mercredi 14 avril 2010

Lettre ouverte au Collectif Livres de Papier

La situation se tend. Il fallait s’y attendre. Faute de dialoguer. Faute de réfléchir. Faute d’informer véritablement (la pléthore de blogs francophones se contente le plus souvent de relayer les blogs anglo-saxons, etc.).
Il y a quelques jours, à la Fnac Forum Les Halles (Paris 1er) les nouveaux dispositifs de lecture exposés par les sociétés Sony et Bookeen étaient “sabotés”. Recouverts chacun d’une page imprimée (arrachée à un livre ;-( collée sur le papiel.
Indépendamment (N.B. : je ne relie nullement les deux événements, j’en propose seulement une lecture), indépendamment donc, le récent Salon du livre de Paris a connu la manifestation publique du Collectif Livres de Papier. Au programme : affichage sauvage (voir photos) et distribution d’un journal gratuit de 12 pages surtitré : E-BOOK / E-MONDE / E-GNOBLE.

Des craintes légitimes

La plupart des craintes exprimées dans ce journal sont, à la fois, légitimes et bien fondées. Le tocsin certainement justifié face à ces : « géants de l’électronique et multinationales du web qui s’emparent de ce marché [celui du livre] ». Les rappels « que la technique n’est jamais neutre ». Le risque que les nouveaux dispositifs de lecture brisent la textualité du livre, qu’une lecture zapping, qu’une « désorientation cognitive », qu’une « culture de l’immédiateté » se développent sous le contrôle « d’organisations extérieures au commerce du livre », dont les intérêts économiques seront de promouvoir des lectures distrayantes et commerciales, publicités incluses, pour de nouvelles générations de lecteurs avec : « Une bibliothèque dans la poche… Et rien dans la tête ». Pas faux.
Beaucoup, durant ce Salon du livre de Paris, ont pris à la légère ce journal sous-titré : « Journal des réfractaires à l’ordre numérique ». Il est pourtant incontestable que, comme il y est écrit : « La matérialité est sans doute ce qui importe le plus dans l’objet livre. Elle implique un rapport au texte et une présence à l’autre… ».
Je cite un extrait parmi les plus pertinents à mon avis : « Si, dans un premier temps, le modèle de l’édition traditionnelle peut être singé, le monde numérique modifiera profondément le statut des acteurs intermédiaires (librairies, éditeurs, bibliothèques) bien au-delà de la seule question des droits de propriété qui a récemment mené à un bras de fer entre les éditeurs et Google. A chaque révolution technologique, on commence par recréer ce que l’on faisait avant, sans avoir conscience des potentialités du nouveau système […] si l’on rapporte la question à la situation des librairies et des bibliothèques, on voit mal pourquoi de tels lieux seraient toujours nécessaires si tous les services qu’ils rendent (emprunt et achat de livres) sont délocalisés sur le Net… ».
Certes. Qui va chez son disquaire télécharger ses fichiers MP3 ?
En fin de compte mon billet précédent : Marché du Livre : les 4 Cercles de l’Enfer ? exprime les mêmes craintes ! Elles sont légitimes et je les partage. Cela dit…

Trois choses désagréables

Cela dit, trois choses me sont très désagréables dans ce journal :
Premièrement : L’anonymat des auteurs ! Si ces derniers citent nombre de personnes, critiquent ouvertement François Gèze et François Bon, entre autres, aucun article de ce journal n’est signé. Aucun nom d’un rédacteur en chef ou de membres d’un comité de rédaction. L’anonymat total. Cela n’est pas convenable. A ma connaissance, pour ne parler que d’eux, François Gèze et François Bon signent et assument leurs écrits et leurs prises de position.
Deuxièmement : La dichotomisation et une diabolisation. Tout le propos de ce journal oppose radicalement deux camps : ceux de l’imprimé, et, ceux du numérique. Pour ma part je considère que rien de bon ne pourrait sortir d’une telle opposition et j’appelle depuis de longs mois, d’une part, à un dialogue critique et constructif, à davantage de coopérations et de mutualisations au sein de l’interprofession du livre, et, également, à une intermédiation franche entre ceux du papier et ceux du papiel.
Troisièmement : L’absence de toute proposition constructive, de toute voie alternative.
Ce collectif, apparemment bien organisé, nombreux, créé d’après ses déclarations en 2009, et rassemblant, je cite : « des lecteurs et des lectrices, des bibliothécaires, des libraires, des éditeurs, des traducteurs, des graphistes, des correcteurs, etc. », tout ce petit monde ne formule aucune proposition. Rien. Ses membres penseraient-ils donc qu’il serait possible de geler l’édition française et son marché du livre en l’état, tandis que le reste du monde sombrerait de son côté dans un morne abrutissement numérique ? Im-po-ssi-ble ! Et ils le savent. Alors ? Oh ! Alors ?
En conclusion, contrairement aux personnes avec lesquelles je me suis plus ou moins entretenu des actions menées par ce Collectif à l’occasion du Salon du livre de Paris, je ne suis ni moqueur, ni méprisant, mais, cependant, une question se pose pour moi. Et je la pose clairement :
Au-delà de leurs critiques, les membres du Collectif Livres de Papier ont-ils quelque chose à proposer ? Des idées, des projets pour l’évolution du livre et de son marché au 21e siècle ? Des suggestions à faire dont nous pourrions débattre ensemble de manière constructive ?

N.B. :
1- Pour être certain qu’ils reçoivent cet appel, appel à dialoguer et à débattre ensemble, je leur adresse un courriel au contact donné dans leur journal et avec le lien vers le présent billet.
2- Mon appel au dialogue et au débat s’adresse bien entendu également à l’Association Culture Papier “Pour le développement durable du papier et de l’imprimé” (laquelle, à ma connaissance, a opté pour des moyens d’action plus proches du lobbying traditionnel), et j’adresse donc également un courriel avec le lien vers le présent billet, à l’UNIC, Union Nationale de l’Imprimerie et de la Communication.
3- Enfin, les commentaires au présent billet sont bien entendu libres et ouverts.
Mais… Je signe et assume mes prises de position, alors merci d’assumer vos éventuelles réactions en signant vos commentaires ;-)

mercredi 7 avril 2010

Marché du Livre : les 4 Cercles de l’Enfer ?

Je suis d’une nature plutôt optimiste, dans le sens où je garde toujours l’espoir malgré l’adversité. Nonobstant, je suis actuellement davantage optimiste pour l’avenir de la lecture (le plus important, ouf ;-) que pour le devenir du marché du livre.
Ce dernier, je le crains, passe par plusieurs cercles infernaux (bien entendu, ce n’est là qu’une substitution analogique, sorte de métaphore pour essayer de traduire ce que, les deux pieds dedans, nous n’avons pas le recul suffisant pour voir). Donc :

o Premier Cercle : La société du spectacle [Si vous ne voyez pas de quoi il s’agit cliquez ici ;-) « Le concept de spectacle se réfère à un mode de reproduction de la société basé sur la reproduction des marchandises, toujours plus nombreuses et toujours plus semblables dans leur variété. »]

o Deuxième Cercle : La culture mainstream [Si vous ne voyez pas de quoi il s’agit cliquez ici ;-) « Mainstream raconte cette guerre globale des médias et de la culture. Et explique comment il faut faire pour plaire à tout le monde, partout dans le monde. »]

Où en sommes-nous ? Nous avons traversé le premier cercle et nous franchissons le deuxième. Pour le livre, cela pourrait se représenter comme suit :

Passage de la Chaîne du Livre à la Chaîne de la world littérature
Best-seller Blockbuster (Dan Brown, Stephenie Meyer, J.K. Rowling…) => Graphic novel, BD... => Film et ses déclinaisons => Jeu vidéo => produits dérivés (figurines, etc.) dont attractions pour parcs de loisirs ou lancement d’un parc à thème dédié.

Déjà le troisième cercle se profile à l’horizon (au salon Demain le Livre, les 09 et 10 mars 2010 à Paris, le thème de la conférence de Philippe Colombet de Google Livres était : “Content from the cloud : les nouveaux enjeux de l’édition numérique”.). Donc :

o Troisième Cercle : Le cloud computing [Si vous ne voyez pas de quoi il s’agit cliquez ici ;-) « Les applications et les données ne se trouvent plus sur l'ordinateur local, mais, métaphoriquement parlant, dans un nuage (cloud) composé d'un certain nombre de serveurs distants interconnectés au moyen d'une excellente bande passante indispensable à la fluidité du système. L'accès au service se fait par une application standard facilement disponible, la plupart du temps un navigateur Web. ».
Par exemple, à terme, applications de lecture et livres numériques ne seront plus stockés sur nos ordinateurs ou sur des tablettes de lecture, Kindle ou iPad, mais, sur les serveurs de Google, d’Amazon ou d’Apple.]

o Quatrième Cercle : Fahrenheit 451 [Si vous ne voyez pas de quoi il s’agit cliquez ici ;-( « Fahrenheit 451 tient son origine de la température en Fahrenheit à laquelle le papier s’enflamme et se consume, soit environ 232,7°C. Le titre évoque ainsi deux façons de brûler un livre : les autodafés organisés par les pompiers et la lecture rendue impossible par l’atrophie de tout intérêt pour la chose littéraire. »]

En conclusion : Socrate (enfin Platon…) avait peut-être raison, quand dans Phèdre il soulignait la menace qu’allait représenter l’écrit pour la mémorisation et la transmission de la culture.
La lecture à voix haute, nous le savons notamment grâce aux historiens du livre, a longtemps prédominé et n’a jamais entièrement disparu.
A la fin du roman de Ray Douglas Bradbury, Fahrenheit 451, le héros « parvient à s'échapper de la ville et se laisse porter le long du fleuve pour rencontrer les membres d'une communauté itinérante, composée de vieux diplômés de Harvard, qui habite sur les routes, le long de vieux chemins de fer rouillant. Ils ont chacun appris un livre par cœur afin de le sauver de l'oubli auquel il était promis. Finalement, la guerre éclate et voit la ville détruite, donnant une chance à un nouveau départ. »
Au pire, au cours du millénaire, un petit cercle de lecteur émergera, comme une bulle de savon, de ces quatre cercles, et alors… l’histoire recommencera :-) Vous voyez, quand je dis que je suis optimiste ;-)

lundi 5 avril 2010

Les 5 piliers de l’édition électronique

J’ai oublié dans mon post précédent, recommandant la lecture de l’ouvrage : L’édition électronique de Marin Dacos et Pierre Mounier, aux éditions La Découverte, précisément pour leur effort d’élucidation et de proposition d’« une typologie structurante pour le champ », d’indiquer les cinq piliers de l’édition électronique qu’ils détaillent en conclusion de leur guide :
- 1. Structuration de l’information
- 2. Documentation de l’information
- 3. Optimisation des conditions de lecture
- 4. Appropriation par les lecteurs
- 5. Développement des interopérabilités.

samedi 3 avril 2010

Le livre produit de première nécessité

P.L.E. Consulting – Lorenzo Soccavo est solidaire de l’appel lancé depuis plusieurs mois par les Librairies Coquillettes de Lyon, en faveur d’une TVA à 2,1 % pour le livre papier et a signé la pétition en ligne : « Tandis que les sandwicheries et les restaurants bénéficient d'une TVA applicable à 5,5 % depuis juillet 2009, nous demandons à ce que le livre soit enfin considéré comme "produit de première nécessité" accessible à tous, et militons pour que ce dernier bénéficie enfin d'une TVA à 2,1 %. »
(Le jour où la TVA des livres numériques passerait de 19,6% à 5,5%, cette baisse de 5,5% à 2,1% pour les livres papier permettrait de maintenir un différentiel en faveur du livre papier pour aplanir en partie les pertes engendrées par l'accroissement des ventes d'ebooks.)

vendredi 2 avril 2010

L’édition électronique de Marin Dacos et Pierre Mounier aux éditions La Découverte

Pour Marin Dacos et Pierre Mounier, l’édition de demain sera inévitablement électronique. Et je partage plutôt cet avis, si nous entendons par électronique que la Grande Bibliothécaire sera la Fée électricité. O combien cela aurait conforté l’ami Robida ! Mais restons sérieux ;-)
Ce petit livre de moins de 150 pages est grand par son mérite selon moi. Il permettra à beaucoup de mieux localiser l’édition électronique sur l’échiquier des industries culturelles, pour la simple raison qu’il présente avant tout l’avantage non négligeable de mettre un certain ordre dans le chaos et la confusion d’un vocabulaire qui n’est pas encore fixé (cela dit, excepté sur un point sur lequel je reviendrais en conclusion de mon propos ;-)
C’est ainsi que ses auteurs distinguent clairement, sans théorisations oiseuses, mais dans une approche pragmatique :
-1. L’édition électronique de base (relevant de la numérisation de productions imprimées)
-2. L’édition numérique (« L’édition numérique, expliquent les auteurs, correspond à un deuxième âge de l’édition électronique : celui où l’édition de texte est nativement numérique, mais n’est pas encore spécifiquement pensée pour les usages en réseaux »)
-3. L’édition en réseaux (« Les initiatives éditoriales nativement en réseau […] qui se nourrit des pratiques de communications réciproques et horizontales propres à Internet pour enrichir la lecture (pratiques de lecture partagée), mais aussi en allant jusqu’à la production même de contenus (pratiques d’écriture collective)… »).
Ainsi mises en perspective, les évolutions actuelles prennent un relief intéressant à considérer, ce qui m’avait, il y a quelques jours, inspiré une représentation graphique du “Paradigme de l’édition à la fin du siècle”, laquelle représentation, à mon sens et en toute modestie, ne rend pas trop mal je crois le contexte dans lequel Marin Dacos et Pierre Mounier développent leurs réflexions.
Je conseille donc vivement la lecture de cet ouvrage, lequel, comme le dit sans mentir sa quatrième de couverture, propose « une typologie structurante pour le champ et en faisant un effort de définition », que nous sommes, il est vrai, peu nombreux à tenter.

Liseuses vs NDL (Nouveaux Dispositifs de Lecture)

La seule réserve que je formulerais à l’encontre de ce livre, c’est qu’il cautionne l’usage du terme “liseuse”, en l’employant pour désigner les nouveaux dispositifs de lecture. Je me suis déjà expliqué sur mes réticences par rapport à ce terme [Comment nommer les machines à lire ?] qui me semble, d’une part, trop connoté en référence au codex, d’autre part, trop désuet pour exprimer le champ des nouvelles pratiques de lecture. En somme, un terme porteur d’une dimension passéiste, et en vérité peu en harmonie avec le nouveau paradigme de l’édition électronique.
Cette réserve exprimée je recommande à toutes et tous la lecture de L’édition électronique, de Marin Dacos et Pierre Mounier, qui n’est disponible que depuis quelques jours (La Découverte éditeur, Collection Repères) et que vous pourrez feuilleter et commander en ligne en cliquant sur ce lien ;-)

mercredi 31 mars 2010

Plan gouvernemental pour la lecture

Hier, 30 mars 2010, Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication, a présenté 14 propositions pour le développement de la lecture :
« Les 14 propositions pour le développement de la lecture.
1. Un nouveau projet pour la bibliothèque publique d'information (Bpi) pour en faire un établissement pilote et innovant en matière de lecture publique
2. Développer l’action de la Bibliothèque nationale de France en direction des populations éloignées de la lecture
3. Etendre les horaires d’ouverture pour les 50 bibliothèques municipales les plus importantes
4 à 7. Proposer aux collectivités territoriales un contrat numérique pour les bibliothèques décliné en 4 volets
8. Lutter contre les inégalités territoriales d'accès au livre et à la lecture par la création de « contrats Territoires-lecture »
9. Soutenir et accompagner les associations qui travaillent au développement de la lecture chez les jeunes et auprès des populations éloignées de la lecture
10. Une nouvelle fête du livre à l’impact populaire accru : A vous de lire !
11. Familiariser l’enfant avec la lecture dès le plus jeune âge : l’extension de l’opération « Premières Pages »
12. Développer et coordonner les services numériques des bibliothèques françaises dans le cadre d'un Schéma numérique des bibliothèques
13. Rénover les outils de connaissance de l'activité des bibliothèques publiques sur l’ensemble du territoire national pour une meilleure évaluation de leurs activités
14. Proposer aux collectivités territoriales un système d'information partagé pour l'observation des politiques du livre et de la lecture »
A noter la conclusion: « La dernière enquête sur les pratiques culturelles des Français, publiée à l’automne 2009 par le Département Études Prospectives et Statistiques du Ministère, a confirmé la lente érosion de la lecture dans son mode traditionnel. Inversement, elle confirme la montée de nouveaux usages de l'écrit. Les 14-25 ans forment une “génération des écrans” qui pourrait retrouver le chemin de la lecture par l'intermédiaire des technologies numériques. »

mardi 30 mars 2010

Pas de cannibales au Salon du livre de Paris

J’ai eu le plaisir hier soir de participer en direct et en public (selon l’expression consacrée) du Salon du livre de Paris, sur le plateau de Radio France, à l’émission de Julie Clarini et Brice Couturier : Du grain à moudre, sur le thème d’actualité : Le livre numérique va-t-il cannibaliser le livre papier ? en compagnie de l’écrivain Patrick Rambaud, d’Alban Cerisier (Attaché à la direction aux éditions Gallimard, en charge du développement numérique) et de Denis Zwirn (Co-fondateur et PDG de Numilog au sein du Groupe Hachette Livre).
D’intéressants échanges au cours de cette discussion, à écouter ou à réentendre sur :

samedi 27 mars 2010

Auprès de l'Association des Anciens de l'Ecole Estienne

J'ai eu le plaisir hier 26 mars 2010 d'assister comme invité à une réunion de l'Association des anciens de l'Ecole Estienne (École supérieure des arts et industries graphiques).
Présidée depuis quelques années par Eric Le Ray, par ailleurs Président fondateur de la société franco-québécoise EPCPartners (Papier électronique et Communication) qui organise le Forum e-PaperWorld, auquel j'aurai également le plaisir de participer les 06 et 07 mai prochains à la Cité des sciences et de l’industrie (Universcience) de Paris [Présentation en ligne], cette association, très active, travaille dans le sens que je préconise depuis un bon moment : l'information, la sensibilisation et la formation (initiale et continue) des professionnels des arts et industries graphiques. Main dans la main, celles et ceux du papier et celles et ceux du papiel :-)
Relire éventuellement mon récent billet : Le facteur humain en prospective du livre et de l'édition...

mercredi 24 mars 2010

Un Conseil du Livre orienté numérique

Le Conseil du Livre qui s’est tenu ce 22 mars courant, sous la présidence de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, a précisé plusieurs orientations stratégiques par rapport au numérique et à ses enjeux :
- Concernant le schéma numérique des bibliothèques : « Le Ministre […] a décidé la mise en place d'un groupe de travail sur les Bibliothèques numériques, [et] souhaite proposer aux collectivités un contrat numérique pour les médiathèques. »
- Concernant la numérisation des livres et le dossier Google : « Le Ministre de la culture et de la communication a proposé un accord aux auteurs et aux éditeurs pour la création d’une véritable offre numérique alternative à Google Livres […] Le ministre a ensuite rappelé l’importance de la maîtrise des contenus par les acteurs publics et privés, mais sans toutefois nier l'importance prise par Google dans l'univers numérique et l'intérêt d'un dialogue avec cette firme, ou avec d'autres, pour accroitre la visibilité des contenus culturels français sur la toile, dès lors qu'elles respecteraient le droit d'auteur et qu'elles offriraient des conditions satisfaisantes pour les pouvoirs publics. »
- Concernant le projet de plateforme numérique des libraires indépendants : « le Ministre a annoncé l'aide de l'État au projet de plateforme numérique sous la forme d'un prêt de 500000 € à taux zéro, via le Centre national du Livre. Ce futur site Internet marchand, qui ouvrira cette année, doit permettre aux libraires de prendre leur part au commerce en ligne de livres physiques, mais également d'être prêts, dès maintenant, à répondre à l'offre de livres numériques en plein essor. ».
- A noter également que : « la nécessité de réduire le taux de TVA sur le livre numérique a été réaffirmée par le Ministre et les membres du Conseil. ».

mardi 23 mars 2010

Paradigme de l'édition à la fin du siècle

C'est en recevant et en feuilletant le livre de Marin Dacos et Pierre Mounier : L'édition électronique, qui vient tout juste de sortir (éditions La Découverte - Collection Repères) et que je commenterai ici même dès que j'en aurai achevé la lecture (qui s'annonce passionnante :-) c'est  donc en recevant et en feuilletant ce livre de Marin Dacos et Pierre Mounier, que j'ai eu l'idée de cette nouvelle représentation ci-après de la, entre guillemets, “chaîne du livre”, à la fin du siècle :

Reste, comme l'écrivent les auteurs dans leur introduction : "Reste que l'avenir ne se devine pas ; il se prépare. Car les grandes lignes qui dessineront le paysage de l'édition de demain seront tracées à partir des innovations dont il est fait l'essai." :-)

lundi 22 mars 2010

Parution du document Outils de Veille pour l'Edition

La publication (08 pages PDF) :
Des outils pour la veille stratégique des métiers de l'édition et du marché du livre,
Elle peut vous être envoyée absolument gratuitement et sans aucun engagement de votre part. Vous ne serez inscrit dans aucun fichier et vous ne recevrez ultérieurement aucune sollicitation.


jeudi 18 mars 2010

Le facteur humain en prospective du livre et de l’édition

Je le constate sur le terrain off et on line : nombre de bibliothécaires, de documentalistes, d'enseignants et d'universitaires sont davantage préoccupés par le devenir des livres, des lectures et des lecteurs, que la plupart des acteurs de l'interprofession du livre, avant tout soucieux, sur un plan collectif, de la survie économique de leurs entreprises et de leurs secteurs d'activité, et, sur un plan personnel, de leurs carrières. Il faut reconnaître que cela est logique et compréhensible. Mais aussi que cela aura une influence sur l'avenir du livre.
Il est aujourd’hui incontestable que nous passons de l’ère de l’imprimé à celle du numérique. Après avoir connu au 15e siècle sa première révolution avec Gutenberg, puis, la révolution industrielle au 19e siècle, le livre connaît maintenant (et depuis quelques années déjà) sa troisième révolution : la révolution numérique. Ses pionniers se sont mis en marche dans les années soixante-dix, et, aujourd’hui, le Web littéraire est en pleine expansion, de nouveaux dispositifs de lecture sont commercialisés et de nouvelles pratiques de lecture, d’écriture et de publication, voient le jour.
Dans ce contexte, il est je pense capital de pouvoir apporter et de partager sur ces mutations, une information réfléchie, structurée et mise en perspective, et ce, tant avec les acteurs de l'interprofession du livre, qu'avec les lectrices et lecteurs.
Il est essentiel de sauvegarder la culture du livre dans sa dimension culturelle transhistorique, et notamment d'accompagner les métiers les plus directement liés aux livres physiques et à leur commerce.
Il est essentiel de prendre en compte le facteur humain. Si nous considérons les vrais enjeux pour le livre, la lecture et la création littéraire, à la fois dans une dimension transhistorique et prospective, alors c'est main dans la main, ceux du papier et ceux du papiel, et ce, quel que soit le ou les supports de demain et d'après-demain, qu'il nous faudrait aujourd'hui réfléchir et travailler ensemble.
L’Association Culture Papier, initiée par l’UNIC (Union Nationale de l’Imprimerie et de la Communication), la Fondation Payot pour la promotion de la lecture et l’accès à la culture en Suisse romande (FPPL, Lausanne), l’Association des Professionnels de l’édition (APE, Paris), œuvrent-elles suffisamment dans cette direction ?

Ne pas prendre les lecteurs pour des canards sauvages

Le facteur humain demande également la prise en considération, d’une part, des effets de continuités et de ruptures générationnelles :
- Le changement naturel des générations de lectrices et lecteurs, directement influencées par les mutations en cours au niveau des dispositifs et des pratiques de lecture…
- Le changement naturel des générations d’étudiantes d’étudiants, au sein des formations aux métiers du livre et de l’édition, puis, un renouvellement générationnel, plus lent, des enseignants.
- L’arrivée de nouveaux jeunes professionnels, au sein des maisons d’édition notamment, et la création, face aux maisons entre guillemets “historiques”, de start-up d’édition “pure player“ (nous en voyons déjà quelques-unes depuis le débarquement du iPhone comme terminal de lecture et l’arrivée prochaine de l’iPad semble accélérer ce mouvement…).
D’autre part, le facteur humain demande également la prise en considération des lecteurs. Même si nous considérons ces derniers comme de simples acheteurs consommateurs de produits culturels, de type livres numériques, encore faut-il que ces produits soient adaptés aux réalités du marché.
Tant un “petit” éditeur indépendant, qu’une “major de l’édition”, qu’un “industriel de la culture numérique” ou un simple importateur de tablettes de lecture taïwanaises, devraient d’abord s'assurer que leurs offres de nouveaux dispositifs de lecture et/ou d’ebooks, correspondent aux attentes, aux besoins et aux budgets des lecteurs.
Il faudrait voir à ne pas prendre les lecteurs pour des canards sauvages. A l’heure du Web 2.0 et à venir, ils pourraient bien s’envoler ;-)

mardi 16 mars 2010

Les auteurs appelés à la vigilance

Dans sa Lettre N°37 de ce mois de mars 2010, la Société des Gens de Lettres appelle avec raison les auteurs, dans un contexte de numérisation des œuvres, à identifier et protéger l’intégralité de leurs droits. « … il est absolument nécessaire, écrit Alain Absire, Président de la SGDL, que chacun d’entre nous fasse le point sur ses cessions de droits d’exploitation commerciale. »
En l’absence de modèle économique pérenne et d’organisation de l’interprofession du livre en matière d’exploitation numérique, la SGDL appelle les auteurs à faire inscrire dans tous leurs « contrats d’édition une clause de renégociation régulière des termes de la cession de [leurs] droits numériques. »

lundi 15 mars 2010

Comment nommer les machines à lire ?

Au-delà les problèmes de définitions, notamment juridique et fiscale, du livre numérique, se pose avec de plus en plus de force la question de comment qualifier génériquement la multitude d’appareils qui ont pour fonction, parfois parmi beaucoup d’autres, de permettre la lecture de ces livres numériques précisément.
Ne serait-ce qu’en implications marketing, nommer ces objets va influencer le marché et orienter les pratiques de lecture du siècle.
Les appeler “liseuses”, terme lancé en France par Virginie Clayssen (Directrice adjointe du développement numérique chez Editis et Présidente de la Commission numérique du SNE Syndicat National de l'Edition) me semble risqué. C’est en partie valider de fait ces machines comme des machines à lire, sans tenir forcément compte de la manière dont elles vont certainement influencer et orienter l’évolution des pratiques de lecture dans les décennies à venir. C’est un peu leur donner un blanc seing.

Affordance de l’iPad en question

C’est l’affordance qui est ici en fait questionnée. (Pas le blog éponyme d’Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur en Sciences de l'information et de la communication, et dont je profite de l’occasion pour recommander la lecture : Affordance.)
L’affordance est la capacité d’un objet à suggérer sa propre utilisation (Wikipédia). Qu’en est-il donc alors de l’affordance de ces machines à lire ? Tant des tablettes e-ink / e-paper présentées dans l’eBook Reader Matrix que de ce fameux iPad ?
Le concept d’affordance serait particulièrement intéressant à étudier je pense, dans le contexte actuel de mutation des interfaces de publication, de lecture et d’écriture, sous ses aspects de psychologie de la perception, de design, et d’interaction homme-machine (dans le sens où je parle souvent d’interfaces i2L, interfaces Lecteurs/Livres).

iPad vs eBook

L’iSlate tant attendu s’est appelé iPad lorsqu’il est apparu. Quant aux différences de fonctions ainsi induites par le changement entre nom supposé et nom imposé, l’effet est certes subtil, mais peut-être pas négligeable. Cela pourrait se discuter. Mais là n’est pas le plus important je pense. L’important c’est qu’un “pad of paper” c’est un bloc notes, pas un livre. Nous retrouvons bien, dans cette dénomination iPad, ce qui se joue actuellement dans la redéfinition des pratiques d’écriture et de lecture : un déplacement du centre de gravité et une (con)fusion des usages.
Le terme e-book, forgé en 1998 au sein de la société américaine NuvoMedia qui, depuis la Silicon Valley, allait lancer en 1999 les deux premiers lecteurs d’e-books (le Rocket eBook et le Softbook), ce terme e-book reste, plus de 10 ans après son invention, toujours approximatif dans son emploi, tantôt désignant le contenu (le fichier texte qui est lu), tantôt le contenant (l’appareil).
Le terme québécois livrel (construit sur le modèle de courriel) semble davantage fixé pour désigner les contenus. Des diverses appellations poétisantes comme, par exemple, “baladeur de textes” de Pierre Schweitzer, pour nommer son projet @folio en 1996, ou “Lyber” de Michel Valensi des Éditions de l’Éclat, et au rang desquelles j’ai tendance à mettre également “liseuse”, c’est encore ce “livrel” de nos amis québécois qui fonctionnerait le mieux.
La définition proposée en 2000 par Emmanuelle Jéhanno dans son ouvrage : Enquête sur la filière du livre numérique (éditions 00h00), et que nous pourrions résumer ainsi :
On parle d’e-book, ou livre électronique, quand il y a, à la fois :
- Un contenu numérisé
- Un support de lecture électronique
- Un logiciel de lecture dédié ; si elle clarifiait les choses en 2000, ne fait en 2010 qu’entériner la confusion née dans ces années là, étrangement proches et lointaines à la fois.
En septembre 2002, Marie Lebert dans Le Livre 010101, aux éditions Numilog, rapportait cette déclaration, pertinente et toujours à méditer, de Pierre Schweitzer : « J’ai toujours trouvé l’expression livre électronique très trompeuse, piégeuse même […]. Car quand on dit livre, on voit un objet trivial en papier, tellement courant qu’il est devenu anodin et invisible... alors qu’il s’agit en fait d’un summum technologique à l’échelle d’une civilisation. […] Quand on lui colle [au livre] électronique ou numérique derrière, cela renvoie à tout autre chose : il ne s’agit pas de la dimension indépassable du codex, mais de l’exploit inouï du flux qui permet de transmettre à distance, de recharger une mémoire, etc., et tout ça n’a rien à voir avec le génie originel du codex ! C’est autre chose, autour d’Internet, de l’histoire du télégraphe, du téléphone, des réseaux... »

Alors comment nommer les machines à lire ?

Des acteurs des industries de la communication, comme Apple ou Google, par exemple, pourront certainement user de leur puissance en ingénierie sociale pour imposer l’air de rien une dénomination sexy apte à séduire les consommateurs. Ce ne sera pas la première fois qu'un nom de marque ou de fabricant s'imposera pour désigner un objet appelé à devenir quotidien. Rappelons-nous Frigidaire, Kleenex, Caddie, ou encore Cocotte minute, marque déposée de SEB.
Cette situation dans laquelle, nous autres lecteurs, nous nous retrouvons aujourd’hui en 2010, me rappelle ces quelques mots d’Albert Bensoussan, dans sa présentation du chef-d’œuvre de Gabriel Garcia Marquez, Cent ans de solitude (Collection Points Poche éd. du Seuil) : « Là, tout sera à créer et l'on vivra le déchiffrement des premiers jours du monde, car "beaucoup de choses n'avaient pas encore de nom et pour les mentionner, il fallait les montrer du doigt". Et voilà l'humaine condition installée dans l'Histoire, dans la contingence, dans le devenir et le cyclique... » Oui, en effet ;-)

vendredi 5 mars 2010

Des outils pour la veille stratégique des métiers de l’édition et du marché du livre

Le marché du livre est un secteur économique en pleine mutation.
Son contexte actuel se caractérise par :
– Des innovations technologiques disruptives, notamment au niveau des technologies d’affichage (multiplication de nouveaux dispositifs de lecture, e-ink, ou de type iPhone et iPad) et des processus de diffusion multicanal multisupport…
– La création de nouvelles sociétés par des professionnels de l’interprofession du livre (éditeurs “remerciés” par des grands groupes, libraires qui se lancent dans le commerce en ligne, etc.)
– Le lancement de start-up éditoriales par des professionnels extérieurs à l’interprofession du livre (ingénieurs télécom qui se lancent dans la diffusion de livres numériques, agences en communication, etc.)
– L’arrivée de nouveaux concurrents, venus d’horizons divers (informatique, Web, opérateurs de téléphonie mobile, moteurs de recherche, géant du commerce en ligne, etc.) et qui ont des cultures d’entreprises différentes de celles des métiers du livre.

Dans ce contexte, la mise en œuvre d’une veille stratégique dédiée est vitale pour toute entreprise liée au commerce du livre, qui souhaite pérenniser et développer son activité.
Les acteurs de l’interprofession du livre sont aujourd’hui submergés par une masse d’informations redondantes, émanant généralement de blogueurs, dont la majorité se contente souvent, en fait, de relayer et de commenter l’innovation outre-Atlantique.
Or, ils ont incontestablement besoin d’une information réfléchie, structurée et mise en perspective. Ils ont besoin d’analyses ciblées pour développer leurs marchés et leurs lectorats. Ils ont besoin d’informations qualifiées, leur permettant de pouvoir prendre les bonnes décisions, en toute connaissance de cause, aux bons moments.
Pour être assuré de posséder un avantage compétitif décisif, le décideur doit pouvoir bénéficier en temps voulu de l’information stratégique qui répond précisément à ses besoins.

Une veille stratégique peut prendre différents aspects, souvent complémentaires, qu’il convient de distinguer à la source, afin de lui conserver une réelle efficacité et des applications pratiques, concrètes pour le développement de l’entreprise.

Nous pouvons distinguer ainsi principalement :
- La veille technologique
- La veille sectorielle documentaire
- La veille concurrentielle et benchmarking.
Une plus grande précision est cependant nécessaire, et est possible, après un, ou quelques entretiens préalables, avec les cadres de l’entreprise concernée par la mission de veille stratégique.

Cliquez sur la carte heuristique pour l'agrandir

L’objectif premier d’une veille est de permettre l’anticipation par les décideurs des évolutions et des innovations à court et moyen termes.
Une veille stratégique peut consister : d’une part, à repérer les tendances émergentes (tant au niveau technologique que concurrentiel et sociétal, en prenant garde à bien distinguer ce qui relève de trends de longue durée – tendances fortes du marché, de ce qui relèverait de mouvements purement conjoncturels, ou d'effets de modes passagers), et, d’autre part, à détecter les signaux faibles, qui doivent faire l'objet d'une écoute anticipative, dans le but de diminuer l'incertitude et de pouvoir saisir des opportunités.

La finalité est d’apporter des réponses opérationnelles qui puissent aider à la prise de décisions adaptées.

Pour être pertinente, une veille doit impérativement être enrichie. Ses informations doivent être recoupées et vérifiées, puis, analysées et mises en perspective, à partir, d’une part, de l’expertise du veilleur par rapport à la sphère sectorielle concernée, et, d’autre part, des réseaux et du “carnet d'adresses” de l'expert-veilleur.

En aucun cas une veille stratégique ne peut se limiter à une simple collecte automatisée de données et à leur restitution sous la forme d’une synthèse. L’agrégation automatisée des flux RSS des blogs et la consultation, même régulière, des informations publiques du Web, ne peuvent suffire en situation de crise. Pas plus qu’une simple “veille maison”, aux interprétations soumises aux variations climatiques internes (climat social de l’entreprise, tensions salariales, etc.).

Par sa présence active depuis plusieurs années sur les principaux réseaux sociaux et l’animation de communautés dédiées au livre, à ses évolutions et à son marché, P.L.E. Consulting – Lorenzo Soccavo, dispose de plus d’un millier de contacts validés, tous plus ou moins liés à l’interprofession du livre. Nombre de ces personnes sont régulièrement contactées et rencontrées IRL (in real life).


Le renseignement qui fait sens, qui favorise l’orientation et donne des indications précises, par rapport aux données brutes, est, logiquement, plus productif qu’un simple traitement automatisé de l’information ouverte, au mieux soumise ensuite à un brainstorming en interne. Ce renseignement qui fait sens, souvent directement ou indirectement de source humaine, n’est pertinent que s’il n’émane pas de son entourage familier, mais s’il vient de l’extérieur, notamment, d’une écoute attentive des échanges sur les réseaux, et s’il fait l’objet d’un traitement et d’un signalement à très court terme.
Une veille efficace, apparentée à l’intelligence économique, conjugue les résultats d’une veille stratégique (technologique, concurrentielle, etc.) à ceux d’une recherche documentaire dédiée (veille juridique, benchmark…) d’informations ouvertes, tout en s’armant d’une phase complémentaire d’investigation, laquelle se décompose en plusieurs étapes :
- Détection et écoute des signaux faibles (facteurs d’opportunités ou de menaces dans l'environnement, qui doivent faire l'objet d'une écoute anticipative, dans le but de réduire l'incertitude et d'établir une stratégie gagnante)
- Traitement critique
- Analyse critique
- Interprétation croisée
- Synthèse analytique de l’ensemble des renseignements obtenus…
= Le tout pour déboucher sur une reformulation opérationnelle en termes de :
- prises de décisions et de conduites de projets,
- anticipation et maîtrise des risques.

C’est dans cette optique et avec ces ambitions que P.L.E. Consulting – Lorenzo Soccavo se met au service des acteurs de l’interprofession du livre, pour leur proposer des prestations de veilles dédiées :


Sur simple demande, et après un ou deux rendez-vous indispensables d’évaluation de vos besoins réels, P.L.E. Consulting vous adressera, gracieusement et sans aucun engagement de votre part, une proposition détaillée, argumentée et chiffrée.
Les services proposés par P.L.E. Consulting – Lorenzo Soccavo, recouvrent aussi bien : la veille concurrentielle, que technologique et documentaire, le sourcing d’informations, la détection des signaux faibles, l’identification d’experts, l’identification de concurrents potentiels, que la veille contre les plagiats.
Tous ces services sont entièrement dédiés et à la carte, peuvent être enrichis de conseils en R&D et business development, et sont particulièrement ciblés sur les marchés francophones (compte tenu que : d’une part, le marché du livre reste, dans les faits et culturellement, lié aux langues, et, d’autre part, les législations s’appliquant à l’édition et au commerce du livre sont nationales).
Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à contacter P.L.E. Consulting

“Nuage” de ce post (Cliquez dessus pour l'agrandir)

mardi 2 mars 2010

Sur la politique du livre face au défi du numérique

A signaler cet intéressant rapport d’information du sénateur Yann Gaillard, pour la commission des finances du Sénat : Sur la politique du livre face au défi du numérique.
Comme j’aime à le faire, le sénateur Yann Gaillard, place son étude dans une perspective transhistorique, notamment en citant judicieusement Frédéric Barbier, dont j’ai souvent recommandé la lecture.
Ce rapport de la commission des finances est un rapport de contrôle de l’exercice 2009, « La question qui paraissait la plus urgente, ou qui préoccupait particulièrement le rapporteur, était celle de l’avenir du livre-papier par rapport à la montée du livre-électronique. ».
Aussi j’en recommande la lecture. Le rapport est téléchargeable à l’adresse : http://www.senat.fr/rap/r09-338/r09-3381.pdf

Quid de la politique du livre en France ?

Je ne retiendrai ici que quelques-unes seulement des principales observations du rapporteur, les plus en rapport avec le champ d’appétence et de compétences de P.L.E. Consulting :

Sur le coût de la politique du livre
« Le soutien à la chaîne du livre concerne essentiellement les éditeurs. Cela est justifié si l’on considère que même si les aides étaient davantage orientées vers les libraires, ce sont vraisemblablement essentiellement les éditeurs qui, d’un point de vue économique, en bénéficieraient, dans la mesure où leur pouvoir de marché et le prix unique du livre leur permettent d’imposer le prix de vente, respectivement, aux libraires et aux lecteurs. On peut cependant se demander s’il ne serait pas souhaitable de consacrer davantage de moyens au soutien « ciblé » de librairies… »
« Compte tenu du caractère éclaté des moyens entre différents ministères, il paraît nécessaire de désigner un ministre chef de file… »

Sur l’évaluation de la politique du livre et la mise en œuvre des préconisations des rapports
« De 2007 à 2009 ce sont six rapports commandés par le Gouvernement qui ont été publiés sur la politique du livre […] Les six rapports contiennent 108 propositions. Sur ces 108 propositions, 29 ont été mises en œuvre, 47 sont en cours de mise en œuvre et 32 ne se traduisent par aucune évolution… » (Cf. tableau extrait du rapport)
« Conformément aux préconisations des rapports, les aides du CNL à la librairie ont été accrues : alors qu’elles étaient de 1,3 million d’euros en 2007, elles sont désormais de 3 millions d’euros… »
« D’un point de vue qualitatif, les propositions relatives au livre numérique sont de loin les plus importantes. Elles ne sont pourtant que très partiellement mises en œuvre à ce stade… »

Cliquez sur le tableau pour l'agrandir.

Sur la numérisation du patrimoine des bibliothèques
« A l’automne 2009, Google indiquait que 10 millions de livres avaient été numérisés. En février 2010, il a indiqué au rapporteur qu’il s’agit désormais de “12 millions d'ouvrages numérisés au global dont 50 % non anglophones”… »
« Les libertés prises par Google avec les droits d’auteur doivent être relativisées. »
Le rapporteur souligne, avec pertinence à mon avis, le risque de marginalisation des œuvres françaises.

Sur la commercialisation de livres numériques et l’avenir du livre papier
« Le rapporteur estime qu’un scénario où, en France, le nombre de ventes de livres numériques serait égal à terme à 50 % du nombre de livres papier n’est pas irréaliste… »
(N.B. Pour ma part, sur ce point précis, j’irais plus loin et je serais plutôt de l’avis de Bruno Patino, qui envisage un moment où les ventes de livres numériques dépasseront celles des livres physiques.)

Pour une politique du livre qui soit lisible

Nous serons nombreux, je pense, à être d’accord avec le sénateur Yann Gaillard pour trouver que la politique du livre, répartie entre plusieurs ministères et dépourvue de chef de file, est peu lisible.
« Compte tenu du caractère éclaté des moyens entre différents ministères, écrit Yann Gaillard, il paraît nécessaire de désigner un ministre chef de file. On rappelle qu’un ministre chef de file, désigné par le Premier ministre, a la responsabilité de coordonner les activités de l’État relevant de programmes de différents ministères. »
En tant que prospectiviste du livre et de l’édition, j’ai personnellement sur le présent blog de P.L.E. Consulting, pris à plusieurs reprises la liberté de formuler l’idée que le Secrétariat d'État chargé de la Prospective et du Développement de l'économie numérique auprès du Premier ministre, actuellement piloté par Nathalie Kosciusko-Morizet, devrait prendre la main sur ce qui concerne les dimensions prospectives du livre et des pratiques d’écriture et de lecture. Cette suggestion se rapproche, peut-être, de la recommandation du sénateur Yann Gaillard, concernant la nécessité d’un ministre chef de file, pour une politique du livre cohérente et efficace. Je dirais, pour une politique du livre… lisible ;-)

© Illustrations :
- Photo : Palais du Luxembourg (Sénat)
- Tableau extrait du Rapport d’information du sénateur Yann Gaillard.

lundi 1 mars 2010

Conférences,Tables Rondes et Interventions en entreprises sur la Prospective du Livre et de l'Edition

En tant qu'expert en prospective du livre et de l'édition j'ai le plaisir d'intervenir régulièrement depuis 1998 pour des conférences privées ou publiques, des formations, ainsi que comme organisateur, participant ou modérateur de tables rondes, autour de thématiques concernant la situation et les évolutions :
de l'édition et de l'interprofession du livre,
- du marché du livre,
- des nouveaux dispositifs et,
- des nouvelles pratiques de lecture...


Pour me contacter : lorenzo[point]soccavo[at]wanadoo[point]fr
  
Quelques références :
  
Pour des réseaux de documentalistes :
- BibDoc, scérén CRDP Académie d'Orléans-Tours.
- Réseau GO!DOC des professionnels de l'information scientifique et technique de l'ile de France, CNRS, ENS.
- RNDH, Réseau National des Documentalistes Hospitaliers, CHU de Nantes.
- JURICONNEXION (Réseau des professionnels de l'information juridique électronique), Paris...
- SAVOIRS CDI (Réseau national des documentalistes d'établissements scolaires).
- COUPERIN (Consortium universitaire de publications numériques).
  
Pour des réseaux de bibliothécaires :
  
- RERO, Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale, Lausanne.
- Bibliothèque Centrale Bruxelles-Capitale, Ministère de la Communauté française, Bruxelles.
- Des médiathèques : de Roanne, de Ganges, Réseau des médiathèques de Saint-Quentin-en-Yvelines, etc.
- Bibliothèques de Cergy et de son agglomération (95), Bibliothèque Francophone Multimédia de Limoges, Bibliothèque Multimédia de Valenciennes, Bibliothèque Départementale de l'Aisne, Bibliothèque Départementale de l'Isère...
  
Pour des institutions publiques ou privées ou des entreprises :
   
- UNESCO (AAFU, Club Perspectives), Paris.
- Ministère de l’Education nationale (Séminaire Manuel scolaire et numérique, Strasbourg).
- Ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche (Bar des sciences, Salon du livre de Paris 2009).
- CNED-Eifad, direction de l'innovation, Poitiers, octobre 2010.
- Rectorat de Poitiers (journée académique des enseignants documentalistes, 2010).
- Maison des Cultures du Monde (programme "Courants", créé à l’initiative du Ministère de la Culture et de la Communication, avec le Ministère des affaires étrangères et européennes), Paris.
- La Cantine numérique rennaise, 2011 et 2012.
- XEROX France, 2011.
- Technopole Lannion Tregor, ADIT, 2008.
- SNE, Syndicat national de l'édition, Commission nouvelles technologies, 2008, Paris.
- SOGEFIR-Médiafir (Groupe Michel Leclercq), 2007, Belgique.
- GROUPE LAGARDERE, Séminaire Lagardère, 2007, Deauville.
- Technopole Brest Iroise, 2007...
      
Pour des universités et écoles supérieures :
  
- Université Paris 13, Master 2 Commercialisation du livre...
- Académie Royale des Beaux-arts de Bruxelles. 
-  Master Marketing Opérationnel International, Université Paris Ouest Nanterre, Pole Universitaire Léonard de Vinci, Paris La Défense.
- ESTEN (Ecole Supérieure des Techniques d'Edition Numérique - Tours).
- ISCOM, Institut supérieur de communication et publicité, Paris.
- CRFJ, Centre Romand de Formation des Journalistes, Lausanne.
- Groupe EAC, Ecole des métiers de la culture, ESARTS Paris (Ecole Supérieure de gestion et de médiation des Arts). 
- ESAD, Ecole Supérieure d'Art et de Design, Amiens.
- HEIG, Haute Ecole d'Ingénierie et de Gestion (HEIG-VD St-Roch)-Iware, Yverdon-les-Bains (Suisse)...
  
Programme complet de mes interventions en cliquant sur l'onglet "Prestations" en haut de page... 
Devis précis et sans engagement sur simple demande.

  

vendredi 26 février 2010

lundi 22 février 2010

Lire sur iPad ? Conditions et conséquences…

J’avais eu le plaisir, le soir même de la sortie du tant attendu iPad, de donner mon avis à Karine Papillaud dans un entretien pour le quotidien 20 Minutes : L'iPad déchaîne les geeks mais pas l'édition française : [Extrait: « “C’est plus sur le modèle de diffusion qui sera mis en place, que sur la "machine à lire" et ses performances, que tout va se jouer”, conclut Lorenzo Soccavo. “2010 sera l’année de la recherche en matière de tablettes et de leur prix, et le consommateur jugera, reprend Tessa Destais [conseillère du président du groupe d’édition La Martinière]. Le métier d’éditeur s’attache au contenu qui lui ne change pas: protéger la création et le contenu littéraire fait partie de ses fondamentaux. En matière de livres, numériques ou autres, c’est quand même l’essentiel.”… »]
Je reviens ici sur le rôle que l’iPad pourrait cependant jouer comme accélérateur de la lecture numérique :

L’iPad disruptif ?
A priori, oui, considérant, d’une part, l’indéniable savoir-faire d’Apple, mais pas seulement celui, si souvent et assez justement reconnu, en termes de design et d’expérience utilisateur, mais, surtout, son savoir-faire marketing, qui se rapprocherait de l'ingénierie sociale (orchestration des événements, des plannings et de la communication, du design des produits et des pratiques de commercialisation, visant à modifier à grande échelle les usages culturels de groupes sociaux entiers. C’est ainsi que les aficionados d’Apple, y compris des journalistes professionnels assurent une véritable propagande pro-Apple…) ; a priori oui, considérant aussi, d’autre part, la rupture que fut l’iPod sur le marché des lecteurs MP3, et celle que fut l’iPhone sur celui des smartphones : il est donc ainsi probable que l’iPad sera disruptif sur le marché des nouveaux dispositifs de lecture.
L’iPad pourrait jouer un rôle d’accélérateur de la lecture numérique, la faisant passer du stade de tendance, à celui de pratique culturelle, dans un contexte de baisse de la lecture des livres et de la presse imprimés, d’un désinvestissement de la culture écrite, et d’un maintien du taux d’illettrisme, ce d’une part, et, d’autre part, dans un contexte de développement de nouvelles pratiques de lecture/écriture sur supports informatiques, pratiques demandant des compétences nouvelles par rapport aux imprimés.

Ne pas prendre la pomme pour le pommier !

Cela dit, il ne faut pas prendre la pomme pour le pommier et négliger d’explorer le verger !
Ce passage, d’une lecture de textes imprimés à une lecture-consultation de contenus numériques, pose une batterie de questions qui recouvrent en fait le champ, beaucoup plus large et complexe, des nouveaux usages culturels, de l’évolution des ordinateurs, des dispositifs nomades, des convergences ordinateurs/smartphones et ordinateurs/télévisions, à une époque de transition où l’ergonomie du livre physique resterait, à ce jour et à cette heure en tous cas, l’interface la plus appropriée à ce que nous appelons, depuis plusieurs siècles, la lecture.
Dans ce que l’histoire retiendra comme une troisième révolution du livre (révolution numérique, après la deuxième : la révolution industrielle et la médiatisation, et la première : la révolution gutenbergienne), l’iPad ne sera qu’anecdotique je pense, mais bien en phase cependant avec cette troisième révolution, laquelle, bien davantage qu’au passage de l’ère des manuscrits à l’ère des imprimés, est comparable au passage des rouleaux aux codex. Nous voyons bien que, même si nous établissons des parallèles entre papier et e-paper, les enjeux sont en faits au niveau des nouveaux dispositifs de lecture et de leurs interfaces.
Cela dit, une machine à lire du type de l’iPad, si elle était un dispositif ouvert, pourrait être un tremplin à la créativité de quelques auteurs, des bibliothécaires et des documentalistes, lesquels, d’après ce que je peux en juger, sont, des différents acteurs de l’interprofession du livre, les plus passionnés par les TIC. Et toc ! pour les autres ;-)
Une machine à lire du type de l’iPad pourrait-elle, à terme, générer une nouvelle façon de lire et du coup une nouvelle façon de penser ? (Car pour beaucoup nous pensons encore couramment comme au siècle précédent.)

Une batterie de questions…

L’attente et les espoirs suscités par l’iPad posent en fait une batterie de questions, que nous pourrions ordonner sous trois grands registres :
1. La tablette iPad en tant que dispositif de lecture
2. Quels contenus lire sur iPad ?
3. Quels impacts sur la diffusion-distribution-vente des livres numériques ?

En vrac :
La question des “machines à lire”
Elles doivent répondre aux conditions de la lecture : stabilité et lisibilité…
Quid de l’ergonomie du confort de lecture (tenir le support à une main, ou bien avoir les deux mains mobilisées, possibilité de lecture en marchant, en extérieur, etc. ?).
Quid de la perte de valeur symbolique associée au codex ?
Quid des capacités d’attention, de concentration et de mémorisation par rapport à la lecture sur papier ?

La question des contenus numériques pour l’édition
Quid d’un envahissement publicitaire pour compenser la baisse de prix des contenus numériques par rapport aux contenus physiques ?
Quid de la volatilisation du texte numérisé ?
Quid d’une explosion de la production auto-publiée, sans validation éditoriale ? [Image d’un jardin littéraire avec ses fleurs et ses plantes cultivées, et, un terrain vague, ou, une jungle, ou ?]
Quid d’une lecture multitâche et hypermédia ?
Serait-il pertinent, ou bien serait-il complètement idiot, de se limiter aux livres numérisés homothétiques ? De préserver des îlots ?
Comment gérer la disparition des frontières dans les nouveaux usages : multiplicité des dispositifs de lecture nomade, bibliothèque portative, etc.

La question du circuit de vente des livres numériques
Qui fixera les prix ?
Quels rapports gratuité/abonnements/locations/achats ?
(Malgré ses défauts, un système propriétaire de type iTunes pourrait permettre en partie le passage d’un marché du livre physique payant, à un marché dématérialisé, trop souvent synonyme de gratuité. On le constate avec les téléchargements sur smartphones…)
Questions liées à l’immédiateté de l’accès par rapport à un déplacement pour l’acte d’achat (librairies, kiosques à journaux)…
Questions de la permanence de l’accès (streaming ?) par rapport à la périodicité des publications imprimées…
Quid des nouveaux rapports à la médiation institutionnalisée des éditeurs et des directeurs de journaux ?
Quid d’une lecture nomade omniprésente par rapport aux rythmes et aux lieux de lecture des imprimés (évolution des lectorats, facteurs générationnels, etc.).
Quels impacts à l’éclatement des corporations des arts graphiques et à l’envahissement des UGC (User Generated Content, contenus produits par les lecteurs), à la fin ou à la métamorphose des comités de lecture et de rédaction physiquement rassemblés en des lieux déterminés, etc.
Les éditeurs vont-ils sauter les cases diffuseur/distributeur/librairies pour la vente directe ?

Quid de l’avenir au-delà iPad ?

Au-delà du marketing d’Apple, d’Amazon et de Google, il y aurait nécessité de concevoir de nouvelles technologies dédiées à la lecture.
Nécessité d’accompagner l’évolution des lectorats, et notamment de ses composantes les moins technophiles qui vont se retrouver brutalement face à une offre hypertrophiée et répondant de moins en moins aux critères classiques de la lecture.
Nécessité pour les acteurs du livre de s’investir dans des stratégies de réseaux au lieu d’investir à fonds perdus dans des opérations ponctuelles qui ne tiennent que grâce à des subventions.
Nécessité de redéfinir des vecteurs de lecture et de structurer de nouvelles écluses du lire.
Car si notre souci est l’évolution du livre et de la lecture, alors, la technologie et le marketing ne suffiront probablement pas, qu’on se le dise !

mercredi 17 février 2010

Soirée GfK à la Salle Gaveau

J’ai eu le plaisir hier soir, 16 février 2010, d’assister comme tous les ans à la soirée GfK, et à la présentation de son étude 2009 : Les Français et les biens culturels.
GfK est l’institut d’études référent sur les marchés des biens culturels sur 110 pays, dont 10 européens pour le marché du livre. Cette étude sur l’année 2009 a été réalisée auprès de 2 000 internautes de plus de 15 ans et représentatifs de la population française sur les critères sociodémographiques habituels. Elle comporte un tronc commun pour les quatre marchés des biens culturels (musique, vidéo, livre et jeu vidéo), et aborde notamment de manière spécifique le marché émergent du livre et de la presse numériques (intérêt des consommateurs, supports, prix, distributeurs…).
D’emblée les responsables de GfK ont souligné en introduction de la conférence le nouveau paradigme de distribution qui se met en place sur le marché des biens culturels : le Web (téléchargements) s’y impose de plus en plus comme un nouveau canal de distribution, notamment avec le streaming pour la musique et le succès des nombreuses applications pour les smartphones, en particulier l’iPhone bien sûr. Les futures “tablettes de lecture” sont évoquées comme un défi majeur.
Il ressort globalement que, de tous les produits culturels, le livre est le seul qui soit en progression (plus de 03% en 2009) et occupe les 5 premières places des meilleures ventes. Plusieurs explications à cela : d’une part, il s’agit du produit culturel dont le prix moyen est le plus bas et reste donc plus abordable en temps de crise, d’autre part, il est davantage sujet aux achats d’impulsion. Il peut également surfer sur l’actualité avec, par exemple, des livres sur la crise ;-)
Les conclusions de la soirée ont été consacrées à la dématérialisation, présentée comme “un risque pour les marchés”. Il est clairement acté que l’usage du téléchargement est entré dans les mœurs des consommateurs français. Fin 2009, plus de 40% des français pratiquent le téléchargement, légal ou pas, avec une augmentation du phénomène sur smartphones, entre autres pour la lecture de la presse.
Les experts de GfK recommandent aux acteurs de l’entertainment de se rapprocher de ces nouveaux usages et de proposer des contenus adaptés au téléchargement, notamment en jouant sur les effets réseaux du monde numérique (par exemple, pour faciliter le passage de produits d’appel gratuits à des abonnements à des services optionnels payants, etc.).

Le marché du livre dématérialisé décolle, mais à quels prix ?

Entre introduction et conclusions j’ai, bien évidemment, été plus particulièrement attentif à l’intéressante présentation de Céline Fédou, responsable de l’équipe GfK Livres.
En résumé, le marché français du livre aura progressé en 2009 de 3,4% en volume et de 3,9% en chiffre d’affaires. Le secteur jeunesse y est moteur (il représente 46% du marché et 17% du chiffre d’affaire).
La part de la distribution sur Internet aura elle progressé de plus 24% et représente ainsi 07% des ventes de livres en 2009.
Mais cette soirée m’aura surtout étonné par les deux informations suivantes :
- Plus de 80% des consommateurs ignorent tout de la loi sur le prix unique du livre et sont persuadés que les livres sont bien plus chers en librairies !
- Si 2 français sur 3 se disent intéressés pour acquérir et lire des livres numériques, 50% déclarent préférer la lecture sur PC, plutôt que sur smartphones ou que sur des tablettes e-paper ( ?)
Enfin, si le marché du livre numérique progresse et apparaît comme étant sollicité par les consommateurs, c’est que le prix attendu des ebooks est nettement plus bas que celui des livres imprimés. Les consommateurs attendent des baisses de prix importantes. Pour un livre physique à 18 euros, les consommateurs déclarent attendre un prix de l’ebook (du même ouvrage) à 07 euros.

dimanche 14 février 2010

Saint Valentin du Livre :-)

Dans ce ciel nuageux, P.L.E. Consulting - Lorenzo Soccavo, souhaite une belle Saint Valentin, à toutes les actrices et à tous les acteurs de l'interprofession du livre, imprimé et numérique ;-)

samedi 13 février 2010

2e édition du Livre Blanc sur la Prospective du Livre et de l'Edition de P.L.E. Consulting

Nous travaillons à une seconde édition du Livre Blanc sur la Prospective du Livre et de l'Edition, à paraître courant 2010.

N'hésitez pas à nous faire remonter vos commentaires et critiques concernant la première édition de novembre 2009.

En attendant la première édition reste disponible sur demande.