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mercredi 21 février 2018

Internautes ! expérimentez votre fictionaute...

Lire c'est forcément déployer le langage dans un espace. 
Aussi, en réfléchissant ensemble autour de la conscientisation de son fictionaute, la part de soi qu'une lectrice ou qu'un lecteur de romans projettent d'eux-mêmes dans ce qu'ils lisent, nous avons avec Adret Web Art initié une réflexion sur les espaces et les possibilités qu'il y aurait, pour les lectrices et les lecteurs de fictions littéraires, d'approfondir leur expérience d'internautes pour tester un autre rapport à l'espace, et en l'espèce : au cyberespace, qui pourrait leur faciliter la prise de conscience de leur fictionaute. 

Sur cette photographie, par exemple, mon avatar dans le "monde miroir" du Jardin Villemin (Paris 10e), modélisé en 3D immersive par Jenny Bihouise, va se téléporter dans le livre "Les villes invisibles" d'Italo Calvino pour tester cette possibilité d'utiliser le cyberespace comme facilitateur pour la prise de conscience de son fictionaute
 
Une première rencontre-test a eu lieu avec succès le samedi 17 février 2018. 
Nous la reconduisons le samedi 03 mars à 16H00 (heure de Paris) sur invitations. 
Une simple connexion au web suffit et les participants peuvent s'ils le souhaitent garder leur anonymat.
De notre côté nous utilisons uniquement des logiciels libres : Jitsi, pour la plateforme voix sur IP et le partage d'écrans avec Firefox Quantum comme navigateur web 2D, et, Firestorm Viewer, comme navigateur web 3D immersive sur la plateforme OSGrid - The Open Source Metaverse, avec OpenSimulator. 
Les participants n'iront pas directement dans le cyberespace du web 3D immersive, ils vivront l'expérience par le truchement de mon propre avatar lorsque je partagerai mon écran dans le "salon de discussion" sur le web 2D classique.

Pour participer à la causerie littéraire du samedi 03 mars 2018 :
- Connectez-vous au site web d'Adret Web Art en suivant ce lien... 
- Consultez le programme, puis en bas de page demandez une invitation et répondez au sondage pour préciser quels jours et quelles heures vous sembleraient les mieux appropriés pour de tels moments de partage sur le web ?

jeudi 23 novembre 2017

Le Cyberespace est un espace la lecture y a donc sa place

J'ai eu le plaisir hier soir d'assister dans le cyberespace à la conférence de Nick Zwart (Amsterdam), directeur général de 3DLES  (3D Learning Experience Services, for Education in Virtual Worlds), une société spécialisée dans les services d'apprentissage et d'éducation dans des environnements OpenSimulator, comme ceux sur lesquels je travaille depuis plusieurs années sur OSGrid (plateforme web 3D des développeurs du logiciel libre OpenSimulator), ou encore la plateforme EVER (Environnement Virtuel pour l'Enseignement et la Recherche) de l'université de Strasbourg.
 
Expert TIC dans l'éducation aux Pays-Bas, Nick Zwart travaille également pour l'Université d'Alcalá de Henares en Espagne pour la programmation de la formation linguistique sur OpenSim. Hier soir il nous présentait le projet EVA Park de la City University of London. 
EVA Park est un projet pour les personnes atteintes d'aphasie. Suite à une lésion cérébrale ou à un traumatisme crânien, ces personnes ont de grandes difficultés à s'exprimer oralement et à lier des contacts sociaux. Un environnement Web 3D immersive avec avatars leur permet de travailler leurs compétences vocales à distance avec un thérapeute tout en entrant avec les autres dans des relations collaboratives. 
En France aussi de plus en plus de projets universitaires, scientifiques, éducatifs ou artistiques, se développent avec OpenSimulator. Je pense notamment, outre mes propres collaborations avec Adret Web Art - Récit et innovation numérique, au projet Evolution-Formation (Page Facebook), ou encore aux travaux de Immersive–CoLab.
Il y a quelques jours j'y visitais dans le cyberespace le Laboratoire Parole et Langage, Unité Mixte de Recherche rattachée au CNRS et à Aix-Marseille Université (Cf. illustration).
Pour ma part, j'interviendrai le 17 décembre 2017 dans le cadre des premières rencontres internationales H.I.E. 2017 sur le sujet : Développer et explorer la lecture avec OpenSimulator.

samedi 26 août 2017

Une nouvelle bibliothèque en orbite ?

Dans quelques mois au plus tard les internautes qui le souhaiteront pourront, via la plateforme web 3D immersive OSGrid de la communauté internationale de développement du logiciel libre OpenSimulator - logiciel de création de mondes virtuels -, se connecter depuis chez eux à la Nouvelle BiblioSphère

Avec les flèches de leur clavier ils pourront simplement y déplacer leur avatar personnalisable selon leurs goûts et y échanger par la voix ou par écrit avec des accompagnateurs ou d'autres internautes auxquels ils auront donné rendez-vous.

Cet espace de la Nouvelle BiblioSphère présente trois niveaux, dont deux halls qui exposent les différentes possibilités de médiation autour du livre et de la lecture exploitables dans ce type d'espace web et que j'expérimente depuis plusieurs années, notamment avec Jenny Bihouise, qui se consacre au développement d'applications métier dans le web 3D, et Adret Web Art. A bientôt dans le cyberespace alors !
* Plus d'informations sur nos travaux en 3D en suivant ce lien interne...

mardi 15 août 2017

Extension du domaine du livre et de la lecture

Le périmètre du champ d'influence des livres et de la lecture, ou dit autrement des dispositifs et des pratiques de lectures, ne cesse de s'étendre.
Que ce soit comme sources d'informations ou comme supports de diffusion, mon attention se porte de plus en plus entre autres vers les recherches universitaires et vers les arts numériques au sens large.
Pour ce qui est du versant public de mon travail permanent de veille, en plus de mon intense activité sur Facebook, Twitter, Google+, Linkedin, Viadeo..., réseaux sur lesquels je relaie des contenus souvent différents en fonction de leurs spécificités, j'ai récemment élargi ma zone de publication à deux autres plateformes :
- Framasphère (réseau social de Framasoft, mouvement d'éducation populaire du logiciel libre, créé à partir du réseau social libre Diaspora*), et,
- Digitalarti (réseau digital art & innovation, pour lequel : "L'art numérique est au carrefour de l'art, de la science, de la technologie et des émotions."). 
N'hésitez pas à venir m'y retrouver !
Si vous avez besoin pour vos projets de développement d'une veille stratégique dédiée et confidentielle, contactez-moi alors en privé. Les prestations que je propose sur ce domaine d'intervention sont hautement personnalisées (aucun recours à des logiciels de veille automatisée) et reposent avant tout sur mon approche et mes connaissances transversales des devenirs du livre et de la lecture, le renseignement humain, la détection de signaux faibles et l'intermédiation.

http://media.digitalarti.com/fr/blog/lorenzo_soccavo

vendredi 28 juillet 2017

Les Mondes Miroirs comme nouveaux espaces de médiation littéraire

Comme les autres probablement, notre espèce animale ne peut naturellement concevoir l'idée d'espaces qu'à partir de l'expérience pratique qu'elle peut en avoir par l'intermédiaire de ses sens physiques. Dit autrement : nous sommes mentalement conditionnés par le type d'espaces que nos sens peuvent percevoir.
Le cyberespace, tout comme les mondes intérieurs des croyants ou des mystiques ne répondent pas à ces limites et solliciteraient un autre niveau de perception ou de prise de conscience.
L'espace de nos rêves nocturnes nous confronte chaque nuit à d'autres logiques spatiales et, pour ce qui nous intéresse tout particulièrement ici, l'espace intérieur du lecteur de fictions littéraires, celui dans lequel le lecteur visualise et ressent les effets de réel des histoires qu'il lit, il doit lui aussi répondre à ses propres logiques, que justement je m'efforce d'élucider avec mes recherches. 
 
Les expérimentations que nous menons avec Adret Web Art et Jenny Bihouise, avec quelques auteurs et partenaires ont pour objectif de tester le potentiel d'espaces en 3D immersive avec avatars sur le Web, dans le vaste domaine de la recherche de nouvelles formes de médiations de la lecture. 
Ces tests développés sur OSGrid (plateforme officielle des développeurs du logiciel libre de création de mondes virtuels, OpenSimulator) ou sur EVER (Environnement Virtuel pour l'Enseignement et la Recherche, de l'Université de Strasbourg) concernent tant les recherches autour de la lecture audio, que le passage de la mise en scène à la "mise en monde", ou encore l'élaboration d'espaces de médiations ou d'apprentissages autour du livre et de la lecture...


Notre dernière expérimentation propose la découverte du monde miroir d'un jardin parisien.
A Paris, entre la Gare de l'Est et le Quai de Valmy du Canal Saint-Martin, le Jardin Villemin est un lieu emblématique du 10e arrondissement.
Cet endroit de forte mixité sociale et culturelle, et on ne peut plus ancré dans la réalité quotidienne, est au coeur du Carnet littéraire du 10ème arrondissement de Paris, entrepris par la romancière québécoise Danielle Dussault, à l'occasion d'une résidence d'écriture au Centre international d'accueil et d'échanges des Récollets, jouxtant le Jardin Villemin. 
C'est à l'écoute de ce texte, enregistré par l'auteure et les voix de Jacqueline et Jean-Claude Barral d'Adret Web Art, que nous invitons les internautes au cours d'une promenade dans la modélisation 3D immersive du jardin, réalisée par Jenny Bihouise.


Un monde miroir est le reflet dans une simulation numérique d'une parcelle du monde réel. Dans le montage photo ci-dessus, vous avez en haut une vue Google Earth du Jardin Villemin, et en dessous une vue aérienne de la même zone en web 3D. Dans ce deuxième cas, les internautes connectés à la plateforme peuvent conjointement se déplacer, se promener et échanger ensemble dans le jardin comme ils le feraient dans la réalité, et pour cause : c'est la réalité, mais sur un autre plan, dans une autre conception spatiale.
Une telle approche des mondes miroirs comme potentiels nouveaux espaces de médiation littéraire participe de mes recherches sur l'espace intérieur du lecteur de fictions.

vendredi 16 juin 2017

Le chainon manquant entre l'homme et le fictionaute ?

L'avatar numérique pourrait-il être le chainon manquant entre l'hominidé et le fictionaute, ce voyageur inter-fictionnel qui, en nous, vient au monde avec ce millénaire ?
C'est à cette question que je vais tenter de répondre très brièvement.
Je le fais ainsi, c'est-à-dire sous la forme d'un court texte écrit qui, par exemple, pourrait ensuite être lu par mon avatar sur les opensims.
Les opensims sont un ensemble de continents flottants dans le cyberespace comme de grosses bulles de savon.
Concrètement il s'agit de plate-formes web 3D immersives développées à l'aide de logiciels libres et nécessairement hébergées sur les supports matériels de serveurs informatiques qui ont logiquement des propriétaires : ils peuvent donc disparaitre à tout instant, propriétaires comme plate-formes, comme des bulles de savon.


Mais ce sont cependant des mondes peuplés.
Ces mondes sont peuplés par les avatars des internautes qui s'y connectent.


Les avatars qui les habitent donc y sont des représentations pixelisées, des projections des internautes qui s'y sont avatarisés volontairement et ont, pour l'instant encore, le plus souvent une existence biologique, même s'ils peuvent être sur Terre séparés les uns des autres par plusieurs milliers de kilomètres.
Si au lieu de lire ce texte seul devant votre écran nous étions vous et moi connectés sur un même opensim, je pourrais vous le lire, nous serions affectivement ensemble vous et moi au même endroit et au même moment, tout en étant effectivement séparés par un certain nombre de kilomètres. 

Nous serions proches l'un de l'autre car je pourrais vous lire mon texte et nous pourrions en discuter ensemble.

Mon avatar n'est pas moi.
Mais mon avatar n'est pas un autre. 


En me demandant si mon avatar numérique pourrait être le chainon manquant entre mon corps biologique, et, le fictionaute que j'aspire à devenir pleinement, je m'interroge pour évaluer, tant les capacités du cybersespace à accueillir les fictions qui lui sont antérieures, que mes propres capacités de lecteur à donner forme et vie à mon propre liseur.
Mon liseur est la part de moi que je projette dans une fiction quand mon moi est un moi-lecteur. 

Quand il est en train de lire une fiction. 
Quand je lis. 
Quand je lis un texte de fiction littéraire.
Pourrais-je alors avatariser mon liseur pour le projeter dans une forme de cyberespace qui serait celui de la fiction que je serais en train de lire ? 
C'est cela, cette projection du liseur dans l'espace imaginaire de la fiction que j'appelle : "le fictionaute".

Sur cette double photo, au moment des clichés, je suis à la fois chez moi à Paris 
où je regarde en direct sur un service de vidéos en ligne une conférence de Yann Minh 
le 07 juin 2017 à Nantes, et, sur une plate-forme Opensim sur laquelle j'assiste avec 
un autre public (photo du bas) à la retransmission de la même conférence, tandis que 
dans la salle à Nantes (photo du haut) la conférence dans le cyberespace est projetée 
sur un mur. Cela n'a vraiment rien d'exceptionnel ! Depuis des années je vis de telles
expériences. Ce qui est étrange c'est que ces nouveaux territoires ne soient pas exploités, 
tant pour explorer de nouvelles formes de médiation du livre et de la lecture, que pour y
expérimenter de nouvelles formes de narration.

Alors, l'avatar numérique pourrait-il être le chainon manquant entre l'hominidé et le fictionaute ?
J'entends simplement par hominidé, l'animal biologique que je suis, comme vous, en supposant qu'aucune autre forme d'intelligence n'ait accès à ce texte, à sa lecture. Ce qui est déjà peu probable en vérité.
J'entends par fictionaute, ce que je pourrais consciemment projeter de moi dans les fictions, sur le modèle d'ancêtres qui expédièrent certains des leurs vers les iles aux épices du Pacifique, ou plus tard, dans l'espace interstellaire.
 
La question reste donc : l'internaute est-il un fictionaute en puissance ?
Pour l'instant, je ne pense pas vraiment que l'avatar numérique puisse être le chainon manquant entre l'hominidé et le fictionaute. Je doute encore. Mais je me trompe peut-être.
Ce texte est un message lancé dans le cyberespace pour qu'il soit entendu par d'éventuels fictionautes à l'écoute et qui pourraient me contredire. Je n'attends que cela.

mardi 2 mai 2017

En avatar sur un campus universitaire

Lorenzo Soccavo en avatar sur le campus de l'université de Strasbourg

Devant une des entrées du Centre de Culture Numérique de l'université de Strasbourg, mon avatar en éclaireur sur la plate-forme web 3D immersive avec avatars, EVER (Environnement Virtuel pour l'Enseignement et la Recherche). 
J'y serai "in real life" le 16 mai 2017 pour y donner la conférence inaugurale du Festival du Livre Audio (informations dans le post précédent : Le Livre Audio fait la Une de Strasbourg).

lundi 10 avril 2017

Voyager dans la fiction comme dans un espace - cas pratique

Par l'entremise de mon avatar je suis à la disposition de tous les internautes des espaces opensims pour venir lire, là où ils sont, un court texte (moins de 05 minutes), lequel tente d'apporter une réponse à la question suivante : 
 
L'avatar numérique pourrait-il être le chainon manquant entre l'hominidé et le fictionaute, ce voyageur inter-fictionnel qui, en nous, vient au monde avec ce millénaire ? 
 
La lecture sera faite en français. Mes hôtes et hôtesses restent libres de traduire puis de diffuser mon texte, les séances de lectures in world peuvent être librement enregistrées et filmées, tout est possible tant que l'intégrité de sens de mes propos est respectée et que j'en reste clairement désigné comme leur auteur.
Après ma lecture (moins de 05 minutes) je peux normalement rester connecté pour échanger, voire essayer de répondre à d'éventuelles questions. 
 
Dans cette perspective donc, je reste à l'écoute du cyberespace.
Contactez-moi directement ou ici en laissant un commentaire...

N.B. illustration : rencontre dans le cyberespace d'un opensim entre mon avatar et l'avatar jumeau Mara Sa de Soizic Sanson et Claire Sistach dans le cadre de leur performance immersive DualCorps de septembre 2016.

jeudi 30 mars 2017

La vie est naturellement transmedia

J'ai eu le plaisir de participer le 28 mars 2017 à une table ronde coorganisée par Usbek & Rica et KissKissBankBank sur le thème :  
LE FUTUR DU LIVRE SERA-T-IL TRANSMEDIA ? 
en compagnie de Elise Nebout (co-fondatrice et directrice de l'école d'écriture Les Mots) et de Benjamin Lelong du studio transmédia SmallBang. Nos échanges étaient animés par Lila Meghraoua du magazine d'exploration du futur Usbek & Rica

En résumé, ce fut pour moi l'occasion de proposer ma définition du transmédia : "le passage d'un même flux narratif par différents médias" ; et de m'étonner de la tendance à toujours vouloir relier les extensions du numérique et des écrans à l'écosystème du livre et de la lecture, car, ne s'agit-il pas aussi d'autre chose ?
J'ai parlé du passage de "l'interaction" à "l'immersion", de la projection d'un soi lecteur ou lectrice dans un "fictionaute", des métalepses narratives, et eu l'idée que notre souci permanent d'élaborer des dispositifs et des interfaces de lecture engendrant des simulacres du réel toujours plus réalistes pourrait relever d'une espèce de... biomimétisme. A suivre...  
La vidéo de la rencontre qui était diffusée en live sur Facebook est... ici sur la page de KissKissBankBank.

mardi 21 mars 2017

LIVRE et TRANSMEDIA

Quid du livre face au transmédia
Si le livre n'est pas transmédia, la lecture, elle, l'est, elle l'est comme la vie, elle l'est spontanément, naturellement et essentiellement pour notre plus grand plaisir. 

C'est ce message, entre autres, que j'essayerai de faire passer le mardi 28 mars à la table ronde organisée à la Maison du Crowdfunding - KissKissBankBank, de 19H00 à 20H30 : LE FUTUR DU LIVRE SERA-T-IL TRANSMEDIA ? animée par Lila Meghraoua du magazine Usbek & Rica.

Le transmédia est plus que jamais d'actualité ! 
J'ai récemment eu le plaisir de répondre à ce sujet à une interview de Mathieu Jankowiak sur Creative Insights Mag { à lire en cliquant ici... }. 

Extrait de cet entretien :
Quelle définition pouvez-vous donner du transmédia ? 
" Le transmédia n’est pas un média. C’est le passage d’un même flux narratif par différents médias.
Ce n’est là bien sûr que ma définition personnelle par rapport à mes propres recherches en prospective. Mais il me semble important de ne pas tout confondre et mélanger. Un média est simplement un moyen de diffusion. Le multimédia, qui remonte au moins au mouvement surréaliste, consiste à utiliser différents médias au sein d’une même réalisation. Le cross-média utilise lui différents médias pour diffuser un même contenu qui se décline différemment dans chacun en fonction de ses caractéristiques. Le transmédia va au-delà, par essence il est narratif et sur le modèle des « mondes persistants » apparus avec les jeux en ligne massivement multijoueur. C’est-à-dire que même en notre absence le contenu continue d’exister et d’évoluer, de changer en temps réel… Qu’il soit fictionnel ou documentaire, chaque média traversé présente un contenu à la fois singulier et complémentaire aux autres, tout en restant évolutif au gré des interactions avec ses « lecteurs »... "
J'avais également eu le plaisir d'organiser et d'introduire une table ronde sur ce thème : Le transmédia va-t-il réinventer le livre ? à l'Ecole Estienne, en partenariat avec l'ATEP (Association des techniciens de l'édition et de la publicité) et Viabooks, le 09 janvier courant. 

lundi 20 mars 2017

Retour sur le Festival VIDEOFORMES 2017

J'ai eu le plaisir pour la deuxième année consécutive de participer à la table ronde du festival international d'arts numériques VIDEOFORMES.

En compagnie d'Elise Aspord (Docteur en histoire de l’art et membre associée du laboratoire Communication et Solidarité, Université Clermont Auvergne), qui présentait et animait cette rencontre, et de l'artiste iranienne Golnaz Behrouznia, j'ai pu exposer quelques-unes de mes idées sur le sujet de la narration non-verbale et essayer d'apporter quelques éléments de réponse à la question : pourquoi des images seules font-elles narration ?

 Mon intervention en résumé :

J'ai développé ma réflexion dans la perspective de cette citation de Marcel Proust : "Nous sentons dans un monde, nous pensons, nous nommons dans un autre, nous pouvons entre les deux établir une concordance mais non combler l'intervalle." (Du côté de Guermantes).
J'ai commencé par montrer quelques illustrations de paréidolies, un type d'illusions d'optique engendrées par notre cerveau et qui nous font reconnaître dans des formes naturelles (nuages, roches…) des visages humains ou des silhouettes animales..., pour évoquer ensuite les travaux du psychologue cognitiviste Stanislas Dehaene sur la lecture et la reconnaissance des formes.
Avec en illustration le tableau de William Blake, Christian lisant son livre, j'ai abordé la question : Qu'est-ce que lire ?
Je me suis ensuite inspiré d'une peinture d'un peintre italien du 16e siècle, Allégorie de l'aube, par Battista Dossi, pour évoquer la nouvelle théorie du rêve proposée par le neurobiologiste français Jean-Pol Tassin, pour lequel ce serait le réveil qui engendrerait le rêve... 
 
Enfin, c'est sur la célèbre photographie de Daguerre du boulevard du Temple en 1838 (photo ci-contre) que j'ai conclu mon intervention, en la proposant comme une hyper-métaphore d'un psaume de la Septante qui dit : 
 
"C'est dans l'image que chemine l'homme.
(Traduction de Jean-Louis Chrétien).

Bien évidemment ce n'est là qu'un résumé... 
Et qui que vous soyez à lire ce blog, je reste disponible pour venir échanger avec vous en d'autres endroits, en d'autres occasions.

N.B. illustrations photographiques : en haut photo de Gabriel Soucheyre, en bas photo de Loïez Deniel. Merci à eux deux.

samedi 4 mars 2017

Edition Numérique - Etat des Lieux

Pour la première actualisation 2017 de la liste des éditeurs numériques francophones (à consulter librement en suivant ce lien) s'est imposé le besoin de faire un point critique sur l'édition numérique francophone

Force est de constater, en effet, que depuis la création de cette liste en avril 2011, et même depuis la parution en 2007 de mon livre Gutenberg 2.0 le futur du livre, l'édition numérique stagne
On me le fait souvent remarquer avec un sourire moqueur, certains confondant avec un plaisir niais "prospective" avec "numérique", voire avec "informatique" ;-( 

Quelques constats...

- Depuis le lancement de cette liste, 24 éditeurs ont "mis la clef sous la porte", comme l'on dit familièrement. Mais, régulièrement, de nouveaux se lancent. Ils étaient une trentaine au départ, ils sont aujourd'hui presque 180, et cette liste n'est sans doute pas exhaustive.
- De plus en plus parmi eux proposent l'impression à la demande, souvent en partenariat avec... Hachette ;-)
- Le lectorat traditionnel suit peu. Ou alors il emprunte des voies détournées (?), soit, en téléchargeant gratuitement des titres du domaine public - plusieurs sites permettant en toute légalité d'accéder à de très nombreux classiques de la littérature, soit, en devenant parfois pirate.
- Par ailleurs, il est encore trop tôt pour que de nouvelles générations de lecteurs, natives du numérique, et ayant fait leur apprentissage de la lecture en partie au moins sur des supports numériques, soient en mesure d'influer sur le marché du livre.
- L'édition numérique jeunesse reste toujours le secteur le plus créatif et elle joue certainement un rôle important qui ne se révélera qu'à moyen terme, lorsque ses jeunes lecteurs seront devenus grands ;-)

Pourquoi cette stagnation


jeudi 12 janvier 2017

Introduction table ronde Transmédia et Narration

Le 09 janvier 2017 avait lieu à l'Ecole Estienne (école supérieure des arts et industries graphiques de la Ville de Paris) une table ronde sur le thème : Le transmédia va-t-il réinventer le livre ?

Ci-après une retranscription de mon introduction à cette table ronde : 
 
" [...] Dans le cadre de mon travail permanent de veille stratégique sur les dispositifs et les pratiques de lecture je note deux points en rapport direct avec notre thème de ce soir :
 
1 - le transmédia et les nouvelles formes de narration confirment le besoin de notre espèce humaine en fictions ;
2 - mais les questions : Sous quelles formes ? Sur quels supports ? Avec quels dispositifs ? demeurent toujours. 
 
Voilà pourquoi j'ai souhaité que nous parlions ce soir à partir de faits concrets.
Aussi j'ai donc constitué le plateau de cette table ronde dans le souci de réunir des jeunes professionnels, qui ont déjà à leur actif des réalisations en édition numérique ou transmédia, et, qui ont également des projets actuellement en cours. 

Pour introduire les échanges qui seront ensuite animés par Olivia Phélip de Viabooks, j'ai juste relevé quelques informations sur ces derniers mois :
 
- A la mi-juin 2016 le premier groupe d'édition français, Hachette Livre, a fait l'acquisition au Royaume-Uni d'un studio de jeux vidéo. Interrogé à plusieurs reprises durant l'été par les médias le PDG de Hachette Livre, Arnaud Nourry, a clairement justifié ce choix stratégique par la stagnation du marché des e-books qui ne prendrait pas en France et serait en recul aux Etats-Unis et en Angleterre.
- En octobre 2016, Stéphane Roussel, directeur exécutif de Vivendi et président de GameLoft déclarait (Le Monde) : "Je crois beaucoup aux jeux vidéos scénarisés.".
- Fin octobre, pour la première fois, la réalité virtuelle et ses potentialités narratives étaient présentées au sein de la fameuse Foire du Livre de Francfort...
- En novembre, Serge Hascoët, directeur éditorial du pole créatif central d'Ubisoft déclarait (Le Monde) : "Dans les prochains jeux vidéo Ubisoft, il y aura de moins en moins de narration.". 
Patatras ! Là, celles et ceux qui s'imaginaient la route toute tracée vers le tout immersif, le tout narratif etc., ne savent plus que penser. Mais c'est que les choses ne sont pas si simples que cela. Ubisoft cherche à anticiper le "tourisme virtuel", l'émergence de territoires virtuels à explorer et où chaque "joueur", chaque "lecteur", comme dans la vraie vie, écrira librement sa propre histoire. Second Life préfigurait ce modèle, High Fidelity, autre Métavers, lui en cours d'élaboration sur le web 3D immersive, incluant l'usage de casques de réalité virtuelle, vont dans ce sens [...].
Enfin pour conclure, deux autres faits très récents :
- Il y a quelques jours, le 5 janvier 2017, l'ACBD (Association des critiques et journalistes de bandes dessinées) publiait son Rapport 2016. Elle y présente la BD numérique comme un échec. De fait, si l'offre est de plus en plus conséquente, il n'y a pas véritablement un lectorat et un marché. Lire une BD sur album est et reste une expérience différente de celle de visionner un dessin animé ou un film d'animation. 
Sur ce point les réalisations de nos invités nous montreront qu'il peut en être autrement... 
- Enfin, aujourd'hui même 9 janvier, Delphine Ernotte, présidente de France Télévision, présentait son plan de création qui vise à produire 50% de fictions de plus d'ici 2020.

Alors comment penser l'avenir face à ces informations qui peuvent sembler contradictoire ?
Depuis les peintures pariétales notre espèce animale est animée par un besoin de créer des simulacres de la réalité, aussi la question essentielle à mon avis est-elle ce soir : comment exprimer ce besoin aujourd'hui au niveau de l'interprofession du livre, et comment permettre aux futurs professionnels, tels ceux formés à l'Ecole Estienne, d'atteindre et de dépasser cet horizon que serait le transmédia ? [...] "

Pour celles et ceux qui n'ont pas pu assister à cette table ronde, à voir : 
- PHALLAINA http://phallaina.nouvelles-ecritures.francetv.fr/ (qui était présenté par notre invité Pierre Cattan de Small bang...),
- THE ENEMY http://theenemyishere.org/fr/ (qui était présenté par notre invitée Hélène Adamo de Camera Lucida...)
- A lire : Livre numérique : ce que nous avons raté, pourquoi nous l'avons raté, et comment nous allons changer les choses, par notre invité Julien Simon sur le blog de Walrus ebook studio.

Illustration : photo par Laurent d'AtmosFeel.  

mardi 27 décembre 2016

Transmédia et Narration - Les intervenants

Le 09 janvier 2017 au sein de l'Amphi Charlie de l'Ecole Estienne (école supérieure des arts et industries graphiques de la Ville de Paris) une rencontre-débat aura lieu autour de la question : L'impact de l'interactivité sur la narration.
J'aurai le plaisir d'introduire ces échanges qui seront ensuite animés par Olivia Phélip de Viabooks.
Pour participer inscrivez-vous gratuitement par mail auprès de : pan.sarmant@ecole-estienne.fr.
 
Les participants seront :

Hélène ADAMO
Après un premier Master scientifique, Hélène Adamo s’est formée à la communication numérique interactive à l’école des Gobelins en 2012. Creative technologist, elle assure la gestion de production des projets nouveaux médias depuis 2013 chez Camera lucida productions (http://www.cameralucida.fr/), de la coordination des équipes à la veille technologique en passant par l’élaboration de la stratégie de communication et d’engagement des audiences tout au long de la fabrication des projets. Esprit « mi-geek mi-créatif », sa passion a toujours été de relier l’art et la technologie. Son site web : http://www.helene-adamo.com/
Projet en cours : The Enemy, deux expériences interactives : une installation à l’aide d’un casque de réalité virtuelle, et une expérience en réalité augmentée, pour mobiles et tablettes pour permettre aux utilisateurs de confronter leurs notions d'ennemi et d'empathie (http://theenemyishere.org/).

Pierre-Emmanuel LYET
Diplômé des Arts Décoratifs de Paris, Pierre-Emmanuel Lyet est réalisateur, illustrateur et graphiste freelance (http://www.pierre-emmanuel-lyet.fr/). Il vit et travaille à Paris. Il a été le réalisateur de Pierre et le Loup, un film de 30 minutes mixant animation et captation de prises de vues de l'Orchestre National de France et de son application iPad, disponible sur l'Apple Store.

Pierre CATTAN
Co-fondateur de la revue Usbek&Rica et du magazine TOC, Pierre Cattan fonde avec Zazon la société de production Otoko Films en 2006. En 2009, avec Cinquième étage production, il produit le documentaire d’animation Les Terres Imaginées (60’, Canal +) et l’hypervidéo interactive Happy world : Birmanie, la dictature de l’absurde (en coproduction avec Upian). En 2012, Pierre fonde le studio transmédia Small Bang (http://smallbang.fr/). Il produit et réalise les lives de Mediapart et des applications culturelles, documentaires ou scientifiques : Cinemacity (Arte, 2013), BirdLab (Vigie-Nature, Muséum National d’histoire Naturelle, 2014), Les Saisons : Morphosis, une storyapp’ accompagnant le film de Jacques Perrin (Nouvelles écritures FTV, 2015), et Phallaina (Nouvelles écritures FTV, 2016), la première “bande défilée“, un roman graphique pour écrans tactiles.
Projet en cours : Diorama, une adaptation de L’Iliade d'Homère en jeu vidéo.

Julien SIMON
Auparavant libraire, Julien Simon a fondé en 2010 les éditions Walrus (http://www.walrus-books.com/), dont il est aujourd'hui le directeur éditorial. Walrus s'est très vite spécialisé dans les littératures infréquentables, de "seconde zone", ancrées dans les cultures populaires. Grâce à des associés venus aussi bien du livre que du web, l'entreprise s'est également illustrée à travers la publication de livres dont vous êtes le héros, de feuilletons/séries ou encore d'un livre-web (Radius), mais aussi via des coéditions dont l'intérêt était de repenser totalement un contenu existant pour l'adapter au numérique : ainsi sont nés "Kadath, le guide numérique de la cité inconnue" et le web-livre "Un an dans les airs", en collaboration avec Mnemos (http://www.mnemos.com/). À la base 100% numérique, Walrus ouvre désormais son catalogue pulp, nerd et underground à l'impression à la demande. Julien Simon tient aussi un blog (page42.org) où il commente les évolutions du web, du livre, du droit et du métier d'auteur.

Présentation du thème et informations pratiques en suivant ce lien... 

samedi 17 décembre 2016

LE TRANSMÉDIA VA-T-IL RÉINVENTER LE LIVRE ?

Le lundi 09 janvier 2017 au sein de l'Amphi Charlie de l'Ecole Estienne (école supérieure des arts et industries graphiques de la Ville de Paris) le débat aura lieu autour de la question de : " L'impact de l'interactivité sur la narration " avec une table ronde que j'ai eu le plaisir de préparer et que je présenterai en introduction.
 






PRÉSENTATION

Les livres qui osent le transmédia ne sont-ils pas en train de réinventer le territoire narratif ? L’interactivité ne crée-t-elle pas de facto une nouvelle relation avec le lecteur ? Et si la déconstruction du récit, induite par les nouvelles technologies, renouait avec l’incertitude de la tradition orale d’avant l’imprimerie, où le texte « conté » évoluait selon l’auditoire ou l’interprète ? Dans ce contexte de livre « global », comment les auteurs, les designers et les éditeurs repensent-ils leur travail de création ? De la narration interactive, en passant par la déclinaison numérique, l’application ou le documentaire animé, ce débat interrogera toutes les nouvelles formes de la narration moderne.

PARTICIPANTS

- Hélène ADAMO, New media production manager Camera lucida.
- Pierre-Emmanuel LYET, Réalisateur de films d’animation, illustrateur et graphiste (site web).
- Pierre CATTAN, Producteur studio transmédia Small Bang.
- Julien SIMON, Directeur éditorial Walrus Ebook.
- Le débat sera animé par Olivia PHELIP, fondatrice et rédactrice en chef de Viabooks.



 
Informations pratiques
Lundi 09 janvier 2017 de 18H00 à 20H00 - Amphi Charlie - Ecole Estienne - 18 boulevard Auguste-Blanqui 75013 Paris (accès...).
Participation gratuite sur réservation obligatoire par mail auprès de l'Ecole Estienne à : pan.sarmant@ecole-estienne.fr 
Une rencontre-débat organisée avec le soutien de l'Ecole Estienne, l'ATEP (Association des techniciens de l'édition et de la publicité), et Viabooks.

  

vendredi 11 novembre 2016

Presque 200 start-ups du livre en 2016

La dernière actualisation 2016 de la liste des éditeurs numériques francophones (édition pure-player) vient d'être mise en ligne [ y accéder gratuitement ].
 
Au regard de l'évolution, tant de l'interprofession du livre que des usages, d'un côté du très lent développement de cette forme d'édition, et d'un autre de l'arrivée trompettes sonnantes de la réalité virtuelle et de ses casques, de la possible convergence jeux vidéos / réalité virtuelle / édition (?), et de l'emploi répété à outrance et parfois abusif de "narration", "récit"..., comme qualificatifs vendeurs, la question se pose de savoir s'il serait ou pas judicieux d'inclure dans cette liste une rubrique dédiée aux productions..., comment dire : de narrations assistées par ordinateurs ? ;-)

Quelles seront demain les limites de l'édition ? 
L'édition est-elle soluble dans le numérique ?  Dans le transmédia ?
Pourrait-elle à terme disparaitre comme disparurent les ateliers de copistes avec le développement de l'imprimerie ? 
Suffit-il que "ça" fasse récit pour que cela soit de l'édition ?
Là, notre attention doit se porter sur l'émergence de nouvelles écritures pour des médias interactifs numériques.
 

Une édition sans éditeurs ?


Wikipédia définit l'édition comme : "filière de l'industrie culturelle consacrée à la production et à la distribution de produits culturels et d'information." (page consultée le 10/11/2016 17:20).
Pouvons-nous y lire le périmètre d'une édition sans éditeurs ("L'éditeur ou l'éditrice est un métier dont l'activité consiste à examiner des manuscrits littéraires, scientifiques, techniques ou musicaux dans le but d'en imprimer et reproduire un certain nombre d'exemplaires et d'en assurer ensuite la diffusion auprès des libraires et autres points de vente." - Wikipédia, page consultée le 10/11/2016 17:30), comme en prolongement, par une voie détournée, à l'ouvrage éponyme d'André Schiffrin ?
 
La question se pose donc bel et bien de savoir si le plus important est que cette liste reste telle quelle sur la voie qui lui a été tracée lors de sa création, ou bien, qu'elle intègre plus largement d'autres genres de productions culturelles "narratives" / documentaires, ou encore, que de liste (de maisons) d'éditions elle devienne liste d'éditeurs (?)... A suivre...