jeudi 21 avril 2011

Des livres pour comprendre la révolution numérique du livre ?

"Le philosophe" par André Marin de Barros
Cela fait un moment que je déplore la rareté de livres explicitant, tant aux lecteurs et à certains publics essentiels, comme les enseignants et les étudiants, qu'aux professionnels du livre, les enjeux et les perspectives du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique.

J'ai donc décidé d'en dresser une liste. Ce fut vite fait ;-(
Mes critères dans cette, malheureusement, très petite liste donc, ont été de ne sélectionner, d'abord, que des livres que j'avais effectivement moi-même lus et appréciés, et, ensuite :
- des livres qui soient encore d'actualité (ainsi je ne recommande même pas mon propre ouvrage "Gutenberg 2.0, le futur du livre" qui ne l'est plus)
- des livres dont les propos soient facilement compréhensibles pour des non professionnels.
Enfin, il doit bien s'agir de livres, et non de rapports, études, mémoires, thèses...

Ce sont des ouvrages de vulgarisation et des guides pratiques sur ce que nous sommes en train de vivre : la passage de l'édition imprimée à l'édition numérique, qui font, je pense, cruellement défaut aujoud'hui, pas tant à notre compréhension des événements, à notre réflexion, et conséquemment à nos actions, quoique, mais, à la structuration responsable d'un marché du livre numérique.
Qui a intérêt à tenir les lecteurs dans l'ignorance?

Trois livres et une collection

J'ai ainsi retenu :

- En éditions numériques :

"Impressions numériques", essai de Jean SARZANA et Alain PIERROT, Publie.net éd., 2010, 05,99 €, ISBN 978-2-81450-374-8, http://www.publie.net/

"Après le livre", essai de François BON, Publie.net éd., 2011, 03,49 €, ISBN 978-2-81450-410-3, http://www.publie.net/

– Les ebooks de la collection "Comprendre le livre numérique", NumérikLivres éd., 01,99 € le titre, http://comprendrelelivrenumerique.com/

- En édition imprimée :

"L'édition électronique" de Marin DACOS et Pierre MOUNIER, La Découverte éd., Collection Repères, 2010, ISBN 978-2-7071-5729-4, lien vers sommaire et infos, 128 pages, 09,50 €. (Egalement en version PDF, 06,99 €).

Je donne une liste plus complète mais, plus générale quant à sa thématique, dans la colonne de droite du présent blog.
N'hésitez pas à intervenir en commentaires.

samedi 16 avril 2011

Huit blogs pour comprendre les mutations du livre et de son marché

* Notes en dates des 29 avril 2013 et 14 aout 2014 :
- le post ci-dessous, daté d'avril 2011, ne reflète plus aujourd'hui la réalité. Il reste en ligne à titre d'archive, pour simple information, mais il n'est plus véritablement l'expression de mon sentiment ni de mon travail de veille et de prospective.
- certains des blogs recommandés en avril 2011 n'existent plus, d'autres ont dérivé vers le marketing ou la technophilie :-(
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Comme beaucoup je pense, je suis souvent agacé par la répétitivité des infos sur le web.
En passant de l’information imprimée au flux numérique de nouvelles, il est certes plus facile d’avoir accès à l’actualité, mais de plus en plus difficile de la mettre en perspective et de l’assimiler.
La surcharge informationnelle est de plus en plus handicapante pour faire le tri entre les renseignements utiles et les manipulations commerciales, et pour discerner les signaux faibles à travers le brouhaha et l’embrouillamini des apprentis reporters. La nymphe Echo serait-elle la déesse du web ?

Un régime Dukan contre l’infobésité ?

L’infobésité (terme de nos amis québécois, reconnu par l'Office de la langue française depuis 1995) a des effets désastreux sur notre plasticité intellectuelle, et du coup sur nos capacités à réagir, armés d’avis éclairés ;-)
Il est de plus en plus difficile de valider et de hiérarchiser les informations, et, conséquemment, de prendre des décisions adaptées.
La facilité à propulser gratuitement en quelques clics son propre blog a engendré un flot de publications en ligne, sur lequel il est de plus en plus abrutissant et vain de surfer. Le flot noie le flux. Du coup, un effet de seuil critique est atteint.
Les blogueurs le ressentent aussi et, quelques-uns, cherchent de plus en plus à se concurrencer, voire à s’évincer les uns les autres.
Sur la twittosphère s’échangent des noms d’oiseaux et beaucoup d’égos s’égratignent. Nous sommes souvent au niveau de la cour de récréation. Certains, oublieux qu’ils peuvent être lus par tous, ne donnent pas la meilleure image d’eux-mêmes.
Je me mets à la place de la lectrice, du lecteur, de l’internaute lambda qui cherche à comprendre ce qu’il se passe dans le monde de l’édition, ou bien, du professionnel du livre imprimé, qui cherche à se forger une opinion.
Pour guider celles et ceux qui se sentent dépassés, désorientés, déboussolés, j’ai décidé de proposer ma sélection de blogs pour comprendre les mutations du livre et de son marché.

Mon challenge ?

Vous recommander pas plus de 10 blogs (mission remplie puisque, si vous lisez ce post jusqu’au bout vous verrez que je ne vous en recommande que huit !) qui peuvent suffire à vous fournir une information, sérieuse et non redondante, et qui, par les sujets qu’ils abordent, se complètent et recouvrent ainsi un large périmètre.

Mes critères de sélection ?

Une subjectivité revendiquée a gouverné mes choix. Revendiquée, mais, nonobstant réfléchie et éclairée. Eclairée par, d’une part, ma propre expertise sur ce sujet du passage de l’édition imprimée à l’édition numérique, d’autre part, par ma pratique de la veille stratégique sur ce même sujet, et ce depuis 2003.

Et puis, j’ai pu aussi profiter, pour m’éclairer dans mon choix, d’expériences passées, tant journalistiques que comme blogueur (j’avais lancé en 2005 le blog NouvoLivrActu 2.0 qui était à son époque l’un des tous premiers blogs francophones de veille et d’information sur le livre et l’édition à l’ère numérique).

Si je revendique donc une libre subjectivité, au-delà de ma propre fréquentation des blogs concernés, certains critères objectifs m’ont cependant guidé dans mon choix. Il s’agit principalement de :
- Le statut et la personnalité de la blogueuse ou du blogueur (après-coup je réalise qu’il s‘agit souvent dans ma sélection de journalistes ou d’anciens journalistes, et donc, de fait, des personnes qui savent rédiger, vérifier, mettre en perspective et sourcer une information…)
- L’ancienneté et l’indépendance du blog…
- La périodicité des posts (pas abrutissante, avec des dizaines de posts quotidiens, mais pas non plus trop sporadique)…
- L’absence ou presque de publicités…
- La tenue de la rédaction, le style : pas trop de fautes de frappe ou d’orthographe (nous en faisons tous, j’en fais, mais il y a des limites !), pas de grossièretés, pas de vulgarité, et enfin, ni un esprit potache, ni un esprit intello, en somme : des blogs qui ne jargonnent en aucune façon et restent compréhensibles et agréables à lire.


8 blogs donc seulement pour tout savoir ou presque ;-)

Ces huit blogs, sérieux et complémentaires, peuvent suffire à vous informer convenablement sur les mutations du livre et de son marché :

- Pour l’actualité sur le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique
IDBOOX, par Elizabeth Sutton http://www.idboox.com/

- Pour la réflexion et les analyses sur l’édition à l’heure de l’innovation
La Feuille, par Hubert Guillaud http://lafeuille.blog.lemonde.fr/

- Sur les nouveaux dispositifs de lecture et les technologies d’affichage
L’Actu des eBooks, par Florent Taillandier http://actu-des-ebooks.fr/

- Sur le marketing et la communication littéraire
Book&Buzz, par Noelie Eternot = http://bookandbuzz.over-blog.com/

- Sur les livres applications pour la jeunesse
La souris grise, par Laure Deschamps http://www.souris-grise.com/

- Sur les bibliothèques à l’ère numérique
BibliObsession, par Silvère Mercier http://www.bibliobsession.net/

- Sur la BD (dont BD numérique)
Le Comptoir de la BD, par Sébastien Naeco http://lecomptoirdelabd.blog.lemonde.fr/

- Et enfin, comme ebooks pour comprendre le livre numérique
Les titres de la collection "Comprendre le livre numérique" des éditions NumerikLivres de Jean-François Gayrard et Gwen Catalá : http://comprendrelelivrenumerique.com/ (collection, je le signale par honnêteté, que j’ai le plaisir de superviser en tant que directeur de collection, mais qui, de toutes les façons est à ma connaissance, à ce jour, la seule collection dédiée aux mutations du livre, de son marché, et de la lecture).

jeudi 14 avril 2011

Design du livre et de son environnement

J'ai eu le plaisir de participer cet après-midi au jury d'une soutenance de mémoire (celui de Théodore Szpindel, sur le thème de "La Simplicité") au Strate Collège Designers.
L'idée de ce mémoire était d'allier simplicité et dématérialisation dans le rangement des livres (imprimés) : mettre davantage en évidence le livre que son support de rangement.

Le rapport du design avec la prospective du livre et de l'édition ?

Alors que nous passons d'une édition imprimée à une édition numérique, les interfaces numériques sont souvent présentées comme plus simples, plus intuitives, alors que... il faut bien reconnaître que ce n'est pas toujours le cas.
Que ce soit dans la conception des nouveaux dispositifs de lecture, ou bien, dans l'innovation du livre imprimé et de son environnement, le design industriel a une présence essentielle à déployer.
Plus que jamais, mon travail de veille stratégique et mes nombreux échanges et contacts avec des interlocuteurs d'horizons très variés, me renforcent dans mon idée que la bonne voie n'est pas dans une opposition entre les professionnels de la chaine graphique, et, les professionnels du numérique.
Des continuités et des complémentarités sont à inventer, des ponts sont à construire.
J'aurai d'ailleurs prochainement, dans un tout autre contexte, l'occasion d'intervenir sur le thème : "Digitalisation de l'édition et complémentarité papier-papiel". J'y reviendrai... A suivre ;-)

mardi 29 mars 2011

Le Projet MétaLectures

Nouveau dispositif de lecture à la Bibliothèque francophone
du Métavers dans Second Life (2007).
MétaLectures est un projet de dispositif expérimental de lecture sociale connectée, proposé dans le cadre du concours lancé par le Laboratoire des Nouvelles Lectures.

Ce projet a pour ambition de renouveler au 21e siècle la pratique des cabinets de lecture du 18e, apportant une dimension nouvelle liée aux apports des technologies de la communication.

Il repose sur la création d’une plateforme web communautaire en 3D dédiée à la lecture connectée.

Son objectif est double :
1- offrir aux lecteurs des possibilités de découvrir et de tester de nouvelles expériences de lectures enrichies partagées.
2- offrir aux chercheurs une plateforme d’observation des nouvelles pratiques de lectures, et de développement de nouvelles applications dédiées à la lecture (connectée, interactive, transmédia…).

Présentation du Projet MétaLectures

Parmi les nouveaux dispositifs de lecture, les tablettes internet de type iPad, les smartphones de type iPhone et les ordinateurs, peuvent fonctionner comme des cabinets de lecture, permettant de partager son temps de lecture, d’échanger ses recommandations, citations, annotations, commentaires et enrichissements, avec une communauté de lecteurs.
La pratique contemporaine de la lecture, connectée et nomade, induit à la fois, une nouvelle chronologie, et, une nouvelle sociabilité, des temps de lecture.
Le projet MétaLectures proposera aux lecteurs un site d’accueil innovant, au sein d’une plateforme web communautaire en 3D, dédiée à leur pratique d’une lecture connectée et partagée.
Cette plateforme pourrait a priori être hébergée sur la grille francophone (Francogrid, métavers 3D francophone) de l’Open Simulator (serveur open source utilisé pour héberger des mondes virtuels).
Le projet est destiné à servir également de laboratoire.
Il ne s’agit pas de proposer des livres numérisés, mais, d’héberger dans la bibliothèque virtuelle de MétaLectures des livres numériques augmentés (tels qu’ils s’en développent et commercialisent déjà de plus en plus depuis la mise sur le marché de l’iPad 1), des récits interactifs ou des livres-sites, de tester des applications d’écritures-lectures transmédia, et d’expérimenter les dimensions pervasives des lectures connectées.
L’objectif étant alors d’observer et de partager ces nouvelles pratiques de lecture dans un rapprochement constructif entre auteurs, développeurs, lecteurs et chercheurs.

Pour prendre connaissance en détails de la "description de l'expérience de lecture" proposée, et des informations sur le modèle commercial du projet, rendez-vous sur le site du Laboratoire des Nouvelles Lectures. Vous pourrez également y commenter le projet et, si vous le souhaitez, voter pour lui ;-)

vendredi 25 mars 2011

A la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges

La BFM de Limoges
J'ai eu le plaisir d'intervenir hier pour le compte de la Délégation régional limousin du Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) au sein de la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges (BFM), dans le cadre d'un stage :  "Le livre numérique : matériels de lecture".
Trois heures d'intervention sur le thème : "Les impacts des nouveaux dispositifs de lecture" (sous-titre de mon ebook), devant des bibliothécaires de la région de Limoges, visiblement tous intéressés par l'avenir du livre et de la lecture publique, le passage de l'édition imprimée à l'édition numérique, et l'évolution de leur profession dans un contexte de dématérialisation du livre en tant que contenant, et, de volatilité du livre en tant que contenu. De quoi frémir en effet ;-)

mardi 22 mars 2011

Un pas vers la Bibliosphère

Pourrait-on faire un pas vers la bibliosphère, un premier pas volontaire, réfléchi, nous autres, acteurs du livre et de l'édition numériques, au lieu d'y avancer poussés dans le dos par le vent de l'histoire, du progrès, des technologies ?

C'est pour tenter d'avoir une réponse à cette question que j'ai choisi de participer à l'appel à projets lancé par le Laboratoire des Nouvelles Lectures (forum créé pour rassembler les opinions et expériences autour des lectures de demain, à l’initiative du Salon du livre et de la presse de Genève).

Cet appel concerne précisément la recension "d'idées de création de nouvelles lectures digitales".
Le projet que j'ai soumis, baptisé MétaLectures est un projet de dispositif expérimental de lecture sociale connectée.
Il repose sur la création d'une plateforme web communautaire en 3D dédiée à la lecture connectée.

Argumentaire

"Google Earth est en train de dupliquer en 3D le monde physique. Déjà intégré à Google Maps, l’éventuel couplage de Google Earth avec Google recherche de livres et Google eBookstore pourrait ouvrir la voie à une juxtaposition du marché du livre et des pratiques de lecture, entre territoires physiques et territoires digitaux.
Avant la fin de ce 21e siècle, avec la conjonction de l’Internet des objets, de la réalité augmentée et de la 3D, et du développement de l’intelligence articificielle, ce que nous appelons aujourd’hui lecture va se diversifier et s’épanouir dans des directions multiples.
La porosité va être de plus en plus importante entre notre quotidien et les territoires digitaux.
Dès lors, il nous faut dès à présent penser la lecture au-delà du livre, dans un contexte de computation du réel, au sein d’un monde où des laboratoires travaillent aux ordinateurs quantiques et à des nanotechnologies d’affichage.
Quid de la lecture dans un tel avenir ? Comment allons-nous interagir demain avec un environnement intelligent au sein duquel nos fictions pourront prendre formes ?
C’est à ce devoir de travailler à une nouvelle sensorialité de l’expérience de lecture que ce projet se propose de répondre."

Le projet MétaLectures est consultable et peut être commenté sur le site du Laboratoire des Nouvelles Lectures.

Illustrations

Exemple d’un nouveau dispositif de lecture testé en 2007 à la Bibliothèque francophone de Second Life.
Inventer une sensorialité aux nouvelles pratiques de lecture

Dans mon livre "De la Bibliothèque à la Bibliosphère" j'aborde ces questions...


vendredi 18 mars 2011

Les salons professionnels se penchent de plus en plus sur la digitalisation des livres

J'aurai le plaisir de présenter et d'animer au Salon OnLine 2011 (Paris, Porte de Versailles) une table ronde sur le thème : EDITION NUMERIQUE : QUEL MODELE ECONOMIQUE ? le mercredi 18 mai 2011 (09H30-10H15), dans le cadre des Rencontres de la diffusion multicanal multisupport, auxquelles je collabore depuis plusieurs années avec Presseedition.fr.
Les participants en seront :
- Marc LEIBA de l'institut IDATE, qui nous exposera les perspectives du marché du livre numérique à l'horizon 2014.
- Vincent MARTY, Directeur général de Dilicom.
- Stephen BELFOND, fondateur de i-Gutenberg, pour parler de la possible chaine de valeur des livres augmentés.
- Jean-Daniel BELFOND, directeur des Editions de l’Archipel.

Deux salons deux jours pour s'ouvrir à la société de la connaissance :-)

Le lendemain, jeudi 19 mai 2011 au Salon i-expo ("L'événement des acteurs de l'information et de la connaissance"), je participerai à la conférence plénière de GFII, sur le thème : Economie de la connaissance et livres numériques : quels modèles économiques pour quels usages ? en compagnie de Bertrand Eveno (Professeur à l’ESCP sur l’industrie des Médias et ancien PDG de l’AFP et de Havas Education), et de Véronique Girard (Rédactrice en Chef à "Je Bouquine" et éditrice chez SmartNovel). Cette rencontre, de 14H00 à 15H30, sera animée par Emmanuel Benoît (Directeur marketing stratégique de Jouve).
Présentation : "Des auteurs aux libraires, plus personne ne peut nier que le livre et son marché, en passant de l’imprimé au numérique, entrent dans une période de mutations importantes. Le succès de l’iPad et les résultats d’Amazon démontrent la viabilité économique du livre numérique. Mais il ne s’agit plus de produire des ouvrages facsimile des livres papiers mais de créer des écosystèmes où les auteurs, contributeurs et lecteurs seront amenés à interagir. 
Le monde de l’édition (littérature, contenus scolaires, ouvrages professionnels…) doit répondre aujourd’hui aux nouvelles attentes des lecteurs. Les intervenants donneront à partir d’exemples concrets leur vision du livre numérique et de son rôle dans la société de la connaissance."

lundi 14 mars 2011

La lecture va se développer dans des directions multiples

Sur MyBoox
J'ai le plaisir, via une interview réalisée par Chahine Benabadji de l'agence Relaxnews (agence d'information sur les loisirs) de faire un petit point sur les livres et la lecture numériques, à quelques jours de l'ouverture du Salon du livre de Paris ;-)

Extraits

" Relaxnews : On parle beaucoup de livre numérique depuis quelques années, mais le marché tarde à décoller. Pourquoi la révolution annoncée a-t-elle du mal à se mettre en marche ?

Lorenzo Soccavo : Les causes sont multiples. Tout d'abord, les nouveaux dispositifs de lecture proposés sur le marché ne sont pas encore assez performants et restent chers. Ensuite, l'ensemble du marché du livre, avec son organisation, la législation qui s'y applique, et sa chaîne de valeurs, est structuré pour un marché physique du livre imprimé. Les récentes perquisitions par les services de la concurrence de la Commission européenne [...]

- Quels sont les obstacles majeurs à franchir pour réaliser la mutation livre imprimé vers livre numérique ? Le rapport particulier du lecteur à l'objet livre papier est-il justement un frein au développement de ce marché ?

Les lecteurs ne sont pas des freins car nous observons tous qu'avec le Web les pratiques de lecture ont déjà changé. Nous voyons s'installer une lecture plus fragmentaire, sociale, avec une forte implication des lecteurs, et connectée. Il est vrai cependant qu'il y a un certain asynchronisme naturel entre l'évolution des nouvelles technologies et les pratiques des usagers. Mais les freins viennent surtout de l'interprofession du livre à mon avis. Il lui faudrait développer une analyse stratégique de la situation de crise que nous traversons, le passage de l'édition imprimée à l'édition numérique, et de ses perspectives, qui ne soit pas exclusivement financière. [...]

- Face à l'offre - quelque peu confuse - de tablettes, de liseuses, de formats, et de kiosques numériques disponibles en France, comment le lecteur s'y retrouve-t-il ?

Je pense qu'il ne s'y retrouve pas. Il attend. S'il est plus technophile, il se renseigne et se documente sur le Web. Mais le manque d'information dans les grands médias et l'absence d'un véritable média professionnel sur ce passage de l'édition imprimée à l'édition numérique et à ses enjeux est vraiment préjudiciable je pense. [...]

 
- Faut-il craindre en France l'arrivée et la percée de géants américains, comme Amazon, Apple et Google, dans le circuit de distribution des livres numériques ?

N'est-il pas déjà trop tard ? [...] S'il reste un espoir, pour que l'édition française ne tombe pas entre les mains des majors anglo-saxonnes du divertissement de masse, il est je pense dans le vivier de jeunes maisons d'édition nativement et 100% numériques. Je pense naturellement à Numeriklivres et à Publie.net, mais ces nouveaux éditeurs qui cherchent à construire l'édition du XXIe siècle sont en fait de plus en plus nombreux.

- En achetant aujourd'hui une liseuse, le lecteur semble lié au catalogue constitué par le fabricant en partenariat avec les éditeurs. Sera-t-il un jour possible, avec le même terminal, d'accéder à toutes les ressources littéraires disponibles en ligne ?

[...] Nous pouvons l'espérer mais il ne faut pas rêver. Ce ne sera pas pour tout de suite. Pour l'heure la tendance est de chercher à reproduire pour le marché du livre numérique les mêmes canaux de rentabilité que pour le livre imprimé. Un risque est que les livres finissent comme des produits à moindre coûts dans des offres multi-play d'opérateurs téléphoniques et de fournisseurs d'accès à internet. Google dit vouloir proposer un autre modèle plus ouvert, mais quelle visibilité avons-nous sur les ambitions et les objectifs de Google ?

- Le marché du livre numérique est-il plus mature aux Etats-Unis ?
[...]

- Quelle est votre vision du lecteur du futur ?

Tout dépend à quel horizon nous imaginons ce futur. Je pense qu'avant la fin de ce siècle, avec la conjonction de l'Internet des objets, de la réalité augmentée et de la 3D, ce que nous appelons aujourd'hui lecture va se développer, s'épanouir, dans des directions multiples. La porosité va être de plus en plus importante entre notre quotidien et les territoires digitaux. Il faut penser la lecture au-delà du livre, dans le contexte de computation du réel : comment allons-nous interagir avec un environnement intelligent au sein duquel nos fictions pourront prendre formes ? Historiquement, chaque évolution importante des techniques d'écriture et d'impression a eu des répercussions sur la lecture, et les changements dans les pratiques de lecture ont toujours engendré d'importants bouleversements dans les sociétés. Qui sait si demain un nouvel humanisme ne pourrait pas se fonder sur les pratiques partagées d'écritures-lectures transmédia que nous commençons juste à aborder ?

- Possédez-vous une tablette ou une liseuse ? Si oui, quelles sont vos impressions sur les fonctions et les usages de lecture ?
[...] ..."

Lire l'intégralité sur le site de MyBoox ou de Comment ça marche ? 

dimanche 13 mars 2011

La Prospective du Livre en terres rabelaisiennes

J'ai eu le plaisir de donner hier à Tours une conférence sur le thème : "Mutations du livre et de l'édition au cours du 21e siècle..." à l'Institut de Touraine, dans le cadre de la journée portes ouvertes de l'ESTEN, Ecole Supérieure des Techniques d'Edition Numérique, au sein de laquelle j'enseignerai prochainement ces bases de la Prospective du Livre et de l'Edition.


Illustration ESTEN

samedi 5 mars 2011

Les impacts des livres numériques interpellent les bibliothécaires

J'ai eu le plaisir d'intervenir hier pour une rapide présentation auprès des personnels des bibliothèques de Cergy (95) et de son agglomération.
Assistée par la société 3M, la ville de Cergy vient d'équiper ses bibliothèques en technologie RFID.
Avec Jérôme Dayre du réseau Libr'est, réseau de librairies de l'est parisien, notre petite table ronde, animée par Catherine Auzoux (Chef du pôle livre, lecture et arts visuels de la ville de Cergy) a été pour moi l'occasion de constater, une nouvelle fois, que les impacts des livres numériques interpellent, de plus en plus et avec raison, les bibliothécaires, et c'est tant mieux :-)

mardi 1 mars 2011

Quelle Bibliothèque pour Demain ?


J'ai eu ce week-end le plaisir de pouvoir m'exprimer sur L'Express .fr dans le cadre d'un entretien donné à Elodie Bousquet :
L'occasion de revenir sur mon récent essai "De la bibliothèque à la bibliosphère : les impacts des livres numériques sur les bibliothèques et leur évolution" aux éditions NumérikLivres (Collection Comprendre le Livre Numérique) et d'expliciter ce que j'y entendais précisément par cette notion de : bibliosphère.

Extraits

"Où en est-on avec le numérique dans les bibliothèques françaises aujourd'hui ?

L.S. : Des bibliothèques expérimentent... mais le plus souvent séparément, sans plan d'ensemble concerté. Certaines testent le prêt de liseuses. Je pense que cela est surtout pertinent pour familiariser les bibliothécaires eux-mêmes avec les nouveaux dispositifs de lecture. [...]

Et à l'étranger ?
Les deux premières bibliothèques sans livres ont ouvert leurs portes l'été dernier aux Etats-Unis. C'est une nouvelle façon de concevoir la mission des bibliothèques, au-delà de leur vocation patrimoniale. On peut se demander s'il est pertinent d'aller dans une bibliothèque pour être comme chez soi, face à son ordinateur portable. Pourtant, il suffit de fréquenter ces lieux pour constater [...]

Hormis ces bibliothèques sans livres, que peut-on envisager d'autre comme évolutions ?
Les dix prochaines années vont être très riches. L'iPad ne nous donne qu'un aperçu des livres numériques augmentés du 21e siècle. L'Internet des objets, la réalité augmentée, avec la 3D, et l'intelligence artificielle vont converger et seront autant de portes de communication entre ce qu'on nomme le réel et le virtuel, le matériel et l'immatériel. [...]

Est-ce en quelque sorte cela "la bibliosphère" ?
Oui, en effet. Dans mon livre ce que j'appelle "bibliosphère" est la bibliothèque unique qui tisse sa toile sur la planète entière. Cela peut rappeler Borges ou Neal Stephenson, mais aussi Google Livres.
Avec cette convergence, d'une part, de la dématérialisation des contenus et de la mise en réseau des bibliothèques, et d'autre part, de l'équipement des personnes avec de nouveaux dispositifs de lecture connectés, nous allons vers une extension du domaine des bibliothèques "en dur".
Je crois que celles-ci vont évoluer vers ce que nous pourrions appeler des "bibliothèques-hub" à trois niveaux: l'un physique, auquel nous sommes bien habitués, le second, numérique -sans être simplement un serveur de textes numérisés- qui servirait d'interface avec le troisième niveau ; celui de la bibliothèque virtuelle, telle que l'on commence à en tester dans le métavers.
Pour l'instant on pense à Second Life et on sourit. Mais un jour Google Earth pourrait bien en quelque sorte dupliquer le monde physique. Avec l'Internet des objets et le développement des solutions de réalité augmentée, la porosité va être de plus en plus importante entre ce que nous qualifions, trop facilement, de réalité et de virtualité."

mercredi 23 février 2011

Former et informer les futurs professionnels de l'édition numérique

Il est capital et urgent de former et informer les futurs professionnels de l'édition numérique.
C'est donc armé de cette certitude éprouvée que je signale et recommande ici la Journée Portes Ouvertes de l'Ecole ESTEN [Ecole Supérieure des Techniques de l'Edition Numérique], première école supérieure en France dédiée à l'édition numérique, et qui aura lieu le samedi 12 mars 2011 de 09H00 à 18H00, à l'Institut De Touraine, 1 rue Grandière à Tours.

Lien invitation sur Facebook...

Voir également sur un sujet proche mon post précédent : Former et informer sur le marché du livre numérique ...

lundi 21 février 2011

Après le Livre ?

En janvier dernier, François Bon a publié dans sa propre maison, Publie.net, un livre numérique ayant pour titre : APRES LE LIVRE, et accompagné dans sa présentation de la question : "qu'est-ce que l'écriture numérique change au destin du livre et aux enjeux de la littérature ?".

Tout cela est crucial, en effet, nous serions à un carrefour, peut-être, à moins que nous n'ayons tout simplement pas le choix ?
Ce que je cherche à dire ici c'est que, personnellement (je dis bien : personnellement, car je pense, et ceci m'apparait assez clairement à la lecture du livre dont il est question ici, que François Bon est plus familier et plus confiant que moi dans les outils de l'informatique qu'il fréquente depuis... : "Mon premier contact avec les ordinateurs remonte à l’Ensam, écrit-il, Bordeaux en 1972 : grosse installation avec cartes perforées et langage Fortran"), ce que je cherche à exprimer donc, c'est que, en ce qui me concerne, je ne souhaite pas tant que cela, pas particulièrement, ce passage de l'édition imprimée à l'édition numérique, que nous vivons depuis au moins 1971 et le lancement du Projet Gutenberg par Michael Hart (François ferait lui remonter cela bien antérieurement je crois, et moi aussi parfois lorsque je me mets à réfléchir la lecture prise dans un vaste sentiment océanique de la langue : Babel plus que la Bibliothèque d'Alexandrie, les glossolalies, et cetera).
Ce passage de l'édition imprimée à l'édition numérique, je ne le souhaite donc pas particulièrement en tant que lecteur individuel. (Ce qui a pu me valoir une certaine forme d'ostracisation d'une île bien éloignée de celles qu'aborda Ulysse... Retour d’Ouessant. Pandémie Apple. Démangeaisons de Tweets).
Je ne le souhaite pas particulièrement, mais il est certainement inévitable, simplement parce que le monde est en évolution constante et, surtout, que force est aujourd'hui, en 2011, de constater que les pratiques de lecture(s) changent elles aussi.

Le livre d'un pionnier chercheur d'or

Les pratiques de lecture changent et mon propos n'est pas ici de faire une critique académique de cet essai (à la vérité agrégation de "posts", de billets, "36 incises"...) de François Bon, mais seulement de souligner deux points :
- Premier point : je suis choqué par le peu d'échos, tant en on line qu'en off line, de ce livre, paru il y a déjà un mois,
- Second point : j'en recommande la lecture de toute urgence, tant je suis pour ma part persuadé qu'il est aussi important aujourd'hui de lire Après le livre, de François Bon, que de lire Apologie du livre, de Robert Darnton.

Cela dit...  
Les nouveaux territoires digitaux ne sont certainement pas un Eldorado. Je n'y crois pas. L'histoire nous a appris ce que ces contrées mythiques supposées regorger d'or avaient charrié comme flots de désillusions et de sang.
Mais ce sont peut-être un nouvel ouest, un nouveau Far-West, à l'heure où nos sociétés matérialistes déclinent.
Mais, à nouveau Far-West, nouveau western, comme j'écrivais récemment à destination des bibliothécaires dans "De la bibliothèque à la bibliosphère".
La collection de noms de domaines comme autant de concessions (dans le sens d'étendues de terre cédées à des colons pour les exploiter) en témoigne. (François n'est pas le seul à s'y adonner, loin de là!) Il y a là, dans cet appétit gargantuesque, quelque chose de vorace, on se retrouve à la grande curée qui traverse de part en part "Pétrole!" d'Upton Sinclair (éditions Gutenberg 2008).
Certes, comme François Bon l'écrit : "nous considérons que même l’expression « livre enrichi » est superfétatoire, et que c’est l’expérience de lire qu’il nous faut remplacer par un univers neuf.".
Mais ne nous faudrait-il pas d'abord tous travailler, mieux et davantage, et tous ensemble, à cet univers neuf ?
Des lecteurs peuvent-ils travailler à un univers neuf de la lecture ?

Un flux laisse moins de sédiments
 
Nous tous là, écrivons-nous vraiment l'avenir du livre, de la lecture, ou bien le lisons-nous simplement, le déchiffrons-nous, le découvrons-nous au fur et à mesure qu'il s'écrit, orienté qu'il est déjà, dicté en grande partie, par les lobbies et les industries culturelles internationales.
Il me reste moins, de tous ces textes qui s'écrivent sur le web, ou sont ensuite agrégés dans des livres numériques qui pourraient être imprimés, bien moins que de mes lectures de romans, "La montagne magique" de Thomas Mann bien évidemment pour celles et ceux qui me connaissent, et, tout récemment : "2017", fabuleux roman de l'auteur russe Olga Slavnikova.

Les flux laissent moins de sédiments que les bons romans.
Le sentiment océanique de la langue va prochainement rattraper et submerger le flux numérique.
Ce n'est pas une question de supports, c'est une question de rapports.

Je ne pense pas que nous soyons après le livre.
Nous allons entrer dans Le Livre. (Un jour.)
(Relire L'espèce fabulatrice, de Nancy Huston.)

Nous sommes pour l'heure encore dans une illusion (entretenue par le numérique, peut-être davantage perceptible dans un précédent essai édité par François Bon déjà, chez Publie.net toujours : Impressions numériques, signé Jean Sarzana et Alain Pierrot, bien que j'ignore absolument si ses auteurs partagent mon point de vue, mes impressions plutôt...).

jeudi 17 février 2011

Vers une communauté de l'eBook

La redistribution des rôles sur les réseaux sociaux pourrait-elle contribuer à la formation d'un nouvel empire des lettres ? Voir à ce sujet le texte (de 2004) signé Jean-Michel Billaut : Emperors versus Barbarians.
Sujet de l'exercice : en quoi peut-il aujourd'hui s'appliquer au passage de l'édition imprimée à l'édition numérique ?
Des éléments de réponses ici...


mercredi 16 février 2011

De la Bibliothèque à la Bibliosphère explose le blackout tacite !

J'ai le plaisir de pouvoir m'exprimer dans les colonnes de Presseedition.fr ("L'actualité des Médias, de l'Edition et de la Communication") sur mon choix d'être édité aux éditions 100% numériques NumérikLivres, sur le message que j'ai voulu faire passer dans mon livre "De la Bibliothèque à la Bibliosphère, les impacts des livres numériques sur les bibliothèques et leur évolution", ainsi que sur la nouvelle collection : "Comprendre le Livre Numérique" dont Jean-François Gayrard m'a confié la direction, et, enfin, sur ce que je pense de l'accueil qui fut réservé à mon livre.
Tout cela en quatre questions réponses. A lire ici... 

Extraits de l'interview

"Vous venez de publier « De la Bibliothèque à la Bibliosphère : les impacts des livres numériques sur les bibliothèques et leur évolution… », chez NumérikLivres un éditeur franco-québécois 100% numérique, pourquoi ce choix ?

Lorenzo Soccavo : Cette jeune maison, créée au printemps 2010 par Jean-François Gayrard et Gwen Catalá, représente bien je pense les tendances d’une nouvelle génération et d’une nouvelle manière de concevoir l’édition.
Une maison, en l’occurrence franco-québécoise, mais dont les collaborateurs peuvent être disséminés sur la planète entière, qui ne publie que des livres nativement numériques avec des contrats d’édition adaptés, qui utilise les réseaux sociaux pour les promouvoir, les propulse sans DRM à des prix abordables (le mien est à 1,99 €) et assure, tant leur diffusion sur les principales plateformes de téléchargement, que leur lecture agréable sur les principaux nouveaux dispositifs de lecture, que ce soit les tablettes à encre électronique ou le fameux iPad, entre autres. Une véritable diffusion multicanal multisupport.
Pour un auteur, et un observateur comme moi du passage de l’édition imprimée à l’édition numérique justement, c’était une expérience intéressante à tenter. Quand Jean-François Gayrard m’a proposé cette aventure et m’a dit que François Bon nous ferait l’amitié d’une préface : je n’ai pas hésité une seconde !

L’avenir que vous imaginez aux bibliothèques dans votre livre peut apparaître assez futuriste. Ne craignez-vous pas de heurter les bibliothécaires ?

Lorenzo Soccavo : En fin de compte j’imagine assez peu ! Avec cette nouvelle discipline que je m’efforce de promouvoir : la prospective du livre et de l’édition, les mutations que traversent actuellement le livre et son marché sont systématiquement remises dans une perspective historique. Pour écrire ce livre, je me suis appuyé, d’une part, sur le travail des historiens, d’autre part, sur les résultats de mon travail de veille.
Il y a quelques années quand je disais dans des conférences que nous verrions un jour des bibliothèques sans livres, certains me prenaient pour un fou. Or, durant cet été 2010 deux bibliothèques sans livres ont ouvert leurs portes, à Stanford, puis à San Antonio au Texas. Quand j’écris aujourd’hui que les bibliothèques vont évoluer vers des bibliothèques-hub à trois niveaux [...] quand je dis cela aujourd’hui, mes informations sont aussi fiables que lorsque j’annonçais des bibliothèques sans livres.
L’Internet des objets, la réalité augmentée et l’intelligence artificielle vont réellement nous faire passer des bibliothèques à la bibliosphère. Ce sont précisément ces voies qui nous sont tracées que j’explore dans "De la bibliothèque à la bibliosphère".

Ce livre est le premier d’une collection dont l’éditeur Jean-François Gayrard vous a confié la direction. De quoi s’agit-il et comment comptez-vous la développer ?

Lorenzo Soccavo : Cette collection s’appelle précisément : "Comprendre le livre numérique". Cela indique assez clairement son ambition je pense, qui est d’expliquer et d’analyser les enjeux et les perspectives de l’édition numérique à tous les acteurs de l'interprofession du livre, au sens large : auteurs, documentalistes, enseignants, etc., sont eux aussi concernés, mais également tous les lecteurs qui veulent tout simplement essayer de comprendre les impacts et les enjeux du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique.
Nous pensons publier un titre par mois, excepté au creux de l’été. Les premiers à paraître traiteront de la lecture sociale, de la BD numérique, des manuels scolaires et des albums augmentés… Je travaille aussi avec des auteurs qui aborderont d’autres aspects essentiels de ce passage de l’édition imprimée à l’édition numérique : comme l’après papier, en effet : sur quels supports lirons-nous demain ? Ou bien encore concernant les indispensables évolutions du cadre législatif et du droit d’auteur qui ne sont plus adaptés.
Il s’agit d’ouvrages de commande [...] Cela dit, je reste ouvert à toutes propositions spontanées, ainsi qu’à toutes suggestions de thèmes. Un blog compagnon a été lancé pour soutenir, poursuivre et développer en ligne l’ambition pédagogique de la collection.

L’essentiel du marché du livre reste cependant concentré sur l’édition imprimée. Ne pensez-vous pas que cela est handicapant ? Comment dans ce contexte percevez-vous l’accueil fait à votre livre ?

Lorenzo Soccavo : Lentement mais irréversiblement le marché est en train de basculer. Non pas parce que je le souhaiterais personnellement, ce n’est pas le cas, mais, tout simplement, parce que le monde change continuellement et que les pratiques de lecture évoluent. Je pense qu’il est important de prendre aujourd’hui clairement position. Il est pour moi capital d’informer sur le devenir du livre et de la lecture. Malheureusement la plupart des éditeurs sont frileux à publier sur ces sujets et les médias grand public ne semblent pas avoir encore pris conscience des enjeux. Quant aux experts et aux consultants, beaucoup sont tout autant dans l’immédiateté. Souvent le plus important pour eux n’est pas l’évolution des pratiques de lecture avec ses enjeux sociétaux et culturels, mais d’occuper de bons postes, de siéger dans des commissions, de dire et de vendre aux éditeurs ce pour quoi ils sont prêts à les payer.
Les années 1971, avec le lancement du Projet Gutenberg par Michael Hart, à disons 2050 au plus tard, sont au moins aussi importantes que celles dites des incunables, les premiers livres imprimés sur la période 1450-1500, ou les décennies du passage des tablettes d’argile aux rouleaux de papyrus.
Pour les véritables amoureux des livres et de la lecture nous vivons une époque formidable ! Et, qu’on le veuille ou non, force est de constater que Facebook et Twitter ont explosé le blackout tacite autour de mon livre et du lancement de cette collection."

Tout le monde est impliqué
 
CQFD ! A lire aussi d'ailleurs la chronique d'Elizabeth Sutton : "De la bibliothèque à la Bibliosphère : un ebook majeur" :
"Le livre est en train de vivre sa révolution, une mutation profonde s’opère, inéluctable. Les maisons d’éditions se transforment, les libraires réfléchissent à comment s’adapter, les pouvoirs publics s’en mêlent. Tout le monde est impliqué, du lecteur à l’auteur, de l’éditeur à l’imprimeur, du graphiste à l’informaticien. Les bibliothèques s’insèrent dans cette mutation, souvent oubliées elles jouent pourtant un rôle fondamentale dans ce bouleversement.
Le livre de Lorenzo Soccavo "De la Bibliothèque à la Bibliosphère" traite justement de ce sujet des bibliothèques, publiques ou municipales elles ont un rôle majeur à jouer vis-à-vis du lecteur et dans la conservation du patrimoine. Les compétences vont changer, les services proposés aux usagers également. L’approche des technologies va devoir être préemptée de façon différente..."

jeudi 3 février 2011

Lectures digitales [suites]

Mission impossible hier soir pour exposer en une dizaine de minutes, dans un état grippal et avec un vidéoprojecteur facétieux, l'aventure humaine de la lecture, de l'Homo Habilis à l'Homo Fluxus, dans le cadre sympathique du premier MCDate 2011, organisé par l'association Musiques et Cultures Digitales à la Maison des Métallos (Paris 11e).

Fait symptomatique, de l'enjeu réel des transformations actuelles, il y aura été davantage question de lectures digitales, que de livres numériques.
Je tiens à attirer d'abord l'attention sur les travaux des deux autres participantes à cette table ronde :

- Carole Lipsyc, auteur et directrice du développement d'Adreva (Association pour le développement des récits variables), conceptrice du Récit des 3 espaces qui permet d'appréhender la "littérature virtuelle".

"La littérature virtuelle ne désigne pas, comme on pourrait le croire, des livres qui sont lus sur des écrans.

La littérature virtuelle désigne des récits conçus pour exister sous différentes formes.
Des récits qui peuvent être tout à la fois
- des livres imprimés traditionnels ;
- des livres électroniques interactifs (hypertextes) ;
- des installations (labyrinthes, livres urbains ou citéLivres, expositions multi-supports) ;
- des jeux dispersants ou "pervasive gaming" (des jeux à cheval entre la réalité et Internet).
Le livre devient virtuel parce qu’il peut virtuellement s’incarner sur n’importe quel support. Il n’est pas virtuel parce qu’il a quitté l’espace du papier et du palpable pour se réfugier dans un écran. [...]
Le livre est virtuel car ses textes peuvent - dans leur ordre et dans leur nombre - se prêter à des combinaisons infinies. Il est virtuel parce qu’il est variable et "fractal"..."

- Véronique Aubouy, conceptrice du Baiser de la Matrice, expérience francophone et planétaire d'une lecture filmée collective de « A la recherche du temps perdu » de Marcel Proust. A voir.

De Homo Habilis à Homo Fluxus

Ma présentation ci-dessus rend imparfaitement compte encore de la réécriture profonde de nos pratiques de lectures et des impacts culturels et civilisationnels qu'elle aura certainement.
Nous pouvons d'ores et déjà en observer les premiers signes :  
- Une lecture fragmentaire, corollaire d'une lecture enrichie : moins linéaire, davantage extensive, qui au-delà du texte s'ouvre au multimédia...
- Une lecture sociale, corollaire du développement des réseaux sociaux : commentée, partagée, enrichie par l'écriture de lecteurs contributeurs, avec de nouvelles médiations et de nouveaux prescripteurs...
- Une lecture connectée, corollaire du développement du cloud computing : une lecture en streaming sur le modèle de l'écoute de la musique, une lecture pervasive.
Mais aussi, parfois, une lecture synesthésique, prise dans la trame de la réalité augmentée et de l'intelligence artificielle.
L'internet des objets va un jour (prochain) démultiplier les surfaces/supports de lecture, tout ce qui "peut faire livre".
La bibliographie naturelle des premiers âges, ainsi, reviendrait sur les hommes, comme un retour de sens (comme je dirais : "comme un retour de flammes").

Ce post fait suite quelque part à celui du 25 janvier (Lectures Digitales - Institut du Numérique Université Paris Ouest) et à celui du 30 janvier sur Le Livre dans les Metavers (intéressant de remarquer que les expériences de récits et de lectures, tant de Carole Lipsyc que de Véronique Aubouy, ont déjà été accueillies dans Second Life par l'équipe de la Bibliothèque francophone du Métavers).

dimanche 30 janvier 2011

Le Livre dans les Métavers

J'évoque les métavers (mondes "virtuels") dans mon récent livre qui vient de paraitre aux éditions NumerikLivres de Jean-François Gayrard et Gwen Catala : De la Bibliothèque à la Bibliosphère.

Je suis en effet toujours de près l'actualité de ces espaces appelés dans un futur proche à se (con)fondre avec le Web, la télévision 3D et la réalité augmentée.

Aussi serait-il temps, je pense, que les bibliothécaires (les libraires aussi) et que les acteurs de l'édition numérique s'y investissent sérieusement.

Ainsi je vous recommande aujourd'hui, pour sauter le pas, d'aller voir cette très belle exposition consacrée à Jules Verne (gravures, ouvrages à consulter et à télécharger, films...) sur la Francogrid (Métavers 3D Francophone Libre sur l'Open Simulator) : JULES VERNE, L'INVENTEUR D'IMAGINAIRES, proposée jusqu'au 28 février 2011 par l'Initiative Claude Gohin.

mercredi 26 janvier 2011

Apologie du livre par Robert Darnton

Comme de petits messieurs, à lire ce qui suit, risqueraient de faire leur jaunisse, je déclare d'emblée ici haut et fort que : je reconnais l'importance des travaux et de la réflexion de Robert Darnton, historien du livre reconnu (spécialiste des Lumières européennes et de l’histoire du livre sous l’Ancien Régime), et depuis quelques temps directeur de la Bibliothèque universitaire de Harvard.
Le présent blog, consacré à la prospective du livre et de l'édition, est d'ailleurs (regardez le haut de votre écran ;-) placé sous son bienveillant (n'en doutons pas) exergue :

"Toute tentative pour sonder l'avenir tout en affrontant les problèmes du présent devrait se fonder, je le crois, sur l'étude du passé." Robert DARNTON, Apologie du livre, demain, aujourd'hui, hier, Gallimard éd., 2011.

Nonobstant, j'ai été déçu par la lecture de ce livre.
Alors pourquoi ne pas le dire ?
Ce n'est certes apparemment pas germanopratiquement correct dans le petit Landerneau qui se targue de faire la pluie et le beau temps, et de nous conduire, comme il sied à certains, sur des voies toutes tracées pour l'édition du 21e siècle.
Mais je ne suis pas à la botte de ces gens-là.

Une déception

D'où vient ma déception ?
Je suis déçu simplement car, je l'avoue, j’attendais plus, pour ma part, de cette lecture.
Au fond, j'ai trouvé dans la forme le propos et le style très américano centrés, voire à la limite égocentriques.
Certes, il y a en effet des percées lumineuses qui nous renvoient à Febvre et Martin, et que Darnton met dans une perspective intéressante, mais le fait qu’il ne s’agisse pas véritablement là d’un essai, pensé et construit en tant que tel, mais, d’un amalgame de textes antérieurement publiés dans la New York Review of Books, est, je trouve, dommageable.
Je trouve aussi que Darnton parle beaucoup de lui, de son parcours, des travaux qu’il a menés par rapport aux bibliothèques universitaires américaines, et qui ne sont pas forcément en résonnance avec un contexte francophone ou la situation des bibliothèques et des universités françaises, pour ce que je peux en savoir.
C’est ce point de vue que je trouve « américano centré », et le choix éditorial de Gallimard qui m’interroge. Car, en effet, qui va acheter et lire ce livre, et qui va y comprendre quelque chose et surtout quoi ? en cette période de mutations de la lecture, du livre et de son marché.

Il n’y a pas que les USA au monde et avec ce qui se joue actuellement dans le passage de l’édition imprimée à l’édition numérique, les éditions Gallimard aurait pu certainement, ou pourraient, en complément à ce point de vue américain, trouver mieux pour l’information de leurs lecteurs !
Nous avons en France des historiens du livre, je pense notamment à Frédéric Barbier, entre autres…
Je pense vraiment qu’en toute objectivité la compilation de textes de réflexion que vient de sortir François Bon, dans sa propre maison Publie.net, sous le titre « Après le livre » est d’une pertinence et d’un intérêt bien supérieurs à ce Darnton, et à lire en priorité (j'en publierai une lecture critique dans quelques jours...).

mardi 25 janvier 2011

Lectures Digitales - Institut du Numérique Université Paris Ouest


J'ai le plaisir de participer à l'organisation des premières rencontres du club "Humanités et sociétés digitales", qui se dérouleront le mercredi 23 mars 2011 sur le thème des LECTURES DIGITALES, et qui s'inscrivent dans un cycle consacré aux consommations numériques, mené par l'Institut du Numérique de l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense.

L'Institut du Numérique vient de lancer son site dédié et m'a en cette occasion posé quelques questions sur la digitalisation de l'édition et ses impacts sur la lecture...


Extrait de l'interview

"OuestDigital : Au-delà de la question de la structure de l'industrie qui occupe naturellement les esprits, on peut s'attendre à des modifications substantielles de la manière même de lire. Lesquelles vous semblent les plus significatives ?

Lorenzo Soccavo : Le Web 2.0 a déjà modifié nos comportements de lecture. Ces mutations migrent aujourd'hui sur des dispositifs connectés comme les smartphones et les tablettes Internet comme l'iPad. Nous entrons ainsi dans une phase sans doute capitale d'éditorialisation du Web. Et concernant la lecture nous pouvons en effet déjà distinguer au moins trois tendances : – Une lecture plus fragmentaire, corollaire d'une lecture enrichie : la lecture devient moins linéaire et davantage extensive, au-delà du texte, elle s'ouvre au multimédia... – Une lecture dite sociale, corollaire du développement des réseaux sociaux : une lecture commentée, partagée sur les réseaux sociaux, enrichie par l'écriture de lecteurs contributeurs... – Une lecture connectée, corollaire du développement du cloud computing : une lecture en streaming sur le modèle de l'écoute de la musique."

vendredi 21 janvier 2011

Blog compagnon pour Comprendre le Livre Numérique

La collection Comprendre le Livre Numérique que j'ai le plaisir d'accompagner comme directeur de collection depuis cette année bénéficie maintenant de son blog compagnon dédié.

Ce site présente la collection et ses projets, mais reprend également dans son contenu l'ambition de la collection : comprendre et analyser les enjeux et les perspectives de l’édition numérique.

Collection et blog s’adressent ainsi à tous les acteurs de l'interprofession du livre, au sens large, mais aussi aux lectrices et aux lecteurs qui veulent comprendre les impacts et les enjeux du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique.

Rejoignez notre communauté sur Facerbook :-)

mercredi 19 janvier 2011

MCDate Le livre à l’heure du numérique

J'aurai le plaisir le 02 février 2011 de participer au premier MCDate de cette année sur le thème : Le livre à l'heure du numérique.

Nous parlerons de la lecture augmentée et de nouvelles formes de récit, crossmédia, participatif et variable, avec Carole Lipsyc du Laboratoire Paragraphe de l’Université Paris 8 et (sous réserve) Bertrand Duplat des éditions Volumiques.

Infos pratiques sur le site de Musiques et Cultures Digitales.
Le mercredi 2 février 2011, 19H00 - 21H00, entrée libre.
Sur la mezzanine de la Maison des Métallos
94, rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris.

Retransmission en stream sur
http://www.digitalarti.com/

mercredi 12 janvier 2011

Comprendre le Livre Numérique

2011 commence bien avec le lancement de la collection COMPRENDRE LE LIVRE NUMERIQUE aux éditions NumérikLivres de Jean-François Gayrard et Gwen Catalá.
Cette collection a pour ambition de tenter de comprendre et d’analyser les enjeux et les perspectives de l’édition numérique.
Elle s’adresse à tous les acteurs de l'interprofession du livre, au sens large (auteurs, documentalistes, enseignants, etc., sont aussi concernés), mais, également, à tous, lectrices et lecteurs qui veulent tout simplement essayer de comprendre les impacts et les enjeux du passage de l'édition imprimée à l'édition numérique.
J'ai le plaisir d'assurer la direction de cette nouvelle collection.

De la Bibliothèque à la Bibliosphère

J'ai également le plaisir de l'inaugurer, avec un premier livre numérique consacré aux bibliothèques, titré : "De la bibliothèque à la bibliosphère : les impacts des livres numériques sur les bibliothèques et leur évolution", et préfacé par François Bon.

Très intéressante préface bien sûr. Avec François Bon cela ne faisait aucun doute. Elle ouvre des pistes que j'aurais volontiers explorées si j'avais eu la préface avant d'écrire le livre, ce qui aurait été fort curieux par ailleurs : une préface écrite avant le livre, un livre écrit (d') après sa propre préface ;-) Elle fait ainsi donc un bon complément au livre pour ses futurs lecteurs je pense.

Extraits de la préface de François Bon

"Dans nos petites machines de poche, on n’emporte plus un livre, mais une bibliothèque. Et cette bibliothèque, nous la constituons nous-mêmes non plus dans l’idée de préserver ou sauvegarder, nous savons que la bibliothèque universelle est partout et en tout temps disponible : elle est l’histoire et la trace de nos recherches, nos désirs, et l’arbitraire de nos découvertes.
Alors le lieu qui incarnait collectivement la collection des livres, et leur survie dans le temps, l’histoire de leur genèse, la bonne santé de leur préservation, et la possibilité qu’on y ait accès, se réinvente dans une mutation aussi violente et riche que celle qui affecte l’objet même qui, depuis si longtemps, le fonde : le livre.
« Comprendre le livre numérique », c’est un intitulé fort : parce qu’il n’oppose pas la forme neuve (le numérique), à la forme héritée (le livre), parce qu’il y a ce verbe qui se veut prendre avec, non pas simplement le mode d’emploi, mais comment nous nous approprions l’objet neuf.
Et donc, que ce qui change c’est lire. Ici le verbe central, ici le déport des usages.
C’est en cela que le travail ici présenté de Lorenzo Soccavo est neuf et remarquable. Tous les acteurs du livre numérique, dans son histoire récente, ont une dette à celui qui en fut un des premiers veilleurs – du point de vue de l’édition et de la publication autant que des supports et matériels – et un des premiers protagonistes, avec son livre Gutenberg 2.0.
Prospectiviste du livre, que Lorenzo Soccavo, pour cette première intervention, se soit intéressé aux usages nés de la bibliothèque, est en soi un indicateur déterminant : avec le numérique, la lecture publique voit sa tâche démultipliée, et ses métiers réinventés."

Lire également de François Bon : "c’est l’horreur (de la bibliothèque sans livres)".

Un parcours en sept étapes...

Dans  "De la bibliothèque à la bibliosphère : les impacts des livres numériques sur les bibliothèques et leur évolution" je propose un parcours en sept étapes :

1 – Une problématique facile à cerner
2 – L’accès et le partage
3 – Reconfiguration ou reformatage ?
4 – La bibliothèque numérique doit-être interfacée
5 – Google, nouvelle Tour de Babel ?
6 – Une bibliosphère planétaire puis neuronale
7 – Il est impossible de conclure
 et termine par ces mots, que je veux porteurs d'espoir :

"Si notre rapport essentiel au monde est ainsi la lecture, alors tout est livre, la bibliothèque est partout, et le reste n’est qu’histoires."


De la bibliothèque à la bibliosphère présente un parcours qui pourrait se résumer ainsi :

- Avant 1998 : bibliothèques physiques qui contiennent les livres.
- Depuis 1998 : bibliothèques physiques + bibliothèques numériques (fonds numérisés).
- 2011-2050 : bibliothèques hub à 3 niveaux = 1- bibliothèque physique <=> 2- interface bibliothèque numérique <=> 3- bibliothèque virtuelle.
- Vers 2050 : bibliosphère (Web-biblio 3D sémantique).
- ? : Le livre clonable (duplicable) qui contient toutes les bibliothèques = l’hypervolume de Borges ?
- ? : Des lecteurs transhumains qui contiennent chacun un exemplaire du livre qui contient toutes les bibliothèques.

Editeur 100% numérique, NumérikLivres diffuse ses titres sur l’ensemble des plates-formes, comme epagine.fr via immateriel.fr qui nous diffuse sur une trentaine de librairies virtuelles, comme fnac.com, feedbooks.com et bien évidement l’iBookstore d’Apple.
Nous sommes également présents sur le Kindle Store, et, à partir de février 2011, sur Androïd via l’application Read&Go d’Orange.

La collection Comprendre le Livre Numérique

Les prochains titres de la collection, normalement à un rythme mensuel, seront consacrés à : La lecture sociale, La BD numérique, Les manuels scolaires et albums augmentés...

Quels sujets aimeriez-vous découvrir dans cette collection ?