Ce serait un concept forgé pour nous libérer de l'imaginaire apocalyptique et du flux des récits dystopiques.
Le Bibliocène est pour moi, depuis quelques années maintenant, une proposition pour interroger et repenser en commun la double métaphore du monde comme livre (à lire, à interpréter, à écrire aussi...), et, des livres comme mondes possibles (à imaginer, à anticiper, à construire ensemble...)
Le Bibliocène se veut ainsi un espace virtuel d'échanges et de rencontres pour débattre tous ensemble de la liberté d'esprit et de l'émancipation des lectrices et des lecteurs.
Au-delà la question importante des nouveaux droits des lectrices et des lecteurs face à la nouvelle donne de l'édition numérique et des intelligences artificielles, c'est la possibilité d'un autre point de vue sur notre rapport au futur.
Un point de vue de lectrices et de lecteurs habitués, par la pratique de leurs lectures de fictions littéraires, à voyager virtuellement dans d'autres mondes, à entraîner leur fictionaute à expérimenter autrement son rapport au réel.
Au sein de notre espèce animale il y a une transmission génétique, mais il y a également une transmission sémiotique, c'est-à-dire qui relève des signes et de leurs significations, et qui passe par le langage, lequel est la matrice de notre perception du monde, à la fois ce par quoi nous communiquons entre nous, et ce avec quoi nous pensons, et par le truchement duquel nous avons deux modalités d’expression : l’oral et l’écrit, et deux points de vue pour en rendre compte : le récit évolutionniste, et, le récit créationniste.
Mais quelles lectures en faisons-nous ?
Ce sont là les principales raisons pour lesquelles l'idée d'un Bibliocène est toujours présente dans chacune de mes conférences et autres interventions.
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