mercredi 16 février 2011

De la Bibliothèque à la Bibliosphère explose le blackout tacite !

J'ai le plaisir de pouvoir m'exprimer dans les colonnes de Presseedition.fr ("L'actualité des Médias, de l'Edition et de la Communication") sur mon choix d'être édité aux éditions 100% numériques NumérikLivres, sur le message que j'ai voulu faire passer dans mon livre "De la Bibliothèque à la Bibliosphère, les impacts des livres numériques sur les bibliothèques et leur évolution", ainsi que sur la nouvelle collection : "Comprendre le Livre Numérique" dont Jean-François Gayrard m'a confié la direction, et, enfin, sur ce que je pense de l'accueil qui fut réservé à mon livre.
Tout cela en quatre questions réponses. A lire ici... 

Extraits de l'interview

"Vous venez de publier « De la Bibliothèque à la Bibliosphère : les impacts des livres numériques sur les bibliothèques et leur évolution… », chez NumérikLivres un éditeur franco-québécois 100% numérique, pourquoi ce choix ?

Lorenzo Soccavo : Cette jeune maison, créée au printemps 2010 par Jean-François Gayrard et Gwen Catalá, représente bien je pense les tendances d’une nouvelle génération et d’une nouvelle manière de concevoir l’édition.
Une maison, en l’occurrence franco-québécoise, mais dont les collaborateurs peuvent être disséminés sur la planète entière, qui ne publie que des livres nativement numériques avec des contrats d’édition adaptés, qui utilise les réseaux sociaux pour les promouvoir, les propulse sans DRM à des prix abordables (le mien est à 1,99 €) et assure, tant leur diffusion sur les principales plateformes de téléchargement, que leur lecture agréable sur les principaux nouveaux dispositifs de lecture, que ce soit les tablettes à encre électronique ou le fameux iPad, entre autres. Une véritable diffusion multicanal multisupport.
Pour un auteur, et un observateur comme moi du passage de l’édition imprimée à l’édition numérique justement, c’était une expérience intéressante à tenter. Quand Jean-François Gayrard m’a proposé cette aventure et m’a dit que François Bon nous ferait l’amitié d’une préface : je n’ai pas hésité une seconde !

L’avenir que vous imaginez aux bibliothèques dans votre livre peut apparaître assez futuriste. Ne craignez-vous pas de heurter les bibliothécaires ?

Lorenzo Soccavo : En fin de compte j’imagine assez peu ! Avec cette nouvelle discipline que je m’efforce de promouvoir : la prospective du livre et de l’édition, les mutations que traversent actuellement le livre et son marché sont systématiquement remises dans une perspective historique. Pour écrire ce livre, je me suis appuyé, d’une part, sur le travail des historiens, d’autre part, sur les résultats de mon travail de veille.
Il y a quelques années quand je disais dans des conférences que nous verrions un jour des bibliothèques sans livres, certains me prenaient pour un fou. Or, durant cet été 2010 deux bibliothèques sans livres ont ouvert leurs portes, à Stanford, puis à San Antonio au Texas. Quand j’écris aujourd’hui que les bibliothèques vont évoluer vers des bibliothèques-hub à trois niveaux [...] quand je dis cela aujourd’hui, mes informations sont aussi fiables que lorsque j’annonçais des bibliothèques sans livres.
L’Internet des objets, la réalité augmentée et l’intelligence artificielle vont réellement nous faire passer des bibliothèques à la bibliosphère. Ce sont précisément ces voies qui nous sont tracées que j’explore dans "De la bibliothèque à la bibliosphère".

Ce livre est le premier d’une collection dont l’éditeur Jean-François Gayrard vous a confié la direction. De quoi s’agit-il et comment comptez-vous la développer ?

Lorenzo Soccavo : Cette collection s’appelle précisément : "Comprendre le livre numérique". Cela indique assez clairement son ambition je pense, qui est d’expliquer et d’analyser les enjeux et les perspectives de l’édition numérique à tous les acteurs de l'interprofession du livre, au sens large : auteurs, documentalistes, enseignants, etc., sont eux aussi concernés, mais également tous les lecteurs qui veulent tout simplement essayer de comprendre les impacts et les enjeux du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique.
Nous pensons publier un titre par mois, excepté au creux de l’été. Les premiers à paraître traiteront de la lecture sociale, de la BD numérique, des manuels scolaires et des albums augmentés… Je travaille aussi avec des auteurs qui aborderont d’autres aspects essentiels de ce passage de l’édition imprimée à l’édition numérique : comme l’après papier, en effet : sur quels supports lirons-nous demain ? Ou bien encore concernant les indispensables évolutions du cadre législatif et du droit d’auteur qui ne sont plus adaptés.
Il s’agit d’ouvrages de commande [...] Cela dit, je reste ouvert à toutes propositions spontanées, ainsi qu’à toutes suggestions de thèmes. Un blog compagnon a été lancé pour soutenir, poursuivre et développer en ligne l’ambition pédagogique de la collection.

L’essentiel du marché du livre reste cependant concentré sur l’édition imprimée. Ne pensez-vous pas que cela est handicapant ? Comment dans ce contexte percevez-vous l’accueil fait à votre livre ?

Lorenzo Soccavo : Lentement mais irréversiblement le marché est en train de basculer. Non pas parce que je le souhaiterais personnellement, ce n’est pas le cas, mais, tout simplement, parce que le monde change continuellement et que les pratiques de lecture évoluent. Je pense qu’il est important de prendre aujourd’hui clairement position. Il est pour moi capital d’informer sur le devenir du livre et de la lecture. Malheureusement la plupart des éditeurs sont frileux à publier sur ces sujets et les médias grand public ne semblent pas avoir encore pris conscience des enjeux. Quant aux experts et aux consultants, beaucoup sont tout autant dans l’immédiateté. Souvent le plus important pour eux n’est pas l’évolution des pratiques de lecture avec ses enjeux sociétaux et culturels, mais d’occuper de bons postes, de siéger dans des commissions, de dire et de vendre aux éditeurs ce pour quoi ils sont prêts à les payer.
Les années 1971, avec le lancement du Projet Gutenberg par Michael Hart, à disons 2050 au plus tard, sont au moins aussi importantes que celles dites des incunables, les premiers livres imprimés sur la période 1450-1500, ou les décennies du passage des tablettes d’argile aux rouleaux de papyrus.
Pour les véritables amoureux des livres et de la lecture nous vivons une époque formidable ! Et, qu’on le veuille ou non, force est de constater que Facebook et Twitter ont explosé le blackout tacite autour de mon livre et du lancement de cette collection."

Tout le monde est impliqué
 
CQFD ! A lire aussi d'ailleurs la chronique d'Elizabeth Sutton : "De la bibliothèque à la Bibliosphère : un ebook majeur" :
"Le livre est en train de vivre sa révolution, une mutation profonde s’opère, inéluctable. Les maisons d’éditions se transforment, les libraires réfléchissent à comment s’adapter, les pouvoirs publics s’en mêlent. Tout le monde est impliqué, du lecteur à l’auteur, de l’éditeur à l’imprimeur, du graphiste à l’informaticien. Les bibliothèques s’insèrent dans cette mutation, souvent oubliées elles jouent pourtant un rôle fondamentale dans ce bouleversement.
Le livre de Lorenzo Soccavo "De la Bibliothèque à la Bibliosphère" traite justement de ce sujet des bibliothèques, publiques ou municipales elles ont un rôle majeur à jouer vis-à-vis du lecteur et dans la conservation du patrimoine. Les compétences vont changer, les services proposés aux usagers également. L’approche des technologies va devoir être préemptée de façon différente..."

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