jeudi 23 août 2018

De la TRANSPORTATION du lecteur au FICTIONAUTE

En plein été j'ai relayé sur les différents réseaux sociaux sur lesquels je rediffuse une partie de ma veille publique sur la prospective des dispositifs et des pratiques de lecture, un article de Nina Pareja pour le magazine en ligne Slate.fr : Se perdre dans un livre est excellent pour la santé, sous-titré : " La "transportation" : acte de se perdre dans un livre qui nous rend plus empathique, plus créatif et nous permet de nous échapper."

J'ai été surpris par le nombre de retweets et autres manifestations d'intérêt.
L'article , plaisant en soi, reste estival cependant et surfe sur notre attirance pour l'empathie, la créativité, ainsi que sur l'attrait croissant pour une discipline encore peu connue en France, la bibliothérapie.
Serait-ce alors cette curieuse notion de "transportation" qui aurait surtout séduit les lectrices et les lecteurs auprès desquels j'avais relayé cet article ?

L'anglais "transportation" ne signifie rien d'autre que transport, et que nous puissions nous sentir transportés à la lecture d'un roman est une évidence depuis bien longtemps.
Mais ensuite une flopée de questions se posent : où sommes-nous transportés ? Quid des rapports entre notre "monde-monde" réel et les mondes imaginaires de la fiction ? Pourrions-nous dans ces derniers acquérir une certaine autonomie ? Etc. !

L'essai, à vocation grand public, dont je viens ces derniers jours d'achever la rédaction et une première relecture, est précisément consacré à ce que j'appelle : le fictionaute.
Je définis le fictionaute comme étant la densification dans une histoire de la part de soi qu'un lecteur de fictions littéraires projette dans ce qu'il lit.
Dans ce livre j'explore plus d'une dizaine de pistes concrètes qui pourraient aider les lectrices et les lecteurs de fictions à conscientiser leur liseur, la partie d'eux-mêmes qu'ils projettent spontanément dans leurs lectures, afin de pouvoir la constituer en véritable fictionaute : un voyageur dans l'espace des fictions.
La vague d'intérêt pour cet article de Slate me rend donc particulièrement confiant et optimiste :-)

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