samedi 1 septembre 2012

Semaine 35/52 : Pourquoi Danton ?

Durant l’année 2012 j’ai décidé de publier ici même chaque semaine un billet exprimant mon ressenti personnel sur la semaine précédente, dans la perspective, bien évidemment, des problématiques de la prospective du livre et de l’édition.
Ce post est donc le 35/52.
 
Dans le sixième arrondissement parisien, place Henri Mondor, longé par le boulevard Saint-Germain, se dresse Danton. Longtemps je me suis demandé pourquoi. La réponse est simple : il habitait là, il a été arrêté à proximité. « Pour vaincre, il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace. » (Danton, 1792).
Le lien avec l’actualité de l’édition est assez évident, dès lors qu’atteint de l’acuité permettant de le ressentir, on imagine bien comment tout, autour du marché du livre, se trame depuis cette petite superficie superficielle.
 
Une statue à Singe-des-Prés
  
Je pense, j’espère, que c’est la dernière fois que je parle de Saint-Germain-des-Prés dans cette chronique. Ce quartier m’épuise à creuser ma tombe avec acharnement trop tôt trop vite et contre ma volonté surtout, qui m’enterrerait vivant presque, si je me laissais faire !
Je voudrais seulement dire, pour conclure sur ce sujet, qu’il serait humainement juste, si l’on ne déplace ailleurs cette statue de Danton pour y élever à sa place une à la gloire de Jacques Besse (photo), l’auteur météorique de La grande Pâque, et de si magnifiques pages sur ses déambulations hallucinées en plein "Singe-des-Prés", en long en large et en travers ; lui, Jacques Besse, qui osa : « ajouter une voix sifflotée au prodigieux choral joyeusement païen » du carrefour de l’Odéon, au moins, de lui en ériger une autre de statue alors, au cœur même de ce carrefour de l’Odéon, face aux Éditeurs, en  lieu et place de l’arbre solitaire qui en réserve déjà symboliquement l’endroit aux yeux de celles et ceux, rares, qui savent voir l’envers des décors.
Je l’imagine un peu, cette statue, comme celle de Pierre Mendès-France, que j’ai plaisir à aller saluer chaque fois que je passe au jardin du Luxembourg.
Les statues ne sont pas que de la pierre, elles sont aussi ce qu’elles remuent en nous. Et pas mal de cadavres remuent à Saint-Germain-des-Prés, surtout maintenant que le vent se lève, que l’ombre de Sartre et de son époque y est périmée, sa statue, à Sartre, déboulonnée par Michel Onfray.
  

2 commentaires:

  1. Sans doute, votre idée est à soutenir ! je la soutiens !

    RépondreSupprimer
  2. Vos phrases sont parfois des enigmes pour moi, dont l'acuité ne s'exerce que fort peu, que dire de ma culture!.() Vous me pardonnerez donc ce qui suit:
    faisons un racourcis, érigeons un monument à Michel Onfray... :-)
    la période que nous vivons est riche d'esprits éclairés et éclaireurs, chacun dont la stature serait digne d'une roche. je gage que notre ère en fera naître encore. Eh quoi! faisons travailler les sculpteurs.
    Nathalie bessonnet/thalie boentsens

    RépondreSupprimer