jeudi 1 septembre 2011

Retour à une lecture hallucinatoire ?

Le 21e siècle serait-il celui d'un retour à la lecture hallucinatoire des temps archaïques ?
Je m'explique...

Il m'a semblé intéressant de mettre en parallèle les deux vidéos ci-dessous ;-)
La première présente le récent système de Booktrack pour ajouter des bandes sons aux ebooks et fait ces jours-ci débat sur la Toile...
La seconde présente une gravure ancienne qui suit en l'illustrant le célèbre poème symphonique de Smetana : "La Moldau", du nom du grand fleuve tchèque (Vltava).
Cette gravure représente en l'illustrant ce que le poème symphonique évoque. Elle part des sources du fleuve, dont elle suit le cours jusqu'à Prague et sa forteresse, en passant par les différentes scènes du poème symphonique : passage d'une chasse à courre, noce villageoise, ondines dans le courant au clair de lune...
Ici musique, gravure et partition sont liées. La gravure porte de petites représentations des différents groupes d'instruments de l'orchestre aux moments où ils jouent. Des nombres indiquent les mesures sur la partition et des inscriptions en italien précisent les nuances et les indications de tempo.
Une source d'inspiration pour des éditeurs pure-players ?
Je me souviens qu'Alberto Manguel rappellait dans son "Une histoire de la lecture" (N.B. l'extrait proposé à ce lien est pertinent par rapport au sujet qui nous occupe ici ;-) que le psychologue américain Julian Jaynes a émis l’hypothèse que : « Lire pendant le troisième millénaire avant notre ère revenait […] à entendre les cunéiformes, c’est-à-dire à imaginer le discours de façon hallucinatoire en regardant les signes qui le symbolisent, plutôt qu’à reconnaître visuellement les syllabes de la façon qui est la nôtre. ». A méditer !





lundi 22 août 2011

Figurer la prospective du livre

Serait-il possible de figurer la prospective du livre de manière humaniste, et non pas par un schéma aride ou une infographie spectaculaire ?
En même temps que je me posais cette question la nuit dernière, en relisant quelques pages des Petits traités I de Pascal Quignard, une réponse s'est imposée à moi.
Ce tableau de 1538 du Titien : La Vénus d'Urbin, dont une vue tronquée fait office de couverture à l'édition au format poche des petits traités I, et qui a certainement sa justification dans ce volume où il est beaucoup question de la chose écrite, est d'évidence une magnifique proposition de réponse.
 
La source au premier plan : l'exposition du corps, la peau nue, l'érotisation et la dimension masturbatoire de l'écriture, puis une paroi noire, opaque, difficilement explicable dans la composition du tableau qu'il coupe en deux parties égales (voir ci-dessous le tableau dans son ensemble). Au second plan deux servantes, dont l'une fouille dans un coffre. A la recherche de quoi ? Au loin, enfin, dans un crépuscule incertain, l'avenir du lendemain qui déjà se prépare.
 
La prospective du livre, dans le sens où la lecture n'est pas qu'un simple reflet du monde, mais qu'elle rend possible d'autres perceptions, d'autres visions du monde, et où je pense qu'aujourd'hui il nous faudrait collectivement faire montre d'une ambition réfléchie qui dépasserait le court terme, dans ce sens, oui, la prospective du livre s'inscrit bien dans la perspective de ce tableau : de la lecture de la nudité, dans toutes ses acceptions, à l'horizon d'un crépuscule annonciateur d'une nouvelle aurore, en passant par la recherche des effets manquants dans un grand coffre ;-)
Du présent, nous plongeons dans le passé, pour nous projeter dans l'avenir (voir illustration sous le tableau).
 
L'interprétation peut certes sembler tirée par les cheveux, mais elle est plus parlante je pense, et plus juste en tout cas, que le serait tout jargon de consultant ordinaire.
Oui, dans l'esprit des travaux que j'ai en cours, ce tableau du Titien figure parfaitement la prospective du livre... J'espère pouvoir vous en écrire plus dans les mois qui viennent...


vendredi 22 juillet 2011

Emergence de nouveaux genres littéraires

Jean d'Ormesson déclarait au dernier Salon du livre de Paris : "Un jour, le roman va disparaître, comme l'ode ou les tragédies ont disparu. On sent d'ailleurs un essoufflement du roman, il est en train de passer la main..." (Source). Mais à quoi, dis-je ? ;-)
Chaque support génère ses pratiques d'écriture, qui engendrent à leur tour des genres, induisent des lectures, auxquelles sont prédestinés certains lectorats.
Il serait intéressant d'avoir un éclairage historique sur cette question de l'influence des supports sur les genres littéraires, l'émergence, la promotion, ou le déclin d'un genre. (Si des historiens me lisent ?)


Distinguer tendances de fond et épiphénomènes...

Avec le passage de l'édition imprimée à l'édition numérique il se pourrait bien que nous assistions au cours du siècle, d'une part, à la disparition de certains genres (lesquels selon vous ?), et, d'autre part, à l'émergence de nouveaux genres (même question !).
Que pourrions-nous distinguer, pour l'instant, qui pourrait contenir en germes un ou des nouveaux genres ?
Les fan fictions ? (Lire "Le nouvel élan de la fan fiction")
Le work in progress ? (Lire "Avant ou après le roman, son « Journal ».")
Les expériences de lectures transmédia immersives ? (Lire "Après la lecture sociale la lecture immersive")
Quoi d'autre ?
L'univers des jeux vidéo (que je connais peu) serait-il un laboratoire de nouvelles formes de narrations ?
Qu'en pensez-vous ?

mardi 12 juillet 2011

Plus de 60 éditeurs entreprenants à découvrir

Découvrez la liste actualisée de plus de soixante éditeurs pure-players* francophones en cliquant ici...
* "Un éditeur pure-player est un entrepreneur qui publie des livres exclusivement dans des formats numériques à destination des nouveaux dispositifs de lecture. (Par extension il peut s’agir d’une société fournissant des logiciels applicatifs dédiés à l’édition de livres numériques enrichis et/ou qui propose ses services à des éditeurs de livres imprimés.)"

mardi 5 juillet 2011

Après la lecture sociale la lecture immersive

Plus j'y pense et plus je braque mon attention sur les signaux faibles et plus j'en arrive à considérer que la "lecture sociale" ne serait peut-être qu'un artefact de l'introduction, via les nouveaux dispositifs de lecture, des technologies de la communication dans l'activité, aujourd'hui solitaire, intime et silencieuse, de la lecture.
Polysensorialité et transmedia convergeraient plutôt vers une lecture immersive dont Pottermore serait, peut-être, un premier pas significatif.
 
Ana Vasile, assistante à la communication et aux formations pour le Transmedia Lab vient d'écrire un article : Pottermore: une nouvelle brique de l’univers Harry Potter, qui va implicitement dans ce sens.
Nous pouvons, par exemple, y lire :

"Pottermore est un nouvel élément de l’univers d’Harry Potter. [...] un site web promettant une nouvelle expérience online dans l’univers livresque d’Harry Potter [...] Les livres se veulent multimedia, avec des illustrations et des éléments interactifs. Henry Jenkins écrivait dans son analyse que cette expérience pourrait être le projet transmedia le plus visible de nos jours [...] Il m’est difficile, conclut Ana Vasile, de déclarer dès maintenant que Pottermore représente l’élément qui manquait dans le dispositif transmedia de Harry Potter, mais il est certainement un élément d’interaction transmedia dont nous allons reparler dans les prochains mois..."


Lecture immersive et Projet MétaLectures

Alors que nous avançons dans le siècle et la période historique des e-incunables (1971-20??) et que des projets commerciaux, tel Pottermore, avancent en créativité et en innovation, certainement nous faudrait-il faire montre de davantage d'audace et considérer le transmédia dans une perspective transhistorique: mettre en parallèle la lecture immersive du monde et de ses signes multiples par nos plus lointains ancêtres bipèdes (il y a environ six millions d'années), avec les possibilités de lectures immersives que nous pourrions avoir d'ici quelques années dans le Métavers.
J'évoquais récemment ces pistes d'innovation dans mon post : Lire en 3D, et elles trouvent des développements dans mon projet MétaLectures ci-dessous présenté (url du PDF).
Je suis bien évidemment à l'écoute de tous ceux qui souhaiteraient y participer.

mardi 21 juin 2011

Imaginer et construire le livre de demain

Ils se sont efforcés d'imaginer les livres ou les bibliothèques du futur, de mettre en scène les impacts de ces mutations sur les hommes et les sociétés.
Aujourd'hui pour nous il ne s'agit pas de prédire ou de prévoir, d'imaginer ou de seulement anticiper, mais d'écrire l'à-venir du livre, de le préparer, de le construire ensemble.
  
Depuis -385 av. J.-C.
 
-385 / -370 av. J.-C., Phèdre, Platon.
1786, L'an deux mille quatre cent-quarante : rêve s'il en fût jamais (Volume 1), Louis-Sébastien Mercier.
1846, Le monde tel qu'il sera, Émile Souvestre
1892, La vie électrique, Albert Robida
1894, La fin des livres, Octave Uzanne et Albert Robida
1902, L'agonie du papier, Alphonse Allais
1932, La Mort du Livre. Anticipations bibliophiliques, Maurice Escoffier (Revue Mensuelle de l’Association des Anciens Élèves de l'École des Hautes Études Commerciales, numéro spécial sur le livre de décembre 1932).
1943, Ravage, René Barjavel
1944, La bibliothèque de Babel, Jorge Luis Borges.
1946. Chroniques martiennes, Ray Bradbury.
1953 (USA), 1955 (France), Fahrenheit 451, Ray Bradbury.
1965, Dune I, Frank Herbert
1968, 2001 Odyssée de l’espace, Arthur C. Clarke
1975, Le livre de sable (dont, Le Congrès), Jorge Luis Borges.
1988, Prélude à Fondation, Isaac Asimov
1992, Le samouraï virtuel, Neal Stephenson
1995, L’âge de diamant, Neal Stephenson
2006, Rainbows End, Vernor Vinge
2008, Le Messager, Eric Bénier-Bürckel
  

samedi 18 juin 2011

LIRE EN 3D

En partie hérités de la compilation de tablettes reliées par des lanières, nos livres imprimés sont naturellement en trois dimensions. On parle d’ailleurs pour les nommer de volumes. Mais bientôt ce sera le contenu même de nos lectures qui nous apparaitra en 3D dans des propositions de plus en plus immersives.
 
Nous le constatons, les contenus 3D sans lunettes arrivent sur nos écrans de cinéma, de télévision, et sur nos consoles de jeux. De premiers appareils photos prennent des photographies en 3D. Et même l’impression 3D permettra bientôt de reproduire chez soi des objets en stéréolithographie.
Si cela nous séduit a priori c’est naturellement parce que le monde qui nous entoure est tridimensionnel.
La 3D, elle, ne l’est pas vraiment.
Le terme 3D désigne en fait un effet de relief rendu par des images stéréoscopiques, un procédé bien connu depuis les origines de la photographie. Une sorte d’illusion d’optique. La stéréoscopie est à la vision ce que la stéréophonie est à l’audition. Il s’agit de jouer légèrement sur le décalage de deux sources. Aujourd’hui il s’agit le plus souvent de représentations en images de synthèse numériques.
  
La 3D appliquée aux livres
 
Pour le livre, diverses techniques permettaient déjà d'imprimer des images donnant une illusion de profondeur. Notre perception visuelle peut être facilement trompée et le savoir-faire des artisans du livre a toujours été une source de créativité. Les livres animés, nous disons aujourd’hui pop-up, à l’aide de pliages et de superpositions, de tirettes, de volets et autres ingéniosités, remonteraient au moins à la fin du 15e siècle.
  
Aujourd’hui la persistance, naïve à mon sens, qu’ont parfois les acteurs de l’édition numérique à vouloir simuler une page qui tourne avec leurs "feuilletoirs", démontre visiblement, c’est le cas de le dire, que le caractère réinscriptible des nouveaux supports de lecture, de plus en plus plats et de moins en moins épais, pose problème par rapport à des millénaires de spatialisation des pratiques de lecture.
Déjà questionnée par la multiplicité des liens hypertextes et des parcours de lecture qu’ils ouvrent, l’évolution de nos usages face aux textes est de plus en plus déroutante. Nos usages sont de plus en plus impactés par le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique. L’examen de leur évolution réclamerait une véritable réflexion relevant de l’anthropologie de la lecture.
Une réflexion dans la foulée de celle de Marcel Mauss dans "LesTechniques du Corps" (1934), mais appliquée aux pratiques de lecture, mériterait bien ainsi d’être développée.
 
Réalité augmentée et projections holographiques
  
Alors la 3D pourrait-elle redonner, dans une autre dimension, une illusion de matérialité aux livres ?
Les livres imprimés accompagnés de lunettes en carton avec un verre bleu et un verre rouge sont aujourd’hui largement dépassés par les applications de réalité augmentée.
Depuis 2009 des livres imprimés utilisent la réalité augmentée (par exemple via la technologie développée par la société française Totale immersion, voir la vidéo de Nouvo.ch).
Les éditions Nathan, une des marques du Groupe Editis-Planeta spécialisées dans l’éducation, commercialise avec Dokeo, la première collection en réalité augmentée.
  
 
Mais on peut s’interroger sur le devenir de telles solutions passant par l’impression, alors que la 3D envahit plus rapidement nos écrans.
De premières réalisations de livres applications jouant sur des effets 3D commencent à être commercialisées (voir ici) et un futur iPad 3D n’est pas à exclure (voir ici).
L’avenir de la lecture 3D est certainement à envisager aussi du côté des lunettes vidéo et des projections holographiques, dont des prototypes furent présentés au CES 2011 (Consumer Electronics Show de Las Vegas en janvier, voir le rapport d’Olivier Ezratty).
Pour que textes et lecture ne soient pas solubles dans la vidéo, la créativité des auteurs va devoir s’aiguiser sur la scénarisation multimédia et la diffusion plurimédia.
Certaines formes littéraires seraient liées à leurs supports de lecture (la question, par exemple, peut se poser de déterminer si le roman est lié au codex ?) et nous pouvons penser que de nouveaux genres naitront des nouveaux dispositifs de lecture (nous l’avons déjà un peu vu depuis 2010 avec la Twittérature).
 
Redéfinir le contrat de lecture dans les territoires digitaux
   
La R&D des jeux vidéo trace peut-être ainsi la voie à de nouvelles pratiques de lectures, immersives et participatives (collectives ?), liées à de nouvelles formes narratives et à une redéfinition du contrat de lecture.
La console Wii Nintendo et la Xbox 360 Kinect de Microsoft peuvent déjà potentiellement inspirer des fonctionnalités originales pour interagir de manière novatrice dans des environnements imaginaires. (Certains se sont déjà essayés à connecter une Kinect sur l’OpenSimulator pour interagir dans et avec des territoires virtuels.)
  
L’idée est en germe dans la collection BookSurfers lancée par Amazon : « Ces livres numériques ont été écrits par David Gartward dans le but d’encourager les enfants à lire. Chaque aventure est basée sur un livre classique comme par exemple « Le magicien d’Oz ». Le lecteur peut s’il le souhaite cliquer sur des liens dans l’histoire qui renvoient aux passages du livre original… » (Voir l’information sur IDBOOX) et elle a déjà connu dans le passé des tentatives de concrétisations dans Second Life.
  
Le 16 septembre 2007 je donnais une première conférence à la Bibliothèque Francophone du Métavers dans Second Life, pour la sortie de mon livre "Gutenberg 2.0, le futur du livre".
Depuis les choses ont peu progressé.
Mon projet MétaLectures n’a pas reçu de soutiens :-(
  
Le Métavers (« monde virtuel, créé artificiellement par un programme informatique ») a lui progressé. Il s’est étendu. Notamment avec l’OpenSimulator (« OpenSim, est un serveur open source utilisé pour héberger des monde virtuels » Wikipédia), que commencent à s’approprier, par exemple, des projets théâtraux (je pense notamment au Festival des scènes virtuelles et  à son monde virtuel sur www.bonjourmonde.fr ).
L’OpenSim héberge notamment de nouveaux mondes virtuels francophones, tels (malgré leurs noms anglophones) Francogrid ou NewWorld, sur lesquels je suis également présent, attentif à y détecter et à y promouvoir toutes initiatives en liens avec les livres et la lecture.
 
La redéfinition du contrat de lecture (contrat implicite entre les professionnels du livre et les lecteurs, et sur lequel se fonde le rapport singulier que nous entretenons tous, plus ou moins, avec les livres), redéfinition induite par le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique, passe, je pense, par l’exploration de ces nouveaux territoires digitaux.
  
(Illustrations : une fresque de Pompéi, puis, mon avatar en exploration livresque dans le Métavers ;-)

lundi 13 juin 2011

Mieux comprendre la collection CLN "Comprendre le Livre Numérique"

La collection "Comprendre le Livre Numérique" est née de la volonté de l'éditeur Jean-François Gayrard.
 
Cette collection  a pour ambition d'éclairer les enjeux et les perspectives du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique.
Lorsqu'en décembre 2010 Jean-François Gayrard m'a contacté pour me proposer la direction de cette collection et me demander d'en rédiger en quelques semaines le premier opus : j'ai accepté. Aussitôt.
J'ai accepté d'abord pour le challenge de participer à une édition nativement numérique, pour sortir de la théorie et tester concrètement, comme auteur, l’expérience d’une première édition qui ne soit pas en version imprimée. Ensuite, car l'idée d'une telle collection était (et est toujours) très pertinente : tant les lecteurs que les acteurs de l'interprofession du livre, ont besoin d'informations, de points de vue multiples et de débats, sur les grands enjeux et les perspectives du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique.
     
Les premiers pas d'une collection
  
Les débuts furent difficiles.
Quelques auteurs nous ont fait faux bond. D'autres, pressentis et sollicités, qui seraient sans doute les meilleurs pour aborder certains thèmes, n'ont pas voulu nous suivre.
Soit que leurs activités ne leur laissaient pas la possibilité d'écrire un livre, soit qu'ils n'aient pas voulu prendre le risque de s'exprimer sur des thèmes à la fois d'actualité et sensibles, abordant souvent des secteurs en pleine mutation et sur le devenir desquels nous avons peu de visibilité. Je suis bien placé pour le savoir et pour juger des railleries et des médisances que la prise de ce risque entraine.
 
Vaille que vaille, trois premiers titres sont parus en six mois d'existence, et témoignent de notre volonté commune, à Jean-François Gayrard et son équipe et à moi-même, de mener à bien cette aventure.
 
Le plus récent : "Manuel scolaires et albums augmentés : enjeux et perspectives pour une pédagogie du 21e siècle" de Michèle Drechsler...
 
Auparavant : "Etats des lieux de la BD numérique, enjeux et perspectives" par Sébastien Naeco, du blog reconnu Le comptoir de la BD...
 
Mon propre titre également, sur les impacts des livres numériques sur les bibliothèques et leur évolution : "De la bibliothèque à la biblosphère", préfacé par François Bon...
Signalons également le titre hors collection de Thierry Crouzet : "L'édition interdite"...
   
Même si j'ai été agréablement surpris par les ventes, il faut reconnaitre qu'il n'y a pas encore pour l'instant véritablement de marché pour le livre numérique francophone, surtout lorsqu'il s'agit d'ouvrages qui pourraient être imprimés. Cela tient principalement, selon moi, à l'absence sur le marché de dispositifs de lecture, à la fois performants, ergonomiques et à des prix abordables.
Car pour le reste, les livres de cette collection sont, d'une part, disponibles aux formats ePub et PDF, et sur toutes les principales plateformes (Immateriel.fr et ePagine.fr, ainsi que de nombreuses librairies partenaires, mais également sur l'iBookstore d'Apple et le Kindle Store d'Amazon), et également via la page Facebook de la collection, et sur la librairie en ligne de l'éditeur de la collection : NumérikLivres, et ce, d'autre part, sans DRM et au prix abordable de 03,99€, abordable et juste si l'on considère le travail de recherche et d'écriture que demande ce type d'essais grand public (je parle en connaissance de cause !) et le travail de formatage de l'éditeur et de son équipe (notamment de Gwen Catala, merci à lui !).
   
Les perspectives d'une collection
 
Parmi nos prochains sujets et nos prochains auteurs : Des opportunités et des arnaques de l'autoédition à l'heure du numérique, par Paul Leroy-Beaulieu ; nos enfants face aux livres numériques, par Laure Deschamps (du site La souris grise) ; puis également des titres sur le devenir de la librairie, le marketing de l'édition numérique, les DRM et le piratage...
Nous recherchons des auteurs susceptibles de traiter les thèmes de : la lecture sociale ; les nouveaux dispositifs de lecture et les nouvelles technologies d'affichage... (Contactez-moi ;-)
 
Par ailleurs le blog dédié à la Collection Comprendre le Livre Numérique devrait prochainement centrer davantage sa ligne éditoriale sur les thématiques de la collection, le suivi de ses titres et de leurs auteurs.
Un partenariat est envisagé avec la collection Numéric'Air des éditions Morey de Florence Dell'Aiera, partenariat qui devrait développer pour certains titres la synergie édition numérique / édition imprimée à laquelle je crois.
Mais cette collection ne se développera que si ses lecteurs la font vivre.
Vous êtes des milliers chaque mois à consulter le présent blog, et à la date du 12 juin 2011 les communautés liées au livre et à l’édition que j'anime, dénombrent : pour le groupe "Prospective du livre et de l’édition" sur Facebook 405 membres (+1976 contacts directs), pour le "Hub Devenir de l’édition" sur Viadeo 626 membres (+282 contacts directs), et, pour le groupe auquel je participe : "Nouvelles tendances dans l’édition, le marché du livre, de la presse et des médias au 21e siècle" sur Linked in, 687 membres (+115 contacts directs).
Si derrière ces chiffres il n'y a pas que des robots ou des végétaux, mais bel et bien des femmes et des hommes pensants, conscients et concernés, au moins curieux des enjeux, des opportunités et des risques du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique, alors cette collection Comprendre le Livre Numérique va se développer et remplir sa mission d'information. C'est à vous de choisir !

N.B. "post archive" : je ne suis plus directeur de cette collection depuis le 1er janvier 2012.
  

dimanche 12 juin 2011

Des lecteurs de terrain plus proches de Richard Stallman que d'Amazon et d'Apple

Le philosophe, par André Marin de Barros
Intéressante expérience hier samedi 11 juin, où j'ai eu l'occasion d'intervenir sur le thème : "Les évolutions du livre et de la lecture au 21e siècle. Enjeux et perspectives...", pour une conférence publique devant les usagers du réseau de médiathèques de la communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines.
  
Liberté d'esprit et contrat de lecture
 
Un auditoire peu nombreux (sans doute en partie à cause du week-end de la Pentecôte), mais très partagé, concerné et réactif.
Des adeptes déjà convaincus des tablettes e-paper, d'autres plus méfiants, d'autres plus crédules, mais tous soucieux de l'avenir du livre et de la lecture, et en demande d'informations.

Le point le plus important à mon avis, qui ressort de cette rencontre, est qu'il faudrait absolument, partout en France (et partout ailleurs), multiplier de tels débats avec le "grand public" des lectrices et des lecteurs.
Autant que les personnels, les usagers des bibliothèques et des médiathèques sont déboussolés face au passage de l'édition imprimée à l'édition numérique et sont en demande, d'informations soit, mais aussi et surtout d'échanges, de discussions, de débats dans lesquels ils puissent s'exprimer et faire valoir leurs expériences et leurs souhaits. Et cela est légitime !
Que peut-il ressortir sinon de cette enrichissante rencontre, à la limite parfois de la confrontation, et qui a eu le grand mérite de brasser les interrogations et les points de vue ?
Le point essentiel, selon moi, et que j'ai très fortement ressenti, est que lectrices et lecteurs sont très conscients et très soucieux, d'une part, de leur liberté d'esprit, d'autre part, des risques, avec l'édition numérique, de rupture du contrat de lecture (ce contrat implicite entre les professionnels du livre et les lecteurs et sur lequel se fonde le rapport singulier que nous entretenons tous, plus ou moins, avec les livres). 
Ils sont bien conscients de l'obsolescence programmée des nouveaux dispositifs de lecture et de leur faible affordance.
  
De la liberté des lectrices et des lecteurs
  
L'Homme Livre, par Arcimboldo
Même s'il n'en a pas été directement question hier, et même si beaucoup devaient ignorer ces deux textes, je pense que toutes et tous adhéraient spontanément et sans réserves, tant à la récente mise au point de Richard Stallman : The Danger of E-books, qu'au texte : "Les [dix] droits imprescriptibles du lecteur", droits formulés en 1992 par Daniel Pennac dans son essai "Comme un roman", paru aux éditions Gallimard.
  
Par ailleurs consommateurs de plus en plus avertis, et par nécessité de plus en plus vigilants sur leurs dépenses culturelles ou de loisirs, les lecteurs ne sont pas dupes des stratégies commerciales d'Amazon avec son Kindle, ou d'Apple avec son iPad. 
Par manque d'information sans doute, ils "jettent le bébé avec l'eau du bain", repoussant les ebooks au lieu de s'opposer aux DRM.
Légitimement, l'idée de fichiers chronodégradables passe mal.
Alors que la lecture est une activité solitaire et qui isole, beaucoup de lecteurs semblent craindre davantage cet isolement avec les livres numériques, et ainsi ne semblent pas sensibles aux dimensions sociales de la lecture que les technologies de la communication rendraient possibles. Ils sont persuadés que Facebook et Twitter peuvent faciliter des révolutions (comment ont-ils fait en 1789 ?), ou engendrer des apéritifs géants, mais pas faire se rencontrer des lecteurs !
       
Des publics comme celui d'hier n'ont pas encore eu la possibilité de connaitre mes travaux, considérant que j'ai encore peu publié, et que les médias traditionnels ne s'intéressent pas encore à la prospective du livre et de l'édition.
Nonobstant, de telles rencontres confirment bien mon intuition à partir de laquelle s'élance la perspective transhistorique de cette nouvelle discipline, à savoir : la nécessité d'une approche humaniste du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique ; nécessité d'une réflexion collective au niveau, non pas des problématiques et des enjeux technologiques et marchands, mais, au niveau des femmes et des hommes, des auteurs, des lecteurs, de tous les professionnels du livre et de l'édition, tous, que ces derniers (livre et édition) soient imprimés ou numériques. Une réflexion au niveau des usages et des pratiques et pas seulement des comportements d'achat.
Considérant, d'une part, le travail de désinformation des différents lobbies de part et d'autre et le manque d'information des lecteurs, et, d'autre part, le carcan paralysant des contraintes législatives et économiques à des niveaux transnationaux, il se pourrait bien que la période des e-incunables (1971-20??) soit (bien) plus longue que celle des incunables (1450-1501), d'autant plus que nous ne changeons pas seulement de procédé de reproduction, mais, aussi, de supports et d'interfaces de lecture.
Le plus grand danger serait, je pense, de considérer les défis et les enjeux du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique comme un champ clos, en n'y voyant qu'une possible redistribution des cartes et que de possibles perspectives financières.
Il nous faut aujourd'hui concevoir la quatrième révolution du livre par rapport au bruit de fond d'une nouvelle société en gestation.

 

vendredi 27 mai 2011

Contribution pour comprendre la 4e Révolution du Livre

Le texte ci-après, titré : "Contribution pour comprendre la 4e révolution du livre", et qui a servi de base à ma présentation du 19 mai dernier au Salon i-expo, a pour unique ambition d'ébaucher le périmètre de la période historique des e-incunables (1971-2022), dans laquelle nous sommes bel et bien, que nous le voulions ou non !

jeudi 19 mai 2011

Economie de la connaissance et livres numériques...

J'ai eu le plaisir cet après-midi de participer dans le cadre du Salon i-expo (Porte de Versailles, Paris) à la conférence plénière organisée par gfii, sur le thème : Economie de la connaissance et livres numériques : quels modèles économiques pour quels usages ?

Au cours de cette conférence présidée par Emmanuel Benoit, Directeur marketing stratégique de Jouve, je suis intervenu sur ce thème en compagnie de Bertrand Eveno (Professeur à l'ESCP sur l'industrie des médias et ancien PDG de l'AFP et de Havas Education) et de Jean-Charles Fitoussi (Editeur pure-player co-dirigeant de SmartNovel).
 
L'occasion pour moi de formuler quatre recommandations aux acteurs de l’économie de la connaissance :
- Veiller au développement de la bibliodiversité,
- Veiller au libre accès de tous aux contenus,
- Veiller à la diversité des professionnels.
- Et enfin, faire en sorte que l’innovation et l’expérimentation puissent s’exprimer davantage.

Ma conclusion ?
"Les tutelles doivent aujourd'hui mettre en place, d'une part, une juste régulation du marché du livre numérisé par rapport au marché du livre imprimé, et, d'autre part,  un cadre législatif adapté au marché émergeant du livre umérique qui soit découplé de l’édition imprimée."

mercredi 18 mai 2011

Edition numérique : Une table ronde intéressante mais avec un sujet tellement vaste ;-)

J'ai comme prévu eu ce matin le plaisir de présenter et d'animer modestement, dans le cadre du Salon OnLine 2011 et des "4e Rencontres de la Création de contenus et de la Diffusion multicanal dans la presse, l'édition et la communication", de Presseedition.fr, la table ronde sur le thème : Edition numérique, quels modèles économiques ?

Cette rencontre a finalement réuni (et je les remercie chaleureusement pour leurs participations) :
- Marc LEIBA, consultant, chef de projet auprès du Centre d'études et de conseil IDATE, lequel nous a exposé en introduction les perspectives du marché du livre numérique à l'horizon 2014.
- Vincent MARTY, Directeur Général de Dilicom, société spécialisée dans l’échange de données informatisé entre libraires et distributeurs, et qui nous a présenté le hub numérique de Dilicom....
- Stephen BELFOND, fondateur de i-Gutenberg éditeur de livres augmentés, qui nous a entretenus de la possible chaine de valeur des livres augmentés et de la collection de catalogues augmentés de la RMN (Réunion des Musées Nationaux).
- Et Elizabeth SUTTON, Conseil en édition numérique auprès de l'interprofession du livre, créatrice et animatrice du site web d'informations sur l'édition numérique IDBOOX.com, qui nous a dessiné un panorama fort intéressant des stratégies et des différents modèles économiques testés sur le marché naissant des livres numériques et a, tout comme je le fais souvent, appelé à l'expérimentation et à l'innovation !

Dommage que l'équipe du FnacBook que j'avais conviée à cet événement n'ait pas donné suites.


mardi 17 mai 2011

Du bibliothécaire à l'expert en sciences de l'information

J'ai eu ce matin le plaisir de donner une conférence sur le thème : "Les évolutions du livre et de la lecture au 21e siècle. Enjeux et perspectives pour les bibliothèques", pour les personnels du réseau de médiathèques de la communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines (8 médiathèques et un Bibliobus).

Le message que j'ai cherché, avec succès je pense, à faire passer est qu'... "Il faut penser la lecture au-delà du livre, dans un contexte de computation du réel, et repenser la fonction de bibliothécaire dans la perspective ambitieuse d'un expert interdisciplinaire en documentation et en sciences de l'information (les anciennes fonctions allant être robotisées)." ;-)
Qu'en pensez-vous ?

mercredi 11 mai 2011

Le numérique un tournant à saisir pour les bibliothèques

J'ai eu hier le plaisir de participer au séminaire CEDROM-SNI (spécialiste international de la  diffusion d'information de presse sur Internet, notamment avec Europresse.com) de Paris, sur le thème : "Le numérique : un tournant à saisir pour les bibliothèques. Des mutations pour les usagers et pour les professionnels".

Ma participation, devant plus d'une centaine de bibliothécaires, s'est déclinée d'abord en une conférence, exposant "Les impacts de la digitalisation des documents sur l'évolution des bibliothèques et du métier de bibliothécaire", puis, j'ai eu le plaisir de participer à une table ronde : "Les professionnels face à l’évolution des besoins, des outils et de leur métier", en compagnie de : François Bocquet de l'Université Lyon 2 ; Thierry Caillier de la Médiathèque centrale Jean Lévy, de Lille ; Raymond Descout, Directeur général de CEDROM-SNI ; Jean-Claude Marchand de la BMVR de l’Alcazar à Marseille ; et, Chantal Sibille de la Bpi de Paris.
Un séminaire intéressant qui, une fois de plus, a bien montré, à la fois, l'engagement et les inquiétudes des bibliothécaires 

lundi 9 mai 2011

Invitation à une table ronde sur les modèles économiques de l'édition numérique

Lectrices et lecteurs de P.L.E. Consulting sont chaleureusement invités à la table ronde que j'aurai le plaisir d'animer, le mercredi 18 mai 2011 au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris, dans le cadre du Salon OnLine 2011 et des 4e Rencontres de la Création de contenus et de la Diffusion multicanal dans la presse, l'édition et la communication, de Presseedition.fr, sur le thème : Edition numérique, quels modèles économiques ?

De 09H30 précises à 10H15, cette rencontre réunira :
- Marc LEIBA, consultant, chef de projet auprès du Centre d'études et de conseil IDATE, lequel nous exposera en introduction les perspectives du marché du livre numérique à l'horizon 2014.
- Vincent MARTY, Directeur Général de Dilicom, société spécialisée dans l’échange de données informatisé entre libraires et distributeurs, et qui nous présentera le hub numérique de Dilicom....
- Stephen BELFOND, fondateur de i-Gutenberg éditeur de livres augmentés, qui nous parlera de la possible chaine de valeur des livres augmentés et de la collection de catalogues augmentés de la RMN (Réunion des Musées Nationaux).
- Jean-Daniel BELFOND, Directeur Général des Editions de l’Archipel pour nous exposer la politique de son groupe vis-à-vis du numérique...

Pour vous inscrire gratuitement et demander votre badge d'accès libre au salon OnLine 2011 (Salon du E-MARKETING, E-COMMERCE, E-PUB, RICH MEDIA, M-MARKETING, M-COMMERCE, RESEAUX SOCIAUX) : cliquez ici ;-)
N.B. : Le Guide Tendances et Pratiques 2011, dans la Presse, l’Edition et la Communication, vous sera offert sur l’Espace conférences.

(Dans la foulée, j'aurai également le plaisir d'animer la table ronde suivante, sur le thème : Communication : dématérialisation et nouveaux médias, de 10H30 à 11H15, avec :
- Nathalie BRION, Présidente de Tendances Institut, laquelle nous exposera en introduction les tendances de la communication à l'heure des nouveaux médias et des réseaux sociaux.
- Pascal OMNES, Directeur de la communication chez SPIE SA, qui nous entretiendra de la dématérialisation de la communication chez Spie.
- Nicolas BOUTET, PDG de WEDIA, qui interviendra sur le thème de la communication cross média...
- Edouard RENCKER, Président de MAKHEIA Group, sur les nouveaux outils de communication et la communication à l'heure des réseaux sociaux...

vendredi 6 mai 2011

Sensibiliser les professionnels de demain au marché du livre numérique et aux nouvelles pratiques de lecture

J'ai eu le plaisir d'intervenir cet après-midi auprès des étudiant(e)s de deuxième année de la formation Bachelor Médiatis de l'EAC-Paris ("L'école des métiers de la culture") pour une sensibilisation aux enjeux du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique, et pour leur transmettre les éléments et les informations de base pour mener, sur ces sujets, une veille stratégique pertinente durant leur cursus.
Ma récente liste de 47 éditeurs pure-players francophones et des 08 blogs pour comprendre les mutations du livre et de son marché, m'ont bien été utiles (entre autres ressources...).

Mon désir avec ce type d'interventions est de susciter des ambitions parmi les professionnels de demain.
Il est intéressant et assez curieux cependant de remarquer que tous ces jeunes que je rencontre régulièrement sont, même s'ils ne sont pas de grands lecteurs ;-) très attachés aux livres papier, et qu'ils ne doutent pas un instant de leur pérennité, et ne souhaitent en aucune façon, que les livres numériques remplacent un jour totalement les livres imprimés. A méditer ! 

jeudi 5 mai 2011

Livre et édition : Nous vivons une époque formidable :-)

J'ai eu le plaisir hier de donner mes premières heures de cours aux étudiants de première année de l'Ecole Supérieure des Techniques de l'Edition Numérique (ESTEN) à Tours.
Durant ce mois de mai mon intervention, sur le thème général : "Digitalisation de l'édition et émergence de nouveaux modèles", suivra une progression :
- Evolutions du marché du livre, passage de l'édition imprimée à l'édition numérique...
- Émergence d'un marché du livre numérique...
- Business development (innovation produit, webmarketing...) de l'édition numérique...,
une progression qui, je l'espère, confortera les étudiants dans cette idée qui me bouleverse et me dynamise, que nous vivons, pour le livre et l'édition, une époque formidable, au moins aussi excitante que celle des incunables, premiers livres imprimés entre 1450 et 1500.
Rendez-vous compte que du 1er siècle chrétien à la fin du 20e, nous n'avons pratiquement eu qu'une seule et unique interface de lecture : le codex. Aujourd'hui, avec la digitalisation de l'édition, nous sommes entrés dans une ère de diffusion multicanal multisupport.
Il y a des dangers et des prises de risques certes, mais dites-vous bien que des siècles durant nos ancêtres n'ont rien vécu de ce que nous vivons. A nous tous, individuellement et collectivement, d'être aujourd'hui à la hauteur des enjeux !

mercredi 4 mai 2011

Les 4 posts les plus lus de Prospective du Livre et de l'Edition

1. 40 éditeurs pure-players francophones:  liste des éditeurs pure-players francophones (régulièrement mise à jour)...

2. Huit blogs pour comprendre les mutations du livre : ces 8 blogs suffiraient-ils pour s'informer sur les mutations du livre et de son marché ?

3. Innovation produit pour le livre 2010 2020 : "Le développement des produits existants et la création de nouveaux produits restent les principaux moyens pour préserver ou acquérir un avantage compétitif...". Un post qui sera prochainement actualisé et enrichi.


mardi 3 mai 2011

Intervention sur les Complémentarités Papier-Papiel

J'ai eu le plaisir d'intervenir ce matin au Centre européen d'Innovation des technologies en Continu de Xerox à Villepinte, sur un thème qui m'est cher : Digitalisation de l'édition et Complémentarités Papier-Papiel, dans le cadre d'un workshop Xerox : "Les 3 commandements du livre d'aujourd'hui et de demain : le bon business model, le bon workflow, la bonne technologie".

Cette intervention était pour moi : "Une [nouvelle] tentative de définition du contexte du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique, avec ses enjeux et ses complémentarités."
Après avoir sommairement présenté diverses complémentarités par le biais de l'innovation produit, ma conclusion a été, d'une part, qu'il fallait veiller à la bibliodiversité, et mettre en place une juste régulation du marché du livre numérisé par rapport au marché du livre imprimé, et, un cadre législatif adapté au marché émergent du livre numérique, qui soit découplé de l’édition imprimée.
D'autre part, que l’innovation et l’expérimentation devraient pouvoir s’exprimer davantage, et qu'il faut notamment promouvoir davantage le design industriel au service de l'éditorial...

jeudi 21 avril 2011

Des livres pour comprendre la révolution numérique du livre ?

"Le philosophe" par André Marin de Barros
Cela fait un moment que je déplore la rareté de livres explicitant, tant aux lecteurs et à certains publics essentiels, comme les enseignants et les étudiants, qu'aux professionnels du livre, les enjeux et les perspectives du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique.

J'ai donc décidé d'en dresser une liste. Ce fut vite fait ;-(
Mes critères dans cette, malheureusement, très petite liste donc, ont été de ne sélectionner, d'abord, que des livres que j'avais effectivement moi-même lus et appréciés, et, ensuite :
- des livres qui soient encore d'actualité (ainsi je ne recommande même pas mon propre ouvrage "Gutenberg 2.0, le futur du livre" qui ne l'est plus)
- des livres dont les propos soient facilement compréhensibles pour des non professionnels.
Enfin, il doit bien s'agir de livres, et non de rapports, études, mémoires, thèses...

Ce sont des ouvrages de vulgarisation et des guides pratiques sur ce que nous sommes en train de vivre : la passage de l'édition imprimée à l'édition numérique, qui font, je pense, cruellement défaut aujoud'hui, pas tant à notre compréhension des événements, à notre réflexion, et conséquemment à nos actions, quoique, mais, à la structuration responsable d'un marché du livre numérique.
Qui a intérêt à tenir les lecteurs dans l'ignorance?

Trois livres et une collection

J'ai ainsi retenu :

- En éditions numériques :

"Impressions numériques", essai de Jean SARZANA et Alain PIERROT, Publie.net éd., 2010, 05,99 €, ISBN 978-2-81450-374-8, http://www.publie.net/

"Après le livre", essai de François BON, Publie.net éd., 2011, 03,49 €, ISBN 978-2-81450-410-3, http://www.publie.net/

– Les ebooks de la collection "Comprendre le livre numérique", NumérikLivres éd., 01,99 € le titre, http://comprendrelelivrenumerique.com/

- En édition imprimée :

"L'édition électronique" de Marin DACOS et Pierre MOUNIER, La Découverte éd., Collection Repères, 2010, ISBN 978-2-7071-5729-4, lien vers sommaire et infos, 128 pages, 09,50 €. (Egalement en version PDF, 06,99 €).

Je donne une liste plus complète mais, plus générale quant à sa thématique, dans la colonne de droite du présent blog.
N'hésitez pas à intervenir en commentaires.

samedi 16 avril 2011

Huit blogs pour comprendre les mutations du livre et de son marché

* Notes en dates des 29 avril 2013 et 14 aout 2014 :
- le post ci-dessous, daté d'avril 2011, ne reflète plus aujourd'hui la réalité. Il reste en ligne à titre d'archive, pour simple information, mais il n'est plus véritablement l'expression de mon sentiment ni de mon travail de veille et de prospective.
- certains des blogs recommandés en avril 2011 n'existent plus, d'autres ont dérivé vers le marketing ou la technophilie :-(
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Comme beaucoup je pense, je suis souvent agacé par la répétitivité des infos sur le web.
En passant de l’information imprimée au flux numérique de nouvelles, il est certes plus facile d’avoir accès à l’actualité, mais de plus en plus difficile de la mettre en perspective et de l’assimiler.
La surcharge informationnelle est de plus en plus handicapante pour faire le tri entre les renseignements utiles et les manipulations commerciales, et pour discerner les signaux faibles à travers le brouhaha et l’embrouillamini des apprentis reporters. La nymphe Echo serait-elle la déesse du web ?

Un régime Dukan contre l’infobésité ?

L’infobésité (terme de nos amis québécois, reconnu par l'Office de la langue française depuis 1995) a des effets désastreux sur notre plasticité intellectuelle, et du coup sur nos capacités à réagir, armés d’avis éclairés ;-)
Il est de plus en plus difficile de valider et de hiérarchiser les informations, et, conséquemment, de prendre des décisions adaptées.
La facilité à propulser gratuitement en quelques clics son propre blog a engendré un flot de publications en ligne, sur lequel il est de plus en plus abrutissant et vain de surfer. Le flot noie le flux. Du coup, un effet de seuil critique est atteint.
Les blogueurs le ressentent aussi et, quelques-uns, cherchent de plus en plus à se concurrencer, voire à s’évincer les uns les autres.
Sur la twittosphère s’échangent des noms d’oiseaux et beaucoup d’égos s’égratignent. Nous sommes souvent au niveau de la cour de récréation. Certains, oublieux qu’ils peuvent être lus par tous, ne donnent pas la meilleure image d’eux-mêmes.
Je me mets à la place de la lectrice, du lecteur, de l’internaute lambda qui cherche à comprendre ce qu’il se passe dans le monde de l’édition, ou bien, du professionnel du livre imprimé, qui cherche à se forger une opinion.
Pour guider celles et ceux qui se sentent dépassés, désorientés, déboussolés, j’ai décidé de proposer ma sélection de blogs pour comprendre les mutations du livre et de son marché.

Mon challenge ?

Vous recommander pas plus de 10 blogs (mission remplie puisque, si vous lisez ce post jusqu’au bout vous verrez que je ne vous en recommande que huit !) qui peuvent suffire à vous fournir une information, sérieuse et non redondante, et qui, par les sujets qu’ils abordent, se complètent et recouvrent ainsi un large périmètre.

Mes critères de sélection ?

Une subjectivité revendiquée a gouverné mes choix. Revendiquée, mais, nonobstant réfléchie et éclairée. Eclairée par, d’une part, ma propre expertise sur ce sujet du passage de l’édition imprimée à l’édition numérique, d’autre part, par ma pratique de la veille stratégique sur ce même sujet, et ce depuis 2003.

Et puis, j’ai pu aussi profiter, pour m’éclairer dans mon choix, d’expériences passées, tant journalistiques que comme blogueur (j’avais lancé en 2005 le blog NouvoLivrActu 2.0 qui était à son époque l’un des tous premiers blogs francophones de veille et d’information sur le livre et l’édition à l’ère numérique).

Si je revendique donc une libre subjectivité, au-delà de ma propre fréquentation des blogs concernés, certains critères objectifs m’ont cependant guidé dans mon choix. Il s’agit principalement de :
- Le statut et la personnalité de la blogueuse ou du blogueur (après-coup je réalise qu’il s‘agit souvent dans ma sélection de journalistes ou d’anciens journalistes, et donc, de fait, des personnes qui savent rédiger, vérifier, mettre en perspective et sourcer une information…)
- L’ancienneté et l’indépendance du blog…
- La périodicité des posts (pas abrutissante, avec des dizaines de posts quotidiens, mais pas non plus trop sporadique)…
- L’absence ou presque de publicités…
- La tenue de la rédaction, le style : pas trop de fautes de frappe ou d’orthographe (nous en faisons tous, j’en fais, mais il y a des limites !), pas de grossièretés, pas de vulgarité, et enfin, ni un esprit potache, ni un esprit intello, en somme : des blogs qui ne jargonnent en aucune façon et restent compréhensibles et agréables à lire.


8 blogs donc seulement pour tout savoir ou presque ;-)

Ces huit blogs, sérieux et complémentaires, peuvent suffire à vous informer convenablement sur les mutations du livre et de son marché :

- Pour l’actualité sur le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique
IDBOOX, par Elizabeth Sutton http://www.idboox.com/

- Pour la réflexion et les analyses sur l’édition à l’heure de l’innovation
La Feuille, par Hubert Guillaud http://lafeuille.blog.lemonde.fr/

- Sur les nouveaux dispositifs de lecture et les technologies d’affichage
L’Actu des eBooks, par Florent Taillandier http://actu-des-ebooks.fr/

- Sur le marketing et la communication littéraire
Book&Buzz, par Noelie Eternot = http://bookandbuzz.over-blog.com/

- Sur les livres applications pour la jeunesse
La souris grise, par Laure Deschamps http://www.souris-grise.com/

- Sur les bibliothèques à l’ère numérique
BibliObsession, par Silvère Mercier http://www.bibliobsession.net/

- Sur la BD (dont BD numérique)
Le Comptoir de la BD, par Sébastien Naeco http://lecomptoirdelabd.blog.lemonde.fr/

- Et enfin, comme ebooks pour comprendre le livre numérique
Les titres de la collection "Comprendre le livre numérique" des éditions NumerikLivres de Jean-François Gayrard et Gwen Catalá : http://comprendrelelivrenumerique.com/ (collection, je le signale par honnêteté, que j’ai le plaisir de superviser en tant que directeur de collection, mais qui, de toutes les façons est à ma connaissance, à ce jour, la seule collection dédiée aux mutations du livre, de son marché, et de la lecture).

jeudi 14 avril 2011

Design du livre et de son environnement

J'ai eu le plaisir de participer cet après-midi au jury d'une soutenance de mémoire (celui de Théodore Szpindel, sur le thème de "La Simplicité") au Strate Collège Designers.
L'idée de ce mémoire était d'allier simplicité et dématérialisation dans le rangement des livres (imprimés) : mettre davantage en évidence le livre que son support de rangement.

Le rapport du design avec la prospective du livre et de l'édition ?

Alors que nous passons d'une édition imprimée à une édition numérique, les interfaces numériques sont souvent présentées comme plus simples, plus intuitives, alors que... il faut bien reconnaître que ce n'est pas toujours le cas.
Que ce soit dans la conception des nouveaux dispositifs de lecture, ou bien, dans l'innovation du livre imprimé et de son environnement, le design industriel a une présence essentielle à déployer.
Plus que jamais, mon travail de veille stratégique et mes nombreux échanges et contacts avec des interlocuteurs d'horizons très variés, me renforcent dans mon idée que la bonne voie n'est pas dans une opposition entre les professionnels de la chaine graphique, et, les professionnels du numérique.
Des continuités et des complémentarités sont à inventer, des ponts sont à construire.
J'aurai d'ailleurs prochainement, dans un tout autre contexte, l'occasion d'intervenir sur le thème : "Digitalisation de l'édition et complémentarité papier-papiel". J'y reviendrai... A suivre ;-)