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samedi 11 novembre 2017

TOM1 - Regarder le Livre en face


Savez-vous que nous avons rendez-vous avec le livre le 09 décembre 2017 à la Maison Pour Tous Gérard Philipe de Villejuif (14H00) pour essayer de nous glisser dans les livres en suivant un clown-acteur ?
 

TEASER INTERVIEW TOM1-CIE EKLOZION from compagnie eklozion on Vimeo.

Plus d'informations dans les jours à venir... Si certains de mes textes ont pu inspirer cette réalisation poétique, et si celles et ceux qui suivent mes travaux pourront en retrouver certains extraits dans le texte mis en scène par Hyam Zaytoun et joué par Xavier Kuentz, c'est que, peut-être, ce décalage par rapport aux mots est nécessaire pour trouver, à la fois, la juste distance et le passage pour nous retrouver de l'autre côté du miroir, dans les livres. 
Une voie et des voix à suivre... A bientôt :-)

samedi 23 septembre 2017

Repenser les politiques de lecture publique

Depuis des années les évolutions nécessaires des bibliothèques de lecture publique et des bibliothèques universitaires sont au coeur de mes préoccupations de prospectiviste du livre et de la lecture, et donc de mon travail de veille stratégique et de détection des signaux faibles.
Ce travail en perpétuel chantier se structure progressivement autour de lignes de force qui pourraient contribuer à la réflexion des professionnels des secteurs concernés.
 
Deux perspectives susceptibles de développements et d'applications concrètes sur le terrain sont d'ores et déjà clairement discernables : 
1 - La nécessaire invention de nouvelles médiations du livre et de la lecture passant par une redéfinition des droits des lecteurs...
2 - L'installation de médiathèques publiques et de bibliothèques universitaires dans le cyberespace appelé à être demain de plus en plus une véritable extension de nos territoires physiques...

Durant ces dernières années j'ai abordé ces deux axes de développement et de fabrique de l'avenir dans plusieurs posts, notamment ici même sur ce blog de la prospective du livre et de la lecture : 
N'hésitez pas à me contacter si vous souhaitez échanger sur ces sujets..

samedi 26 août 2017

Une nouvelle bibliothèque en orbite ?

Dans quelques mois au plus tard les internautes qui le souhaiteront pourront, via la plateforme web 3D immersive OSGrid de la communauté internationale de développement du logiciel libre OpenSimulator - logiciel de création de mondes virtuels -, se connecter depuis chez eux à la Nouvelle BiblioSphère

Avec les flèches de leur clavier ils pourront simplement y déplacer leur avatar personnalisable selon leurs goûts et y échanger par la voix ou par écrit avec des accompagnateurs ou d'autres internautes auxquels ils auront donné rendez-vous.

Cet espace de la Nouvelle BiblioSphère présente trois niveaux, dont deux halls qui exposent les différentes possibilités de médiation autour du livre et de la lecture exploitables dans ce type d'espace web et que j'expérimente depuis plusieurs années, notamment avec Jenny Bihouise, qui se consacre au développement d'applications métier dans le web 3D, et Adret Web Art. A bientôt dans le cyberespace alors !
* Plus d'informations sur nos travaux en 3D en suivant ce lien interne...

vendredi 21 juillet 2017

in memoriam Labo BnF

Durant l'été 2014, il y a trois ans déjà, le Labo BnF, espace dédié à l'innovation du livre et de la lecture au sein de la BnF était discrètement démantelé.
Depuis, rien n'est venu remplacer ce qui au contraire aurait dû s'épanouir résolument.

Je n'ai aucun jugement à exprimer. Chacun et chacune est responsable de ses actes.
 
Seul mon engagement personnel est en jeu dans ma démarche et dans ce que, à partir du lundi 31 juillet de cette année 2017, jour de la Saint Ignace de Loyola, je pourrais entreprendre dans l'écho de cette disparition.
 
Aussi, par ma présence solitaire et silencieuse et mon silence réprobateur, je ponctuerai cet étrange espace de ma tristesse le lundi 31 juillet 2017 de 16H30 à 17H30. Et je resterai ainsi à l'extérieur au niveau de la descente vers l'entrée. Tout simplement.

N.B. : Photographies sous licence Creative Commons CCo Public Domain, libres pour tous usages sans attribution requise - source https://pixabay.com/

jeudi 12 mai 2016

La Symbolique du Livre

J'aurai le plaisir d'intervenir sur ce thème de la symbolique du livre, le samedi 21 mai 2016 de 10H00 à 12H00 à la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne (Salle des formations) dans le cadre du séminaire "Cultures Numériques" organisé par Thibaud Zuppinger et la revue en ligne "Implications Philosophiques", avec une réflexion autour de la question : LE LIVRE, ESPACE INTERIEUR OU INTERMONDE ?
 
* Entrée libre (infos accès)  sur réservation par mail à implications.philosophiques@gmail.com

jeudi 7 janvier 2016

Avis aux personnes intéressées par les livres et la lecture

J'aimerais en 2016 participer à davantage de tables rondes, conférences et entretiens, séminaires et cours, pour débattre des idées développées dans l'expérience d'écriture que je conduis sur la plateforme Wattpad sur le thème du voyage intérieur du lecteur. N'hésitez pas à me contacter et merci de diffuser ce message sur vos réseaux :-)

lundi 7 septembre 2015

Ne vous accrochez pas au réel !

il s'agit de débattre ensemble...
Note d'information : nous sommes pour la rentrée 2015 dans une perspective futurologique de conférences-débats sur les devenirs de la lecture, avec des thèmes innovants qui bousculent les consensus et les a priori, par exemple :
 
- Préhistoire et histoire des (nouveaux) dispositifs de lecture ;
- Des émergences du transhumanisme et des NBIC pour ouvrir de nouvelles portes à la lecture littéraire ;
- Le renouveau de la médiation documentaire numérique dans des environnements numériquement simulés ;
- Lire pour véritablement accéder à d'autres mondes ;
- La place des livres et de la lecture dans le Métavers ;
- Bibliocène vs anthropocène ;
- Les bibliothèques vont-elles disparaître ?

Ne vous accrochez pas au réel manipulé par les lobbyistes et les commerciaux, même lorsqu'ils sont déguisés en consultants.
Ce programme de conférences à la carte a pour objectif de vous aider à penser par vous-mêmes le futur du livre et le livre du futur.
Livres et lecture doivent rester des portes d'accès à l'imaginaire et ne pas devenir seulement des tuyaux pour les industries culturelles. Réfléchissez ! Osez !

jeudi 3 septembre 2015

Révolution du livre sur le web immersif intégral

 
A découvrir pour cette rentrée sur Viabooks cet article exclusif qui explique rapidement, sobrement et clairement, comment et en quoi le web immersif peut déjà enrichir la médiation numérique du livre et de la lecture, et ce, pas uniquement avec des librairies ou des bibliothèques 3D, mais aussi, mais surtout, avec des rencontres, des "cafés littéraires", des lectures de théâtre scénarisé avec des comédiens...
 
Et si vous souhaitez participer à l'expérience en cours de lecture théâtrale scénarisée en immersion 3D sur la plate-forme EVER (Environnement Virtuel pour l'Enseignement et la Recherche) de l'université de Strasbourg, inscrivez-vous gratuitement en cliquant ici...

mardi 23 juin 2015

Présentation de prototypes pour la médiation numérique du livre

Ces prototypes de librairie et de bibliothèque numériques sont développés sur la plate-forme web 3D immersive EVER [Environnement Virtuel pour l'Enseignement et la Recherche] de l'Université de Strasbourg, avec le logiciel libre opensimulator.




Dans le cadre du programme ML3D [Ma Librairie en 3D] nous testons également un "Métacafé Littéraire". L'idée est de reproduire à distance pour la francophonie l'ambiance et les possibilités d'échanges entre lecteurs et auteurs du monde physique...
 
L'exacte reproduction des conditions physiques d'une rencontre autour d'un auteur...
Des décors et des émotions semblables pour une expérience partagée unique !

samedi 22 novembre 2014

Explorer un futur possible de la médiation numérique du livre...

Je vous propose de découvrir un modèle de conférence unique pour explorer les potentialités du web 3D immersive au service de la médiation numérique du livre et de la lecture. Lisez ce bref document et contactez-moi pour que nous en parlions :-)
 

vendredi 14 novembre 2014

La médiation littéraire dans les nouveaux territoires

Le succès de la récente présentation les 08 et 09 novembre, dans le cadre de l'OpenSimulator Community Conference 2014 à nos amis américains d'une modélisation web 3D d'une Roue à Livres de 1501 (ancêtre de l'hypertexte) réalisée par Jenny Bihouise, conseil en applications numériques 3D innovantes avec laquelle je travaille, m'incite à faire le point sur mon investissement depuis plusieurs années au coeur de ces nouveaux territoires numériques.
Plusieurs facteurs (développement de casques de réalité virtuelle, de lunettes connectées, d'interfaces de projections 3D ou d'hologrammes sans lunettes, des projets en cours de nouveaux mondes immersifs sur le web...) convergent en effet vers l'émergence de nouvelles aires d'échanges.

Des prototypes pour réveiller les décideurs

Je fais de la veille sur le web 3D immersive depuis 2006 et, depuis la publication en 2011 de mon essai préfacé par François Bon, De la Bibliothèque à la Bibliosphère, c'est sur ce type d'espaces précisément que je développe le concept de bibliosphère.
Récemment et dans cette perspective nous avons spontanément développé des prototypes comme, par exemple, cette possible migration du Labo BnF dans un espace web 3D reproduisant à l'identique l'environnement et ses possibilités.
Photos Droits Réservés Cf. note en fin de post.
Le Projet BiblioSphère, qui fédère l'ensemble de ces expérimentations, est membre du Collectif l'i3Dim, l'incubateur 3D immersive, et une de ses déclinaisons, la MBN – Méta-Bibliothèque Numérique, est hébergée depuis quelques mois sur la plateforme 3D EVER (Environnement Virtuel pour l'Enseignement et la Recherche) de l'Unera (Université numérique en région Alsace) de l'Université de Strasbourg, sur laquelle nous présentons également le projet ML3D – Ma Librairie en 3D, recherche sur ce que seront peut-être les librairies du futur.
Le concept ʺbibliosphèreʺ a par ailleurs été l'objet d'une validation design thinking au cours du Mooc Pensée design organisé par France Business School en juin 2014.
L'illustration ci-dessous montre un autre de nos récents prototypes.
 
insertion d'un module web 3D immersive au sein de la vidéo 3D subjective de la BPI


Historique

Ces expériences s'inscrivent toutes en fait dans le prolongement d’un projet initial de dispositif expérimental de lecture sociale connectée, qui fut présenté en mars 2011 dans le cadre d’un concours organisé par le Laboratoire des Nouvelles Lectures pour le Salon International du Livre et de la Presse de Genève.

Baptisé alors MétaLectures, ce projet a pu développer durant la période de janvier 2012 à juin 2013 une implantation expérimentale sur le web 3D immersive, non commerciale et déjà basée sur le logiciel libre opensimulator avec lequel nous continuons de travailler.

Se présentant comme un incubateur, MétaLectures était défini à l'époque comme étant : « un environnement web 3D immersive pour présenter, expérimenter et développer des solutions innovantes dans l'univers du livre et de la lecture francophones, et y explorer de nouvelles formes de médiation autour du livre ».

jeudi 19 juin 2014

Les bibliothèques numériques ne sont que des sites web et c'est le problème !

Les bibliothèques numériques ne sont que des sites web et c'est là le problème, oui.
Parce que, en vrai, les bibliothèques ne sont pas que des dépôts !
C'est de ce constat qu'est né le Projet BiblioSphère.
Sur les sites web des bibliothèques les internautes sont seuls face à un écran.
Les bibliothèques numériques proposent des services du web, pas une expérience de la bibliothèque : perte des repères 3D naturels, un monde plat sans aucun déplacement possible ni de choix d'une place à laquelle s'asseoir pour consulter des documents, pas de possibilités d'échanges (donner rendez-vous ou rencontrer d'autres usagers), pas de possibilités de communication avec des bibliothécaires.
Les listes déroulantes et les moteurs de recherche interne limitent les possibilités d'accès aux documents et de découvertes pour des internautes par ailleurs appâtés par Google et Wikipédia.
Bibliothèques, et, bibliothèques numériques sont déconnectées les unes des autres. Le Projet BiblioSphère propose de faire le trait d'union entre les deux, permettant ainsi à la fois, une véritable médiation humaine à distance, et, une valorisation des collections et des services existants dans la bibliothèque physique.
 
Le Projet BiblioSphère est membre du Collectif i3Dim (L'Incubateur 3D immersive) et a récemment été l'objet d'une validation design thinking au cours du Mooc Pensée design organisé par France Business School.
 


 

   
Nous recherchons des établissements pilotes pour tester nos prototypes.

Dans ce type d'environnement web 3D immersive l'internaute avatarisé peut,
comme dans la réalité, faire des rencontres et dialoguer avec d'autres usagers et
échanger avec des bibliothécaires, il peut accéder aux ressources (ou à des ressources
sélectionnées) du web 2.0 sur des postes de consultation (en zoomant ils s'affichent
en plein écran sur son ordinateur), il retrouve ses repères 3D dans des environnements
identiques à sa bibliothèque habituelle ou bien imaginaires...

mercredi 5 mars 2014

il faut connecter les bibliothèques numériques ;-)

Dans le cadre du cycle "Bibliothèques en débat", organisé par la BnF et les éditions du Cercle de la librairie, j'ai eu hier après-midi l'occasion d'assister à une présentation du Manuel de constitution de bibliothèques numériques, récemment paru sous la direction de Thierry Claerr et d'Isabelle Westeel.
Faisant suite au Manuel de la numérisation, la présentation de ce nouveau titre a retenu l'attention des professionnels présents et soulevé quelques questions intéressantes.
N'ayant pas encore lu ce manuel il ne s'agit ici aucunement pour moi de le commenter, et encore moins d'en faire une critique, il s'agit simplement pour moi d'exprimer ce qu'il est ressorti, après sa présentation, des échanges entre les intervenants et le public majoritairement composé de bibliothécaires, ce qui, dans ces échanges, à fait "TILT !" dans ma petite tête de chercheur en prospective du livre. 
 
Un manque de médiation ?   
 
Au-delà des contingences informatiques, ce qui poserait problème serait, je cite : "la place des bibliothèques numériques dans l'organigramme des établissements", les bibliothèques "brick and mortar". Le manque de visibilité sur le positionnement et l'image de la bibliothèque dans l'environnement numérique, ainsi que sur le parcours, les attentes et les motivations des internautes qui s'y connectent,  constitue également une grande zone d'incertitudes pour les bibliothécaires.
Comme cela a été souligné, de tels ouvrages imprimés sur de tels sujets se trouvent rapidement confrontés à une certaine obsolescence des choix éditoriaux : "Le rythme de l'édition imprimée ne suit pas le rythme d'évolution rapide des bibliothèques numériques !". De fait, cela serait impossible.
Le besoin de : "développer une culture numérique au sein des établissements" a été clairement formulé ("intégrer davantage le numérique au métier", ce qui implique de prendre en considération les problématiques liées aux bibliothèques numériques dans les plans de formation... La formation continue des bibliothécaires est en effet plus que jamais capitale !). A été également soulignée la nécessité, dans le cadre d'un projet de constitution (ou d'amélioration) d'une bibliothèque numérique, d'insérer dans le plan d'action et de développement "une dimension de veille"
 
En mars 2014, résoudre le clivage entre bibliothèques physiques et bibliothèques numériques apparaît ainsi comme un enjeu crucial.
Dans ce contexte, tant pour les bibliothèques que pour les éditeurs d'ouvrages professionnels dédiés aux bibliothécaires, il serait en effet sans doute judicieux d'adopter des démarches de veille stratégique et technologique, et de prospective. 
Les bibliothèques numériques devraient être davantage connectées, et oui ! en interne, avec leur établissement physique de tutelle et leurs bibliothécaires, mais vers l'extérieur aussi, le web, les réseaux sociaux et les internautes en général, ce qui à mon humble avis revient tout simplement à poser la question de la médiation IRL (in real life) et numérique autour du livre, de la lecture publique, et de la recherche documentaire en ligne.   
 

dimanche 2 février 2014

La prospective du livre pour nos amis espagnols

Mon texte "Inventar juntos las nuevas mediaciones del libro" (Inventer ensemble les nouvelles médiations du livre) écrit durant l'été 2013 pour la Fundacion German Sanchez Ruiperez pour le colloque "Conversaciones liquidas entre editores y bibliotecas" du 25 septembre 2013 à Salamanca est maintenant disponible sur la plateforme Lectyo, réseau social de lecteurs d'Espagne et d'Amérique latine.
  
Présentation sur Lectura Lab, le laboratoire de la lecture de la Fondation German Sanchez Ruiperez. Merci à eux.
  
Extrait de la présentation : "Lorenzo Soccavo, investigador francés independiente sobre el libro y la edición, cree que el paso de la edición impresa a la edición digital es un proceso complejo que producirá diversas mutaciones y a su juicio la revolución de la lectura que estamos viviendo "es más importante" y tendrá consecuencias mucho mayores que la revolución de la imprenta en el siglo XVI.
En su trabajo Inventar juntos las nuevas mediaciones del libro, publicado en Lectyo.com, Soccavo, que mantiene el blog "Prospective du Livre", afirma que "estamos viviendo una revolución copernicana: se trata de una revolución que, al transformar nuestra visión del mundo, modifica nuestra relación con el universo y altera nuestros puntos de vista científicos y filosóficos"..."
  

mardi 7 janvier 2014

La médiation littéraire sous-exploitée sur le web :-(

Mes recherches m'orientent de plus en plus vers l'étude des nouveaux contextes et médiations numériques de la lecture littéraire.
Bibliothèques et librairies sont, avec le web, mes principaux terrains d'études.
Si, d'un côté, il est facile pour tout le monde de constater que le web appauvrit l'expérience des environnements physiques complexes, tels ceux des bibliothèques et des librairies, et qu'il rend quasiment impossible tout échange interpersonnel suivi, d'un autre côté, je sais par expérience que le web dispose encore d'un fort potentiel inexploité, lequel pourrait permettre un véritable renouvellement de la médiation numérique autour des livres et des lectures.
Dans le prolongement de mes conférences de janvier 2013 à Rennes et d'avril 2013 à Chenove-en-Bourgogne, j'ai mis au point un programme exclusif de présentation de ce potentiel inexploité du web par rapport à la médiation littéraire, alliant conférence didactique, démonstration pratique en direct, et discussions débat avec l'auditoire...
Je suis à la disposition de toutes structures qui seraient désireuses d'en bénéficier.
Le document de présentation (fichier PDF de 02 pages) est téléchargeable en cliquant sur ce lien...
  
 
 


lundi 30 décembre 2013

Les articles les plus lus en 2013

Les "posts" les plus lus en 2013 sur le blog de la prospective du livre :
 
L'article qui, selon moi, aurait mérité davantage de lectures :
  
Le temps fort :
Ma tribune libre du mois d'octobre sur le site d'IDBOOX : Pourquoi les liseuses m'ont déçu !
  
Merci à toutes et tous pour vos lectures, vos commentaires et vos critiques :-)
 

dimanche 24 novembre 2013

Le projet Bibliosphère membre du Collectif i3Dim

Mon projet Bibliosphère est maintenant partenaire du Collectif l'i3Dim, l'incubateur 3D immersive d'expérimentation d'un modèle de fonctionnement pour l'utilisation mutualisée du logiciel libre OpenSimulator, à des fins d'applications innovantes dans les domaines de la culture, de la création, de l'éducation et de la formation.

Découvrez le blog et l'univers 3D du collectif...
Pour rappel, le projet Bibliosphère a pour ambition de recréer de la médiation humaine au coeur des bibliothèques numériques. Je suis à la disposition de toutes structures pour des informations, des conférences ou des formations sur la 3D immersive et ce qu'elle peut apporter au monde du livre.
 
Conférence en duplex,
Web 3D <=> Cantine numérique - Bibliothèque Les Champs Libres,
Rennes - 16 janvier 2013
 


lundi 7 octobre 2013

La mémoire et l’archive face à la surabondance

J'ai eu le plaisir de contribuer au numéro spécial 2013 d'Intercdi, la revue des Centres de Documentation et d'Information, sur le thème : "Mémoire(s) et traces", avec un article titré : La mémoire et l'archive face à la surabondance.
En voici quelques extraits : 
  
« ... La surcharge informationnelle nous paralyse de plus en plus et nous nous interrogeons sur comment stocker et tirer profits des millions de nouveaux documents numériques qui chaque jour sollicitent notre attention. Si nous ne changeons pas de paradigme la mission est humainement impossible. 
 
Un été fatal
 
Depuis l’été 1971 la galaxie Gutenberg est envahie par un code actif, qui peut la dupliquer et se révèle lui-même capable de se répliquer à l’infini. Cette mutation génétique de l’information et de la documentation nous devons bien l’accueillir si nous voulons continuer l’épopée de notre espèce humaine au cours de ce millénaire.
Pour le texte écrit cette révolution a débuté en juillet 1971. Comme le premier livre imprimé fut la Bible à quarante-deux lignes de Gutenberg en 1455, le premier texte numérisé, l’eText #1 (The United States Declaration of Independence) le fut le 04 juillet 1971 à l’université de l’Illinois par un étudiant du nom de Michael Hart qui lança également le Projet Gutenberg, première bibliothèque planétaire et gratuite d’œuvres du domaine public.
[...] Nous pouvons en effet considérer que depuis cet été 1971 nous serions entrés dans la période des e-incunables, en référence aux incunables de 1450 à 1501, premiers textes imprimés qui reprenaient les codes des manuscrits.
En 2013 la force d’inertie que nous pouvons ressentir vient simplement des vitesses asynchrones entre, l’évolution de plus en plus rapide des technologies, notamment de l’information et de la communication, par rapport au temps d’appropriation dans les logiques d’usages préexistantes, au temps plus lent d’assimilation par le tissu entrepreneurial et à celui, plus lent encore, des actualisations politiques et législatives. Un phénomène naturel donc, auquel s’ajoute le rythme des changements générationnels. Quant aux effets des groupes de pression et des corporations professionnelles, ils sont je pense souvent surestimés et ont probablement peu d’impacts réels face à un phénomène d’une telle ampleur. En contrepartie il faudrait prendre en compte l’accélération provoquée par une nouvelle génération d’entreprises américaines qui impactent le marché du livre au détriment de maisons familiales. Ces groupes sont récents et éphémères. Google n’a été fondé qu’en 1998, Amazon en 1995, Apple en 1976. Dans le sens où par l’accumulation capitalistique de nos données ils visent avant tout une puissance économique ils ne seront que des instruments dans la mutation en cours.
 
Les mythes qui écrivent notre histoire
   
[...] il est évident que ce que nous vivons dépasse de beaucoup les enjeux et les effets au 16e siècle du passage de l’édition manuscrite à l’édition imprimée. Le passage de l’imprimé au numérique est probablement un épiphénomène d’un phénomène beaucoup plus global et plus proche dans ses enjeux et ses conséquences du passage des civilisations de l’oral aux civilisations de l’écrit.
L’histoire de la lecture peut nous permettre de saisir la continuité dans ce qui nous apparaît comme une rupture. Depuis l’acquisition de la bipédie nous sommes passés, au cours de millénaires et en renonçant au nomadisme pour la sédentarisation, d’une lecture immersive de la bibliographie naturelle, à une lecture intensive (peu de livres souvent relus par peu de lecteurs), à une lecture extensive (de plus en plus de livres lus une seule fois par des lecteurs plus nombreux), à aujourd’hui une lecture hyper-extensive (fragmentaire, connectée et sociale), produit de nouvelles pratiques de lectures initiées sur le web.
Mais à la sédentarité répond la sédimentation et nous ressentons bien intuitivement son incompatibilité avec le futur qui se dessine. Les internautes deviennent des mobinautes consultant des livres-applications sur des tablettes tactiles. Demain ils seront équipés de lunettes vidéo. Nous pouvons avoir ainsi l’impression, en revenant à une lecture immersive en mobilité, de suivre une spirale et de repasser, à un niveau technologique plus évolué, par une étape antérieure.
Sédentarisation et bibliothéconomie sont liées. [...]
Boite de Pandore pour certains, le web est aussi un Tonneau des Danaïdes, c’est un Protée, doté du pouvoir de se métamorphoser.
Que craignons-nous ? Ce que déjà Socrate craignait et que rapporte Platon dans Phèdre, que cette révolution ne produise : « dans les âmes […] que l’oubli de ce qu’elles savent en leur faisant négliger la mémoire. Parce qu’ils auront foi dans l’écriture, c’est par le dehors, par des empreintes étrangères, et non plus du dedans et du fond d’eux-mêmes, que les hommes chercheront à se ressouvenir. Tu as trouvé le moyen, non point d’enrichir la mémoire, mais de conserver les souvenirs qu’elle a. Tu donnes à tes disciples la présomption qu’ils ont la science, non la science elle-même. Quand ils auront, en effet, beaucoup appris sans maître, ils s’imagineront devenus très savants, et ils ne seront pour la plupart que des ignorants de commerce incommode…. ». Car oui, c’est l’écriture que rejetait ainsi Socrate, et nous nourrissons les mêmes craintes. Nous éprouvons à voir des jeunes qui écrivent avec leur seul pouce sur une minuscule surface tactile, la surprise de Saint Augustin la première fois qu’il vit Ambroise de Milan lire en silence vers 380.
Aujourd’hui le web c’est beaucoup d’écrit, mais avec l’impulsivité de la langue parlée. [...]
  
Socrate avait tort
Nous sommes forcés, face à la pression et à l’effondrement de nos repères, de redéfinir nos valeurs et de nous poser certaines questions essentielles. Par exemple : le patrimoine numérique peut-il être considéré sur le modèle des biens tangibles, s’inscrire dans la pérennité, la propriété et l’héritage ? 
La Charte sur la conservation du patrimoine numérique, adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO le 17 octobre 2003 stipule dans un article intitulé Pérennité de l'information numérique, que : « La pérennité du patrimoine numérique est fondamentale. [Et que] Pour le conserver, il faudra prendre des mesures pendant toute la durée de vie de l'information, du moment où elle est créée à celui où l'on y a accès. La conservation à long terme du patrimoine numérique commence avec la conception de procédures et de systèmes fiables qui produisent des objets numériques authentiques et stables. ».
Nous devons je pense nous interroger sur ce qui s’exprime là, à la fois d’anthropocentrisme, de quête de l’immortalité et d’angoisse de la mort. Nous craignons pour la solidité et la transmission d’un savoir humain que nous ne pouvons plus tenir entre nos mains ni embrasser d’un regard, alors que les mythes fondateurs de nos civilisations ont eux traversé le temps.
Notre attention doit se porter non pas sur la conservation mais sur la transmission. La parade à l’oubli et à la perte de données n’est pas dans le stockage, mais dans l’accès libre et le partage.
Il nous faut faire aujourd’hui le pari que les générations futures, natives du numérique, auront une approche différente de la nôtre. L’entassement, l’accumulation, sont des réponses archétypales liées à la sédentarisation de notre espèce. La forme même du codex, des pages empilées les unes sur les autres, en témoigne. Avec le numérique les ressources essaiment naturellement si nous ne cherchons pas à les monétiser.
Vouloir à tous prix archiver les données numériques comme nous archivions les données manuscrites et imprimées est insensé. Avec la porosité entre territoires physiques et territoires numériques, le développement de l’internet des objets, de la réalité augmentée, l’innovation dans la visualisation des contenus et le design d’information, se pose la question de la pertinence d’une mémoire collective institutionnelle, entre guillemets “officielle” et forcément fictive, validée par quelques personnes autorisées en fait à effectuer un tri sélectif.
 
Nous sommes tous des bibliothèques
 
Les supports d’archivage semblent aujourd’hui moins fiables et certains professionnels ressentent paradoxalement le besoin d’assurer en priorité la conservation des documents numériques les plus récents en priorité sur ceux imprimés ou manuscrits qui apparaissent finalement moins éphémères. [...] L’obsolescence des appareils et logiciels de lecture est en fait en grande partie programmée par les industriels. [...]
L'ingénierie du vivant et la bibliothéconomie se rapprochent l’une de l’autre. « En Afrique, quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle. » disait Amadou Hampâté Bâ. La lecture, nous l’avons semble-t-il oublié, est l'activité première du vivant qui a besoin de lire, de déchiffrer et de documenter son environnement. Nous devons avoir davantage confiance en l’Homme et moins nous fier aux machines.
Il nous faut renoncer à vouloir tout archiver et rien oublier. Il nous faut passer à un nouveau paradigme, ne pas laisser le passé paralyser le présent et envahir l’avenir. »

dimanche 29 septembre 2013

Pistes de réflexions et perspectives fuyantes pour la prospective du livre – opus 2

Récemment j’ai eu l’occasion dans le cadre de mon activité de veille d’assister à plusieurs manifestations qui ont pu nourrir ma réflexion.
Les principales étaient :
 La journée d’étude : Le rôle stratégique des bibliothèques dans l’appropriation du numérique par les citoyens en France et en Europe, qui s’est déroulée le 10 septembre 2013 à la Bibliothèque Publique d’Information (BPI, Centre Georges Pompidou, Paris), organisée par le pôle Culture du CNFPT Institut national spécialisé d’études territoriales (INSET de Nancy) et la BPI.
— Une partie des rencontres du Colloque international et festival dédié à la littérature numérique à la BnF, Chercher le texte, organisé par le Laboratoire d’excellence Arts-H2H et l’Electronic Literature Organization, à Paris du 23 au 28 septembre 2013.
— La présentation de l’ouvrage collectif : La grande aventure du livre, une coédition Bnf éditions Hatier, sous la direction d’Anne Zali, à la BnF le 25 septembre.
— La Journée Neurosciences, Esthétique et Complexité du 28 septembre 2013, organisée par le groupement de recherche (GDR) Esthétique Arts et Sciences (ESARS) du CNRS et de l’Université Paris Descartes.
— Manifestations auxquelles nous pourrions ajouter ma participation à distance le 25 septembre aux Conversaciones liquidas entre editores y bibliotecas organisées par la Fundación Germán Sánchez Ruipérez à Salamanca (Espagne), avec mon texte de réflexion : "Inventer ensemble les nouvelles médiations du livre" (Inventar juntos las nuevas mediaciones del libro). 
 
La voie du rêve…

Tout cela pourrait une nouvelle fois se résumer en une seule phrase : il nous faut déglacer notre rapport à la lecture, sans surévaluer pour autant le numérique.
Et se décliner ainsi, sous la forme d’une liste de pistes, avec interrogations multiples aux nombreux carrefours :

— J’observe de plus en plus des glissements de sens significatifs de plusieurs mots (livre, lecteur, par exemple…), mais celui de bibliothèque semble demeurer stable (le terme de médiathèque n’ayant jamais réellement pris dans les usages, fait intéressant à noter…).
— Les bibliothèques pourraient-elles accéder au plan d’hyper-lieux (c’est-à-dire des non-lieux, de véritables utopies) de la lecture publique et émancipatrice ?
— La forme de narration dominante du 21e siècle émergera peut-être de la convergence jeux vidéo – transmédia – réalité augmentée et internet des objets (des formes élaborées de fictions interactives, ou jeux d’aventures textuelles…), tandis qu’une nouvelle forme de littérature (hyperfictions ?) pourrait émerger d’une hybridation avec les arts numériques et le filon d’une littérature numérique dont les premières œuvres peuvent en fait être datées des années 1950.
— Il y a nécessité à explorer la totalité de la matière textuelle et à sublimer le potentiel narratif des hyperliens au-delà des imperfections des nouveaux dispositifs (transitoires) de lecture.
 Conjointement à ces influences des arts et du numérique sur le livre, nous percevons une plus grande intégration du livre dans l’histoire (et son enseignement), et dans l’histoire des arts visuels sur une échelle, un temps que je qualifierais d’anthropologique.
— C’est le lecteur qui reçoit, constitue et crée le livre comme Livre (c’est-à-dire ce qu’il lit). Il passe au travers et cela passe au travers de lui.
— A l’espace bidimensionnel circonscrit de la page répond celui, multidimensionnel et ouvert, de la lecture (forme de géométrie projective ?). Nous percevons bien dans la littérature numérique l’ambition de rivaliser avec le texte et de sortir le lecteur de l’espace tridimensionnel qu’il perçoit ordinairement.
L’expérience performative de la lecture est ici questionnée (mais insuffisamment).
Nous sommes biologiquement programmés pour ne percevoir et concevoir (imaginer ?) qu’un éventail (très ?) limité des possibles.
Les neurosciences de l’esthétique ne sont pas encore suffisamment appliquées à l’affectivité, ni à la lecture.
— Pourrait-on envisager l’expérience de lecture à la lumière d’une éclipse de la conscience, laquelle éclipse rendrait possible une dissociation de l’immersion dans la scène théâtrale du roman (narrativité), d’avec le ressenti sensoriel du milieu naturel de lecture (de ses conditions et de son support) ?
— Considérer le livre-codex comme un vestibule replié sur soi (?). Et la lecture comme un système vestibulaire (?).
 
En cette période “d’e-incunabilité”, la métamorphose du livre et de la lecture pourrait s’ouvrir sur des champs (chants ?) libérateurs (fédérateurs ?) du langage de l’espèce. A suivre…

En complément dans le même registre vous pouvez lire : Pistes de réflexions et perspectives fuyantes pour la prospective du livre – opus 1
 

lundi 29 juillet 2013

La bibliothèque universelle serait-elle celle des livres qui ne sont pas encore écrits ?

Comme le nombre de combinaisons possibles avec nos caractères alphabétiques et typographiques est forcément limité, logiquement toute littérature, passée comme à venir, devrait pouvoir être contenue dans un nombre déterminé et fini, même si considérable, de volumes imprimés, ou dans un proche avenir dans du cristal de roche.
C’est là en partie le pari de Kurd Lasswitz dans son texte La bibliothèque universelle, paru en 1904, lequel inspira probablement Jorge Luis Borges pour sa célèbre Bibliothèque de Babel, parue elle en 1941 dans Le jardin aux sentiers qui bifurquent, puis en 1944 dans le recueil Fictions, et dont l’on pourrait s’étonner que les essais de réalisations relèvent davantage des arts numériques que de la bibliothéconomie, “The Library of Babel - Digital Access to the Books of the Library - Full Text Search in the Books” étant, à ma connaissance limitée, la seule tentative qui se rapprocherait du processus génératif induit par la notion même d’universalité de la bibliothèque.
 
Des rats de bibliothèques aux chevaliers errants (dans les bibliothèques)
 
Aujourd’hui, où les limites du livre en tant que support physique du texte disparaissent, aujourd’hui où nous manipulons des dispositifs de lecture réinscriptibles et appelant à nous les textes où que nous soyons, aujourd’hui que nous sommes dans la réalisation des rêves des scribes de Mésopotamie pourrions-nous concevoir un supercalculateur à même d’autogénérer la totalité des textes possibles et ce, non plus pour lire béatement ceux-là proposés par des marchands de livres, mais pour retrouver les ouvrages perdus du passé et mettre devant nos yeux ceux qui ne sont pas encore écrits et nous éclaireraient peut-être sur notre avenir : le pourrions-nous ?
Il y a incontestablement là une dimension don quichottesque, à explorer ainsi ce qui se joue par rapport au(x) livre(s) en ce début de 3e millénaire de l’ère chrétienne et à concevoir que les fictions, comme les mythes, peuvent potentiellement être des réalités de substitution, et vice versa, la réalité se vivre comme une légende. Et tous ces plans potentiellement colonisables par des lecteurs.
La lecture sort du bois et c’est notre devoir de lecteur de la regarder en face.
  
La bibliothèque comme ruche célibataire
   
Borges a écrit : « la Bibliothèque est une sphère dont le centre véritable est un hexagone quelconque, et dont la circonférence est inaccessible ». De cette intuition fortuite, et de son amusement de gros chat rusé à jouer à partir du texte de Lasswitz, nous pourrions peut-être extrapoler quelques réalités de substitution concernant les bibliothèques.
Par exemple, percevoir la structure alvéolaire que le codex lui-même évoque sur des kilomètres de rayonnages.
 
La bibliothèque borgésienne est une hyperbole de la ruche dont nous trouvons des projections, non seulement chez les insectes sociaux, mais aussi dans les mégapoles humaines et les conceptions récentes de la ville comme cinquième écran.
Ces pistes convergent dans mon concept de bibliosphère dont des bibliothèques, tant numériques que physiques, pourraient concrètement s’inspirer.
A mon texte de février 2013 : Portrait du lecteur en apiculteur pourrait aujourd’hui répondre un Portrait du lecteur en abeille, considérant le bibliothécaire comme lecteur modèle.
Jusqu’au 16e siècle les dispositifs de lecture étaient ce que j’appellerais : de sages machines célibataires. Si nous suivons la bifurcation proposée par Pierre Berloquin dans son essai : Codes – La grande aventure, au sens initial qu’avait donné Michel Carrouges aux machines célibataires, nous pouvons les définir comme : des machines autonomes, impliquant leurs utilisateurs (lecteurs), entrant en interaction dramatique avec la société et véhiculant une dimension symbolique, un mythe fondateur, une légende. Pour unique qu’elle soit, la machine célibataire n’est pas onaniste mais elle est exhibitionniste, elle ne fonctionnerait que face à des spectateurs, et elle ne pourrait se reproduire. Le livre d’avant l’imprimerie correspond à ces critères. Des “objets parlants” de la Grèce antique aux codices manuscrits tels que les rappelle à notre mémoire collective Michel Jullien dans son récent Esquisse d’un pendu, le livre est pris depuis 1501 dans un processus de clonage qui culmine avec ceux sous forme de fichiers numériques. De machine célibataire, le livre est devenu un produit manufacturé et la question se pose de la migration de son potentiel de machine célibataire à l’échelon supérieur de la bibliothèque même.
  
Biosphère et bibliosphère
    
A ce stade, où l’on entend de plus en plus parler d’ “outils de narration connectés”, où l’internet des objets commence à approvisionner une réalité dite augmentée et transmédia, je redis une énième fois qu’il serait déraisonnable de considérer le virtuel — qui n’est pas forcément que numérique, et la “réalité”, comme deux états distincts. Il n’y a pas de réel waterproof.
Aussi la bibliosphère recouvrirait-elle en fait l’ensemble des activités de décodage.
En ce moment même vous décodez ce texte ainsi que l’environnement dans lequel vous le lisez.
Dans ce contexte, “lecteur” est synonyme de “vivant”, et la bibliosphère est la peau sensible de la biosphère.
La Bibliothèque (que d’autres appellent l’Univers) est. Elle est ce qui est. Ici il nous faut faire appel à la mystique juive qui se fonde, comme le rappelle Georges Vignaux dans le premier tome de son Comment les idées viennent aux mots : « sur la puissance du verbe et sa capacité de fusion avec l’essence des choses et des êtres ». Le fait que les lettres aient en hébreu une valeur numérique permet d’y décoder chaque mot et chaque phrase à un autre niveau d’interprétation (Gematria). Code actif, les lettres seraient à l’origine de… Tout.
Comment ne pas penser à cet autre code, l’ASCII (American Standard Code for Information Interchange) où à chaque lettre est substituée une suite de sept 0 ou 1, où la lettre A par exemple se code 1000001, où les 0 et les 1 correspondent à des variations électriques. A quand des électrobibliogrammes pour des lecteurs déjà habitués aux électrocardiogrammes et électroencéphalogrammes et qui lisent maintenant des textes de pixels sur des tablettes non plus d’argile mais de composants électriques.
Les codes aujourd’hui s’imbriquent et s’entrainent comme jadis les rouages dans les premières machines sophistiquées.
Quotidiennement, en permanence, la syntaxe, la grammaire, et leurs règles que nous respectons, n’agissent pas comme des opérations neutres, mais, comme des systèmes qui organisent et conditionnent le regard que nous portons sur notre environnement physique et mental.
Déchiffrer ce code serait se délier, ce serait pour le lecteur dé-lire ce qui le programme et donne son apparence à la réalité qui l’encercle. Casser le code ? (Délirer ?)
Reste cette simple constatation formulée simplement par Paul Claudel : « L'écriture a ceci de mystérieux qu'elle parle. ».

  
Du bibliolithique au bibliocène
 
Alors que notre espèce était à son origine immergée dans un univers où rien n’avait de nom, la faculté générative du langage, dont nous pouvons tous observer la magie lors de nos activités oniriques, diurnes ou nocturnes, la faculté générative du langage n’a de cesse depuis de produire des noms de toutes sortes, allant jusqu’à nommer la moindre composante de la moindre chose et même à donner un statut d’existence à des choses qui n’en auraient apparemment pas.
« Faisons-nous un nom pour ne pas être dispersés sur toute la terre » aurions-nous dit un jour.
En reliant l’idée de bibliothèque au mythe de Babel, Borges a rapproché deux fils électriques. Il y a une étincelle à la lecture de son texte. Puis le noir.
Allons-nous rester dans cette obscurité alors que la grande convergence des technologies NBIC (nanotechnologies - biotechnologies - intelligence artificielle - sciences cognitives) rendraient possible une lecture du vivant (avec le séquençage de l’ADN par exemple) pouvant relever de la bibliothéconomie ?
Que le langage et les langues, en tant que codes actifs, soient notre propre programme, ce qui nous programme, voilà qui met sur orbite, bien au-delà des tendances conjoncturelles du marché du livre imprimé ou du militantisme pour le développement d’un marché du livre numérique, voilà qui met sur orbite notre liberté d’esprit à envisager (dévisager) le livre et son avenir.
Le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique n’est que de l’ordre de l’épiphénomène et ses impacts seront limités par rapport à l’importance de la révolution humaine dont nous abordons la pliure.
Je pense que nous changeons d’ère.
La bibliothèque devient sur un de ses multiples plans, livre de(s) code(s), du code.
Je pense vraiment que nous changeons d’ère, bien plus que ne l’imaginent celles et ceux qui prônent ce changement d’ère.
Nous passons du bibliolithique, l’âge des textes inscrits liés à des supports matériels et périssables, celui des livres de pierre, des inscriptions pariétales aux cathédrales en passant par les temples de l’Antiquité puis les livres imprimés, au bibliocène, l’ère des textes vivants, générateurs de mondes habitables. Du livre de pierre au livre de pixels. Des livres à la bibliothèque pensante. Et agissante. Banque de données. Programmes conscients.
 
Depuis la bibliothèque d’une ville invisible
 
Italo Calvino dans le portrait d’une de ses villes invisibles (Théodora), interrogeant les codes littéraires, imaginait le scénario suivant : « Reléguée pendant un temps indéfini dans des repaires à l’écart, depuis l’époque où elle s’était vue détrônée par le système des espèces désormais éteintes, l’autre faune revenait au jour par les sous-sols de la bibliothèque où l’on conserve les incunables, elle descendait des chapiteaux, sautait des gargouilles, se perchait au chevet des dormeurs. Les sphinx, les griffons, les chimères, les dragons, les hircocerfs, les harpies, les hydres, les licornes, les basilics reprenaient possession de leur ville. ». Un jour cela sera possible. Qui n’a pas déjà fait un cauchemar de cette envergure ? Pour se réveiller ensuite.
   
 
 
N.B. : J’ai bien conscience que pratiquement chaque phrase du texte ci-dessus demanderait au moins un paragraphe de développements. J’y travaille.
En complément de ce texte vous pouvez en attendant lire :