Les lectrices et les lecteurs ont des droits.
Sans faire de bruit, ils les revendiquent à leurs manières, soit par de la résistance passive, que ce soit au tout-informatique ou bien aux politiques commerciales des éditeurs, soit en contournant le marché du livre pour tout simplement lire gratuitement.
Ce qui était il y a peu encore un signal faible, dont j'avais invité l'interprofession du livre à prendre conscience et à anticiper les conséquences dès 2013 en définissant 14 droits légitimes que les lectrices et les lecteurs allaient inévitablement de plus en plus revendiquer, ce qui était alors un signal faible est en train de devenir une véritable tendance.
Je n'évoque pas plus le piratage que le vol à l'étalage de livres, pratiques illégales, même si nous pourrions probablement en trouver traces notamment dans le passé de nombre de nos plus grands auteurs, voire de beaucoup d'entre nous, comme une stratégie de survie pour pouvoir lire malgré la cherté des livres. Non, j'évoque simplement le bon vieux système D, la débrouille : la prescription et la médiation par les pairs via les blogs et une véritable galaxie de groupes et de communautés sur les multiples réseaux sociaux, l'accès libre et légal aux oeuvres du domaine public, les solutions inattendues de prêts, de bibliothèques sauvages, de ventes et de reventes d'occasions, de dons, d'autopublications, etc.
Mais ce phénomène est en train de passer à un autre plan avec le développement de pratiques qui, s'exprimant simplement au niveau humain des lectrices et des lecteurs échappent en fait complètement aux radars sociaux et institutionnels classiques.
Une Nouvelle République des Lettres
C'est une nouvelle République des Lettres qui émerge du cyberespace, sans lui être limitée, et en accueillant de plein droit comme membres à part entière les lectrices et les lecteurs.
Je crois que dès à présent seuls les lectrices et les lecteurs sont en capacité d'en percevoir les limites et de s'y glisser intuitivement.
Ce que le numérique leur apporte n'est pas tant au niveau de nouvelles interfaces de lecture, d'un remplacement du marché de l'imprimé ou autres balivernes, ce qu'il apporte, outre au niveau de la rédaction, de la fabrication et de la diffusion, est en fait au niveau de nouvelles possibilités d'émancipation par rapport aux régulations des pouvoirs de l'écrit.
Mais ce phénomène est en train de passer à un autre plan avec le développement de pratiques qui, s'exprimant simplement au niveau humain des lectrices et des lecteurs échappent en fait complètement aux radars sociaux et institutionnels classiques.
Une Nouvelle République des Lettres
C'est une nouvelle République des Lettres qui émerge du cyberespace, sans lui être limitée, et en accueillant de plein droit comme membres à part entière les lectrices et les lecteurs.
Je crois que dès à présent seuls les lectrices et les lecteurs sont en capacité d'en percevoir les limites et de s'y glisser intuitivement.
Ce que le numérique leur apporte n'est pas tant au niveau de nouvelles interfaces de lecture, d'un remplacement du marché de l'imprimé ou autres balivernes, ce qu'il apporte, outre au niveau de la rédaction, de la fabrication et de la diffusion, est en fait au niveau de nouvelles possibilités d'émancipation par rapport aux régulations des pouvoirs de l'écrit.
Je ne peux que prendre acte de convergences fortes entre mon travail de veille et les constatations de mes observations quotidiennes.
Mes travaux portent de plus en plus sur la recherche des conditions qui seraient nécessaires au déclenchement d'un processus d'autonomisation des lectrices et des lecteurs de fictions littéraires. Il y a des raisons à cela !
L'ensemble des acteurs de l'interprofession du livre, imprimé ou numérique, et plus largement l'ensemble des professionnels de la narration, ont tout à gagner à prendre ces dimensions en compte, et beaucoup à perdre s'ils ne voient dans les lectrices et les lecteurs que de simples clients consommateurs plus ou moins passifs de contenus, simplement attirés par le divertissement, l'immersion et l'addiction.
L'humain, et surtout l'humain qui aime lire, ne se réduit pas à cela.
Ce n'est qu'en se proposant eux-mêmes comme citoyens de la Nouvelle République des Lettres que les professionnels du livre et de la narration sauveront leurs têtes !
Mes travaux portent de plus en plus sur la recherche des conditions qui seraient nécessaires au déclenchement d'un processus d'autonomisation des lectrices et des lecteurs de fictions littéraires. Il y a des raisons à cela !
L'ensemble des acteurs de l'interprofession du livre, imprimé ou numérique, et plus largement l'ensemble des professionnels de la narration, ont tout à gagner à prendre ces dimensions en compte, et beaucoup à perdre s'ils ne voient dans les lectrices et les lecteurs que de simples clients consommateurs plus ou moins passifs de contenus, simplement attirés par le divertissement, l'immersion et l'addiction.
L'humain, et surtout l'humain qui aime lire, ne se réduit pas à cela.
Ce n'est qu'en se proposant eux-mêmes comme citoyens de la Nouvelle République des Lettres que les professionnels du livre et de la narration sauveront leurs têtes !
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