Nous sortons des e-incunables !
La liste de 184 éditeurs numériques francophones en date du 11 juin 2017 est passée à 145 au 1er janvier 2018, soit une chute de 39, et précisément : 104 éditeurs (au lieu de 143) et 41 prestataires.
Les maisons d'édition numérique disparues passent ainsi de 25 à 65.
Quelles conclusions provisoires en tirer ?
D'abord : rien de grave, il nous faut relativiser, tout d'abord parce que certains acteurs ne se manifestent pas auprès de moi ou ne sont pas suffisamment visibles pour que je les repère.
Cependant, quelques remarques intéressantes peuvent être faites je pense :
- Depuis 2011, année où j'ai lancé cette liste, c'est la première fois, durant le second semestre 2017, où le nombre d'éditeur numérique francophone décroit.
- Cette actualisation de janvier 2018 montre que le "mouvement" se recentrerait sur la France métropolitaine et le Québec (la plupart des autres initiatives francophones ne répondent plus présent apparemment).
- Les sous-capacités techniques du marché des applications ne sont pas adaptées à la plasticité de la lecture de fictions littéraires et à l'imagerie mentale naturelle des lectrices et des lecteurs, excepté peut-être pour le livre jeunesse qui est le secteur de l'édition numérique le plus créatif et celui qui résiste le mieux.
Une explication ?
Je ne pense pas que l'explication soit unique et simple. D'une part, de plus en plus d'éditeurs « traditionnels » (imprimé) produisent des versions numériques (.epub) de leurs titres, d'autre part, de plus en plus de studios de production transmédia et VR (réalité virtuelle) ou RA (réalité augmentée) sous différentes appellations explorent de nouvelles formes de narrations littéraires. Par ailleurs, et là aussi pour de multiples raisons, l'interprofession et les médias poussent au développement du livre-audio.
Des questions...
- Je me pose cependant quelques questions, oui, autour desquelles je travaille et auxquelles, à bien y réfléchir, les réponses dessineraient peut-être les limites du marché du livre pour les prochaines années :
- Comment a posteriori rendre compte de ce qui pourrait apparaitre comme un sous-développement volontaire des potentialités des dispositifs à base d'encre et de papier électroniques (liseuses) ?
- Comment faire la part des choses entre, l'évolution de tendances générationnelles de fond des lectorats (d'une part, des générations qui restent attachées au support papier, et, d'autre part, des générations smartphones), et, en arrière-fond, l'important travail des lobbies, l'influence de leur communication, des enquêtes d'opinion et des campagnes de presse qu'ils organisent ?
- L'édition numérique est-elle déjà du passé ? N'aura-t-elle finalement été que l'équivalent des incunables, les premiers livres imprimés entre 1450 et 1501 qui reprenaient encore en grande partie les codes des ouvrages manuscrits, et faudrait-il maintenant, au-delà du marché du livre imprimé, chercher les nouvelles aventures éditoriales du côté des nouvelles formes de narration, le transmédia et la réalité virtuelle et, au-delà de Youtube (succès des booktubeuses...) chercher de nouvelles formes de médiation dans le web immersif et conversationnel ?
Pour des étudiant-e-s des différentes filières du livre et de la médiation culturelle et numérique en général, il pourrait être pertinent et instructif je pense de reprendre l'historique de cette liste, de contacter les différents éditeurs pure-players concernés afin de les interroger sur le parcours et le sort de leur projet.
De mon côté je reste ouvert à... tous projets !
La liste de 184 éditeurs numériques francophones en date du 11 juin 2017 est passée à 145 au 1er janvier 2018, soit une chute de 39, et précisément : 104 éditeurs (au lieu de 143) et 41 prestataires.
Les maisons d'édition numérique disparues passent ainsi de 25 à 65.
Quelles conclusions provisoires en tirer ?
D'abord : rien de grave, il nous faut relativiser, tout d'abord parce que certains acteurs ne se manifestent pas auprès de moi ou ne sont pas suffisamment visibles pour que je les repère.
Cependant, quelques remarques intéressantes peuvent être faites je pense :
- Depuis 2011, année où j'ai lancé cette liste, c'est la première fois, durant le second semestre 2017, où le nombre d'éditeur numérique francophone décroit.
- Cette actualisation de janvier 2018 montre que le "mouvement" se recentrerait sur la France métropolitaine et le Québec (la plupart des autres initiatives francophones ne répondent plus présent apparemment).
- Les sous-capacités techniques du marché des applications ne sont pas adaptées à la plasticité de la lecture de fictions littéraires et à l'imagerie mentale naturelle des lectrices et des lecteurs, excepté peut-être pour le livre jeunesse qui est le secteur de l'édition numérique le plus créatif et celui qui résiste le mieux.
Une explication ?
Je ne pense pas que l'explication soit unique et simple. D'une part, de plus en plus d'éditeurs « traditionnels » (imprimé) produisent des versions numériques (.epub) de leurs titres, d'autre part, de plus en plus de studios de production transmédia et VR (réalité virtuelle) ou RA (réalité augmentée) sous différentes appellations explorent de nouvelles formes de narrations littéraires. Par ailleurs, et là aussi pour de multiples raisons, l'interprofession et les médias poussent au développement du livre-audio.
Des questions...
- Je me pose cependant quelques questions, oui, autour desquelles je travaille et auxquelles, à bien y réfléchir, les réponses dessineraient peut-être les limites du marché du livre pour les prochaines années :
- Comment a posteriori rendre compte de ce qui pourrait apparaitre comme un sous-développement volontaire des potentialités des dispositifs à base d'encre et de papier électroniques (liseuses) ?
- Comment faire la part des choses entre, l'évolution de tendances générationnelles de fond des lectorats (d'une part, des générations qui restent attachées au support papier, et, d'autre part, des générations smartphones), et, en arrière-fond, l'important travail des lobbies, l'influence de leur communication, des enquêtes d'opinion et des campagnes de presse qu'ils organisent ?
- L'édition numérique est-elle déjà du passé ? N'aura-t-elle finalement été que l'équivalent des incunables, les premiers livres imprimés entre 1450 et 1501 qui reprenaient encore en grande partie les codes des ouvrages manuscrits, et faudrait-il maintenant, au-delà du marché du livre imprimé, chercher les nouvelles aventures éditoriales du côté des nouvelles formes de narration, le transmédia et la réalité virtuelle et, au-delà de Youtube (succès des booktubeuses...) chercher de nouvelles formes de médiation dans le web immersif et conversationnel ?
Pour des étudiant-e-s des différentes filières du livre et de la médiation culturelle et numérique en général, il pourrait être pertinent et instructif je pense de reprendre l'historique de cette liste, de contacter les différents éditeurs pure-players concernés afin de les interroger sur le parcours et le sort de leur projet.
De mon côté je reste ouvert à... tous projets !
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