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mardi 25 février 2020

Les Bibliothèques face au Futur !

Journalisme-Prospectif_Lorenzo-Soccavo
A lire sur Futur Hebdo
Un nouvel exercice de journalisme prospectif sur Futur Hebdo - Le magazine de notre futur immédiat
Cette fois-ci il est consacré au devenir des bibliothèques et des bibliothécaires. Un secteur qui est depuis des années en crise de croissance et d'identité.

Dans 50 ans, en février 2070 : "En réponse au mouvement francophone #Biblio+Humaine qui a pris une ampleur inattendue en réaction à la disparition de la médiation humaine dans les bibliothèques un groupe de bibliothécaires a décidé de s’émanciper des tutelles institutionnelles..." Que se passe-t-il alors
Je suis à votre écoute si vous souhaitez accueillir un atelier de journalisme prospectif...
 

mardi 18 février 2020

Journalisme prospectif - Elon Musk et le futur du livre

Je me suis livré à un petit exercice de journalisme prospectif pour FUTUR HEBDO - "Le magazine de notre futur immédiat"
J'ai imaginé une entreprise du nom de NeuroSpaceReader, issue des sociétés SpaceX et Neuralink d'Elon Musk, et qui commercialiserait en 2071 un nouveau type de dispositif de lecture baptisé eyes-book. Qu'en pensez-vous ? 
Si ce genre d'exercice vous intéresse n'hésitez pas à me contacter...

Lorenzo Soccavo dans Futur Hebdo
A lire sur le site de FUTUR HEBDO...
 

jeudi 13 février 2020

Des virus dans des textes de fictions

La loi de Zipf montre que la fréquence d’utilisation d’un mot dans un texte est inversement proportionnelle à son rang, dans Ulysse de Joyce le mot le plus fréquent revient 8 000 fois, le dixième 800 fois, etc., cette constatation pourrait nous mettre sur la voie de formes latentes de vie contenues dans les textes.
  
Qu'il y ait un virus dans un programme informatique nous le concevons. Qu'il y en ait dans d'autres formes de textes, et particulièrement dans les textes littéraires, nous n'y pensons généralement pas alors que nous savons que le langage conditionne notre manière de percevoir le monde, qu'il ne se réduit pas à son apparence de simple moyen de communication entre les humains, et que l'écrit potentialise une énergie et un pouvoir symbolique indéniables.
 
Toute personne passionnée par la lecture de romans ressent intimement en elle l'agitation animiste des personnages et des paysages décrits.
La Novlangue inventée par George Orwell dans la fiction, ou bien dans la réalité les travaux du philologue Victor Klemperer qui montre comment l'horreur nazie fut rendue possible par une contamination du langage, attestent d'un façonnage de la perception de notre environnement matériel par la transmission de données virales immatérielles.
Cette poussée démiurgique du langage est depuis longtemps étudiée par les kabbalistes, comme l'examine avec clarté le philosophe contemporain spécialiste de la mystique juive Gershom Sholem, dans un petit essai paru récemment : Le Nom de Dieu et la théorie kabbalistique du langage.
Cette intuition est exprimée par des artistes. 
Dans Du théâtre clandestin au théâtre de la mort le metteur en scène polonais Tadeusz Kantor écrit :  "Le principe selon lequel les idées sont déterminées par les conditions historiques et sociales n'exclut pas le fait qu'elles aient également une force autonome de même niveau pour façonner de nouvelles conditions historiques et sociales et, par conséquent, de donner naissance à de nouvelles idées, ce qui indiquerait qu'elles possèdent également leur propre circuit autonome de développement." .

Comme l'écrivait George Steiner dans son essai Réelles présences. Les arts du sens : « la grammaire vit et engendre de nouveaux mondes parce qu'existe le pari sur l'existence de Dieu. ». Assertion que nous pourrions inverser ainsi : parce que nous faisons le pari de l'existence de Dieu notre grammaire vit et engendre de nouveaux mondes.
Alors : pourrait-on considérer certains textes littéraires comme des algorithmes ?
J'ai beaucoup de réflexions et quelques éléments de réponses à ce propos.
Contactez-moi si le sujet vous intéresse pour un article détaillé ou une conférence...
 

jeudi 6 février 2020

Le Livre il est pas mort dis !!!

A lire dans NEON Magazine qui vient de sortir nos réactions à la question : LE LIVRE EST-IL MORT ? 
Lorenzo Soccavo dans NEON MAG 2020
A découvrir dans NEON MAG #75
Vincent Monadé (président du Centre National du Livre), Julien Simon (directeur éditorial), et moi-même sommes d'accord pour dire que le plus important, plus important encore que le livre, c'est la lecture ! 
Comme Vincent Monadé je pense que : "il y aura des lecteurs... tant que l'on continuera d'apprendre la lecture sur ce support ! [le livre imprimé] ". Mais comme je le souligne "il y a une singularité de l'expérience de la lecture d'un texte écrit qu'il faut absolument sauvegarder...". 
Et vous, qu'en pensez-vous ?
   

mardi 4 février 2020

Rencontrer des Personnages de Fiction

Pourrons-nous un jour vraiment discuter avec les personnages des romans que nous lisons ?

   
Oui, peut-être un jour, parce que les technologies de l'intelligence artificielle favorisent le développement de créatures biodigitales qui pourraient faire des personnages de romans des vivants (presque) comme nous.
   
Les personnages de fictions littéraires, parce qu'ils sont généralement des créatures anthropomorphes qui ne vivent pas vraiment sur Terre, sont en toute logique les premiers extraterrestres avec lesquels nous devrions chercher à entrer en contact. Des oeuvres comme, entre autres, Six personnages en quête d'auteur de Pirandello abordent cette question de leur autonomisation. La créativité des auteurs et le pouvoir d'invocation de lectrices et de lecteurs passionnés (qui s'exprime par exemple dans les cosplays) pourraient contribuer à leur manifestation dans le monde physique. Pour Blaise Cendras son personnage de Moravagine aurait veillé sur lui durant la Guerre de 14-18. 
Le phénomène est probablement de l'ordre de celui observé en religion avec les apparitions, ou bien certaines entités spirituelles du Bouddhisme tibétain (tulpas). Mais ce sont probablement les technologies de réalités virtuelles qui vont rendre ce miracle possible avec le développement de créatures biodigitales, comme on en rencontre déjà sur Instagram dans des profils d'influenceuses, ou avec les hologrammes utilisés pour des concerts de stars disparues, ou carrément virtuelles comme dans la pop japonaise. Le rôle des êtres virtuels dans l'industrie du divertissement est appelé à une forte croissance au cours des prochaines années. Le projet NEON, des "êtres artificiels" présentés au Consumer Electronics Show de janvier 2020 à Las Vegas par la filiale de Samsung Star Labs, en atteste. 
Si un marché du clonage numérique se développe avec des vedettes du passé, des personnages historiques ou de jeux vidéo, pourquoi la littérature en resterait-elle absente ? Avoir de vraies conversations avec les grandes figures romanesques de la littérature classique pourrait être une vraie chance pour les générations futures.
Qu'en pensez-vous ?  
J'ai plusieurs exemples concrets qui montrent de réelles avancées dans ce sens.
Contactez-moi si le sujet vous intéresse pour un article détaillé ou une conférence...
   

samedi 11 janvier 2020

La Lecture nous sauvera - Extension du domaine de la Prospective

Lorenzo Soccavo dans Futur Hebdo La Lecture nous sauvera...
La Lecture nous sauvera...
Lecture et prospective sont intimement liés.
Mon texte : La Lecture nous sauvera dans la rubrique Construire demain... du numéro 3 de Futur Hebdo - Anthologies Prospectives explore cette synergie dans la perspective de mes travaux sur le potentiel des fictions littéraires comme laboratoires du réel et sur l’autonomisation des lectrices et des lecteurs.

Extraits
" L’affirmation sonne comme une prophétie : « La lecture nous sauvera ! », alors que la prospective n’est ni prédication, ni même prévision.
La prospective est fondamentalement une démarche raisonnable qui à partir d’une connaissance du passé et d’une observation vigilante du présent s’attache à distinguer pour un domaine précis les différentes évolutions probables. Il ne s’agit donc ni de prédire, ni de prévoir, mais d’anticiper et surtout de chercher à construire un avenir meilleur en influençant le contexte et si possible en favorisant l’émergence de nouvelles conditions. [...] Lire peut stimuler notre capacité à nous situer dans l’espace-temps et à nous projeter dans d’autres mondes. 
Cette partie de soi que nous projetons je l’appelle : notre fictionaute. Connaissez-vous le vôtre ?
Densifiée sous la forme invisible de notre fictionaute, cette part ancestrale et toujours aventureuse de l’espèce en nous pourrait nous permettre de développer des facultés métaleptiques, de vivre les métalepses que les contraintes physiques nous empêchent de réaliser : capacités à passer d’un monde à un autre, à emprunter des passages imaginaires, à traverser des espaces mentaux, à accéder à la pensée au-delà de la réflexion. Je définirais une métalepse comme étant le trou d’aiguille par où passe le fil d’une histoire.
Nous devons toujours suivre le fil de l’histoire. Pour cette raison, les enjeux de la lecture dépassent de beaucoup le périmètre de la seule interprofession du livre. Mais en reconnaissant la primauté de la lecture dans notre vision du monde, la prospective se fait méthode de lecture de son devenir, le devenir du monde... "

Contactez-moi directement ou laissez un commentaire à ce post pour plus d'informations... 
 

mercredi 8 janvier 2020

2020 Ouvrir le dialogue sur les futurs possibles du livre !

Parution du Livre Blanc 2020 sur la Prospective du Livre par Lorenzo Soccavo
L'édition 2020 du Livre Blanc sur la Prospective Stratégique des Métiers du Livre, pour ouvrir le dialogue sur les futurs possibles, les évolutions et les mutations des dispositifs et des pratiques de lecture, de la médiation et de la formation des professionnels de demain, est gratuitement disponible et téléchargeable au format PDF (sans devoir laisser son mail ou autres informations) en cliquant simplement sur ce lien (ou sur la couverture du Livre Blanc dans la colonne de droite).
Je vous en souhaite une bonne lecture et suis à votre entière disposition pour échanger avec vous sur tous ces sujets que je suis attentivement depuis de nombreuses années déjà.

samedi 14 décembre 2019

e-paper bataille perdue ?

La bataille de l'imprimé avec la collaboration de Lorenzo Soccavo
En 2008 j'avais collaboré à cet ouvrage collectif : La bataille de l'imprimé à l'ère du papier électronique, sous la direction d'Eric Le Ray et de Jean-Paul Lafrance pour les Presses de l'Université de Montréal.
Fin 2019 la relecture de ma contribution : Conséquences de la technologie du papier et de l'encre électroniques sur l'évolution du livre [librement accessible sur Open Edition Books] doit nous interroger.
Face aux lobbies des papetiers et des imprimeurs et aux avancées technologiques des écrans le papier électronique [e-paper] a-t-il perdu la bataille ?

lundi 18 novembre 2019

Masters des Métiers du Livre et de l'Edition

Depuis toujours le marché du livre évolue entre tradition et innovation.
Ce contexte particulier doit nous rester lisible. 
 
A partir de mon expérience d’une vingtaine d’années de la veille stratégique dédiée à la prospective des dispositifs et des pratiques de lecture je suis armé pour sensibiliser les étudiant·e·s des masters de l’édition aux évolutions des métiers du livre et de son marché auxquelles ils seront demain confrontés. 

 
De quoi s’agit-il ?
    

"La prospective du livre est l'étude des changements des dispositifs et des pratiques de lecture afin de prévoir et d'orienter leurs différentes évolutions possibles."
   
Une Prospective Stratégique pour les Futur·e·s Professionnel·le·s des Métiers de l’Édition Imprimée et Numérique :
 
Je développe aujourd’hui une approche spécifique dédiée aux futurs·e·s professionnel·le·s des métiers de l’édition imprimée et numérique.
Cette offre dédiée se décline en trois phases :

    1 – Décrypter
Objectifs : intensifier son discernement critique pour voir au-delà des tendances lourdes et des effets de mode, organiser sa propre veille stratégique pour y distinguer les signaux faibles, évaluer leur espérance de vie et leur plasticité potentielle.

    2 – Anticiper
Objectifs : repérer et évaluer l’ensemble des acteurs de l’interprofession du livre au sens large, détecter les nouveaux entrants et le jeu des groupes de pression à l’œuvre.

    3 – Participer
Objectifs : trouver sa place et de futurs partenaires, distinguer les start-ups et leurs incubateurs explorant les nouvelles formes de médiation et de commercialisation des livres, de nouveaux formats de narration, et anticipant les évolutions à venir.

    = Deux formats
– Conférences
Panoramiques d’une heure ou détaillées de deux heures, ou bien conférences-ateliers d’une demi-journée avec conférence suivie d’échanges et de conseils adaptés aux profils et aux projets des participants.
– Enseignement (et formations à la prospective et à la veille)
Programme de cours établi sur mesure pour s’insérer dans le plan pédagogique de l’institution accueillante et des spécificités des masters concernés.

jeudi 7 novembre 2019

Veille sur les Futurs du Livre et de la Lecture

Le marché du livre et les pratiques de lecture(s) sont en constant mouvement. Le livre évolue entre tradition et mutations. Vous pouvez profiter de ma veille stratégique publique sur les principaux réseaux sociaux : 

Lorenzo Soccavo sur Twitter
 RDV SUR TWITTER cliquez ici...

Lorenzo Soccavo sur Facebook
RDV dans le groupe FACEBOOK : Futurologie de la Lecture...

mercredi 9 octobre 2019

La fiction change-t-elle le monde ? 1er Colloque de la SIRFF

Le colloque de fondation de la Société internationale de recherches sur la fiction et la fictionnalité (SIRFF), cofondée par Françoise Lavocat (Université Sorbonne nouvelle, France), Alison James (Université de Chicago, États-Unis) et Akihiro Kubo (Université de Kwansei Gakuin, Japon), aura lieu à Paris (EHESS, Maison de la Recherche de La Sorbonne Nouvelle, et Université de Chicago à Paris) les 28, 29 et 30 novembre 2019, sur le thème : La fiction change-t-elle le monde ? 


vendredi 12 juillet 2019

mardi 26 mars 2019

Etude Métamorphoses de la Narration

Etude de Lorenzo SOCCAVO pour le Cabinet SYMBOLON.consulting
J'ai le plaisir d'avoir réalisé pour le compte du cabinet SYMBOLON.consulting une étude d'une cinquantaine de pages sur le thème : 
 
Métamorphoses de la Narration - Penser le récit numérique.

SYMBOLON.consulting est "une structure innovante, hybride, avec une capacité à articuler les expertises du monde de la recherche avec les besoins que rencontrent les entreprises pour relever les défis et accompagner les changements".
Comme moi les acteurs de SYMBOLON.consulting encouragent et facilitent le dialogue et la coopération entre chercheurs, innovateurs et dirigeants, notamment au sein de la galaxie des métiers du livre, de la lecture et des nouvelles formes de narration dans leurs perspectives les plus vastes. 

Le postulat de cette étude à visée pratique est le suivant : 
"En pénétrant les enjeux au coeur des processus de la lecture de fictions littéraires, en nous penchant sur les ressorts de la parole performative au sein de récits, en devenant attentif à la construction de notre identité narrative, nous pouvons acquérir une certaine maîtrise dans l’art de lire le monde comme un livre et de voir dans des livres ou dans des textes des mondes possibles."
La question : Que pourrions-nous engendrer de différent en lisant différemment ?

Dans la partie 4 j'expose les différentes formes de prestations originales que je suis en mesure de développer au service des personnes et des organisations, en plus d'études ou de conférences plus traditionnelles autour de l'ensemble des problématiques liées aux mutations des dispositifs et des pratiques de lecture.
L'objectif est d'utiliser les ressorts peu connus de la lecture fictionnelle pour accompagner le changement et l'innovation au sein d'entités non fictionnelles.


Lorenzo SOCCAVO pour le Cabinet SYMBOLON.consulting

jeudi 21 mars 2019

innover dans le domaine du livre ?

Voici une question que peu de gens se posent finalement : est-il encore possible de vraiment innover dans le domaine du livre ?
Ma réponse est : oui.
Mais oui à une condition. A la condition de respecter cette règle d’or, qui est également un paradoxe si on la mesure à l’aune du numérique comme unique source d’innovation (ce qui en soit est une aberration) :  
NE PAS OUBLIER QUE LE DOMAINE DU LIVRE EST CELUI DE LA LECTURE !  
Mais aussi, ce faisant, bien se souvenir que l’ampoule électrique n’est pas une amélioration de la bougie.
 
Voilà certes un challenge qui est une odyssée : comment revenir à la lecture en dépassant le cap de l’imprimé 

jeudi 7 mars 2019

Avons nous RDV AU SALON LIVRE PARIS

Je serai au salon du livre de Paris à la journée professionnelle du lundi 18 mars 2019. 
N'hésitez pas à me faire signe sur place ou à me contacter dès maintenant si vous souhaitez que nous nous y rencontrions...


mercredi 13 février 2019

Plafond de verre et interprofession du livre !

Dans ce texte : Le seuil d'e-incunabilité du livre sur LinkedIn, j'expose brièvement mon point de vue sur : " Cette difficulté à passer de l'escalier à l'ascenseur, de la bougie à l'ampoule électrique [qui freine l'interprofession du livre et] constitue un véritable plafond de verre ", mais j'espère ouvrir quelques perspectives....

dimanche 3 février 2019

Etres Virtuels - Quels impacts possibles sur la fiction ?

Je pense que nous devons éviter d'envisager l'évolution des pratiques de lecture avec un imaginaire emprunté à la science-fiction, avec toute une imagerie spectaculaire véhiculée par la littérature et le cinéma fantastiques.

L'illustration que j'ai choisie pour ce post exprime l'urgence de résister à cet emballement et de "remettre les choses à plat" dans la perspective de la double métaphore du monde comme livre, et, du livre comme monde.
 

Notre imaginaire est régulièrement sollicité par des projections dystopiques. 
Le plus souvent les scénarios du futur qui nous sont proposés engendrent un sentiment diffus de crainte, une peur latente que des stratégies narratives éprouvées rendent addictive. 
  
Je pense que nous devons, au contraire, être attentifs dans notre environnement technologique actuel à la récurrence de signaux de moins en moins faibles et qui pourraient potentiellement être détournés de leurs cadres et contextes initiaux d'expérimentation si seulement nous le souhaitions vraiment.
En complément à mon post passé du 7 novembre 2018, Personnages de fictions et extraterrestres, dans lequel j'évoquais notamment les développements de plusieurs phénomènes concomitants : l'avatarisation, les agents conversationnels, les créatures biodigitales, nous devons je pense être également vigilants aux manifestations suivantes :
- d'incarnation virtuelle : s'incarner dans un corps virtuel peut paraitre relever d'un oxymore, mais ce pourrait devenir un jour l'expression naturelle d'une extension de nos corps, qui ne sont ni matière, ni esprit, mais, matière ET esprit.  (A titre d'exemple un article récent sur ce sujet : S'incarner dans un corps virtuel - Les inédits du CNRS) ;
- d'êtres virtuels : enrichis en intelligence artificielle différents types d'avatars pourraient figurer un jour l'avènement dans la réalité perceptible de créatures imaginaires. (A titre d'exemple un article récent sur ce sujet : Les êtres virtuels remplaceront-ils la VR ?).

La convergence des recherches sommairement présentées dans les articles en liens ci-dessus pourrait engendrer une sorte de cristallisation. 
Si nous les orientons dans ce sens, ces "êtres virtuels" pourraient se former en exosquelettes, soit de personnages de fictions littéraires qui pourraient alors migrer vers notre monde physique, soit de notre fictionaute (la part subjective de soi que nous projetons dans ce que nous lisons) qui pourrait s'autonomiser et explorer des mondes fictionnels. 

Aujourd'hui le design éditorial et les projets en édition dite numérique ne peuvent pas, ne devraient pas pouvoir, faire l'économie d'une veille stratégique dédiée et d'une véritable réflexion théorique et prospective sur les possibles mutations des pratiques de lecture de textes de fiction, ni sur les enjeux d'une véritable autonomisation des lectrices et des lecteurs de fictions littéraires.

Si jamais il y avait un jour une volonté autre que celle de nous maintenir dans la domestication et la peur du lendemain, alors les portes d'un nouveau monde pourraient s'ouvrir à nous.
Je suis à votre écoute...

vendredi 18 janvier 2019

Attention Apparitions possibles de Nouveaux Récits !

Lire c voyager
De plus en plus, avec les séries télévisées et le transmédia, certains mondes fictionnels deviennent de plus en plus denses. 
Et de plus en plus, avec le perfectionnement constant de nouvelles interfaces de diffusion de masse, un autre rapport de force va s'instaurer, qui n'aura de cesse de réinterroger notre rapport au réel et à l'actualité.

"Lire c'est voyager, voyager c'est lire." écrivait Victor Hugo dans Choses vues. Une juste mais encore bien rapide interprétation de la double métaphore du monde comme livre et du livre comme monde, mais qui nous donne cependant déjà à réfléchir sur les rapports du monde des livres, dans toutes ses acceptions, au monde-monde, et vice-versa.
Et Friedrich von Schiller : "Va devant toi et si le monde que tu cherches n'existe pas, il jaillira tout exprès de l'onde pour justifier ton audace".  
C'est ainsi, dans un tel élan, que pourraient émerger de nouvelles formes de récits comme, par exemple, des fictions auto-réalisatrices.  
 
En 1865 le roman d'anticipation de Jules Verne, De la Terre à la Lune, ne préfigurait que fort lointainement la mission Apollo 11 de juillet 1969. Mais la parole écrite, dans une intention autre que purement divertissante, peut toujours renfermer un pouvoir d'accès au plan des réalités, pouvoir qui reste généralement étranger (et heureusement) à la littérature de science-fiction et à ses dystopies. 
Ce faisant les affabulations se réaffirment avec la "Cli Fi", fictions qui traitent spécifiquement "du" changement climatique, et les récits collapsologiques.
La double dimension esthétique et éthique du texte littéraire reste cependant, je pense, cruciale pour révéler le potentiel créateur des mots, et cette exigence, dans une certaine mesure, nous protège souvent de l'éventuelle réalisation de ces textes toxiques. 

Des Narrations à Fort Pouvoir de Réalisation ?

La plus performante des fictions auto-réalisatrices modernes fut probablement ainsi l'apparition de l'Ordre secret de la Rose-Croix. 
Un théologien allemand du 17e siècle dénommé Johann Valentin Andreæ serait en effet l'auteur des trois textes qui déclenchèrent en Europe ce vaste mouvement de pensée, et notamment du fameux récit d'alchimie spirituelle : Les Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz, personnage imaginaire et prétendument fondateur d'un Ordre initiatique qui allait de fait émerger a posteriori de la communauté des lecteurs de son histoire.
Le processus métaleptique (de passage de la fiction à la réalité) qui est entré ici en action n'est sans doute pas unique dans l'histoire de notre espèce animale. Loin de là même ! Que font d'autre l'ensemble des mythes fondateurs et des grands textes religieux ?

Aujourd'hui la potentielle viralité des littératures numériques et hypermédiatiques pourrait cependant donner naissance depuis le cyberespace à des récits déclencheurs tout autant, voire autrement plus performatifs, et c'est la raison pour laquelle nous devrions y être particulièrement vigilants et nous préparer à en être des lectrices et des lecteurs autonomes, c'est-à-dire en capacité d'interpréter les mondes qu'ils proposeront et d'acquérir la faculté de passer d'un monde à un autre.

L'enjeu pour les prochaines années est de développer des récits qui, au lieu de nous inciter à fuir la réalité, nous proposeraient des reformulations de notre monde pouvant nous permettre, d'une part, d'acquérir une distance critique et d'expérimenter de nouveaux modèles, d'autre part, d'anticiper les différents devenirs possibles pour notre espèce animale fabulatrice.
La complexité narrative croissante que nous pouvons observer dans les productions contemporaines issues des technologies du numérique est à double tranchant. Elle peut demain, ou bien asservir la liberté de lecture, les possibilités d'interprétation du monde par les lectrices et les lecteurs, par ailleurs habitantes et habitants du monde réel, notamment en réutilisant à leur insu et à des fins de manipulation des contenus mythologiques, ou bien, déverrouiller trop brutalement leur liberté d'esprit, comme un prisonnier à l'isolement qui se verrait soudain sorti à la lumière du soleil. 
 
L'aventure numérique de la fabrique des récits nous oblige à réinterroger les capacités d'expansion des mondes fictionnels dans le monde réel, et vice-versa.  
LAmbient Literature en est un bon exemple en explorant les formes littéraires qui pourraient émerger de l’utilisation des données personnelles des lectrices et des lecteurs, notamment de leurs pratiques sociales et de leur géolocalisation, pour générer des fictions plus immersives et en interaction avec leurs environnements réels de lecture.
 
Le monde dans lequel nous vivons c'est le monde que nous lisons, et nous lirons demain le monde que nous aurons écrit aujourd'hui.

samedi 24 novembre 2018

Quels Futurs pour les Bibliothèques ?

Le devenir des bibliothèques est aujourd'hui l'une de mes principales préoccupations ! 
Récemment le dessin humoristique ci-dessous a circulé sur les réseaux sociaux, mais n'est-il pas symptomatique justement qu'il soit passé presque inaperçu ?


La communication met le plus souvent en avant les architectures futuristes des nouvelles bibliothèques (par exemple récemment : Oodi : une bibliothèque à 98 millions d'euros ouvrira ses portes en décembre prochain, à Helsinki en Finlande), ou alors les services innovants-décalés que d'autres proposent (par exemple récemment : A Montréal, un "drive" pour rendre ses livres à la bibliothèque), mais à l'écoute du terrain de nombreux-ses bibliothécaires, des lectrices et des lecteurs sont beaucoup plus réservés sur l'évolution que prennent les bibliothèques (par exemple récemment ce commentaire d'un usager sur Facebook : "on sait tous qu'on est en train de détruire le concept de bibliothèque car on veut bien détruire tout ce qui touche aux notions de réflexion, développement intellectuel, etc. Les bibliothèques deviennent au mieux, pour survivre aux désirs des gouvernants, des lieux de loisir, de légèreté, des starbucks gratos"). 
 
La mission première des bibliothèques ne doit-elle pas rester le développement de la lecture publique ?

En reconnaissant cela il ne s'agit en aucun cas d'adopter une posture technophobe conservatrice, pour la défense de l'imprimé et contre le numérique. Absolument pas ! 
Mais il s'agit de savoir quelles sont et où sont les valeurs à défendre.
Quid, par exemple, de la place de la littérature numérique en bibliothèques ? Des nouvelles formes de narrations expérimentées sur le web, dans la réalité virtuelle, etc. ? 
Ce n'est pas être positivement ouvert à l'avenir que de proposer un service original ou une animation loufoque sans rapport avec LA LECTURE.
 
De l'internaute au cybernaute... au lecteur !
 
Aujourd'hui usagers des bibliothèques et bibliothécaires sont souvent des internautes.
Mais les internautes ne sont le plus souvent que de simples utilisateurs d'Internet.
A l'instar des lectrices et des lecteurs de fictions littéraires, habitués à voyager mentalement dans des espaces imaginaires, certain-e-s internautes deviennent des cybernautes, des voyageurs dans le cyberespace. Mais ils sont encore très rares !  

Les bibliothécaires ont une mission essentielle à remplir auprès des internautes lecteurs et des lecteurs internautes, et en faisant des internautes des cybernautes et des cybernautes des lecteurs, et vice-versa, en faisant des lecteurs des cybernautes ! 
 
Bien au-delà des réseaux sociaux le cyberespace, bien que déterritorialisé et extraterritorial, est un espace qui permet les rencontres et les échanges entre internautes, aujourd'hui sur le web 3D immersive avec avatars, et bientôt via des casques de réalités virtuelles ou des lunettes de réalité augmentée... 
A plus long terme l'enjeu, principalement pour ce qui est de la pérennité de la lecture, quelles que soient ses nouvelles interfaces, est celui de la possibilité du maintien d'une présence médiatrice de bibliothécaires humains ; que ceux-ci ne soient pas un jour purement et simplement remplacés par des intelligences artificielles à l'action derrière des agents conversationnels, enceintes connectées ou autres machines non-humaines. 
 
Ma réflexion sur ce sujet capital à mes yeux du devenir des bibliothèques est en pleine effervescence ! 
Parlons-en si vous voulez !