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mercredi 7 novembre 2018

Personnages de fictions et extraterrestres

Personnage ou robot
Les personnages de fictions littéraires, parce qu'ils sont généralement des créatures anthropomorphiques qui ne vivent pas vraiment sur Terre sont, en toute logique, les premiers extraterrestres avec lesquels nous devrions chercher à entrer en contact.
  
Et cela, ce contact, sera un jour possible. 
J'ai en effet, à partir de mon travail de veille, des raisons de penser que l'autonomisation des lectrices et des lecteurs de fictions littéraires ira de pair avec une émancipation des personnages.
 
Au vu des évolutions actuelles des interactions Homme-machine, notamment dans le domaine des interfaces de lecture, et considérant quelques signaux faibles détectables dans des secteurs en marge du marché du livre, quelques pistes se dessinent à la croisée des chemins des premières réalisations fictionnelles en réalités virtuelles, de la réalité augmentée et de l'intelligence artificielle. 
Voici quelques-unes seulement de ces principales pistes possibles : 
 
- Avatarisation des personnages de fictions (plusieurs expérimentations grandeur nature ont déjà eu lieu avec sur les réseaux sociaux des profils fictifs de personnages...)
- Exploitation des assistants vocaux et agents conversationnels (déjà utilisés pour "lire" des histoires et dans la tendance du développement des livres audio et des podcasts...)
- Le web 3D immersive avec avatarisation de l'internaute et casque VR (de nouvelles plateformes sont en cours de développement, comme Sansar par exemple), ou, sans casque VR, comme je l'expérimente depuis quelques années notamment avec OpenSimulator. 
Lire, par exemple : Extension du domaine de la BD (juin 2018). 
- Le développement de créatures biodigitales pourrait aussi donner un jour corps à des personnages de fictions littéraires et faciliter leur immersion dans notre quotidien (réalité augmentée et hologrammes ouvrent déjà quelques perspectives, par ailleurs la poésie et les arts numériques explorent des territoires où de nouvelles relations peuvent se nouer entre les différentes puissances narratrices en jeu, tant dans ce qui nous lie au réel, que dans ce qui nous attire dans les fictions...).
Lire, par exemple : Les nouvelles créatures d’Instagram, ou quand la science-fiction rejoint la réalité...

Mais ce sera peut-être, probablement même à mon humble avis, par les ressources naturelles de leur propre mental, en devenant des fictionautes, que certaines lectrices et que certains lecteurs passeront la ligne rouge et entreront un jour en communication avec des personnages de fictions. 
Une nouvelle génération d'auteurs et d'éditeurs doit se lever et se mettre en marche vers cet horizon. 
Les fictions ne doivent plus être des cages à imaginaire pour retenir l'attention passive de masses indifférenciées (public, (télé)spectateurs, audience, lectorats...), mais de nouveaux mondes ouverts à l'exploration et à la recherche de solutions de possibles à-venir pour notre espèce fabulatrice.
 
Souvenons-nous ce qu'écrivait Antonin Artaud en 1925 : « Je voudrais faire un livre qui dérange les hommes, qui soit comme une porte ouverte et qui les mène où ils n'auraient jamais consenti à aller, une porte tout simplement abouchée à la réalité. » (L'Ombilic des limbes).
Vous voulez explorer ces voies. Comme moi vous recherchez cette porte ? 
Parlons-en !

samedi 26 août 2017

Une nouvelle bibliothèque en orbite ?

Dans quelques mois au plus tard les internautes qui le souhaiteront pourront, via la plateforme web 3D immersive OSGrid de la communauté internationale de développement du logiciel libre OpenSimulator - logiciel de création de mondes virtuels -, se connecter depuis chez eux à la Nouvelle BiblioSphère

Avec les flèches de leur clavier ils pourront simplement y déplacer leur avatar personnalisable selon leurs goûts et y échanger par la voix ou par écrit avec des accompagnateurs ou d'autres internautes auxquels ils auront donné rendez-vous.

Cet espace de la Nouvelle BiblioSphère présente trois niveaux, dont deux halls qui exposent les différentes possibilités de médiation autour du livre et de la lecture exploitables dans ce type d'espace web et que j'expérimente depuis plusieurs années, notamment avec Jenny Bihouise, qui se consacre au développement d'applications métier dans le web 3D, et Adret Web Art. A bientôt dans le cyberespace alors !
* Plus d'informations sur nos travaux en 3D en suivant ce lien interne...

dimanche 27 janvier 2013

Le livre et la 3D - Retour sur la conférence du 16 janvier 2013

 
Le soir du 16 janvier 2013 courant j'ai eu le plaisir d'intervenir pour la première fois sur le thème suivant : Le livre et la lecture dans le web 3D de demain, et de réaliser cette conférence en duplex, à la fois dans les locaux de La Cantine numérique rennaise, à Rennes donc comme son nom l'indique, et, dans l'auditorium de MétaLectures sur la plateforme de web 3D immersive Francogrid.
Au total pratiquement 80 personnes à Rennes et une trentaine sur MétaLectures.
La photographie ci-dessus de Jean-Baptiste Le Clec'h montre bien la mise en abîme du dispositif et la mise en relation des deux plans, physique et numérique.
Comme prévu ma conférence a été suivie d'échanges en direct depuis Francogrid avec quelques-uns des professionnels qui travaillent comme moi au déploiement des ressources culturelles et éducatives de ce type d'environnement numérique (en l'occurrence l'artiste Anne Astier ; Jenny Bihouise -consultante en ingénierie de formation et des mondes immersifs ; Caroline Brousse -bibliothécaire et cofondatrice de Bibliossimo ; Sylviane Diop du collectif d'artistes GawLab de Dakkar, et Yann Minh qui nous a fait visiter quelques espaces du futur FestivalSF, avec des réalisations de l'artiste Cherry Manga et une sonification topologique de la sound designeuse Christine Webster).
Ces échanges ont (je l'espère) contribué à faire prendre conscience à mon auditoire rennais de la réalité et des potentialités de ces territoires numériques, de la qualité de celles et ceux qui y oeuvrent déjà.  
 
L'obsolescence du web
   
En 2007 j'avais donné sur Second Life, grâce à l'équipe de la Bibliothèque francophone du métavers, la première conférence en français (en voice chat) à l'occasion de la sortie de mon livre Gutenberg 2.0, le futur du livre.

Aujourd'hui la 3D s'impose de plus en plus. Parallèlement les internautes deviennent des mobinautes, et avec l'internet des objets et la réalité augmentée la porosité entre monde physique et monde numérique est de plus en plus importante. Qu'on le veuille ou non les deux sont de plus en plus interconnectés.
 
Le message que j'ai voulu faire passer le 16 janvier 2013 est le suivant : le web 2.0 véhicule de l'information mais il ne reproduit aucunement notre environnement naturel, lequel est en trois dimensions et, surtout, nous met les uns les autres en contact que nous le voulions ou non.
Même avec le développement des réseaux sociaux et l'utilisation de webcams, le web nous propose généralement des expériences solitaires face à l'univers plat des écrans.
C'est du Minitel augmenté, mais sans plus.
Le co-browsing, la navigation interactive à plusieurs sur un même site web, n'a pas encore été rendu possible.     
La technologie OpenSimulator (open source) que je cherche à promouvoir et que je teste depuis un an sur l'incubateur MétaLectures permet de transférer sur un territoire numérique une grande partie des activités de notre vie quotidienne.   
Quand nous nous connectons au site web d'une bibliothèque, quand nous nous connectons au site web d'une librairie, qu'elle vende du livre imprimé ou du livre numérisé en téléchargement, l'expérience que nous avons est extrêmement pauvre par rapport à celle que nous vivons lorsque nous entrons effectivement dans une bibliothèque ou dans une librairie. Qui oserait me dire le contraire ?
 
Comparée à la 3D immersive sur et avec laquelle nous travaillons sur MétaLectures, la 3D subjective est un trompe-l'oeil, genre pictural qui plonge ses racines dans l'art pariétal.
La visite virtuelle proposée par la BPI Pompidou de Paris sur son site web, par exemple, ne rend compte en rien de la "réalité-vraie" du lieu et de sa vitalité. Plus grave, elle renvoie une image aseptisée et déshumanisée d'un lieu de vie et d'échanges autour des livres et de la multiplicité des pratiques culturelles.
  
Les recherches sur la datavisualisation des données et le design d'information ne sont pour moi que des symptômes d'un besoin d'humanisation des technologies de l'information et de la communication, et la ludification une simple recherche d'ersatz.
  
Une nouvelle dimension pour le marché du livre
 
Le web 2D ne permet pas de donner une visibilité aux catalogues numérisés des bibliothèques ni à l'offre "en ligne" (sic) des librairies.
Il nous faut réinventer la façon de représenter et de présenter le livre dans le monde numérique, et cela pour y renouveler le "phénomène livre", tout en prenant en compte les nouvelles pratiques de lecture et les mutations de ses interfaces.
 
Il ne s'agit pas tant de lire dans ces territoires numériques que de les explorer et d'y inventer de nouvelles formes de médiation autour du livre en exploitant les possibilités que la 3D immersive peut apporter par rapport au traditionnel et obsolète web 2D.
Il s'agit de renouveler la sociabilité autour des enjeux du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique. 
 
Depuis les cavernes notre sociabilité repose sur le partage physique d'un même territoire.
Or les réseaux sociaux du web 2D sont incapables de restituer ce niveau d'expérience. 
En représentant l'environnement d'une bibliothèque ou d'une librairie dans lesquels  nous activerions les ressorts émotionnels, affectifs, qui nous permettent de vivre en société, nous réactiverions du même coup une part des impressions, des sentiments que nous éprouvons lorsque nous sommes physiquement dans de tels lieux. Balayer l'espace du regard, flâner entre les rayons, pouvoir découvrir d'autres livres que celui que nous venions chercher, se laisser aller à un achat d'impulsion... Mais surtout, j'y reviendrai en conclusion, pouvoir échanger avec de "vrais gens".
J'écris bien "en représentant l'environnement d'une bibliothèque ou d'une librairie", et non pas "en reproduisant".
La 3D de copie, telle que nous pouvons l'expérimenter avec Google Street View ou Google Earth par exemple, si elle peut avoir son utilité en réalité augmentée, génère je pense une certaine inquiétude engendrée justement par une ressemblance inquiétante avec la réalité. Nous sommes là encore dans le trompe-l'oeil.
Tandis que dans la 3D immersive, la représentation graphique crée la distance nécessaire à une appropriation du lieu. Nous ne sommes plus dans la ressemblance factice, mais, dans un sentiment de familiarité, une reconnaissance du lieu.
La 3D immersive rend ainsi possible un certain sentiment de la présence d'autrui avec ce que cela implique.
 
Bien sûr de grands groupes pensent déjà à exploiter ces ressources en termes de "shopping social". Je resterai discret sur ces initiatives n'ayant aucune raison de les promouvoir. Et bien sûr comme toujours l'interprofession du livre s'en contrefiche. Mais tant que les librairies et autres plateformes sur le web ne pourront pas reproduire les usages sociaux des lecteurs dans une véritable librairie, tant que les bibliothèques numériques ne pourront pas y créer de véritables tiers lieux (qu'elles recherchent pour l'heure en dénaturant la vocation de leurs sites), le livre restera un vieux parent pauvre de plus en plus relégué vers les siècles passés.
 
Enfin, je veux dire pour conclure la chose suivante : à savoir que des algorithmes ne peuvent pas (ne devraient pas pouvoir) remplacer des libraires et des bibliothécaires. C'est cependant le cas. De plus en plus souvent. C'est ce à quoi nous sommes contraints de nous habituer malgré nous. Et l'interprofession du livre s'y soumet. Pourquoi ?
 
Je revendique comme un droit inaliénable des lecteurs celui d'avoir droit à une médiation humaine.  
  
N.B. illustrations : photographie Rennes, D.R. La Cantine numérique rennaise, photogtaphies auditorium de MétaLectures par l'artiste Anne Astier et Jenny Bihouise.
 

vendredi 22 juillet 2016

Les nouveaux chemins de l'oralité

La compréhension des phénomènes liés à l'avatarisation des internautes passe, selon moi, par l'exploration de l'inventivité de ces derniers à travailler la langue dans ces espaces nouveaux que sont les territoires numériquement simulés.
La parole, nous le savons, est antérieure à l'écriture, et la lecture à haute voix antérieure à la lecture silencieuse. Je recommande sur ce sujet les belles pages écrites par Alberto Manguel dans son : Une histoire de la lecture (Actes Sud éd.).
 
Car c'est par le langage que se conquiert le monde ! C'est bien là en tout cas la théorie développée par l'historien Yuval Noah Harari, dans son essai Sapiens : Une brève histoire de l'humanité (Albin Michel éd., 2015), où il y explique que c'est ainsi que l'Homo Sapiens se serait imposé sur la planète : "La capacité de créer une réalité imaginaire à partir de mots a permis à de grands nombres d'inconnus de coopérer efficacement.".
Or, quiconque fréquente le Métavers sait bien que là est le problème : la possibilité d'y rassembler un nombre suffisant d'internautes capables d'y coopérer efficacement.
Le développement du cyberespace, comme extension des territoires physiques limités, passe nécessairement par sa colonisation et l'appropriation du virtuel par les mots.
 
Des expériences francophones !
 
Depuis octobre 2015 nous développons plusieurs réalisations expérimentales dans ce sens avec les comédiens du Théâtre de l'Adret (Jacqueline et Jean-Claude Barral), Jenny Bihouise et Anne Cordonnier, pionnières des environnements OpenSimulator, sur la plate-forme EVER (Environnement Virtuel pour l'Enseignement et la Recherche) de l'université de Strasbourg. 
 
Ces réalisations prennent la forme de spectacles accessibles en permanence à tous les internautes francophones (24H/24-7J/7) et sont librement accessibles à tous.
- La première proposition présentait un parcours de théâtre promenade sur les bords de la Saône (voir : Une autre dimension de la réalité augmentée - Du théâtre dans le Web immersif) à partir de textes de l'auteure Ann Rocard.
- La deuxième, un voyage imaginaire dans la pensée de Camille Claudel sur des textes de l'auteur québécois Denis Morin (voir : Lire devient un spectacle permanent).
- La troisième, qui vient juste d'être lancée en avant-première, vous propose une biographie poétique de la chanteuse Barbara, une nouvelle fois sous la plume de Denis Morin :  
BARBARA, Ebène et Ivoire, pour y accéder passez par le site du Théâtre de l'Adret: http://www.theatre-adret.fr/barbara-ebene-et-ivoire.php .
- Une quatrième proposition s'élabore à partir d'un texte de l'écrivain Bertrand Runtz.
 
Ces spectacles expérimentaux sont rattachés au MétaCafé littéraire que je coordonne sur la plate-forme EVER et qui organise régulièrement des rencontres littéraires à distance, permettant à des auteurs et à des lecteurs de se retrouver et d'échanger malgré les milliers de kilomètres physiques qui peuvent les séparer (voir : Lire, est-ce coloniser de nouveaux espaces ?).
Un prototype de librairie 3D, et un d'une MétaBibliothèque universitaire restent également visitables.
Début 2017 nous devrions lancer de nouvelles initiatives autour de la lecture à haute voix.
N'hésitez pas à me contacter pour toutes demandes d'informations ou pour une visite commentée privée de nos réalisations. 

samedi 16 juillet 2016

Ma lecture de FAIT ET FICTION de Françoise Lavocat

Je ne suis ni critique ni chroniqueur. Ci-après il ne s'agit donc que de ma lecture subjective, de mon ressenti personnel eu égard aux divergences et aux convergences, aux éventuelles synergies avec mes propres recherches en prospective des dispositifs et des pratiques de lecture.
J'ai donc lu Fait et Fiction – Pour une frontière de Françoise Lavocat, paru récemment aux éditions du Seuil.
Je l'ai lu de la première lettre de l'introduction (un L) à la dernière de la conclusion (un S). Mes initiales. La synchronicité induite par "la chose" me met d'emblée en délicatesse avec l'ancrage rationaliste de cet essai, par ailleurs vraiment fort intéressant, mais évacuant totalement, au vu de ma propre expérience, la dimension humaine de la lecture de fictions littéraires.
 
Un essai ambitieux et érudit
 
Heureusement cet ouvrage a cependant plein de qualités. Françoise Lavocat a réussi la gageure de le structurer avec intelligence, ce qui n'a sans doute guère été facile, considérant tant le sujet, que la masse d'essais, de thèses et de théories qui s’accumulent depuis des décennies.
L'ensemble se présente sommairement ainsi : une introduction assez longue qui expose les postulats, les choix théoriques et balise le parcours qui sera suivi ; puis trois grandes parties, chacune subdivisées en 4, 5, 4 chapitres, déclinés en un certain nombre de points. Enfin, une conclusion, qui n'a résonné en moi que comme une justification du point de vue rationnel qui, malgré tout, prévaut tout au long.
- La première partie : Monismes contre dualismes, pose d'emblée l'opposition entre :

samedi 18 septembre 2021

La BiblioSphère sur TwitchTV avec Les Littéranautes...

Le 16 septembre 2021 j'ai eu le grand plaisir d'accueillir l'équipe de l’association strasbourgeoise Archipel Numérique pour une visite guidée de mon concept et prototype de BiblioSphère dans le Métavers open-source OSGrid - OpenSimulator à l'occasion de la dixième de leur émission Les Littéranautes sur Twitch.tv [ArchiNum]...

Lorenzo Soccavo dans le Metavers - BiblioSphere
Contactez-moi si vous aussi vous souhaitez visiter la BiblioSphère...


mardi 23 juin 2015

Présentation de prototypes pour la médiation numérique du livre

Ces prototypes de librairie et de bibliothèque numériques sont développés sur la plate-forme web 3D immersive EVER [Environnement Virtuel pour l'Enseignement et la Recherche] de l'Université de Strasbourg, avec le logiciel libre opensimulator.




Dans le cadre du programme ML3D [Ma Librairie en 3D] nous testons également un "Métacafé Littéraire". L'idée est de reproduire à distance pour la francophonie l'ambiance et les possibilités d'échanges entre lecteurs et auteurs du monde physique...
 
L'exacte reproduction des conditions physiques d'une rencontre autour d'un auteur...
Des décors et des émotions semblables pour une expérience partagée unique !

samedi 18 juin 2011

LIRE EN 3D

En partie hérités de la compilation de tablettes reliées par des lanières, nos livres imprimés sont naturellement en trois dimensions. On parle d’ailleurs pour les nommer de volumes. Mais bientôt ce sera le contenu même de nos lectures qui nous apparaitra en 3D dans des propositions de plus en plus immersives.
 
Nous le constatons, les contenus 3D sans lunettes arrivent sur nos écrans de cinéma, de télévision, et sur nos consoles de jeux. De premiers appareils photos prennent des photographies en 3D. Et même l’impression 3D permettra bientôt de reproduire chez soi des objets en stéréolithographie.
Si cela nous séduit a priori c’est naturellement parce que le monde qui nous entoure est tridimensionnel.
La 3D, elle, ne l’est pas vraiment.
Le terme 3D désigne en fait un effet de relief rendu par des images stéréoscopiques, un procédé bien connu depuis les origines de la photographie. Une sorte d’illusion d’optique. La stéréoscopie est à la vision ce que la stéréophonie est à l’audition. Il s’agit de jouer légèrement sur le décalage de deux sources. Aujourd’hui il s’agit le plus souvent de représentations en images de synthèse numériques.
  
La 3D appliquée aux livres
 
Pour le livre, diverses techniques permettaient déjà d'imprimer des images donnant une illusion de profondeur. Notre perception visuelle peut être facilement trompée et le savoir-faire des artisans du livre a toujours été une source de créativité. Les livres animés, nous disons aujourd’hui pop-up, à l’aide de pliages et de superpositions, de tirettes, de volets et autres ingéniosités, remonteraient au moins à la fin du 15e siècle.
  
Aujourd’hui la persistance, naïve à mon sens, qu’ont parfois les acteurs de l’édition numérique à vouloir simuler une page qui tourne avec leurs "feuilletoirs", démontre visiblement, c’est le cas de le dire, que le caractère réinscriptible des nouveaux supports de lecture, de plus en plus plats et de moins en moins épais, pose problème par rapport à des millénaires de spatialisation des pratiques de lecture.
Déjà questionnée par la multiplicité des liens hypertextes et des parcours de lecture qu’ils ouvrent, l’évolution de nos usages face aux textes est de plus en plus déroutante. Nos usages sont de plus en plus impactés par le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique. L’examen de leur évolution réclamerait une véritable réflexion relevant de l’anthropologie de la lecture.
Une réflexion dans la foulée de celle de Marcel Mauss dans "LesTechniques du Corps" (1934), mais appliquée aux pratiques de lecture, mériterait bien ainsi d’être développée.
 
Réalité augmentée et projections holographiques
  
Alors la 3D pourrait-elle redonner, dans une autre dimension, une illusion de matérialité aux livres ?
Les livres imprimés accompagnés de lunettes en carton avec un verre bleu et un verre rouge sont aujourd’hui largement dépassés par les applications de réalité augmentée.
Depuis 2009 des livres imprimés utilisent la réalité augmentée (par exemple via la technologie développée par la société française Totale immersion, voir la vidéo de Nouvo.ch).
Les éditions Nathan, une des marques du Groupe Editis-Planeta spécialisées dans l’éducation, commercialise avec Dokeo, la première collection en réalité augmentée.
  
 
Mais on peut s’interroger sur le devenir de telles solutions passant par l’impression, alors que la 3D envahit plus rapidement nos écrans.
De premières réalisations de livres applications jouant sur des effets 3D commencent à être commercialisées (voir ici) et un futur iPad 3D n’est pas à exclure (voir ici).
L’avenir de la lecture 3D est certainement à envisager aussi du côté des lunettes vidéo et des projections holographiques, dont des prototypes furent présentés au CES 2011 (Consumer Electronics Show de Las Vegas en janvier, voir le rapport d’Olivier Ezratty).
Pour que textes et lecture ne soient pas solubles dans la vidéo, la créativité des auteurs va devoir s’aiguiser sur la scénarisation multimédia et la diffusion plurimédia.
Certaines formes littéraires seraient liées à leurs supports de lecture (la question, par exemple, peut se poser de déterminer si le roman est lié au codex ?) et nous pouvons penser que de nouveaux genres naitront des nouveaux dispositifs de lecture (nous l’avons déjà un peu vu depuis 2010 avec la Twittérature).
 
Redéfinir le contrat de lecture dans les territoires digitaux
   
La R&D des jeux vidéo trace peut-être ainsi la voie à de nouvelles pratiques de lectures, immersives et participatives (collectives ?), liées à de nouvelles formes narratives et à une redéfinition du contrat de lecture.
La console Wii Nintendo et la Xbox 360 Kinect de Microsoft peuvent déjà potentiellement inspirer des fonctionnalités originales pour interagir de manière novatrice dans des environnements imaginaires. (Certains se sont déjà essayés à connecter une Kinect sur l’OpenSimulator pour interagir dans et avec des territoires virtuels.)
  
L’idée est en germe dans la collection BookSurfers lancée par Amazon : « Ces livres numériques ont été écrits par David Gartward dans le but d’encourager les enfants à lire. Chaque aventure est basée sur un livre classique comme par exemple « Le magicien d’Oz ». Le lecteur peut s’il le souhaite cliquer sur des liens dans l’histoire qui renvoient aux passages du livre original… » (Voir l’information sur IDBOOX) et elle a déjà connu dans le passé des tentatives de concrétisations dans Second Life.
  
Le 16 septembre 2007 je donnais une première conférence à la Bibliothèque Francophone du Métavers dans Second Life, pour la sortie de mon livre "Gutenberg 2.0, le futur du livre".
Depuis les choses ont peu progressé.
Mon projet MétaLectures n’a pas reçu de soutiens :-(
  
Le Métavers (« monde virtuel, créé artificiellement par un programme informatique ») a lui progressé. Il s’est étendu. Notamment avec l’OpenSimulator (« OpenSim, est un serveur open source utilisé pour héberger des monde virtuels » Wikipédia), que commencent à s’approprier, par exemple, des projets théâtraux (je pense notamment au Festival des scènes virtuelles et  à son monde virtuel sur www.bonjourmonde.fr ).
L’OpenSim héberge notamment de nouveaux mondes virtuels francophones, tels (malgré leurs noms anglophones) Francogrid ou NewWorld, sur lesquels je suis également présent, attentif à y détecter et à y promouvoir toutes initiatives en liens avec les livres et la lecture.
 
La redéfinition du contrat de lecture (contrat implicite entre les professionnels du livre et les lecteurs, et sur lequel se fonde le rapport singulier que nous entretenons tous, plus ou moins, avec les livres), redéfinition induite par le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique, passe, je pense, par l’exploration de ces nouveaux territoires digitaux.
  
(Illustrations : une fresque de Pompéi, puis, mon avatar en exploration livresque dans le Métavers ;-)

vendredi 25 juillet 2014

Happy birthday OSgrid, ou un laboratoire du futur... de la lecture aussi

A l'occasion de l'anniversaire d'OSgrid (grille test d'OpenSimulator, serveur open source d'hébergement d'univers web 3D immersive qui accueille certains de mes projets et prototypes réalisés par Jenny Bihouise) ces 26 et 27 juillet 2014, nous aurons le plaisir d'exposer et de présenter, notamment à nos amis américains et anglophones du Métavers, la modélisation opérationnelle d'une Roue à livres du 16e siècle.
C'est notamment ainsi que la prospective du livre et de la lecture anticipe la révolution prochaine de la médiation documentaire numérique en explorant aussi les laboratoires du futur web... 

 

mercredi 10 février 2016

Les cités mentales

Les cités mentales sont extraites du projet d'écriture "Le Voyage intérieur du lecteur" sur Wattpad. La vidéo avec mon avatar a été réalisée sur la plateforme opensimulator EVER (Environnement Virtuel pour l'Enseignement et la Recherche) de l'université de Strasbourg. Si vous voulez vraiment comprendre ce dont il s'agit, il vous faut aller voir sur les plateformes Wattpad et EVER. Se préparer au monde qui émerge demande des efforts.




"Aujourd'hui, des cités numériques, qui n'ont pas d'existence physique dans le monde dit réel, celui perceptible par nos cinq sens physiques sans le truchement d'un appareil de décodage, des cités numériques émettent à destination du futur. De ces cités parfois qualifiées, faute de mieux, de "virtuelles", des masses de données sont diffusées par des canaux multiples et de jours en jours de plus en plus nombreux.
Ces cités sont déterritorialisées et dématérialisées. Ce ne sont pas véritablement des cités dans le sens architectural ou administratif. Ce sont ce que nous pourrions peut-être appeler des "cités mentales", sur le modèle des cités-Etats. Je ne parle pas ici de mondes imaginaires issus de l'esprit d'auteurs ou d'artistes. Non. Je fais référence, par exemple, aux entités satellitaires du GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), mais aussi aux industries planétaires de divertissement, mais également à des groupuscules discrets qui avec insistance collectent et propagent des informations spécifiques sur des sujets qu'ils considèrent sensibles. Les entreprises mondialisées par lesquelles les GAFAM se matérialisent ont bien évidemment une existence physique, mais, je crois, ce qui émane d'elles serait de l'ordre de "cités-(états)-mentales".
Si nous sommes attentivement à l'écoute du monde réel, nous percevons que des données sont émises précisément depuis de tels non-lieux, que je propose d'imaginer comme des cités-mentales. Ces informations altèrent progressivement notre rapport à la réalité dont, en plus, il n'est pas impossible qu'elles déterminent probablement le devenir. Notre rapport à la réalité change. La lecture, vécue comme une expérience de pensée à part entière, nous permet de modifier notre perception consciente du réel en nous permettant de multiplier les points de vue, les contextes et les conditions d'observation.
Si je ne parle pas ici de mondes imaginaires issus de l'esprit d'auteurs ou d'artistes, je pense par contre que des entités fictives, bien issues elles de l'esprit d'auteurs et de lecteurs, pourront un jour explorer ces espaces mentaux, infiltrer ces nouvelles cités-Etats, et un jour peut-être, y être nos doubles numériques. Dans un monde où nous sommes lus, où nous sommes tous lecteurs et, au moins potentiellement, tous auteurs, lire est non seulement naturel, mais il devient de plus en plus vital de savoir lire derrière les messages apparents. De plus en plus, être en capacité réelle de lire sera être en mesure de résister et de rester libre, au moins d'esprit." (Texte extrait de : Le voyage intérieur du lecteur).

mardi 21 juillet 2020

Teasing - Traverser avec son avatar une histoire de la lecture. Possible ?

Pour les aventurières et les aventuriers de l'été du post-confinement : à découvrir sur le Web 3D immersive OSGrid (OpenSimulator) le teasing de la création de Jenny Bihouise (i3Dim) pour le build (modélisation 3D immersive) et Jacqueline Barral (Adret Web Art) pour la mise en monde, à partir de mon texte inédit : La Traversée du Langage - Une brève histoire de la lecture dans les miroirs... (Du 20 au 26 juillet. Présentation en septembre 2020)
  
Teasing_Web3D_Lorenzo-Soccavo_Adret Web Art
Infos de connexion sur i3DIM