samedi 24 septembre 2011

La rentrée pour la Prospective du Livre et de l'Edition

C'est (depuis quelques jours ;-) la rentrée. Si mes activités de veille et de recherche n'ont pas cessé durant l'été passé, mes activités de conférencier, de formateur et d'auteur également, reprennent avec force et vigueur !

J'aurai ainsi prochainement le plaisir de participer, entre autres, à :

- La Journée d’étude organisée par la Bibliothèque de Valenciennes, le 20 octobre 2011 : "La Bibliothèque à l’heure du numérique : les portes du possible" (avec le soutien de l’ABF Nord-Pas-de-Calais, de la Médiathèque départementale du Nord et de la Direction régionale des affaires culturelles du Nord-Pas-de-Calais), où j'interviendrai sur le thème : "Les évolutions du livre et de la lecture au 21e siècle : enjeux et perspectives pour les bibliothèques et le métier de bibliothécaire" (Informations).

- Aux 5e Rencontres Savoirs CDI, "Nouveaux supports, nouveaux espaces, nouvelles médiations", les 24 et 25 octobre 2011 à Rennes (Présentation). J'y interviendrai sur le thème : "La mutation numérique du livre".

- Je participerai également, de nouveau à Rennes, au cycle de manifestations "Livre & Numérique", coorganisé par la Cantine numérique rennaise, la bibliothèque des Champs Libres, et Livre et Lecture en Bretagne, d'abord pour y animer une table ronde sur le thème : "Le passage de l'imprimé au numérique : une nouvelle générations d'éditeurs..." (en compagnie de quatre éditeurs pure-players) le 16 novembre 2011 ; ensuite, pour une conférence publique, sur le thème : "Editer au 21e siècle : innovations et complémentarités print/digital", le 18 janvier 2012 (avec des sociétés participantes pour des démonstrations, prototypes, etc.).
Je reviendrai prochainement, ici même, plus en détails sur ces deux événements.
Vous pouvez suivre l'actualité de ce cycle qui se déroulera sur plusieurs mois sur le blog des Rendez-vous livre & numérique de Rennes.
 
- Egalement, auprès de la Bibliothèque départementale de l'Isère à Bourgoin-Jallieu sur le thème : "Quels modèles économiques pour l’édition numérique du 21e siècle" ; la Bibliothèque départementale de l'Aisne pour sa : Journée de formation sur le livre électronique... Etc.
- J'aurai également le plaisir de poursuivre, durant cette nouvelle année universitaire, ma collaboration avec l'ESTEN de Tours (Ecole Supérieure des Techniques d'Edition Numérique), là aussi j'y reviendrai ici même prochainement plus en détails ;  ainsi qu'avec les traditionnelles "Rencontres de la Création de contenus et de la Diffusion Multicanal dans la Presse, l’Edition et la Communication" de Presseedition.fr. A suivre...
Si vous aussi souhaitez mon intervention ou ma participation, n'hésitez pas à me contacter (lien contact dans la colonne de droite).

- Versant édition, enfin, d'autres titres à venir prochainement dans le cadre de la collection Comprendre le Livre Numérique, que l'éditeur Jean-François Gayrard de NumérikLivres m'a fait la confiance de mettre sous ma direction en janvier 2011, et, l'édition imprimée de mon livre : "De la bibliothèque à la bibliosphère" chez Morey éditions de Florence Dell'aiera. Des précisions dans quelques jours ;-)
Une belle rentrée donc :-)

Enfin, début 2012 devrait voir une initiative qui fera date dans la prospective du livre. Mais chut ! Il est encore trop tôt pour en parler...

lundi 12 septembre 2011

Une boussole alors que nous basculons dans le livre numérique



* Note en date du 09 septembre 2015 :
- le post ci-dessous, daté de septembre 2011, ne reflète plus aujourd'hui la réalité. Il reste en ligne à titre d'archive, pour simple information, mais il n'est plus véritablement l'expression de mon sentiment, ni de mon travail de veille et de prospective. Certains des blogs recommandés ici n'existent plus, d'autres ont dérivé vers le marketing ou la technophilie :-(

"Est-il possible de s'orienter dans la période des e-incunables que nous traversons ?
J'essaye ici de simplifier mon post précédent du 16 avril 2011 : Huit blogs pour comprendre les mutations du livre et de son marché, et de rendre plus lisibles les listes à rallonges, ou celles non actualisées, qui s'étalent à différentes adresses.
J'ai revu mes recommandations.
Je vais encore me faire des amis !
Tant pis.
Comme l'écrivait Nicolas Boileau : "Souvent trop d'abondance appauvrit la matière". Une maxime que nous ferions bien de méditer (voir, par exemple, ceci : Google et les bibliothèques...)."

Et voici donc...
- Pour l’actu : IDBOOX, par Elizabeth Sutton
- Pour l'analyse : La Feuille, par Hubert Guillaud
- Pour les supports : L’Actu des eBooks, par Florent Taillandier
- Pour l'international : SoBookOnline, par Marc Jahjah
- Pour la e-littérature jeunesse : La souris grise, par Laure Deschamps
- Pour les librairies : La librairie est morte, vive la...? par Vincent Demulière http://lalibrairieestmortevivela.blogspot.com/
- Pour les bibliothèques : BibliObsession, par Silvère Mercier
- Et en blog subsidiaire : Histoire du livre, par Frédéric Barbier

mardi 6 septembre 2011

SOS LIBRAIRIES

Je n'ai pas encore mis mon grain de sel dans la campagne publicitaire de 500.000 euros lancée cet été par le Syndicat national de l'édition (SNE), le Syndicat de la librairie française (SLF), le Centre national du Livre (CNL) et l'Association pour le développement de la librairie de création (ADELC).
 

Alors voilà : cette campagne, à mon humble avis, est ridicule et absolument pas à la mesure des enjeux, alors que nous pouvons prévoir l'arrivée de la tablette Kindle d'Amazon avec une offre éditoriale francophone pour la période des fêtes de fin d'année (au plus tôt octobre 2011 ?), et que, d'une part, la fréquentation des librairies est à la baisse, ce pendant que, d'autre part, toutes les enquêtes confirment que la pratique du téléchargement de produits culturels est, elle, en augmentation constante (d'abord concernant la musique, les jeux et les vidéos, certes, mais aussi, de plus en plus, les livres).
 
Des syndicats professionnels dans le déni
 
Le visuel de cette campagne surtout est désastreux je trouve (Cf. illustration ci-dessus).
Il donne des librairies l'image de lieux tristes, pratiquement déserts, et surtout il insiste lourdement sur le rôle de conseil, voire de prescription, des libraires, alors que depuis plusieurs années, avec tout ce que l'on appelle "le Web 2.0", les lecteurs ont développé d'autres liens pour la recommandation et le partage de leurs lectures.
A croire que les responsables du SNE et du SLF sont toujours dans leurs têtes au 20e siècle.
Une telle campagne d'affichage, avec un tel visuel et un tel message, est indiscutablement une réponse du 20e siècle, laquelle, face aux stratégies de webmarketing de géants du numérique comme Apple, Amazon et Google, qui impactent de plus en plus le marché du livre, n'aura pas plus d'effet qu'un coup d'épée dans l'eau.
 
Ce qu'il faudrait faire ?
 
Il faudrait ne pas seulement communiquer (surtout aussi mal) mais agir. Agir en innovant sur le terrain, dans les librairies. Par exemple, en y aménageant des espaces pour lire, en y proposant le Wifi gratuit, etc. Et le faire savoir dans les nouveaux médias. Le challenge est d'attirer dans les librairies un nouveau lectorat, plus jeune et connecté.
Pour beaucoup les livres imprimés sont trop chers. Il faudrait apporter des services complémentaires à ceux qui en font l'acquisition (par exemple par le biais de QR Codes, en développant des services en ligne associés à l'achat du livre papier...).
Il faudrait travailler sur les passerelles possibles entre l'imprimé et le numérique, au lieu de toujours les opposer !
  
Entendons-nous bien : je ne doute pas de la bonne foi, du réalisme et des aptitudes aux changements de la majorité des libraires, et je ne pense pas non plus sous-estimer leurs difficultés, ni les risques pour eux du passage d'une édition imprimée à une édition numérique, ce dont je doute de plus en plus c'est de la représentativité et de l'efficacité des syndicats professionnels.
 
Qu'en pensez-vous ?
Quel avenir voyez-vous aux librairies ?
  
Inventons ensemble la librairie de demain !
  
Quel avenir pour la librairie face à la dématérialisation du livre ?
Dans l'ebook qui vient juste de paraitre aux éditions NumerikLivres, dans la collection "Comprendre le livre numérique" c'est un libraire, Vincent Demulière (et un libraire expérimenté*) qui répond à cette question.
Il y répond avec force et franchise. Il y répond avec son expérience professionnelle et sa conscience des enjeux. Il appelle "un chat", "un chat", et n'hésite pas à dévoiler les dessous parfois vaniteux d'un commerce qui a toujours du mal à se reconnaitre comme tel. Un livre à lire absolument !
 
   
- Post-scriptum : La Fnac, avec sa tablette FnacBook, son réseau de magasins, son portail web, et ses adhérents, aurait à mon avis un véritable boulevard devant elle, et une carte à jouer par rapport aux mastodontes anglosaxons. La première tentative fut lamentable :-(  J'espère beaucoup de ce nouvel essai :  Un nouveau FnacBook confirmé par le PDG de la FNAC...
   
- A lire aussi sur ce sujet : La campagne du SLF à côté de la plaque !

- A découvrir le blog : La librairie est morte, vive la ... ? le nouveau et récent blog de Vincent Demulière (libraire et conseil en librairie et auteur de "Inventer ensemble la librairie de demain").
* "Aujourd’hui consultant et formateur dans le secteur de la librairie, des bibliothèques et de l’édition, et porteur de projet d’une "Librairie interactive", Vincent Demulière a débuté sa carrière en 1993 comme chef de rayon dans la grande librairie lilloise, Le Furet du Nord. Il devient ensuite responsable de département chez Virgin/Extrapole, puis occupe successivement de 2001 à 2010 la direction de plusieurs librairies de renom : Les Volcans d'Auvergne, Flammarion à Lyon, enseignes de Privat et Chapitre.com / DirectGroup France. Gestion commerciale et ressources humaines, développement des ventes et gestion des stocks, management et gestion logistique, il se confronte durant ces années à tous les aspects vitaux de la librairie. Aujourd’hui à Lyon, Vincent Demulière milite activement pour une nouvelle librairie, qui soit un lieu de commerce de biens culturels, mais aussi d’animations culturelles et citoyennes de nouvelle génération, et un lieu connecté. Il est un des rares professionnels de la librairie à réfléchir et à préparer la librairie du 21e siècle à l’heure de la dématérialisation du livre et des nouveaux dispositifs de lecture. Dans les réflexions qu’il développe dans cet essai, il détaille sa vision et nous délivre un véritable guide de survie pour que les libraires ne connaissent pas le même sort que les disquaires."

jeudi 1 septembre 2011

Retour à une lecture hallucinatoire ?

Le 21e siècle serait-il celui d'un retour à la lecture hallucinatoire des temps archaïques ?
Je m'explique...

Il m'a semblé intéressant de mettre en parallèle les deux vidéos ci-dessous ;-)
La première présente le récent système de Booktrack pour ajouter des bandes sons aux ebooks et fait ces jours-ci débat sur la Toile...
La seconde présente une gravure ancienne qui suit en l'illustrant le célèbre poème symphonique de Smetana : "La Moldau", du nom du grand fleuve tchèque (Vltava).
Cette gravure représente en l'illustrant ce que le poème symphonique évoque. Elle part des sources du fleuve, dont elle suit le cours jusqu'à Prague et sa forteresse, en passant par les différentes scènes du poème symphonique : passage d'une chasse à courre, noce villageoise, ondines dans le courant au clair de lune...
Ici musique, gravure et partition sont liées. La gravure porte de petites représentations des différents groupes d'instruments de l'orchestre aux moments où ils jouent. Des nombres indiquent les mesures sur la partition et des inscriptions en italien précisent les nuances et les indications de tempo.
Une source d'inspiration pour des éditeurs pure-players ?
Je me souviens qu'Alberto Manguel rappellait dans son "Une histoire de la lecture" (N.B. l'extrait proposé à ce lien est pertinent par rapport au sujet qui nous occupe ici ;-) que le psychologue américain Julian Jaynes a émis l’hypothèse que : « Lire pendant le troisième millénaire avant notre ère revenait […] à entendre les cunéiformes, c’est-à-dire à imaginer le discours de façon hallucinatoire en regardant les signes qui le symbolisent, plutôt qu’à reconnaître visuellement les syllabes de la façon qui est la nôtre. ». A méditer !





lundi 22 août 2011

Figurer la prospective du livre

Serait-il possible de figurer la prospective du livre de manière humaniste, et non pas par un schéma aride ou une infographie spectaculaire ?
En même temps que je me posais cette question la nuit dernière, en relisant quelques pages des Petits traités I de Pascal Quignard, une réponse s'est imposée à moi.
Ce tableau de 1538 du Titien : La Vénus d'Urbin, dont une vue tronquée fait office de couverture à l'édition au format poche des petits traités I, et qui a certainement sa justification dans ce volume où il est beaucoup question de la chose écrite, est d'évidence une magnifique proposition de réponse.
 
La source au premier plan : l'exposition du corps, la peau nue, l'érotisation et la dimension masturbatoire de l'écriture, puis une paroi noire, opaque, difficilement explicable dans la composition du tableau qu'il coupe en deux parties égales (voir ci-dessous le tableau dans son ensemble). Au second plan deux servantes, dont l'une fouille dans un coffre. A la recherche de quoi ? Au loin, enfin, dans un crépuscule incertain, l'avenir du lendemain qui déjà se prépare.
 
La prospective du livre, dans le sens où la lecture n'est pas qu'un simple reflet du monde, mais qu'elle rend possible d'autres perceptions, d'autres visions du monde, et où je pense qu'aujourd'hui il nous faudrait collectivement faire montre d'une ambition réfléchie qui dépasserait le court terme, dans ce sens, oui, la prospective du livre s'inscrit bien dans la perspective de ce tableau : de la lecture de la nudité, dans toutes ses acceptions, à l'horizon d'un crépuscule annonciateur d'une nouvelle aurore, en passant par la recherche des effets manquants dans un grand coffre ;-)
Du présent, nous plongeons dans le passé, pour nous projeter dans l'avenir (voir illustration sous le tableau).
 
L'interprétation peut certes sembler tirée par les cheveux, mais elle est plus parlante je pense, et plus juste en tout cas, que le serait tout jargon de consultant ordinaire.
Oui, dans l'esprit des travaux que j'ai en cours, ce tableau du Titien figure parfaitement la prospective du livre... J'espère pouvoir vous en écrire plus dans les mois qui viennent...


vendredi 22 juillet 2011

Emergence de nouveaux genres littéraires

Jean d'Ormesson déclarait au dernier Salon du livre de Paris : "Un jour, le roman va disparaître, comme l'ode ou les tragédies ont disparu. On sent d'ailleurs un essoufflement du roman, il est en train de passer la main..." (Source). Mais à quoi, dis-je ? ;-)
Chaque support génère ses pratiques d'écriture, qui engendrent à leur tour des genres, induisent des lectures, auxquelles sont prédestinés certains lectorats.
Il serait intéressant d'avoir un éclairage historique sur cette question de l'influence des supports sur les genres littéraires, l'émergence, la promotion, ou le déclin d'un genre. (Si des historiens me lisent ?)


Distinguer tendances de fond et épiphénomènes...

Avec le passage de l'édition imprimée à l'édition numérique il se pourrait bien que nous assistions au cours du siècle, d'une part, à la disparition de certains genres (lesquels selon vous ?), et, d'autre part, à l'émergence de nouveaux genres (même question !).
Que pourrions-nous distinguer, pour l'instant, qui pourrait contenir en germes un ou des nouveaux genres ?
Les fan fictions ? (Lire "Le nouvel élan de la fan fiction")
Le work in progress ? (Lire "Avant ou après le roman, son « Journal ».")
Les expériences de lectures transmédia immersives ? (Lire "Après la lecture sociale la lecture immersive")
Quoi d'autre ?
L'univers des jeux vidéo (que je connais peu) serait-il un laboratoire de nouvelles formes de narrations ?
Qu'en pensez-vous ?

mardi 12 juillet 2011

Plus de 60 éditeurs entreprenants à découvrir

Découvrez la liste actualisée de plus de soixante éditeurs pure-players* francophones en cliquant ici...
* "Un éditeur pure-player est un entrepreneur qui publie des livres exclusivement dans des formats numériques à destination des nouveaux dispositifs de lecture. (Par extension il peut s’agir d’une société fournissant des logiciels applicatifs dédiés à l’édition de livres numériques enrichis et/ou qui propose ses services à des éditeurs de livres imprimés.)"

mardi 5 juillet 2011

Après la lecture sociale la lecture immersive

Plus j'y pense et plus je braque mon attention sur les signaux faibles et plus j'en arrive à considérer que la "lecture sociale" ne serait peut-être qu'un artefact de l'introduction, via les nouveaux dispositifs de lecture, des technologies de la communication dans l'activité, aujourd'hui solitaire, intime et silencieuse, de la lecture.
Polysensorialité et transmedia convergeraient plutôt vers une lecture immersive dont Pottermore serait, peut-être, un premier pas significatif.
 
Ana Vasile, assistante à la communication et aux formations pour le Transmedia Lab vient d'écrire un article : Pottermore: une nouvelle brique de l’univers Harry Potter, qui va implicitement dans ce sens.
Nous pouvons, par exemple, y lire :

"Pottermore est un nouvel élément de l’univers d’Harry Potter. [...] un site web promettant une nouvelle expérience online dans l’univers livresque d’Harry Potter [...] Les livres se veulent multimedia, avec des illustrations et des éléments interactifs. Henry Jenkins écrivait dans son analyse que cette expérience pourrait être le projet transmedia le plus visible de nos jours [...] Il m’est difficile, conclut Ana Vasile, de déclarer dès maintenant que Pottermore représente l’élément qui manquait dans le dispositif transmedia de Harry Potter, mais il est certainement un élément d’interaction transmedia dont nous allons reparler dans les prochains mois..."


Lecture immersive et Projet MétaLectures

Alors que nous avançons dans le siècle et la période historique des e-incunables (1971-20??) et que des projets commerciaux, tel Pottermore, avancent en créativité et en innovation, certainement nous faudrait-il faire montre de davantage d'audace et considérer le transmédia dans une perspective transhistorique: mettre en parallèle la lecture immersive du monde et de ses signes multiples par nos plus lointains ancêtres bipèdes (il y a environ six millions d'années), avec les possibilités de lectures immersives que nous pourrions avoir d'ici quelques années dans le Métavers.
J'évoquais récemment ces pistes d'innovation dans mon post : Lire en 3D, et elles trouvent des développements dans mon projet MétaLectures ci-dessous présenté (url du PDF).
Je suis bien évidemment à l'écoute de tous ceux qui souhaiteraient y participer.

mardi 21 juin 2011

Imaginer et construire le livre de demain

Ils se sont efforcés d'imaginer les livres ou les bibliothèques du futur, de mettre en scène les impacts de ces mutations sur les hommes et les sociétés.
Aujourd'hui pour nous il ne s'agit pas de prédire ou de prévoir, d'imaginer ou de seulement anticiper, mais d'écrire l'à-venir du livre, de le préparer, de le construire ensemble.
  
Depuis -385 av. J.-C.
 
-385 / -370 av. J.-C., Phèdre, Platon.
1786, L'an deux mille quatre cent-quarante : rêve s'il en fût jamais (Volume 1), Louis-Sébastien Mercier.
1846, Le monde tel qu'il sera, Émile Souvestre
1892, La vie électrique, Albert Robida
1894, La fin des livres, Octave Uzanne et Albert Robida
1902, L'agonie du papier, Alphonse Allais
1932, La Mort du Livre. Anticipations bibliophiliques, Maurice Escoffier (Revue Mensuelle de l’Association des Anciens Élèves de l'École des Hautes Études Commerciales, numéro spécial sur le livre de décembre 1932).
1943, Ravage, René Barjavel
1944, La bibliothèque de Babel, Jorge Luis Borges.
1946. Chroniques martiennes, Ray Bradbury.
1953 (USA), 1955 (France), Fahrenheit 451, Ray Bradbury.
1965, Dune I, Frank Herbert
1968, 2001 Odyssée de l’espace, Arthur C. Clarke
1975, Le livre de sable (dont, Le Congrès), Jorge Luis Borges.
1988, Prélude à Fondation, Isaac Asimov
1992, Le samouraï virtuel, Neal Stephenson
1995, L’âge de diamant, Neal Stephenson
2006, Rainbows End, Vernor Vinge
2008, Le Messager, Eric Bénier-Bürckel
  

samedi 18 juin 2011

LIRE EN 3D

En partie hérités de la compilation de tablettes reliées par des lanières, nos livres imprimés sont naturellement en trois dimensions. On parle d’ailleurs pour les nommer de volumes. Mais bientôt ce sera le contenu même de nos lectures qui nous apparaitra en 3D dans des propositions de plus en plus immersives.
 
Nous le constatons, les contenus 3D sans lunettes arrivent sur nos écrans de cinéma, de télévision, et sur nos consoles de jeux. De premiers appareils photos prennent des photographies en 3D. Et même l’impression 3D permettra bientôt de reproduire chez soi des objets en stéréolithographie.
Si cela nous séduit a priori c’est naturellement parce que le monde qui nous entoure est tridimensionnel.
La 3D, elle, ne l’est pas vraiment.
Le terme 3D désigne en fait un effet de relief rendu par des images stéréoscopiques, un procédé bien connu depuis les origines de la photographie. Une sorte d’illusion d’optique. La stéréoscopie est à la vision ce que la stéréophonie est à l’audition. Il s’agit de jouer légèrement sur le décalage de deux sources. Aujourd’hui il s’agit le plus souvent de représentations en images de synthèse numériques.
  
La 3D appliquée aux livres
 
Pour le livre, diverses techniques permettaient déjà d'imprimer des images donnant une illusion de profondeur. Notre perception visuelle peut être facilement trompée et le savoir-faire des artisans du livre a toujours été une source de créativité. Les livres animés, nous disons aujourd’hui pop-up, à l’aide de pliages et de superpositions, de tirettes, de volets et autres ingéniosités, remonteraient au moins à la fin du 15e siècle.
  
Aujourd’hui la persistance, naïve à mon sens, qu’ont parfois les acteurs de l’édition numérique à vouloir simuler une page qui tourne avec leurs "feuilletoirs", démontre visiblement, c’est le cas de le dire, que le caractère réinscriptible des nouveaux supports de lecture, de plus en plus plats et de moins en moins épais, pose problème par rapport à des millénaires de spatialisation des pratiques de lecture.
Déjà questionnée par la multiplicité des liens hypertextes et des parcours de lecture qu’ils ouvrent, l’évolution de nos usages face aux textes est de plus en plus déroutante. Nos usages sont de plus en plus impactés par le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique. L’examen de leur évolution réclamerait une véritable réflexion relevant de l’anthropologie de la lecture.
Une réflexion dans la foulée de celle de Marcel Mauss dans "LesTechniques du Corps" (1934), mais appliquée aux pratiques de lecture, mériterait bien ainsi d’être développée.
 
Réalité augmentée et projections holographiques
  
Alors la 3D pourrait-elle redonner, dans une autre dimension, une illusion de matérialité aux livres ?
Les livres imprimés accompagnés de lunettes en carton avec un verre bleu et un verre rouge sont aujourd’hui largement dépassés par les applications de réalité augmentée.
Depuis 2009 des livres imprimés utilisent la réalité augmentée (par exemple via la technologie développée par la société française Totale immersion, voir la vidéo de Nouvo.ch).
Les éditions Nathan, une des marques du Groupe Editis-Planeta spécialisées dans l’éducation, commercialise avec Dokeo, la première collection en réalité augmentée.
  
 
Mais on peut s’interroger sur le devenir de telles solutions passant par l’impression, alors que la 3D envahit plus rapidement nos écrans.
De premières réalisations de livres applications jouant sur des effets 3D commencent à être commercialisées (voir ici) et un futur iPad 3D n’est pas à exclure (voir ici).
L’avenir de la lecture 3D est certainement à envisager aussi du côté des lunettes vidéo et des projections holographiques, dont des prototypes furent présentés au CES 2011 (Consumer Electronics Show de Las Vegas en janvier, voir le rapport d’Olivier Ezratty).
Pour que textes et lecture ne soient pas solubles dans la vidéo, la créativité des auteurs va devoir s’aiguiser sur la scénarisation multimédia et la diffusion plurimédia.
Certaines formes littéraires seraient liées à leurs supports de lecture (la question, par exemple, peut se poser de déterminer si le roman est lié au codex ?) et nous pouvons penser que de nouveaux genres naitront des nouveaux dispositifs de lecture (nous l’avons déjà un peu vu depuis 2010 avec la Twittérature).
 
Redéfinir le contrat de lecture dans les territoires digitaux
   
La R&D des jeux vidéo trace peut-être ainsi la voie à de nouvelles pratiques de lectures, immersives et participatives (collectives ?), liées à de nouvelles formes narratives et à une redéfinition du contrat de lecture.
La console Wii Nintendo et la Xbox 360 Kinect de Microsoft peuvent déjà potentiellement inspirer des fonctionnalités originales pour interagir de manière novatrice dans des environnements imaginaires. (Certains se sont déjà essayés à connecter une Kinect sur l’OpenSimulator pour interagir dans et avec des territoires virtuels.)
  
L’idée est en germe dans la collection BookSurfers lancée par Amazon : « Ces livres numériques ont été écrits par David Gartward dans le but d’encourager les enfants à lire. Chaque aventure est basée sur un livre classique comme par exemple « Le magicien d’Oz ». Le lecteur peut s’il le souhaite cliquer sur des liens dans l’histoire qui renvoient aux passages du livre original… » (Voir l’information sur IDBOOX) et elle a déjà connu dans le passé des tentatives de concrétisations dans Second Life.
  
Le 16 septembre 2007 je donnais une première conférence à la Bibliothèque Francophone du Métavers dans Second Life, pour la sortie de mon livre "Gutenberg 2.0, le futur du livre".
Depuis les choses ont peu progressé.
Mon projet MétaLectures n’a pas reçu de soutiens :-(
  
Le Métavers (« monde virtuel, créé artificiellement par un programme informatique ») a lui progressé. Il s’est étendu. Notamment avec l’OpenSimulator (« OpenSim, est un serveur open source utilisé pour héberger des monde virtuels » Wikipédia), que commencent à s’approprier, par exemple, des projets théâtraux (je pense notamment au Festival des scènes virtuelles et  à son monde virtuel sur www.bonjourmonde.fr ).
L’OpenSim héberge notamment de nouveaux mondes virtuels francophones, tels (malgré leurs noms anglophones) Francogrid ou NewWorld, sur lesquels je suis également présent, attentif à y détecter et à y promouvoir toutes initiatives en liens avec les livres et la lecture.
 
La redéfinition du contrat de lecture (contrat implicite entre les professionnels du livre et les lecteurs, et sur lequel se fonde le rapport singulier que nous entretenons tous, plus ou moins, avec les livres), redéfinition induite par le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique, passe, je pense, par l’exploration de ces nouveaux territoires digitaux.
  
(Illustrations : une fresque de Pompéi, puis, mon avatar en exploration livresque dans le Métavers ;-)

lundi 13 juin 2011

Mieux comprendre la collection CLN "Comprendre le Livre Numérique"

La collection "Comprendre le Livre Numérique" est née de la volonté de l'éditeur Jean-François Gayrard.
 
Cette collection  a pour ambition d'éclairer les enjeux et les perspectives du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique.
Lorsqu'en décembre 2010 Jean-François Gayrard m'a contacté pour me proposer la direction de cette collection et me demander d'en rédiger en quelques semaines le premier opus : j'ai accepté. Aussitôt.
J'ai accepté d'abord pour le challenge de participer à une édition nativement numérique, pour sortir de la théorie et tester concrètement, comme auteur, l’expérience d’une première édition qui ne soit pas en version imprimée. Ensuite, car l'idée d'une telle collection était (et est toujours) très pertinente : tant les lecteurs que les acteurs de l'interprofession du livre, ont besoin d'informations, de points de vue multiples et de débats, sur les grands enjeux et les perspectives du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique.
     
Les premiers pas d'une collection
  
Les débuts furent difficiles.
Quelques auteurs nous ont fait faux bond. D'autres, pressentis et sollicités, qui seraient sans doute les meilleurs pour aborder certains thèmes, n'ont pas voulu nous suivre.
Soit que leurs activités ne leur laissaient pas la possibilité d'écrire un livre, soit qu'ils n'aient pas voulu prendre le risque de s'exprimer sur des thèmes à la fois d'actualité et sensibles, abordant souvent des secteurs en pleine mutation et sur le devenir desquels nous avons peu de visibilité. Je suis bien placé pour le savoir et pour juger des railleries et des médisances que la prise de ce risque entraine.
 
Vaille que vaille, trois premiers titres sont parus en six mois d'existence, et témoignent de notre volonté commune, à Jean-François Gayrard et son équipe et à moi-même, de mener à bien cette aventure.
 
Le plus récent : "Manuel scolaires et albums augmentés : enjeux et perspectives pour une pédagogie du 21e siècle" de Michèle Drechsler...
 
Auparavant : "Etats des lieux de la BD numérique, enjeux et perspectives" par Sébastien Naeco, du blog reconnu Le comptoir de la BD...
 
Mon propre titre également, sur les impacts des livres numériques sur les bibliothèques et leur évolution : "De la bibliothèque à la biblosphère", préfacé par François Bon...
Signalons également le titre hors collection de Thierry Crouzet : "L'édition interdite"...
   
Même si j'ai été agréablement surpris par les ventes, il faut reconnaitre qu'il n'y a pas encore pour l'instant véritablement de marché pour le livre numérique francophone, surtout lorsqu'il s'agit d'ouvrages qui pourraient être imprimés. Cela tient principalement, selon moi, à l'absence sur le marché de dispositifs de lecture, à la fois performants, ergonomiques et à des prix abordables.
Car pour le reste, les livres de cette collection sont, d'une part, disponibles aux formats ePub et PDF, et sur toutes les principales plateformes (Immateriel.fr et ePagine.fr, ainsi que de nombreuses librairies partenaires, mais également sur l'iBookstore d'Apple et le Kindle Store d'Amazon), et également via la page Facebook de la collection, et sur la librairie en ligne de l'éditeur de la collection : NumérikLivres, et ce, d'autre part, sans DRM et au prix abordable de 03,99€, abordable et juste si l'on considère le travail de recherche et d'écriture que demande ce type d'essais grand public (je parle en connaissance de cause !) et le travail de formatage de l'éditeur et de son équipe (notamment de Gwen Catala, merci à lui !).
   
Les perspectives d'une collection
 
Parmi nos prochains sujets et nos prochains auteurs : Des opportunités et des arnaques de l'autoédition à l'heure du numérique, par Paul Leroy-Beaulieu ; nos enfants face aux livres numériques, par Laure Deschamps (du site La souris grise) ; puis également des titres sur le devenir de la librairie, le marketing de l'édition numérique, les DRM et le piratage...
Nous recherchons des auteurs susceptibles de traiter les thèmes de : la lecture sociale ; les nouveaux dispositifs de lecture et les nouvelles technologies d'affichage... (Contactez-moi ;-)
 
Par ailleurs le blog dédié à la Collection Comprendre le Livre Numérique devrait prochainement centrer davantage sa ligne éditoriale sur les thématiques de la collection, le suivi de ses titres et de leurs auteurs.
Un partenariat est envisagé avec la collection Numéric'Air des éditions Morey de Florence Dell'Aiera, partenariat qui devrait développer pour certains titres la synergie édition numérique / édition imprimée à laquelle je crois.
Mais cette collection ne se développera que si ses lecteurs la font vivre.
Vous êtes des milliers chaque mois à consulter le présent blog, et à la date du 12 juin 2011 les communautés liées au livre et à l’édition que j'anime, dénombrent : pour le groupe "Prospective du livre et de l’édition" sur Facebook 405 membres (+1976 contacts directs), pour le "Hub Devenir de l’édition" sur Viadeo 626 membres (+282 contacts directs), et, pour le groupe auquel je participe : "Nouvelles tendances dans l’édition, le marché du livre, de la presse et des médias au 21e siècle" sur Linked in, 687 membres (+115 contacts directs).
Si derrière ces chiffres il n'y a pas que des robots ou des végétaux, mais bel et bien des femmes et des hommes pensants, conscients et concernés, au moins curieux des enjeux, des opportunités et des risques du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique, alors cette collection Comprendre le Livre Numérique va se développer et remplir sa mission d'information. C'est à vous de choisir !

N.B. "post archive" : je ne suis plus directeur de cette collection depuis le 1er janvier 2012.
  

dimanche 12 juin 2011

Des lecteurs de terrain plus proches de Richard Stallman que d'Amazon et d'Apple

Le philosophe, par André Marin de Barros
Intéressante expérience hier samedi 11 juin, où j'ai eu l'occasion d'intervenir sur le thème : "Les évolutions du livre et de la lecture au 21e siècle. Enjeux et perspectives...", pour une conférence publique devant les usagers du réseau de médiathèques de la communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines.
  
Liberté d'esprit et contrat de lecture
 
Un auditoire peu nombreux (sans doute en partie à cause du week-end de la Pentecôte), mais très partagé, concerné et réactif.
Des adeptes déjà convaincus des tablettes e-paper, d'autres plus méfiants, d'autres plus crédules, mais tous soucieux de l'avenir du livre et de la lecture, et en demande d'informations.

Le point le plus important à mon avis, qui ressort de cette rencontre, est qu'il faudrait absolument, partout en France (et partout ailleurs), multiplier de tels débats avec le "grand public" des lectrices et des lecteurs.
Autant que les personnels, les usagers des bibliothèques et des médiathèques sont déboussolés face au passage de l'édition imprimée à l'édition numérique et sont en demande, d'informations soit, mais aussi et surtout d'échanges, de discussions, de débats dans lesquels ils puissent s'exprimer et faire valoir leurs expériences et leurs souhaits. Et cela est légitime !
Que peut-il ressortir sinon de cette enrichissante rencontre, à la limite parfois de la confrontation, et qui a eu le grand mérite de brasser les interrogations et les points de vue ?
Le point essentiel, selon moi, et que j'ai très fortement ressenti, est que lectrices et lecteurs sont très conscients et très soucieux, d'une part, de leur liberté d'esprit, d'autre part, des risques, avec l'édition numérique, de rupture du contrat de lecture (ce contrat implicite entre les professionnels du livre et les lecteurs et sur lequel se fonde le rapport singulier que nous entretenons tous, plus ou moins, avec les livres). 
Ils sont bien conscients de l'obsolescence programmée des nouveaux dispositifs de lecture et de leur faible affordance.
  
De la liberté des lectrices et des lecteurs
  
L'Homme Livre, par Arcimboldo
Même s'il n'en a pas été directement question hier, et même si beaucoup devaient ignorer ces deux textes, je pense que toutes et tous adhéraient spontanément et sans réserves, tant à la récente mise au point de Richard Stallman : The Danger of E-books, qu'au texte : "Les [dix] droits imprescriptibles du lecteur", droits formulés en 1992 par Daniel Pennac dans son essai "Comme un roman", paru aux éditions Gallimard.
  
Par ailleurs consommateurs de plus en plus avertis, et par nécessité de plus en plus vigilants sur leurs dépenses culturelles ou de loisirs, les lecteurs ne sont pas dupes des stratégies commerciales d'Amazon avec son Kindle, ou d'Apple avec son iPad. 
Par manque d'information sans doute, ils "jettent le bébé avec l'eau du bain", repoussant les ebooks au lieu de s'opposer aux DRM.
Légitimement, l'idée de fichiers chronodégradables passe mal.
Alors que la lecture est une activité solitaire et qui isole, beaucoup de lecteurs semblent craindre davantage cet isolement avec les livres numériques, et ainsi ne semblent pas sensibles aux dimensions sociales de la lecture que les technologies de la communication rendraient possibles. Ils sont persuadés que Facebook et Twitter peuvent faciliter des révolutions (comment ont-ils fait en 1789 ?), ou engendrer des apéritifs géants, mais pas faire se rencontrer des lecteurs !
       
Des publics comme celui d'hier n'ont pas encore eu la possibilité de connaitre mes travaux, considérant que j'ai encore peu publié, et que les médias traditionnels ne s'intéressent pas encore à la prospective du livre et de l'édition.
Nonobstant, de telles rencontres confirment bien mon intuition à partir de laquelle s'élance la perspective transhistorique de cette nouvelle discipline, à savoir : la nécessité d'une approche humaniste du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique ; nécessité d'une réflexion collective au niveau, non pas des problématiques et des enjeux technologiques et marchands, mais, au niveau des femmes et des hommes, des auteurs, des lecteurs, de tous les professionnels du livre et de l'édition, tous, que ces derniers (livre et édition) soient imprimés ou numériques. Une réflexion au niveau des usages et des pratiques et pas seulement des comportements d'achat.
Considérant, d'une part, le travail de désinformation des différents lobbies de part et d'autre et le manque d'information des lecteurs, et, d'autre part, le carcan paralysant des contraintes législatives et économiques à des niveaux transnationaux, il se pourrait bien que la période des e-incunables (1971-20??) soit (bien) plus longue que celle des incunables (1450-1501), d'autant plus que nous ne changeons pas seulement de procédé de reproduction, mais, aussi, de supports et d'interfaces de lecture.
Le plus grand danger serait, je pense, de considérer les défis et les enjeux du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique comme un champ clos, en n'y voyant qu'une possible redistribution des cartes et que de possibles perspectives financières.
Il nous faut aujourd'hui concevoir la quatrième révolution du livre par rapport au bruit de fond d'une nouvelle société en gestation.

 

vendredi 27 mai 2011

Contribution pour comprendre la 4e Révolution du Livre

Le texte ci-après, titré : "Contribution pour comprendre la 4e révolution du livre", et qui a servi de base à ma présentation du 19 mai dernier au Salon i-expo, a pour unique ambition d'ébaucher le périmètre de la période historique des e-incunables (1971-2022), dans laquelle nous sommes bel et bien, que nous le voulions ou non !

jeudi 19 mai 2011

Economie de la connaissance et livres numériques...

J'ai eu le plaisir cet après-midi de participer dans le cadre du Salon i-expo (Porte de Versailles, Paris) à la conférence plénière organisée par gfii, sur le thème : Economie de la connaissance et livres numériques : quels modèles économiques pour quels usages ?

Au cours de cette conférence présidée par Emmanuel Benoit, Directeur marketing stratégique de Jouve, je suis intervenu sur ce thème en compagnie de Bertrand Eveno (Professeur à l'ESCP sur l'industrie des médias et ancien PDG de l'AFP et de Havas Education) et de Jean-Charles Fitoussi (Editeur pure-player co-dirigeant de SmartNovel).
 
L'occasion pour moi de formuler quatre recommandations aux acteurs de l’économie de la connaissance :
- Veiller au développement de la bibliodiversité,
- Veiller au libre accès de tous aux contenus,
- Veiller à la diversité des professionnels.
- Et enfin, faire en sorte que l’innovation et l’expérimentation puissent s’exprimer davantage.

Ma conclusion ?
"Les tutelles doivent aujourd'hui mettre en place, d'une part, une juste régulation du marché du livre numérisé par rapport au marché du livre imprimé, et, d'autre part,  un cadre législatif adapté au marché émergeant du livre umérique qui soit découplé de l’édition imprimée."

mercredi 18 mai 2011

Edition numérique : Une table ronde intéressante mais avec un sujet tellement vaste ;-)

J'ai comme prévu eu ce matin le plaisir de présenter et d'animer modestement, dans le cadre du Salon OnLine 2011 et des "4e Rencontres de la Création de contenus et de la Diffusion multicanal dans la presse, l'édition et la communication", de Presseedition.fr, la table ronde sur le thème : Edition numérique, quels modèles économiques ?

Cette rencontre a finalement réuni (et je les remercie chaleureusement pour leurs participations) :
- Marc LEIBA, consultant, chef de projet auprès du Centre d'études et de conseil IDATE, lequel nous a exposé en introduction les perspectives du marché du livre numérique à l'horizon 2014.
- Vincent MARTY, Directeur Général de Dilicom, société spécialisée dans l’échange de données informatisé entre libraires et distributeurs, et qui nous a présenté le hub numérique de Dilicom....
- Stephen BELFOND, fondateur de i-Gutenberg éditeur de livres augmentés, qui nous a entretenus de la possible chaine de valeur des livres augmentés et de la collection de catalogues augmentés de la RMN (Réunion des Musées Nationaux).
- Et Elizabeth SUTTON, Conseil en édition numérique auprès de l'interprofession du livre, créatrice et animatrice du site web d'informations sur l'édition numérique IDBOOX.com, qui nous a dessiné un panorama fort intéressant des stratégies et des différents modèles économiques testés sur le marché naissant des livres numériques et a, tout comme je le fais souvent, appelé à l'expérimentation et à l'innovation !

Dommage que l'équipe du FnacBook que j'avais conviée à cet événement n'ait pas donné suites.


mardi 17 mai 2011

Du bibliothécaire à l'expert en sciences de l'information

J'ai eu ce matin le plaisir de donner une conférence sur le thème : "Les évolutions du livre et de la lecture au 21e siècle. Enjeux et perspectives pour les bibliothèques", pour les personnels du réseau de médiathèques de la communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines (8 médiathèques et un Bibliobus).

Le message que j'ai cherché, avec succès je pense, à faire passer est qu'... "Il faut penser la lecture au-delà du livre, dans un contexte de computation du réel, et repenser la fonction de bibliothécaire dans la perspective ambitieuse d'un expert interdisciplinaire en documentation et en sciences de l'information (les anciennes fonctions allant être robotisées)." ;-)
Qu'en pensez-vous ?

mercredi 11 mai 2011

Le numérique un tournant à saisir pour les bibliothèques

J'ai eu hier le plaisir de participer au séminaire CEDROM-SNI (spécialiste international de la  diffusion d'information de presse sur Internet, notamment avec Europresse.com) de Paris, sur le thème : "Le numérique : un tournant à saisir pour les bibliothèques. Des mutations pour les usagers et pour les professionnels".

Ma participation, devant plus d'une centaine de bibliothécaires, s'est déclinée d'abord en une conférence, exposant "Les impacts de la digitalisation des documents sur l'évolution des bibliothèques et du métier de bibliothécaire", puis, j'ai eu le plaisir de participer à une table ronde : "Les professionnels face à l’évolution des besoins, des outils et de leur métier", en compagnie de : François Bocquet de l'Université Lyon 2 ; Thierry Caillier de la Médiathèque centrale Jean Lévy, de Lille ; Raymond Descout, Directeur général de CEDROM-SNI ; Jean-Claude Marchand de la BMVR de l’Alcazar à Marseille ; et, Chantal Sibille de la Bpi de Paris.
Un séminaire intéressant qui, une fois de plus, a bien montré, à la fois, l'engagement et les inquiétudes des bibliothécaires 

lundi 9 mai 2011

Invitation à une table ronde sur les modèles économiques de l'édition numérique

Lectrices et lecteurs de P.L.E. Consulting sont chaleureusement invités à la table ronde que j'aurai le plaisir d'animer, le mercredi 18 mai 2011 au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris, dans le cadre du Salon OnLine 2011 et des 4e Rencontres de la Création de contenus et de la Diffusion multicanal dans la presse, l'édition et la communication, de Presseedition.fr, sur le thème : Edition numérique, quels modèles économiques ?

De 09H30 précises à 10H15, cette rencontre réunira :
- Marc LEIBA, consultant, chef de projet auprès du Centre d'études et de conseil IDATE, lequel nous exposera en introduction les perspectives du marché du livre numérique à l'horizon 2014.
- Vincent MARTY, Directeur Général de Dilicom, société spécialisée dans l’échange de données informatisé entre libraires et distributeurs, et qui nous présentera le hub numérique de Dilicom....
- Stephen BELFOND, fondateur de i-Gutenberg éditeur de livres augmentés, qui nous parlera de la possible chaine de valeur des livres augmentés et de la collection de catalogues augmentés de la RMN (Réunion des Musées Nationaux).
- Jean-Daniel BELFOND, Directeur Général des Editions de l’Archipel pour nous exposer la politique de son groupe vis-à-vis du numérique...

Pour vous inscrire gratuitement et demander votre badge d'accès libre au salon OnLine 2011 (Salon du E-MARKETING, E-COMMERCE, E-PUB, RICH MEDIA, M-MARKETING, M-COMMERCE, RESEAUX SOCIAUX) : cliquez ici ;-)
N.B. : Le Guide Tendances et Pratiques 2011, dans la Presse, l’Edition et la Communication, vous sera offert sur l’Espace conférences.

(Dans la foulée, j'aurai également le plaisir d'animer la table ronde suivante, sur le thème : Communication : dématérialisation et nouveaux médias, de 10H30 à 11H15, avec :
- Nathalie BRION, Présidente de Tendances Institut, laquelle nous exposera en introduction les tendances de la communication à l'heure des nouveaux médias et des réseaux sociaux.
- Pascal OMNES, Directeur de la communication chez SPIE SA, qui nous entretiendra de la dématérialisation de la communication chez Spie.
- Nicolas BOUTET, PDG de WEDIA, qui interviendra sur le thème de la communication cross média...
- Edouard RENCKER, Président de MAKHEIA Group, sur les nouveaux outils de communication et la communication à l'heure des réseaux sociaux...

vendredi 6 mai 2011

Sensibiliser les professionnels de demain au marché du livre numérique et aux nouvelles pratiques de lecture

J'ai eu le plaisir d'intervenir cet après-midi auprès des étudiant(e)s de deuxième année de la formation Bachelor Médiatis de l'EAC-Paris ("L'école des métiers de la culture") pour une sensibilisation aux enjeux du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique, et pour leur transmettre les éléments et les informations de base pour mener, sur ces sujets, une veille stratégique pertinente durant leur cursus.
Ma récente liste de 47 éditeurs pure-players francophones et des 08 blogs pour comprendre les mutations du livre et de son marché, m'ont bien été utiles (entre autres ressources...).

Mon désir avec ce type d'interventions est de susciter des ambitions parmi les professionnels de demain.
Il est intéressant et assez curieux cependant de remarquer que tous ces jeunes que je rencontre régulièrement sont, même s'ils ne sont pas de grands lecteurs ;-) très attachés aux livres papier, et qu'ils ne doutent pas un instant de leur pérennité, et ne souhaitent en aucune façon, que les livres numériques remplacent un jour totalement les livres imprimés. A méditer ! 

jeudi 5 mai 2011

Livre et édition : Nous vivons une époque formidable :-)

J'ai eu le plaisir hier de donner mes premières heures de cours aux étudiants de première année de l'Ecole Supérieure des Techniques de l'Edition Numérique (ESTEN) à Tours.
Durant ce mois de mai mon intervention, sur le thème général : "Digitalisation de l'édition et émergence de nouveaux modèles", suivra une progression :
- Evolutions du marché du livre, passage de l'édition imprimée à l'édition numérique...
- Émergence d'un marché du livre numérique...
- Business development (innovation produit, webmarketing...) de l'édition numérique...,
une progression qui, je l'espère, confortera les étudiants dans cette idée qui me bouleverse et me dynamise, que nous vivons, pour le livre et l'édition, une époque formidable, au moins aussi excitante que celle des incunables, premiers livres imprimés entre 1450 et 1500.
Rendez-vous compte que du 1er siècle chrétien à la fin du 20e, nous n'avons pratiquement eu qu'une seule et unique interface de lecture : le codex. Aujourd'hui, avec la digitalisation de l'édition, nous sommes entrés dans une ère de diffusion multicanal multisupport.
Il y a des dangers et des prises de risques certes, mais dites-vous bien que des siècles durant nos ancêtres n'ont rien vécu de ce que nous vivons. A nous tous, individuellement et collectivement, d'être aujourd'hui à la hauteur des enjeux !

mercredi 4 mai 2011

Les 4 posts les plus lus de Prospective du Livre et de l'Edition

1. 40 éditeurs pure-players francophones:  liste des éditeurs pure-players francophones (régulièrement mise à jour)...

2. Huit blogs pour comprendre les mutations du livre : ces 8 blogs suffiraient-ils pour s'informer sur les mutations du livre et de son marché ?

3. Innovation produit pour le livre 2010 2020 : "Le développement des produits existants et la création de nouveaux produits restent les principaux moyens pour préserver ou acquérir un avantage compétitif...". Un post qui sera prochainement actualisé et enrichi.


mardi 3 mai 2011

Intervention sur les Complémentarités Papier-Papiel

J'ai eu le plaisir d'intervenir ce matin au Centre européen d'Innovation des technologies en Continu de Xerox à Villepinte, sur un thème qui m'est cher : Digitalisation de l'édition et Complémentarités Papier-Papiel, dans le cadre d'un workshop Xerox : "Les 3 commandements du livre d'aujourd'hui et de demain : le bon business model, le bon workflow, la bonne technologie".

Cette intervention était pour moi : "Une [nouvelle] tentative de définition du contexte du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique, avec ses enjeux et ses complémentarités."
Après avoir sommairement présenté diverses complémentarités par le biais de l'innovation produit, ma conclusion a été, d'une part, qu'il fallait veiller à la bibliodiversité, et mettre en place une juste régulation du marché du livre numérisé par rapport au marché du livre imprimé, et, un cadre législatif adapté au marché émergent du livre numérique, qui soit découplé de l’édition imprimée.
D'autre part, que l’innovation et l’expérimentation devraient pouvoir s’exprimer davantage, et qu'il faut notamment promouvoir davantage le design industriel au service de l'éditorial...