dimanche 5 mai 2019

Urgence de la Fiction

Le Cube, Centre de Création Numérique, publie dans L'URGENCE DE L'ART le numéro 15 de sa revue mon texte : L'URGENCE DE LA LITTÉRATURE, sous-titré : Vers un manifeste pour l’émancipation des lectrices et des lecteurs.

Cela fait maintenant plusieurs années que je m'efforce d'expliquer que la force de traction qu'exercent les fictions littéraires sur leurs lectrices et leurs lecteurs n'est pas anodine, et que si le vocable de distraction s'y applique parfaitement, il faut bien y entendre dis-traction, l'effet d'une traction qui nous tire vers.
En apparence seulement en phase avec le discours dominant qui invite à s'adonner passivement aux contenus addictifs, à la séduction d'improbables mondes imaginaires et à l'identification empathique à des personnages fictionnels, je me positionne dans la défiance vis-à-vis des artifices du langage et suis de plus en plus persuadé que nous pourrions, que nous devrions, nous adonner à une lecture davantage lucide.

Alors que j'ai ces jours-ci le plaisir de me rapprocher de la Société internationale de recherches sur la fiction et la fictionnalité, mon texte se veut un appel à l’élaboration d'un manifeste pour l'émancipation des lectrices et des lecteurs.
Je suis à l'écoute de quiconque voudrait réfléchir à la rédaction et à la diffusion d'un tel Manifeste pour nous assister dans la prise de conscience de ce que nous projetons de nous dans les mondes imaginaires des fictions littéraires.
 
Urgence-de-la-litterature_Lorenzo_Soccavo
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Extrait
" Le récit s’est approché comme un flot. Comme une montée de lait. Ce qu’à la croisée de la paléontologie et de la linguistique des spécialistes appellent "l’acquisition du signal découplé", le fait pour les hominidés de pouvoir évoquer ce qui n’était pas ou plus à portée de leurs regards, ce qu’ils ne pouvaient désigner du doigt ou d’un mouvement de tête, a été l’instant déclencheur [...]
Mais à sa folie du récit, notre espèce animale doit conjuguer un art de la lecture. À mon sens il ne peut s’exercer que si nous parvenons à « ralentir l’arrivée de l’image » (j’emprunte l’expression à Sophie Calle)... "
 

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