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lundi 1 janvier 2024

2024 La Montagne magique ou Le Mont analogue ?

Quel horizon, quelles perspectives pour 2024 ? Comme la lecture de fictions rejoint et recoupe la réalité, la recherche en littérature recouvre les recherches sur le vivant... A toutes et à tous je souhaite une éclairante année 2024 (que vous ayez ou pas de l'intérêt pour mes travaux)...

A tout bientôt pour de nouvelles aventures ! 

jeudi 20 avril 2023

La Lecture et ses Futurs

Une rapide présentation synthétique de sept propositions de conférences en lien direct avec mes recherches. N’hésitez pas à me contacter directement si vous êtes intéressés...  

samedi 17 décembre 2022

Lecteurs et lectrices des cochons de payeur ?

La récente actualité autour de la fermeture par la justice américaine des accès aux serveurs de la bibliothèque libre mondiale Z-Library n'est qu'un aspect des tensions qui s'exacerbent et démontre une fois de plus l'impossibilité d'appliquer aux livres numériques les règles qui s'appliquent aux livres imprimés.  
 
Les lectrices et les lecteurs sont les premiers à supporter les conséquences de cette véritable inadéquation entre la demande et l'offre.

Depuis la publication de mon ouvrage Gutenberg 2.0 le Futur du Livre par Malo Girod de l'Ain en 2007 je travaille notamment sur la prospective des pratiques de lecture.
Ces dernières années je me suis penché sur l'émergence d'un droit des lecteurs et des lectrices à partir des nouveaux usages induits par le numérique et qui de plus en plus entrent en conflit avec le droit de la propriété intellectuelle et les intérêts des auteurs.
Depuis 2013 je travaille à formuler quels devraient être les principaux droits des lectrices et des lecteurs par rapport à la nouvelle donne de l'édition numérique. Je peux venir en débattre avec vous à l'occasion de conférences, cours, tables rondes...

mardi 23 novembre 2021

Bibliothèques & Métaverse

Viabooks_Lorenzo Soccavo dans Metaverse

Est-ce déjà demain pour les dispositifs et les pratiques de lecture, ou en tous cas pour la prescription et la médiation des livres et de la lecture ?
Probablement.
Aussi suis-je à votre écoute pour échanger à partir de cet entretien avec Olivia Phelip sur Viabooks : De la lecture en 3D à la BiblioSphère...

jeudi 26 août 2021

Rentrée 2021-2022 Pré & Post-Bac | Futurs du Livre et de la Lecture

Parce que bien évidemment ce n'est pas aussi simple il est capital d'informer et de former les jeunes générations, non seulement sur les mutations en cours dans les métiers du livre et de la lecture (lesquelles ne relèvent pas que du numérique exclusivement), mais aussi de les sensibiliser aux fondements de la prospective et de la veille stratégique, mais surtout, en amont, de leur révéler le potentiel émancipateur des livres et de la lecture. 
 
Dans ces perspectives je développe différentes interventions à la carte en fonction des lieux et des apprenants : Pré-Bac , ou, Post-Bac ... 
N'hésitez pas à me contacter directement pour plus d'informations (sans engagement de votre part)...

mardi 15 juin 2021

Métiers du livre : préparez la rentrée !

L'ensemble des métiers liés aux livres et à la lecture est entraîné par la vague qui emporte tant les usages que les industries culturelles alors que depuis plus de vingt ans, et en 2007 la parution de l'ouvrage Gutenberg 2.0 : le futur du livre, je me consacre à la prospective des dispositifs et des pratiques de lecture. Depuis 2007 de nombreux facteurs de mutation se sont précisés...
 
Fort de cette expérience concrète j'ai mis au point une action de formation professionnelle basée sur une approche pragmatique visant l'efficacité à court terme et l'autonomisation des futurs professionnels en leur permettant de développer leur propre méthodologie d'approche du futur.
 
 ✅ Cette action modulable et adaptable à tous les contextes se décline en trois volets :

  1.  Décrypter (les mutations en cours et les enjeux pour l'interprofession du livre...)
  2. Anticiper (détecter les nouveaux entrants, évaluer l'influence des groupes de pression en action...)
  3. Participer (dès maintenant en repérant les lieux, les acteurs et les actrices qui réinventent le livre et ses filières...) 

Cette action peut se condenser au format d'une unique conférence ou bien se développer avec un accompagnement pratique sur tout un ensemble de cours.
  
Aujourd'hui ma proposition est simple : si vous pouvez me préciser le profil des apprenants qui seraient concernés, le volume horaire que vous souhaiteriez et le budget dont vous disposeriez pour cette action de formation, dans les jours qui suivent je vous adresserais, sans aucun engagement de votre part, une proposition détaillée adaptée à vos besoins. Libre à vous alors de lui donner suite ou pas... 

🖆 N'hésitez pas à me contacter par mail en cliquant sur ce lien...

dimanche 13 juin 2021

Des lectrices et lecteurs peu informés sur le marché du livre !

La récente petite enquête que j'ai menée sur la perception du prix du livre par les lectrices et les lecteurs révèle quelques surprises ! 

Sur un échantillon qui s'avère plutôt représentatif du lectorat français (plus de 53% de lectrices, 54,5% entre 20 et 40 ans et 62,5% résidant en province) presque 64% trouvent que les livres imprimés sont chers et 83% que la différence de prix entre imprimé et numérique n'est pas suffisante. C'est dire que 83% pensent (avec raison) que les livres numérisés sont trop chers.

Mais aussi... Alors que 92% ont déjà téléchargé des livres pour les lire sur un support numérique quel qu'il soit, presque 64% pensent ne pas être bien informés sur l'offre disponible et l'accès légal gratuit aux ouvrages numérisés relevant du Domaine Public. De fait, 20,5% déclarent avoir déjà payé pour télécharger un livre qui était dans le Domaine Public !
Le résultat le plus surprenant pour moi ? Alors que presque 64% disent avoir déjà soit pris soit déposé des ouvrages dans une "Boite à Livres", 89% ne pensent pas que les livres imprimés d'occasion devraient être gratuits (!?). 

* L'ensemble des questions posées dans cette enquête étaient : 

  • En général trouvez-vous que les livres imprimés sont chers ?
  • Avez-vous l'impression qu'ils sont souvent de moins bonne qualité qu'avant ? 
  • Trouvez-vous que les versions numérisées des livres imprimés sont trop chères, que la différence de prix entre version imprimée et version e-book n'est pas suffisante ?
  • Pensez-vous être bien informé sur l'offre disponible et l'accès légal gratuit aux ouvrages numérisés relevant du Domaine Public ?
  • Avez-vous déjà téléchargé des livres pour les lire sur un support numérique ? 
  • Avez-vous déjà payé pour télécharger un livre qui était dans le Domaine Public ?
  • Pensez-vous qu'il faudrait ramener le délai pour accéder au Domaine Public de 70 à 50 ans après la mort de l'auteur, comme c'est par exemple le cas au Canada ? 
  • Empruntez-vous des livres en bibliothèques ? 
  • Avez-vous déjà pris et/ou déposé des livres dans une "Boite à Livres" ? 
  • Achetez-vous régulièrement des livres d'occasion ? 
  • Estimez-vous que les livres d'occasion devraient être gratuits ? 
L'impression générale qui domine en moi, confortée par plusieurs commentaires et quelques échanges que j'ai pu avoir, est que globalement les lectrices et les lecteurs méconnaissent les règles de base du marché du livre. Beaucoup pensent ingénument que payer cher un livre imprimé est une manière d'exprimer leur solidarité vis-à-vis des auteurs ! La chaine du livre, avec ses acteurs, ses syndicats professionnels et son lobbying sont méconnus.
A défaut d'instruire lectrices et lecteurs sur leurs droits légitimes, je pense qu'au minimum il serait utile de les
informer et de les former sur l'offre disponible et l'accès légal gratuit aux ouvrages numérisés relevant du Domaine Public. 
Je suis à l'écoute de toutes structures qui seraient motivées pour relever ce challenge ! 
 

vendredi 30 avril 2021

Questionnaire sur le Prix du Livre en France en 2021

Je lance durant tout le mois de mai 2021 une enquête indépendante (avec Framasoft) sur la perception par les lectrices et les lecteurs du prix des livres imprimés et numérisés. C'est simple et rapide. Merci beaucoup d'y répondre. C'est ici : 

Questionnaire sur le Prix du Livre en France en 2021

 

jeudi 15 avril 2021

Baromètre sur les usages des livres numériques et audio : pourquoi ne pas en débattre ?

Baromètre sur les usages des livres numériques et audio 2021
Le 11e Baromètre sur les usages des livres imprimés, numériques et audio, concocté par la société Médiamétrie, spécialisée dans la mesure d'audience et l'étude des usages des médias audiovisuels et numériques en France, sur la commande de trois instances de l'interprofession du livre : le SNE (Syndicat national de l'édition), la Sofia (Société Française des Intérêts des Auteurs de l’écrit, organisme de gestion collective) et la SGDL (Société des gens de lettres), vient de paraitre.
Ces quelques détails liminaires pour bien préciser qui a commandé quoi à qui, afin de ne pas prendre innocemment les résultats de cette enquête "pour argent comptant".
Dans le domaine du livre tout est plus ou moins fiction... 
Pour intéressantes qu'elles soient, ces données, davantage qu'une hypothétique réalité, expriment en fait les orientations du marché et de l'interprofession sur la question des dispositifs de lecture, et les positions stratégiques des commanditaires.  
Plusieurs résultats de cette étude peuvent sérieusement interpeller au-delà des échos convenus et "politiquement corrects" qu'en font quelques acteurs de l'interprofession du livre sur les réseaux sociaux. Pourquoi ne pas sortir de l'entre-soi ? Pourquoi alterner entre : "les professionnels parlent aux professionnels", et, "les professionnels communiquent auprès du grand public" ? 
  
Je pense qu'il y a, à partir de cette étude, de vrais sujets de discussions, d'échanges, de débats et de tables rondes, et je suis à votre écoute... 
En effet, il y aurait je pense beaucoup à dire ! Notamment du point de vue des lectrices et des lecteurs qui n'ont, soit dit en passant, aucune représentation face à l'industrie du livre. Sont-ils trompés ? Si oui, où ? Comment ? Et quel seraient leurs intérêts ? 
Je suis à votre service pour en débattre ! 

mercredi 24 mars 2021

Plus de prospective pour les Masters des Métiers du Livre et de l’Édition

Le futur du livre ne doit pas rester illisible aux futurs professionnels de l'édition
Une offre de formations à la carte
QUOI ? 
Des formations sur mesure à la veille stratégique pour : préparer concrètement les futurs professionnels des métiers du livre à suivre les mutations en cours sur le secteur du marché du livre et des pratiques de lecture, et leur donner les bases des méthodes de prospective permettant de distinguer les différentes évolutions possibles et de pouvoir s'orienter vers les plus souhaitables.

POURQUOI ?
Parce que le futur du marché du livre, l'évolution des comportements des lectrices et des lecteurs et de nos rapports à la fiction sont de plus en plus illisibles. A partir de mon expérience de plus d’une vingtaine d’années de la veille stratégique dédiée à la prospective des dispositifs et des pratiques de lecture je suis en mesure de sensibiliser les professionnels de demain aux futurs possibles des métiers de l’édition imprimée et numérique.

COMMENT ?
Je développe une approche stratégique spécifique en trois phases spécialement dédiée aux futurs professionnels et, soit condensée dans un format de conférence unique suivie d'échanges, soit développée sous la forme d'heures de cours plus traditionnels et adaptés aux structures qui m'accueillent (présentiel ou visioconférences). C'est une démarche pratique visant à l'efficacité à court terme : il ne s'agit pas de théoriser, mais, de donner à chacun.e des informations opérationnelles pour pouvoir s'organiser et développer sa propre méthodologie d'approche du futur.
Les trois phases en mode participatif sont :

1 – Décrypter | Intensifier son discernement critique pour voir au-delà des tendances de masse et des effets de mode passagers pour organiser sa propre veille stratégique critique, distinguer les signaux faibles et évaluer leurs possibles développements futurs.

2 – Anticiper | Repérer l’ensemble des acteurs en jeu, détecter les nouveaux entrants et évaluer l'influence des groupes de pression à l’action.

3 – Participer | Préparer sa place en trouvant de futurs partenaires. Repérer les start-ups et les incubateurs explorant les nouvelles formes de médiation, de médiatisation et de commercialisation des livres, expérimentant de nouveaux formats de narration et anticipant les évolutions à venir.

Je suis à votre écoute pour plus de précisions...

lundi 18 janvier 2021

7 Conférences 3 Formations sur les routes de la lecture...

Sur_les_routes_de_la_lecture_Lorenzo_Soccavo

Le nouveau catalogue de sept conférences et de trois formations sur les livres et la lecture est téléchargeable gratuitement, sans aucune données à fournir et sans engagement aucun de votre part, simplement en suivant ce lien (document PDF).

* Les conférences abordent toutes la lecture sous un angle original, mais elles sont toutes très sérieusement argumentées, toutes avec des illustrations et des exemples précis.

* Les formations elles, ont une visée pratique : il ne s'agit pas de théoriser, mais de donner à chacune et chacun des informations opérationnelles pour pouvoir s'organiser concrètement et développer efficacement sa propre méthodologie d'approche du futur. Elles s'adressent prioritairement aux jeunes et aux futurs professionnels des métiers du livre et de l'édition, ou bien aux bibliothécaires... 

 Téléchargez le catalogue pour vous faire une idée puis parlons-en...

vendredi 1 janvier 2021

2021 et de la chance durant 365 jours !

2021 est une année de vrais challenges pour ensemble réenchanter l'univers du livre et de la lecture.
 

Pour enrichir vos projets autour des évolutions du livre, de ses supports et des pratiques de lecture, je vous propose pour 2021 en présentiel ou bien à distance, dans le cyberespace ou bien tout simplement avec un logiciel de visioconférences, sept conférences exclusives ouvrant le débat et toutes rigoureusement argumentées malgré leurs sujets originaux sous le signe de la découverte :

Versant formations
Je vous propose trois formations :

📌  Formation à la prospective et à la veille stratégique
Pour anticiper les mutations du livre et de la lecture une approche stratégique spécifique en trois phases spécialement dédiée aux futurs professionnels des métiers du livre. Une démarche pratique visant à l'efficacité à court terme : il ne s'agit pas ici de théoriser, mais, de donner à chacun des informations opérationnelles pour pouvoir s'organiser concrètement et développer efficacement sa propre méthodologie d'approche du futur.

📌  Formation au Design Fiction
Le design fiction est une méthode pragmatique d’anticipation et d’exploration du futur par les moyens de la fiction pour donner forme à son avenir avec les outils cognitifs de la narration. Cette formation, que j'ai élaborée spécialement pour l'interprofession du livre et pour les métiers de la culture, allie une acquisition rapide des outils de base de la prospective à une mise en pratique par des exercices d'écriture créative.

📌  Connaître et valoriser les pratiques de lecture numérique
Plus spécialement dédiée aux bibliothécaires pour leur apporter des éléments de réponses concrètes et des ressources à exploiter face aux nouvelles attentes des usagers pour ce qui est de l’évolution des pratiques numériques, la lecture et l’accès aux contenus culturels…

@ votre écoute et... bonne année !

mercredi 23 décembre 2020

Le support papier et son avenir...

Je suis souvent sollicité par des étudiant.e.s pour des entretiens... J'en fais écho cette fois-ci car comme sujet il s'agit de l'avenir du "support papier", et comme contexte celui d'une grande école de design.
Voici donc : 

 
 — Selon vous, quelles ont été les fonctions spécifiques du papier depuis son apparition et son évolution ? Support de l’archive et de l’écriture, quels ont été/sont ses "pouvoirs", ses lacunes et ses limites ?

Ses fonctions ont été celles d’un support léger, maniable et facilement transportable qui a en partie contribué au développement de la lecture, et ses limites sont liées à ses qualités, la fragilité à l’eau, au feu, à des parasites...
La question du pouvoir symbolique n’est pas tant liée au papier ou au livre qu’à l’écrit en fait, voire même à la maîtrise de la parole. L’expression "Avoir voix au chapitre" a longtemps véhiculé cette idée. Cependant la rareté et le coût des livres, en lien d’intelligence avec les pouvoirs économiques et politiques, les problématiques sociales d’enseignement et d’alphabétisation, doivent nous conduire à relativiser. Dans quelle mesure la valeur symbolique attachée au papier a-t-elle été une construction sociale artificielle ? Aujourd’hui poser devant une bibliothèque véhicule-il toujours le même message que naguère ?


— Considérant ses propriétés (conservation et pérennité), le papier est un témoin, une preuve du passé, vivant et significative (l’archive). Dans un sens, le papier rendrait le réel visible, lisible et intelligible. Quels rapports pouvez-vous établir entre le réel et le livre/le papier ?

La conservation et la pérennité du papier sont très relatives. C’est l’écriture, et non pas le papier, qui rend visible le langage verbal et la pensée, la parole invisible. Dans un sens l’on peut penser que cette opération de rendre visible la parole nous informe sur le réel, c’est-à-dire qu’elle lui donne forme, ou bien qu’elle nous forme, nous, à percevoir une certaine image du réel et à l’exprimer dans certaines limites communément admises par l’époque.
Il faudrait s’entendre sur une définition du réel dans le sens où le papier et les livres, que j’aime parfois à définir comme "des moyens de locomotion", véhiculent surtout des fictions et que, par exemple, une majorité de fictions littéraires nous ouvrent les portes vers des mondes imaginaires.
Le papier est le sable sur lequel nous apparaissent les mirages de l’écriture. L’analogie qui me vient à l’esprit est celle d’une partition, le solfège rend visible la musique mais la musique reste invisible cependant.


— Selon Jacques Derrida, le papier nous représente, nous atteste (Papier Machine, Galilée, 2001). En tant que support et sujet il acte, il crédite ou discrédite une réalité, "sur le papier". Pourtant, avec le numérique, il quitte peu à peu le monde réel pour se dématérialiser (e-paper, écran d’ordinateur), il se "virtualise". Comment alors le support du réel peut-il devenir virtuel ? Comment un support virtuel peut-il acter le réel ?

Je n’ai pas lu le livre de Derrida que vous évoquez. Je pourrais essayer de vous répondre à partir de l’essai "Simulacres et simulation" de Jean Baudrillard, mais je préfère vous répondre par moi-même.
En réponse à notre angoisse de mort nos ancêtres ont éprouvé très tôt semble-t-il le besoin d’inscrire, graver, buriner, laisser des traces de leurs passages. Nous pouvons penser que la transmission se faisait alors autrement que par ces sortes de témoignages, mais plutôt par imitation et apprentissage manuel, puis progressivement par des récits oraux. Et si nous voulons être rigoureux dans notre pensée nous devrions même nous questionner sur en amont l’apparition du langage articulé et sur sa pertinence à rendre compte du réel. Dans les diverses théories à ce sujet l’une avance l’hypothèse que le langage articulé aurait été facilité par la nécessité de devoir rendre compte de réalités éloignées dans le temps ou l’espace et ne pouvant pas être désignées par un geste de la main. C’est là ouvrir la porte à la fabulation, aux mensonges, etc., dès l’origine.
Avec le numérique, plus précisément que le papier, c’est la feuille, la page qui semble se dématérialiser, alors qu’étymologiquement le terme même de page est lié à une surface cultivée parcourable d’un regard, un champ, une vigne… Dans notre patrimoine culturel lire un texte et lire un paysage sont intimement liés.
Aujourd’hui la page de papier passe d’un monde de particules physiques à un monde de pixels. D’où ces inquiétudes multiples. Un sentiment de malaise qui pourrait peut-être s’expliquer par l’impression que le virtuel semblerait pouvoir introduire une rémanence plus proche de la pensée que le ne le faisaient l’écriture manuscrite ou l’imprimerie.
Cependant il demeure aussi une autre forme d’attachement aux livres et au papier et qui tient peut-être au fait qu’il existerait un esprit des objets qui se connecterait à nous, dans le sens qu’il entrerait en relation avec notre esprit, ou bien auquel notre esprit se connecterait sans avoir recours à un dispositif technique.
En résumé la frontière entre réel et virtuel est-elle si nette que cela ? C’est la question qui se pose également pour le rapport entre réalité et fictions.


— Selon vous, quels impacts majeurs l’arrivée du numérique a-t-elle eus sur la lecture et sur l’écriture ? Quels changements le traitement de texte numérique a-t-il eu sur le processus d’écriture ? Et sur le processus de lecture ? Le numérique s’adapte-il à nos habitudes et notre culture ? Ou l’inverse ?

Pour ce qui est de la lecture je pense que globalement nous lisons davantage même s’il s’agit d’une lecture moins suivie, moins linéaire et plus entrecoupée par des sauts multi voire transmédia. Ce qui potentiellement peut autant être une source d’enrichissements que de distraction préjudiciable.
Pour ce qui est de l’écriture il faudrait évaluer les risques liés à une perte progressive de l’écriture manuscrite (claviers, interfaces tactiles, reconnaissance vocale…) et ses impacts potentiels en termes de compréhension et de mémorisation notamment.
Le laboratoire Lutin Userlab a produit des travaux sur les impacts des différences de supports sur la lecture. Le professeur Stanislas Dehaene du Collège de France travaille également sur ces questions. Ces différents travaux reconnaîtraient nos indéniables facultés d’adaptation. Nous constatons bien depuis déjà quelques décennies que nous nous adaptons au numérique, cela ne signifiant pas que c’est facile pour tous, ni sans risques ou sans pertes, ne serait-ce que d’un sentiment de sécurité.


— Le livre et le papier ont, pendant des siècles, véhiculé le savoir, la mémoire et la culture. Comment le numérique, en seulement quelques dizaines d’années, a-t-il bouleversé la suprématie du livre, du support papier ? Comment être sûr qu’il soit capable de remplacer un support/un objet aussi historiquement ancré dans nos civilisations ?

Nous ne pouvons être sûrs de rien. Mais un livre imprimé est un objet clos sur lui-même et statique, tandis qu’un livre numérisé permet une plasticité d’affichage et d’accès, des recherches internes…
Par rapport au support papier il faut plutôt considérer le numérique comme la possibilité d’une hyper bibliothèque potentiellement accessible à tous en permanence, que comme un simple concurrent aux livres qui serait en compétition en termes de victoire ou d’échec.
Je crois que de tous temps l’essentiel de la transmission s’est effectuée bien plus par la chaîne du vivant, par une continuité génétique et spirituelle, que par des héritages matériels biodégradables dans le temps. Les livres imprimés devraient connaître le sort des rouleaux de papyrus et les tablettes numériques le sort des tablettes d’argile. Cela dit il reste deux aspects à prendre en compte : d’une part, le numérique n’est absolument pas de l’immatériel (il y a toujours une réalité physique de serveurs informatiques et de data centers), d’autre part, quand des archéologues retrouvent une tablette d’argile ils voient à sa surface des inscriptions à décoder, un archéologue du futur quand il retrouvera une tablette tactile il ne verra... rien.


— Le texte numérique a la capacité de se métamorphoser, de se transformer, d’interagir. A l’inverse du texte sur papier, il est en constante évolution. Avec la circulation massive de l’information, de la communication, le "règne de l’accès", mais aussi les solutions de contrôle, de tri, doit-on se méfier du texte numérique (fake news, falsification, perte de documents) ?

Oui, nous devons toujours nous méfier. Mais aussi avoir conscience que les erreurs sont plus facilement et rapidement détectables et corrigeables que dans le passé et que le travail collaboratif et les échanges contribuent à la validation des informations publiées. Énormément de mensonges et de propagande furent imprimés sur papier et véhiculés par des livres au cours des siècles passés.
Comme nous ne pouvons pas plus revenir à un avant le numérique qu’à un avant le chemin de fer, ce qu’il faut c’est nous adapter. En l’occurrence il nous faut détecter et lutter contre l’illectronisme, et faire en sorte que les enseignants et les bibliothécaires puissent développer une véritable littératie numérique auprès de la population.
A terme des développements de la technologie blockchain devraient permettre un meilleur contrôle de la fiabilité et de l’intégrité des contenus et de l’authentification de leurs sources.

— En constatant les avantages du livre électronique (accessibilité, maniabilité), est-il raisonnable d’imaginer la fin du livre papier dans les décennies à venir ?

Ces avantages sont à ce jour loin d’être des réalités. Mais c’est en effet en termes de décennies qu’il faut penser. Pour l’heure les enfants en âge de faire leur apprentissage de la lecture et de l’écriture le font encore majoritairement sur du papier, même si les apprentissages sur supports numériques se développent. Nous devons envisager ce changement sur le temps long de la chronologie des successions de générations et des politiques gouvernementales d’éducation soumises à des contraintes économiques fortes. De plus il peut toujours y avoir de l’imprévu : le récent confinement a révélé les difficultés et les limites de l’enseignement à distance et provoquera peut-être une accélération de la littératie numérique au sein de l’éducation nationale.

— Pensez-vous que l’avenir du livre soit lié à celui du papier ? En mettant en lumière ses lacunes et ses limites, le numérique peut-il aider le papier/le livre papier à se réinventer ? Une résistance du papier est-elle possible ?

L’avenir de l’objet livre en tant que dispositif de lecture est probablement lié oui à l’avenir du papier. Comme l’argile était lié aux tablettes d’argile et le papyrus aux rouleaux.
Mais le support papier, en tant que matière première, évolue toujours et il est l’objet de développements technologiques intéressants. Je pense notamment aux travaux conduits au sein de l’INP-Pagora de Grenoble par exemple sur les encres conductrices et l’électronique imprimée. A terme nous devrions évoluer vers des interfaces hybrides mixant ce que nous distinguons aujourd’hui comme étant du papier, et, les écrans (écrans flexibles...).
Par ailleurs d’autres technologies d’affichage de textes sont également l’objet de recherches, comme l’encre et le papier électroniques déjà exploités dans ce que nous appelons "liseuses", ou encore à partir du graphène.
Pour ce qui est d’une possible résistance du papier cela fait déjà quelques années que les acteurs de la filière des industries graphiques se sont organisés sous l’impulsion de leurs représentations syndicales professionnelles, entre autres l’UNIC (Union Nationale de l'Imprimerie et de la Communication) avec notamment Culture Papier qui mène un important travail de lobbying. La filière graphique (papeterie, imprimerie, diffusion et distribution…) représente des centaines de milliers d’emplois. Le SNE (Syndicat National de l’Édition) est également très actif. Enfin, pour conclure positivement, des éditeurs innovants travaillent à rapprocher l’univers du papier et l’univers numérique... 

Et vous, qu'en pensez-vous ?

lundi 21 décembre 2020

Rendez-vous en 2021 pour le Livre et la Lecture

2021 sera une année de challenges !
Pour préparer votre programmation autour des évolutions du livre, de ses supports et des pratiques de lecture, je vous propose, en présentiel ou à distance, dans le cyberespace ou bien tout simplement avec un logiciel courant de visioconférences, sept conférences exclusives ouvrant le débat, toutes rigoureusement argumentées et sous le signe de la découverte...
 
Cliquez simplement sur les liens ci-dessous pour accéder à la fiche de présentation de la conférence concernée : 

Le catalogue général est librement téléchargeable en suivant ce lien : catalogue PDF... 

Versant formations : je vous propose une approche pragmatique d'anticipation et d'exploration du futur centrée sur le secteur des arts et de la culture avec une formation au Design Fiction...
Je vous propose également un parcours adaptable à tous les cursus dédiés aux futurs professionnels des métiers du livre et de l'édition, une approche pratique visant l'efficacité à court terme...

@ votre écoute...

mardi 17 novembre 2020

Le confinement ne durera pas, et même si...

Le confinement ne durera pas, mais même s'il se prolongeait pour longtemps encore ne sommes-nous pas en train d'entendre clamer partout à longueur de journées que les livres et la lecture seraient essentiels, voire qu'ils seraient comme par magie devenus vitaux ! 

Au-delà des enjeux économiques et des discours convenus je vous propose, à distance dans le cyberespace ou bien tout simplement avec un logiciel courant de visioconférences, ou alors pour anticiper l'après et être prêt au déconfinement dès le moment venu, sept conférences exclusives, toutes rigoureusement argumentées, et sous le signe de la découverte pour transformer en fenêtres les miroirs de nos lectures...
Cliquez simplement sur les liens ci-dessous pour accéder à la fiche de présentation de la conférence concernée : 

Le catalogue général est librement téléchargeable en suivant ce lien : catalogue PDF...
@ votre écoute...

mardi 27 octobre 2020

De la gouvernance du marché du livre

J'ai répondu à trois questions de Pierre Berger pour son Wiki de la Gouvernance. Une bonne occasion de saluer ce travail mais aussi celui de la Ligue des auteurs professionnels, de regretter les atteintes continues aux droits légitimes des lectrices et des lecteurs face à la nouvelle donne du numérique et de ses immenses potentialités, et enfin d'en appeler une nouvelle fois à l'espoir qu'une Nouvelle République des Lettres puisse un jour émerger des Digital Humanities.  

Lorenzo Soccavo dans le Wiki de la gouvernance
Cliquez ici pour accéder gratuitement à l'ensemble de l'entretien

vendredi 16 octobre 2020

Métiers du Livre & Journalisme prospectif

Je propose une formation originale au journalisme prospectif dédiée à l'ensemble des acteurs de l'interprofession du livre au sens large, sous la forme d'un atelier alliant sensibilisation aux outils de la prospective et écriture créative. C'est une démarche proactive pour anticiper les réponses face aux mutations en cours et aux incertitudes de l'avenir. 

 Télécharger le document de présentation [PDF]

Formation Prospective pour Interprofession du Livre et de la Lecture
N'hésitez pas à me contacter pour toutes demandes d'informations...

mardi 13 octobre 2020

Trois chatons pour tout vous expliquer du futur du livre !

Trois chatons pour tout vous expliquer du futur du livre !
Faut-il absolument des chatons pour communiquer efficacement, même au sujet du futur des livres et des pratiques de lecture ?

Puisque cela semble le cas il faudra en l’occurrence trois chatons ! 

Un pour chacune des voies que j'explore pour vous en complément à mon activité de chercheur en prospective et en mythanalyse des dispositifs et des pratiques de lecture et qui sont : 

1 - Une offre de formations à la carte pour les futurs professionnels du livre dans une perspective visant à l'efficacité à court terme [ + d'infos ici et/ou me contacter directement ]  

2 - Une offre de conférences exclusives, sur des thématiques qui ne sont généralement pas abordées ailleurs, centrées sur la lecture et ses pratiques, et notamment sur les enjeux essentiels de la lecture de fictions littéraires [ + d'infos ici et/ou me contacter directement ]

3 - Une offre dédiée d'accompagnement à l'innovation, déclinée en trois niveaux aux contenus optionnels [ + d'infos ici et/ou me contacter directement ]

@+++ 

vendredi 9 octobre 2020

Anticiper les mutations du livre et de la lecture

Le futur ne doit pas rester illisible
Le futur du marché du livre, l'évolution des comportements des lectrices et des lecteurs et de nos rapports à la fiction, sont de plus en plus illisibles.

A partir de mon expérience de plus d’une vingtaine d’années de la veille stratégique dédiée à la prospective des dispositifs et des pratiques de lecture je suis armé pour sensibiliser les professionnels de demain aux futurs possibles des métiers de l’édition imprimée et numérique.

Je développe une approche stratégique spécifique en trois phases et spécialement dédiée aux futurs professionnels, soit condensée dans un format de conférence unique suivie d'échanges, soit développée sous la forme d'heures de cours plus traditionnels, mais adaptés aux structures qui m'accueillent.
C'est une démarche pratique visant à l'efficacité à court terme : il ne s'agit pas de théoriser, mais, de donner à chacun des informations opérationnelles pour pouvoir s'organiser et développer sa propre méthodologie d'approche du futur.

Les trois phases sont :

1 – Décrypter
Intensifier son discernement critique pour voir au-delà des tendances lourdes et des effets de mode passagers pour organiser sa propre veille stratégique et y distinguer les signaux faibles, évaluer leurs possibles développements...

2 – Anticiper
Repérer l’ensemble des acteurs en jeu, détecter les nouveaux entrants et évaluer l'influence des groupes de pression à l’action.

3 – Participer
Préparer sa place et trouver de futurs partenaires. Repérer les start-ups et les incubateurs explorant les nouvelles formes de médiation, de médiatisation et de commercialisation des livres, les nouveaux formats de narration et anticipant les évolutions à venir.

Le futur du livre ne doit pas rester illisible aux futurs professionnels de l'édition !

samedi 3 octobre 2020

Des lectures post-confinement

J'ai profité du confinement pour mettre au point un catalogue de conférences autour des enjeux essentiels de la lecture de fictions littéraires et de telle sorte que tout cela reste évolutif en fonction de mon travail de veille et de l'avancée de mes travaux.
L'idée est de présenter dans les grandes lignes une offre de sept conférences sur des thématiques qui ne sont pas abordées ailleurs, autour de la lecture et de ses pratiques.

Chaque conférence peut être exposée seule, ou bien les sept (ou plusieurs d'entre elles) peuvent faire l'objet d'un cycle (par exemple mensuel) dans l'ordre le plus adéquat et chacune adaptée dans la perspective la plus pertinente par rapport au contexte et aux publics. Tout est potentiellement adaptable en fonction de l'auditoire.

Seriez-vous éventuellement intéressés dans le cadre de votre programmation ? Si oui, contactez-moi vite : je suis à votre écoute, notamment pour m'adapter à votre budget et vous adresser sans aucun engagement de votre part, d'abord le catalogue, puis plus tard un devis détaillé et personnalisé.