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jeudi 21 mars 2019

innover dans le domaine du livre ?

Voici une question que peu de gens se posent finalement : est-il encore possible de vraiment innover dans le domaine du livre ?
Ma réponse est : oui.
Mais oui à une condition. A la condition de respecter cette règle d’or, qui est également un paradoxe si on la mesure à l’aune du numérique comme unique source d’innovation (ce qui en soit est une aberration) :  
NE PAS OUBLIER QUE LE DOMAINE DU LIVRE EST CELUI DE LA LECTURE !  
Mais aussi, ce faisant, bien se souvenir que l’ampoule électrique n’est pas une amélioration de la bougie.
 
Voilà certes un challenge qui est une odyssée : comment revenir à la lecture en dépassant le cap de l’imprimé 

jeudi 7 mars 2019

Avons nous RDV AU SALON LIVRE PARIS

Je serai au salon du livre de Paris à la journée professionnelle du lundi 18 mars 2019. 
N'hésitez pas à me faire signe sur place ou à me contacter dès maintenant si vous souhaitez que nous nous y rencontrions...


lundi 18 février 2019

Une possible réinvention de la librairie avec Quartier Libre ?

Quartier Libre se définit comme un Hyper-Lieu collaboratif, une librairie de nouvelle génération "capable de relier de façon transversale tous les secteurs de la culture du li(v)re, in et off dans lequel la communauté des lecteurs/auteurs s'enrichit dans un cercle vertueux...".
Bien au-delà d'un simple commerce, la librairie se repense dans ce projet comme un tiers-lieu ouvert, à l'image de son rapport au langage qui s'exprime dans l'idée, par exemple, de Lieu-n du Li(v)re.

Découvrez le Quartier Libre
Ce qui serait en train de se mettre ainsi en place serait un véritable écosystème éditorial qui regroupera à Bruxelles un Wifi bar et un "Reading Room", un MédiaLab du li(v)re et un FabLab, un espace de coworking et une maison d'édition, une galerie d'art et une scène, et, enfin, quand même une librairie avec une dimension connectée, interactive et trans-média.
Un concept innovant de librairie pour les prochaines décennies et qui est à découvrir et à soutenir ici sur la plateforme LITA.co .

mercredi 13 février 2019

Plafond de verre et interprofession du livre !

Dans ce texte : Le seuil d'e-incunabilité du livre sur LinkedIn, j'expose brièvement mon point de vue sur : " Cette difficulté à passer de l'escalier à l'ascenseur, de la bougie à l'ampoule électrique [qui freine l'interprofession du livre et] constitue un véritable plafond de verre ", mais j'espère ouvrir quelques perspectives....

vendredi 5 octobre 2018

Nous ne devons pas (nous) taire (sur) les mutations de la lecture !

La mythique Tour de Babel, dont les travaux auraient été suspendus et les ouvriers dispersés aux quatre vents, et qui même n'aurait jamais existé tangiblement, a cependant pour moi davantage de réalité que la Tour de Pise, qui elle existe bel et bien, même si elle penche.
" L’univers (que d’autres appellent la bibliothèque) se compose d’un nombre indéfini..." (Borges, La Bibliothèque de Babel), d'un nombre indéfini de discours performatifs.
Au 21e siècle la distance, en kilomètres ou d'opinions, ne doit plus nous séparer. 
Les solutions techniques sont nombreuses, souvent simples et gratuites, pour que nous puissions échanger ensemble sur les enjeux des mutations des dispositifs et des pratiques de lecture(s) en duplex, via de multiples possibilités de visioconférences et éventuellement de traductions simultanées.  

Visioconferences de Lorenzo Soccavo sur le futur du livre et de la lecture...
Rien ne doit nous séparer...
Penser que nous serions actuellement dans une époque à laquelle nous pourrions accoler le terme d' "e-incunables" ne manque certes pas de pertinence (c'est là une idée que j'ai moi-même lancée il y a une dizaine d'années déjà dans des cours et des conférences), mais, le problème est que nous ne savons, ni à partir de quand faire commencer cette période de temps que nous traversons, ni combien d'années encore elle durera. 
Nous ne devons pas attendre pour conscientiser et orienter à notre profit, celui des humains, celui de l'humanité, les métamorphoses des fictions.
Je suis à votre écoute pour en débattre avec vous et les vôtres où que vous soyez.

samedi 9 juin 2018

Responsabilité des Métiers de la Narration

Avant-propos de Prospective Stratégique des Métiers de la Narration
" Le numérique a métamorphosé les interfaces, a redistribué certains pouvoirs, particulièrement au niveau de la prescription, de la médiation et de la diffusion. Les marchés du disque, de la photographie, de la vidéo, de la consommation télévisuelle en attestent. Le marché du livre, lui, a évité la transformation par un puissant lobbying, mais surtout parce que la lecture est une pratique culturelle singulière qui, bien au-delà des effets de la confrontation avec d'autres formes de divertissements, monopolise la psyché humaine. En effet, l'imaginaire, l'imagerie mentale des lectrices et des lecteurs tend à faire du reflet des textes dans leurs esprits des mondes à part entière.
Ces mondes ont de plus en plus tendance à être envisagés comme des territoires     potentiellement explorables, potentiellement habitables. Dans cette perspective surprenante la prospective stratégique ne prédit ni ne prophétise l'avenir. Simplement, au-delà des supports et des interfaces, elle prend acte des mutations de nos manières de faire récit et d'y croire, de l'évolution de notre relation aux faits et aux fictions.
Moi je n'ai rien à perdre à essayer de formuler cela, que je pense être essentiel.
Les lecteurs vont finir par manger le livre. 

Que préféreriez-vous à leur place ? 
Être lu, ou, devenir véritablement lecteur ? 
Et que voulez-vous, vous ? 
Être mangeur, ou être mangé ? 
Je vous le dis : accompagnons les lecteurs dans leur émancipation ! "

samedi 28 avril 2018

Prospective Stratégique des Métiers de la Narration - Le Livre Blanc est disponible :-)

Le Livre Blanc sur les besoins d'une véritable prospective stratégique pour l'interprofession du livre et les métiers de la narration est gratuitement téléchargeable en suivant ce lien...
 
La clé de lecture pour bien saisir son message est : Ne regardez pas le doigt qui montre la lune, mais regardez la lune que montre le doigt...

Critiques constructives bienvenues en commentaires ou en messages privés...

vendredi 27 avril 2018

Résultats du questionnaire sur la Prospective du Livre

Le nombre de réponses à l'enquête sur les attentes liées à la Prospective du Livre et de la Lecture ayant atteint en un mois le chiffre rond de 240 participants-e-s et les réponses se raréfiant, j'ai décidé de suspendre le questionnaire et de vous présenter une synthèse des résultats.

Les participant-e-s
En introduction je précise que parmi les participant-e-s : 67% étaient des femmes et 33% des hommes (ce qui semble le reflet de l'interprofession du livre), 46% en province, 42% en Ile-de-France et 12% à l'étranger (ce qui montre le rayonnement de mon activité, notamment sur la francophonie). 30% ont déclaré avoir entre 40 et 50 ans, 21% entre 30 et 40 ans et entre 50 et 60 ans, et seulement 17% entre 20 et 30 ans et aucun de moins de 20 ans (a priori je pensais toucher principalement des étudiant-e-s des filières livre et édition qui me sollicitent souvent, mais ils n'ont de fait été que 4% des répondants). La majorité, 30% se sont en effet déclaré-e-s éditeurs ou éditrices et 21% bibliothécaires, le reste se répartissant entre libraires, auteurs, correcteurs et correctrices (ce qui me semble refléter l'engagement des acteurs de l'interprofession du livre sur les réseaux sociaux)...
50% pensent que la publication d'un Livre Blanc sur le périmètre et les applications de la prospective stratégique du livre et de la lecture leur serait utile, tandis que 42% se déclarent sans opinion sur cette question. Ces 92% là pourront bientôt se faire une idée plus précise avec le futur Livre Blanc sur la Prospective Stratégique des Métiers de la Narration actuellement en chantier.

Des réponses qui font sens 
100%, oui 100%, déclarent trouver claire et pertinente la définition que je propose de la prospective du livre et de la lecture, à savoir : L'étude de l'évolution des dispositifs et des pratiques de lecture afin de prévoir leurs différentes évolutions possibles ; et 100% encore déclarent se sentir concernés dans le cadre de leur activité professionnelle. Enfin, 100% pensent utile de faire de la veille.
Cette veille professionnelle, ils sont 78% à la souhaiter stratégique, c'est-à-dire à la fois concurrentielle et technologique, et seulement 26% à ne la vouloir que technologique, et 22% seulement sur les réseaux sociaux. Pour 71% une veille logicielle automatisée n'apparait ni suffisante ni pertinente.
87% attendraient d'une formation à la veille stratégique qu'elle leur permette d'évaluer les évolutions et d'anticiper les mutations de leur secteur d'activité, 75% de valider les possibilités de valorisation et d'innovation de leurs offres.
L'attente vis-à-vis de formations à l'élaboration de scénarios prospectifs est plus mitigée. 54% pensent cependant que cela leur serait utile, 58% en attendraient davantage d'autonomie pour piloter à l'avenir leur projet de développement, et 50% souhaiteraient acquérir les bases de la prospective stratégique.

Des attentes clairement exprimées
- A la question de savoir ce qui devrait d'abord concerner la prospective du livre et de la lecture, 75% répondent l'édition numérique, puis à égalité, 58% (plusieurs réponses étaient possibles) l'édition imprimée, et, les nouveaux médias ! Comme les autres options, telles la réalité virtuelle, la réalité augmentée, les jeux vidéos ou les arts numériques n’obtiennent que très peu de suffrages, qu'en conclure, sinon que le livre reste un concept homogène dans l'esprit de ses concepteurs (ce qui est peut-être une bonne chose).
- A la question, à quoi pour vous la prospective du livre et de la lecture devrait-elle principalement s'intéresser, une grande majorité (75%) opte pour : "Les nouvelles formes de diffusion et de commercialisation", suivi de près (71%) par : "Les nouvelles formes de médiation du livre", puis "Les nouvelles formes de communication et de prescription", "L'évolution des lectorats". Là aussi les acteurs de l'interprofession du livre restent concentrés sur le développement de leur activité et pragmatiques dans leurs attentes.
Qu'en pensez-vous ? Si vous n'avez pas répondu au questionnaire initial vous pouvez toujours réagir ici en commentaires...

samedi 24 mars 2018

Livre et Prospective - Donnez votre avis !

Depuis un moment vous vous demandez ce que la prospective peut bien avoir à faire dans le domaine du livre et de la lecture, et ce qu'elle pourrait y apporter ? 
Le petit questionnaire ci-dessous est fait pour vous permettre d'y voir clair et de donner votre avis. 
Profitez-en et partagez-le, plus il y aura d'avis plus nous y verrons clair !




Vous pouvez aussi faire part de vos attentes, avis et critiques en commentaires ci-dessous...

samedi 17 mars 2018

Edition Numérique Volume 2

Nous sortons des e-incunables !
La liste de 184 éditeurs numériques francophones en date du 11 juin 2017 est passée à 145 au 1er janvier 2018, soit une chute de 39, et précisément : 104 éditeurs (au lieu de 143) et 41 prestataires. 
Les maisons d'édition numérique disparues passent ainsi de 25 à 65.

Quelles conclusions provisoires en tirer ?
D'abord : rien de grave, il nous faut relativiser, tout d'abord parce que certains acteurs ne se manifestent pas auprès de moi ou ne sont pas suffisamment visibles pour que je les repère.
 
Cependant, quelques remarques intéressantes peuvent être faites je pense :
- Depuis 2011, année où j'ai lancé cette liste, c'est la première fois, durant le second semestre 2017, où le nombre d'éditeur numérique francophone décroit.
- Cette actualisation de janvier 2018 montre que le "mouvement" se recentrerait sur la France métropolitaine et le Québec (la plupart des autres initiatives francophones ne répondent plus présent apparemment).
- Les sous-capacités techniques du marché des applications ne sont pas adaptées à la plasticité de la lecture de fictions littéraires et à l'imagerie mentale naturelle des lectrices et des lecteurs, excepté peut-être pour le livre jeunesse qui est le secteur de l'édition numérique le plus créatif et celui qui résiste le mieux.

Une explication ?
Je ne pense pas que l'explication soit unique et simple. D'une part, de plus en plus d'éditeurs « traditionnels » (imprimé) produisent des versions numériques (.epub) de leurs titres, d'autre part, de plus en plus de studios de production transmédia et VR (réalité virtuelle) ou RA (réalité augmentée) sous différentes appellations explorent de nouvelles formes de narrations littéraires. Par ailleurs, et là aussi pour de multiples raisons, l'interprofession et les médias poussent au développement du livre-audio.

Des questions...
- Je me pose cependant quelques questions, oui, autour desquelles je travaille et auxquelles, à bien y réfléchir, les réponses dessineraient peut-être les limites du marché du livre pour les prochaines années :


- Comment a posteriori rendre compte de ce qui pourrait apparaitre comme un sous-développement volontaire des potentialités des dispositifs à base d'encre et de papier électroniques (liseuses) ?
 

- Comment faire la part des choses entre, l'évolution de tendances générationnelles de fond des lectorats (d'une part, des générations qui restent attachées au support papier, et, d'autre part, des générations smartphones), et, en arrière-fond, l'important travail des lobbies, l'influence de leur communication, des enquêtes d'opinion et des campagnes de presse qu'ils organisent
 
- L'édition numérique est-elle déjà du passé ? N'aura-t-elle finalement été que l'équivalent des incunables, les premiers livres imprimés entre 1450 et 1501 qui reprenaient encore en grande partie les codes des ouvrages manuscrits, et faudrait-il maintenant, au-delà du marché du livre imprimé, chercher les nouvelles aventures éditoriales du côté des nouvelles formes de narration, le transmédia et la réalité virtuelle et, au-delà de Youtube (succès des booktubeuses...) chercher de nouvelles formes de médiation dans le web immersif et conversationnel ?
 
Pour des étudiant-e-s des différentes filières du livre et de la médiation culturelle et numérique en général, il pourrait être pertinent et instructif je pense de reprendre l'historique de cette liste, de contacter les différents éditeurs pure-players concernés afin de les interroger sur le parcours et le sort de leur projet. 

De mon côté je reste ouvert à... tous projets !

jeudi 8 mars 2018

Pour se rencontrer à LIVRE PARIS 2018


Si vous souhaitez profiter de votre passage à Livre Paris 2018 pour me rencontrer, j'y serai à la matinée professionnelle du lundi 19 mars 2018, n'hésitez pas à me faire signe ou à voir ci-dessus l'onglet CONTACT pour... me contacter ;-)

dimanche 31 décembre 2017

Futur du Livre et de la Lecture - Les posts 2017 les plus lus !

Les 6 + 1 posts qui en 2017 ont le plus attiré l'attention des passionnés du livre et de la lecture, tellement passionnés qu'ils s'intéressent à l'évolution et aux mutations des supports et des pratiques de lecture, et qu'ils s'intéressent aux innovations dans le domaine de la fiction, des nouveaux médias et de leurs passerelles avec le marché du livre, aux nouvelles formes de médiation du livre et de la lecture... 
Bravo et merci à eux (et à elles bien évidemment !) :   

 
Les Mondes Miroirs comme nouveaux espaces de médiation littéraire 
 
Introduction table ronde Transmédia et Narration 
 
La Narration Non Verbale - table ronde 
 
Du marché du livre comme un échiquier 
 
La vie est naturellement transmedia 

Enfin, un post du 20 décembre 2017 seulement, mais qui grimpe vite :  

 Le Cyberespace comme champ narratif

lundi 30 octobre 2017

Réponses à une étudiante au sujet de la "littérature numérique"

J'ai régulièrement le plaisir de répondre à des interviews d'étudiantes ou d'étudiants de diverses filières, mais qui tous ont en commun de s'interroger sur les évolutions des dispositifs et des pratiques de lecture. 
En général je suis à leur écoute et à celle de leurs enseignants et de leurs établissements pour notre intérêt réciproque, car, de fait, nous traversons tous bel et bien une période historique que nous pourrions qualifier, comme je le fais parfois, comme étant celle des "e-incunables"... 
  
- Faites-vous une distinction entre littérature numérique et littérature électronique ?
  
Je tiens d'abord à faire une distinction entre les mots et les idées. Distinguer "littérature numérique", "littérature électronique, "littérature informatique", etc., peut permettre tant une clarification qu'une inutile complexification. 
Quelle serait l'idée motrice derrière ces distinctions ?
Cela me rappelle les années, pas si lointaines, durant lesquelles nous passions du temps à distinguer e-book, avec un trait d'union, d'ebook, en un seul mot, et à nous demander comment appeler les nouveaux dispositifs de lecture à encre électronique. Jusqu'au jour où les usagers ont tranché à leur insu en utilisant le terme de "liseuse", proposé un jour par Virginie Clayssen. Aujourd'hui presque tout le monde sait ce que nous appelons "liseuse", mais cette acculturation en quelque sorte semble s'être faite naturellement, spontanément.
Globalement, pour vous répondre, nous pourrions considérer que la "littérature numérique" concernerait la littérature qui s'écrit et se diffuse par les voies du numérique, tandis que la "littérature électronique", un peu plus ancienne historiquement, concernerait elle plutôt ce qui est produit par des programmes informatiques, la littérature générative combinatoire, les générateurs de textes, par exemple. Je pense notamment à l'Atelier de Littérature Assistée par les Mathématiques et les Ordinateurs (ALAMO) lancé par le poète oulipien Jacques Roubaud dès 1981. Ce qui est écrit alors n'est plus l'oeuvre, mais, le programme qui générera l'oeuvre.
 
- Quelle définition donneriez-vous à la littérature numérique ? Lui donneriez-vous ce nom ?

Par nature je me méfie beaucoup des définitions qui nous enferment dans un cadre de pensée. L'important je pense, au 21e siècle, est de redéfinir : redéfinir le livre, redéfinir la lecture, redéfinir la littérature, etc.
Je ne sais pas s'il existe véritablement une "littérature numérique". Je dirais qu'il existe plus spécifiquement une "poésie numérique", dans le sens qu'il y a bel et bien depuis des années une production d'oeuvres poétiques expérimentales à la croisée des arts numériques et des performances artistiques en public. Cela peut remonter à Dada, voire même avant. Le numérique apporte simplement aux poètes de nouveaux outils d'expression et un formidable canal de diffusion.
Comme j'ai, à partir de 2011, défini les éditeurs numériques comme : "Un éditeur pure-player est un entrepreneur qui publie des livres exclusivement dans des formats numériques à destination des nouveaux dispositifs de lecture", je définirais aussi la littérature numérique de manière très formelle et rationnelle. La littérature numérique est la production littéraire écrite et diffusée par des outils numériques.
C'est surtout une question de supports et de dispositifs, et pas tellement de littérature je crois. Comme toujours cette dimension est primordiale cependant. Nous savons que passer des rouleaux de papyrus aux livres manuscrits sur parchemin n'a pas été sans incidences sur la création littéraire. De même l'imprimerie a révolutionné le champ d'expression romanesque. Nonobstant, si l'influence des supports et des canaux de diffusion est primordiale, elle n'est pas unique.
Comme une eau qui s'écoule, la création littéraire prend tous les chemins qu'elle peut suivre pour irriguer en nous.

- Mon mémoire questionne un certain angle : la littérature numérique s’inscrit-t-elle au sein d'un mouvement littéraire (qui est en cours de formation selon moi) ? Qu’en pensez-vous ?

Je suis assez dubitatif... A moins de définir la "littérature numérique" par rapport aux nouvelles formes de narrations que les outils numériques permettraient ? Appelleriez-vous "littérature numérique" ce que certains appellent : transmédia ?
En termes de "mouvement littéraire", ce que nous pouvons en fait observer pour l'heure est du domaine de la fusion (voire de la confusion) entre les champs de la littérature, du jeu vidéo et de la BD, et principalement par rapport à une construction en grande partie purement commerciale qui amalgamerait les différents styles des littératures de l’imaginaire à un genre "young adults", qui serait lui plutôt un segment du marché du livre. Nous sommes, ne l'oublions pas, à l'époque, non seulement du numérique, mais aussi, des industries culturelles.
Si mouvement littéraire il y a là, il serait dans une remise en cause du contrat de lecture et, à mon sens, dans la reconsidération des espaces imaginaires de la littérature comme de véritables espaces, explorables, voire habitables par les lecteurs. Mais nous sortirions là du cadre historique des écoles littéraires. Nous assisterions à une émancipation, une autonomisation des lecteurs par rapport aux modes de pensée du passé.
 
- Le numérique n’est-il pas le socle nécessaire pour que la littérature existe dorénavant ?
 
Peut-être, mais, pour ma part, je ne le crois pas vraiment. Je repense souvent à la fin de ce roman de Ray Bradbury, Fahrenheit 451. Elle est particulièrement émouvante je trouve dans l'adaptation cinématographique de François Truffaut. On y voit des groupes de lecteurs résistants cachés dans les bois et qui apprennent par coeur des livres entiers, chacun un livre, et chacun porte comme nom le nom du livre qu'il apprend... Et puis... que deviendrions-nous si la fée électricité venait à nous quitter ? Même aujourd'hui, comment accéder à cette littérature numérique sans le truchement de l'électricité ?
Je crois que le numérique est comme une fusée, mais ce n'est pas la Lune, et que la littérature, le texte avec une portée esthétique et morale, excède (dans son double sens de dépasser et d'importuner) toujours les outils d'écriture et de lecture.
Une autre face du numérique serait aussi à prendre en considération par rapport au livre : celle, moins créative, du profilage des lecteurs et des prescriptions de lectures par des algorithmes. Si vous voulez vraiment parler de littérature, la question est alors celle d'un rapport à la langue, et, qu'elle soit médiatisée par une machine matérielle ou logicielle c'est sa plasticité, sa créativité à elle, la langue, qui prédominent, et non pas celles de machines construites. Je pense aux "machines à mots" de Bernard Heidsieck qui finalement cherchaient peut-être à exprimer cela.
 
- Cette évolution de la littérature a-t-elle un avenir selon vous ? Deviendra t-elle une référence ?
   
Ce sera une étape, espérons-le. Je suis prospectiviste et non pas devin, ni prophète, et, en plus, mon point de vue est certainement subjectif. D'abord en tant que lecteur (de romans surtout) et par rapport certainement à ma génération, à mon âge. Mes apprentissages et mes premiers contacts avec l'écriture et la lecture ont été sur papier. Probablement que les tout jeunes enfants, qui aujourd'hui apprennent à lire et à écrire dans un environnement numérique, voient et verront ces questions autrement. En outre, mes recherches sont orientées versant lecteur. Comment faire, comment utiliser le numérique, pour enrichir l'imagerie mentale et augmenter le sentiment d'immersion des lecteurs par rapport à une fiction littéraire ? Je suis donc doublement subjectif ! Mais je crois vraiment que ce qui se joue actuellement se joue au niveau de la narration et de la suspension d'incrédulité à laquelle le lecteur accepte tacitement de s'abandonner. Le roman a bénéficié de l'imprimerie, mais, comment le numérique pourrait-il le métamorphoser tout en préservant la puissance du verbe sur celle des images animées ? 
   

mardi 15 août 2017

Extension du domaine du livre et de la lecture

Le périmètre du champ d'influence des livres et de la lecture, ou dit autrement des dispositifs et des pratiques de lectures, ne cesse de s'étendre.
Que ce soit comme sources d'informations ou comme supports de diffusion, mon attention se porte de plus en plus entre autres vers les recherches universitaires et vers les arts numériques au sens large.
Pour ce qui est du versant public de mon travail permanent de veille, en plus de mon intense activité sur Facebook, Twitter, Google+, Linkedin, Viadeo..., réseaux sur lesquels je relaie des contenus souvent différents en fonction de leurs spécificités, j'ai récemment élargi ma zone de publication à deux autres plateformes :
- Framasphère (réseau social de Framasoft, mouvement d'éducation populaire du logiciel libre, créé à partir du réseau social libre Diaspora*), et,
- Digitalarti (réseau digital art & innovation, pour lequel : "L'art numérique est au carrefour de l'art, de la science, de la technologie et des émotions."). 
N'hésitez pas à venir m'y retrouver !
Si vous avez besoin pour vos projets de développement d'une veille stratégique dédiée et confidentielle, contactez-moi alors en privé. Les prestations que je propose sur ce domaine d'intervention sont hautement personnalisées (aucun recours à des logiciels de veille automatisée) et reposent avant tout sur mon approche et mes connaissances transversales des devenirs du livre et de la lecture, le renseignement humain, la détection de signaux faibles et l'intermédiation.

http://media.digitalarti.com/fr/blog/lorenzo_soccavo

dimanche 11 juin 2017

Actualisation de la Liste des Editeurs Numériques Francophones

Liste actualisée le 11 juin 2017 des 184 acteurs de l'édition numérique francophone (143 éditeurs et 41 prestataires de services).
La majorité sont en France, mais quelques-uns aussi au Québec, en Belgique, en Suisse Romande, en Afrique francophone, au Danemark, aux Etats-Unis, en Nouvelle-Calédonie, en Australie…
Si vous en connaissez d'autres merci de nous les signaler en commentaires.
Accès direct, gratuit et sans publicités sur ce  blog de la Prospective du Livre en suivant ce lien...

samedi 4 mars 2017

Edition Numérique - Etat des Lieux

Pour la première actualisation 2017 de la liste des éditeurs numériques francophones (à consulter librement en suivant ce lien) s'est imposé le besoin de faire un point critique sur l'édition numérique francophone

Force est de constater, en effet, que depuis la création de cette liste en avril 2011, et même depuis la parution en 2007 de mon livre Gutenberg 2.0 le futur du livre, l'édition numérique stagne
On me le fait souvent remarquer avec un sourire moqueur, certains confondant avec un plaisir niais "prospective" avec "numérique", voire avec "informatique" ;-( 

Quelques constats...

- Depuis le lancement de cette liste, 24 éditeurs ont "mis la clef sous la porte", comme l'on dit familièrement. Mais, régulièrement, de nouveaux se lancent. Ils étaient une trentaine au départ, ils sont aujourd'hui presque 180, et cette liste n'est sans doute pas exhaustive.
- De plus en plus parmi eux proposent l'impression à la demande, souvent en partenariat avec... Hachette ;-)
- Le lectorat traditionnel suit peu. Ou alors il emprunte des voies détournées (?), soit, en téléchargeant gratuitement des titres du domaine public - plusieurs sites permettant en toute légalité d'accéder à de très nombreux classiques de la littérature, soit, en devenant parfois pirate.
- Par ailleurs, il est encore trop tôt pour que de nouvelles générations de lecteurs, natives du numérique, et ayant fait leur apprentissage de la lecture en partie au moins sur des supports numériques, soient en mesure d'influer sur le marché du livre.
- L'édition numérique jeunesse reste toujours le secteur le plus créatif et elle joue certainement un rôle important qui ne se révélera qu'à moyen terme, lorsque ses jeunes lecteurs seront devenus grands ;-)

Pourquoi cette stagnation


samedi 4 février 2017

Du marché du livre comme un échiquier

Du marché du livre considéré comme un échiquier, en trois points :
 
1 - L'interprofession du livre est depuis des années impactée par l'informatique, puis par le numérique, c'est-à-dire non seulement au niveau de la conception et de la fabrication au sens large, mais aussi de la diffusion et de la médiation.
Les auteurs s'émancipent de plus en plus de la traditionnelle chaine du livre. Les prescripteurs changent (médias sociaux, booktubeurs...). Les lecteurs explorent d'autres voies, d'autres contenus, voire piratent. De nouveaux entrants ouvrent de nouveaux champs narratifs venus des jeux vidéos, des arts numériques, de la recherche universitaire...
Pour maintenir son activité il est devenu vital de pouvoir accompagner l'émergence des nouvelles pratiques de lecture et de consommation de l'information pratique et lexicale (dictionnaires...), et de pouvoir anticiper sur les impacts des effets générationnels.

2 - La prospective est une discipline éminemment pratique.
Par des méthodes de veille et de simulations (scénarios envisageant les différentes évolutions possibles) elle aide à la prise de décisions.
La prospective peut également influer sur l'avenir en orientant des décisions stratégiques à plus ou moins long terme vers l'accomplissement d'un futur jugé comme plus souhaitable que d'autres, et/ou en détectant suffisamment tôt des signaux faibles porteurs de potentielles ruptures.

3 - Bien comprise, la prospective des dispositifs et des pratiques de lecture, au-delà de ses dimensions théoriques, recouvre en réalité des aspects très concrets et opérationnels à court et moyen termes, notamment par l'apport d'une veille stratégique et technologique concurrentielle, d'intermédiations avec les acteurs d'autres horizons, et d'aides à l'innovation et à la prise de décisions.

Si vous n'avez pas de stratégie, c'est que vous faites partie de la stratégie de quelqu'un d'autre.” Alvin Toffler
Qu'on se le dise à toutes fins utiles, n'est-ce pas ?

jeudi 12 janvier 2017

Introduction table ronde Transmédia et Narration

Le 09 janvier 2017 avait lieu à l'Ecole Estienne (école supérieure des arts et industries graphiques de la Ville de Paris) une table ronde sur le thème : Le transmédia va-t-il réinventer le livre ?

Ci-après une retranscription de mon introduction à cette table ronde : 
 
" [...] Dans le cadre de mon travail permanent de veille stratégique sur les dispositifs et les pratiques de lecture je note deux points en rapport direct avec notre thème de ce soir :
 
1 - le transmédia et les nouvelles formes de narration confirment le besoin de notre espèce humaine en fictions ;
2 - mais les questions : Sous quelles formes ? Sur quels supports ? Avec quels dispositifs ? demeurent toujours. 
 
Voilà pourquoi j'ai souhaité que nous parlions ce soir à partir de faits concrets.
Aussi j'ai donc constitué le plateau de cette table ronde dans le souci de réunir des jeunes professionnels, qui ont déjà à leur actif des réalisations en édition numérique ou transmédia, et, qui ont également des projets actuellement en cours. 

Pour introduire les échanges qui seront ensuite animés par Olivia Phélip de Viabooks, j'ai juste relevé quelques informations sur ces derniers mois :
 
- A la mi-juin 2016 le premier groupe d'édition français, Hachette Livre, a fait l'acquisition au Royaume-Uni d'un studio de jeux vidéo. Interrogé à plusieurs reprises durant l'été par les médias le PDG de Hachette Livre, Arnaud Nourry, a clairement justifié ce choix stratégique par la stagnation du marché des e-books qui ne prendrait pas en France et serait en recul aux Etats-Unis et en Angleterre.
- En octobre 2016, Stéphane Roussel, directeur exécutif de Vivendi et président de GameLoft déclarait (Le Monde) : "Je crois beaucoup aux jeux vidéos scénarisés.".
- Fin octobre, pour la première fois, la réalité virtuelle et ses potentialités narratives étaient présentées au sein de la fameuse Foire du Livre de Francfort...
- En novembre, Serge Hascoët, directeur éditorial du pole créatif central d'Ubisoft déclarait (Le Monde) : "Dans les prochains jeux vidéo Ubisoft, il y aura de moins en moins de narration.". 
Patatras ! Là, celles et ceux qui s'imaginaient la route toute tracée vers le tout immersif, le tout narratif etc., ne savent plus que penser. Mais c'est que les choses ne sont pas si simples que cela. Ubisoft cherche à anticiper le "tourisme virtuel", l'émergence de territoires virtuels à explorer et où chaque "joueur", chaque "lecteur", comme dans la vraie vie, écrira librement sa propre histoire. Second Life préfigurait ce modèle, High Fidelity, autre Métavers, lui en cours d'élaboration sur le web 3D immersive, incluant l'usage de casques de réalité virtuelle, vont dans ce sens [...].
Enfin pour conclure, deux autres faits très récents :
- Il y a quelques jours, le 5 janvier 2017, l'ACBD (Association des critiques et journalistes de bandes dessinées) publiait son Rapport 2016. Elle y présente la BD numérique comme un échec. De fait, si l'offre est de plus en plus conséquente, il n'y a pas véritablement un lectorat et un marché. Lire une BD sur album est et reste une expérience différente de celle de visionner un dessin animé ou un film d'animation. 
Sur ce point les réalisations de nos invités nous montreront qu'il peut en être autrement... 
- Enfin, aujourd'hui même 9 janvier, Delphine Ernotte, présidente de France Télévision, présentait son plan de création qui vise à produire 50% de fictions de plus d'ici 2020.

Alors comment penser l'avenir face à ces informations qui peuvent sembler contradictoire ?
Depuis les peintures pariétales notre espèce animale est animée par un besoin de créer des simulacres de la réalité, aussi la question essentielle à mon avis est-elle ce soir : comment exprimer ce besoin aujourd'hui au niveau de l'interprofession du livre, et comment permettre aux futurs professionnels, tels ceux formés à l'Ecole Estienne, d'atteindre et de dépasser cet horizon que serait le transmédia ? [...] "

Pour celles et ceux qui n'ont pas pu assister à cette table ronde, à voir : 
- PHALLAINA http://phallaina.nouvelles-ecritures.francetv.fr/ (qui était présenté par notre invité Pierre Cattan de Small bang...),
- THE ENEMY http://theenemyishere.org/fr/ (qui était présenté par notre invitée Hélène Adamo de Camera Lucida...)
- A lire : Livre numérique : ce que nous avons raté, pourquoi nous l'avons raté, et comment nous allons changer les choses, par notre invité Julien Simon sur le blog de Walrus ebook studio.

Illustration : photo par Laurent d'AtmosFeel.  

samedi 17 décembre 2016

LE TRANSMÉDIA VA-T-IL RÉINVENTER LE LIVRE ?

Le lundi 09 janvier 2017 au sein de l'Amphi Charlie de l'Ecole Estienne (école supérieure des arts et industries graphiques de la Ville de Paris) le débat aura lieu autour de la question de : " L'impact de l'interactivité sur la narration " avec une table ronde que j'ai eu le plaisir de préparer et que je présenterai en introduction.
 






PRÉSENTATION

Les livres qui osent le transmédia ne sont-ils pas en train de réinventer le territoire narratif ? L’interactivité ne crée-t-elle pas de facto une nouvelle relation avec le lecteur ? Et si la déconstruction du récit, induite par les nouvelles technologies, renouait avec l’incertitude de la tradition orale d’avant l’imprimerie, où le texte « conté » évoluait selon l’auditoire ou l’interprète ? Dans ce contexte de livre « global », comment les auteurs, les designers et les éditeurs repensent-ils leur travail de création ? De la narration interactive, en passant par la déclinaison numérique, l’application ou le documentaire animé, ce débat interrogera toutes les nouvelles formes de la narration moderne.

PARTICIPANTS

- Hélène ADAMO, New media production manager Camera lucida.
- Pierre-Emmanuel LYET, Réalisateur de films d’animation, illustrateur et graphiste (site web).
- Pierre CATTAN, Producteur studio transmédia Small Bang.
- Julien SIMON, Directeur éditorial Walrus Ebook.
- Le débat sera animé par Olivia PHELIP, fondatrice et rédactrice en chef de Viabooks.



 
Informations pratiques
Lundi 09 janvier 2017 de 18H00 à 20H00 - Amphi Charlie - Ecole Estienne - 18 boulevard Auguste-Blanqui 75013 Paris (accès...).
Participation gratuite sur réservation obligatoire par mail auprès de l'Ecole Estienne à : pan.sarmant@ecole-estienne.fr 
Une rencontre-débat organisée avec le soutien de l'Ecole Estienne, l'ATEP (Association des techniciens de l'édition et de la publicité), et Viabooks.