Le 13 juin dernier j'ai eu le plaisir de co-organiser et animer une table ronde consacrée aux entrepreneurs français qui écrivent l'édition du 21e siècle, dans le cadre du Salon OnlIne 2012 (Parc des expositions, Paris).
Une réussite, avec une salle comble de 120 personnes intéressées et quatre intervenants (voir ci-après) intéressants et que nous remercions chaleureusement.
Ci-après ma présentation d'introduction
(N.B. je publierai ici même prochainement les présentations des intervenants)
(N.B. je publierai ici même prochainement les présentations des intervenants)
"Le
livre en 2012 c’est toujours des pages imprimées reliées entre elles.
Mais
son avenir c’est bien ce point d’interrogation blanc sur fond noir."
"En
prospective du livre il m’arrive de remonter le fil jusqu’à l’acquisition de la
bipédie, qui rendit possible le langage articulé, qui se fixa un jour dans les écritures,
qui fut lu, qui fut copié, imprimé, qui est aujourd’hui numérisé… Il est
facile de remonter le fil dans le passé. Beaucoup moins facile de le suivre dans
l’avenir.
Et
il est difficile de démêler le sac à nœuds dans lequel est aujourd’hui prise
l’interprofession du livre."
"Cette
image représente bien la situation actuelle : le marché dominant reste
celui d’un média imprimé qui apparaît obsolète, tandis que de nouveaux dispositifs
de lecture, de nouvelles interfaces proposent des offres forcément disruptives,
qui remettent en cause l’écosystème et ses leaders."
"De
tous temps, cette image d’une invention de mon ancêtre Agostino Ramelli,
mathématicien et ingénieur militaire italien du 16e siècle, le prouve, livres
et technologies ont été liés. Cette “Roue à livres” est l’ancêtre de
l’hypertexte.
Toujours
l'innovation a été motrice dans l'humanité pour la mise au point des écritures et
le perfectionnement des dispositifs de lecture."
"Aujourd’hui
nous sommes dans la dernière ligne droite de la période des e-incunables,
initiée par Michael Hart en juillet 1971 avec la numérisation d’un premier
texte : l’e-Text #1.
Dans
cette dernière ligne droite d’une dizaine d’années (à supposer que la période
des e-incunables dure 51 ans comme celle des incunables, premiers ouvrages
imprimés entre 1450 et 1501) nous faisons la course avec les quatre cavaliers
de l’apocalypse : le Web, Google, Amazon et Apple, qui cherchent à prendre
le contrôle du marché de l’édition numérique.
Mais
l’apocalypse n’est pas une fin, c’est un dévoilement…"
"Alors
que va révéler le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique ? L’utopie
qui se dessine pour le livre au 21e siècle semble être celle d’un
contenu multimédia découplé de tout support, disponible en permanence, quels
que soient l’heure et le lieu et le dispositif d’affichage, dont l’aspect soit
personnalisable, et sur lequel le lecteur puisse échanger avec sa communauté.
Est-ce souhaitable ? Que se passe-t-il dans la tête des lecteurs ?"
"Ce
n’est pas le lieu ici ce matin pour répondre à ces questions.
Notre
mission aujourd’hui est de prouver qu’il n’y a pas que des mastodontes
américains pour bâtir l’édition du 21e siècle, mais qu’il existe aussi des
entrepreneurs français qui innovent et que nous devrions davantage soutenir.
Il y
aurait plus de 200 millions de
francophones. C’est un marché considérable.
Je
vais laisser la parole à Sophie Deniel de BookBéo pour qu’elle nous présente
son concept de livres hybrides. Puis à Jean-Yves Hepp de QOOQ, qui je l’espère
explicitera pour nous son choix d’avoir relocalisé en France la production de
sa tablette tactile multimédia. Jean-Charles Fitoussi de SmartNovel va lui nous
présenter sa solution de lecture en streaming, lancée à l’occasion du récent
Festival du premier roman. Et enfin, Stéphane Leduc des éditions Leduc S., développera
son point de vue et sa stratégie d’éditeur de livres imprimés par rapport au
numérique et à ses attentes vis-à-vis des nouveaux dispositifs de lecture
lesquels, loin de là, n’ont pas que des avantages !"
Contenus et complémentarité des supports
Cette table ronde, s'inscrivant dans le cadre des 5e Rencontres Presseedition.fr de la création de contenu et de la diffusion multicanal dans la presse, l'édition et la communication, était suivie de deux autres animées par Daniel Dussausaye : "Presse et communication : 2012, année de tous les écrans, année de toutes les opportunités", et, "Les outils de la communication et du cross-média".
La conclusion de Pierre Barki (PDG de Barki Agency) à cette dernière table ronde aurait finalement pu conclure également les deux précédentes, dont celle consacrée à l'édition.
A savoir (je reformule et synthétise) : les contenus priment sur les supports, et, versant supports justement, l'avenir immédiat, voire à moyen terme, est dans la complémentarité des papiers et des écrans.
A savoir (je reformule et synthétise) : les contenus priment sur les supports, et, versant supports justement, l'avenir immédiat, voire à moyen terme, est dans la complémentarité des papiers et des écrans.
Il n'existe pas de contenu sans support. Que ce soit l'air (qui sert de support à la voix) la paroi d'une caverne, une tablette d'argile, un bloc de pierre, une feuille de papyrus ou de papier, et enfin un support numérique, tout contenu est toujours véhiculé par un support. C'est une erreur de penser qu'aujourd'hui, avec l'avènement du numérique, le support est dématérialisé. Il a juste changé de nature et la problématique qui se pose je crois n'est pas tant de savoir si le contenu va être détaché de tout support que de comprendre ce qu'apportent les nouveaux supports à la diffusion des contenus.
RépondreSupprimerSi l'on met de côté la faible pérénité que le numérique offre aux contenus, ils sont un avantage plus quand il s'agit de les diffuser rapidement, ou même de les enrichir.
Mais je crois qu'il est grave pour la culture et le savoir en général, considéré comme un patrimoine commun, d'envisager un changement de support.
La dernière fois que l'humanité à changé de support, ce fut avec la diffusion du papier comme véhicule de la connaissance par l'écrit. La conservation et la diffusion de la connaissance par le papier est bien plus aisée que par des tablettes d'argile ou des dalles de pierre.
Mais le papier offre une pérénité équivalente à celle de la pierre ou de l'argile, ce qui n'est pas le cas des supports numériques.
La révolution à laquelle nous assistons n'est donc pas, à mon sens, du même ordre que lors du passage du minéral au papyrus/papier mais du même ordre que lors du passage du copiste à l'imprimerie. L'imprimerie a démocratisé la production et la diffusion du contenu. Les supports numériques aussi. L'imprimerie a permis un meilleur stockage des contenus, le numérique également. L'imprimerie a enfin donné la possibilité de retrouver plus facilement et rapidement un contenu particulier, le numérique aussi. Mais je crois que ça s'arrête là ;)
Très bonne remarque: les contenus "importants" doivent être imprimés, éventuellement en 3 langues et jeux de signes différents, sur un support où l'oeil humain peut lire sans appareil.
RépondreSupprimerOn ne peut pas faire confiance au numérique actuel, qui suppose beaucoup de choses et des industries complexes pour être accessibles, et qui peut être facilement erdu, si il n'est pas en double au moins dans deux endroits éloignés.