lundi 22 novembre 2021

Le vent souffle il faut tenter de lire !

Dans le cadre de mes recherches je formule le postulat suivant : ce serait la conscience que nous avons de notre mortalité qui déterminerait en nous les facultés démiurgiques du langage articulé que l'évolution a permis à notre espèce d'acquérir.

Les idées d'un ou d'autres mondes, celles de traversées, de passages et de passeurs structurent en effet les mythes et les norias de fictions qui irriguent notre imaginaire, et s'expriment tant dans les fantasmes qui furent jadis liés aux Grandes Découvertes des 15e et 16e siècles, qu'à ceux qui aujourd'hui motivent la conquête spatiale ou le développement du cyberespace. 

Dans le corpus issu de ma veille permanente en futurologie et en mythanalyse de la lecture et de ses pratiques j'ai été amené à mettre en perspective plusieurs contenus reliant à la fois l'actualité récente (comme par exemple ceci : Pour trouver une forme extraterrestre, il faut revoir notre définition de la vie et l'idée que : "Nous ne pourrons pas faire de découverte décisive tant que nous ne changerons pas notre manière de chercher..."), à des fictions inspirantes (comme, par exemple, les Chroniques martiennes de Ray Bradbury, ou bien encore Stalker, pique-nique au bord du chemin des frères Arcadi et Boris Strougatski et de leur propre adaptation pour le scénario du film de Tarkovski), avec la célèbre hypothèse de Sapir-Whorf qui postule que la langue que nous utilisons façonne nos représentations mentales du monde. J'enrichis ces apports de stratégies narratives issues des travaux de la tibétologue Alexandra David-Néel, de l'idée du "folkloric relay system" (une transmission d'informations par le truchement des mythes) proposée par le sémioticien américain Thomas Sebeok, et de récits d'inspiration hassidique. C'est ici que prospective et fictions littéraires se rejoignent.

Ces travaux s'inscrivent dans ma volonté de passer à une véritable recherche expérimentale appliquée. Je pense que dans la perspective exposée dans mon texte La lecture comme laboratoire du réel : "La forêt est un effet de réel du langage ; une illusion cognitive", il y aurait bel et bien des possibilités de déboucher concrètement sur des expérimentations sur les effets de réel et de pensée du langage et je suis à l'écoute de toutes et de tous pour, soit en présentiel soit en visioconférences, présenter le corpus sur lequel repose ces projets, d'une manière évidemment adaptée aux contextes et aux publics concernés.

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