Jean d'Ormesson déclarait au dernier Salon du livre de Paris : "Un jour, le roman va disparaître, comme l'ode ou les tragédies ont disparu. On sent d'ailleurs un essoufflement du roman, il est en train de passer la main..." (Source). Mais à quoi, dis-je ? ;-)
Chaque support génère ses pratiques d'écriture, qui engendrent à leur tour des genres, induisent des lectures, auxquelles sont prédestinés certains lectorats.
Il serait intéressant d'avoir un éclairage historique sur cette question de l'influence des supports sur les genres littéraires, l'émergence, la promotion, ou le déclin d'un genre. (Si des historiens me lisent ?)
Distinguer tendances de fond et épiphénomènes...
Avec le passage de l'édition imprimée à l'édition numérique il se pourrait bien que nous assistions au cours du siècle, d'une part, à la disparition de certains genres (lesquels selon vous ?), et, d'autre part, à l'émergence de nouveaux genres (même question !).
Que pourrions-nous distinguer, pour l'instant, qui pourrait contenir en germes un ou des nouveaux genres ?
Les fan fictions ? (Lire "Le nouvel élan de la fan fiction")
Les blogs fictifs ? (Lire "Le blog fictif : mystification ou nouveau genre littéraire ?")
Le work in progress ? (Lire "Avant ou après le roman, son « Journal ».")
Les expériences de lectures transmédia immersives ? (Lire "Après la lecture sociale la lecture immersive")
Quoi d'autre ?
L'univers des jeux vidéo (que je connais peu) serait-il un laboratoire de nouvelles formes de narrations ?
Qu'en pensez-vous ?
Le blog fictif ne me parait pas un genre nouveau. Simplement, avant que le support existe, ce style de narration prenait la forme d'un journal intime ou d'un échange de correspondances ;)
RépondreSupprimerSinon, plus globalement, je pense qu'il est toujours très délicat de tenter de définir des genres, donc encore plus délicat de prétendre en trouver de nouveaux...
D'Ormesson, un homme charmeur et charmant, est le prototype du franco-français qui croie que le roman est une spécialité française. Oui, il y aura d'autres pratiques d'écriture, il y en a déjà beaucoup. Au départ il peut y avoir un texte, une HISTOIRE, puis des photos, des vidéos, des chansons, des langues différentes, des jeux de pistes, des wikis, tout dans le même "livre". Et surtout, des work in progress, l'écrivain-chanteur- photographe- farceur et joueur produisant une versiion 1.0, 1.1, 2.0 , 3.0. FIN DU TEXTE À JAMAIS FINI. Déviations.Perversions. Mystifications. On va s'amuser.
RépondreSupprimerPour ce qui est des jeux vidéos, on fait appel à des scénaristes plus ou moins connus.
RépondreSupprimerEn fonction du style de jeu, le travail fourni peut être titanesque (le jeu de rôle en particulier, qui compte "une durée de vie" de cinquante heures de jeu minimum. La moyenne d'un jeu standard étant de dix heures)
Je dérive, mais on fait aussi appel à des compositeurs et artistes connus, je pense à Zimmer, Clutch, Massive attack et bien d'autres.
Des mags, des guides sont édités pour aider le joueur à avancer dans son jeu, des bandes dessinées et romans sont édités sur les "best-seller" du jeu vidéo (Assassin's Creed, Gears of War, Resident Evil et j'en passe...) Ces ouvrages retracent le scénario du jeu, ou suit la même trame. Certains jeux ont une profondeur scénaristique aussi impressionnante que les ouvrages de Tolkien ou les films de Georges Lucas (Mass Effects, Final Fantasy, The Elder Scroll)
Enfin bref, le monde du jeu vidéo est un véritable laboratoire de créativité narrative.
De nouvelles formes ? Peut être, si l'évolution technologique le permet !
@ Thomas : merci pour cet éclairage :-)
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