Dans cette sempiternelle rentrée
littéraire trois titres sur les livres méritent je pense de retenir notre
attention.
De Frédéric Barbier, Histoire des bibliothèques, d’Alexandrie aux bibliothèques virtuelles (en librairie le 25 septembre, Armand Colin, Coll.
U) :
« Aujourd’hui, où nous
sommes plongés dans la «troisième révolution du livre», la révolution des
nouveaux médias, la question des bibliothèques se pose dans des conditions
largement nouvelles. Pourtant, les bibliothèques et les collections de livres
n’intéressent pas seulement le présent, et leur histoire est intrinsèquement
liée à l’histoire même de la pensée et de la civilisation occidentales.
De l’Antiquité classique,
avec le modèle toujours pris en référence du Musée d’Alexandrie, aux
bibliothèques des grands monastères carolingiens, puis à la bibliothèque des
rois de France, à celle de Mathias Corvin, à la Bibliothèque vaticane et aux
monumentales collections italiennes, allemandes, etc., cette histoire met en
jeu des perspectives d’ordre intellectuel et scientifique, mais aussi d’ordre
politique et social : la bibliothèque est signe de distinction pour un
prince qui sera autant le prince des muses que le prince des armes. L’histoire
des bibliothèques, profondément renouvelée par la Réforme, prendra une
signification encore élargie à partir du XVIIIe et au XIXe siècle avec la « deuxième
révolution du livre » : le livre, c’est le savoir et la civilisation,
de sorte que l’accès au livre et à l’écrit devient un enjeu politique
important.
En définitive, l’histoire des bibliothèques ne
désigne donc pas seulement un domaine très particulier de l’histoire générale,
mais est directement articulée avec l’histoire de la pensée, des idées, de la
politique, de l’information, voire de l’architecture et de l’urbanisme. En adoptant un cadre chronologique large et en
insistant systématiquement sur la perspective comparatiste, l’auteur envisage
cette thématique très importante (mais paradoxalement négligée) en fonction des
transformations du système général des médias au cours des siècles. La question
des bibliothèques, comme plus largement celle de l’information, s’impose l’une
des interrogations de civilisation essentielles posées en notre début de IIIe
millénaire. » (Quatrième de couverture).
La grande aventure du livre, de la tablette d'argile à la tablette numérique, BnF et Hatier éd., collectif sous la direction d'Anne Zali, que j’avais eu le plaisir
d’écouter attentivement lors d’une passionnante conférence sur “Les très riches
heures du codex” le 13 juin dernier à la Bibliothèque de l’Arsenal.
« Ce manuel abondamment
illustré, qui donne à voir certains des plus beaux trésors conservés à la
Bibliothèque nationale de France, retrace les temps forts de l’histoire du
livre. Les enseignants de collège et de lycée y trouveront des repères
pédagogiques, des documents commentés et des focus qui leur permettront de
faire découvrir aux élèves les nombreux acteurs – imprimeur, libraire, éditeur,
relieur, typographe, graphiste, etc. – qui ont contribué à faire du livre un art
à part entière.
Une structure en 3
parties : le livre comme objet ; le texte ; le livre et ses usages :
lectures, postures, rituels. De multiples entrées pour les enseignants de
lettres et d’histoire-géographie au collège et au lycée. Des reproductions
commentées et des focus pour étudier des documents patrimoniaux de l’écrit en
lien avec les programmes : en français, les grands auteurs (Balzac, Hugo,
Rousseau, Mallarmé…), en histoire, les grandes périodes (la naissance de
l’écriture, la découverte de l’imprimerie, les Lumières…). Et notamment, plus
particulièrement en lycée : un ouvrage de référence pour les deux premiers
thèmes proposés dans l’enseignement « Littérature et société » ;
un ouvrage précieux pour les élèves dans le cadre de leurs activités de
recherche de documentation (TPE, exposés…). »
(Présentation sur le site
des éditions de la Bibliothèque nationale de France).
Présentation sur le site des éditions Hatier...
Présentation sur le site des éditions Hatier...
« Dans un pays sans nom
dirigé par Le Grand, les « Manifestations À Haut Risque » – lectures
publiques hebdomadaires et payantes ayant lieu dans les stades – sont la
garantie de l’ordre social. En retirant
son caractère privé à la lecture, les élus ont transformé un certain type de
livres en outil de parfaite manipulation.
Dans l’arène, des Liseurs
« surjouent » des histoires préécrites – et destinées à rester
inédites – devant un public captif, haletant, qui absorbe ce qu’il croit ne
jamais pouvoir posséder.
Et le spectacle commence
dans les rangées des consommateurs : dûment encadrées par les Gardes, les
passions et les émotions, la rage et le désespoir, l’hystérie collective ont
droit de cité pendant une heure, le temps, pour chaque citoyen, d’atteindre un
semblant d’assouvissement. Jusqu’à la prochaine Manifestation.
1075, né dans les campagnes
abandonnées en périphérie de la ville, est, lui, parfaitement analphabète. Pour
exister, la Société ne lui propose qu’une issue : intégrer l’élite des
Gardes au service du système. Formés dans des conditions extrêmes, ces jeunes
gens ont pour unique et simple règle de ne jamais apprendre à lire.
1075 devient le meilleur des
Agents.
Sa vie bascule, pourtant, le
jour où, mordu par un molosse, il découvre qu’un animal féroce est bien plus
efficace et rentable qu’un Garde. À l’hôpital, où il s’ennuie, il s’en veut de
ne pas avoir été à la hauteur de sa tâche, à la hauteur de ce que l’on
attendait de lui. Jusqu’à ce qu’un hasard facétieux lui permette d’assister à
la curieuse leçon d’alphabet qu’une jeune femme donne à l’étage où sont parqués
les enfants.
Le désir comme le besoin de
comprendre sont des pièges délectables...
On se repaît de cette fable
grinçante, jubilatoire et déstabilisante, qui tape à bras raccourcis sur une
société qui muselle la conscience par le divertissement et désigne l’imagination
comme l’ennemi public n°1.
Le Rire du grand blessé est un hommage vibrant rendu à la pensée et à
l’imaginaire qui ouvrent à la littérature, quelles que soient les dénominations
dans lesquelles on l’enferme : française, étrangère, classique, moderne,
contemporaine, d’anticipation… »
(Présentation sur le site de
l’éditeur).
Bonnes lectures !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire