mercredi 31 mars 2010

Plan gouvernemental pour la lecture

Hier, 30 mars 2010, Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication, a présenté 14 propositions pour le développement de la lecture :
« Les 14 propositions pour le développement de la lecture.
1. Un nouveau projet pour la bibliothèque publique d'information (Bpi) pour en faire un établissement pilote et innovant en matière de lecture publique
2. Développer l’action de la Bibliothèque nationale de France en direction des populations éloignées de la lecture
3. Etendre les horaires d’ouverture pour les 50 bibliothèques municipales les plus importantes
4 à 7. Proposer aux collectivités territoriales un contrat numérique pour les bibliothèques décliné en 4 volets
8. Lutter contre les inégalités territoriales d'accès au livre et à la lecture par la création de « contrats Territoires-lecture »
9. Soutenir et accompagner les associations qui travaillent au développement de la lecture chez les jeunes et auprès des populations éloignées de la lecture
10. Une nouvelle fête du livre à l’impact populaire accru : A vous de lire !
11. Familiariser l’enfant avec la lecture dès le plus jeune âge : l’extension de l’opération « Premières Pages »
12. Développer et coordonner les services numériques des bibliothèques françaises dans le cadre d'un Schéma numérique des bibliothèques
13. Rénover les outils de connaissance de l'activité des bibliothèques publiques sur l’ensemble du territoire national pour une meilleure évaluation de leurs activités
14. Proposer aux collectivités territoriales un système d'information partagé pour l'observation des politiques du livre et de la lecture »
A noter la conclusion: « La dernière enquête sur les pratiques culturelles des Français, publiée à l’automne 2009 par le Département Études Prospectives et Statistiques du Ministère, a confirmé la lente érosion de la lecture dans son mode traditionnel. Inversement, elle confirme la montée de nouveaux usages de l'écrit. Les 14-25 ans forment une “génération des écrans” qui pourrait retrouver le chemin de la lecture par l'intermédiaire des technologies numériques. »

mardi 30 mars 2010

Pas de cannibales au Salon du livre de Paris

J’ai eu le plaisir hier soir de participer en direct et en public (selon l’expression consacrée) du Salon du livre de Paris, sur le plateau de Radio France, à l’émission de Julie Clarini et Brice Couturier : Du grain à moudre, sur le thème d’actualité : Le livre numérique va-t-il cannibaliser le livre papier ? en compagnie de l’écrivain Patrick Rambaud, d’Alban Cerisier (Attaché à la direction aux éditions Gallimard, en charge du développement numérique) et de Denis Zwirn (Co-fondateur et PDG de Numilog au sein du Groupe Hachette Livre).
D’intéressants échanges au cours de cette discussion, à écouter ou à réentendre sur :

samedi 27 mars 2010

Auprès de l'Association des Anciens de l'Ecole Estienne

J'ai eu le plaisir hier 26 mars 2010 d'assister comme invité à une réunion de l'Association des anciens de l'Ecole Estienne (École supérieure des arts et industries graphiques).
Présidée depuis quelques années par Eric Le Ray, par ailleurs Président fondateur de la société franco-québécoise EPCPartners (Papier électronique et Communication) qui organise le Forum e-PaperWorld, auquel j'aurai également le plaisir de participer les 06 et 07 mai prochains à la Cité des sciences et de l’industrie (Universcience) de Paris [Présentation en ligne], cette association, très active, travaille dans le sens que je préconise depuis un bon moment : l'information, la sensibilisation et la formation (initiale et continue) des professionnels des arts et industries graphiques. Main dans la main, celles et ceux du papier et celles et ceux du papiel :-)
Relire éventuellement mon récent billet : Le facteur humain en prospective du livre et de l'édition...

mercredi 24 mars 2010

Un Conseil du Livre orienté numérique

Le Conseil du Livre qui s’est tenu ce 22 mars courant, sous la présidence de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, a précisé plusieurs orientations stratégiques par rapport au numérique et à ses enjeux :
- Concernant le schéma numérique des bibliothèques : « Le Ministre […] a décidé la mise en place d'un groupe de travail sur les Bibliothèques numériques, [et] souhaite proposer aux collectivités un contrat numérique pour les médiathèques. »
- Concernant la numérisation des livres et le dossier Google : « Le Ministre de la culture et de la communication a proposé un accord aux auteurs et aux éditeurs pour la création d’une véritable offre numérique alternative à Google Livres […] Le ministre a ensuite rappelé l’importance de la maîtrise des contenus par les acteurs publics et privés, mais sans toutefois nier l'importance prise par Google dans l'univers numérique et l'intérêt d'un dialogue avec cette firme, ou avec d'autres, pour accroitre la visibilité des contenus culturels français sur la toile, dès lors qu'elles respecteraient le droit d'auteur et qu'elles offriraient des conditions satisfaisantes pour les pouvoirs publics. »
- Concernant le projet de plateforme numérique des libraires indépendants : « le Ministre a annoncé l'aide de l'État au projet de plateforme numérique sous la forme d'un prêt de 500000 € à taux zéro, via le Centre national du Livre. Ce futur site Internet marchand, qui ouvrira cette année, doit permettre aux libraires de prendre leur part au commerce en ligne de livres physiques, mais également d'être prêts, dès maintenant, à répondre à l'offre de livres numériques en plein essor. ».
- A noter également que : « la nécessité de réduire le taux de TVA sur le livre numérique a été réaffirmée par le Ministre et les membres du Conseil. ».

mardi 23 mars 2010

Paradigme de l'édition à la fin du siècle

C'est en recevant et en feuilletant le livre de Marin Dacos et Pierre Mounier : L'édition électronique, qui vient tout juste de sortir (éditions La Découverte - Collection Repères) et que je commenterai ici même dès que j'en aurai achevé la lecture (qui s'annonce passionnante :-) c'est  donc en recevant et en feuilletant ce livre de Marin Dacos et Pierre Mounier, que j'ai eu l'idée de cette nouvelle représentation ci-après de la, entre guillemets, “chaîne du livre”, à la fin du siècle :

Reste, comme l'écrivent les auteurs dans leur introduction : "Reste que l'avenir ne se devine pas ; il se prépare. Car les grandes lignes qui dessineront le paysage de l'édition de demain seront tracées à partir des innovations dont il est fait l'essai." :-)

lundi 22 mars 2010

Parution du document Outils de Veille pour l'Edition

La publication (08 pages PDF) :
Des outils pour la veille stratégique des métiers de l'édition et du marché du livre,
Elle peut vous être envoyée absolument gratuitement et sans aucun engagement de votre part. Vous ne serez inscrit dans aucun fichier et vous ne recevrez ultérieurement aucune sollicitation.


jeudi 18 mars 2010

Le facteur humain en prospective du livre et de l’édition

Je le constate sur le terrain off et on line : nombre de bibliothécaires, de documentalistes, d'enseignants et d'universitaires sont davantage préoccupés par le devenir des livres, des lectures et des lecteurs, que la plupart des acteurs de l'interprofession du livre, avant tout soucieux, sur un plan collectif, de la survie économique de leurs entreprises et de leurs secteurs d'activité, et, sur un plan personnel, de leurs carrières. Il faut reconnaître que cela est logique et compréhensible. Mais aussi que cela aura une influence sur l'avenir du livre.
Il est aujourd’hui incontestable que nous passons de l’ère de l’imprimé à celle du numérique. Après avoir connu au 15e siècle sa première révolution avec Gutenberg, puis, la révolution industrielle au 19e siècle, le livre connaît maintenant (et depuis quelques années déjà) sa troisième révolution : la révolution numérique. Ses pionniers se sont mis en marche dans les années soixante-dix, et, aujourd’hui, le Web littéraire est en pleine expansion, de nouveaux dispositifs de lecture sont commercialisés et de nouvelles pratiques de lecture, d’écriture et de publication, voient le jour.
Dans ce contexte, il est je pense capital de pouvoir apporter et de partager sur ces mutations, une information réfléchie, structurée et mise en perspective, et ce, tant avec les acteurs de l'interprofession du livre, qu'avec les lectrices et lecteurs.
Il est essentiel de sauvegarder la culture du livre dans sa dimension culturelle transhistorique, et notamment d'accompagner les métiers les plus directement liés aux livres physiques et à leur commerce.
Il est essentiel de prendre en compte le facteur humain. Si nous considérons les vrais enjeux pour le livre, la lecture et la création littéraire, à la fois dans une dimension transhistorique et prospective, alors c'est main dans la main, ceux du papier et ceux du papiel, et ce, quel que soit le ou les supports de demain et d'après-demain, qu'il nous faudrait aujourd'hui réfléchir et travailler ensemble.
L’Association Culture Papier, initiée par l’UNIC (Union Nationale de l’Imprimerie et de la Communication), la Fondation Payot pour la promotion de la lecture et l’accès à la culture en Suisse romande (FPPL, Lausanne), l’Association des Professionnels de l’édition (APE, Paris), œuvrent-elles suffisamment dans cette direction ?

Ne pas prendre les lecteurs pour des canards sauvages

Le facteur humain demande également la prise en considération, d’une part, des effets de continuités et de ruptures générationnelles :
- Le changement naturel des générations de lectrices et lecteurs, directement influencées par les mutations en cours au niveau des dispositifs et des pratiques de lecture…
- Le changement naturel des générations d’étudiantes d’étudiants, au sein des formations aux métiers du livre et de l’édition, puis, un renouvellement générationnel, plus lent, des enseignants.
- L’arrivée de nouveaux jeunes professionnels, au sein des maisons d’édition notamment, et la création, face aux maisons entre guillemets “historiques”, de start-up d’édition “pure player“ (nous en voyons déjà quelques-unes depuis le débarquement du iPhone comme terminal de lecture et l’arrivée prochaine de l’iPad semble accélérer ce mouvement…).
D’autre part, le facteur humain demande également la prise en considération des lecteurs. Même si nous considérons ces derniers comme de simples acheteurs consommateurs de produits culturels, de type livres numériques, encore faut-il que ces produits soient adaptés aux réalités du marché.
Tant un “petit” éditeur indépendant, qu’une “major de l’édition”, qu’un “industriel de la culture numérique” ou un simple importateur de tablettes de lecture taïwanaises, devraient d’abord s'assurer que leurs offres de nouveaux dispositifs de lecture et/ou d’ebooks, correspondent aux attentes, aux besoins et aux budgets des lecteurs.
Il faudrait voir à ne pas prendre les lecteurs pour des canards sauvages. A l’heure du Web 2.0 et à venir, ils pourraient bien s’envoler ;-)