mercredi 26 octobre 2011

Sur la mutation numérique du livre à Rennes

J'ai eu le plaisir hier 25 octobre 2011 de donner une conférence d'01H15 sur le thème de "La Mutation Numérique du Livre" pour les enseignants-documentalistes, au sein de l'Espace Anne de Bretagne, à l'invitation du scérén CNDP-CRDP de l'académie de Rennes dans le cadre des 5e Rencontres Savoirs CDI.
   

Deux intéressantes journées (24 et 25 octobre) de rencontres et d'échanges sur le thème général : "Nouveaux supports, nouveaux espaces, nouvelles médiations", avec notamment (même si je n'ai malheureusement pas pu tous les rencontrer ne pouvant pas être présent toute la journée du lundi) : Hervé Le Crosnier, Alain Giffard,Guillaume Tesseire (de Babelio), Marine Bedel (directrice de la bibliothèque de Rennes métropole), ainsi que Pierrette Penin (de la direction de la recherche et du développement de l'innovation et de l'expérimentation au ministère de l'Education nationale) et Jean-Louis Durpaire (inspecteur général de l'Education nationale) que j'avais déjà eu le plaisir de croiser dans d'autres journées d'étude.

Merci à Anne Bilak (directrice du CRDP de l'académie de Rennes) et à Jean-Paul Thomas et son équipe pour leur accueil et la parfaite organisation de ces deux jours.

Illustration : Photo Sémhur, Anges en haut du toit côté ouest de la façade du Parlement de Bretagne, à Rennes, vus depuis la place du Parlement. Juillet 2008.

dimanche 23 octobre 2011

Une nouvelle génération de lecteurs

Si en lisant le titre de ce post vous avez d'emblée pensé à une nouvelle tablette Kindle, Apple ou autres, votre cas est grave : désolé, mais vous êtes complètement aliéné(e) par la société de consommation.
Un lecteur, une lectrice, est un être humain qui s'adonne à l'activité nommée : la lecture.
(Jetez votre télévision et commencez par lire "Une histoire de la lecture" d'Alberto Manguel.)
  
Aujourd'hui, alors que nous passons incontestablement de l'édition imprimée à l'édition numérique, celles et ceux qui ont entre 1 et 6 ans constituent, certainement sans le savoir, la génération mutante.
  
Ils ont leurs premiers contacts avec la chose écrite, l'univers du cryptogramme, font leurs premiers apprentissages de lecture et d'écriture sur de nouveaux dispositifs de lecture, tactiles, hypertextes, plurimédias, voire connectés.
D'emblée s'offrent à eux des possibilités que l'imprimé ne peut pas apporter.
  
Une génération mutante...

De multiples vidéos, plus ou moins pertinentes, circulent sur le web, montrant l'intuitivité avec laquelle ces tout jeunes enfants s'approprient ces nouveaux dispositifs de lecture.
En soi, cela n'est pas surprenant, et ils s'habitueraient tout aussi bien, comme les générations qui les ont précédés (et restent encore les plus nombreuses) à des livres constitués de cahiers de pages imprimées reliés entre eux.
Cela dit, lorsqu'ils seront plus grands, adolescents puis adultes, leurs générations, logiquement, ne se tourneront plus spontanément vers l'imprimé.
Elles auront, à aborder et à manipuler un livre relié, le même embarras que nous aurions nous, à nous servir d'un rouleau de papyrus. Elles ressentiront, face à un livre imprimé, la même incompréhension teintée d'étonnement et de respect, que nous ressentons face à de vieux textes manuscrits.
  
Les outils numériques modifient notre cerveau, ils ont un impact sur notre mémoire, sur nos pratiques de lecture (moins linéaire, plus fragmentaire), sur nos facultés de sélection et de traitement des informations, sur notre aisance à l'écriture manuscrite et, plus accessoirement, ils induisent des modifications dans la ponctuation, voire l'orthographe. Etc.
Demain (avant la fin de ce siècle) la lecture s'exercera différemment sur des supports différents.
Lectrices et lecteurs seront tous alors de cette génération mutante, que le philosophe et historien des sciences, Michel Serres, a baptisé : Petite Poucette
  
Le livre que Laure Deschamps (journaliste, créatrice et rédactrice du site La Souris grise consacré à la veille et à la critique des applications et nouveaux dispositifs de lecture pour les enfants), vient de publier dans la collection "Comprendre le Livre Numérique" des éditions NumérikLivres : L'enfant et la tablette (Genèse du livre numérique jeunesse), a ceci d'intéressant qu'il propose un instantané, un état des lieux au jour d'aujourd'hui, qui peut permettre aux parents et aux enseignants notamment de prendre conscience du... saut dans le futur que fait leur progéniture.
Où commence le futur ?
    

samedi 22 octobre 2011

Destin du livre et guerre des mythes

Les entreprises aussi ont leur inconscient.
Celui de Google relève davantage du mythe de la Tour de Babel que de celui de la Bibliothèque d'Alexandrie.
 
L'intuition m'en était déjà venue il y a quelques mois, alors que je rédigeais mon livre "De la Bibliothèque à la Bibliosphère" pour les éditions NumérikLivres.

Sur le Vieux-Port de Marseille je cherchais à rassembler dans ma tête des souvenirs de lecture de ce très beau livre qu'est : "La bibliothèque, la nuit" d'Alberto Manguel, et que j'avais lu il y avait quelques temps déjà.
Les mouettes criaient autour de moi et les marchandes de poissons criaient autour de moi, et je me suis souvenu alors de... la Tour de Babel.

De retour à Paris j'ai recherché ce que Manguel écrivait au sujet de la Tour de Babel.
Puis j'ai eu l'idée de rapprocher ce passage de ce qu'il écrivait quelques pages plus loin au sujet de la Bibliothèque d'Alexandrie.
  
Je titrai alors mon chapitre : Google, nouvelle Tour de Babel ?
" Dans l’avant-propos de son magnifique essai : "La Bibliothèque, la nuit", Alberto Manguel écrit : « Et cependant, pleins d’un optimisme stupéfiant, nous continuons d’assembler sous forme de rouleaux, de livres et de microprocesseurs, sur les étagères de bibliothèques matérielles, virtuelles ou autres, les moindres fragments d’information que nous pouvons récolter, avec l’intention pathétique de prêter au monde un semblant de sens et d’ordre, tout en sachant très bien, si fort que nous désirions croire le contraire, que nos entreprises sont hélas vouées à l’échec. ».
La question : « Alors pourquoi le faire ? » est alors celle qui fonde et justifie le travail de Manguel.
Quelques pages plus loin, nous pouvons lire dans sa première partie, titrée : "Un mythe", et dans laquelle il rapproche justement Tour de Babel, et, Bibliothèque d’Alexandrie, que cette dernière : « s’érigeait, au contraire [de la Tour de Babel], en preuve de la déconcertante diversité de l’univers… ».
C’est cette bibliodiversité, cette mythique diversité de la bibliothèque d’Alexandrie, qu’aujourd’hui encore, à l’ère du numérique et de la postlittérature, surtout aujourd’hui à l’ère du numérique et de la postlittérature, c’est cette bibliodiversité que les bibliothécaires doivent défendre. [...]
Google sera-t-il la Tour de Babel de ce 3e millénaire ?
Face aux gardiens de la Bibliothèque d’Alexandrie ?
Après Jorge Luis Borges, Alberto Manguel en eut-il la prescience ?"
(Extrait page 89 de la version imprimée, Morey éditions).
  
Google, nouvelle Tour de Babel ? 
Et voilà que j'apprends donc maintenant que Google eBooks lance l'interface WebGL Bookcase (qui, dit en passant, ne fonctionne que sur son propre navigateur web, Chrome).

Le site d'informations spécialisées IDBOOX vous donnera les détails à savoir (Google eBooks : WebGL Bookcase comment ça marche ?), ce que j'aimerais moi, face à cela, c'est que les responsables des programmes Livre de Google s'expliquent ouvertement sans langue de bois sur la stratégie de leur entreprise et sur ses projets et ambitions à moyen et plus long termes par rapport au livre.

Amazon s'approprie vampiriquement l'écosystème sous-jacent qui se structure sous le marché du livre en pleine mue.
Apple cherche à vendre des appareils fermés à obsolescence programmée et à refaire le coup réussi avec la musique.
Google éparpille encore davantage sa force de frappe, mais depuis au moins 2004 s'intéresse de près au marché du livre.

Par ailleurs ses algorithmes fréquentiels sont une arme de destruction massive de la liberté d'esprit [lire par exemple : SOS : il faut sauver la sérendipité ! ].
Pour des esprits non avertis ou pas suffisament vigilants, la distinction en haut des pages de résultats des moteurs de recherche est de moins en moins évidente entre publicités et résultats pertinents.
Que ce soient les pages les plus référencées par d'autres sites qui s'affichent en premières positions ne fait que masquer trompeusement un nivellement par la masse : les plus référencées doivent largement être les plus consultées, les plus consultées arrivent en tête, et sont donc de plus en plus consultées et référencées, un cercle vicieux !
Seuls des métamoteurs de recherche mettant ouvertement en concurrence plusieurs moteurs sur une même page de résultats seraient pertinents.
 
Dans la période actuelle des e-incunables nous devrions nous attacher davantage je pense à bien distinguer les projets qui relèvent de la Bibliothèque d'Alexandrie, de ceux qui relèvent de la Tour de Babel.
Accès à la diversité vs contrôle hégémonique.
Qu'est-ce donc qui pourrait se rejouer durant ce troisième millénaire ?

Les cavaliers de l'Apocalypse !

L'infobésité (surcharge informationnelle), les "blogs perroquets" et les "ferrmes de contenus", la dilution de la médiation et de la prescription, sont de véritables risques que nous devons sérieusement prendre en compte dans ce passage de l'édition imprimée à l'édition numérique.
  
Le web, les blogs et réseaux sociaux véhiculent de plus en plus, à mon avis, une désinformation rampante. C'est l'impression que j'ai.
  
La publicité y est de plus en plus envahissante. Une soumission tacite des internautes aux marques, s'y exprime sans pudeur (le cas d'Apple en est assez symptomatique je trouve !).
Une pensée technophile se répand, laissant croire que les nouveaux dispositifs de lecture seraient, bien au-delà des simples outils imparfaits et perfectibles qu'ils sont en réalité (avec leurs problèmes de design, d'ergonomie, d'affordance et d'obsolescense programmée), LA solution ; faisant ainsi le jeu commercial des industriels.

C'est bien là ce que je craignais il y a quelques années déjà quand je mettais en garde contre l'usage, un peu abusif, un peu irréfléchi, du terme, au demeurant charmant, de "liseuse".
Charmant, oui, mais qui masque, qui endort la vigilance et participe en fait pleinement de la société du spectacle et de la consommation, qui tend à faire des lecteurs critiques de simples acheteurs de tablettes et de fichiers numériques.

Attention danger !
Je pourrais développer davantage aussi sur les problèmes de profilage des lecteurs (Amazon y excelle semble-t-il) et la véritable guerre asymétrique que mènent les majors américaines du numérique à l'encontre des entreprises françaises pour le référencement en ligne et le prix des livres numériques [lire, par exemple, La nouvelle religion de l'algorithme, et, Honte à l'édition française : en chiffres].
Je le redis : attention, danger !

La grande majorité des commentateurs de la lecture, du livre et de l'édition numériques sont en fait le plus souvent des "béni-oui-oui" du tout informatique.
L'informatique est aujourd'hui une industrie.
Le numérique une culture (encore) émergente.

Si nous comparons Google-Amazon-Apple aux cavaliers de l'Apocalypse, qui imaginer dans le rôle du quatrième ?
(Les cavaliers de l'Apocalypse sont au nombre de quatre et nous cherchons celui qui chevauche le cheval blanc... Dans la légende biblique c'est celui qui vient en premier, celui qui est suivi de fléaux certes, mais qui cependant est sans ambiguité fondamentalement positif et assimilé au "Verbe de Dieu").
Le web, tout simplement ?

vendredi 21 octobre 2011

Bibliothèques : enjeux et perspectives des évolutions du livre et de la lecture

J'ai eu le plaisir hier 20 octobre 2011 de participer à la journée d'étude : "Les bibliothèques dans l'univers numérique : les portes du possible", organisée par la Bibliothèque de Valenciennes, avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles du Nord - Pas-de-Calais, de l’ABF Nord - Pas-de-Calais et de la Médiathèque départementale du Nord.
Mon intervention portait sur le thème : "Les évolutions du livre et de la lecture au  21e siècle : enjeux et perspectives pour les bibliothèques et le métier de bibliothécaire".


Une petite heure pour (re)mobiliser les bibliothécaires qui ont un rôle crucial à jouer dans la quatrième révolution du livre que nous traversons !

Intervenaient également : Jean-Jacques Vandewalle (de la Médiathèque départementale du Nord), Silvère Mercier (de la Bibliothèque publique d'information - BPI Paris), David Liziard (directeur des médiathèques d'Issy-les-Moulinaux et fondateur de Bibliopédia), Elisa Boulard (d'Immateriel.fr), Thomas Chaimbault (de l'Ecole nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques - Enssib Lyon), Gilles Rettel (de l'Agence MSAI, "Multimédia Son Audiovisuel Informatique"), Erwin Martinache (de Byook), et Pascal Allard (de la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Nord Pas-de-Calais, DRAC).
Je remercie la direction de la Bibliothèque de la Ville de Valenciennes pour son invitation et son accueil, et plus particulièrement Jean-François Hannecart, conservateur en chef et directeur adjoint.
Si vous aussi souhaitez mon intervention ou ma participation, n'hésitez pas à me contacter (lien contact dans la colonne de droite).
  

mardi 18 octobre 2011

Rencontre avec des éditeurs pure-players

J'aurai bientôt le plaisir d'animer une table ronde et un débat avec quatre éditeurs pure-players.
Ce sera à la Cantine numérique rennaise, dans le cadre des Rendez-vous livre & numérique, et très précisément : le mercredi 16 novembre 2011, de 18H30 à 20H30, à La Cantine numérique rennaise, Les Champs Libres, 46 boulevard Magenta, à Rennes (entrée libre sous réserve des places disponibles et sur inscription préalable en cliquant ici... ;-)

Une nouvelle génération d'éditeurs :-)
 
"Un éditeur pure-player est un entrepreneur qui publie des livres exclusivement dans des formats numériques à destination des nouveaux dispositifs de lecture." (les découvrir ici... :-)
Dans un premier temps j'exposerai le contexte, le périmètre, et les enjeux pour ces nouveaux éditeurs, pionniers des e-incunables.
J'aurai ensuite le plaisir d'échanger avec chacun sur son parcours, ses réalisations et ses projets, puis d'ouvrir le débat, entre eux, et, je l'espère, avec un auditoire intéressé et motivé.
Participeront à ces échanges et nous les en remercions :
Françoise Prêtre de La Souris qui raconte ;
Stephen Belfond de iGutenberg ;
Jean-Charles Fitoussi de SmartNovel ;
David Queffélec d'Angle Mort.

lundi 10 octobre 2011

De la Bibliothèque à la Bibliosphère en librairies :-)

Grâce à Florence Dell'aiera la version imprimée de mon essai "De la Bibliothèque à la Bibliosphère" est maintenant disponible en librairies chez Morey Editions (Diffusion Lokomodo).
  
Le livre est agrémenté d'un avant-propos inédit dans lequel je retrace son histoire et actualise un peu la version numérique lancée en janvier 2011 chez NumérikLivres.
En vérité les phénomènes de mutation du livre et de son écosystème s'enchainent à un tel rythme qu'il est difficilement possible de suivre !
Comme je l'écris dans mon avant-propos : "
plusieurs points d’avenir, abordés en décembre 2010, et qui alors pouvaient apparaître un peu futuristes, voire à la limite du farfelu, s’avèrent quelques mois après seulement pratiquement réalisables. Depuis le lancement de l’édition numérique de ce livre, il n’y a pratiquement pas eu une semaine sans qu’une information ne vienne renforcer ma vision de la bibliothèque du 21 siècle...".
  
Si j’ai souhaité une édition imprimée de ce livre, c’est parce que dans la période de transition que nous traversons les deux, numérique et imprimé, restent complémentaires et le plus souvent touchent des lectorats différents. Mais c'est surtout parce que, considérant le sujet spécifique de ce livre, il est je pense important qu’il ait sa place sur les étagères des bibliothèques publiques.
  
Sommaire
Présentation de l'auteur et remerciements
Avant-propos
1 - Une problématique facile à cerner
2 - L'accès et le partage
3 - Reconfiguration ou reformatage ?
4 - La bibliothèque numérique doit-être interfacée
5 - Google, nouvelle Tour de Babel ?
6 - Une bibliosphère planétaire puis neuronale
7 - Il est impossible de conclure
Parcours. Liens. Bibliographie.
   
François Bon au sujet de ce livre :    
"C’est en cela que le travail ici présenté de Lorenzo Soccavo est neuf et remarquable. Tous les acteurs du livre numérique, dans son histoire récente, ont une dette à celui qui en fut un des premiers veilleurs – du point de vue de l’édition et de la publication autant que des supports et matériels – et un des premiers protagonistes, avec son livre  Gutenberg 2.0. Prospectiviste du livre, que Lorenzo Soccavo, pour cette première intervention, se soit intéressé aux usages nés de la bibliothèque, est en soi un indicateur déterminant : avec le numérique, la lecture publique voit sa tâche démultipliée, et ses métiers réinventés. Et cela concerne aussi bien l’objet lui-même, là où s’assemblent dans des fichiers le texte, ses métadonnées, ses éléments complémentaires, que la façon dont on l’archive, le documente, en autorise l’accès – même à qui ne sait pas l’avoir sur sa route –, que cela concerne la sollicitation de l’usager, sa façon de le faire surgir sur son lieu numérique précis de lecture, et d’en initier les usages connexes, partage, recommandation, ou même simplement petite phrase recopiée et annotation privée, tant il s’agit avant tout de ce que nous devons depuis toujours à la lecture, en tant que découverte de soi-même, et de notre relation à l’autre par le langage." (Extrait de la préface de François Bon à l'édition numérique chez NumerikLivres).
  
"De la bibliothèque à la bibliosphère" par Lorenzo Soccavo
Morey Editions - Collection Numéric'Air
ISBN 979-10-90015-02-9
Diffusion Lokomodo
Format 120x205. 125 pages, dos carré collé.
Prix TTC 13,00 euros.
  

- Amis libraires qui souhaiteriez que je vienne dans votre librairie rencontrer les lecteurs et dédicacer mon livre...
- Amis bibliothécaires et documentalistes qui souhaiteriez ma venue pour une conférence, une participation à une table ronde, une formation sur le thème des évolutions du livre et de la lecture au 21e siècle et de leurs enjeux et perspectives pour les bibliothèques et le métier de bibliothécaire...
(Mes principales interventions ici...)

-- n'hésitez pas à me contacter (lien contact dans la colonne de droite).
  
Enfin, je tiens à remercier une nouvelle fois l'éditeur 100% numérique de ce livre, Jean-François Gayrard, sans lequel cette réflexion sur l’avenir des bibliothèques n’aurait peut-être jamais été écrite.
  

mardi 27 septembre 2011

Promotion Michael Hart de l'ESTEN

J'ai eu le plaisir hier soir de participer à la réunion pédagogique de rentrée de l'ESTEN-Tours (Ecole Supérieure des Techniques d'Edition Numérique) pour la promotion 2011-2012 baptisée : Promotion Michael Hart.

(Le travail de fin de première année de la promotion précédente -la Promotion Vinci- est visible en ligne et bientôt en librairie : du beau travail ! :-) 
  
Mon enseignement, sur le thème général : Digitalisation de l'édition et émergence de nouveaux modèles, y a trois objectifs :
 
- Sensibiliser les étudiants au contexte et aux enjeux du passage de l’édition imprimée à l’édition numérique et leur donner les outils pour s’informer de manière critique sur ce que nous pouvons reconnaître comme une 4e révolution du livre.
 
Faire découvrir aux étudiants la nouvelle génération d’entreprises innovantes dans le secteur de l’édition numérique. Les informer sur les nouveaux modèles économiques qui se mettent en place dans le marché du livre.
 
Faire réfléchir les étudiants aux opportunités offertes par la reconfiguration de la chaîne du livre et ses ouvertures en termes d’innovation produits et de livres hybrides.
 
Avec un corps enseignant de 24 intervenants professionnels, l'ESTEN est à ma connaissance la seule école en France à former en trois ans les futurs professionnels de l'édition du 21e siècle, à savoir : une édition multicanal et multisupport, sur ce modèle :



samedi 24 septembre 2011

La rentrée pour la Prospective du Livre et de l'Edition

C'est (depuis quelques jours ;-) la rentrée. Si mes activités de veille et de recherche n'ont pas cessé durant l'été passé, mes activités de conférencier, de formateur et d'auteur également, reprennent avec force et vigueur !

J'aurai ainsi prochainement le plaisir de participer, entre autres, à :

- La Journée d’étude organisée par la Bibliothèque de Valenciennes, le 20 octobre 2011 : "La Bibliothèque à l’heure du numérique : les portes du possible" (avec le soutien de l’ABF Nord-Pas-de-Calais, de la Médiathèque départementale du Nord et de la Direction régionale des affaires culturelles du Nord-Pas-de-Calais), où j'interviendrai sur le thème : "Les évolutions du livre et de la lecture au 21e siècle : enjeux et perspectives pour les bibliothèques et le métier de bibliothécaire" (Informations).

- Aux 5e Rencontres Savoirs CDI, "Nouveaux supports, nouveaux espaces, nouvelles médiations", les 24 et 25 octobre 2011 à Rennes (Présentation). J'y interviendrai sur le thème : "La mutation numérique du livre".

- Je participerai également, de nouveau à Rennes, au cycle de manifestations "Livre & Numérique", coorganisé par la Cantine numérique rennaise, la bibliothèque des Champs Libres, et Livre et Lecture en Bretagne, d'abord pour y animer une table ronde sur le thème : "Le passage de l'imprimé au numérique : une nouvelle générations d'éditeurs..." (en compagnie de quatre éditeurs pure-players) le 16 novembre 2011 ; ensuite, pour une conférence publique, sur le thème : "Editer au 21e siècle : innovations et complémentarités print/digital", le 18 janvier 2012 (avec des sociétés participantes pour des démonstrations, prototypes, etc.).
Je reviendrai prochainement, ici même, plus en détails sur ces deux événements.
Vous pouvez suivre l'actualité de ce cycle qui se déroulera sur plusieurs mois sur le blog des Rendez-vous livre & numérique de Rennes.
 
- Egalement, auprès de la Bibliothèque départementale de l'Isère à Bourgoin-Jallieu sur le thème : "Quels modèles économiques pour l’édition numérique du 21e siècle" ; la Bibliothèque départementale de l'Aisne pour sa : Journée de formation sur le livre électronique... Etc.
- J'aurai également le plaisir de poursuivre, durant cette nouvelle année universitaire, ma collaboration avec l'ESTEN de Tours (Ecole Supérieure des Techniques d'Edition Numérique), là aussi j'y reviendrai ici même prochainement plus en détails ;  ainsi qu'avec les traditionnelles "Rencontres de la Création de contenus et de la Diffusion Multicanal dans la Presse, l’Edition et la Communication" de Presseedition.fr. A suivre...
Si vous aussi souhaitez mon intervention ou ma participation, n'hésitez pas à me contacter (lien contact dans la colonne de droite).

- Versant édition, enfin, d'autres titres à venir prochainement dans le cadre de la collection Comprendre le Livre Numérique, que l'éditeur Jean-François Gayrard de NumérikLivres m'a fait la confiance de mettre sous ma direction en janvier 2011, et, l'édition imprimée de mon livre : "De la bibliothèque à la bibliosphère" chez Morey éditions de Florence Dell'aiera. Des précisions dans quelques jours ;-)
Une belle rentrée donc :-)

Enfin, début 2012 devrait voir une initiative qui fera date dans la prospective du livre. Mais chut ! Il est encore trop tôt pour en parler...

lundi 12 septembre 2011

Une boussole alors que nous basculons dans le livre numérique



* Note en date du 09 septembre 2015 :
- le post ci-dessous, daté de septembre 2011, ne reflète plus aujourd'hui la réalité. Il reste en ligne à titre d'archive, pour simple information, mais il n'est plus véritablement l'expression de mon sentiment, ni de mon travail de veille et de prospective. Certains des blogs recommandés ici n'existent plus, d'autres ont dérivé vers le marketing ou la technophilie :-(

"Est-il possible de s'orienter dans la période des e-incunables que nous traversons ?
J'essaye ici de simplifier mon post précédent du 16 avril 2011 : Huit blogs pour comprendre les mutations du livre et de son marché, et de rendre plus lisibles les listes à rallonges, ou celles non actualisées, qui s'étalent à différentes adresses.
J'ai revu mes recommandations.
Je vais encore me faire des amis !
Tant pis.
Comme l'écrivait Nicolas Boileau : "Souvent trop d'abondance appauvrit la matière". Une maxime que nous ferions bien de méditer (voir, par exemple, ceci : Google et les bibliothèques...)."

Et voici donc...
- Pour l’actu : IDBOOX, par Elizabeth Sutton
- Pour l'analyse : La Feuille, par Hubert Guillaud
- Pour les supports : L’Actu des eBooks, par Florent Taillandier
- Pour l'international : SoBookOnline, par Marc Jahjah
- Pour la e-littérature jeunesse : La souris grise, par Laure Deschamps
- Pour les librairies : La librairie est morte, vive la...? par Vincent Demulière http://lalibrairieestmortevivela.blogspot.com/
- Pour les bibliothèques : BibliObsession, par Silvère Mercier
- Et en blog subsidiaire : Histoire du livre, par Frédéric Barbier

mardi 6 septembre 2011

SOS LIBRAIRIES

Je n'ai pas encore mis mon grain de sel dans la campagne publicitaire de 500.000 euros lancée cet été par le Syndicat national de l'édition (SNE), le Syndicat de la librairie française (SLF), le Centre national du Livre (CNL) et l'Association pour le développement de la librairie de création (ADELC).
 

Alors voilà : cette campagne, à mon humble avis, est ridicule et absolument pas à la mesure des enjeux, alors que nous pouvons prévoir l'arrivée de la tablette Kindle d'Amazon avec une offre éditoriale francophone pour la période des fêtes de fin d'année (au plus tôt octobre 2011 ?), et que, d'une part, la fréquentation des librairies est à la baisse, ce pendant que, d'autre part, toutes les enquêtes confirment que la pratique du téléchargement de produits culturels est, elle, en augmentation constante (d'abord concernant la musique, les jeux et les vidéos, certes, mais aussi, de plus en plus, les livres).
 
Des syndicats professionnels dans le déni
 
Le visuel de cette campagne surtout est désastreux je trouve (Cf. illustration ci-dessus).
Il donne des librairies l'image de lieux tristes, pratiquement déserts, et surtout il insiste lourdement sur le rôle de conseil, voire de prescription, des libraires, alors que depuis plusieurs années, avec tout ce que l'on appelle "le Web 2.0", les lecteurs ont développé d'autres liens pour la recommandation et le partage de leurs lectures.
A croire que les responsables du SNE et du SLF sont toujours dans leurs têtes au 20e siècle.
Une telle campagne d'affichage, avec un tel visuel et un tel message, est indiscutablement une réponse du 20e siècle, laquelle, face aux stratégies de webmarketing de géants du numérique comme Apple, Amazon et Google, qui impactent de plus en plus le marché du livre, n'aura pas plus d'effet qu'un coup d'épée dans l'eau.
 
Ce qu'il faudrait faire ?
 
Il faudrait ne pas seulement communiquer (surtout aussi mal) mais agir. Agir en innovant sur le terrain, dans les librairies. Par exemple, en y aménageant des espaces pour lire, en y proposant le Wifi gratuit, etc. Et le faire savoir dans les nouveaux médias. Le challenge est d'attirer dans les librairies un nouveau lectorat, plus jeune et connecté.
Pour beaucoup les livres imprimés sont trop chers. Il faudrait apporter des services complémentaires à ceux qui en font l'acquisition (par exemple par le biais de QR Codes, en développant des services en ligne associés à l'achat du livre papier...).
Il faudrait travailler sur les passerelles possibles entre l'imprimé et le numérique, au lieu de toujours les opposer !
  
Entendons-nous bien : je ne doute pas de la bonne foi, du réalisme et des aptitudes aux changements de la majorité des libraires, et je ne pense pas non plus sous-estimer leurs difficultés, ni les risques pour eux du passage d'une édition imprimée à une édition numérique, ce dont je doute de plus en plus c'est de la représentativité et de l'efficacité des syndicats professionnels.
 
Qu'en pensez-vous ?
Quel avenir voyez-vous aux librairies ?
  
Inventons ensemble la librairie de demain !
  
Quel avenir pour la librairie face à la dématérialisation du livre ?
Dans l'ebook qui vient juste de paraitre aux éditions NumerikLivres, dans la collection "Comprendre le livre numérique" c'est un libraire, Vincent Demulière (et un libraire expérimenté*) qui répond à cette question.
Il y répond avec force et franchise. Il y répond avec son expérience professionnelle et sa conscience des enjeux. Il appelle "un chat", "un chat", et n'hésite pas à dévoiler les dessous parfois vaniteux d'un commerce qui a toujours du mal à se reconnaitre comme tel. Un livre à lire absolument !
 
   
- Post-scriptum : La Fnac, avec sa tablette FnacBook, son réseau de magasins, son portail web, et ses adhérents, aurait à mon avis un véritable boulevard devant elle, et une carte à jouer par rapport aux mastodontes anglosaxons. La première tentative fut lamentable :-(  J'espère beaucoup de ce nouvel essai :  Un nouveau FnacBook confirmé par le PDG de la FNAC...
   
- A lire aussi sur ce sujet : La campagne du SLF à côté de la plaque !

- A découvrir le blog : La librairie est morte, vive la ... ? le nouveau et récent blog de Vincent Demulière (libraire et conseil en librairie et auteur de "Inventer ensemble la librairie de demain").
* "Aujourd’hui consultant et formateur dans le secteur de la librairie, des bibliothèques et de l’édition, et porteur de projet d’une "Librairie interactive", Vincent Demulière a débuté sa carrière en 1993 comme chef de rayon dans la grande librairie lilloise, Le Furet du Nord. Il devient ensuite responsable de département chez Virgin/Extrapole, puis occupe successivement de 2001 à 2010 la direction de plusieurs librairies de renom : Les Volcans d'Auvergne, Flammarion à Lyon, enseignes de Privat et Chapitre.com / DirectGroup France. Gestion commerciale et ressources humaines, développement des ventes et gestion des stocks, management et gestion logistique, il se confronte durant ces années à tous les aspects vitaux de la librairie. Aujourd’hui à Lyon, Vincent Demulière milite activement pour une nouvelle librairie, qui soit un lieu de commerce de biens culturels, mais aussi d’animations culturelles et citoyennes de nouvelle génération, et un lieu connecté. Il est un des rares professionnels de la librairie à réfléchir et à préparer la librairie du 21e siècle à l’heure de la dématérialisation du livre et des nouveaux dispositifs de lecture. Dans les réflexions qu’il développe dans cet essai, il détaille sa vision et nous délivre un véritable guide de survie pour que les libraires ne connaissent pas le même sort que les disquaires."

jeudi 1 septembre 2011

Retour à une lecture hallucinatoire ?

Le 21e siècle serait-il celui d'un retour à la lecture hallucinatoire des temps archaïques ?
Je m'explique...

Il m'a semblé intéressant de mettre en parallèle les deux vidéos ci-dessous ;-)
La première présente le récent système de Booktrack pour ajouter des bandes sons aux ebooks et fait ces jours-ci débat sur la Toile...
La seconde présente une gravure ancienne qui suit en l'illustrant le célèbre poème symphonique de Smetana : "La Moldau", du nom du grand fleuve tchèque (Vltava).
Cette gravure représente en l'illustrant ce que le poème symphonique évoque. Elle part des sources du fleuve, dont elle suit le cours jusqu'à Prague et sa forteresse, en passant par les différentes scènes du poème symphonique : passage d'une chasse à courre, noce villageoise, ondines dans le courant au clair de lune...
Ici musique, gravure et partition sont liées. La gravure porte de petites représentations des différents groupes d'instruments de l'orchestre aux moments où ils jouent. Des nombres indiquent les mesures sur la partition et des inscriptions en italien précisent les nuances et les indications de tempo.
Une source d'inspiration pour des éditeurs pure-players ?
Je me souviens qu'Alberto Manguel rappellait dans son "Une histoire de la lecture" (N.B. l'extrait proposé à ce lien est pertinent par rapport au sujet qui nous occupe ici ;-) que le psychologue américain Julian Jaynes a émis l’hypothèse que : « Lire pendant le troisième millénaire avant notre ère revenait […] à entendre les cunéiformes, c’est-à-dire à imaginer le discours de façon hallucinatoire en regardant les signes qui le symbolisent, plutôt qu’à reconnaître visuellement les syllabes de la façon qui est la nôtre. ». A méditer !





lundi 22 août 2011

Figurer la prospective du livre

Serait-il possible de figurer la prospective du livre de manière humaniste, et non pas par un schéma aride ou une infographie spectaculaire ?
En même temps que je me posais cette question la nuit dernière, en relisant quelques pages des Petits traités I de Pascal Quignard, une réponse s'est imposée à moi.
Ce tableau de 1538 du Titien : La Vénus d'Urbin, dont une vue tronquée fait office de couverture à l'édition au format poche des petits traités I, et qui a certainement sa justification dans ce volume où il est beaucoup question de la chose écrite, est d'évidence une magnifique proposition de réponse.
 
La source au premier plan : l'exposition du corps, la peau nue, l'érotisation et la dimension masturbatoire de l'écriture, puis une paroi noire, opaque, difficilement explicable dans la composition du tableau qu'il coupe en deux parties égales (voir ci-dessous le tableau dans son ensemble). Au second plan deux servantes, dont l'une fouille dans un coffre. A la recherche de quoi ? Au loin, enfin, dans un crépuscule incertain, l'avenir du lendemain qui déjà se prépare.
 
La prospective du livre, dans le sens où la lecture n'est pas qu'un simple reflet du monde, mais qu'elle rend possible d'autres perceptions, d'autres visions du monde, et où je pense qu'aujourd'hui il nous faudrait collectivement faire montre d'une ambition réfléchie qui dépasserait le court terme, dans ce sens, oui, la prospective du livre s'inscrit bien dans la perspective de ce tableau : de la lecture de la nudité, dans toutes ses acceptions, à l'horizon d'un crépuscule annonciateur d'une nouvelle aurore, en passant par la recherche des effets manquants dans un grand coffre ;-)
Du présent, nous plongeons dans le passé, pour nous projeter dans l'avenir (voir illustration sous le tableau).
 
L'interprétation peut certes sembler tirée par les cheveux, mais elle est plus parlante je pense, et plus juste en tout cas, que le serait tout jargon de consultant ordinaire.
Oui, dans l'esprit des travaux que j'ai en cours, ce tableau du Titien figure parfaitement la prospective du livre... J'espère pouvoir vous en écrire plus dans les mois qui viennent...


vendredi 22 juillet 2011

Emergence de nouveaux genres littéraires

Jean d'Ormesson déclarait au dernier Salon du livre de Paris : "Un jour, le roman va disparaître, comme l'ode ou les tragédies ont disparu. On sent d'ailleurs un essoufflement du roman, il est en train de passer la main..." (Source). Mais à quoi, dis-je ? ;-)
Chaque support génère ses pratiques d'écriture, qui engendrent à leur tour des genres, induisent des lectures, auxquelles sont prédestinés certains lectorats.
Il serait intéressant d'avoir un éclairage historique sur cette question de l'influence des supports sur les genres littéraires, l'émergence, la promotion, ou le déclin d'un genre. (Si des historiens me lisent ?)


Distinguer tendances de fond et épiphénomènes...

Avec le passage de l'édition imprimée à l'édition numérique il se pourrait bien que nous assistions au cours du siècle, d'une part, à la disparition de certains genres (lesquels selon vous ?), et, d'autre part, à l'émergence de nouveaux genres (même question !).
Que pourrions-nous distinguer, pour l'instant, qui pourrait contenir en germes un ou des nouveaux genres ?
Les fan fictions ? (Lire "Le nouvel élan de la fan fiction")
Le work in progress ? (Lire "Avant ou après le roman, son « Journal ».")
Les expériences de lectures transmédia immersives ? (Lire "Après la lecture sociale la lecture immersive")
Quoi d'autre ?
L'univers des jeux vidéo (que je connais peu) serait-il un laboratoire de nouvelles formes de narrations ?
Qu'en pensez-vous ?

mardi 12 juillet 2011

Plus de 60 éditeurs entreprenants à découvrir

Découvrez la liste actualisée de plus de soixante éditeurs pure-players* francophones en cliquant ici...
* "Un éditeur pure-player est un entrepreneur qui publie des livres exclusivement dans des formats numériques à destination des nouveaux dispositifs de lecture. (Par extension il peut s’agir d’une société fournissant des logiciels applicatifs dédiés à l’édition de livres numériques enrichis et/ou qui propose ses services à des éditeurs de livres imprimés.)"

mardi 5 juillet 2011

Après la lecture sociale la lecture immersive

Plus j'y pense et plus je braque mon attention sur les signaux faibles et plus j'en arrive à considérer que la "lecture sociale" ne serait peut-être qu'un artefact de l'introduction, via les nouveaux dispositifs de lecture, des technologies de la communication dans l'activité, aujourd'hui solitaire, intime et silencieuse, de la lecture.
Polysensorialité et transmedia convergeraient plutôt vers une lecture immersive dont Pottermore serait, peut-être, un premier pas significatif.
 
Ana Vasile, assistante à la communication et aux formations pour le Transmedia Lab vient d'écrire un article : Pottermore: une nouvelle brique de l’univers Harry Potter, qui va implicitement dans ce sens.
Nous pouvons, par exemple, y lire :

"Pottermore est un nouvel élément de l’univers d’Harry Potter. [...] un site web promettant une nouvelle expérience online dans l’univers livresque d’Harry Potter [...] Les livres se veulent multimedia, avec des illustrations et des éléments interactifs. Henry Jenkins écrivait dans son analyse que cette expérience pourrait être le projet transmedia le plus visible de nos jours [...] Il m’est difficile, conclut Ana Vasile, de déclarer dès maintenant que Pottermore représente l’élément qui manquait dans le dispositif transmedia de Harry Potter, mais il est certainement un élément d’interaction transmedia dont nous allons reparler dans les prochains mois..."


Lecture immersive et Projet MétaLectures

Alors que nous avançons dans le siècle et la période historique des e-incunables (1971-20??) et que des projets commerciaux, tel Pottermore, avancent en créativité et en innovation, certainement nous faudrait-il faire montre de davantage d'audace et considérer le transmédia dans une perspective transhistorique: mettre en parallèle la lecture immersive du monde et de ses signes multiples par nos plus lointains ancêtres bipèdes (il y a environ six millions d'années), avec les possibilités de lectures immersives que nous pourrions avoir d'ici quelques années dans le Métavers.
J'évoquais récemment ces pistes d'innovation dans mon post : Lire en 3D, et elles trouvent des développements dans mon projet MétaLectures ci-dessous présenté (url du PDF).
Je suis bien évidemment à l'écoute de tous ceux qui souhaiteraient y participer.

mardi 21 juin 2011

Imaginer et construire le livre de demain

Ils se sont efforcés d'imaginer les livres ou les bibliothèques du futur, de mettre en scène les impacts de ces mutations sur les hommes et les sociétés.
Aujourd'hui pour nous il ne s'agit pas de prédire ou de prévoir, d'imaginer ou de seulement anticiper, mais d'écrire l'à-venir du livre, de le préparer, de le construire ensemble.
  
Depuis -385 av. J.-C.
 
-385 / -370 av. J.-C., Phèdre, Platon.
1786, L'an deux mille quatre cent-quarante : rêve s'il en fût jamais (Volume 1), Louis-Sébastien Mercier.
1846, Le monde tel qu'il sera, Émile Souvestre
1892, La vie électrique, Albert Robida
1894, La fin des livres, Octave Uzanne et Albert Robida
1902, L'agonie du papier, Alphonse Allais
1932, La Mort du Livre. Anticipations bibliophiliques, Maurice Escoffier (Revue Mensuelle de l’Association des Anciens Élèves de l'École des Hautes Études Commerciales, numéro spécial sur le livre de décembre 1932).
1943, Ravage, René Barjavel
1944, La bibliothèque de Babel, Jorge Luis Borges.
1946. Chroniques martiennes, Ray Bradbury.
1953 (USA), 1955 (France), Fahrenheit 451, Ray Bradbury.
1965, Dune I, Frank Herbert
1968, 2001 Odyssée de l’espace, Arthur C. Clarke
1975, Le livre de sable (dont, Le Congrès), Jorge Luis Borges.
1988, Prélude à Fondation, Isaac Asimov
1992, Le samouraï virtuel, Neal Stephenson
1995, L’âge de diamant, Neal Stephenson
2006, Rainbows End, Vernor Vinge
2008, Le Messager, Eric Bénier-Bürckel
  

samedi 18 juin 2011

LIRE EN 3D

En partie hérités de la compilation de tablettes reliées par des lanières, nos livres imprimés sont naturellement en trois dimensions. On parle d’ailleurs pour les nommer de volumes. Mais bientôt ce sera le contenu même de nos lectures qui nous apparaitra en 3D dans des propositions de plus en plus immersives.
 
Nous le constatons, les contenus 3D sans lunettes arrivent sur nos écrans de cinéma, de télévision, et sur nos consoles de jeux. De premiers appareils photos prennent des photographies en 3D. Et même l’impression 3D permettra bientôt de reproduire chez soi des objets en stéréolithographie.
Si cela nous séduit a priori c’est naturellement parce que le monde qui nous entoure est tridimensionnel.
La 3D, elle, ne l’est pas vraiment.
Le terme 3D désigne en fait un effet de relief rendu par des images stéréoscopiques, un procédé bien connu depuis les origines de la photographie. Une sorte d’illusion d’optique. La stéréoscopie est à la vision ce que la stéréophonie est à l’audition. Il s’agit de jouer légèrement sur le décalage de deux sources. Aujourd’hui il s’agit le plus souvent de représentations en images de synthèse numériques.
  
La 3D appliquée aux livres
 
Pour le livre, diverses techniques permettaient déjà d'imprimer des images donnant une illusion de profondeur. Notre perception visuelle peut être facilement trompée et le savoir-faire des artisans du livre a toujours été une source de créativité. Les livres animés, nous disons aujourd’hui pop-up, à l’aide de pliages et de superpositions, de tirettes, de volets et autres ingéniosités, remonteraient au moins à la fin du 15e siècle.
  
Aujourd’hui la persistance, naïve à mon sens, qu’ont parfois les acteurs de l’édition numérique à vouloir simuler une page qui tourne avec leurs "feuilletoirs", démontre visiblement, c’est le cas de le dire, que le caractère réinscriptible des nouveaux supports de lecture, de plus en plus plats et de moins en moins épais, pose problème par rapport à des millénaires de spatialisation des pratiques de lecture.
Déjà questionnée par la multiplicité des liens hypertextes et des parcours de lecture qu’ils ouvrent, l’évolution de nos usages face aux textes est de plus en plus déroutante. Nos usages sont de plus en plus impactés par le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique. L’examen de leur évolution réclamerait une véritable réflexion relevant de l’anthropologie de la lecture.
Une réflexion dans la foulée de celle de Marcel Mauss dans "LesTechniques du Corps" (1934), mais appliquée aux pratiques de lecture, mériterait bien ainsi d’être développée.
 
Réalité augmentée et projections holographiques
  
Alors la 3D pourrait-elle redonner, dans une autre dimension, une illusion de matérialité aux livres ?
Les livres imprimés accompagnés de lunettes en carton avec un verre bleu et un verre rouge sont aujourd’hui largement dépassés par les applications de réalité augmentée.
Depuis 2009 des livres imprimés utilisent la réalité augmentée (par exemple via la technologie développée par la société française Totale immersion, voir la vidéo de Nouvo.ch).
Les éditions Nathan, une des marques du Groupe Editis-Planeta spécialisées dans l’éducation, commercialise avec Dokeo, la première collection en réalité augmentée.
  
 
Mais on peut s’interroger sur le devenir de telles solutions passant par l’impression, alors que la 3D envahit plus rapidement nos écrans.
De premières réalisations de livres applications jouant sur des effets 3D commencent à être commercialisées (voir ici) et un futur iPad 3D n’est pas à exclure (voir ici).
L’avenir de la lecture 3D est certainement à envisager aussi du côté des lunettes vidéo et des projections holographiques, dont des prototypes furent présentés au CES 2011 (Consumer Electronics Show de Las Vegas en janvier, voir le rapport d’Olivier Ezratty).
Pour que textes et lecture ne soient pas solubles dans la vidéo, la créativité des auteurs va devoir s’aiguiser sur la scénarisation multimédia et la diffusion plurimédia.
Certaines formes littéraires seraient liées à leurs supports de lecture (la question, par exemple, peut se poser de déterminer si le roman est lié au codex ?) et nous pouvons penser que de nouveaux genres naitront des nouveaux dispositifs de lecture (nous l’avons déjà un peu vu depuis 2010 avec la Twittérature).
 
Redéfinir le contrat de lecture dans les territoires digitaux
   
La R&D des jeux vidéo trace peut-être ainsi la voie à de nouvelles pratiques de lectures, immersives et participatives (collectives ?), liées à de nouvelles formes narratives et à une redéfinition du contrat de lecture.
La console Wii Nintendo et la Xbox 360 Kinect de Microsoft peuvent déjà potentiellement inspirer des fonctionnalités originales pour interagir de manière novatrice dans des environnements imaginaires. (Certains se sont déjà essayés à connecter une Kinect sur l’OpenSimulator pour interagir dans et avec des territoires virtuels.)
  
L’idée est en germe dans la collection BookSurfers lancée par Amazon : « Ces livres numériques ont été écrits par David Gartward dans le but d’encourager les enfants à lire. Chaque aventure est basée sur un livre classique comme par exemple « Le magicien d’Oz ». Le lecteur peut s’il le souhaite cliquer sur des liens dans l’histoire qui renvoient aux passages du livre original… » (Voir l’information sur IDBOOX) et elle a déjà connu dans le passé des tentatives de concrétisations dans Second Life.
  
Le 16 septembre 2007 je donnais une première conférence à la Bibliothèque Francophone du Métavers dans Second Life, pour la sortie de mon livre "Gutenberg 2.0, le futur du livre".
Depuis les choses ont peu progressé.
Mon projet MétaLectures n’a pas reçu de soutiens :-(
  
Le Métavers (« monde virtuel, créé artificiellement par un programme informatique ») a lui progressé. Il s’est étendu. Notamment avec l’OpenSimulator (« OpenSim, est un serveur open source utilisé pour héberger des monde virtuels » Wikipédia), que commencent à s’approprier, par exemple, des projets théâtraux (je pense notamment au Festival des scènes virtuelles et  à son monde virtuel sur www.bonjourmonde.fr ).
L’OpenSim héberge notamment de nouveaux mondes virtuels francophones, tels (malgré leurs noms anglophones) Francogrid ou NewWorld, sur lesquels je suis également présent, attentif à y détecter et à y promouvoir toutes initiatives en liens avec les livres et la lecture.
 
La redéfinition du contrat de lecture (contrat implicite entre les professionnels du livre et les lecteurs, et sur lequel se fonde le rapport singulier que nous entretenons tous, plus ou moins, avec les livres), redéfinition induite par le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique, passe, je pense, par l’exploration de ces nouveaux territoires digitaux.
  
(Illustrations : une fresque de Pompéi, puis, mon avatar en exploration livresque dans le Métavers ;-)