J'ai eu le plaisir de répondre à quelques questions pertinentes de Stella Terrat, pour son blog de Vita Cogita, société spécialisée dans la commercialisation d’œuvres numériques multimédia sur le développement durable.
Extraits
"VitaCogita : Globalisation, pensée unique et best-sellers versus diversité culturelle, mirage ou réalité ?
L.S. : Le numérique en général et Internet en particulier vont certainement nous faire entrer dans une nouvelle ère. Ils sont en train de le faire. Cela dit il ne s’agit quelque part que d’outils. Qu’en ferons-nous ? Comment les utiliserons-nous ? Ce ne sont jamais les armes qui déclarent les guerres, mais les hommes !
Certes, en prenant un peu de recul, nous voyons bien que le marché du livre est tombé en plein dans le panneau de la société du spectacle et aujourd’hui dans celui de la culture mainstream. Le monde du livre s’est financiarisé et avec le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique le livre va devenir un média à part entière et probablement glisser (presque) intégralement dans les mains et les portefeuilles des industries du divertissement. Mais, d’un autre côté, il est incontestable que nous avons toutes et tous une certaine marge de manœuvre, d’innovation, de créativité, et en tous cas la possibilité de se saisir et d’utiliser les outils du numériques, dont certains sont libres. Fan-fictions et machinimas en attestent. La digitalisation de l’édition peut également favoriser la bibliodiversité.
Pour les pays en voie de développement le passage d’une édition imprimée à une édition numérique peut ouvrir de véritables opportunités, avec une renaissance des langues nationales par rapport à celles des anciens colonisateurs. Ce qui, par associations d’idées, me fait poser cette question : quid de la francophonie face à cette « world littérature » que vous évoquez ?
Ce qui est le plus symptomatique cependant de la pensée unique à mon avis, particulièrement germanopratine est, alors que livres et lecture sont en pleine mutation, l’absence ou presque d’ouvrages (papier) sur ces sujets !
Le libraire est-il le maillon faible de la filière du livre ? Peut-il véritablement muter dans l’univers numérique tout en apportant une réponse aux lecteurs, ancrée dans le territoire ?
[...]
Que pensez-vous des rentes technico-commerciales des prescripteurs d’aujourd’hui (de type Apple, Amazon, Fnacbook…) ? Le lecteur n’est-il pas pris en otage en devenant un consommateur encadré ?
[...]
La stratégie du géant américain Google pour les livres numériques vous apparaît-elle plus ouverte pour l’ensemble des acteurs de la chaine du livre ?
L.S. : A priori non. Nous n’avons au fond, malgré toutes les analyses, que peu de visibilité sur les finalités du développement hégémonique de Google. [...] Je pose moi la question : Google sera-t-il la Tour de Babel de ce 3e millénaire ?
Pensez-vous que le numérique et ses nouveaux usages (liseuses, tablettes…) peuvent renforcer l’alphabétisation, l’apprentissage ou la formation ?
[...]
Pour finir et pour parler pratique, le témoignage d’un expert : Possédez-vous une liseuse ou une tablette de lecture ? Comment l’utilisez-vous ? Vos impressions ?
Pour finir et pour parler pratique, le témoignage d’un expert : Possédez-vous une liseuse ou une tablette de lecture ? Comment l’utilisez-vous ? Vos impressions ?
[...]"
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