vendredi 13 juin 2014

ACTEURS DE L'EDITION NUMERIQUE FRANCOPHONE 2019

Un éditeur pure-player est un entrepreneur qui publie des livres exclusivement dans des formats numériques à destination des nouveaux dispositifs de lecture.
 

Cette liste mise en ligne pour la première fois sur ce blog le 18 avril 2011 n'est plus actualisée depuis fin 2019.
 

A l'initiative de Frédéric Lanta et de son projet fédérateur pour les éditeurs numériques elle a été partiellement reprise sur différents sites web et blogs d'éditeurs numériques depuis juin 2012.

Depuis l'actualisation de novembre 2014 sont également répertoriées séparément les sociétés précédemment inscrites mais ayant cessé leurs activités. 
De fait, depuis 2017 surtout, le nombre d'éditeurs numériques apparaît à la baisse tandis que, d'une part, les éditeurs « traditionnels » (papier) produisent des versions numériques (.epub) de leurs titres et, d'autre part, que des studios de production transmédia et VR (réalité virtuelle) explorent de nouvelles formes de narrations littéraires.
 

N.B. : Cette liste est purement informative. Issue de mon travail de veille, elle ne vise qu'à mettre gracieusement à la connaissance de chacun-e une liste d'éditeurs "pure-players", mais, en aucun cas, il ne s'agit d'une recommandation des entreprises listées, ni d'une liste destinée spécifiquement aux auteurs en recherche d'un éditeur.

C'est un travail bénévole de recensement qui peut servir aux enseignants et aux étudiants, ou également à des organismes professionnels pour leurs études (par exemple : "Pratiques d'éditeurs : 50 nuances de numérique", réalisée par le MOTif et le Labo de l'édition en mars 2014).

Merci d'en citer la source en cas d'utilisation et de me contacter directement si vous souhaitez profiter de mon expertise.
 

LISTE #1 DES EDITEURS NUMERIQUES FRANCOPHONES - MISE A JOUR 13 JUIN 2018
- Liste par ordre alphabétique, avec mention du ou des genres publiés, pays de résidence et lien vers le site web.
- N'hésitez pas à proposer des corrections ou des ajouts en commentaires, merci d'avance.
- N'hésitez pas surtout à cliquer sur les liens pour aller découvrir les éditeurs mentionnés, l'étendue et la diversité de leurs catalogues numériques !
  1. Adrénalivre (Narrations immersives, France) http://adrenalivre.com/
  2. Amontour (Littérature, France) http://amontour.wordpress.com/
  3. Angle mort (Nouvelles de SF, fantasy, fantastique, France) http://www.angle-mort.fr/
  4. Appicadabra (Jeunesse, France) http://appicadabra.com/#iPad
  5. Apprimerie (L’) (Jeunesse, France) http://lapprimerie.com/
  6. Arbre d’Or Editions (Littérature, Suisse) http://www.arbredor.com/
  7. AtmosFeel (Littérature formats courts et audio, France) https://www.atmosfeel.fr/
  8. Autre sphère (Jeunesse, France) http://www.autresphere.com/main/AutreSphere.html
  9. Avant Goût Studios (Jeunesse, France) http://www.avant-gout.com/
  10. B.Sensory (Littérature érotique connectée, France) http://www.b-sensory.com/
  11. Chemin vert éditions (pure-player du groupe Place des Editeurs – Groupe Editis, premiers romans, France) http://www.placedesediteurs.com/
  12. Chouetteditions.com (Jeunesse, Québec) http://www.chouetteditions.com/
  13. Contre-mur éditions (Poésie, France) http://www.contre-mur.com/
  14. Creative Digital Book Factory (Jeunesse et ludo-éducatif, France) http://www.digital-creative-books.com/
  15. D-BookeR (Livre d'informatique à la carte, France) http://www.d-booker.fr/
  16. 2h60 (Livres augmentés transmédia, France et Québec) http://2h60.com
  17. D-Fictions (Littérature, France) http://d-fiction.fr/
  18. DigiSchool (Scolaire, France) http://www.digischool.fr/
  19. Éditions de L’Abat-jour (Littérature anticonformiste, France) http://www.editionsdelabatjour.com/
  20. Éditions de Londres (Littérature, Angleterre) http://editionsdelondres.com/
  21. Éditions Dominique Leroy ebook (Erotisme, France) http://www.dominiqueleroy.fr/
  22. Éditions de l’Arrosoir (Jeunesse, France) http://editionsdelarrosoir.wordpress.com/
  23. Éditions des Libertés Numériques (Enjeux du numérique, Québec) https://www.facebook.com/Les-%C3%89ditions-Libert%C3%A9s-num%C3%A9riques-147687589070219/
  24. Éditions Láska (Romance et bit-lit, Québec) http://romancefr.com/
  25. Éditions Panda (Jeunesse, Québec) https://www.editionspanda.com/
  26. EduPad (Educatif pour primaire et collège, France) http://www.edupad.com/fr/itooch/applications-educatives-tablettes-mobiles/
  27. EJT-Labo (Éditions transmédia, France) http://ejt-labo.com/
  28. É.L.P éditeur (Littérature, Québec) http://www.elpediteur.com/
  29. Emedion (BD, France) http://www.emedion.com/
  30. Emoticourt (Littérature formes courtes, France) http://www.emoticourt.fr/
  31. e-theque (Pratique professionnel, Numilog, France) http://www.numilog.com/ResultatRecherche/e-theque/392.Editeur
  32. e-Toiles (Jeunesse, France) http://etoiles-editions.com/
  33. Fondation littéraire Fleur de Lys (Littérature générale, Québec) http://manuscritdepot.com/
  34. Gentil Martien (Jeunesse, Applications, France) http://www.gentilmartien.com
  35. GoodBye Paper (Jeunesse, France) http://goodbyepaper.fr/
  36. Gravitons Editions (Essais sur l’art, France) www.gravitons.fr
  37. Hocusbookus (Jeunesse, France) http://www.hocusbookus.com/
  38. iGoMatik (BD, France) http://www.igomatik.com/index.php
  39. La boite à livres (Pédagogie, éducatif, Québec) http://laboitealivres.com/numeriques.html
  40. La boite à pitons (Jeunesse, Québec) http://laboiteapitons.com/
  41. La Dentellière (Jeunesse, France) http://ladentelliere.fr/
  42. L@ Liseuse (Littérature, France) http://editions-la-liseuse.fr/ et L@ Liseuse junior pour la littérature jeunesse http://editions-la-liseuse.fr/junior/
  43. La montagne secrète (Jeunesse, Québec) http://www.lamontagnesecrete.com/
  44. La Piterne (Auteurs normands du domaine public, France) http://www.la-piterne.fr/
  45. Laplikili (Jeunesse, France) https://laplikili.fr/
  46. La souris qui raconte (Jeunesse, France) http://www.lasourisquiraconte.com/
  47. Le Gaulois Nomade (Littérature, États-Unis) www.gaulois-nomade.com
  48. Le Livre Scolaire (Education, France) http://www.lelivrescolaire.fr/
  49. Les érotiques (Littérature érotique, France) http://www.leserotiques.fr/
  50. Le texte vivant (Littérature, France) http://www.letextevivant.fr/
  51. Librii (Livres enrichis, France) http://librii.blogspot.com/
  52. Light ZOOM Lumière (Architecture, France) http://lightzoomlumiere.fr/
  53. L’Ivre-Book (Littérature, France) http://www.livre-book-63.fr/
  54. MAAT éditions (Jeunesse, fichiers pédagogiques, ebooks, France) http://www.maat-editions.fr/index.php
  55. Macrosonges Laboratoire et éditions (Littérature expérimentale artistique, Revues d'art et graphisme hybrides, France) http://www.macrosonges.org/
  56. Majuscrit (“livres de fiction pour promouvoir la paix”, France) http://www.majuscrit.fr/
  57. Mobidys (livres numériques accessibles aux personnes en difficulté avec la lecture, notamment dyslexiques, France) http://www.mobidys.com/
  58. Mobilibook Éditions (éditions bimédias grand public, France) http://www.mobilibook.com/
  59. Moulins à paroles (M @ P) (Méthode d'apprentissage de lecture et d'écriture du français, France) https://touslesmap.org/
  60. Moyen-courrier (Essais et documentaires littéraires, France) http://moyencourrier.fr/site/
  61. Multivers (Littérature, réédition d’auteurs imprimés ayant leurs droits numériques, France et Belgique) http://multivers-editions.com/
  62. NeoBook (Livres généralistes et régionaux, France) http://neobook.fr/
  63. NeoWood (Littérature, France) http://www.neowood-editions.com/
  64. Noblishing (Sciences, Suisse) Agence de contenus Suisse Allthecontent. Collection Conquest.Space sur l'exploration spatiale http://www.conquest.space/
  65. Nouvelles Lectures (Littérature, France) http://nouvelleslectures.fr/
  66. Numerik Livres (Québec) http://www.numeriklivres.com/
  67. Œuvres ouvertes (Littérature, France) http://www.oeuvresouvertes.net/
  68. ONLiT Editions (Littérature, Belgique) www.onlit.net
  69. ONNI – Objet Numérique Non-Identifié (Jeunesse, adaptation papier-numérique, France) http://lesmetronautes.fr/Onni/
  70. OpenEdition (Sciences humaines et sociales, France) http://www.openedition.org/
  71. Planète rebelle (Littérature, contes, Québec) https://www.planeterebelle.qc.ca/category/catalogue/livres-numeriques
  72. Poésies Industrielles (Poésie, France) http://www.poeind.com/
  73. Premier Parallèle (Essais et documents, France) http://www.premierparallele.fr/
  74. Presses Electroniques de France (Edition numérique, France) http://www.pef-online.com/
  75. Primento éditions - Lemaitre Publishing (Edition scolaire, Belgique) http://www.primento.com/
  76. Publie.net (Fiction, essais, France) http://www.publie.net/
  77. Publisroom (Littératures de création numérique, Paris) http://www.publishroom.com/
  78. Quelle histoire (Jeunesse, France) http://www.quellehistoire.fr/?lang=fr
  79. Readiktion (Romans interactifs à suspense, France) https://www.readiktion.com/
  80. Reines de Coeur (Maison d'édition numérique lesbienne francophone, France) http://reinesdecoeur.com/
  81. Sésamath (Manuels de mathématiques sous licences libres, France) http://www.sesamath.net/
  82. Shortédition (Nouvelles et formes courtes, France) http://short-edition.com/
  83. Ska éditeur, (Polars, littérature érotique, France) http://skaediteur.net/
  84. SmartNovel (Fiction, France) http://www.smartnovel.com/
  85. Squeeze – « Littérature prochaine génération » (Revue littéraire, France) http://revuesqueeze.com/
  86. StoryLab (Fiction, France) http://www.storylab.fr/
  87. Studio Jiminy (Photographie d'art, France) http://www.studio-jiminy.fr/
  88. Switch éditions (ebooks illustrés, France) http://switch-editions.blogspot.fr/
  89. Syllabaire (Généraliste, France) http://www.syllabaire-editions.com/
  90. ToucheNoire (Romans noirs, polars, thrillers, Danemark) http://www.touchenoire.com
  91. TouchyBooks (Jeunesse, Espagne, mais contenus francophones) (Devenu PlayTales) http://www.touchybooks.com/en/apps
  92. Tralalère (Jeunesse, éducatif, France) http://www.tralalere.com/
  93. Tribew (Éditions d'art, France) http://tribew.com/publishing/ebook-dart/
  94. Udys Book (offre pour personnes souffrants de troubles moteurs, France) http://www.udys.fr/le-concept
  95. Ulyces (Histoires vraies, journalisme narratif, France) http://www.ulyces.co/
  96. UPblisher (Généraliste, France) http://www.upblisher.com/
  97. Uppr, (Essais, France) http://www.uppreditions.fr/
  98. Versilio (Littérature, Paris, New-York, Londres et Chennai –ex Madras, Inde) http://www.susannaleaassociates.com/versilio_fr.aspx
  99. Via Fabula (Livres adaptatifs en temps réel, France) http://www.viafabula.com/
  100. VisiMuZ Éditions (Guides de musées, France) http://blog.visimuz.com/
  101. Volumique (Applications, Livres enrichis, France) www.volumique.com/fr/
  102. Voolume (Généraliste, ebooks et livres audio, France) http://www.voolume.fr/
  103. WebComics (BD, France) http://www.webcomics.fr/
  104. Whisperies (Jeunesse, France) http://www.whisperies.com/
  105. Zabouille (Jeunesse, France) http://www.zabouille.com/
  106. Zebook (Fiction, Coéditions, France) http://www.zebook.com/
  107. 292 "Dream Provider" (Fiction, France, N.B. beaucoup de contenus en anglais cependant) http://www.292contents.com/

LISTE #2 DES PRESTATAIRES DE SERVICES

  1. Actialuna (Applications, Coédition, France) http://www.actialuna.com/
  2. Alliance Lab (Labo numérique de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants) http://alliance-lab.org/?lang=fr
  3. Alphonse Lab (Accompagnement pour publications numériques, France) http://www.alphonse-lab.com/
  4. Aquafadas (Ave!Comics, Applications, coédition) (BD, France) http://www.avecomics.com/
  5. Archicol (Solutions logicielles pour l’édition ePub, France) http://archicol.fr/
  6. BDnum (BD, France) (Applications, Coédition) http://bdnum.com/
  7. Bookapp (avec OZWE et Bread and Butter) (Applications, coédition, Suisse Romande) http://bookapp.com/
  8. Châpal&Panoz – eBook Studio (Editorial design…, Barcelone) http://chapalpanoz.com/
  9. CRAK (Cercle des éditeurs d’applications pour les kids, France) http://www.crak.biz/
  10. Creative Digital Book Factory (CDBF) (Réalise des livres numériques enrichis dans les domaines de la jeunesse et du ludo-éducatif, France) http://www.digital-creative-books.com/
  11. Cylapp (Outil d'aide à la création et la publication d’histoires interactives jeunesse, France) http://www.cylapp.com/
  12. ebk-digital book solution (Production de livres numériques, France) http://ebook-lr.com/
  13. Ebook Création (Création ebooks, conversion de fichiers aux formats epub et mobi, France) http://www.ebook-creation.fr/
  14. Editel (Création ebooks, conversion de fichiers au format epub, Québec) http://www.editel.com/
  15. EditingPlus (Conception éditoriale et réalisation d’ebooks en ePUB, Danemark) http://www.editingplus.eu
  16. Edition numérique européenne (l’) (Conversion ePub…, Belgique) http://fr.e-ditions.eu/
  17. E-Fractions Diffusion (et Éditions) (plateforme diffusion de livres numériques, France) http://e-fractions.com/
  18. ePubgen (conception et ouvrages numériques enrichis HTML5 et ePub3, France) www.epubgen.com
  19. Flexedo (Conversions numériques, tatouage numérique, France) http://www.flexedo.com/index.php?lang=fr
  20. 4ePub (Conception éditoriale et réalisation d’ebooks en ePub, France, Ile de la Réunion, Suisse) http://4epub.com/
  21. Gutenberg Technology (plateforme SaaS de production MyEBookFactory pour livres scolaires numériques, Paris et New-York) http://gutenberg-technology.com/?lang=fr
  22. Hybrid’Book (Applications, France) http://www.hybrid-book.com/fr
  23. i-Gutenberg (Applications, Coédition, France) http://www.i-gutenberg.com/
  24. IS Editions (création eBooks aux formats ePub, Mobi et PDF, et diffusion, France) http://www.is-edition.com/
  25. Iznéo (Portage numérique pour les éditeurs de bandes dessinées et mangas, France) http://www.izneo.com/
  26. Jouve (Applications via son agence interactive, France), http://www.jouve.fr/
  27. KENJI (Collectif des éditeurs numériques jeunesse indépendants, France) http://www.collectif-kenji.com/index_fichiers/slide0003.htm
  28. La Livrerie Numérique (Conversion format ePub, accompagnement, France) http://www.lalivrerie.com/
  29. LEC Digital Books (Réalisation livres numériques, Belgique) http://lecdigitalbooks.com/
  30. LiBook (Applications, Belgique) http://libookbe.tumblr.com/
  31. MédiaLibri (Développements, applications, France) http://www.medialibri.com/
  32. Metatext (Agence éditoriale édition numérique jeunesse, France) http://www.metatext.fr/metatext/
  33. Numipage (Conception livres numériques et conseil, France) http://www.numipage.com/
  34. Passeurs de savoirs (Réalisation ebooks ePub, France) http://ebooks.passeurs-de-savoirs.fr/
  35. Pratikeo (Applications, France) http://pratikeo.com/ http://iphone.pratikeo.com/
  36. Studio C1C4 (Conversion ePubs, Québec) http://www.studioc1c4.com/
  37. Studio V2 (Applications, France) http://www.studio-v2.com/
  38. Studio Troll (Applications, fantastique, France) http://www.studio-troll.com/
  39. Via Fabula (Livres adaptatifs géolocalisés, France) https://www.viafabula.com/
  40. Vidéoditeurs (Livres enrichis, France) http://www.les-videoditeurs.com/

LISTE #3 DES EDITEURS DISPARUS
  1. Addictive pages (Feuilletons littéraires, séries à lire, France) http://www.addictivepages.fr/
  2. Akibooks (Littérature, France) http://www.akibooks.com/
  3. A temps perdu (Littérature, Québec) http://atempsperdu.com/fr/home
  4. Audois et Alleuil (Jeunesse, France) http://audoisetalleuil.com/
  5. Big Monday (Littérature tous genres, France) http://www.bigmonday.fr/
  6. Black Ebook (Littérature tous genres, France) http://www.black-ebook.com/
  7. BookLab (Livres enrichis, France) http://www.lebooklab.fr/
  8. BooxMaker (Policiers, SF, jeunesse, nouvelles…, France) http://www.booxmaker.fr/
  9. Byook (Livres enrichis, France) http://www.byook.fr/
  10. Chemin de Tr@verse (Fiction et "généraliste", France) http://www.chemins-de-traverse.fr/
  11. Chocolapps, (Jeunesse, France, fusionné avec So Ouat !)
  12. Citronours média (Loisirs créatifs et life style, France) http://www.citronours.fr/
  13. ComicWeave (BD, livres audio, France) http://www.comicweave.com
  14. CotCotCot (Jeunesse, Belgique) http://cotcotcot-apps.com/iPad_enfants/index.html
  15. Cyngen Editions (Anticipation, Science-fiction, Thriller, Épouvante-Horreur. France) http://www.cyngen-editions.fr/
  16. Edicool (Edition participative, France) http://www.edicool.com/
  17. Éditions CMG (Droit du travail, France) http://www.editionscmg.com/
  18. Éditions ère numérique (Textes courts essais et littérature, France) http://www.erenumerique.net/
  19. Éditions La Langue Française (Littérature, France) http://www.editions-llf.fr/
  20. Éditions du nuage (Jeunesse, Livres d’art, France) http://www.editionsdunuage.com/
  21. Émue (Littérature, Australie) http://emue.fr/
  22. Encre Nomade (Littérature numérique, France) http://www.season13.com/
  23. e-styx (SF, anticipation, France) http://e-styx.net/
  24. Europa Apps (Fictions et jeunesse, France) http://www.europa-apps.com/
  25. Floss Manuals francophone FMfr (Manuels sur logiciels libres et l’open source) http://fr.flossmanuals.net/faq-floss-manuals-francophone/ch009_quest-ce-que-floss-manuals
  26. Foolstrip (BD, France) http://www.foolstrip.com/
  27. Googtimes Books, (Littérature, “arts divinatoires”, France) http://www.googtime.com/index.html
  28. Hiboo (Jeunesse, France) http://www.hiboo-project.com/fr/
  29. Ideo-Libris (Jeunesse, France) http://www.ideo-libris.com/
  30. Kiupe (Jeunesse, France) http://kiupe.com/fr
  31. La Bourdonnaye (Littérature, Nouvelle-Calédonie) http://www.labourdonnaye.com/
  32. La matière noire (poésie, France) http://lamatierenoire.net/
  33. Lanfeust (BD, France) http://www.lanfeust.com/
  34. L’Aurore (Littérature générale et essais, Belgique) http://www.laurore.net/
  35. LC Les éditions du nouveau livre (Littérature, France) http://www.lc-editions.com/
  36. Leezam (France) http://leezam.com/
  37. Les éditions Légend’Afrique (Littérature, Yaoundé — Cameroun) http://www.editionslegendafrique.com/
  38. L’Ivre-Book (Littérature, France) http://ivrebook.jimdo.com/
  39. Long Shu Publishing (Littérature, France) http://www.longshupublishing.com/
  40. Mangako (BD, France) http://www.mangako.com/ (Cessation d’activité le 23 septembre 2011)
  41. Matopée (Littérature, Québec) http://www.editionsmatopee.com/
  42. MComics NomadBooks (Tekneo Studio) (BD, France) http://www.nomadbook.com/
  43. 1961 Digital Editions (Romans noirs, Jeunesse, France) http://www.1961digitaledition.fr/
  44. Morey Corporate (Développements, applications, Livres enrichis, France) http://www.morey-corporate.com/ (cessation d’activité mai 2014)
  45. Mots Ouverts (Littérature, France) http://www.motsouverts-editions.com/
  46. Nelson District (Littérature régionaliste provençale, France) http://www.nelsondistrict.fr/index.php/les-editions-nelson-district
  47. Nuo Libraire Editeur (Littérature, France) http://www.editionsnuo.com/
  48. Oktoprod (Manga francophone, France) http://www.oktoprod.com/
  49. Opoto (Littératures d'Afrique..., livres numériques gratuits et libres de droits, France) http://editions-opoto.org/
  50. Popizz (Jeunesse, France), http://popizz.fr/
  51. Ptitinédi (Jeunesse, France) http://www.ptitinedi.com/ (fusionne en juin 2012 avec Square Igloo)
  52. RaVen (Littérature de genre, Belgique) http://www.editions-raven.com/
  53. Recitiques (Littérature, France) http://www.recitiques.com/
  54. Robert ne veut pas lire (Littérature, Québec) http://www.robertneveutpaslire.com/
  55. So Ouat! (Jeunesse, France) http://www.so-ouat.com/fr/ (devient Chocolapps http://www.chocolapps.com en janvier 2012, cessation mars 2017)
  56. Square Igloo (Jeunesse, France) http://www.squareigloo.net/fr
  57. Suki éditions (œuvres multimédia, jeux culturels, France) http://www.sukieditions.com/%C3%A9ditions.html
  58. Tapatap (Jeunesse, France) http://www.tapatap.fr
  59. Volubiles e-thrillers (France, Roman noir, thrillers) http://www.lesvolubiles.com/
  60. Walrus Books (Livres enrichis, France) http://www.walrus-books.com/
  61. We are éditions (Généraliste, France) http://blog.weare-editions.fr/
  62. Webdokid (Jeunesse, ludo-éducatif, webdocumentaires, France) http://www.webdokid.com/
  63. Zanzibook (Jeunesse, Nouvelle-Calédonie, Rio de Janeiro) http://zanzibook.com/fr/
  64. 40k (e)books (Italie, traductions) http://www.40kbooks.com/

    jeudi 12 juin 2014

    Le livre numérique est-il possible ?

    J'ai trouvé la nuit dernière chez Blanchot cette définition du livre mallarméen : "C'est un livre nombreux, qui se multiplie comme en lui-même par un mouvement qui lui est propre et où la diversité, selon des profondeurs différentes, de l'espace où il se développe, s'accomplit nécessairement." et qui épouse, je pense, ce que pourrait être un livre numérique (?).
    J'entends par "livre numérique" un qui ne serait ni, sous quelques formes que cela soit, le reflet d'un livre dans un quelconque dispositif électronique d'affichage, ni, le simple produit d'animations numériques sans rapport aucun de filiation avec le livre.
    Il n'y a pas.
    Il n'y a ni livre numérique ni lecture numérique.
    Il y a des dispositifs d'affichage électroniques qui ont vocation ou prétention à se proposer (se vendre) comme des machines à lire, et qui engendrent des pratiques de lecture spécifiques à leurs usages.
    Je crois cependant qu'il y aura bel et bien un jour des livres numériques tels qu'ils répondront à cette définition (pourront dialoguer avec) : "un livre nombreux, qui se multiplie comme en lui-même par un mouvement qui lui est propre et où la diversité, selon des profondeurs différentes, de l'espace où il se développe, s'accomplit nécessairement." ; je crois, oui, que le livre imprimé ne pourra, comme le poète, se dissiper qu'en s'affirmant dans sa disparition même, et que son avenir se rêve déjà aujourd'hui, précisément, dans le devenir de cette disparition.
    Ce rêve d'un outre-livre outrepasse nos facultés de projection.
    Notre imagination est prise en défaut.
    Car de fait "la littérature ne saurait être conçue dans son intégrité essentielle qu'à partir de l'expérience qui lui retire les conditions usuelles de possibilité." (Blanchot au sujet de Mallarmé).
    C'est uniquement, je crois, par une conversion de la littérature que pourra se résoudre la métamorphose du livre en quelque nouvel espace de l'être.

    mercredi 11 juin 2014

    De l'hypothèse Marthe Robert en prospective du livre

    L'essai publié en 1972 par la critique et analyste Marthe Robert : Roman des origines et origines du roman, est un ouvrage de référence.
    Au regard de la prospective du livre il s'inscrit dans la perspective de l'essai du psychanalyste Otto Rank en 1909 : Le mythe de la naissance du héros - Essai d'une interprétation psychanalytique du mythe (« L'auteur fait dériver d'un rêve diurne adolescent le conte très répandu de l'exposition du héros à la naissance. Il parvient ainsi dans "Le mythe de la naissance du héros" à rendre évidentes les dynamiques d'un fantasme qui se réalise dans les histoires légendaires, mais aussi dans les délires paranoïaques. Dans "La légende de Lohengrin", il retrouve ce fantasme dans les romans de chevalerie. »), ouvrage dans lequel Freud  inséra un court texte intitulé : Le roman familial des névrosés. Nous pouvons aussi nous référer à l'article de Freud de 1908 : La création littéraire et le rêve éveillé.
     
    L'hypothèse Marthe Robert pourrait se formuler ainsi : le jeune enfant, que nous avons tous et toutes été, passe par deux types de scénarios : celui de "l'enfant trouvé" qui (pour dire cela rapidement) s'imagine né d'une "famille royale", puis, celui du Bâtard qui relègue le père dans un royaume de fantaisie, et ainsi l'éloigne à bon compte et s'en débarrasse facilement..., or, ce serait là les deux attitudes qui se retrouveraient dans le genre romanesque et qui, pour Marthe Robert, le définissent en tant que tel. Le roman n'aurait ainsi pas de formes fixes déterminées, mais, un contenu obligé : celui de rendre compte du "roman familial de l'enfance".
    Je pense que la pertinence et la perspicacité qui se déploient dans cet essai méritent l'attention. Le phénomène romanesque y est analysé (Defoe, Cervantès, Balzac, Flaubert, Kafka...) avec une acuité que nous devrions peut-être avoir aujourd'hui, alors que la ludification gagne le champ du livre via l'édition numérique applicative.
    Pour Marthe Robert : "A strictement parler, il n'y a que deux façons de faire un roman : celle du bâtard réaliste, qui seconde le monde tout en l'attaquant de front ; et celle de l'enfant trouvé, qui, faute de connaissances et de moyens d'action, esquive le combat par la fuite ou la bouderie.".
      
    La question est la suivante : les formes émergeantes de littérature répondent-elles aux mêmes déterminismes psychologiques, ou bien, les nouvelles pratiques d'écriture et de diffusion des histoires permettent-elles aux auteurs de s'en libérer ?  
    Ne serait-il pas pertinent en prospective du livre et de la lecture, en plus de la prise en compte de l'hypothèse Sapir-Whorf, et, de celle de la théorie des univers parallèles, d'intégrer cette dimension psychanalytique alors qu'une nouvelle grammaire semble s'autogénérer à partir des jeux vidéos et des séries télévisuelles et que se dessinent des formes, réellement ou faussement nouvelles (?) de narration, issues, précisément, des jeux de rôles ? 
    Et que nous disait déjà Freud en 1908 ?
    « N'oubliez pas que la façon, peut-être surprenante, dont j'ai souligné l'importance des souvenirs d'enfance dans la vie des créateurs, découle en dernier lieu de l'hypothèse d'après laquelle l'œuvre littéraire, tout comme le rêve diurne, serait une continuation et un substitut du jeu enfantin d'autrefois. » (La création littéraire et le rêve éveillé).

    mardi 10 juin 2014

    Le livre qui ne veut pas céder (ni vraiment s'aider)

    Dans la disparition du livre l'absence de livre parlera encore et cela prendra sans doute la forme rassurante d'une histoire qui nous protègera de la menace qu'elle racontera. Ferait-elle semblant ?
    Sur quoi alors ce récit de la disparition sera-t-il fondé ? "une survivance parlante, le reste obscur qui ne veut pas céder..." ? (détournement d'une citation de Maurice Blanchot, dans Le livre à venir, 1959).
    Car l'air de rien cette part obscure donnait une consistance aux choses artificielles de l'esprit.
    "Tibet imaginaire".
    Et on disait : "des volumes".
    On disait : "un pavé".
    Et on le jette dans la mare.
    Et quoi ?
    Rien.
    "Apparemment un grand silence. C'est ce qu'on dit poliment lorsque quelque écrivain disparaît : une voix s'est tue.". J'y reviendrai bientôt.

    lundi 9 juin 2014

    Du possible avènement du livre dans le non-livre

    Qu'est-ce qui donne encore réalité de livre aux livres, alors que tout se passe comme si formes et formats se dissipaient ?
    La lecture seule pourrait-elle s'affirmer, briller seule ? "Dans la clarté mystérieuse qu'elle propage et que chaque création littéraire lui renvoie en la multipliant, comme s'il y avait donc une "essence" de la littérature..." (détournement d'une citation de Maurice Blanchot, dans Le livre à venir, 1959).
     
    Nous avions bien conscience jusqu'alors d'une certaine réalité du livre.
    Et qui aujourd'hui voilà qu'elle se dérobe.
    J'avance l'idée que ce serait, que ce sera, aux oeuvres, finalement, de rendre visible le livre (et non plus l'inverse).
    J'avance l'idée que les oeuvres littéraires seront un jour d'outre-livre, à porter l'absence de livre à un tel point d'incandescence que cela en sera parfois obscène, et d'une indécence cruelle s'il n'en restait qu'un ou qu'une qui aurait encore le souvenir de.

    lundi 26 mai 2014

    Quid de la page au Collège des Bernardins ?

    J'ai eu le plaisir de participer le 23 mai 2014 au Collège des Bernardins au Colloque conclusif du séminaire Médias et bien commun (Médias et numérique : une chance pour le bien commun ?), à la table ronde animée par Gemma Serrano : L'information médiatique change de nature. Est-elle encore information ou devient-elle surtout médiation ? en compagnie de François Morinière (Directeur général de L'Equipe) et d'Eric Schérer (Directeur de la prospective et de la stratégie numérique, France Télévision).
    Le texte ci-après est la retranscription de mon intervention (il ne rend pas compte des échanges avec l'animatrice et les autres participants) :
         
    « Lorsque j’ai été invité à participer à cette table ronde je venais justement d’être frappé par la fausse convergence de deux articles récemment parus. Le premier dans Les Echos était titré : Le papier sera l’innovation du 21e siècle. Le second dans Libération portait comme titre : Le papier se recycle en mode high-tech.
    De prime abord l’on peut penser que ces deux articles vont dans le même sens. Et bien non ! Le premier faisait en fait l’éloge du papier comme support déconnecté non invasif, il aurait pu être titré : “Le papier sera un recours pour le 21e siècle” ; tandis que le second faisait lui état des travaux menés au Centre Technique du Papier dans la région de Grenoble. De fait, notamment autour de l’INP-Pagora (Ecole internationale du papier rattachée à l'Institut Polytechnique de Grenoble) des recherches se développent pour rendre le papier “intelligent” (fonctionnalisation des fibres de cellulose, encres électroconductives, électronique imprimée…), avec comme objectif de transformer la page en écran interactif. D’autres technologies vont dans ce même sens de mixer page et écran (je pense notamment au graphène — cristal bidimensionnel de carbone…).
    Nous avons donc là, avec ces deux articles de presse, deux perspectives différentes, deux visions finalement opposées, mais qui toutes deux désignent le point névralgique : la question des supports et des dispositifs de lecture.
       
    Du 1er siècle à la fin du 20e nous avons lu sur un dispositif de lecture pratiquement unique : le codex (feuilles pliées, réunies en cahiers reliés et protégés par une couverture, c’est non seulement le modèle de base des livres, mais aussi des magazines et des journaux imprimés). Mais attention ! 20 siècles, 2 000 ans, finalement c’est peu. En somme ce n’est jamais que 20 fois 100 ans, et 100 ans ce n’est que 10 fois 10 ans, ou encore 2 000 ans ce n’est que 40 fois 50 ans. Ce que je veux dire c’est qu’il ne faudrait surtout pas croire que l’interface du codex est éternelle. Nos ancêtres ont vécu des ruptures tout aussi radicales, imaginez un peu le passage des tablettes d’argile aux rouleaux de papyrus, celui des rouleaux aux codex…
    Les supports sont capitaux dans les processus de lecture. On ne lit pas avec la même attention, ni dans la même posture physique, la même ouverture et liberté d’esprit, avec les mêmes possibilités de compréhension et de mémorisation, un texte gravé sur une stèle, imprimé sur papier, ou apparaissant sur son écran d’ordinateur ou de téléphone portable. Depuis quelques années nous pouvons distinguer quatre grandes familles de nouveaux dispositifs de lecture : les ordinateurs et toutes leurs déclinaisons ; les tablettes aujourd’hui appelées “liseuses” (je mets ce terme entre guillemets car il donne je trouve bien facilement un blanc seing à des fabricants souvent peu soucieux en fait de l’ergonomie de leurs dispositifs) ; les smartphones ; et enfin les tablettes tactiles connectées. Mais avec le numérique bien d’autres supports et dispositifs permettent d’afficher textes et images… Or, et les historiens du livre l’ont observé de tous temps, les dispositifs de lecture et leurs évolutions influencent toujours les pratiques de lecture, et contribuent à l’émergence de nouvelles formes de narration, de nouvelles manières de faire récit, l’ensemble de ces changements appelant de nouvelles médiations et de nouvelles légitimités à conquérir.
    Nous nous rappelons l’étonnement de Saint-Augustin la première fois où il surprit son maitre Saint-Ambroise à lire silencieusement.
      
    Avant de conclure cette brève et modeste participation je voudrais m’attarder sur ce qui est, je pense, une véritable révolution anthropologique dans ce passage que, faute de temps, je qualifierais un peu brutalement de : “passage de l’édition imprimée à une édition numérique”. Je veux parler des atteintes à la page, de la page comme espace rectangulaire délimité et saisissable d’un seul regard, carré long des salles rituelles des temples et des sanctuaires, sur le modèle d’un vignoble aussi, et que l’on trouve à l’œuvre sur les tablettes d’argile, les colonnes d’écriture des rouleaux, les feuilles des livres et les écrans successifs des sites web. Cet espace, semble-t-il naturel de lecture, est aujourd’hui remis en question par cinq facteurs. Tout d’abord, le caractère réinscriptible des surfaces-écrans, puis les liens hypertextes (dont était précurseur en 1501 le dispositif de la roue à livres conçu par l’ingénieur italien Agostino Ramelli), ensuite, nous avons rapidement retrouvé sur nos écrans d’ordinateurs l’habitude du multifenêtrage que nous avions perdu avec la normalisation de l’espace introduite par l’imprimerie à partir du 16e siècle, mais également, des applications de lecture séquentielle (les mots apparaissent alors au regard du lecteur successivement et rapidement un à un : le premier logiciel de ce type fut conçu à partir de 1996 par l’architecte designer strasbourgeois, Pierre Schweitzer, il s’appelait Mot@mot et a été breveté en avril 2001), et enfin, l’infinite scroll inauguré par les réseaux sociaux (un réglage permettant au contenu des pages web de se charger progressivement et sans fin pendant que nous descendons la barre de défilement vertical).
      
    Pour conclure je voudrais dire que de tout cela émergent je pense de nouvelles formes de conversations. SMS, textos, tweets, mails, smileys, tchats-texts et application Snapchat entretiennent une conversation sur le mode et le rythme de l’oralité en utilisant des codes de l’écrit et souvent une écriture phonétique. Le métavers (web 3D immersive) permet à des internautes avatarisés de recourir à des échanges vocaux ou écrits, en mode public ou privé et dans les conditions du présentiel, alors qu’ils peuvent être physiquement éloignés de milliers de kilomètres. De nouvelles formes de présence à l’autre, d’échanges et d’information s’organisent ainsi, qui doivent être porteuses de nouveaux contrats de confiance. Je vous remercie pour votre écoute. »

    samedi 24 mai 2014

    De nouvelles formes d'oralités en milieux numériques ?

    Le texte ci-après est la retranscription de mon intervention à la séance de clôture du Séminaire cultures, savoirs et techniques numériques 2013-2014, organisé par Thibaud Zuppinger et Florian  Forestier, avec le soutien de MSH Paris Nord et Implications philosophiques, à l'Ecole nationale des Chartes.
      
    Nouvelles pratiques de lectures et nouvelles formes d'oralités en milieux numériques :
       
    " Bien au-delà de l’informatique, les technosciences nous invitent à une conversion du regard anthropologique (trop souvent anthropocentriste), nous incitent à un véritable mouvement de pensée qui remet en question la superstructure fictionnelle de ce que nous appelons du nom, du « beau nom grave » d’univers, puits et source de l’imaginaire, l’uni-vers, réservoir et résurgence, comme Cervantès pouvait qualifier Don Quichotte de : « miroir et lumière de toute la chevalerie errante », et comme nous pouvons voir un Frère de Don Quichotte dans la gravure de Dürer : Le Chevalier, la Mort et le Diable.
     
    Ainsi, nous pouvons assez facilement concevoir comment les dispositifs de lecture, par leur maniabilité, et ce qu’elle impose aux lecteurs comme contraintes à résoudre, influencent les pratiques de lecture. Marcel Mauss en 1934 dans Les techniques du corps contribue à l’élucidation des « actes traditionnels efficaces » (c’est ainsi qu’il définissait les techniques) qui se transmettent par l’éducation. Malheureusement il n’y est pas question des dispositifs de lecture, et il n’en est pas question non plus dans l’essai plus récent (1989) de Jacques Perriault sur La logique de l’usage, essai sur les machines à communiquer, approche ethnotechnologique, qui met en évidence des détournements d’innovations vers des logiques dictées par les usagers. Le livre, comme dispositif de lecture, est pourtant bien « une machine à communiquer » et « une technologie de l’illusion ».
      
    On ne lit ni avec la même intention ni avec la même attention, ni dans la même posture physique ni dans le même état d’esprit, une stèle porteuse d’inscriptions gravées, une tablette d’argile recouverte de caractères cunéiformes, un rouleau de papyrus, un parchemin manuscrit, un livre imprimé, un livre de poche, un livre numérisé sur une “liseuse”, un livre numérique dit “augmenté”, “enrichi” d’audio et de vidéo sur une tablette numérique, tactile et connectée, un livre-application sur un smartphone dans le métro, un site web sur un écran d’ordinateur, des informations sur l’écran de sa montre ou de ses lunettes connectées.
     
    Alors que depuis le 1er siècle de notre ère nous lisions ordinairement sur l’interface du codex : feuilles pliées, réunies en cahiers reliés et protégés par une couverture, depuis la fin du siècle précédent et la désolidarisation des messages et de leurs supports, le nombre de dispositifs de lecture a été en moins de dix ans multiplié par dix (au moins). Potentiellement, toute surface pouvant afficher du texte devient de fait un dispositif de lecture, sans pour autant être un livre cependant.
     
    Ces nouveaux dispositifs de lecture, réinscriptibles à loisirs, induisent inévitablement de nouvelles pratiques de lecture. Ces dernières se signalent par un certain nombre de caractères que nous pouvons rapidement lister de la façon suivante, quoique sans doute cavalière : fragmentation, connexion (téléchargement, streaming…), partages et commentaires, d’anciennes pratiques parfois aussi du temps des manuscrits et que nous redécouvrons. 
      
    Je considère la révolution des dispositifs et des pratiques de lecture comme anthropologique, dans le sens où deux landmarks (des points de repère) qui nous apparaissaient comme éternels : d’une part, le lien indéfectible du message écrit et de son support, et, d’autre part et concomitamment, l’espace circonscrit d’inscription de la page, sont désormais désunis.
    J’ai précédemment évoqué en filigrane dans le survol historique la dé-liaison, le divorce, ce dé-lire, du texte et de son plan d’écriture. La métamorphose des livres en tant que contenants, et, la volatilité du livre en tant que contenus, s’inscrit en creux dans le désencrage et le “désancrage” de la parole écrite. La notion de page, elle, comme espace rectangulaire délimité et saisissable par le regard, sur le modèle d’un vignoble, à l’œuvre sur les tablettes d’argile, les colonnes d’écriture des rouleaux, les feuilles des livres et les écrans successifs des sites web, est remise en question par quatre facteurs. Tout d’abord, les liens hypertextes (dont était précurseur en 1501 le dispositif de la roue à livres conçu par l’ingénieur italien Agostino Ramelli), puis, nous avons rapidement retrouvé sur nos écrans d’ordinateurs l’habitude du multifenêtrage (que nous avions perdu avec la normalisation de l’espace introduite par l’imprimerie à partir du 16e siècle), ensuite, des applications de lecture séquentielle (les mots y apparaissent au regard du lecteur successivement et rapidement un à un : le premier logiciel de ce type fut conçu à partir de 1996 par l’architecte designer strasbourgeois, Pierre Schweitzer, il s’appelait Mot@mot et a été breveté en avril 2001), enfin, l’infinite scroll inauguré par les réseaux sociaux (un réglage permettant au contenu des pages web de se charger progressivement et sans fin pendant que nous descendons la barre de défilement vertical). Alors devons-nous tourner la page de vingt siècles d’organisation spatiale de l’écriture-lecture ?
     
    Gardons-nous de tout sensationnalisme dicté par les technophiles. Les observations, notamment oculométriques du Laboratoire des Usages en Technologies d'Information Numériques (Cité des sciences et de l’industrie, Paris), par exemple, ou les travaux du neurobiologiste Stanislas Dehaene, démontreraient que ce n’est pas le cortex cérébral qui au cours de l’évolution se serait modifié pour que nous puissions un jour lire des textes écrits, mais, les hommes qui ont dû adapter leurs systèmes d’écriture pour que la lecture leur soit plus facile et moins ambiguë. Nous devrons faire de même. Cette part d’accommodation humaine serait cependant soutenue par une certaine plasticité de nos circuits neuronaux aptes à répondre à de nouveaux besoins comme, par exemple, passer de la reconnaissance d’objets au déchiffrage d’écritures. Historiquement, les pratiques de lecture ont toujours évolué dans le temps conjointement à l’évolution des supports et des dispositifs de lecture, dont les lecteurs adaptaient progressivement l’usage à leurs possibilités cognitives.
    Aujourd’hui, le sensationnel n’est pas au niveau des outils numériques, mais, au niveau d’usages naissant, c’est-à-dire dans ce que j’appelais dans mon titre : “de nouvelles formes d’oralités en milieux numériques”.
     
    La notion de “milieux numériques”, au pluriel, fait référence, à la fois, à la multiplicité des autres lieux possibles (dont ceux imaginaires ou fictionnels simulés numériquement), et, à l’hybridation de plus en plus criante entre territoires physiques et espaces numériques, métissage favorisé par l’internet des objets, la réalité augmentée, la géolocalisation, l’expansion galopante du métavers (monde-miroir et hyper-monde virtuels en 3D immersive engendrés par des programmes informatiques).
    Dans ce mille-feuille de mondes parallèles, forme de stratification du réel en couches fictionnelles, les nouveaux dispositifs de lecture, tant ambiants qu’embarqués par les lecteurs, entretiennent en permanence la possibilité de nouvelles formes de conversation. Aux nouvelles pratiques de lecture se conjuguent de nouvelles formes d’oralités. C’est, je pense, de leurs noces, que pourraient naitre de nouvelles formes de narration, de nouvelles manières de faire récit, d’entretenir nos mythes et de nourrir notre légende, celle d’une « espèce fabulatrice » (Nancy Huston), d’un « animal lecteur » (Alberto Manguel), les paraboles et hyperboles de notre condition humaine.
      
    L’apparition et le développement de la faculté du langage articulé au sein de notre espèce restent des mystères, faute de transmission orale et de traces écrites. Pour ce qui est de la lecture, nous nous rappelons l’étonnement de Saint-Augustin la première fois où il surprit son maitre Saint-Ambroise à lire silencieusement.
    Passerions-nous, après l’oralité, après l’écriture, à une autre étape mixant langage oral et langage écrit ?
    Dans les transports en commun les personnes qui communiquent par SMS, textos, les tweets, les courriels (mails) et les smileys, les tchats-texts, l’application Snapchat qui limite le temps d’affichage…, entretiennent une conversation sur le mode et le rythme de l’oralité en utilisant des codes de l’écrit et une écriture parfois phonétique. Le métavers permet à des internautes avatarisés de recourir à des échanges vocaux ou écrits, en mode public ou privé, dans les conditions du présentiel alors qu’ils peuvent être physiquement éloignés de milliers de kilomètres. De nouvelles formes de temporalités s’organisent, porteuses de nouveaux contrats de confiance.
    Le langage articulé aurait surgi lorsque nos ancêtres purent communiquer entre eux sur des choses qui n’étaient pas, qui n’étaient plus, à portée de leurs regards, qui relevaient du passé. C’est quand a pu s’opérer ce découplage qu’ils commencèrent véritablement à pouvoir parler. Bien plus tard les écritures abstraites leurs auraient ouvert la voie à la pensée abstraite (j’entendais récemment Marek Halter affirmer au sujet de l’émergence des monothéismes : « sans alphabet abstrait pas de Dieu abstrait »). Autre découplage par rapport aux écritures idéographiques.
    Supports des paroles écrites, avant les tablettes d’argiles, les bulles-enveloppes étaient peut-être des projections de la cavité buccale (3300 av. EC., voir Les trois écritures, langue, nombre, code, de Clarisse Herrenschmidt).
    Aujourd’hui, en 2014, un nouveau diabole opère, encore embryonnaire, la séparation des mots écrits et de leurs supports, la dissolution de la page dans…, dans notre espace mental peut-être et les différents plans de conscience auxquels les codes numériques pourraient nous donner accès.
     
    Depuis que la lecture est sortie du bois, elle n’a pas cessé d’avancer. En accédant à la volatilité de la parole, l’écrit (et ses pouvoirs — Cf. Histoire et pouvoirs de l’écrit, de Henri-Jean Martin) accède à de nouvelles formes d’essaimage, de pollinisation, de viralité, lesquelles, si nous nous référons à l’hypothèse Sapir-Whorf (années 1930) qui postule que : « les représentations mentales dépendent des catégories linguistiques, autrement dit que la façon dont on perçoit le monde dépend du langage » (Wikipédia), lesquelles donc vont façonner notre vision de l’univers pour les siècles à venir. "