Extraits
" - Où en est l'édition numérique en France ?
L.S. : [...] Derrière ces chiffres il faut considérer que la situation évolue rapidement et que le réseau de distribution est en train de basculer en faveur du livre numérique. En France précisément, l’offre de nouveaux dispositifs de lecture se développe et à des prix de plus en plus attractifs. Pour Noël 2011 quinze « e-readers » sont proposés à moins de 150 euros, dont certains en grandes surfaces, comme le Kobo by Fnac, la nouvelle tablette de lecture proposée par la Fnac. Le catalogue de titres francophones disponibles est de plus en plus étendu et intègre les nouveautés. De plus, l’augmentation annoncée par le gouvernement le 07 novembre 2011 d’une augmentation de 5,5 à 7% de la TVA sur le livre imprimé, devrait être défavorable à ce dernier. Nous pouvons donc nous attendre à un développement accéléré de l’édition numérique, reste à savoir dans quelles conditions…
- Quelle est la plus-value de ce type d’édition ?
Je définis les éditeurs « pure-players » comme : des entrepreneurs qui publient des livres exclusivement dans des formats numériques à destination des nouveaux dispositifs de lecture. Cette forme d’édition s’inscrit pleinement dans le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique que nous vivons. Elle répond aux évolutions des pratiques et des usages des lecteurs. Notamment avec le web, nous nous sommes tous habitués ces dernières années à de nouvelles pratiques de lecture : une lecture plus fragmentaire et multimédia, sociale, et de plus en plus souvent connectée. Le seul fait que l’imprimé ne soit pas directement hypertextuel est devenu un handicap. Aujourd’hui, nous le voyons bien avec la presse écrite, l’imprimé ne peut plus suivre le rythme de nos usages, ne peut plus satisfaire les attentes des mobinautes de plus en plus nombreux.
- Est-il possible qu’il n’y ait bientôt plus que des éditeurs pure-players ?
Bientôt, non. Mais un jour, oui. Si nous osons un parallèle avec le passage de l’édition manuscrite à l’édition imprimée, la période des incunables a duré 51 ans. [...] Raisonnablement nous pouvons penser qu’édition imprimée et édition numérique vont coexister au moins durant la première moitié de ce 21e siècle."
Bonjour
RépondreSupprimerLe papier va peut-être devenir hypertextuel. Avez-vous entendu parler de SmartPaper ? Si les promesses de cette application sont au rendez-vous, la dualité qui s'est installêe entre numêrique et papier devra être réfléchie sous un angle nouveau. Aussi bien le papier devra retrouver sa "noblesse", aussi bien le numérique n'est gage de rien de particulier pour ce qui est de la vertu du texte. Je précise être utilisateur quotidien de l'écran et ne pas sourciller à l'idée de lire sur une iPad, mais l'objet livre ne me déplaît pas pour autant. Je refuse l'idée de les deux voix que sont numérique et papier puissent - voire doivent - être antagonistes. À mon avis, ceux qui ont pris cette fracture comme parangon de leur réflexion rendent le débat étroit. Ce matin-même, j'ai souhaité faire un cadeau à ma fille qui vient de réussir un concours, lequel est pour elle une étape. J'ai choisi un ouvrage discret, au contenu, au titre et à l'illustration, qui, tous ensemble, composent le message d'un père. Disposerait-elle d'une liseuse que je ne lui offrirais pas un ePub dans ce cas précis.
Cordialement,
Serge Meunier
@ Serge,
RépondreSupprimerBonjour et merci pour votre commentaire.
Oui je suis plutôt en accord avec vous, dans le sens où je pense qu'il faut bien distinguer l'évolution des écrans, de celle du papier (je pense au papiel, papier électronique de type e-ink/e-paper)...
Par ailleurs, pendant une certaine période de transition, papier et papiel vont coexister.
Il m'arrive d'ailleurs parfois de donner des conférences sur ce thème précis des passerelles et des complémentarités print/digital.
Cela dit, je pense que nous allons vers des dispositifs de lecture à unique page réinscritptible.
Et comme nous sommes un jour passés du rouleau au codex, nous passerons du codex à de nouveaux dispositifs de lecture. Et comme nous sommes passés plus tard du parchemin au papier, nous passerons du papier au papiel.
Ce n'est pas que je le souhaite personnellement, mais c'est que l'évolution du livre et de la lecture s'inscrit sur ce chemin je pense (et je constate).
Je suis sinon, je l'ai exprimé plusieurs fois sur ce blog même, pour que ceux du papier et ceux du papiel se rapprochent et travaillent de concert en bonne intelligence à l'évolution du livre (mais malheureusement le réalisme économique et le travail des lobbies ne favorisent guère ce genre d'approches ;-(
Bien cordialement,
L.S.
Lorenzo
RépondreSupprimerJe vous lis avec plaisir et je note votre ouverture d'esprit. Que la crise puisse imposer une loi, c'est possible ; je demeure toutefois sceptique sur deux des promesses du numérique : le prix et la créativité.
Ce mode de distribution du texte - qui repose sur le fait que le fichier n'est plus imprimé, mais, sous réserve d'un travail de l'ePub, passe à l'écran plutôt que sous presse et via la distribution -, ce mode n'est pas à maturité. S'il était généralisé, il y aurait probablement un nivellement par le haut de par le fait que des professionnels ont besoin de vivre. Quant à postuler que la créativité ne peut qu'être là, c'est le syndrome de… Gavroche ?..
Serge Meunier
I understand French but I am not able to write well in your language. I think that printed writting can't follow the rhythm of our uses and I believe it is necessary to observe the changes in our reading uses.
RépondreSupprimerA new kind of writing may emerge by means of the development of the hypertextual features.
Another ponint: do you think texts written for paper, stone, etc -for a secuential reading- should be adapted to hypertext?
Thank you for your comment. I agree with you. Other kinds("genres") of writings go appear ("materialize"), better adapted to the new supports(media) me think ;-)
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