Comme en écho à mes récentes interventions au Festival VidéoFormes de Clermont-Ferrand et aux Racontars du numérique à Strasbourg j'ai, comme par hasard (mais le hasard existe-t-il ?) retrouvé dans des notes datant de quelques années, ces deux citations qui expriment bien ce que je ressentais et que je cherchais à formuler, notamment par rapport maintenant à mon "book in progress" Le Voyage Intérieur du Lecteur, sur la plate-forme Wattpad :
« La ligne de mots palpe ton propre cœur. Elle envahit les artères, elle entre dans le cœur avec la ruée du souffle ; elle étreint le rebord mobile d’épaisses valvules ; elle tâte ce muscle obscur aussi fort que des chevaux, cherchant une chose, qu’elle ignore. » (Annie Dillard, En vivant, en écrivant, traduit de l’américain par Brice Matthieussent).
« Lire, nous l’avons peut-être
oublié, c’est se tenir à la limite d’un domaine dangereux, à
une frontière d’où nous appelions et en même temps rejetions un
autre à la ressemblance de celui que nous logions, un autre auquel
il fallait bien faire appel pour justifier les incursions que nous
risquions dans les territoires secrets que nous abritions. Cet autre
de soi, cette ombre portée, cet autre foyer de l’ellipse qu’on
peut poser comme une hypothèse nécessaire, ou un artifice de
calcul, quand nous lisons, à travers nos émotions ou les profits
d’un savoir, ne faisons-nous peut-être qu’en convoquer la
présence, que créer les conditions de son observation. »
(Jean-Louis Baudry, “Un autre temps“, Nouvelle revue de
psychanalyse, 1988, “La lecture”).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire