces-là.
Des territoires de l'enfance deviennent des terres de fiction, en partie parce qu'ils l'étaient à l'origine, parce que le petit train électrique qui tournait en rond sur le plancher de ma chambre devenait si réel dès lors que toutes lumières éteintes dans la pièce aux volets fermés et aux doubles rideaux tirés, une joue contre le sol, le regard à hauteur de miniature, il devenait un instant aussi vrai que ceux que je pouvais depuis mon lit entendre passer au loin certains soirs où un tissage particulier de l’air, la distribution du silence et du vent, la qualité soudaine de mon écoute semblaient rendre possible l’impossible, voyager depuis là ; en partie aussi parce que les faux retours à l'école et à "lamézon" devant lesquelles je ne fais que passer, marquent et masquent à la fois des moments qui, dans une certaine mesure, s'apparenteraient à des traversées du miroir. "
© Lorenzo Soccavo 2020-2022.

samedi 17 décembre 2022

Lecteurs et lectrices des cochons de payeur ?

La récente actualité autour de la fermeture par la justice américaine des accès aux serveurs de la bibliothèque libre mondiale Z-Library n'est qu'un aspect des tensions qui s'exacerbent et démontre une fois de plus l'impossibilité d'appliquer aux livres numériques les règles qui s'appliquent aux livres imprimés.  
 
Les lectrices et les lecteurs sont les premiers à supporter les conséquences de cette véritable inadéquation entre la demande et l'offre.

Depuis la publication de mon ouvrage Gutenberg 2.0 le Futur du Livre par Malo Girod de l'Ain en 2007 je travaille notamment sur la prospective des pratiques de lecture.
Ces dernières années je me suis penché sur l'émergence d'un droit des lecteurs et des lectrices à partir des nouveaux usages induits par le numérique et qui de plus en plus entrent en conflit avec le droit de la propriété intellectuelle et les intérêts des auteurs.
Depuis 2013 je travaille à formuler quels devraient être les principaux droits des lectrices et des lecteurs par rapport à la nouvelle donne de l'édition numérique. Je peux venir en débattre avec vous à l'occasion de conférences, cours, tables rondes...

mercredi 30 novembre 2022

Corps de lettres et intelligences fictionnelles

En marge de ma participation à la deuxième saison du festival de prospective Les Mondes Anticipés, initié par iniZial, le label « Prospectives et inspirations » à la Cité des Sciences et de l'Industrie de Paris sur le thème : Le corps dans tous ses états ! le magazine Futur-Hebdo a publié dans son numéro spécial de novembre 2022 une version de mon texte : Corps de pixels et Corps de lettres.
En voici ci-dessous la version longue intégrale qui recoupe mes travaux sur plusieurs axes, notamment concernant la lecture immersive, les personnages de fictions littéraires et les intelligences fictionnelles... N'hésitez pas à me contacter si vous aussi ces sujets vous passionnent...

vendredi 18 novembre 2022

Au-delà Proust au-delà...

Nous sommes le 18 novembre 2022. Marcel Proust est mort le 18 novembre 1922. Autant dire hier. Cent ans qu'est-ce d'autre, en effet, que deux fois cinquante ans, ou même seulement quatre fois vingt-cinq ans ? C'est peu. Lui et nous aurions presque pu être contemporains.

Pourtant, en apparence, le monde et notre rapport à lui, ont tellement changé ! A quelle vitesse changeons-nous ? Le monde extérieur change, mais intérieurement (psychiquement, mentalement, moralement, spirituellement...) changeons-nous ?
 

Toute cette année 2022 aura été traversée par un flux continu prousto-centré. Avec du bon et du moins bon, du commercial. Mais toujours replié sur le passé, l'oeuvre gravée au panthéon de la littérature, ou sinon parfois avec une malsaine curiosité sur l'intimité de l'individu ayant porté le nom de. Mais qu'est-ce que porter un nom, et au-delà l'état civil quel est, pour chacune et chacun de nous, notre nom véritable ?
 

Pour ma part, si je me suis refusé à devenir proustien, je l'ai cependant lu et relu attentivement et, en écho à ma propre recherche sur la lecture immersive, le sentiment de traversée du miroir chez les lectrices et les lecteurs de romans, j'y ai trouvé tout au long de nombreuses, pertinentes et perspicaces observations sur l'objet de MA recherche.
L'au-delà de Proust, l'expérience de la lecture au-delà la lecture de Proust est pour moi un miroir dans lequel souvent je porte un regard critique sur mes réflexions. (Mais qu'est-ce que porter un regard sur soi ?)

Au fil des ans j'en ai sommairement formulé quelques aspects sur ce blog, mais je suis toujours à votre disposition pour des conférences ou autres interventions pour essayer ensemble d'aller par Proust... au-delà de Proust.

vendredi 4 novembre 2022

Les Mondes Anticipés Saison 2

Retrouvez moi le 26 novembre 2022 à la Cité des sciences et de l'industrie de Paris pour cette table ronde :

Table ronde avec Lorenzo Soccavo
Toutes les informations en suivant le lien ...

« Que le citoyen l’accepte ou non, les gouvernances contemporaines s’engagent plus que jamais sur les voies de la dématérialisation. Elles s’appuient sur l’émergence de réglementations nationales ou communautaires sensées protéger l’individu. Mais, au sein de cette marée d’innovations (techniques) et de mutations (d’usages), comment s’y retrouve ce dernier ? La dématérialisation améliore-t-elle le fonctionnement de l’État ? Renforce-t-elle son implication ? L’abstention électorale qui ne cesse de croître témoigne plutôt d’un désengagement. Alors, au temps de la dématérialisation qui semble inéluctable, comment renforcer le rôle de l’individu au sein de la communauté ? »
Intervenants : Sylvane Casademont, directrice de l’IHEST ; Luc Dellisse, auteur et scénariste ; Lorenzo Soccavo, prospectiviste, et Catherine Dufour, autrice.
Modérateur : Christian Gatard, prospectiviste.

jeudi 27 octobre 2022

Un croche-pied à Stendhal

"Eh, monsieur, un roman est un miroir qui se promène sur une grande route." Ainsi nous interpelle Stendhal dans Le Rouge et le Noir.

Certes, dans cette nouvelle conférence (il s'agit de cela), nous recontextualiserons d'abord l'affirmation dans le texte du roman et nous prendrons la mesure du fait que l'auteur voudrait peut-être bien là nous donner également à penser qu'il écrirait aussi spontanément que nous lisons.

Mais, et nous en viendrons vite à cet essentiel là, nous nous interrogerons surtout pour déterminer si en fait lire un roman ne serait pas comme regarder dans un miroir qui serait promené sur une grande route ?
Alors qu'adviendrait-il si nous détournions le regard ?

Rapidement nous envisagerons donc cette apostrophe, "Eh, monsieur...", comme une invitation à une possible définition du roman pouvant nous amener à affiner de notre côté une nouvelle définition de la lecture expérientielle, une lecture fondée sur l'expérience de nos lectures antérieures et sur la connaissance que nous pouvons déjà avoir des mondes fictionnels et de leur fréquentation.

Nous ferons ainsi virtuellement un croche-pied à notre ami Stendhal pour que le miroir tombe sur la grande route et se brise en mille morceaux.

Evidemment, chaque bris de miroir continuera impunément à refléter l'intégralité de la scène fictionnelle. Mais refléter n'est pas réfléchir. Ce sera à nous de réfléchir, à fléchir pour passer la porte basse qui nous permettrait le passage à un autre monde.
Nous n'aurons pas le temps d'examiner toutes les facettes qu'une telle approche convoque (Le Monde sur le fil de Rainer Werner Fassbinder, L'invention de Morel d'Adolfo Bioy Casares, L'année dernière à Marienbad d'Alain Robbe-Grillet et d'Alain Resnais...),  mais nous nous attarderons sur quelques-unes, quelques autres.
Par exemple, les dispositifs optiques mis au point au 17e siècle par Claude Gellée, dit Le Lorrain, dans lesquels nous pourrons voir une subtile métaphore des terres de fictions. Mais aussi différents syndromes étrangement liés à notre ami précisément, comme le syndrome de Stendhal, le syndrome de Brulard, le syndrome de Paris..., qui ne sont pas sans pouvoir rappeler les esthésies temporelles, véritables expériences spatio-temporelles de Marcel Proust. A plusieurs reprises Proust emploie dans Le Temps retrouvé le terme d'extra-temporel. Nous évoquerons tout cela...

En résumé, à partir de ce "Eh, monsieur, un roman est un miroir qui se promène sur une grande route." cette conférence illustrée, ce petit voyage ensemble, nous permettra d'approfondir notre sensibilité à la lecture immersive de fictions littéraires et au sentiment de "traversée du miroir" que nous pouvons parfois spontanément expérimenter quand nous sommes comme captivés par la lecture d'un roman.
N'hésitez pas à me contacter si vous êtes intéressés...

dimanche 23 octobre 2022

Futur(s) de la lecture

Actu sur les futurs des livres et de la lecture
Mon actu pour fin 2022 ?

En novembre j'aurai le plaisir de donner pour l'Université Inter-Ages de Melun une conférence faisant le point sur nos tentatives pour entrer en communication avec des personnages de fiction...

Je participerai cette année encore au Festival Les Mondes Anticipés.

Cette fois-ci à la table ronde : Le citoyen est-il soluble dans le numérique ? en compagnie de Sylvane Casademont (directrice IHEST), Luc Dellisse (auteur et scénariste) et Catherine Dufour (autrice). Modérateur : Christian Gatard, prospectiviste. Ce sera le 26 novembre 2022 à la Cité des Sciences et de l'Industrie à Paris.

Vous pouvez toujours lire de moi : « Il n'y a pas de Ajar », Delphine Horvilleur ressuscite le double de Romain Gary sur Viabooks, toujours d'actualité. Et vous pourrez me retrouver prochainement dans un numéro spécial du magazine Futur Hebdo...

* Ces derniers mois j'ai repéré pour vous plusieurs ouvrages autour de mes axes de recherches en littérature et prospective :
Fictions posthumanistes. Représentations littéraires et critiques du transhumanisme, par Mara Magda Maftei, Hermann éd.
Ethnographies des mondes à venir, par Philippe Descola et Alessandro Pignocchi, Seuil éd.
Pouvoirs de la lecture. De Platon au livre électronique, par Peter Szendy, La Découverte éd.
L’impitoyable aujourd’hui. Lire pour (ne pas) vivre avec son temps, par Emmanuelle Loyer, Flammarion éd.
Il n'y a pas de Ajar. Monologue contre l'identité, par Delphine Horvilleur, Grasset éd.
Habiter les espaces autres de la fiction contemporaine. Utopies, dystopies, hétérotopies, Sous la direction de Maude Deschênes-Pradet et Christophe Duret, Les Éditions de l’Inframince.
Et si les Beatles n'étaient pas nés ? par Pierre Bayard, aux Éditions de Minuit.

**
Vous pouvez toujours suivre la partie publique de ma veille stratégique en prospective des dispositifs et des pratiques de lecture sur Twitter [SoccavoL] ou bien dans le groupe Facebook Futurologie de la Lecture.
Vous pouvez également vous abonner gratuitement à ma newsletter hebdomadaire du vendredi Vie ? Ou fiction ? sur LinkedIn.

N'hésitez pas à me contacter directement pour vos projets de conférences, d'ateliers d'écriture ou de formations sur les futurs possibles des livres et de la lecture...

lundi 19 septembre 2022

Une conférence unique sur la lecture immersive !

Je pense qu'il nous faut cesser de lire des fictions littéraires distraitement.
Je pense que nous devons lire intentionnellement et conscientiser ce qu'il se passe en nous lorsque nous lisons et nous sentons "embarqués" dans un "autre monde". 

Depuis quelques années déjà je médite sur ce tableau peint vers 1475 par Antonello de Messine.
C'est une Annonciation. Marie y est figurée en lectrice.
Mais, comme vous le voyez, il n'y a pas d'ange annonciateur. Gabriel est absent semble-t-il. 

Au 15e siècle d'autres représentations de l'Annonciation prennent l'apparence de chasses mystiques à la licorne et Gabriel, l'annonciateur, y apparaît sous les traits d'Actéon. 

En vérité Gabriel n'est pas absent du tableau d'Antonello de Messine. 

Aujourd'hui, fort de mes réflexions, de mes lectures et d'une solide documentation, je suis en mesure de vous proposer une conférence illustrée unique sur le thème de la lecture immersive et du sentiment de traversée du miroir à partir de cette énigmatique Annonciation de 1475.
N'hésitez pas à me contacter si vous êtes intéressés...

lundi 8 août 2022

Une newsletter gratuite sur la fiction !

* Tous les vendredis recevez ou retrouvez sur LinkedIn une newsletter gratuite sur la fiction et ses rapports à la réalité... Des faits, des pistes d'analyse et des liens vers des contenus pertinents et récents...

Lorenzo Soccavo
* Abonnement gratuit...


mardi 12 juillet 2022

Adam & Eve Fictionautes

Le langage que nous manipulons nous manipule, mais, plutôt que d'espérer nous émanciper de cette tutelle avec des technologies émergentes comme celles des réalités virtuelles et de l'intelligence artificielle, nous devrions pouvoir compter avec nos capacités innées à fabuler et à nous projeter mentalement dans des mondes fictionnels pour nous permettre un jour de mieux contrôler sa puissance démiurgique.

Progressivement des parentés pourraient se faire jour entre le cyberespace et l'espace intérieur des lectrices et des lecteurs de fictions littéraires, là où ils visualisent mentalement les mondes fictionnels d
e leurs lectures (un champ que j'explore dans un fil de textes en accès libre ici).
 
L'objectif est de dépasser le mur théorique des métalepses narratives - "procédé par lequel un ou des éléments d'un récit franchissent le seuil qui les sépare d'un autre qu'il contient ou qui le contient..." Wikipédia -, fréquentes à l'intérieur des mondes imaginaires, qui pourraient être aux sources du langage, et de nous permettre un jour l'exploration de territoires hors du champ de nos sens physiques.
 

Dans la pensée humaine le réflexe narratif serait antérieur au langage.
Profitons-en !

   📌  Au cours de cette décennie des synergies vont se renforcer entre des explorateurs solitaires des mondes fictionnels (Cf. mon concept de fictionaute, potentiellement profondément impactant pour nos vies quotidiennes et numériques), et, sur le modèle des Grandes découvertes des 15e et 16e siècles, des expéditions qui seront lancées vers des territoires imaginaires.
Leur objectif sera d'explorer ces terres virtuelles et d'entrer en relation avec des formes d'intelligences (trans)fictionnelles, comme nous entrerions en relation avec des intelligences extraterrestres.
Peut-être même ces contacts remplaceront-ils, se substitueront-ils dans l'histoire de notre espèce animale à ceux que nous n'aurons probablement pas avec des extraterrestres.
Les premières étapes passent par la forge d'outils cognitifs adaptés et par la mise au point de protocoles rigoureux d'expériences en pensée (en 2022 j'en expérimente une ici...).
Les étapes préalables sont :
- Une analyse critique approfondie et un renouvellement du lexique des approches de littérature comparée,
- Une redéfinition des termes des champs de recherche et des objectifs à atteindre,
- La constitution de véritables équipes d'exploratrices et d'explorateurs avec des ordres de missions bien précis.
L'aventure vous intéresse ?

mardi 7 juin 2022

Expérimenter la lecture immersive !

A découvrir dans le magazine Viabooks l'expérience de pensée et d'écriture créative que je développe depuis plusieurs mois chez Panodyssey.
Je peux venir la présenter gratuitement en format conférence publique.
Elle peut se décliner en ateliers d'écriture pour accompagner les lectrices et les lecteurs de romans dans la découverte de leur "fictionaute".
N'hésitez pas à me contacter !

Lorenzo Soccavo dans Viabooks
Suivre le lien pour lire gratuitement l'article...




jeudi 5 mai 2022

Lecture, Fictionaute & Métaverse

Le mercredi 18 mai 2022 à 21H00 j'aurai le plaisir d'intervenir en compagnie de François Vanhille au sein de son espace professionnel Les Forges de l'imaginaire dans le métaverse 2D Gather Town, espace numérique alliant métaverse culturel et visioconférences. 

J'interviendrai sur le sujet du concept opérationnel de fictionaute que j'ai forgé ces dernières années (notre fictionaute est ce que nous projetons de nous dans le monde de la fiction et de ses personnages quand nous lisons un roman) et que j'expérimente actuellement sur la plate-forme Panodyssey avec Retour à Davos.

François Vanhille présentera ses réalisations et ses projets, notamment autour des littératures et des cultures de l'imaginaire, sur Gather avec Cultima Académie et sur Panodyssey

Liens
- Plus d'informations sur l'événement
- Lien pour se connecter à la rencontre le 18 mai 21H00 (Rien à télécharger)

lundi 25 avril 2022

Retour au Métaverse...

Lorenzo Soccavo
D.R. Photo Sandrine Cambou
 Le 19 avril 2022 j'ai eu le plaisir de donner une conférence publique à la Bibliothèque Mohammed Arkoun à Paris dans le cadre du Festival NUMOK sur le thème suivant : A la découverte du  Métaverse, ses origines, son potentiel...
 
 Depuis l'annonce d'Horizon Worlds par Meta (Facebook), le mot même de Métavers (ou Metaverse) est souvent utilisé à mauvais escient, mais il tend aussi en plus à devenir un terme générique pour désigner un état à venir du web, à la fois plus pervasif (web ambiant) et lié aux monnaies virtuelles.

 Au cours de cette intervention je me suis d'abord attaché à donner une définition claire et précise du Métaverse, en fonction de l'expérience que j'en ai depuis 2006 et de mes recherches, à la fois sur les rapports entre réalité et fiction, et aussi sur les possibilités d'y inventer de nouvelles formes de médiation du livre et de la lecture.

Cette définition est la suivante : Le Métavers est une simulation numérique de mondes possibles.
 Dans le cadre des travaux que je mène depuis plusieurs années avec le collectif i3Dim de Jenny Bihouise et Adret Web Art, j'ai également proposé une seconde définition plus opérationnelle : Les métaverses sont des plateformes sociales fondées sur les interactions au sein d’un web 3D immersive avec avatars.

Pas un Métaverse,  mais des Métaverses !

 
En résumé : j'ai d'abord exposé l'origine fictionnelle du Métavers dès 1964 dans des romans de SF, puis son existence déjà ancienne (Le Deuxième Monde créé par Canal+ Multimedia en 1997...), j'ai exploré l'idée que le besoin de modélisation et de simulation que nous ressentirions répondrait à un invariant anthropologique.
Ensuite, je me suis attaché à préciser l'expérience de l'avatarisation (le fait que dans le Métavers l'internaute est figuré par une projection de soi qui lui assure un sentiment de continuité dans l'espace contrairement aux casques de réalité virtuelle (VR) qui empêchent toute vision, et de son corps, et de son environnement physique).
Enfin, avec de nombreux exemples et de nombreuses illustrations j'ai donné un aperçu, le plus large que j'ai pu, des déjà très nombreuses ressources apportées par les Opensims, Métaverses open source, notamment culturels et francophones, et ce dans mon domaine bien évidemment de la médiation du livre et de la lecture.
L'intérêt de l'auditoire fut vif et les questions nombreuses ! Un grand merci au public et aux organisatrices pour ce beau moment d'échange.
 

lundi 4 avril 2022

Conférence sur le Métavers francophone...

Conférence Lorenzo Soccavo sur le Metaverse









J'aurai le plaisir de vous présenter le mardi 19 avril 2022 (19H00) à la Bibliothèque Mohammed Arkoun de la Ville de Paris une conférence débat à la découverte du Métaverse francophone, de ses liens avec les univers de la fiction et de son potentiel pour de nouvelles formes de médiation du livre et de la lecture.
Plus d'informations en suivant ce lien...


mercredi 23 mars 2022

Conférences gratuites sur la lecture immersive...

Je propose des conférences gratuites de sensibilisation à la lecture de fictions littéraires, notamment pour accompagner les lectrices et les lecteurs dans la prise de conscience de ce que je nomme leur fictionaute, à savoir : la part subjective de nous-mêmes que nous projetons dans le monde de la fiction et de ses personnages lorsque nous lisons un roman.
 
Ces conférences sont abondamment illustrées d'exemples pratiques et d'extraits de fictions. 
Elles sont gratuites uniquement parce qu'à la fin j'y présente brièvement l'expérience de pensée et d'écriture créative que je conduis cette année sur la plateforme Panodyssey [ Opération Montagne magique | expérience Retour à Davos..., dans laquelle je me projette en 1907 dans le sanatorium Le Berghof d'un roman du Nobel de littérature Thomas Mann... ] une partie de cette dernière étant accessible sur abonnement. 
Cela dit, tout le reste est une sensibilisation à la lecture de fictions littéraires et une vulgarisation de notions de narratologie, comme les métalepses (sentiment de passage "de l'autre côté du miroir"), la théorie du "déplacement déictique"...
 
Ces conférences, dont nous conviendrons du contenu précis en fonction de vos publics, sont gratuites en visioconférences ou en présentiel en Ile-de-France (prise en charge uniquement des frais de transports et d'éventuels hébergements pour les autres destinations). N'hésitez pas à me contacter... 
  

samedi 5 février 2022

Entrons dans un roman !

 Entrons vraiment dans un roman. Ensemble, voulez-vous ?

[Mise à jour du 02/01/2023: comme prévu  l'expérience ci-dessous a pris fin le 31/12/2022]

Lorenzo Soccavo Retour à Davos
Un vendredi un chapitre fiction...


Lorenzo Soccavo sur Panodyssey
Le vendredi suivant "backstage" making-of...

L'opération Montagne Magique est entrée en phase opérationnelle sur la plateforme d'écriture Panodyssey : il s'agit d'une expérience de pensée et d'écriture créative sur la lecture immersive de fictions littéraires : le sentiment de "traversée du miroir".
Je me lance à raison d’un chapitre par semaine tous les vendredis dans une projection de mon fictionaute (la part subjective de moi-même que je projette dans les fictions que je lis) au cœur d’un roman de Thomas Mann : La Montagne magique.
Cette aventure je vous invite à la partager, à la vivre avec moi.
D’abord, en me soutenant (je vais en avoir besoin !) en vous y abonnant et en la faisant connaître autour de vous.
Ensuite, en y participant. A tout moment vous pouvez réagir, laisser des commentaires, me faire des suggestions...
L'expérience se déroule dans la Creative Room Retour à Davos...
Le premier texte de présentation : Retour à Davos - Mode d'emploi est en accès libre gratuit. 
Plusieurs autres textes gratuits qui explicitent mes motivations et objectifs sont accessibles dans la Creative Room Opération Montagne Magique... 
Je peux présenter gratuitement (discussion débat, table ronde, conférence publique ou privée...) l'expérience dont il s'agit en visiophonie ou en présentiel.

vendredi 21 janvier 2022

Sur le sentiment d'immersion fictionnelle...

Bonne nouvelle ! L'opération "Montagne Magique" entre comme prévu en phase opérationnelle sur la plateforme d'écriture Panodyssey !
Vous pouvez la suivre en vous y abonnant pour me soutenir et participer vous aussi à l'expérience dans la Creative Room "Retour à Davos..."
Le premier texte de présentation, "Retour à Davos - Mode d'emploi" est en accès libre...
Alors à bientôt en... 1907 pour vivre ensemble cette expérience de lecture immersive...

dimanche 16 janvier 2022

Futurs de la Lecture & du Monde ? Parlons-en !

2022 : l'actualité bouleverse nos repères, la lecture de notre passé devient lectures, au pluriel, de passés singuliers, notre présent de plus en plus illisible et notre avenir de moins en moins prévisible.
Dans ce contexte, plus que jamais peut-être, les fictions littéraires peuvent nous accompagner et nous apporter une véritable aide. 
Mais attention danger ! En aucun cas il ne doit s'agir d'une fuite dans le fictif.
Lire met en action la pensée parce que la lecture mime l'activité de l'esprit quand il pense. Mais encore faut-il ne pas lire seulement pour se distraire, mais avec la ferme volonté de déchiffrer le monde que nous percevons comme réel en allant au-delà de sa simple réflexion à la surface de mondes fictionnels. Passer de l'autre côté du miroir, pas pour fuir dans la fiction mais pour s'émanciper au quotidien.
Je travaille sur ces questions depuis plus de vingt ans. Aujourd'hui je ne vous propose pas un catalogue de conférences mais une offre ouverte à structurer ensemble pour aller plus loin en bonne intelligence, vous et moi :
 

samedi 1 janvier 2022

Le Bleu de 2022...

Nouvel An 2022 que du bleu pour traverser...

La réalité est et cela est indéniable, mais la réalité est aussi et peut-être surtout ce que nous sommes en capacité de percevoir sensoriellement, d'assimiler cérébralement, et de concevoir cognitivement.
Au moment même où j'écris ces quelques mots, dans la même pièce que moi mon chat, mon perroquet et mes poissons rouges, perçoivent chacun d'eux un monde différent et tous différents de celui depuis lequel je vous écris. 

Pour l'An 2022 je vous souhaite du bleu, celui des cieux, celui des yeux, celui des traversées.
Courant janvier je partirai quant à moi en 1907 à Davos dans un sanatorium, si vous le désirez vous pourrez de temps en temps m'y rejoindre pour quelques heures... 

Je vous embrasse toutes et tous, et vous souhaite Bon Courage et Bonne Chance pour 2022 !
Lorenzo Soccavo