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jeudi 11 mars 2021

Faire venir Mars à nous...

- La conscience de notre mort à venir détermine en nous les facultés démiurgiques du langage articulé que l'évolution a permis à notre espèce d'acquérir. Les idées d'un ou d'autres mondes, de traversées, de passages et de passeurs structurent les mythes et les norias de fictions qui irriguent notre imaginaire et s'expriment également, tant dans les fantasmes qui furent jadis liés aux Grandes Découvertes des 15e et 16e siècles, qu'à ceux qui aujourd'hui motivent la conquête spatiale. 

- Dans le corpus issu de ma veille permanente en futurologie et en mythanalyse de la lecture et de ses pratiques j'ai mis en perspective plusieurs contenus reliant à la fois l'actualité récente (comme par exemple ceci : Pour trouver une forme extraterrestre, il faut revoir notre définition de la vie : "Nous ne pourrons pas faire de découverte décisive tant que nous ne changerons pas notre manière de chercher..."), à des fictions inspirantes (comme, par exemple, les Chroniques martiennes de Ray Bradbury, ou encore Stalker, pique-nique au bord du chemin des frères Arcadi et Boris Strougatski et de leur propre adaptation pour le scénario du film de Tarkovski), avec la célèbre hypothèse de Sapir-Whorf qui postule que la langue que nous utilisons façonne nos représentations mentales du monde. J'enrichis ces apports de stratégies narratives issues des travaux de la tibétologue Alexandra David-Néel, de l'idée du "folkloric relay system" proposée par le sémioticien américain Thomas Sebeok, et de récits d'inspiration hassidique. 

- Ces travaux s'inscrivent dans ma volonté, plusieurs fois exprimée, de faire passer les études sur la lecture de fictions littéraires de la recherche théorique fondamentale à une véritable recherche expérimentale appliquée (se reporter par exemple à : Finir 2020 avec la question de la transsubstantiation...) et de pouvoir à terme développer de véritables expériences de pensée (voir par exemple : Voyager dans les livres...). 

- Dans la perspective exposée dans mon texte La lecture comme laboratoire du réel : "La forêt est un effet de réel du langage ; une illusion cognitive", il y aurait bel et bien des possibilités de déboucher concrètement sur des expérimentations sur les effets de réel et de pensée du langage. 

- Je suis à l'écoute de toutes et de tous pour, soit en présentiel soit en visioconférences, présenter le corpus sur lequel repose ces projets d'une manière adaptée aux contextes et aux publics concernés, et / ou pour participer à la constitution ou bien m'intégrer au sein d'équipes fonctionnant dans l'optique suivante : il ne s'agit pas d'aller sur Mars, mais, de faire venir Mars à nous, ou, dit autrement : il s'agit d'expérimenter le potentiel performatif des fictions et de la lecture de fictions (a priori, anthropologues et sociologues, entre autres, seraient les bienvenus).

lundi 8 février 2021

Les Gens de Légendes - Notes sur les Intelligences Fictionnelles

Notes sur les Intelligences Fictionnelles
Cette appellation, Les gens de légendes, pourrait-elle être une définition des marionnettistes que nous appelons généralement des noms substitués de "destin", "hasard", "chance" ou bien "malchance" ? 

Depuis l'aube de l'humanité le potentiel démiurgique du langage dirige nos pensées, façonne notre perception du monde et y influence notre conduite.
Or, la cristallisation de certains effets de langage génère de véritables entités actives que, comme le faisaient les sociétés polythéistes, nous devrions reconnaitre comme des intelligences fictionnelles à part entière. Ces créatures vivantes non anthropomorphiques font tourner les manèges sur lesquels nous sommes ! Il suffirait de relire Homère pour en prendre conscience.

"Le(s) gen(s) de légendes", ou "légende de légendes" car nous serions dans le programme. Alors qu'à longueur de journées nous déblatérons sur les algorithmes nous ne semblons pas vouloir comprendre que tout texte code. Potentiellement les fictions littéraires, au premier rang desquelles s'imposent les mythes de la création, sont de puissantes matrices conceptuelles qui informent notre environnement physique par le biais des illusions cognitives qu'elles entretiennent. 
Aujourd'hui le boucan médiatique autour des Intelligences Artificielles risque fort de masquer une fois de plus les activités réelles de ces Intelligences Fictionnelles. Pourtant, des personnages de fiction aux personnes fictives, diverses manifestations révèlent leur présence furtive parmi nous.

Ces réflexions sur les Intelligences Fictionnelles recoupent en fait les thèmes de plusieurs de mes conférences qui sont présentées dans le catalogue 2021. En présentiel ou en visioconférences il est toujours possible de concevoir sur mesure un échange adapté à votre contexte. C'est l'urgence d'aborder de front un tel sujet qui doit primer !

mercredi 23 septembre 2020

Qui sera le premier Youri Gagarine de la fiction ?

Penser un texte comme un jardin c'est s'offrir la possibilité d'y entrer et d'en sortir, c'est se trouver au sein d'un espace clos et ordonné, celui d'une page écrite, et potentiellement de pouvoir progressivement y accéder du statut de simple visiteur, celui de lecteur ou de lectrice, à celui de jardinier, c'est-à-dire de fictionaute : de voyageur ou de voyageuse dans une fiction.
Cette conférence est illustrée et son propos développé à partir de représentations de l'Annonciation, de chasses mystiques à la Licorne, du Pardès, apparenté au paradis dans la tradition de la Kabbale.
C'est pourquoi passer du jardin à la voute céleste et parler de fictionaute comme d'un voyageur dans l'espace sidéral, puis de "magie de la lecture" n'est pas si loufoque que cela ! 

Comme les six autres conférences de ce cycle, le contenu de celle-ci regorge d’illustrations d'exemples concrets et est entièrement adaptable et personnalisable en fonction de vos attentes, de votre structure et de vos publics.

Le concept de Fictionaute via Lorenzo Soccavo
Fiche VI extraite du catalogue de conférences téléchargeable en suivant ce lien ...

 

jeudi 17 septembre 2020

Avoir conscience de son fictionaute est possible !

Comment définir la part subjective de soi que nous projetons spontanément dans nos lectures de fictions littéraires ?
Prendre davantage conscience de ce que j'appelle notre Fictionaute pourrait nous ouvrir des portes insoupçonnées vers l'exploration de mondes imaginaires. Comme nous explorons nos rêves, explorons donc aussi, non pas seulement les textes, mais les effets de nos lectures et leur potentiel créatif, voire démiurgique. 

Proust sera un bon guide, mais je pourrais aussi vous présenter différentes expériences de pensée pour conscientiser son fictionaute. Comme les six autres conférences de ce cycle, le contenu de celle-ci est entièrement adaptable et personnalisable en fonction de vos attentes, de votre structure et de vos publics.

Comment devenir des fictionautes conscients par Lorenzo Soccavo
Fiche IV extraite du catalogue de conférences téléchargeable en suivant ce lien ...

vendredi 1 mai 2020

Lecture & Expérience de pensée

Ce 1er mai 2020 j'ai eu le plaisir de participer au séminaire marathon de douze heures pensé et organisé par Franck Ancel pour Scénographie & Technologie #3. 
Au cours de mon intervention sur le sujet : La lecture littéraire comme expérience de pensée j'ai eu l'occasion d'exposer la découverte de mon fictionaute dans le roman qui fut pour moi un laboratoire de pensée, La montagne magique de Thomas Mann, puis de donner un aperçu d'une expérience en pensée sur la projection d'un fictionaute dans "l'horloge interne d'une narration". 
N'hésitez pas à me contacter pour plus de précisions si le sujet vous intéresse.


mardi 13 août 2019

Littérature et biodiversité prospective

Cette année je passe mes vacances d'été au... 19e siècle, dans la ville fictionnelle de Middlemarch, dans les Midlands.
C'est un privilège de lecteur que de pouvoir voyager ainsi, non seulement dans l'espace, mais également dans le temps.
Middlemarch est un spécimen démiurgique de la romancière britannique George Eliot, et les personnages qui y vivent sont tout autant attachants que ceux d'un salon proustien ou d'un sanatorium à Davos (référence à l'une de mes lectures cultes La montagne magique de Thomas Mann).  

Vivre une nouvelle fois une expérience de ce type m'a incité à poser une petite question sur les réseaux sociaux où je suis le plus actif, Facebook et Twitter : "A votre avis les personnages de fiction relèveront-ils un jour de la biodiversité : Oui ou Non ?".
L'absence presque totale de réactions à ma demande n'est pas selon moi la conséquence des vacances d'été, d'autres posts suscitant réactions et commentaires, mais elle est le signe d'une absolue incompréhension : pour mes interlocuteurs une telle question ne se pose tout simplement pas car les personnages de fictions ne sont évidemment pas des créatures vivantes et ne peuvent donc pas participer de la biodiversité.
Or je considère que c'est une grave erreur que de penser ainsi.

Dans le cadre de mes propres recherches sur les fictions littéraires je travaille en effet, entre autres, sur ce que j'appelle la "biodiversité prospective", et je m'interroge sur une possible évolution du statut de personnage considérant que l'écriture-lecture (et plus généralement le langage) peut créer des formes de vie dans le sens où nommer confère une certaine existence, ne serait-ce que dans notre imaginaire, ce qui n'est pas rien.
Nous le constatons bien avec les mythes : la pensée est un véritable biotope. 

Ne pourrions-nous donc pas dans un premier temps au moins accepter d'envisager ce que nous gagnerions à considérer les personnages de fictions littéraires comme des entités vivantes ?

La pensée est un biotope 

Pour faire face à cette question j'ai cherché à lister les principaux points qui attesteraient d'une certaine possibilité d'existence des personnages de fictions littéraires (uniquement ceux  qui existent dans les romans que nous lisons et non pas ceux dont une image nous est imposée, par le cinéma ou le théâtre par exemple). Voici donc une première ébauche de cette liste :
 
- Les personnages sont souvent les supports spontanés de projections, voire d'identifications de la part des lectrices et des lecteurs.
- Nous pouvons ressentir parfois des émotions assez fortes à ce qu'il leur arrive. 
- Un nombre non évalué de personnes, lectrices ou pas, auraient notamment durant leur prime enfance un ami ou compagnon imaginaire.
- L'existence réelle de personnages en apparence légendaires mais apparaissant dans des mythes de la création ou des textes fondateurs de grandes religions ne semble faire parfois aucun doute pour les adeptes des groupes concernés. (Nous pourrions aussi nous intéresser à l'importance du bestiaire imaginaire dans la circulation des idées.)

Ces quatre points suffisent déjà je pense à renforcer mon hypothèse que les personnages de fictions littéraires, ces créatures anthropomorphiques extraterrestres, peuvent, si nous l'acceptons, accéder pour nous à un certain degré d'existence.
Nous pourrions alors utiliser cette capacité contenue dans les fictions littéraires pour enrichir notre relation au monde et lui donner davantage de lisibilité. 
Notre rapport à la réalité dépend d'un certain nombre (assez important) de certitudes acquises et renforcées au fil des ans par l'éducation et les habitudes. Si nous acceptions de les considérer comme de simples croyances (ce que finalement elles sont peut-être) nous pourrions alors les modifier, nous ouvrir à d'autres champs perceptuels, élargir notre empan perceptif et affiner notre sensibilité.
Potentiellement les fictions littéraires pourraient être considérées comme des continuums des différentes séquences qui constituent une vie de lectrice ou de lecteur. 
Un même élan de vie traverse les différentes strates de notre relation au monde.
Sylvie Dallet, directrice de recherches au Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines (UVSQ) et présidente de l'Institut Charles Cros, me l'exprimait récemment ainsi dans un échange : "La littérature participe de l'animisme très profondément ".

Cette possible ouverture de la littérature sur d'autres déclinaisons du vivant ne me semble cependant guère abordée au sein des études ayant pour objet la littérature, ni même être connue, en tout cas consciemment et de façon réfléchie et assumée, des lectrices et des lecteurs de fictions littéraires.
Ne pensez-vous pas que notre objectif devrait être alors de travailler à la prise de conscience de cette ouverture de la littérature sur de multiples déclinaisons des formes de vie, c'est-à-dire ne devrions-nous pas nous attacher à y déceler puis à y favoriser l'éclosion de ces potentialités démiurgiques ? 
 

mercredi 7 novembre 2018

Personnages de fictions et extraterrestres

Personnage ou robot
Les personnages de fictions littéraires, parce qu'ils sont généralement des créatures anthropomorphiques qui ne vivent pas vraiment sur Terre sont, en toute logique, les premiers extraterrestres avec lesquels nous devrions chercher à entrer en contact.
  
Et cela, ce contact, sera un jour possible. 
J'ai en effet, à partir de mon travail de veille, des raisons de penser que l'autonomisation des lectrices et des lecteurs de fictions littéraires ira de pair avec une émancipation des personnages.
 
Au vu des évolutions actuelles des interactions Homme-machine, notamment dans le domaine des interfaces de lecture, et considérant quelques signaux faibles détectables dans des secteurs en marge du marché du livre, quelques pistes se dessinent à la croisée des chemins des premières réalisations fictionnelles en réalités virtuelles, de la réalité augmentée et de l'intelligence artificielle. 
Voici quelques-unes seulement de ces principales pistes possibles : 
 
- Avatarisation des personnages de fictions (plusieurs expérimentations grandeur nature ont déjà eu lieu avec sur les réseaux sociaux des profils fictifs de personnages...)
- Exploitation des assistants vocaux et agents conversationnels (déjà utilisés pour "lire" des histoires et dans la tendance du développement des livres audio et des podcasts...)
- Le web 3D immersive avec avatarisation de l'internaute et casque VR (de nouvelles plateformes sont en cours de développement, comme Sansar par exemple), ou, sans casque VR, comme je l'expérimente depuis quelques années notamment avec OpenSimulator. 
Lire, par exemple : Extension du domaine de la BD (juin 2018). 
- Le développement de créatures biodigitales pourrait aussi donner un jour corps à des personnages de fictions littéraires et faciliter leur immersion dans notre quotidien (réalité augmentée et hologrammes ouvrent déjà quelques perspectives, par ailleurs la poésie et les arts numériques explorent des territoires où de nouvelles relations peuvent se nouer entre les différentes puissances narratrices en jeu, tant dans ce qui nous lie au réel, que dans ce qui nous attire dans les fictions...).
Lire, par exemple : Les nouvelles créatures d’Instagram, ou quand la science-fiction rejoint la réalité...

Mais ce sera peut-être, probablement même à mon humble avis, par les ressources naturelles de leur propre mental, en devenant des fictionautes, que certaines lectrices et que certains lecteurs passeront la ligne rouge et entreront un jour en communication avec des personnages de fictions. 
Une nouvelle génération d'auteurs et d'éditeurs doit se lever et se mettre en marche vers cet horizon. 
Les fictions ne doivent plus être des cages à imaginaire pour retenir l'attention passive de masses indifférenciées (public, (télé)spectateurs, audience, lectorats...), mais de nouveaux mondes ouverts à l'exploration et à la recherche de solutions de possibles à-venir pour notre espèce fabulatrice.
 
Souvenons-nous ce qu'écrivait Antonin Artaud en 1925 : « Je voudrais faire un livre qui dérange les hommes, qui soit comme une porte ouverte et qui les mène où ils n'auraient jamais consenti à aller, une porte tout simplement abouchée à la réalité. » (L'Ombilic des limbes).
Vous voulez explorer ces voies. Comme moi vous recherchez cette porte ? 
Parlons-en !

vendredi 16 juin 2017

Le chainon manquant entre l'homme et le fictionaute ?

L'avatar numérique pourrait-il être le chainon manquant entre l'hominidé et le fictionaute, ce voyageur inter-fictionnel qui, en nous, vient au monde avec ce millénaire ?
C'est à cette question que je vais tenter de répondre très brièvement.
Je le fais ainsi, c'est-à-dire sous la forme d'un court texte écrit qui, par exemple, pourrait ensuite être lu par mon avatar sur les opensims.
Les opensims sont un ensemble de continents flottants dans le cyberespace comme de grosses bulles de savon.
Concrètement il s'agit de plate-formes web 3D immersives développées à l'aide de logiciels libres et nécessairement hébergées sur les supports matériels de serveurs informatiques qui ont logiquement des propriétaires : ils peuvent donc disparaitre à tout instant, propriétaires comme plate-formes, comme des bulles de savon.


Mais ce sont cependant des mondes peuplés.
Ces mondes sont peuplés par les avatars des internautes qui s'y connectent.


Les avatars qui les habitent donc y sont des représentations pixelisées, des projections des internautes qui s'y sont avatarisés volontairement et ont, pour l'instant encore, le plus souvent une existence biologique, même s'ils peuvent être sur Terre séparés les uns des autres par plusieurs milliers de kilomètres.
Si au lieu de lire ce texte seul devant votre écran nous étions vous et moi connectés sur un même opensim, je pourrais vous le lire, nous serions affectivement ensemble vous et moi au même endroit et au même moment, tout en étant effectivement séparés par un certain nombre de kilomètres. 

Nous serions proches l'un de l'autre car je pourrais vous lire mon texte et nous pourrions en discuter ensemble.

Mon avatar n'est pas moi.
Mais mon avatar n'est pas un autre. 


En me demandant si mon avatar numérique pourrait être le chainon manquant entre mon corps biologique, et, le fictionaute que j'aspire à devenir pleinement, je m'interroge pour évaluer, tant les capacités du cybersespace à accueillir les fictions qui lui sont antérieures, que mes propres capacités de lecteur à donner forme et vie à mon propre liseur.
Mon liseur est la part de moi que je projette dans une fiction quand mon moi est un moi-lecteur. 

Quand il est en train de lire une fiction. 
Quand je lis. 
Quand je lis un texte de fiction littéraire.
Pourrais-je alors avatariser mon liseur pour le projeter dans une forme de cyberespace qui serait celui de la fiction que je serais en train de lire ? 
C'est cela, cette projection du liseur dans l'espace imaginaire de la fiction que j'appelle : "le fictionaute".

Sur cette double photo, au moment des clichés, je suis à la fois chez moi à Paris 
où je regarde en direct sur un service de vidéos en ligne une conférence de Yann Minh 
le 07 juin 2017 à Nantes, et, sur une plate-forme Opensim sur laquelle j'assiste avec 
un autre public (photo du bas) à la retransmission de la même conférence, tandis que 
dans la salle à Nantes (photo du haut) la conférence dans le cyberespace est projetée 
sur un mur. Cela n'a vraiment rien d'exceptionnel ! Depuis des années je vis de telles
expériences. Ce qui est étrange c'est que ces nouveaux territoires ne soient pas exploités, 
tant pour explorer de nouvelles formes de médiation du livre et de la lecture, que pour y
expérimenter de nouvelles formes de narration.

Alors, l'avatar numérique pourrait-il être le chainon manquant entre l'hominidé et le fictionaute ?
J'entends simplement par hominidé, l'animal biologique que je suis, comme vous, en supposant qu'aucune autre forme d'intelligence n'ait accès à ce texte, à sa lecture. Ce qui est déjà peu probable en vérité.
J'entends par fictionaute, ce que je pourrais consciemment projeter de moi dans les fictions, sur le modèle d'ancêtres qui expédièrent certains des leurs vers les iles aux épices du Pacifique, ou plus tard, dans l'espace interstellaire.
 
La question reste donc : l'internaute est-il un fictionaute en puissance ?
Pour l'instant, je ne pense pas vraiment que l'avatar numérique puisse être le chainon manquant entre l'hominidé et le fictionaute. Je doute encore. Mais je me trompe peut-être.
Ce texte est un message lancé dans le cyberespace pour qu'il soit entendu par d'éventuels fictionautes à l'écoute et qui pourraient me contredire. Je n'attends que cela.

dimanche 1 janvier 2017

2017 et après ? Des fictionautes ?

Puissions-nous en 2017 puiser dans les mondes imaginaires
de quoi être
meilleurs dans le monde réel !

mardi 24 mai 2016

Vers une bio-informatique au service des fictionautes

Le titre peut-être un peu énigmatique de ce post cherche en fait à exprimer le message subliminal que j'ai essayé de faire passer le samedi 21 mai 2016 lors de mon intervention intitulée " LE LIVRE : ESPACE INTERIEUR OU INTERMONDE ? " au cours de la séance consacrée à La Symbolique du Livre, dans le cadre du séminaire Cultures Numériques à la Bibliothèque Interuniversitaire de la Sorbonne.
Le texte complet de mon intervention est en ligne sur le site du carnet de recherche du séminaire sur Hypothèses.org en cliquant sur ce lien...

lundi 18 avril 2016

Lecture et flux de conscience

Le web est comme une mémoire exocérébrale et parfois, de plus en plus souvent peut-être, nous reviennent des données d'un passé plus ou moins proche. Ici en 2014 dans le cadre d'une conférence pour l'ATEP (Association des Techniciens de l'Edition et de la Publicité), où j'intervenais sur le thème : Industrie de la lecture et captation de l'attention - Lecture écran / lecture papier, un défi d'avenir.
La diapo projetée, qui cherchait à expliciter en quoi la vie capte inévitablement l'attention du vivant, et que lire serait avant tout décrypter et documenter son écosystème, se prolonge aujourd'hui dans mes travaux plus récents par la reconsidération des dispositifs de lecture à l'aune de leurs capacités à canaliser dans une perspective éthique le flux de conscience qui, d'une part, s'exprime par notre perpétuel monologue intérieur et est par ailleurs utilisé comme technique littéraire (stream of consciousness), et, d'autre part, exprime notre addiction naturelle à la narration.

Conjointement je considère de plus en plus les appareils et les services issus du numérique, davantage en termes de médiation, qu'en tant que dispositifs, et notamment de lecture. La réalisation #CamilleForEver dont je parlerai bientôt ici même sur ce blog en témoigne et l'illustre bien.
  
Conférence ATEP 2014


lundi 11 avril 2016

Le Lecteur et son Double

"Alors que la distinction entre le lecteur, ce qui est lu et la lecture même, s'estompe, voire serait appelée à disparaître avec le développement de technologies d'assistance à l'imaginaire (le corps humain augmenté, nous le verrons, sera un jour doté de prothèses artificielles pour accroître le champ de ses perceptions sensorielles, ainsi que certaines de ses capacités cognitives, mnésiques, et, surtout de visualisations mentales), le premier pas serait ce dédoublement lecteur/liseur.
Là s'engendrerait je pense la première prise de conscience du fictionaute en soi. En effet, distinguer en soi le lecteur du liseur pose d'emblée une symétrie. Et cette symétrie lecteur/liseur, pour artificielle qu'elle soit peut-être, n'en engendre pas moins naturellement une certaine profondeur de champ, laquelle à son tour produit tout aussi naturellement je suppose, une certaine résonance ondulatoire.
Le phénomène est simple : tout d'un seul bloc nous n'aurions aucun recul, aucune prise de distance possible avec nous-mêmes. Se dédoubler virtuellement, se regarder (se réfléchir) dans le miroir d'une fiction, en prenant au sérieux son double, en considérant son reflet comme une expression de soi sur un autre terrain de jeu, lire en faisant « pour de vrai » comme lorsque nous jouions enfants, c'est se donner la possibilité de s'enrichir d'une deuxième ou d'une énième vie, compte tenu que, comme en mécanique quantique, lecteur et liseur, aussi éloignés soient-ils, ne forment toujours fondamentalement qu'une seule et unique entité psychique. [...]
Cela veut dire que quelle que soit la distance qui les sépare sur le plan de la raison, tout ce qui affecte le lecteur dans sa vie ordinaire, comme tout ce qui affecte le liseur dans sa vie fictionnelle, influe immédiatement et sur l'un et sur l'autre.
  

Réaliser cela c'est je pense commencer à prendre conscience des possibilités d’expansion de sa propre conscience, c'est prendre davantage conscience des potentialités les plus intimes et personnelles de notre nature humaine au sein du grand récit de la vie.
Lire ainsi, lire dans cet état de conscience, c'est ne plus lire dans une perspective imposée par l'auteur, ni même tracée par notre volonté personnelle, par un intérêt particulier, mais c'est se positionner sur des trajectoires. A chaque lecture d'un nouveau roman je me positionne sur une trajectoire, comme je prendrais place sur une rampe de lancement. Nous retrouvons évidemment là, dans le liseur en spationaute, notre modèle du fictionaute. [...]

  
Durant des siècles nous avons configuré le livre, comme support, à notre format mental, et nous avons toujours cherché à ramener l’univers entier dans cette boîte de Pandore qu’est tout volume imprimé.
Maintenant nous constatons que les écrans se rapprochent. L'écran de cinéma était à une dizaine de mètres, celui des téléviseurs à quelques mètres, celui des ordinateurs à moins d'un mètre, celui des tablettes et des smartphones à une dizaine de centimètres seulement, et celui des casques de réalité virtuelle à bien moins de dix centimètres. Et demain ? Si l'écran nous est greffé, ne serait-ce qu'à moins quelques microns, nous aurons intérêt à savoir coder, décrypter et hacker, et à être capable de nous reprogrammer. Et comme toute possibilité de le faire dans le monde physique nous aura probablement été enlevée, c'est dans des mondes parallèles et, en partie au moins, fictionnels, que nous pourrons procéder à ces reconfigurations de nos propres systèmes d'exploitation..."
Ce texte est extrait du chapitre 16 du book in progress
LE VOYAGE INTERIEUR DU LECTEUR sur la plateforme Wattpad... Bonnes lectures !

samedi 9 avril 2016

Le lecteur dédoublé dans Le Voyage Intérieur du Lecteur Chapitre Seize

Le seizième chapitre de l'essai Le Voyage Intérieur du Lecteur est en ligne ici, consultable gratuitement avec la possibilité de laisser vos commentaires, critiques et suggestions.
En vous montrant comment vous dédoubler, je vous montre comment faire surgir de votre lecture l'espace de la fiction : un espace potentiellement explorable, voire habitable à temps partiel. Cela ne vous tente pas ?

dimanche 27 mars 2016

Se constituer fictionaute avec Le Voyage Intérieur du Lecteur Chapitre Quatorze

Le quatorzième chapitre de l'essai Le Voyage Intérieur du Lecteur est en ligne ici, consultable gratuitement avec la possibilité de laisser vos commentaires, critiques et suggestions.
Là, nous entrons dans le vif : comment se constituer fictionaute ?
Etes-vous prêts à suivre les 500 premiers lecteurs de cette aventure ?

lundi 21 mars 2016

Vers des lecteurs mutants à Vidéoformes 2016

J'ai eu le plaisir de participer le samedi 19 mars 2016 dans le cadre du festival Vidéoformes 2016 de Clermont-Ferrand à la table ronde : TRANSITION NUMERIQUE - LES MUTANTS, animée par Elise Aspord, et en compagnie de Virginie Pringuet et Hortense Gauthier (détails en suivant ce lien).

 
La diapo ci-dessous synthétise le principal de l'aspect théorique de mon intervention, qui a surtout consisté à expliciter mon commentaire en vis-à-vis de la peinture d'Antonello de Messine, avant de présenter sommairement deux de mes travaux plus pratiques, avec mon "book in progress" sur la plateforme Wattpad : Le Voyage Intérieur du Lecteur, et mes prototypes de librairie, de bibliothèque universitaire et de "café littéraire" et expériences théâtrales (avec le Théâtre de l'Adret) sur la plate-forme web 3D immersive EVER (Environnement Virtuel pour l'Enseignement et la Recherche) de l'université de Strasbourg. Tout cela dans la perspective interrogative : Vers des lecteurs mutants ?
 
La lecture immersive est avant tout une expérience humaine
 
 N.B. : Photos Vidéoformes 2016 par Gabriel V. Soucheyre.

dimanche 13 mars 2016

Transhumanisme ou Post-humanisme dans Le Voyage Intérieur du Lecteur Chapitre Douze

Le douzième chapitre de l'essai Le Voyage Intérieur du Lecteur est en ligne ici, consultable gratuitement avec la possibilité de laisser vos commentaires, critiques et suggestions.
Ces quelques nouvelles pages marquent un tournant. Nous y posons la question du transhumanisme et, avant d'y proposer une métaphore du lecteur autrement plus positive que celle du "rat de bibliothèque", nous envisageons comment les lectrices et les lecteurs pourraient devenir les éclaireurs du monde de demain. Qu'en pensez-vous ?

vendredi 4 mars 2016

La Transition Numérique - Les Mutants

Dans le cadre du Festival Vidéoformes 2016 j'aurai le plaisir de participer le samedi 19 mars à 10H00 à la Maison de la Culture de Clermont-Ferrand à la table ronde animée par Elise Aspord (docteur en Histoire de l’art, thèse "Art et Intelligence, vie artificielle et robotique", Paris X) et en compagnie de Virginie Pringuet (programmatrice/curator dans le champ des arts médiatiques), et de Hortense Gauthier (créatrice poétique intermédia, avec Philippe Boisnard), autour du thème : Transmedia / crossmedia : une évolution des paradigmes de la représentation des contenus et de leur diffusion.
Vous serez les bienvenus !

lundi 15 février 2016

Mutations de paradigmes - impact des dispositifs d’écriture-lecture sur nos représentations du monde

Le 13 février 2016 j'ai eu le plaisir de présenter le texte ci-dessous dans le cadre de la reprise du séminaire Cultures Numériques, organisé par la Revue Implications Philosophiques à la bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne.
Ai-je réussi à faire passer le message que je cherchais à transmettre, à savoir ce point précis, que ce serait je pense au niveau de la lecture que se jouent, depuis les origines jusqu'à nos interrogations contemporaines sur l'avenir, les mues successives de notre espèce ? N'hésitez pas à donner votre avis en commentaires...
  
 
 
"Ce texte n'est qu'une réflexion préparatoire qui vise à mettre en perspective l'histoire passée, les changements présents et les possibles évolutions à venir des dispositifs de lecture, avec comme postulat que ce que nous désignerions comme des mutations seraient en fait une succession de mues en interdépendance avec nos représentations du monde.
En si peu de temps un tel champ ne peut qu'être survolé et je vais surtout m'attacher à en pointer les principales lignes de tension, qui chacune pourraient faire l'objet d'une recherche approfondie.
Pour déterminer donc s'il y aurait de « grandes mutations de paradigmes » que nous pourrions repérer dans l'histoire des dispositifs d'écriture-lecture, et quelles seraient leurs influences sur nos représentations du monde, je vais progresser en sept parties très brèves, assénant quelques points que je pense essentiels, et mettant dans une perspective anthropologique et transhistorique les principales questions que nous devrions nous poser si nous voulions entreprendre sérieusement des recherches transdisciplinaires sur la lecture.
 
1 Au commencement était la lecture
Tout organisme vivant est nécessairement une machine à lire, c'est-à-dire en soi un dispositif de lecture, un lecteur. La plus petite unité de vie, la cellule, doit décoder et documenter son environnement si elle veut remplir sa mission au monde (être). Or, décoder et documenter c'est lire.
Cela peut se résumer en deux points : -1- La vie capte l'attention (économie de l'attention : la lecture en est le premier vecteur) -2- Vivre c'est lire.
Pour l'humain, comme pour toutes les autres formes de vie, la première expression de la lecture fut probablement une lecture spontanée de la bibliographie naturelle du monde. De cette époque est ancrée en nous la double métaphore du monde comme livre et du livre comme monde. Faire signifier le monde extérieur c'est déjà initier la pratique fabulatrice d'où pourra quelques milliers d'années plus tard émerger un jour le livre sous toutes ses formes.
 
2 L'émergence du langage articulé chez les hominidés
Nous ne disposons d'aucune archive pouvant documenter l'apparition et les premiers développements du langage au sein de notre espèce et seul peut-être notre anthropocentrisme naturel nous incite à toujours le distinguer des autres formes de communications végétales et animales. Le développement du langage articulé dans l'espèce humaine serait probablement lié à la faculté de vouloir, dans un premier temps, puis à force, de pouvoir un jour, évoquer des faits qui ne sont pas ou qui ne sont plus directement observables par ses interlocuteurs (accession au signal découplé par Homo erectus il y a environ 1,5 million d'années). De là, la description de scènes éloignées, la mise en récits d'événements passés, puis un jour l'irruption de la fiction, peut-être par le biais du mensonge.

samedi 12 décembre 2015

De l'Homo Sapiens au lecteur augmenté...

L'avenir n'est pas déjà écrit et il ne s'agit pas de le révéler, ni de le prédire. Plusieurs devenirs, en l'espèce du livre imprimé et de la lecture, sont possibles. Mais aucun ne surgira ex nihilo. Tous puisent leurs sources dans le passé le plus lointain de l'humanité et s'expriment déjà en germes dans notre quotidien.
Certains sont cependant plus probables que d'autres. C'est celui qui, au regard de mon travail de veille depuis une quinzaine d'années m'apparaît le plus probable, que j'ai donc choisi de développer dans mes recherches : le passage de l'Homo sapiens au Cyber-lecteur, ou lecteur augmenté. Par chance c'est également celui qui m’apparaît le plus souhaitable pour notre avenir.
Ma méthode consiste à structurer et à formuler en mots une projection de tendances fortes et convergentes, dans lesquelles nous pouvons reconnaître que s'y expriment des invariants qui animent depuis des siècles nos rapports à la réalité et aux fictions.

Nous devons je pense prendre conscience que les mutations en gestation dans le secteur, apparemment bien innocent pourtant, du livre, dépassent de beaucoup les simples et habituelles questions matérielles liées aux supports et aux dispositifs.
Probablement même qu'à l'échéance de la fin de ce siècle la problématique ne se posera plus du tout en ces termes, c'est-à-dire ceux où la majorité d'entre nous la pose encore aujourd'hui.
Cela n'a peut-être d'ailleurs aucune importance.
La problématique d'aujourd'hui n'est pas celle qui demain sera résolue.
Dans tous les cas, elle ne le sera pas par rapport à une opposition ou à une complémentarité papier / écran, imprimé / numérique. Car la chose nouvelle qui se prépare, aujourd'hui, est en fait bien plus de l'ordre de l'émergence, d'une part, de nouvelles formes de narration, et, d'autre part, d'univers transfictionnels, et avec des moyens d'accès et de locomotion dans l'imaginaire tels que nous commençons tout juste à pouvoir les deviner (casques de réalité virtuelle, lunettes et/ou lentilles connectées, intelligences artificielles et transferts de mémoires, etc.).

lundi 23 novembre 2015

La disparition du livre ? Et après ?

Dans le texte titré : La disparition du livre ? Et après ? j'envisage comment l'émergence des technologies immersives va, au cours des prochaines années, modifier en profondeur nos interfaces numériques, ainsi que nos rapports à la fiction, aux narrations, et conséquemment, à la lecture.
Ces technologies immersives concernent en effet directement les interfaces hommes-machines, mais la question essentielle qui se trouve posée est en fait la suivante : la disparition de l'objet livre imprimé, comme interface de lecture, s'inscrit-elle dans cette dématérialisation apparente des supports ? Ou pas ?
Les effets de réel que la lecture de romans imprimés engendre apparaissent indépassables, et nous ne devons pas être dupes non plus des vastes stratégies commerciales qui sont en action derrière ce qui n'est souvent en grande partie qu'un business de l'imaginaire. Cinéma et littérature participent pour beaucoup à une fictionnalisation abusive du monde qui ne pourrait plus se réenchanter que dans une relation massivement consumériste.
Au terme de cette réflexion j'avance, en guise de conclusion provisoire, deux idées.
La première est que nous assisterions actuellement au divorce de la lecture d'avec les pouvoirs de l'écrit.
La seconde, que ce sera demain aux œuvres de rendre visible le livre, et non plus l'inverse.
L'intégralité du texte est en ligne en suivant ce lien...
N'hésitez pas à le commenter, et surtout si vous n'êtes pas d'accord avec mon point de vue !