En compagnie de Gwendal Bihan, fondateur de Leezam (éditeur et libraire 100% numérique), Xavier Cazin, directeur d’Immateriel.fr, et de Marc-André Fournier (auteur hypermédia), j’ai eu l’occasion de donner à Elizabeth Sutton pour son portail IDBOOX, mon point de vue sur le récent protocole d’accord signé par Hachette Livre et Google.
Extraits de mon point de vue :
« Il va être de plus en plus évident que le marché de l’édition numérique ne va pas pouvoir se développer sur les modèles économiques et législatifs du livre imprimé. […] D’abord, avec le numérique, les notions de livres indisponibles, de tirages épuisés, de ruptures de stocks, vont voler en éclats. Un livre dématérialisé ne peut pas être en rupture de stock ![…] On voit bien, avec cet accord, et la réaction du ministère de la Culture, que les sociétés privées et internationales, poussées par leurs actionnaires, sont décidées à avancer plus vite que les acteurs institutionnels, et qu’elles voudront imposer leurs lois à l’interprofession, tant aux libraires qu’aux auteurs.Par ailleurs, il est clair que Google manœuvre habilement pour devenir le point de passage obligé des livres numérisés.Il va sans doute être de plus en plus difficile pour l’édition française de définir une stratégie commune et de parler d’une seule et même voix. […] Ceux qui voudraient exister en marge des majors de l’édition et du divertissement vont devoir innover : laisser le livre numérisé aux mastodontes et inventer de nouveaux modèles éditoriaux avec de nouvelles chaines de valeur. »
Lire l’intégralité de mon point de vue et ceux des autres intervenants sur le portail d’IDBOOX
Je vois dans cet accord un hameçon (on appâte les chercheurs, les étudiants, les bibliophiles avec des livres épuisés) et un cheval de troie, une porte ouverte qui va probablement faire taches d'huile (c'est ce qu'Antoine Gallimard craignait).
RépondreSupprimerGoogle l'a bien dit lors de la "Literary Consultancy’s Big Publishing Debate" (28 septembre dernier) : 1. les lecteurs devraient pouvoir trouver les livres qu'ils veulent (= les éditeurs les empêchent) 2. Ok pour le modèle d'Agence, mais on pourrait le modifier à l'avenir.
Deux solutions face à ça (et ça n'a rien d'un voeu humaniste) : 1. Donner aux auteurs une meilleure place face aux éditeurs (c'est l'autopublication) dont on se passe progressivement (trop compliqués).
2. Période de transition, avant que le premier point ne soit étendu : faire des accords, obtenir une partie des catalogues bref, faire patienter le lecteur avant que les contenus, exclusivement fournis par les auteurs sans la médiation des éditeurs, n'aliment définitivement les plateformes.
@ So(cial)BookOnline : merci pour votre commentaire :-)
RépondreSupprimerL'absence de validation et de travail éditorial en amont de la publication avec un professionnel, pose cependant questions je trouve. Avec les possibiltés d'écritures collaboratives et/ou l'édition participative, les choses bougent et changent, évoluent, là aussi. Certes.
Cela dit, jusqu'à aujourd'hui nombre d'auteurs autoédités le sont malgré tout parce qu'ils n'ont pas trouvé d'éditeur, et, parfois, même si ce n'est pas généralisable, parce que leurs textes ne sont pas aboutis, pas publiables en l'état. Tout le monde ne peut pas être peintre ou chanteur ! Personnellement je chante faux, je ne pourrais pas être chanteur ! Je ne pense pas que tout le monde puisse être auteur et publier librement.
Pour le reste, je verrai plutôt comme solution, comme je le disais à Elizabeth Sutton, que les éditeurs indépendants et les nouveaux éditeurs pure-players, laissent le livre numérisé aux mastodontes et inventent de nouveaux modèles éditoriaux avec de nouvelles chaines de valeur, et, surtout, passent du livre numérisé au livre numérique ;-)