vendredi 18 novembre 2022

Au-delà Proust au-delà...

Nous sommes le 18 novembre 2022. Marcel Proust est mort le 18 novembre 1922. Autant dire hier. Cent ans qu'est-ce d'autre, en effet, que deux fois cinquante ans, ou même seulement quatre fois vingt-cinq ans ? C'est peu. Lui et nous aurions presque pu être contemporains.

Pourtant, en apparence, le monde et notre rapport à lui, ont tellement changé ! A quelle vitesse changeons-nous ? Le monde extérieur change, mais intérieurement (psychiquement, mentalement, moralement, spirituellement...) changeons-nous ?
 

Toute cette année 2022 aura été traversée par un flux continu prousto-centré. Avec du bon et du moins bon, du commercial. Mais toujours replié sur le passé, l'oeuvre gravée au panthéon de la littérature, ou sinon parfois avec une malsaine curiosité sur l'intimité de l'individu ayant porté le nom de. Mais qu'est-ce que porter un nom, et au-delà l'état civil quel est, pour chacune et chacun de nous, notre nom véritable ?
 

Pour ma part, si je me suis refusé à devenir proustien, je l'ai cependant lu et relu attentivement et, en écho à ma propre recherche sur la lecture immersive, le sentiment de traversée du miroir chez les lectrices et les lecteurs de romans, j'y ai trouvé tout au long de nombreuses, pertinentes et perspicaces observations sur l'objet de MA recherche.
L'au-delà de Proust, l'expérience de la lecture au-delà la lecture de Proust est pour moi un miroir dans lequel souvent je porte un regard critique sur mes réflexions. (Mais qu'est-ce que porter un regard sur soi ?)

Au fil des ans j'en ai sommairement formulé quelques aspects sur ce blog, mais je suis toujours à votre disposition pour des conférences ou autres interventions pour essayer ensemble d'aller par Proust... au-delà de Proust.

vendredi 4 novembre 2022

Les Mondes Anticipés Saison 2

Retrouvez moi le 26 novembre 2022 à la Cité des sciences et de l'industrie de Paris pour cette table ronde :

Table ronde avec Lorenzo Soccavo
Toutes les informations en suivant le lien ...

« Que le citoyen l’accepte ou non, les gouvernances contemporaines s’engagent plus que jamais sur les voies de la dématérialisation. Elles s’appuient sur l’émergence de réglementations nationales ou communautaires sensées protéger l’individu. Mais, au sein de cette marée d’innovations (techniques) et de mutations (d’usages), comment s’y retrouve ce dernier ? La dématérialisation améliore-t-elle le fonctionnement de l’État ? Renforce-t-elle son implication ? L’abstention électorale qui ne cesse de croître témoigne plutôt d’un désengagement. Alors, au temps de la dématérialisation qui semble inéluctable, comment renforcer le rôle de l’individu au sein de la communauté ? »
Intervenants : Sylvane Casademont, directrice de l’IHEST ; Luc Dellisse, auteur et scénariste ; Lorenzo Soccavo, prospectiviste, et Catherine Dufour, autrice.
Modérateur : Christian Gatard, prospectiviste.

jeudi 27 octobre 2022

Un croche-pied à Stendhal

"Eh, monsieur, un roman est un miroir qui se promène sur une grande route." Ainsi nous interpelle Stendhal dans Le Rouge et le Noir.

Certes, dans cette nouvelle conférence (il s'agit de cela), nous recontextualiserons d'abord l'affirmation dans le texte du roman et nous prendrons la mesure du fait que l'auteur voudrait peut-être bien là nous donner également à penser qu'il écrirait aussi spontanément que nous lisons.

Mais, et nous en viendrons vite à cet essentiel là, nous nous interrogerons surtout pour déterminer si en fait lire un roman ne serait pas comme regarder dans un miroir qui serait promené sur une grande route ?
Alors qu'adviendrait-il si nous détournions le regard ?

Rapidement nous envisagerons donc cette apostrophe, "Eh, monsieur...", comme une invitation à une possible définition du roman pouvant nous amener à affiner de notre côté une nouvelle définition de la lecture expérientielle, une lecture fondée sur l'expérience de nos lectures antérieures et sur la connaissance que nous pouvons déjà avoir des mondes fictionnels et de leur fréquentation.

Nous ferons ainsi virtuellement un croche-pied à notre ami Stendhal pour que le miroir tombe sur la grande route et se brise en mille morceaux.

Evidemment, chaque bris de miroir continuera impunément à refléter l'intégralité de la scène fictionnelle. Mais refléter n'est pas réfléchir. Ce sera à nous de réfléchir, à fléchir pour passer la porte basse qui nous permettrait le passage à un autre monde.
Nous n'aurons pas le temps d'examiner toutes les facettes qu'une telle approche convoque (Le Monde sur le fil de Rainer Werner Fassbinder, L'invention de Morel d'Adolfo Bioy Casares, L'année dernière à Marienbad d'Alain Robbe-Grillet et d'Alain Resnais...),  mais nous nous attarderons sur quelques-unes, quelques autres.
Par exemple, les dispositifs optiques mis au point au 17e siècle par Claude Gellée, dit Le Lorrain, dans lesquels nous pourrons voir une subtile métaphore des terres de fictions. Mais aussi différents syndromes étrangement liés à notre ami précisément, comme le syndrome de Stendhal, le syndrome de Brulard, le syndrome de Paris..., qui ne sont pas sans pouvoir rappeler les esthésies temporelles, véritables expériences spatio-temporelles de Marcel Proust. A plusieurs reprises Proust emploie dans Le Temps retrouvé le terme d'extra-temporel. Nous évoquerons tout cela...

En résumé, à partir de ce "Eh, monsieur, un roman est un miroir qui se promène sur une grande route." cette conférence illustrée, ce petit voyage ensemble, nous permettra d'approfondir notre sensibilité à la lecture immersive de fictions littéraires et au sentiment de "traversée du miroir" que nous pouvons parfois spontanément expérimenter quand nous sommes comme captivés par la lecture d'un roman.
N'hésitez pas à me contacter si vous êtes intéressés...

dimanche 23 octobre 2022

Futur(s) de la lecture

Actu sur les futurs des livres et de la lecture
Mon actu pour fin 2022 ?

En novembre j'aurai le plaisir de donner pour l'Université Inter-Ages de Melun une conférence faisant le point sur nos tentatives pour entrer en communication avec des personnages de fiction...

Je participerai cette année encore au Festival Les Mondes Anticipés.

Cette fois-ci à la table ronde : Le citoyen est-il soluble dans le numérique ? en compagnie de Sylvane Casademont (directrice IHEST), Luc Dellisse (auteur et scénariste) et Catherine Dufour (autrice). Modérateur : Christian Gatard, prospectiviste. Ce sera le 26 novembre 2022 à la Cité des Sciences et de l'Industrie à Paris.

Vous pouvez toujours lire de moi : « Il n'y a pas de Ajar », Delphine Horvilleur ressuscite le double de Romain Gary sur Viabooks, toujours d'actualité. Et vous pourrez me retrouver prochainement dans un numéro spécial du magazine Futur Hebdo...

* Ces derniers mois j'ai repéré pour vous plusieurs ouvrages autour de mes axes de recherches en littérature et prospective :
Fictions posthumanistes. Représentations littéraires et critiques du transhumanisme, par Mara Magda Maftei, Hermann éd.
Ethnographies des mondes à venir, par Philippe Descola et Alessandro Pignocchi, Seuil éd.
Pouvoirs de la lecture. De Platon au livre électronique, par Peter Szendy, La Découverte éd.
L’impitoyable aujourd’hui. Lire pour (ne pas) vivre avec son temps, par Emmanuelle Loyer, Flammarion éd.
Il n'y a pas de Ajar. Monologue contre l'identité, par Delphine Horvilleur, Grasset éd.
Habiter les espaces autres de la fiction contemporaine. Utopies, dystopies, hétérotopies, Sous la direction de Maude Deschênes-Pradet et Christophe Duret, Les Éditions de l’Inframince.
Et si les Beatles n'étaient pas nés ? par Pierre Bayard, aux Éditions de Minuit.

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Vous pouvez toujours suivre la partie publique de ma veille stratégique en prospective des dispositifs et des pratiques de lecture sur Twitter [SoccavoL] ou bien dans le groupe Facebook Futurologie de la Lecture.
Vous pouvez également vous abonner gratuitement à ma newsletter hebdomadaire du vendredi Vie ? Ou fiction ? sur LinkedIn.

N'hésitez pas à me contacter directement pour vos projets de conférences, d'ateliers d'écriture ou de formations sur les futurs possibles des livres et de la lecture...

lundi 19 septembre 2022

Une conférence unique sur la lecture immersive !

Je pense qu'il nous faut cesser de lire des fictions littéraires distraitement.
Je pense que nous devons lire intentionnellement et conscientiser ce qu'il se passe en nous lorsque nous lisons et nous sentons "embarqués" dans un "autre monde". 

Depuis quelques années déjà je médite sur ce tableau peint vers 1475 par Antonello de Messine.
C'est une Annonciation. Marie y est figurée en lectrice.
Mais, comme vous le voyez, il n'y a pas d'ange annonciateur. Gabriel est absent semble-t-il. 

Au 15e siècle d'autres représentations de l'Annonciation prennent l'apparence de chasses mystiques à la licorne et Gabriel, l'annonciateur, y apparaît sous les traits d'Actéon. 

En vérité Gabriel n'est pas absent du tableau d'Antonello de Messine. 

Aujourd'hui, fort de mes réflexions, de mes lectures et d'une solide documentation, je suis en mesure de vous proposer une conférence illustrée unique sur le thème de la lecture immersive et du sentiment de traversée du miroir à partir de cette énigmatique Annonciation de 1475.
N'hésitez pas à me contacter si vous êtes intéressés...