Affichage des articles dont le libellé est Pratiques de lecture. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Pratiques de lecture. Afficher tous les articles

vendredi 9 avril 2021

Un autre regard sur Proust !

En marge de l'actualité autour de Marcel Proust le magazine en ligne ViaBooks se fait l'écho d'une de mes conférences passées à l'Institut Charles Cros dans le cadre du séminaire EMC - Ethiques et Mythes de la Création.
Porter un autre regard sur Proust, le lire attentivement, trace de nouvelles perspectives, ouvre de nouveaux horizons à nos réflexions sur la lecture immersive et le rapport entre réalité et fiction. Je peux venir vous en parler si vous le voulez...

 Proust et Lorenzo Soccavo sur ViaBooks

 


G
M
T
Fonction Sound est limitée à 200 caractères

samedi 27 mars 2021

Des bibliothèques incubatrices des lectures de demain

Parlons ensemble du futur de la lectureJ'imagine la création d'une galaxie de Bibliothèques de Cristal.
Elle émergerait d'abord spontanément des différentes bibliothèques médiathèques qui accueilleraient en leurs seins diverses manifestations questionnant le futur des dispositifs et des pratiques de lecture. Ensuite sans doute serons-nous toutes et tous surpris un jour des effets inattendus de cette gestation collective. Voulez-vous en être
 
Je vous propose sous les formats webinaire, visioconférence, ou conférence débat classique en présentiel trois interventions. Chacune est abondamment illustrée, non seulement en images (voire en courtes vidéos), mais surtout en exemples, en cas précis, en propositions claires d'expériences de pensée. Mon ambition est d'apporter des réponses concrètes et opérationnelles aux trois questions suivantes :
 
✅  Comment ces prochaines années nous allons passer des personnages de fictions à des intelligences fictionnelles avec lesquelles nous pourrons communiquer ?
 
✅  Comment des fictions peuvent-elles anticiper l'avenir ?

✅  Comment passer un jour "de l'autre côté du miroir" ?

 Voulez-vous en être ? 
Je suis à votre écoute !

mercredi 24 mars 2021

Plus de prospective pour les Masters des Métiers du Livre et de l’Édition

Le futur du livre ne doit pas rester illisible aux futurs professionnels de l'édition
Une offre de formations à la carte
QUOI ? 
Des formations sur mesure à la veille stratégique pour : préparer concrètement les futurs professionnels des métiers du livre à suivre les mutations en cours sur le secteur du marché du livre et des pratiques de lecture, et leur donner les bases des méthodes de prospective permettant de distinguer les différentes évolutions possibles et de pouvoir s'orienter vers les plus souhaitables.

POURQUOI ?
Parce que le futur du marché du livre, l'évolution des comportements des lectrices et des lecteurs et de nos rapports à la fiction sont de plus en plus illisibles. A partir de mon expérience de plus d’une vingtaine d’années de la veille stratégique dédiée à la prospective des dispositifs et des pratiques de lecture je suis en mesure de sensibiliser les professionnels de demain aux futurs possibles des métiers de l’édition imprimée et numérique.

COMMENT ?
Je développe une approche stratégique spécifique en trois phases spécialement dédiée aux futurs professionnels et, soit condensée dans un format de conférence unique suivie d'échanges, soit développée sous la forme d'heures de cours plus traditionnels et adaptés aux structures qui m'accueillent (présentiel ou visioconférences). C'est une démarche pratique visant à l'efficacité à court terme : il ne s'agit pas de théoriser, mais, de donner à chacun.e des informations opérationnelles pour pouvoir s'organiser et développer sa propre méthodologie d'approche du futur.
Les trois phases en mode participatif sont :

1 – Décrypter | Intensifier son discernement critique pour voir au-delà des tendances de masse et des effets de mode passagers pour organiser sa propre veille stratégique critique, distinguer les signaux faibles et évaluer leurs possibles développements futurs.

2 – Anticiper | Repérer l’ensemble des acteurs en jeu, détecter les nouveaux entrants et évaluer l'influence des groupes de pression à l’action.

3 – Participer | Préparer sa place en trouvant de futurs partenaires. Repérer les start-ups et les incubateurs explorant les nouvelles formes de médiation, de médiatisation et de commercialisation des livres, expérimentant de nouveaux formats de narration et anticipant les évolutions à venir.

Je suis à votre écoute pour plus de précisions...

mercredi 17 mars 2021

Bibliocène Vs Collapsologie et Cie !

Le Bibliocène est un nouveau concept forgé pour combattre l'asservissement mental dans lequel nous entretiennent les prophètes de l'effondrement, un concept forgé pour nous libérer de l'imaginaire apocalyptique et du flux des récits dystopiques.
 
Le Bibliocène est une proposition pour interroger et repenser en commun la double métaphore du monde comme livre (à lire, à interpréter, à écrire aussi...), et, des livres comme mondes possibles (à imaginer, à anticiper, à construire ensemble...). 
  
Le Bibliocène se veut ainsi un espace virtuel d'échanges et de rencontres pour débattre tous ensemble de la liberté d'esprit et de l'émancipation des lectrices et des lecteurs. Au-delà de la question importante des nouveaux droits des lectrices et des lecteurs face à la nouvelle donne de l'édition numérique, c'est la possibilité d'un autre point de vue sur notre rapport au futur.
Au sein de notre espèce animale il y a une transmission génétique, mais il y a également une transmission sémiotique qui passe par le langage qui est la matrice de notre perception du monde, à la fois ce par quoi nous communiquons entre nous et ce avec quoi nous pensons, et par le truchement duquel nous avons deux modalités d’expression : l’oral et l’écrit, et deux points de vue pour en rendre compte : le récit évolutionniste, et, le récit créationniste. 
C'est la raison pour laquelle l'idée d'un Bibliocène est toujours présente dans chacune de mes conférences
Parlons-en si vous voulez ? 
 
P.S. Le texte de mon intervention du 23 octobre 2017 à l'Université Paris Descartes dans le cadre du Colloque international d'étude de la théorie mythanalytique, sous la direction d'Hervé Fischer et d'Orazio Maria Valastro, et dans lequel j'abordai cette question du Bibliocène est toujours accessible à la lecture sur le site de l'Institut Charles Cros : Un exemple de mythanalyse, la Tour de Babel et le mouton imaginaire.

jeudi 11 mars 2021

Faire venir Mars à nous...

- La conscience de notre mort à venir détermine en nous les facultés démiurgiques du langage articulé que l'évolution a permis à notre espèce d'acquérir. Les idées d'un ou d'autres mondes, de traversées, de passages et de passeurs structurent les mythes et les norias de fictions qui irriguent notre imaginaire et s'expriment également, tant dans les fantasmes qui furent jadis liés aux Grandes Découvertes des 15e et 16e siècles, qu'à ceux qui aujourd'hui motivent la conquête spatiale. 

- Dans le corpus issu de ma veille permanente en futurologie et en mythanalyse de la lecture et de ses pratiques j'ai mis en perspective plusieurs contenus reliant à la fois l'actualité récente (comme par exemple ceci : Pour trouver une forme extraterrestre, il faut revoir notre définition de la vie : "Nous ne pourrons pas faire de découverte décisive tant que nous ne changerons pas notre manière de chercher..."), à des fictions inspirantes (comme, par exemple, les Chroniques martiennes de Ray Bradbury, ou encore Stalker, pique-nique au bord du chemin des frères Arcadi et Boris Strougatski et de leur propre adaptation pour le scénario du film de Tarkovski), avec la célèbre hypothèse de Sapir-Whorf qui postule que la langue que nous utilisons façonne nos représentations mentales du monde. J'enrichis ces apports de stratégies narratives issues des travaux de la tibétologue Alexandra David-Néel, de l'idée du "folkloric relay system" proposée par le sémioticien américain Thomas Sebeok, et de récits d'inspiration hassidique. 

- Ces travaux s'inscrivent dans ma volonté, plusieurs fois exprimée, de faire passer les études sur la lecture de fictions littéraires de la recherche théorique fondamentale à une véritable recherche expérimentale appliquée (se reporter par exemple à : Finir 2020 avec la question de la transsubstantiation...) et de pouvoir à terme développer de véritables expériences de pensée (voir par exemple : Voyager dans les livres...). 

- Dans la perspective exposée dans mon texte La lecture comme laboratoire du réel : "La forêt est un effet de réel du langage ; une illusion cognitive", il y aurait bel et bien des possibilités de déboucher concrètement sur des expérimentations sur les effets de réel et de pensée du langage. 

- Je suis à l'écoute de toutes et de tous pour, soit en présentiel soit en visioconférences, présenter le corpus sur lequel repose ces projets d'une manière adaptée aux contextes et aux publics concernés, et / ou pour participer à la constitution ou bien m'intégrer au sein d'équipes fonctionnant dans l'optique suivante : il ne s'agit pas d'aller sur Mars, mais, de faire venir Mars à nous, ou, dit autrement : il s'agit d'expérimenter le potentiel performatif des fictions et de la lecture de fictions (a priori, anthropologues et sociologues, entre autres, seraient les bienvenus).

mercredi 3 mars 2021

Des impacts de la Fiction & de la Narration sur la vie quotidienne...

Catalogue conferences et formations de Lorenzo Soccavo
Un condensé de liberté d'esprit et de stratégies cognitives pour penser les effets de réel du langage tout au long de notre vie.
Je ne fais jamais deux fois la même conférence ou la même formation. Chacune est unique, enrichie par les participations et les réactions aux précédentes et par les avancées de ma veille, de mes lectures et de mes réflexions. Les contenus sont également toujours adaptés, tant aux publics, qu'à des perspectives singulières comme le précisent de récents posts :
 
 
 
 

 Téléchargez le catalogue pour vous faire une idée puis parlons-en... 

dimanche 21 février 2021

Participez à une étude sur la lecture immersive !

Dans le cadre de mes recherches sur la lecture de fictions littéraires et le sentiment d'immersion fictionnelle, de "Traversée du Miroir" je mets en ligne une enquête inédite !
Ce questionnaire s'adresse aux lectrices et aux lecteurs de romans. Même à celles et ceux qui en lisent rarement. Aimer lire des romans n'est pas une question de performance !
Répondre à ces quelques questions vous prendra peu de temps. Elles sont simples et y répondre rapidement, spontanément, sera le mieux et le plus facile pour vous. 
Suivez ce lien pour accéder au questionnaire...
Merci d'avance pour votre participation et pour partager cet appel.

lundi 15 février 2021

De nouvelles approches sur la Lecture Immersive

A partir de ma participation en mai 2020 au séminaire Scénographies et Technologies S&T#3 [Voyager dans les livres] j'ai extrait de mes travaux neuf exercices pratiques qui peuvent nous aider à mieux conscientiser la part de nous-mêmes que nous projetons dans les fictions littéraires lorsque nous en lisons. 
 
L'idée derrière ces neuf propositions est celle d'alentir le flux de fiction qui nous entraîne quand nous lisons un roman. Il s'agit de démultiplier les diverses strates des situations qui nous sont proposées par les œuvres littéraires afin d'y faire affleurer la possibilité d'espaces explorables. 
 
Cette approche, illustrée d'exemples concrets pour chacune des neuf propositions, débouche sur la présentation d'une expérience de pensée sur la lecture immersive de fictions et le sentiment de "traversée du miroir". Elle peut être présentée a priori au sein de toutes structures et s'adapter à tous les publics, en présentiel ou en visioconférences. Elle peut aussi donner lieu à divers développements, dont des ateliers d'écriture créative permettant à toutes et tous de potentiellement vivre en soi cette expérience d'immersion fictionnelle et de découvrir ainsi son propre fictionaute...

G
M
T
Fonction Sound est limitée à 200 caractères

mercredi 10 février 2021

Enseignement et Amour des Livres et de la Lecture

Offrir aux jeunes la passion des livres et de la lecture...
Travaillant depuis des années dans le domaine des livres et de la lecture je pense que nous devons toujours demeurer vigilants et critiques par rapport à nombre d'idées reçues qui y circulent et notamment celle que les jeunes liraient peu, voire presque pas, qu'ils ne seraient en tout cas pas attirés par les livres et la lecture, etc. 

Dans la réalité les situations sont toujours plus nuancées.
D'une part, leurs pratiques de lecture sont différentes et s'enrichissent sans cesse des possibilités nouvelles apportées par le numérique et ses réseaux (fanfictions et plateformes comme Wattpad, entre autres, le démontrent). D'autre part, leurs canaux de recommandations se démultiplient (BookTubes ou Bookstagrams, entre autres, en attestent).
De fait : l'attirance pour la fiction et les mondes imaginaires demeure bel et bien toujours aussi puissante !

Offrir aux jeunes la passion des livres et de la lecture...En soi la prospective des dispositifs et des pratiques de lecture est une méthode efficace pour, à la fois étudier au plus près les pratiques de lecture d'une population déterminée et prévoir leurs évolutions possibles, mais également pour accompagner un public précis, par exemple "les jeunes", dans leur découverte tant du patrimoine (ressources du domaine public...), que de la création littéraires (littératures numériques...). 

De l'école primaire à l'université, les principaux contenus liés à la prospective appliquée aux dispositifs et aux pratiques de lecture peuvent facilement et efficacement s'adapter aux différentes tranches d'âges des élèves, à leurs environnements et aux programmes scolaires. 

👉  Quelques pistes, entre autres, à explorer et à exploiter ensemble :

  •  Sensibilisation à l'histoire des supports et des dispositifs d'écriture / lecture et design fiction (méthode d'écriture créative) pour mettre en scène des appareils de lecture novateurs dans des futurs plus ou moins lointains...
  • Sensibilisation aux personnages de romans comme Intelligences Fictionnelles...
  • Sensibilisation aux métalepses narratives (procédé de "traversée du miroir" fréquent dans la SF et les littératures de l'imaginaire)... 
  • Sensibilisation à l'immersion fictionnelle et aux rapports entre fiction et réalité...
  • Sensibilisation à la découverte de son propre fictionaute (la part subjective de soi que nous projetons spontanément dans nos lectures de romans)...
 Je suis à l'écoute de toutes les enseignantes et de tous les enseignants...

lundi 8 février 2021

Les Gens de Légendes - Notes sur les Intelligences Fictionnelles

Notes sur les Intelligences Fictionnelles
Cette appellation, Les gens de légendes, pourrait-elle être une définition des marionnettistes que nous appelons généralement des noms substitués de "destin", "hasard", "chance" ou bien "malchance" ? 

Depuis l'aube de l'humanité le potentiel démiurgique du langage dirige nos pensées, façonne notre perception du monde et y influence notre conduite.
Or, la cristallisation de certains effets de langage génère de véritables entités actives que, comme le faisaient les sociétés polythéistes, nous devrions reconnaitre comme des intelligences fictionnelles à part entière. Ces créatures vivantes non anthropomorphiques font tourner les manèges sur lesquels nous sommes ! Il suffirait de relire Homère pour en prendre conscience.

"Le(s) gen(s) de légendes", ou "légende de légendes" car nous serions dans le programme. Alors qu'à longueur de journées nous déblatérons sur les algorithmes nous ne semblons pas vouloir comprendre que tout texte code. Potentiellement les fictions littéraires, au premier rang desquelles s'imposent les mythes de la création, sont de puissantes matrices conceptuelles qui informent notre environnement physique par le biais des illusions cognitives qu'elles entretiennent. 
Aujourd'hui le boucan médiatique autour des Intelligences Artificielles risque fort de masquer une fois de plus les activités réelles de ces Intelligences Fictionnelles. Pourtant, des personnages de fiction aux personnes fictives, diverses manifestations révèlent leur présence furtive parmi nous.

Ces réflexions sur les Intelligences Fictionnelles recoupent en fait les thèmes de plusieurs de mes conférences qui sont présentées dans le catalogue 2021. En présentiel ou en visioconférences il est toujours possible de concevoir sur mesure un échange adapté à votre contexte. C'est l'urgence d'aborder de front un tel sujet qui doit primer !

mercredi 3 février 2021

Sur l'immersion fictionnelle | Mr. Dutilleul et la jeune Alice

Qu'est-ce que lire ? Lire c'est voir quelque chose qui fait voir autre chose.
Entre ce "quelque chose", et, cet "autre chose", il y a donc une certaine distance et dans un premier temps nous pourrions émettre l'hypothèse suivante :
- ce serait cette distance virtuelle qui serait mentalement parcourue par la lectrice ou le lecteur de fictions littéraires pour qu'ils se retrouvent "immergés" dans le monde de ce qu'ils sont en train de lire, dans la posture de lecteur telle que l'évoque à plusieurs endroits de sa Recherche Marcel Proust, par exemple lorsqu'il se remémore dans Du côté de chez Swann : "l’espèce d’écran diapré d’états différents que, tandis que je lisais, déployait simultanément ma conscience", ou bien encore quand il parle de "cristal successif ". N'aurions-nous pas là chez Proust des mots cherchant à exprimer ce qui serait de l'ordre d'une traversée du miroir ?  

Je propose donc une approche rationnelle s'appliquant dans un premier temps à rapprocher des extraits de fictions littéraires de la définition "Lire c'est voir quelque chose qui fait voir autre chose", dans le but d'envisager la relation de l'expérience d'un corps physique qui traverse un obstacle matériel comme une possible métaphore du voyage immobile que font les lectrices et les lecteurs.

Nous pouvons penser évidemment à la nouvelle fantastique de Marcel Aymé, Le Passe-muraille, l'histoire de Monsieur Dutilleul, un petit employé qui découvre incidemment qu'il peut passer à travers les murs, mais c'est à partir d'une fresque de street-art de la jeune Alice de Lewis Carroll que se sont cristallisées plusieurs facettes de mes recherches sur les métalepses. Alice ici semble apparaitre à la surface du mur comme si elle venait de le traverser.

Je postule que cette muraille que nous traverserions lorsque nous lisons un roman serait le langage, ce langage qui dans la vie quotidienne médiatise notre expérience immédiate du monde et vient faire écran et qui là, dans le processus de lecture d'une fiction littéraire, jouerait comme une sorte de miroir magique.
Je vous propose de se rencontrer autour de ce postulat pour une conférence-débat* richement illustrée et, vous le verrez, très documentée et rigoureusement argumentée.
Qu'en pensez-vous ?

N.B. Illustrations | Photos D.R. Céline Mounier, janvier 2021 Paris 13e, graffeur Azel.
A lire de Céline Mounier sur le site des Arts Foreztiers : Aimer les furtives...

* En présentiel ou en visioconférence, vous pouvez également télécharger librement le PDF du Catalogue 2021 de mes conférences et formations.

lundi 1 février 2021

La lecture est une activité humaine peu banale

Lorenzo_Soccavo_in_ProProse-Magazine_2021
2021 a bien débuté avec la publication de mes réflexions : Le texte, un jardin dont il faut sortir... dans PRO/P(R)OSE — Le magazine, des mots, des (contre-)cultures
 
Depuis que notre espèce animale manipule le langage, elle est aussi manipulée par lui. Dans cette situation seule la lecture peut-être pourrait être véritablement un processus mental concourant à notre émancipation et à notre autonomie spirituelle.
 
Ce texte récent donc, un jardin dont il faut sortir..., s'inscrit dans le prolongement de quatre autres publications qui se sont égrenées dans quatre revues différentes depuis une réflexion initiale, Le texte comme jardin, parue en septembre 2018 dans La Règle du Jeu (voir ici les liens vers le parcours des quatre textes). 
 
Le thème développé dans ces différents textes recoupe ceux de deux des conférences que je propose cette année : Découvrir que des fictions recèlent des formes de vie, et, Découvrir ce que la lecture de fictions a de véritablement magique.
Toutes les deux sont très sérieusement documentées et argumentées.
Vous en trouverez un descriptif dans le catalogue 2021 de mes conférences.
N'hésitez pas à me contacter pour toutes informations complémentaires et si vous souhaitez que je vienne vous présenter mes travaux sur ces questions, en présentiel ou en visioconférences...

vendredi 1 janvier 2021

2021 et de la chance durant 365 jours !

2021 est une année de vrais challenges pour ensemble réenchanter l'univers du livre et de la lecture.
 

Pour enrichir vos projets autour des évolutions du livre, de ses supports et des pratiques de lecture, je vous propose pour 2021 en présentiel ou bien à distance, dans le cyberespace ou bien tout simplement avec un logiciel de visioconférences, sept conférences exclusives ouvrant le débat et toutes rigoureusement argumentées malgré leurs sujets originaux sous le signe de la découverte :

Versant formations
Je vous propose trois formations :

📌  Formation à la prospective et à la veille stratégique
Pour anticiper les mutations du livre et de la lecture une approche stratégique spécifique en trois phases spécialement dédiée aux futurs professionnels des métiers du livre. Une démarche pratique visant à l'efficacité à court terme : il ne s'agit pas ici de théoriser, mais, de donner à chacun des informations opérationnelles pour pouvoir s'organiser concrètement et développer efficacement sa propre méthodologie d'approche du futur.

📌  Formation au Design Fiction
Le design fiction est une méthode pragmatique d’anticipation et d’exploration du futur par les moyens de la fiction pour donner forme à son avenir avec les outils cognitifs de la narration. Cette formation, que j'ai élaborée spécialement pour l'interprofession du livre et pour les métiers de la culture, allie une acquisition rapide des outils de base de la prospective à une mise en pratique par des exercices d'écriture créative.

📌  Connaître et valoriser les pratiques de lecture numérique
Plus spécialement dédiée aux bibliothécaires pour leur apporter des éléments de réponses concrètes et des ressources à exploiter face aux nouvelles attentes des usagers pour ce qui est de l’évolution des pratiques numériques, la lecture et l’accès aux contenus culturels…

@ votre écoute et... bonne année !

samedi 26 décembre 2020

Finir 2020 avec la question de la transsubstantiation...

L’année 2020 s’est terminée en beauté avec une séance du séminaire Ethiques et Mythes de la Création consacrée aux personnages de fiction.
En compagnie de Sylvie Dallet (Présidente de l’Institut Charles Cros), Céline Mounier (sociologue) et Jean-Claude Heudin (spécialiste de l’Intelligence Artificielle) j’ai exposé l’avancée de mes réflexions sur le sentiment de "traversée du miroir" chez les lectrices et les lecteurs de fictions littéraires en posant le postulat suivant : les personnages de fictions littéraires sont généralement des créatures anthropomorphes qui ne vivent pas physiquement sur Terre, en conséquence de quoi nous pourrions les considérer comme des extraterrestres avec lesquels nous pourrions chercher à entrer en contact.
 

J’ai présenté une typologie pouvant servir de base à une catégorisation des rapports entre personnes physiques, et, personnages fictionnels, avec pour objectif de nous aider à élaborer des stratégies pour établir un contact, c’est-à-dire pour que nous puissions considérer des personnages de fiction comme de possibles médiateurs entre le monde sensoriel et les mondes imaginaires. J’ai présenté quatre catégories d’entités fictionnelles qui pourraient potentiellement nous servir de truchement avec des personnages de fiction :
    I – Les créatures ectoplasmiques
    II – Les personnes fictives
    III - Les créatures digitales
    IV - Les intelligences fictionnelles
 
En conclusion j’ai rappelé que depuis l’aube de l’humanité nous poursuivons toujours les mêmes rêves. Par exemple, voler comme les oiseaux et accéder à d’autres mondes. Pour ce qui est du vol cela nous est anatomiquement impossible mais nous sommes parvenus à mettre au point des machines de plus en plus sophistiquées qui nous transportent dans les airs et dans l’espace. Pour ce qui est de l’accès à d’autres mondes cela nous est aussi physiquement impossible, mais nous avons développé différentes stratégies passant des expériences esthétiques aux expériences mystiques et psychédéliques. Le texte reste cependant selon moi le principal agent et la lecture de fictions littéraires le domaine dans lequel nous devrions concentrer nos recherches.

Les personnages de fiction sont en-dehors du spectre sensoriel que nous pouvons consciemment percevoir, mais potentiellement certains d’entre eux pourraient-ils acquérir sur le psychisme de certains lecteurs une densité telle qu’ils pourraient accéder à leur perception de la réalité ou tout au moins l’altérer par leur présence invisible ?
Que faudrait-il débloquer pour passer de l’énergie statique du texte écrit à l’énergie cinétique spontanément engendrée par le processus mental dynamique de la lecture ?
Pourquoi ne pas chercher à mettre au point un dispositif technique permettant d’entrer en contact avec les personnages ? En physique quantique et en astrophysique les scientifiques élaborent après-coup les appareils permettant de détecter l’existence de ce dont leurs équations théoriques leur avaient auparavant démontré la réalité. Ne faudrait-il pas faire passer les études sur la lecture de fictions littéraires de la recherche théorique fondamentale à une véritable recherche expérimentale appliquée ?

mercredi 23 décembre 2020

Le support papier et son avenir...

Je suis souvent sollicité par des étudiant.e.s pour des entretiens... J'en fais écho cette fois-ci car comme sujet il s'agit de l'avenir du "support papier", et comme contexte celui d'une grande école de design.
Voici donc : 

 
 — Selon vous, quelles ont été les fonctions spécifiques du papier depuis son apparition et son évolution ? Support de l’archive et de l’écriture, quels ont été/sont ses "pouvoirs", ses lacunes et ses limites ?

Ses fonctions ont été celles d’un support léger, maniable et facilement transportable qui a en partie contribué au développement de la lecture, et ses limites sont liées à ses qualités, la fragilité à l’eau, au feu, à des parasites...
La question du pouvoir symbolique n’est pas tant liée au papier ou au livre qu’à l’écrit en fait, voire même à la maîtrise de la parole. L’expression "Avoir voix au chapitre" a longtemps véhiculé cette idée. Cependant la rareté et le coût des livres, en lien d’intelligence avec les pouvoirs économiques et politiques, les problématiques sociales d’enseignement et d’alphabétisation, doivent nous conduire à relativiser. Dans quelle mesure la valeur symbolique attachée au papier a-t-elle été une construction sociale artificielle ? Aujourd’hui poser devant une bibliothèque véhicule-il toujours le même message que naguère ?


— Considérant ses propriétés (conservation et pérennité), le papier est un témoin, une preuve du passé, vivant et significative (l’archive). Dans un sens, le papier rendrait le réel visible, lisible et intelligible. Quels rapports pouvez-vous établir entre le réel et le livre/le papier ?

La conservation et la pérennité du papier sont très relatives. C’est l’écriture, et non pas le papier, qui rend visible le langage verbal et la pensée, la parole invisible. Dans un sens l’on peut penser que cette opération de rendre visible la parole nous informe sur le réel, c’est-à-dire qu’elle lui donne forme, ou bien qu’elle nous forme, nous, à percevoir une certaine image du réel et à l’exprimer dans certaines limites communément admises par l’époque.
Il faudrait s’entendre sur une définition du réel dans le sens où le papier et les livres, que j’aime parfois à définir comme "des moyens de locomotion", véhiculent surtout des fictions et que, par exemple, une majorité de fictions littéraires nous ouvrent les portes vers des mondes imaginaires.
Le papier est le sable sur lequel nous apparaissent les mirages de l’écriture. L’analogie qui me vient à l’esprit est celle d’une partition, le solfège rend visible la musique mais la musique reste invisible cependant.


— Selon Jacques Derrida, le papier nous représente, nous atteste (Papier Machine, Galilée, 2001). En tant que support et sujet il acte, il crédite ou discrédite une réalité, "sur le papier". Pourtant, avec le numérique, il quitte peu à peu le monde réel pour se dématérialiser (e-paper, écran d’ordinateur), il se "virtualise". Comment alors le support du réel peut-il devenir virtuel ? Comment un support virtuel peut-il acter le réel ?

Je n’ai pas lu le livre de Derrida que vous évoquez. Je pourrais essayer de vous répondre à partir de l’essai "Simulacres et simulation" de Jean Baudrillard, mais je préfère vous répondre par moi-même.
En réponse à notre angoisse de mort nos ancêtres ont éprouvé très tôt semble-t-il le besoin d’inscrire, graver, buriner, laisser des traces de leurs passages. Nous pouvons penser que la transmission se faisait alors autrement que par ces sortes de témoignages, mais plutôt par imitation et apprentissage manuel, puis progressivement par des récits oraux. Et si nous voulons être rigoureux dans notre pensée nous devrions même nous questionner sur en amont l’apparition du langage articulé et sur sa pertinence à rendre compte du réel. Dans les diverses théories à ce sujet l’une avance l’hypothèse que le langage articulé aurait été facilité par la nécessité de devoir rendre compte de réalités éloignées dans le temps ou l’espace et ne pouvant pas être désignées par un geste de la main. C’est là ouvrir la porte à la fabulation, aux mensonges, etc., dès l’origine.
Avec le numérique, plus précisément que le papier, c’est la feuille, la page qui semble se dématérialiser, alors qu’étymologiquement le terme même de page est lié à une surface cultivée parcourable d’un regard, un champ, une vigne… Dans notre patrimoine culturel lire un texte et lire un paysage sont intimement liés.
Aujourd’hui la page de papier passe d’un monde de particules physiques à un monde de pixels. D’où ces inquiétudes multiples. Un sentiment de malaise qui pourrait peut-être s’expliquer par l’impression que le virtuel semblerait pouvoir introduire une rémanence plus proche de la pensée que le ne le faisaient l’écriture manuscrite ou l’imprimerie.
Cependant il demeure aussi une autre forme d’attachement aux livres et au papier et qui tient peut-être au fait qu’il existerait un esprit des objets qui se connecterait à nous, dans le sens qu’il entrerait en relation avec notre esprit, ou bien auquel notre esprit se connecterait sans avoir recours à un dispositif technique.
En résumé la frontière entre réel et virtuel est-elle si nette que cela ? C’est la question qui se pose également pour le rapport entre réalité et fictions.


— Selon vous, quels impacts majeurs l’arrivée du numérique a-t-elle eus sur la lecture et sur l’écriture ? Quels changements le traitement de texte numérique a-t-il eu sur le processus d’écriture ? Et sur le processus de lecture ? Le numérique s’adapte-il à nos habitudes et notre culture ? Ou l’inverse ?

Pour ce qui est de la lecture je pense que globalement nous lisons davantage même s’il s’agit d’une lecture moins suivie, moins linéaire et plus entrecoupée par des sauts multi voire transmédia. Ce qui potentiellement peut autant être une source d’enrichissements que de distraction préjudiciable.
Pour ce qui est de l’écriture il faudrait évaluer les risques liés à une perte progressive de l’écriture manuscrite (claviers, interfaces tactiles, reconnaissance vocale…) et ses impacts potentiels en termes de compréhension et de mémorisation notamment.
Le laboratoire Lutin Userlab a produit des travaux sur les impacts des différences de supports sur la lecture. Le professeur Stanislas Dehaene du Collège de France travaille également sur ces questions. Ces différents travaux reconnaîtraient nos indéniables facultés d’adaptation. Nous constatons bien depuis déjà quelques décennies que nous nous adaptons au numérique, cela ne signifiant pas que c’est facile pour tous, ni sans risques ou sans pertes, ne serait-ce que d’un sentiment de sécurité.


— Le livre et le papier ont, pendant des siècles, véhiculé le savoir, la mémoire et la culture. Comment le numérique, en seulement quelques dizaines d’années, a-t-il bouleversé la suprématie du livre, du support papier ? Comment être sûr qu’il soit capable de remplacer un support/un objet aussi historiquement ancré dans nos civilisations ?

Nous ne pouvons être sûrs de rien. Mais un livre imprimé est un objet clos sur lui-même et statique, tandis qu’un livre numérisé permet une plasticité d’affichage et d’accès, des recherches internes…
Par rapport au support papier il faut plutôt considérer le numérique comme la possibilité d’une hyper bibliothèque potentiellement accessible à tous en permanence, que comme un simple concurrent aux livres qui serait en compétition en termes de victoire ou d’échec.
Je crois que de tous temps l’essentiel de la transmission s’est effectuée bien plus par la chaîne du vivant, par une continuité génétique et spirituelle, que par des héritages matériels biodégradables dans le temps. Les livres imprimés devraient connaître le sort des rouleaux de papyrus et les tablettes numériques le sort des tablettes d’argile. Cela dit il reste deux aspects à prendre en compte : d’une part, le numérique n’est absolument pas de l’immatériel (il y a toujours une réalité physique de serveurs informatiques et de data centers), d’autre part, quand des archéologues retrouvent une tablette d’argile ils voient à sa surface des inscriptions à décoder, un archéologue du futur quand il retrouvera une tablette tactile il ne verra... rien.


— Le texte numérique a la capacité de se métamorphoser, de se transformer, d’interagir. A l’inverse du texte sur papier, il est en constante évolution. Avec la circulation massive de l’information, de la communication, le "règne de l’accès", mais aussi les solutions de contrôle, de tri, doit-on se méfier du texte numérique (fake news, falsification, perte de documents) ?

Oui, nous devons toujours nous méfier. Mais aussi avoir conscience que les erreurs sont plus facilement et rapidement détectables et corrigeables que dans le passé et que le travail collaboratif et les échanges contribuent à la validation des informations publiées. Énormément de mensonges et de propagande furent imprimés sur papier et véhiculés par des livres au cours des siècles passés.
Comme nous ne pouvons pas plus revenir à un avant le numérique qu’à un avant le chemin de fer, ce qu’il faut c’est nous adapter. En l’occurrence il nous faut détecter et lutter contre l’illectronisme, et faire en sorte que les enseignants et les bibliothécaires puissent développer une véritable littératie numérique auprès de la population.
A terme des développements de la technologie blockchain devraient permettre un meilleur contrôle de la fiabilité et de l’intégrité des contenus et de l’authentification de leurs sources.

— En constatant les avantages du livre électronique (accessibilité, maniabilité), est-il raisonnable d’imaginer la fin du livre papier dans les décennies à venir ?

Ces avantages sont à ce jour loin d’être des réalités. Mais c’est en effet en termes de décennies qu’il faut penser. Pour l’heure les enfants en âge de faire leur apprentissage de la lecture et de l’écriture le font encore majoritairement sur du papier, même si les apprentissages sur supports numériques se développent. Nous devons envisager ce changement sur le temps long de la chronologie des successions de générations et des politiques gouvernementales d’éducation soumises à des contraintes économiques fortes. De plus il peut toujours y avoir de l’imprévu : le récent confinement a révélé les difficultés et les limites de l’enseignement à distance et provoquera peut-être une accélération de la littératie numérique au sein de l’éducation nationale.

— Pensez-vous que l’avenir du livre soit lié à celui du papier ? En mettant en lumière ses lacunes et ses limites, le numérique peut-il aider le papier/le livre papier à se réinventer ? Une résistance du papier est-elle possible ?

L’avenir de l’objet livre en tant que dispositif de lecture est probablement lié oui à l’avenir du papier. Comme l’argile était lié aux tablettes d’argile et le papyrus aux rouleaux.
Mais le support papier, en tant que matière première, évolue toujours et il est l’objet de développements technologiques intéressants. Je pense notamment aux travaux conduits au sein de l’INP-Pagora de Grenoble par exemple sur les encres conductrices et l’électronique imprimée. A terme nous devrions évoluer vers des interfaces hybrides mixant ce que nous distinguons aujourd’hui comme étant du papier, et, les écrans (écrans flexibles...).
Par ailleurs d’autres technologies d’affichage de textes sont également l’objet de recherches, comme l’encre et le papier électroniques déjà exploités dans ce que nous appelons "liseuses", ou encore à partir du graphène.
Pour ce qui est d’une possible résistance du papier cela fait déjà quelques années que les acteurs de la filière des industries graphiques se sont organisés sous l’impulsion de leurs représentations syndicales professionnelles, entre autres l’UNIC (Union Nationale de l'Imprimerie et de la Communication) avec notamment Culture Papier qui mène un important travail de lobbying. La filière graphique (papeterie, imprimerie, diffusion et distribution…) représente des centaines de milliers d’emplois. Le SNE (Syndicat National de l’Édition) est également très actif. Enfin, pour conclure positivement, des éditeurs innovants travaillent à rapprocher l’univers du papier et l’univers numérique... 

Et vous, qu'en pensez-vous ?

lundi 21 décembre 2020

Rendez-vous en 2021 pour le Livre et la Lecture

2021 sera une année de challenges !
Pour préparer votre programmation autour des évolutions du livre, de ses supports et des pratiques de lecture, je vous propose, en présentiel ou à distance, dans le cyberespace ou bien tout simplement avec un logiciel courant de visioconférences, sept conférences exclusives ouvrant le débat, toutes rigoureusement argumentées et sous le signe de la découverte...
 
Cliquez simplement sur les liens ci-dessous pour accéder à la fiche de présentation de la conférence concernée : 

Le catalogue général est librement téléchargeable en suivant ce lien : catalogue PDF... 

Versant formations : je vous propose une approche pragmatique d'anticipation et d'exploration du futur centrée sur le secteur des arts et de la culture avec une formation au Design Fiction...
Je vous propose également un parcours adaptable à tous les cursus dédiés aux futurs professionnels des métiers du livre et de l'édition, une approche pratique visant l'efficacité à court terme...

@ votre écoute...

mercredi 9 décembre 2020

Un séminaire sur les personnages de fiction

Dans le cadre du séminaire Ethiques et Mythes de la Création de l'Institut Charles Cros j'aurai le plaisir de participer le samedi 19 décembre 2020 (10H00 - 12H30 heure de Paris) en vidéoconférence ZOOM, à une séance consacrée au sujet suivant : 
 
Les personnages de fiction nous aident-ils encore à vivre ? 
 
 Avec au programme :
 
- Introduction par Sylvie Dallet (Présidente de l'Institut Charles Cros, professeure des universités) : "L‘écriture, "cette substance magique" comme l’écrit Le Clézio fait vivre, au delà du plaisir de la lecture du moment, des personnages et des moments qui restent dans nos mémoires et nous inspirent des choix et des renoncements. Si l’émergence des personnages singuliers induit des dialogues personnels avec leurs lecteurs, est ce l’amorce d’une lecture prospective qui annonce des comportements nouveaux ?
 
- Jean-Claude Heudin (titulaire de l'Habilitation à Diriger des Recherches de l'Université Paris-Sud, auteur de nombreux articles scientifiques ainsi que plusieurs ouvrages dans les domaines de l'Intelligence Artificielle et des sciences de la complexité aux éditions Odile Jacob puis Science eBook dont il est le fondateur)
La musique créatrice de mondes imaginaires : "Les mondes imaginaires, en particulier de science-fiction, sont des lieux qui résultent d'une boucle étrange. Ils représentent des univers créés par leurs auteurs autant que par leurs personnages. C'est en effet au travers de leurs yeux et de leurs émotions que, dans un premier temps l'auteur, puis ensuite les lecteurs ou les spectateurs, « découvrent » ce monde. Dans les films, les séries, les jeux vidéos, la musique joue un rôle essentiel. Elle fait partie intégrante de la narration, du monde et de ses personnages, en participant à l'immersion sensorielle et émotionnelle.
 
-  Céline Mounier (Docteur en sociologie et sociologue en entreprise)
Sur Les furtifs de Damasio : "L’été 2019, j’ai lu Les furtifs d’Alain Damasio, un roman de science-fiction. J’ai été captivée par le personnage de Lorca, qui étudie les furtifs en anthropologue, protégé par un chef visionnaire et bienveillant à la fois. Pendant tout le roman, Lorca ouvre des voies de recherche, progresse lentement parfois, par accélérations à d’autres moments. Son regard reste critique sur la société des années 2040 avec ses « technococons » et autres « intechtes » qui façonnent un certain rapport à la consommation, aux loisirs et à l’autorité. Dans la société d’alors, chacun est replié sur soi et l’ordre économique gouverne l’ordre politique.  En observateur engagé, Lorca est bientôt emporté par une énergie digne de la musique du Sacre du Printemps de Stravinsky. D’ailleurs, dans le roman, la place de la musique et des sons est essentielle, tout autant que la furtivité, l’animalité, la joie des corps qui se meuvent en liberté.
 
- Pour ma part j'interviendrai sur le sujet : Les personnages de fictions comme médiateurs
Travaillant depuis plusieurs années sur le sentiment de "traversée du miroir" chez les lectrices et les lecteurs de fictions littéraires et forgeant pour cela le concept de "Fictionaute", la part subjective de soi qu'une lectrice ou qu'un lecteur projette spontanément dans ses lectures, cette séance du séminaire Éthiques et Mythes de la Création sera pour moi l’occasion de proposer une catégorisation de nos rapports aux personnages de fictions. Nous serons ainsi amenés à les considérer comme de possibles médiateurs entre monde sensoriel et mondes imaginaires. La comparaison entre personnes physiques et personnages fictionnels guidera notre essai de typologie aux confins de la fiction pour distinguer les apports respectifs dans la prise de conscience et l’éventuelle autonomisation de notre fictionaute, tant des personnes fictives, que des nouvelles formes de créatures numériques, jusqu’à l’émergence d’intelligences fictionnelles que j’avais abordée le 1er mai 2020 dans le cadre du séminaire Scénographies et Technologies S&T#3 du psychanalyste Franck Ancel [Cf. Voyager dans les livres].

- Pour recevoir le lien et le code pour participer à cette vidéoconférence merci d'envoyer un mail au plus tard la veille à l'adresse suivante : sylvie.dallet@uvsq.fr  
 
- A lire également sur ce thème :