Coronavirus - Domaine public - Source |
Des films sur la propagation planétaire de dangereux virus s’entremêlent avec une épidémie de Coronavirus (voir photo) laquelle, par la puissance de son seul nom, a des effets désastreux sur la vente des bières Corona, tandis que les ventes de La Peste d'Albert Camus augmentent, comme avaient augmenté avant celles de Paris est une fête d'Ernest Hemingway après les attentats terroristes de fin 2015 à Paris, et en avril 2019 celles de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo après l’incendie de la cathédrale.
Mais la peste chez Camus est un masque du nazisme et Paris est une fête d'Ernest Hemingway est davantage un récit sur ses années de bohème, voire de galère que sur des années de fêtes. Paris est une fête n'est d'ailleurs pas le titre original du livre, traduit et posthume. Le véritable livre de la fête chez Hemingway est bien plutôt Le soleil se lève aussi.
De tels engouements publics se fondent donc bien davantage sur l'émotion que sur la raison. D'autre part, la membrane qui séparerait la fiction de la réalité semble poreuse à plus d'un titre (sic). Récemment un film expose un chantage à la sextape alors qu'une "affaire Benjamin Griveaux" se répand dans les médias. Hasard sans doute.
S'il y a indéniablement des collisions il y a aussi parfois des collusions.
Cette situation pose plusieurs questions au premier rang desquelles la suivante : assistons-nous véritablement à un phénomène de fictionnalisation du réel, ou bien n'est-ce là qu'une illusion, une impression que les humains auraient ou pourraient avoir à toute époque ?
L'hyperconnexion permanente pour un nombre croissant d'individus et le rôle de plus en plus controversé des réseaux sociaux et des hashtags ont certainement un effet amplificateur.
Le réel est-il contaminé par la fiction ?
Si oui, l'évolution de l'épidémie est-elle sous contrôle ?
Dans une récente Tribune dans Livres Hebdo je pointais le statut de réalité auquel peut accéder un glissement dans la fiction, en référence à l'ouvrage Le Consentement de Vanessa Springora et à "l'affaire Matzneff", après avoir ici même essayé peu avant d'apporter un éclairage sur ce conflit apparent [Réalité vs Fiction] par le biais de "l'affaire Epstein" et les romans de Vladimir Nabokov.
C'est dans ce contexte que récemment le site d'information parodique Le Gorafi, dont certaines informations fictionnelles ont été et sont encore parfois prises comme véridiques, tant par des internautes que, plus rarement il est vrai, par d'autres médias, a publié de façon rapprochée deux informations factices surprenantes : la première sur la possibilité de métalepses, le passage d'un monde à un autre, la seconde sur une possible communication entre personnes (en l’occurrence des joueurs de jeux vidéo) et personnages (NPC, non-player character).
Je pense en effet que nous devrions être davantage vigilants au phénomène de double surexposition qui semble bien s'amplifier : une surexposition de la réalité à la fiction, et, une surexposition de la fiction à la réalité.
(Que se passe-t-il au niveau de la membrane qui les séparerait ?)
Et vous, qu'en pensez-vous ?
Mais la peste chez Camus est un masque du nazisme et Paris est une fête d'Ernest Hemingway est davantage un récit sur ses années de bohème, voire de galère que sur des années de fêtes. Paris est une fête n'est d'ailleurs pas le titre original du livre, traduit et posthume. Le véritable livre de la fête chez Hemingway est bien plutôt Le soleil se lève aussi.
De tels engouements publics se fondent donc bien davantage sur l'émotion que sur la raison. D'autre part, la membrane qui séparerait la fiction de la réalité semble poreuse à plus d'un titre (sic). Récemment un film expose un chantage à la sextape alors qu'une "affaire Benjamin Griveaux" se répand dans les médias. Hasard sans doute.
S'il y a indéniablement des collisions il y a aussi parfois des collusions.
Cette situation pose plusieurs questions au premier rang desquelles la suivante : assistons-nous véritablement à un phénomène de fictionnalisation du réel, ou bien n'est-ce là qu'une illusion, une impression que les humains auraient ou pourraient avoir à toute époque ?
L'hyperconnexion permanente pour un nombre croissant d'individus et le rôle de plus en plus controversé des réseaux sociaux et des hashtags ont certainement un effet amplificateur.
Le réel est-il contaminé par la fiction ?
Si oui, l'évolution de l'épidémie est-elle sous contrôle ?
Dans une récente Tribune dans Livres Hebdo je pointais le statut de réalité auquel peut accéder un glissement dans la fiction, en référence à l'ouvrage Le Consentement de Vanessa Springora et à "l'affaire Matzneff", après avoir ici même essayé peu avant d'apporter un éclairage sur ce conflit apparent [Réalité vs Fiction] par le biais de "l'affaire Epstein" et les romans de Vladimir Nabokov.
L'article dans Le Gorafi |
L'article dans Le Gorafi |
Cette actualité et ces affaires, ces choix révélateurs, symptomatiques, d'une publication parodique, entrent en résonance avec deux de mes récents programmes de conférences :
Je pense en effet que nous devrions être davantage vigilants au phénomène de double surexposition qui semble bien s'amplifier : une surexposition de la réalité à la fiction, et, une surexposition de la fiction à la réalité.
(Que se passe-t-il au niveau de la membrane qui les séparerait ?)
Et vous, qu'en pensez-vous ?
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