mardi 25 janvier 2011

Lectures Digitales - Institut du Numérique Université Paris Ouest


J'ai le plaisir de participer à l'organisation des premières rencontres du club "Humanités et sociétés digitales", qui se dérouleront le mercredi 23 mars 2011 sur le thème des LECTURES DIGITALES, et qui s'inscrivent dans un cycle consacré aux consommations numériques, mené par l'Institut du Numérique de l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense.

L'Institut du Numérique vient de lancer son site dédié et m'a en cette occasion posé quelques questions sur la digitalisation de l'édition et ses impacts sur la lecture...


Extrait de l'interview

"OuestDigital : Au-delà de la question de la structure de l'industrie qui occupe naturellement les esprits, on peut s'attendre à des modifications substantielles de la manière même de lire. Lesquelles vous semblent les plus significatives ?

Lorenzo Soccavo : Le Web 2.0 a déjà modifié nos comportements de lecture. Ces mutations migrent aujourd'hui sur des dispositifs connectés comme les smartphones et les tablettes Internet comme l'iPad. Nous entrons ainsi dans une phase sans doute capitale d'éditorialisation du Web. Et concernant la lecture nous pouvons en effet déjà distinguer au moins trois tendances : – Une lecture plus fragmentaire, corollaire d'une lecture enrichie : la lecture devient moins linéaire et davantage extensive, au-delà du texte, elle s'ouvre au multimédia... – Une lecture dite sociale, corollaire du développement des réseaux sociaux : une lecture commentée, partagée sur les réseaux sociaux, enrichie par l'écriture de lecteurs contributeurs... – Une lecture connectée, corollaire du développement du cloud computing : une lecture en streaming sur le modèle de l'écoute de la musique."

vendredi 21 janvier 2011

Blog compagnon pour Comprendre le Livre Numérique

La collection Comprendre le Livre Numérique que j'ai le plaisir d'accompagner comme directeur de collection depuis cette année bénéficie maintenant de son blog compagnon dédié.

Ce site présente la collection et ses projets, mais reprend également dans son contenu l'ambition de la collection : comprendre et analyser les enjeux et les perspectives de l’édition numérique.

Collection et blog s’adressent ainsi à tous les acteurs de l'interprofession du livre, au sens large, mais aussi aux lectrices et aux lecteurs qui veulent comprendre les impacts et les enjeux du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique.

Rejoignez notre communauté sur Facerbook :-)

mercredi 19 janvier 2011

MCDate Le livre à l’heure du numérique

J'aurai le plaisir le 02 février 2011 de participer au premier MCDate de cette année sur le thème : Le livre à l'heure du numérique.

Nous parlerons de la lecture augmentée et de nouvelles formes de récit, crossmédia, participatif et variable, avec Carole Lipsyc du Laboratoire Paragraphe de l’Université Paris 8 et (sous réserve) Bertrand Duplat des éditions Volumiques.

Infos pratiques sur le site de Musiques et Cultures Digitales.
Le mercredi 2 février 2011, 19H00 - 21H00, entrée libre.
Sur la mezzanine de la Maison des Métallos
94, rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris.

Retransmission en stream sur
http://www.digitalarti.com/

mercredi 12 janvier 2011

Comprendre le Livre Numérique

2011 commence bien avec le lancement de la collection COMPRENDRE LE LIVRE NUMERIQUE aux éditions NumérikLivres de Jean-François Gayrard et Gwen Catalá.
Cette collection a pour ambition de tenter de comprendre et d’analyser les enjeux et les perspectives de l’édition numérique.
Elle s’adresse à tous les acteurs de l'interprofession du livre, au sens large (auteurs, documentalistes, enseignants, etc., sont aussi concernés), mais, également, à tous, lectrices et lecteurs qui veulent tout simplement essayer de comprendre les impacts et les enjeux du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique.
J'ai le plaisir d'assurer la direction de cette nouvelle collection.

De la Bibliothèque à la Bibliosphère

J'ai également le plaisir de l'inaugurer, avec un premier livre numérique consacré aux bibliothèques, titré : "De la bibliothèque à la bibliosphère : les impacts des livres numériques sur les bibliothèques et leur évolution", et préfacé par François Bon.

Très intéressante préface bien sûr. Avec François Bon cela ne faisait aucun doute. Elle ouvre des pistes que j'aurais volontiers explorées si j'avais eu la préface avant d'écrire le livre, ce qui aurait été fort curieux par ailleurs : une préface écrite avant le livre, un livre écrit (d') après sa propre préface ;-) Elle fait ainsi donc un bon complément au livre pour ses futurs lecteurs je pense.

Extraits de la préface de François Bon

"Dans nos petites machines de poche, on n’emporte plus un livre, mais une bibliothèque. Et cette bibliothèque, nous la constituons nous-mêmes non plus dans l’idée de préserver ou sauvegarder, nous savons que la bibliothèque universelle est partout et en tout temps disponible : elle est l’histoire et la trace de nos recherches, nos désirs, et l’arbitraire de nos découvertes.
Alors le lieu qui incarnait collectivement la collection des livres, et leur survie dans le temps, l’histoire de leur genèse, la bonne santé de leur préservation, et la possibilité qu’on y ait accès, se réinvente dans une mutation aussi violente et riche que celle qui affecte l’objet même qui, depuis si longtemps, le fonde : le livre.
« Comprendre le livre numérique », c’est un intitulé fort : parce qu’il n’oppose pas la forme neuve (le numérique), à la forme héritée (le livre), parce qu’il y a ce verbe qui se veut prendre avec, non pas simplement le mode d’emploi, mais comment nous nous approprions l’objet neuf.
Et donc, que ce qui change c’est lire. Ici le verbe central, ici le déport des usages.
C’est en cela que le travail ici présenté de Lorenzo Soccavo est neuf et remarquable. Tous les acteurs du livre numérique, dans son histoire récente, ont une dette à celui qui en fut un des premiers veilleurs – du point de vue de l’édition et de la publication autant que des supports et matériels – et un des premiers protagonistes, avec son livre Gutenberg 2.0.
Prospectiviste du livre, que Lorenzo Soccavo, pour cette première intervention, se soit intéressé aux usages nés de la bibliothèque, est en soi un indicateur déterminant : avec le numérique, la lecture publique voit sa tâche démultipliée, et ses métiers réinventés."

Lire également de François Bon : "c’est l’horreur (de la bibliothèque sans livres)".

Un parcours en sept étapes...

Dans  "De la bibliothèque à la bibliosphère : les impacts des livres numériques sur les bibliothèques et leur évolution" je propose un parcours en sept étapes :

1 – Une problématique facile à cerner
2 – L’accès et le partage
3 – Reconfiguration ou reformatage ?
4 – La bibliothèque numérique doit-être interfacée
5 – Google, nouvelle Tour de Babel ?
6 – Une bibliosphère planétaire puis neuronale
7 – Il est impossible de conclure
 et termine par ces mots, que je veux porteurs d'espoir :

"Si notre rapport essentiel au monde est ainsi la lecture, alors tout est livre, la bibliothèque est partout, et le reste n’est qu’histoires."


De la bibliothèque à la bibliosphère présente un parcours qui pourrait se résumer ainsi :

- Avant 1998 : bibliothèques physiques qui contiennent les livres.
- Depuis 1998 : bibliothèques physiques + bibliothèques numériques (fonds numérisés).
- 2011-2050 : bibliothèques hub à 3 niveaux = 1- bibliothèque physique <=> 2- interface bibliothèque numérique <=> 3- bibliothèque virtuelle.
- Vers 2050 : bibliosphère (Web-biblio 3D sémantique).
- ? : Le livre clonable (duplicable) qui contient toutes les bibliothèques = l’hypervolume de Borges ?
- ? : Des lecteurs transhumains qui contiennent chacun un exemplaire du livre qui contient toutes les bibliothèques.

Editeur 100% numérique, NumérikLivres diffuse ses titres sur l’ensemble des plates-formes, comme epagine.fr via immateriel.fr qui nous diffuse sur une trentaine de librairies virtuelles, comme fnac.com, feedbooks.com et bien évidement l’iBookstore d’Apple.
Nous sommes également présents sur le Kindle Store, et, à partir de février 2011, sur Androïd via l’application Read&Go d’Orange.

La collection Comprendre le Livre Numérique

Les prochains titres de la collection, normalement à un rythme mensuel, seront consacrés à : La lecture sociale, La BD numérique, Les manuels scolaires et albums augmentés...

Quels sujets aimeriez-vous découvrir dans cette collection ?

lundi 13 décembre 2010

Mutation du livre mais pensée unique ?

J'ai eu le plaisir de répondre à quelques questions pertinentes de Stella Terrat, pour son blog de Vita Cogita, société spécialisée dans la commercialisation d’œuvres numériques multimédia sur le développement durable.

Extraits

"VitaCogita : Globalisation, pensée unique et best-sellers versus diversité culturelle, mirage ou réalité ?

L.S. : Le numérique en général et Internet en particulier vont certainement nous faire entrer dans une nouvelle ère. Ils sont en train de le faire. Cela dit il ne s’agit quelque part que d’outils. Qu’en ferons-nous ? Comment les utiliserons-nous ? Ce ne sont jamais les armes qui déclarent les guerres, mais les hommes !
Certes, en prenant un peu de recul, nous voyons bien que le marché du livre est tombé en plein dans le panneau de la société du spectacle et aujourd’hui dans celui de la culture mainstream. Le monde du livre s’est financiarisé et avec le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique le livre va devenir un média à part entière et probablement glisser (presque) intégralement dans les mains et les portefeuilles des industries du divertissement. Mais, d’un autre côté, il est incontestable que nous avons toutes et tous une certaine marge de manœuvre, d’innovation, de créativité, et en tous cas la possibilité de se saisir et d’utiliser les outils du numériques, dont certains sont libres. Fan-fictions et machinimas en attestent. La digitalisation de l’édition peut également favoriser la bibliodiversité.
Pour les pays en voie de développement le passage d’une édition imprimée à une édition numérique peut ouvrir de véritables opportunités, avec une renaissance des langues nationales par rapport à celles des anciens colonisateurs. Ce qui, par associations d’idées, me fait poser cette question : quid de la francophonie face à cette « world littérature » que vous évoquez ?
Ce qui est le plus symptomatique cependant de la pensée unique à mon avis, particulièrement germanopratine est, alors que livres et lecture sont en pleine mutation, l’absence ou presque d’ouvrages (papier) sur ces sujets !

Le libraire est-il le maillon faible de la filière du livre ? Peut-il véritablement muter dans l’univers numérique tout en apportant une réponse aux lecteurs, ancrée dans le territoire ?
[...]
Que pensez-vous des rentes technico-commerciales des prescripteurs d’aujourd’hui (de type Apple, Amazon, Fnacbook…) ? Le lecteur n’est-il pas pris en otage en devenant un consommateur encadré ?
[...]
La stratégie du géant américain Google pour les livres numériques vous apparaît-elle plus ouverte pour l’ensemble des acteurs de la chaine du livre ?

L.S. : A priori non. Nous n’avons au fond, malgré toutes les analyses, que peu de visibilité sur les finalités du développement hégémonique de Google. [...] Je pose moi la question : Google sera-t-il la Tour de Babel de ce 3e millénaire ?

Pensez-vous que le numérique et ses nouveaux usages (liseuses, tablettes…) peuvent renforcer l’alphabétisation, l’apprentissage ou la formation ?
[...]
Pour finir et pour parler pratique, le témoignage d’un expert : Possédez-vous une liseuse ou une tablette de lecture ? Comment l’utilisez-vous ? Vos impressions ?
 [...]"

jeudi 9 décembre 2010

Former et informer sur le marché du livre numérique

J'ai le plaisir depuis hier d'intervenir durant cette année universitaire auprès des étudiant(e)s de 5e année, second cycle en management projets culturels [ESARTS 2 - Édition numérique] du Groupe EAC.
Le thème de mes interventions est : Marché du livre numérique et émergence de nouveaux modèles économiques, et sera décliné selon le plan suivant :


- Evolutions du marché du livre,
- Emergence d'un marché du livre numérique,
- Business development de l'édition numérique
- Marketing du livre numérique et veille stratégique.

Former et informer les professionnels de demain !

Avec la digitalisation de l’édition, le marché du livre se transforme en profondeur. Aussi est-il capital, non pas seulement de former, mais aussi, d’informer, tant les professionnels en exercice aujourd’hui que les futurs professionnels du livre, mais encore, tous ceux qui vont ou pourraient prochainement jouer des rôles actifs dans le marché du livre (numérique ou pas), au cours des prochaines années.
C’est pour cela que cette première collaboration avec l'EAC-Paris me donne une grande satisfaction et que je suis à l’écoute de tous les établissements d’enseignement ou de formation, conscients des enjeux des actuelles transformations du livre et de son marché.

lundi 6 décembre 2010

Pourquoi lire vs le destin technologique de la lecture

Avec acuité et non sans humour, Charles Dantzig, déjà auteur, entre autres, d'un "Dictionnaire égoïste de la littérature française", vient de publier, une nouvelle fois chez Grasset, un opus titré : "Pourquoi lire ?"
L'ouvrage aborde parfois entre les lignes les questions qui nous préoccupent ici et maintenant, et plus particulièrement dans un chapitre de quelques pages intitulé : Lire sur autre chose que du papier en volumes (pp. 230-232).
S'il pointe juste en posant la question : "Le code d'Hammourabi était-il plus dur parce qu'il était en pierre ?",  Charles Dantzig ne peut cependant s'empêcher de finir l'ensemble de son essai sur une tonalité apocalyptique, voyant dans le destin technologique de la lecture un triomphe des écrans.
Cette fin me laisse songeur, me fait repenser à ce que j'écrivais moi-même il y a quelques jours à propos du roman d'anticipation d'Orwell (1984) : "Le roman d’anticipation 1984, ne s’appelle 1984 que parce qu’Orwell l’a écrit en 1948. Au regard des transformations que nous vivons, ou dont nous pouvons être les témoins directs ou indirects, je me demande très sérieusement si cette contre-utopie (dystopie) ne serait pas prémonitoire ( ?). De l’à-venir. En 2984 ? J’ai toujours lu "1984" de Georges Orwell en pensant à "Fahrenheit 451" (de 1953) de Ray Bradbury. (Et je compte relire "Le messager" d’Eric Bénier-Bürckel.)."

L'énigmatique final du livre de Dantzig

"Et quand l'objet en papier aura disparu, pour la satisfaction douloureuse des amers qui diront : je l'avais prédit, nous répondrons : et alors ? Nous ne lisons plus les rouleaux de Rome, seuls quelques érudits savent qu'ils ont existé, et la littérature romaine demeure, en partie. Plus noirs que ces amers, on dira que l'informatisation servira encore mieux les puissants, qui pourront ranger l'humanité dans des appartements toujours plus petits, puisque plus besoin de bibliothèques et tout dans iPad, et que, un jour, quand tout cela sera réduit à un tout petit point rouge, il clignotera fébrilement, puis, hoquetant de moins en moins,
il
s'éteindra."
[Je respecte la mise en page ;-)]
Et Dantzig de conclure :
"Ne lisant plus, l'humanité sera ramenée à l'état naturel, parmi les animaux. Le tyran universel, inculte, sympathique, doux, sourira sur l'écran en couleurs qui surplombera la terre."
En 2984 ?