Qu'est-ce qui donne encore réalité de livre aux livres, alors que tout se passe comme si formes et formats se dissipaient ?
La lecture seule pourrait-elle s'affirmer, briller seule ? "Dans la clarté mystérieuse qu'elle propage et que chaque création littéraire lui renvoie en la multipliant, comme s'il y avait donc une "essence" de la littérature..." (détournement d'une citation de Maurice Blanchot, dans Le livre à venir, 1959).
Nous avions bien conscience jusqu'alors d'une certaine réalité du livre.
Et qui aujourd'hui voilà qu'elle se dérobe.
J'avance l'idée que ce serait, que ce sera, aux oeuvres, finalement, de rendre visible le livre (et non plus l'inverse).
J'avance l'idée que les oeuvres littéraires seront un jour d'outre-livre, à porter l'absence de livre à un tel point d'incandescence que cela en sera parfois obscène, et d'une indécence cruelle s'il n'en restait qu'un ou qu'une qui aurait encore le souvenir de.
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