Nous avons RDV à la Bibliothèque Mohammed Arkoun de la Ville de Paris, le 20 septembre 2024 (74 rue Mouffetard - Paris 5e - Gratuit sur inscription à : bibliotheque.mohammed-arkoun@paris.fr)
Prospective du Livre
Blog 2024 de Lorenzo Soccavo | Fictionaute | Chercheur en Littérature, Prospective et Mythanalyse de la Lecture | Conférencier. Auteur. Enseignant et Formateur sur les futurs des dispositifs et des pratiques de lecture | Veille et Journalisme prospectif...
dimanche 8 septembre 2024
mercredi 28 février 2024
Parution de Terres de Fiction
Vous pouvez en avoir une présentation rapide ainsi que le sommaire sur le site de la recherche en littérature Fabula ; et sous un autre angle : « Nous sommes les jardiniers des textes que nous lisons » sur Viabooks -Le Meilleur des Livres et des Auteurs...
N'hésitez pas à me contacter directement si vous souhaitez que je vienne vous le présenter et / ou en lire des extraits...
lundi 15 janvier 2024
Bientôt des Terres de Fiction...
Le 08 février 2024 paraîtra aux éditions belges Bozon2X mon premier essai sur mes recherches en littérature comparée et lecture de fictions littéraires. Titré : Terres de fiction, et sous-titré : De quel côté du miroir sommes-nous? il devrait être le premier volume d'une trilogie.
L'entretien que j'ai donné pour son lancement vous éclairera sur ces points (Six questions à Lorenzo Soccavo...)
A partir de sa parution le blog Lire et Dé-lire sera son blog-compagnon.
Ci-après le dossier de presse :
A bientôt alors ? Je suis à votre écoute...
lundi 1 janvier 2024
2024 La Montagne magique ou Le Mont analogue ?
Quel horizon, quelles perspectives pour 2024 ? Comme la lecture de fictions rejoint et recoupe la réalité, la recherche en littérature recouvre les recherches sur le vivant... A toutes et à tous je souhaite une éclairante année 2024 (que vous ayez ou pas de l'intérêt pour mes travaux)...
A tout bientôt pour de nouvelles aventures !
vendredi 29 décembre 2023
2024 Dans le Passage ?
Passage des Patriarches - E. Atget |
Que se passe-t-il, par exemple, lorsque je remonte et redescends plusieurs fois de suite la rue de la maison d’enfance de Georges Perec, alors que ni la maison ni la rue Vilin n’existent plus et qu’elles ne figurent plus aujourd’hui qu’à l’état de traces dans le Parc de Belleville ? Que se passe-t-il lorsque je me rends à la pointe de l’Île Saint-Louis à la place Louis Aragon, là où Cortázar situe l’action de la nouvelle qui inspirera Antonioni pour son film Blow up ? Que se passe-t-il lorsque je parcours désemparé le Passage des Patriarches, y cherchant le numéro 37 du roman de René Daumal Le Mont Analogue, alors que dans la réalité la voie n’en compte que dix-neuf ? Et je pourrais multiplier les exemples ! En apparence il ne se passe rien. Rien : il n’y a pas de numéro 37 à Paris au Passage des Patriarches. Et, tout compte fait, c’est cela sans doute, ce rien, ce que nous appelons couramment : "la réalité". Mais pourtant...
En attendant, je vous souhaite à toutes et à tous une bonne fin d'année et, promis, je vous donne rendez-vous l'an prochain dans le "pas-sage"...
samedi 28 octobre 2023
Une mystique du langage...
Les Noms, Don DeLillo
L’on commence à Athènes pour finalement mourir où ? Apparemment pour être mis à mort en un lieu auquel nous serions liés par un lien alphabétique discret.
Ce premier titre qui a pour nom : Les Noms, a fait émerger une drôle de question dans mon esprit : au terme du Procès de Kafka connaîtrions-nous l’initiale du lieu où K est tué : « "Comme un chien !" dit-il, et c’était comme si la honte dût lui survivre. » ? Et bien oui.
Kafka (lui-même d’initiale K) ne le dit pas explicitement à la fin de son plus célèbre roman, mais il précise bien que son personnage de K est exécuté dans : « Une petite carrière déserte et abandonnée », en allemand : une karriere, avec un K initial donc.
Langage et monde sont en corrélation et peuvent avoir ainsi partie liée dans notre destin. C’est cette vérité oubliée que des mystiques du langage, organisés en secte criminelle, font revivre dans ce roman énigmatique de Don DeLillo.
La Langue maternelle, Vassilis Alexakis
Dès son titre s’impose là une expression que je me garde quant à moi, me sauvegarde généralement d’employer, parlant plutôt en ce qui donc me concerne de langue natale, la langue maternelle étant pour moi celle de la maltraitance et de la disparition.
Mais justement il est bien question dans ce roman de Vassilis Alexakis d’une disparition, celle de la lettre E. Comme chez Georges Perec, oui.
On se souvient de La Disparition, tout un roman sans e, puis de W ou le Souvenir d’enfance dédicacé " pour E ".
Dans son film de 1992 : En remontant la rue Vilin, Robert Bober nous donne à voir, d’une part, la disparition du E comme étant prémonitoirement inscrite dans la transcription hébraïque du nom même de Perec, et, d’autre part, le fait étonnant que sur place, sur ce qui est aujourd’hui à Paris le Parc de Belleville, le tracé de la rue d’enfance de Perec, lui mort en 1982, elle, la rue, disparue en 1988 pour cause de réhabilitation urbaine, ce tracé dessine la lettre E en yiddish. Comme si le visible n’était que la manifestation de l’invisible.
Aussi dans le roman enquête de Vassilis Alexakis, tant la raison de la présence que celle de la disparition de l’epsilon – le E de l’alphabet grec, désignant étrangement par convention tacite une quantité négligeable précisément vouée à la disparition –, du fronton du temple d’Apollon à Delphes, là où la Pythie siégeait, tant sa présence que sa disparition demeure tout au long un mystère qu’avec le narrateur nous approchons sans toutefois parvenir à le déchiffrer.
Une étrange question se pose alors à moi : pourquoi à la fin de son roman Quatrevingt-treize (dans la graphie hugolienne), au moment de la disparition des héros de son livre, Victor Hugo apporte-t-il cette précision : « Les quatre mille hommes de la petite armée expéditionnaire étaient rangés en ordre de combat sur le plateau. Ils entouraient la guillotine de trois côtés, de façon à tracer autour d’elle, en plan géométral, la figure d’un E ; la batterie placée au centre de la plus grande ligne faisait le cran de l’E. », hasard ?
Épépé, Ferenc Karinthy
Celles et ceux qui ont lu ce kafkaïen roman de 1970 du hongrois Ferenc Karinthy, Épépé, y voient souvent un lien avec Un soir, un train, film d'André Delvaux de 1968, d'après la nouvelle du Flamand Johan Daisne, dont la traduction du titre original néerlandais serait Le train de l’inertie (ou de la lenteur).
Dans la nouvelle, insensiblement l’on franchit la limite entre la vie et la mort. La persistance des dernières pensées y engendre un temps d’une certaine durée dans un espace familier, mais dont nous ne comprenons plus la langue.
Dans le film, le réalisme magique opère par la grâce de l’image. L’incommunicabilité intergénérationnelle, intrafamiliale et au sein même du couple, la tension conflictuelle en Belgique où l’action se déroule, entre communautés française, flamande, et germanophone expriment savamment l’opacité foncière qui au quotidien nous met tous à l’épreuve, et qu’à son tour pour chacun l’épreuve de la mort questionne.
Dans le roman de Ferenc Karinthy nous nous retrouvons identifié à un homme qui par la suite d’une improbable erreur d’avion se retrouve lui à devoir vivre puis survivre dans une mégapole d’un aspect on ne peut plus banal, mondialisé, mais dont il ne comprend pas la langue et où personne ne le comprend, ni ne comprend aucune des langues, pourtant nombreuses, qu’il connaît.
Une nouvelle fois le dé-langage de l’extrême solitude auquel le protagoniste d’Épépé se confronte marque de fait, en-deça du mystère de la mort, je veux dire qu’il marque dans notre monde même de vivants, l’incommunicabilité foncière qui est notre lot commun, par défaut d’unité et d’abord d’unité avec soi-même.
Dans ces trois livres les héros malheureux sont des spécialistes des langues et du langage.
Les langues sont des inventions humaines. Le langage non.
J’ai l’impression que tout (la vie) (se) passe en fait comme si le langage en lui-même était la marque insistante du deuil d’un état antérieur : celui d’une humanité sans langage et que, dans nos langues, nous n’avons pas de mots pour exprimer sinon, peut-être, en inventant chacun pour soi sa propre mystique du langage.
lundi 25 septembre 2023
Les fruits de nos lectures...
Je travaille beaucoup ces derniers mois et maintenant encore et tout ce travail devrait porter des fruits que nous pourrons partager ensemble en 2024, et au-delà j'espère...
En attendant vous pouvez toujours avoir un aperçu de mes recherches et de leur orientation en suivant mes publications sur l'espace blog Lire et Dé-lire que m'ont ouvert sur leur site web les éditions belges Bozon2x.
Vous pouvez aussi toujours me contacter pour tous projets de cours ou de conférences ("catalogue")...