samedi 16 juillet 2016

Ma lecture de FAIT ET FICTION de Françoise Lavocat

Je ne suis ni critique ni chroniqueur. Ci-après il ne s'agit donc que de ma lecture subjective, de mon ressenti personnel eu égard aux divergences et aux convergences, aux éventuelles synergies avec mes propres recherches en prospective des dispositifs et des pratiques de lecture.
J'ai donc lu Fait et Fiction – Pour une frontière de Françoise Lavocat, paru récemment aux éditions du Seuil.
Je l'ai lu de la première lettre de l'introduction (un L) à la dernière de la conclusion (un S). Mes initiales. La synchronicité induite par "la chose" me met d'emblée en délicatesse avec l'ancrage rationaliste de cet essai, par ailleurs vraiment fort intéressant, mais évacuant totalement, au vu de ma propre expérience, la dimension humaine de la lecture de fictions littéraires.
 
Un essai ambitieux et érudit
 
Heureusement cet ouvrage a cependant plein de qualités. Françoise Lavocat a réussi la gageure de le structurer avec intelligence, ce qui n'a sans doute guère été facile, considérant tant le sujet, que la masse d'essais, de thèses et de théories qui s’accumulent depuis des décennies.
L'ensemble se présente sommairement ainsi : une introduction assez longue qui expose les postulats, les choix théoriques et balise le parcours qui sera suivi ; puis trois grandes parties, chacune subdivisées en 4, 5, 4 chapitres, déclinés en un certain nombre de points. Enfin, une conclusion, qui n'a résonné en moi que comme une justification du point de vue rationnel qui, malgré tout, prévaut tout au long.
- La première partie : Monismes contre dualismes, pose d'emblée l'opposition entre :

vendredi 8 juillet 2016

Une Histoire de la Cyberculture

Les trois premiers lundis de ce mois de juillet 2016 Yann Minh donne à Paris au Théâtre de l'Européen un cycle de trois conférences-débats de trois heures trente chacune, consacré à : L'HISTOIRE DE LA CYBERCULTURE.
Avec sa faconde, ses Necomimi sur la tête (oreilles de chat connectées exprimant l'intensité de son activité cérébrale), casques de VR et connexion directe sur un
Métavers opensim, l'artiste, comme il se présente lui-même, a de quoi stimuler les neurones de son auditoire hétéroclite.
Par rapport à la futurologie de la lecture et à mes propres recherches sur le voyage intérieur du lecteur les liens sont multiples, mais ténus.
Je ne comprends pas pourquoi cette cyberculture n'engendre pas davantage de fictionautes. Certes ! les liens entre œuvres littéraires, édition pure-player et jeux vidéo sont de plus en plus interrogés (il serait temps !), mais l'échec des OpenSim à fédérer les internautes autour de projets créatifs est le symptôme, je crois, je le crains, d'un déphasage entre la cyberculture et un cyberespace habitable (?).
 
Mais peut-être est-ce précisément le métier de la littérature que de tisser les espaces des cultures ?

Après celle du lundi 4 juillet, je serai également présent aux NooConférences des lundis 11 puis 18 juillet. N'hésitez pas à venir et à me faire signe sur place si vous voulez faire ma connaissance :-)
 
Les infos pour s'inscrire, venir et participer gratuitement en suivant ce lien...

N.B. L'entrée est libre et gratuite mais l'inscription obligatoire sur Eventbrite
cliquez ici pour y accéder directement...


lundi 4 juillet 2016

La tortue rouge, ou, Sortir de Tamara

La Tortue Rouge de Michael Dudok de Wit est à mon avis un très beau film d'animation et je le recommande chaleureusement. Mais si je veux l'évoquer ici, sur le blog de la prospective et de la futurologie des dispositifs et des pratiques de lecture, il y a évidemment une autre raison.
En fait, c'est tout simplement parce que ce film, au récit émouvant qui "emporte", qui "prend" son spectateur, est sans parole ni texte, tout en étant cependant, son affiche suffit à le montrer, bien autre chose qu'un film muet.
Sa singularité interroge ainsi discrètement l'utilité du langage verbal et de l'écriture alphabétique pour faire narration, et du coup cela rejoint directement le cœur de mes recherches en prospective du livre et de la lecture.
  
Mon idée n'est aucunement dans l'absolu d'accéder à un quelconque silence sinistre, mais simplement d'expérimenter ce que pourrait être pour des humains du 21e siècle et du 3e millénaire, la vie hors du langage verbal, (re)portant notre attention à la communication par les gestes et les regards, et redécouvrant aussi d'autres écritures, à lire, et cependant non-alphabétiques.
L'entrée dans Tamara, l'une des villes du recueil de nouvelles d'Italo Calvino, Les villes invisibles, exprime assez bien je pense ce mouvement du lecteur, auquel je réfléchis et auquel j'aspire à titre personnel : « L'œil s'arrête rarement sur quelque chose, et seulement quand il y a reconnu le signe d'autre chose : une empreinte sur le sable indique le passage du tigre, un marais annonce une source, la fleur de la guimauve la fin de l'hiver. Tout le reste est muet et interchangeable ; les arbres et les pierres ne sont que ce qu'ils sont. Pour finir, le voyage conduit à la ville de Tamara. On y pénètre par des rues hérissées d'enseignes qui sortent des murs. L'œil ne voit pas des choses mais des figures de choses qui signifient d'autres choses. ».
  
Sortir de Tamara
  
Il nous faudrait lire cette citation à l'envers, et nous imaginer sortir de Tamara : « Dans la ville de Tamara nous sommes dans des rues hérissées d'enseignes qui sortent des murs. L'œil ne voit pas des choses mais des figures de choses qui signifient d'autres choses. Pour finir, notre voyage nous conduit à l'extérieur. Là l'œil s'arrête rarement sur quelque chose, et seulement quand il y a reconnu le signe d'autre chose : une empreinte sur le sable indique le passage du tigre, un marais annonce une source, la fleur de la guimauve la fin de l'hiver. Tout le reste est devenu muet et interchangeable ; les arbres et les pierres ne sont que ce qu'ils sont. ».
Pour aller plus loin il nous faudrait maintenant une nouvelle version cinématographique de La tortue rouge, avec des acteurs humains dans un décor naturel. Puis une autre aussi, avec des acteurs humains dans un décor naturel, et, sans musique (malgré la beauté de celle du film d'animation actuel), avec seulement la bande son originale de la nature. Et il nous faudrait également des versions en réalité virtuelle, certaines subjectives, d'autres avec avatars.
En attendant, dans les mois à venir, je sais que je vais de plus en plus réfléchir aux multiples déclinaisons possibles des "livres audio", des différences entre "écouter lire", et, "lire", mais aussi, "lire à voix haute", et comment tout cela, comme la singularité de La tortue rouge, peut nous conduire à creuser un canal entre réalité(s) et imaginaire(s). A suivre...

lundi 20 juin 2016

Lire est ce coloniser de nouveaux espaces ?

Retour sur le café littéraire du 19 juin 2016 sur le thème "Et la lecture devint spectacle", en "after" de #CamilleForEver accueilli et toujours présenté sur la plateforme EVER (Environnement Virtuel pour l'Enseignement et la Recherche) de l'université de Strasbourg, avec la retranscription de mes propos d'introduction à l'entretien avec l'auteur québécois Denis Morin, puis la lecture de correspondances de Camille Claudel par le Théâtre de l'Adret :
  
" En mars 2000 lorsque j'ai vu au Salon du livre de Paris qu'une société se lançait avec comme figures de proue Jacques Attali et Erik Orsenna pour commercialiser des tablettes de lecture qui seraient de véritables bibliothèques personnelles, j'ai réalisé que le numérique, qui jusqu'alors ne m'intéressait pas, pouvait apporter quelque chose aux dispositifs et aux pratiques de lecture.
La société s'appelait Cytale. En juillet 2002 elle était en liquidation judiciaire. Mais moi depuis j'ai continué à creuser ce sillon et, les uns après les autres, à dépasser les horizons du livre.
Cherchant à titre personnel sur des chemins de spiritualité et chercheur depuis quelques années en prospective et en futurologie du livre, c'est finalement le nom, le beau nom grave de lecteur que je n'hésiterais pas ce soir à m'apposer pour nommer le corps physique qui véhicule en ce monde l'esprit inconnu qui me questionne ; paraphrasant ainsi maladroitement l'incipit du Bonjour tristesse de Françoise Sagan, peut-être parce que la lecture se double, pour ce que j'en ressens, précisément de ce sentiment de tristesse. Pour moi ce sentiment de tristesse vient de l'incommunicabilité. C'est l'étanchéité apparente des mondes qui en serait la cause.
Ma boîte crânienne renferme une machine biologique qui décode et documente des longueurs d'ondes captées par mes organes sensoriels. Ce que je perçois comme réel n'est ainsi qu'une représentation comme une autre et sans doute parmi une infinité d'autres possibles. La mouche, qui se pose sur l'écran de mon ordinateur alors que j'écris ce texte, m'est contemporaine. Nous coexistons la mouche et moi. Mais nous ne vivons pas dans le même monde.
Cependant me dis-je, capter, décoder puis documenter, qu'est-ce d'autre sinon lire ? Je lis donc. Je lis tout. Et je cherche à lire les fictions littéraires comme je lis le reste, c'est-à-dire avec la même intention de pouvoir y vivre et y communiquer. Cette gageure m’entraîne dans de drôles d'aventures du côté des réalités virtuelles, des théories transhumanistes et des arts numériques, et aussi du Métavers.  
Depuis 2006 une projection pixelisée de mon esprit, mon avatar présent ce soir parmi les vôtres, erre sur des territoires numériques, tel EVER de l'université de Strasbourg qui nous accueille une nouvelle fois.
Depuis décembre 2015 je suis aussi en contact avec un récit que chaque semaine je retranscris fidèlement. Cela raconte l'histoire du voyage intérieur du lecteur de fictions. La chose prend l'apparence d'un livre, d'un book in progress, pour reprendre à son sujet l'expression de Natan Karczmar, et se présente comme un manuel de résistance pour entrer dans les fictions littéraires comme nous entrerions dans des territoires réels, et pour y puiser des forces nouvelles et y trouver des alliés.
Dès lors la question peut en effet se poser du lien entre les mondes parallèles de nos lectures et un espace digital comme celui que nous partageons en ce moment même.
Pour moi la question reste entière. Je vois ici avant tout un espace de médiation, mais une expression aussi peut-être du désir qui hante notre espèce humaine d'explorer sans cesse de nouveaux territoires à nommer et que nous soumettons aussitôt à la grille de lecture de notre langage.
Que sommes-nous, ici, ce soir, en train de coloniser ?
Sommes-nous certains d'y être les seuls habitants, et que les datas et les scripts ne contiennent pas en germes une autre forme de vie ?
Ce point de vue que je cherche à formuler n'est cependant que celui d'un lecteur, et un autre, un point de vue d'auteur comme celui de Denis Morin sera sans doute tout aussi éclairant, et c'est donc en vous remerciant toutes et tous pour votre écoute, que ma première question à Denis sera :
– Cher Denis Morin, c'est à l'auteur du recueil Camille Claudel, la valse des gestes que je m'adresse, quel sens cela a-t-il ou a-t-il progressivement pris pour toi, que de transporter, de voir transfigurer, ici, tes mots, ton texte, ton langage poétique en somme ? "

 

samedi 11 juin 2016

Les droits des lecteurs face au numérique

Pour vous quels devraient être les droits des lecteurs face aux nouvelles règles de médiation, de communication, de diffusion et de commercialisation des livres, et en particulier des livres numérisés et numériques ?
C'est une question, oui !
  
Le mercredi 22 juin à 19H00 au café culturel Le Vestibule à Paris dans le quartier de la Bastille, je vous propose de venir en discuter avec moi à l'invitation du Collectif-Lab Disruptive People.
 
"Disruptive People opère comme un think tank citoyen et rassemble un collectif d'esprits libres convaincus de la nécessité de promouvoir l'esprit critique. Notre ambition est de concourir à la capacitation du citoyen au sein du vivre ensemble contemporain..."
C'est dans cette perspective que nous échangerons ce soir là. Après une rapide introduction pour bien définir le cadre de notre réflexion, notamment préciser les spécificités de l'édition numérique par rapport à l'édition imprimée, je proposerai à la discussion 14 droits des lecteurs sur lesquels nous pourrons débattre tous ensemble et voir comment les défendre à l'avenir.
Ce ne sera pas une conférence, ni une table ronde et encore moins un cours. Agrémenté par les petits plats de nos hôtesses, ce sera un temps d'échanges et de rencontres pour faire un point sur la lecture aux formats numériques... Venez donner votre avis !
 
Où ? Le Vestibule - Café culturel 40, rue Sedaine 75011 Paris (Plan d'accès
Quand ? Mercredi 22 juin 19H00-21H00
Evénement gratuit.
Boissons et petite restauration légère et saine sur place. Chaque participant, moi compris, paie ses consommations.
Inscription par mail à disruptivepeople@gmail.com (40 places maxi)  avec en objet : RDV22:06:2016
A bientôt !
 


vendredi 10 juin 2016

Liber Numericus des e-incunables au Bibliocène

 
Le 09 juin 2016 j'ai eu le plaisir de donner la conférence inaugurale de l'exposition Liber Numericus sur le plateau intermédia de Stereolux à Nantes. J'ai invité un auditoire nombreux, attentif et étonné, à un voyage d'une heure trente sur le thème de la double métaphore du monde comme livre et du livre comme monde, jusqu'à l'émergence d'une nouvelle ère, celle du Bibliocène, et des lecteurs fictionautes. Des sujets que j'aborde dans mon book in progress "Le Voyage intérieur du lecteur".
Comme je le disais en conclusion : "aujourd'hui, en transgressant la forme et les limites, en dépassant la ligne d'horizon du livre, les plasticiens et les artistes du numérique nous apportent des semences imaginaires et un levain mental pour métamorphoser les lecteurs en fictionautes...", et c'est bien ce dont vous pourrez vous rendre compte si vous avez l'occasion de visiter l'exposition qui se tient jusqu'au 03 juillet 2016.
 
Plus d'infos sur l'expo http://www.stereolux.org/blog/exposition-liber-numericus-l-hypermediagraphie


mercredi 8 juin 2016

Rencontre internationale sur La Lecture devient spectacle

 
En after au spectacle #CamilleForEver nous recevrons l'auteur québécois Denis Morin au sein du MétaCafé Littéraire, espace expérimental de médiation du livre et de la lecture que je propose sur la plate-forme web immersive EVER (Environnement Virtuel pour l'Enseignement et la Recherche) de l'université de Strasbourg.
Cette rencontre, avec au programme des lectures d'extraits de la correspondance de Camille Claudel par les comédiens du Théâtre de l'Adret, est donc accessible librement depuis le monde entier. N'ayez pas peur de vous y connecter et de venir nous retrouver le 19 juin à 17H00 (heure française).
 

dimanche 5 juin 2016

Sublimation du lecteur apophène dans Le Voyage Intérieur du Lecteur Chapitre 24

Le 24e chapitre de l'essai Le Voyage Intérieur du Lecteur est en ligne ici, consultable gratuitement avec la possibilité de laisser vos commentaires, critiques et suggestions.
 
Extrait : " Lorsque, à bout de souffle, nous parvenons à l'orée du bois brûlant, nous ne sommes plus nous. Nous sommes transfigurés. Sublimés. Le feu nous a sauté. Il est face à nous maintenant, dans les villages et dans les villes. [...] Nous en portons à jamais la brûlure sur notre visage. Les autres nous reconnaissent comme tels, comme des lecteurs de fictions. Nous sommes Ulysse. Nous sommes don Quichotte. Nous sommes Jean Valjean. Oui, nous nous racontons des histoires ! Mais au-delà des simples histoires écrites. Nous avons connu le feu. Nous avons été au feu. Nous sommes montés au feu. Nous en avons été brûlés. Nous avons brûlé nos ailes aux sources de la fiction. Le feu, répétons-le, nous est passé dessus. Nous sommes passés par le feu, par la cuisson du livre, de ce qui à force de se consumer fera livre, à manger, à dévorer, à déchirer à pleines dents. Nous portons la couleur de ce feu. Sa chaleur. Sa vie. Nous sommes passés par cette porte, que nous évoquions il y a quelques chapitres. Cette porte à un seul côté. C'est cela la sublimation : passer le seuil de cette porte à un seul côté. Et nous sommes le Petit Chaperon Rouge, nécessairement. Et nous nous appelons alors Alice...".
  
Aujourd'hui notre chance est peut-être ainsi de pouvoir vivre le temps dont nous disposons dans un monde qui a une tendance profonde à flouter la frontière entre le réel et les imaginaires, et dans ce sens participer à l'écriture du Voyage intérieur du lecteur, commenter, débattre, critiquer librement sur : https://www.wattpad.com/story/57362702-le-voyage-int%C3%A9rieur-du-lecteur/parts est un véritable acte d'engagement pour la capacitation (empowerment) des lecteurs :-) N'ayez pas peur !

lundi 30 mai 2016

Rdv à Nantes pour Liber Numericus :-)

Le jeudi 09 juin 2016 j'aurai le plaisir de donner la conférence inaugurale de l'exposition Liber Numericus qui se tiendra du 10 juin au 03 juillet à l'espace Stereolux à Nantes.
Le thème de mon intervention sera :
LES IMAGINAIRES DU LIVRE DANS LA CULTURE CONTEMPORAINE : DU MONDE DU LIVRE AU LIVRE MONDE... Elle sera suivie du vernissage de l'exposition.
  
Aujourd'hui, se représenter et penser le livre à l'heure du numérique et du "tout écran" demande de pouvoir comprendre et expliciter comment les imaginaires du livre traversent les siècles, et comment, sous de nouvelles formes, ils expriment le même besoin humain de s'immerger dans la fiction. C'est ce que je proposerai d’explorer dans cette conférence...
 
L'événement est gratuit sur inscription EVENTBRITE...
Sur Facebook : la page de l'événement, et, l'invitation ...
  
Le voyage auquel je vous invite le 09 juin à Stereolux
L'exposition LIBER NUMERICUS mettra en lumière les mutations et les nouvelles représentations du livre, tant en littérature que dans la création plastique contemporaine à travers les regards de différents artistes : Kyle Bean, Carole Brandon, Jesse England, Masaki Fujihata, Airan Kang, Florent Lagrange, Nemanja Nikolic, Various Artists, Waldek Wegrzyn, ainsi que d'éditeurs innovants, papier et numérique, tels L’Apprimerie, Byook, Les éditions volumiques, Jean Boite Editions, Moonbot Studios, Professeur Cyclope, Studio LA…
Une table ronde sur les Pratiques éditoriales expérimentales sera également organisée le mercredi 22 juin, ainsi qu'une journée workshop "Nouvelles écritures numériques" le vendredi 24 juin.
Toutes les infos sur

dimanche 29 mai 2016

Lecture et failles spatio-temporelles dans Le Voyage Intérieur du Lecteur Chapitre 23

Le 23e chapitre de l'essai Le Voyage Intérieur du Lecteur est en ligne ici, consultable gratuitement avec la possibilité de laisser vos commentaires, critiques et suggestions.
  
" Si nous pensions aux lignes seulement et arrivions à interrompre un bref instant le flux du langage, peut-être mentalement verrions-nous alors apparaître le trou d'aiguille laissé à la surface de l'histoire par l'ellipse, ce trou par lequel nous devons laisser s'écouler notre conscience d'être en train de lire, ce trou qui est peut-être le point où l'anamorphose, la déformation du réel, opère dans la fiction. C'est là je crois un trou de ver, au sens où les physiciens peuvent concevoir un tel objet hypothétique pour amarrer au réel les solutions mathématiques qu'ils proposent en réponse aux grandes énigmes de notre univers ".
Aujourd'hui notre chance est peut-être de pouvoir vivre le temps dont nous disposons dans un monde qui a une tendance profonde à flouter la frontière entre le réel et les imaginaires, et dans ce sens participer à l'écriture du Voyage intérieur du lecteur, commenter, débattre, critiquer librement sur : https://www.wattpad.com/story/57362702-le-voyage-int%C3%A9rieur-du-lecteur/parts est un véritable acte d'engagement pour la capacitation (empowerment) des lecteurs :-) 

vendredi 27 mai 2016

De la lecture comme exercice de sa puissance libératrice

"A la double métaphore bien connue du monde comme livre et du livre comme monde, je substitue celle de la lecture qui sort du bois et du lecteur qui entre dans la forêt. Nous sommes tellement habitués à lire, et au-delà des livres à travers tous les signes du monde et dans le regard des autres, que nous n'y faisons plus attention.
Mais nous sommes au 3e millénaire. Le réseau recouvre la planète. Tout est code. Le réel de plus en plus fictionnalisé. Les fictions de plus en plus trompeuses. La connexion permanente. Le profilage généralisé. Nous sommes surveillés.
Le voyage Intérieur du Lecteur n'est pas une fiction. C'est un manuel pour devenir fictionaute. Un manuel de résistance pour entrer dans les fictions comme dans des territoires réels et y puiser des forces et y trouver des alliés. Simplement avec notre puissance mentale et le pouvoir de notre imagination. Et un jour peut-être avec des technologies immersives et du biohacking. N'ayez pas peur : participez à l'écriture de ce livre et vous comprendrez."
 
Accès direct sur
 https://www.wattpad.com/story/57362702-le-voyage-int%C3%A9rieur-du-lecteur/parts 


mardi 24 mai 2016

Vers une bio-informatique au service des fictionautes

Le titre peut-être un peu énigmatique de ce post cherche en fait à exprimer le message subliminal que j'ai essayé de faire passer le samedi 21 mai 2016 lors de mon intervention intitulée " LE LIVRE : ESPACE INTERIEUR OU INTERMONDE ? " au cours de la séance consacrée à La Symbolique du Livre, dans le cadre du séminaire Cultures Numériques à la Bibliothèque Interuniversitaire de la Sorbonne.
Le texte complet de mon intervention est en ligne sur le site du carnet de recherche du séminaire sur Hypothèses.org en cliquant sur ce lien...

dimanche 22 mai 2016

Etirer le laps pour tomber dans la fiction avec Le Voyage Intérieur du Lecteur Chapitre 22

Le 22e chapitre de l'essai Le Voyage Intérieur du Lecteur est en ligne ici, consultable gratuitement avec la possibilité de laisser vos commentaires, critiques et suggestions.
Nous y tombons dans le puits avec Alice au Pays des Merveilles, Julien Sorel, et les Chroniques de l'oiseau à ressort de Murakami Haruki.
N'ayez pas peur. Imaginez simplement une ligne droite verticale dont l'extrémité haute serait fixe et qui aurait cependant la volonté de se mettre en mouvement, appelons-la : l'intention de l'auteur. Supposons lui alors une extrémité basse mobile et supposons qu'elle tracerait un cercle : la fiction. Imaginons maintenant comment ce mouvement pourrait ensuite se matérialiser dans l'espace, quelle forme il prendrait alors ? Cela formerait un cône : le lieu, le puits de la fiction. Si ce cône se trouvait être traversé par un plan incliné, celui de notre lecture pénétrant le champ de la fiction, la zone commune alors au cône et au plan donnerait une ellipse. Et... la suite, à commenter, à débattre, à critiquer directement et librement sur :  
https://www.wattpad.com/story/57362702-le-voyage-int%C3%A9rieur-du-lecteur/parts :-) 

vendredi 20 mai 2016

Edition numérique francophone - Etat des lieux

Cliquez ici pour accéder à la liste des éditeurs numériques
Un bilan d'étape, un état des lieux de l'édition numérique francophone, avec la récente actualisation et mise à jour complète de la liste des éditeurs numériques francophones que je propose depuis avril 2011.
 
Depuis l'actualisation de novembre 2014 sont également répertoriées séparément les sociétés précédemment inscrites mais ayant cessé leurs activités.
Cette liste est purement informative. Issue de mon travail de veille, elle ne vise qu'à mettre gracieusement à la connaissance de chacun une liste d'éditeurs "pure-players", mais, en aucun cas, il ne s'agit d'une recommandation des entreprises listées, ni d'une liste destinée spécifiquement aux auteurs en recherche d'un éditeur.
C'est un travail bénévole de recensement qui peut servir aux enseignants et aux étudiants, ou également à des organismes professionnels pour leurs études. Merci d'en citer la source en cas d'utilisation et de me contacter si vous souhaitez profiter de mon expertise.

dimanche 15 mai 2016

Les intermondes littéraires comme espaces phénoménaux dans Le Voyage Intérieur du Lecteur Chapitre 21

Le 21e chapitre de l'essai Le Voyage Intérieur du Lecteur est en ligne ici, consultable gratuitement avec la possibilité de laisser vos commentaires, critiques et suggestions.
Vous y serez invités à devenir un poisson dans le septième océan, celui du langage, à hurler en vous : "C'est assez !", pour devenir cétacé, car... : "à un stade paroxystique le liseur peut prendre la relève de l'auteur, et alors la fiction du liseur éclipse, à la fois celle de l'auteur, mais toutes celles aussi dont nous sommes en permanence les propres générateurs..."
N'ayez pas peur.  

jeudi 12 mai 2016

La Symbolique du Livre

J'aurai le plaisir d'intervenir sur ce thème de la symbolique du livre, le samedi 21 mai 2016 de 10H00 à 12H00 à la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne (Salle des formations) dans le cadre du séminaire "Cultures Numériques" organisé par Thibaud Zuppinger et la revue en ligne "Implications Philosophiques", avec une réflexion autour de la question : LE LIVRE, ESPACE INTERIEUR OU INTERMONDE ?
 
* Entrée libre (infos accès)  sur réservation par mail à implications.philosophiques@gmail.com

lundi 9 mai 2016

Pour un empowerment des lecteurs de fictions

Deux essais parus récemment : Fait et Fiction - Pour une frontière par Françoise Lavocat, professeure de littérature comparée à l'Université Paris 3 Sorbonne nouvelle et membre de l’institut Universitaire de France (à écouter sur France Culture), et Les qualités de l'homme - Manifeste, par la philosophe Valérie Charolles (lire sa tribune : Comment construire un espace entre le réel et la fiction ? sur Viabooks), montrent combien la question du rapport au réel est un sujet de plus en plus sensible.
 
Dans la foulée de Constellations - Des mondes fictionnels dans l'imaginaire contemporain par Anne Besson, paru en mai 2015 aux éditions du CNRS, ces deux nouveaux essais nous incitent à une véritable prise de conscience, celle des fictions dont nous sommes en permanence les propres générateurs : si une porte (celle, par exemple, entre le "réel" et le "fictif") a toujours deux côtés, peut-être devrions-nous au cours de ce siècle apprendre à ne plus nous situer alternativement d'un côté puis de l'autre, ou des deux côtés à la fois, mais, à nous tenir en permanence sur le seuil d'une porte qui n'aurait... qu'un seul côté. 
 
Mais s'il y a bien, d'une part, ce que j'appelle un "réflexe narratif" de notre espèce, duquel il faudrait démêler apophénie et synchronicité, il y a également je pense, d'autre part, un versant orwellien ("1984") qui nécessiterait de toute urgence de travailler énergiquement à la capacitation (empowerment) des lecteurs (décodeurs) que nous sommes tous forcément, comme tout organisme vivant en milieu complexe. Qu'en pensez-vous ? Seriez-vous prêt(e)s à accompagner un tel travail ?

dimanche 8 mai 2016

Esprit des lieux et génie des livres dans Le Voyage Intérieur du Lecteur Chapitre 20

Le 20e chapitre (déjà !) de l'essai Le Voyage Intérieur du Lecteur est en ligne ici, consultable gratuitement avec la possibilité de laisser vos commentaires, critiques et suggestions.
Ce que je cherche à y exprimer, c'est que génie des livres et esprit des lieux seraient probablement liés je crois par de subtiles affinités, et que si nous parvenions à jouer de cette corde sensible, cela nous serait alors d'une grande aide pour notre exploration des intermondes fictionnels. Qu'en pensez-vous ?

samedi 30 avril 2016

Des palais sans murs dans Le Voyage Intérieur du Lecteur Chapitre 19

Le 19e chapitre de l'essai Le Voyage Intérieur du Lecteur est en ligne ici, consultable gratuitement avec la possibilité de laisser vos commentaires, critiques et suggestions.
Son résumé, sa conclusion ?
" Le modèle que je propose ici n'est donc en aucun cas le reflet d'une quelconque réalité. C'est juste une proposition spéculative. Une fiction. Mais en la réfléchissant en nous, en essayant de nous l'imposer en la pensant ainsi comme un possible au-delà de nos lectures, en acceptant d'imaginer que chaque lecteur lisant projette dans l'intermonde de ce qu'il lit un liseur qu'il aurait comme missionné, nous nous ouvrons la possibilité d'accéder à un ailleurs, à un au-delà tant de la réalité que de la fiction. Au minimum nous travaillons à vivre nos lectures comme des expériences de pensée, et ce d'autant plus que nous attribuerons aux mondes intermédiaires les caractéristiques les plus subtiles des territoires physiques dans lesquels nous évoluons naturellement, tel un certain esprit des lieux."

mardi 26 avril 2016

L'édition numérique au service des langues en voie de disparition ?

Une langue qui ne s’écrit pas s’expose-t-elle à une lente disparition ? L'édition numérique peut-elle contribuer à redynamiser et à diffuser des langues dont les locuteurs sont disséminés ou ont difficilement accès à des livres imprimés ?
Les éditions pure-player UPblisher vont dans ce sens en publiant ce texte signé par l'auteur algérien Chérif Arbouz : Ecrire l'Amazigh.
"L’Amazigh ou langue berbère rassemble environ quarante millions de locuteurs. Seule une infime minorité d’entre eux est capable de lire l’alphabet des origines."
Bien davantage manuel qu'essai, l'ouvrage s'adresse en priorité aux personnes parlant déjà l'amazigh, mais il n'en constitue pas moins une bonne illustration d'une approche pragmatique qui pourrait être reprise au service d'autres langues.
 

Extrait de la présentation de l'éditeur
  
"Écrire l'amazigh pose les bases d'une grammaire unifiée pour une des langues les plus anciennes du bassin méditerranéen. Cet ouvrage didactique de Chérif Arbouz est un pas majeur vers la normalisation des règles d'écriture d'une langue demeurée jusqu'à présent, essentiellement orale.
La langue amazighe ou berbère est parlée depuis plus de 2000 ans dans toute l'Afrique du Nord, le Sahara et une partie du Sahel. Elle se décline aujourd'hui en une trentaine de variétés et rassemble environ quarante millions de locuteurs. L'écriture de la langue a subi quant à elle une érosion progressive. Au gré des influences politiques, culturelles ou commerciales, souverains et lettrés se sont exprimés, à l'écrit, en grec, latin, arabe ou français ; si bien qu'aujourd’hui, l'alphabet des origines, connu sous le nom de « tifinagh », c'est-à-dire « les lettres », ne subsiste plus que dans les régions de l'extrême sud algérien..."

dimanche 24 avril 2016

Du bienfait des accidents dans Le Voyage Intérieur du Lecteur Chapitre 18

Le 18e chapitre de l'essai Le Voyage Intérieur du Lecteur est en ligne ici, consultable gratuitement avec la possibilité de laisser vos commentaires, critiques et suggestions.
« Un roman, c'est un miroir qu'on promène le long d'un chemin », dit-il. Alors imaginons Stendhal se promenant réellement avec un miroir le long d'un chemin. Faisons lui un croche-pied, mettons une pierre sur son chemin... Et hop ! il prend conscience alors de comment il est en train d'écrire, et si cela nous arrivait prendrions-nous alors conscience de comment nous sommes en train de lire ?
C'est ainsi qu'en complément de l'exploration spatiale de l'espace intérieur du lecteur de fiction, nous allons commencer avec ce chapitre à explorer ses dimensions temporelles...

jeudi 21 avril 2016

Les Arts Foreztiers espace de métaphores ?

Les Arts ForeZtiers est une manifestation organisée par l'Institut Charles Cros auprès duquel je suis chercheur associé. En marge de la prospective du livre et de la lecture, certes, elle interpelle cependant la double métaphore sur laquelle je réfléchis, au croisement de la mythanalyse et de mon book in progress : Le Voyage Intérieur du Lecteur : "La lecture qui sort du bois" et "Le lecteur qui entre dans la forêt". Puisse cette 5e édition des Arts ForeZtiers voir les oiseaux du ciel et leur langage venir des "Botaniques célestes" d'où ils chantent, se reposer sur les branches de "l'Arbre du milieu du Monde" dont il sera question.

http://lesartsforeztiers.eu/les-arts-foreztiers-2016-botaniques-celestes/


mardi 19 avril 2016

Lire devient un spectacle permanent


#CamilleForEver
Ce titre problématique : Lire devient un spectacle permanent, cherche à exprimer la zone d'incertitude dans laquelle nous sommes maintenant, que nous le voulions ou non, que nous en ayons conscience ou pas, au sujet bien précis des mutations des pratiques de lecture.
La réalité virtuelle avec avatars que j'explore, sur laquelle je travaille, depuis quelques années déjà, ouvre bien d'autres perspectives en effet que celles du domaine de la remédiation numérique des livres et de la lecture.
Les précédents prototypes que j'avais développés : d'abord dans une structure associative avec un incubateur autour de ces nouvelles pratiques et directement implanté dans un environnement web 3D immersive, puis une librairie 3D et une Méta-bibliothèque universitaire sur la plate-forme EVER (Environnement Virtuel pour l'Enseignement et la Recherche) de l'université de Strasbourg, grâce à la collaboration de Jenny Bihouise et de Anne Cordonnier, tiennent-ils le coup face aux expériences que nous avons ensuite développées de Métacafé littéraire, réunissant par ce geste, davantage créatif que technique, auteurs et lecteurs de la francophonie en abolissant les milliers de kilomètres géographiques qui les séparaient ? Où allons-nous en faisant de telles expérimentations ? Que faisons-nous en réalité ?
   
Depuis 2015 déjà une collaboration plus poussée avec le Théâtre de l'Adret avait débouché sur une importation au sein d'un territoire numérique d'un parcours de théâtre-promenade sur les bords de la Saône.
 
Aujourd'hui, s'interroger comme nous le faisons maintenant sur le drame de Camille Claudel, c'est donc aussi porter la dramaturgie intime de Camille sur le terrain de jeu où se joue l'avenir du livre et de la lecture, là où le langage sculpte et d'où s'élèvent parfois, comme des chants polyphoniques, ces immenses cathédrales de mots que sont les grands romans. Mais où allons-nous en faisant une telle chose ?


Car La valse des gestes est en effet une forme inédite à ce jour de spectacle permanent et accessible pour les internautes francophones depuis toute la surface de la Terre.
C'est un moyen de s'immerger, par l'entremise d'un auteur (Denis Morin) dans l'esprit d'une femme tragiquement morte depuis plusieurs dizaines d'années. Car c'est de cela qu'il s'agit si on considère l'expérience dans sa vérité, au-delà des dispositifs qui malgré tous nos efforts font encore écrans.

* Le pitch
"Camille Claudel meurt le 19 octobre 1943 à 2 h du matin au terme de 30 ans d'un internement psychiatrique abusif. Au 21e siècle son histoire est-elle enfin devenue lisible ? Un poète québécois, un couple de comédiens français et une poignée de fous de la 3D immersive sur le web le croient. Ils lancent sur la toile le premier spectacle pour internautes en partenariat avec l'Université de Strasbourg."
* Les dossiers de presse en français et en anglais avec toutes les précisions sont disponibles en suivant ce lien.
* Le hashtag pour diffuser cette expérience sur les réseaux sociaux : #CamilleForEver
* Ma position intellectuelle = Sans ambages : ne pas y aller est stupide, ne pas exprimer ensuite ses impressions et ses critiques est irresponsable. J'ai dit.
 

lundi 18 avril 2016

Lecture et flux de conscience

Le web est comme une mémoire exocérébrale et parfois, de plus en plus souvent peut-être, nous reviennent des données d'un passé plus ou moins proche. Ici en 2014 dans le cadre d'une conférence pour l'ATEP (Association des Techniciens de l'Edition et de la Publicité), où j'intervenais sur le thème : Industrie de la lecture et captation de l'attention - Lecture écran / lecture papier, un défi d'avenir.
La diapo projetée, qui cherchait à expliciter en quoi la vie capte inévitablement l'attention du vivant, et que lire serait avant tout décrypter et documenter son écosystème, se prolonge aujourd'hui dans mes travaux plus récents par la reconsidération des dispositifs de lecture à l'aune de leurs capacités à canaliser dans une perspective éthique le flux de conscience qui, d'une part, s'exprime par notre perpétuel monologue intérieur et est par ailleurs utilisé comme technique littéraire (stream of consciousness), et, d'autre part, exprime notre addiction naturelle à la narration.

Conjointement je considère de plus en plus les appareils et les services issus du numérique, davantage en termes de médiation, qu'en tant que dispositifs, et notamment de lecture. La réalisation #CamilleForEver dont je parlerai bientôt ici même sur ce blog en témoigne et l'illustre bien.
  
Conférence ATEP 2014


dimanche 17 avril 2016

Un monde de paradoxes dans Le Voyage Intérieur du Lecteur Chapitre 17

Le 17e chapitre de l'essai Le Voyage Intérieur du Lecteur est en ligne ici, consultable gratuitement avec la possibilité de laisser vos commentaires, critiques et suggestions.
Nous y examinons les deux paradoxes à maitriser pour transformer les miroirs en fenêtres, pour passer du côté où les histoires se vivent comme des réalités. Vous nous suivez ?

lundi 11 avril 2016

Le Lecteur et son Double

"Alors que la distinction entre le lecteur, ce qui est lu et la lecture même, s'estompe, voire serait appelée à disparaître avec le développement de technologies d'assistance à l'imaginaire (le corps humain augmenté, nous le verrons, sera un jour doté de prothèses artificielles pour accroître le champ de ses perceptions sensorielles, ainsi que certaines de ses capacités cognitives, mnésiques, et, surtout de visualisations mentales), le premier pas serait ce dédoublement lecteur/liseur.
Là s'engendrerait je pense la première prise de conscience du fictionaute en soi. En effet, distinguer en soi le lecteur du liseur pose d'emblée une symétrie. Et cette symétrie lecteur/liseur, pour artificielle qu'elle soit peut-être, n'en engendre pas moins naturellement une certaine profondeur de champ, laquelle à son tour produit tout aussi naturellement je suppose, une certaine résonance ondulatoire.
Le phénomène est simple : tout d'un seul bloc nous n'aurions aucun recul, aucune prise de distance possible avec nous-mêmes. Se dédoubler virtuellement, se regarder (se réfléchir) dans le miroir d'une fiction, en prenant au sérieux son double, en considérant son reflet comme une expression de soi sur un autre terrain de jeu, lire en faisant « pour de vrai » comme lorsque nous jouions enfants, c'est se donner la possibilité de s'enrichir d'une deuxième ou d'une énième vie, compte tenu que, comme en mécanique quantique, lecteur et liseur, aussi éloignés soient-ils, ne forment toujours fondamentalement qu'une seule et unique entité psychique. [...]
Cela veut dire que quelle que soit la distance qui les sépare sur le plan de la raison, tout ce qui affecte le lecteur dans sa vie ordinaire, comme tout ce qui affecte le liseur dans sa vie fictionnelle, influe immédiatement et sur l'un et sur l'autre.
  

Réaliser cela c'est je pense commencer à prendre conscience des possibilités d’expansion de sa propre conscience, c'est prendre davantage conscience des potentialités les plus intimes et personnelles de notre nature humaine au sein du grand récit de la vie.
Lire ainsi, lire dans cet état de conscience, c'est ne plus lire dans une perspective imposée par l'auteur, ni même tracée par notre volonté personnelle, par un intérêt particulier, mais c'est se positionner sur des trajectoires. A chaque lecture d'un nouveau roman je me positionne sur une trajectoire, comme je prendrais place sur une rampe de lancement. Nous retrouvons évidemment là, dans le liseur en spationaute, notre modèle du fictionaute. [...]

  
Durant des siècles nous avons configuré le livre, comme support, à notre format mental, et nous avons toujours cherché à ramener l’univers entier dans cette boîte de Pandore qu’est tout volume imprimé.
Maintenant nous constatons que les écrans se rapprochent. L'écran de cinéma était à une dizaine de mètres, celui des téléviseurs à quelques mètres, celui des ordinateurs à moins d'un mètre, celui des tablettes et des smartphones à une dizaine de centimètres seulement, et celui des casques de réalité virtuelle à bien moins de dix centimètres. Et demain ? Si l'écran nous est greffé, ne serait-ce qu'à moins quelques microns, nous aurons intérêt à savoir coder, décrypter et hacker, et à être capable de nous reprogrammer. Et comme toute possibilité de le faire dans le monde physique nous aura probablement été enlevée, c'est dans des mondes parallèles et, en partie au moins, fictionnels, que nous pourrons procéder à ces reconfigurations de nos propres systèmes d'exploitation..."
Ce texte est extrait du chapitre 16 du book in progress
LE VOYAGE INTERIEUR DU LECTEUR sur la plateforme Wattpad... Bonnes lectures !

samedi 9 avril 2016

Le lecteur dédoublé dans Le Voyage Intérieur du Lecteur Chapitre Seize

Le seizième chapitre de l'essai Le Voyage Intérieur du Lecteur est en ligne ici, consultable gratuitement avec la possibilité de laisser vos commentaires, critiques et suggestions.
En vous montrant comment vous dédoubler, je vous montre comment faire surgir de votre lecture l'espace de la fiction : un espace potentiellement explorable, voire habitable à temps partiel. Cela ne vous tente pas ?

vendredi 8 avril 2016

Une esthétique particulière de la lecture

Lorenzo Soccavo, Festival VidéoFormes 2016 (Photo D.R. Gabriel V. Soucheyre)
Comme en écho à mes récentes interventions au Festival VidéoFormes de Clermont-Ferrand et aux Racontars du numérique à Strasbourg j'ai, comme par hasard (mais le hasard existe-t-il ?) retrouvé dans des notes datant de quelques années, ces deux citations qui expriment bien ce que je ressentais et que je cherchais à formuler, notamment par rapport maintenant à mon "book in progress" Le Voyage Intérieur du Lecteur, sur la plate-forme Wattpad :
 
« La ligne de mots palpe ton propre cœur. Elle envahit les artères, elle entre dans le cœur avec la ruée du souffle ; elle étreint le rebord mobile d’épaisses valvules ; elle tâte ce muscle obscur aussi fort que des chevaux, cherchant une chose, qu’elle ignore. » (Annie Dillard, En vivant, en écrivant, traduit de l’américain par Brice Matthieussent).
 
« Lire, nous l’avons peut-être oublié, c’est se tenir à la limite d’un domaine dangereux, à une frontière d’où nous appelions et en même temps rejetions un autre à la ressemblance de celui que nous logions, un autre auquel il fallait bien faire appel pour justifier les incursions que nous risquions dans les territoires secrets que nous abritions. Cet autre de soi, cette ombre portée, cet autre foyer de l’ellipse qu’on peut poser comme une hypothèse nécessaire, ou un artifice de calcul, quand nous lisons, à travers nos émotions ou les profits d’un savoir, ne faisons-nous peut-être qu’en convoquer la présence, que créer les conditions de son observation. » (Jean-Louis Baudry, “Un autre temps“, Nouvelle revue de psychanalyse, 1988, “La lecture”).