Deux essais parus récemment : Fait et Fiction - Pour une frontière par Françoise Lavocat, professeure de littérature comparée à l'Université Paris 3 Sorbonne nouvelle et membre de l’institut Universitaire de France (à écouter sur France Culture), et Les qualités de l'homme - Manifeste, par la philosophe Valérie Charolles (lire sa tribune : Comment construire un espace entre le réel et la fiction ? sur Viabooks), montrent combien la question du rapport au réel est un sujet de plus en plus sensible.
Dans la foulée de Constellations - Des mondes fictionnels dans l'imaginaire contemporain par Anne Besson, paru en mai 2015 aux éditions du CNRS, ces deux nouveaux essais nous incitent à une véritable prise de conscience, celle des fictions dont nous sommes en permanence les propres générateurs : si une porte (celle, par exemple, entre le "réel" et le "fictif") a toujours deux côtés, peut-être devrions-nous au cours de ce siècle apprendre à ne plus nous situer alternativement d'un côté puis de l'autre, ou des deux côtés à la fois, mais, à nous tenir en permanence sur le seuil d'une porte qui n'aurait... qu'un seul côté.
Mais s'il y a bien, d'une part, ce que j'appelle un "réflexe narratif" de notre espèce, duquel il faudrait démêler apophénie et synchronicité, il y a également je pense, d'autre part, un versant orwellien ("1984") qui nécessiterait de toute urgence de travailler énergiquement à la capacitation (empowerment) des lecteurs (décodeurs) que nous sommes tous forcément, comme tout organisme vivant en milieu complexe. Qu'en pensez-vous ? Seriez-vous prêt(e)s à accompagner un tel travail ?
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