Au cours d'un déjeuner avec un éditeur, la semaine dernière, lui végétarien, moi face à un steak tartare ;-) j'en étais venu à évoquer ce que les spécialistes de la Grèce archaïque nomment : "les objets parlants". Il me rappela alors judicieusement quelques extraits du chef-d'oeuvre de Gabriel Garcia Marquez : Cent ans de solitude, que j'ai évidemment lu il y a une vingtaine d'années, mais dont j'avais forcément oublié quelques épisodes.
Du coup je l'ai racheté hier (ne l'ayant pas dans ma bibliothèque, une amie me l'avait prêté à l'époque) et en ai lu dans les jardins du Luxembourg, la présentation signée Albert Bensoussan (dans la collection Points Poche éd. du Seuil). En effet, dans ce "monde qui est constamment à réinventer [...] des petits papiers rappellent aux hommes oublieux le nom des choses - "table, chaise, horloge, porte, mur, lit, casserole" -" ; et aussi, et surtout : "Là, tout sera à créer et l'on vivra le déchiffrement des premiers jours du monde, car "beaucoup de choses n'avaient pas encore de nom et pour les mentionner, il fallait les montrer du doigt". Et voilà l'humaine condition installée dans l'Histoire, dans la contingence, dans le devenir et le cyclique..."
Je devrais citer l'intégralité de cette présentation qui rend magnifiquement compte, tant du chef-d'oeuvre qu'elle présente, que, bien au-delà, des vastes et magnifiques enjeux que véhiculent les livres, et de cette opération, au fond quelque part magique, qu'est la lecture.
Or, les pratiques de lecture mutent en ce début de 3e millénaire, et peut-être même (j'y repensais dernièrement en regardant une petite vidéo de Nokia sur un projet de laboratoire de lunettes détectant les mouvements de l'oeil et permettant de consulter (de lire donc) des informations...), peut-être même allais-je donc dire, irions-nous vers une lecture immersive, totale, renouant avec la magie des commencements :-)
Quel rapport vous demandez-vous avec le titre de ce post ?
Un ami, qui a une longue expérience de l'édition, m'écrivait récemment : "Les éditeurs sont des pragmatiques de terrain. Tout ce qui ne peut pas se traduire ici et maintenant en objet ne les intéresse pas. En un mot comment ferions-nous demain matin du chiffre d'affaire à partir du numérique...".
Or, les pratiques de lecture mutent en ce début de 3e millénaire, et peut-être même (j'y repensais dernièrement en regardant une petite vidéo de Nokia sur un projet de laboratoire de lunettes détectant les mouvements de l'oeil et permettant de consulter (de lire donc) des informations...), peut-être même allais-je donc dire, irions-nous vers une lecture immersive, totale, renouant avec la magie des commencements :-)
Quel rapport vous demandez-vous avec le titre de ce post ?
Un ami, qui a une longue expérience de l'édition, m'écrivait récemment : "Les éditeurs sont des pragmatiques de terrain. Tout ce qui ne peut pas se traduire ici et maintenant en objet ne les intéresse pas. En un mot comment ferions-nous demain matin du chiffre d'affaire à partir du numérique...".
Il a certainement raison et c'est bien dans cette optique que je travaille.
Nonobstant, aujourd'hui, les éditeurs changent d'attitude face à leurs contenus. Papier ou numérique ? Ou les deux ? Comment enrichir ces contenus (audio, vidéo, actualisation, participativité, jeux, ...) ?
Le lancement à l'américaine de The Lost Symbol de Dan Brown (e-book version Kindle d'Amazon, audiobook, jeu vidéo..., et version papier) ne fait que prouver que l'édtion anglo-saxonne se pose certainement moins de questions que l'interprofession francophone du livre, mais qu'elle relève pragmatiquement le challenge de "faire du chiffre d'affaire à partir du numérique".
Qu'attendons-nous ?
Le lancement à l'américaine de The Lost Symbol de Dan Brown (e-book version Kindle d'Amazon, audiobook, jeu vidéo..., et version papier) ne fait que prouver que l'édtion anglo-saxonne se pose certainement moins de questions que l'interprofession francophone du livre, mais qu'elle relève pragmatiquement le challenge de "faire du chiffre d'affaire à partir du numérique".
Qu'attendons-nous ?
Comment enrichir ces contenus ? C'est vraiment pas difficile, il suffit d'abattre les cloisons et d'utiliser la numérisation à fond ;-)
RépondreSupprimer@ Marc-André : ce serait donc si simple ;-) versant auteur et peut-être même versant contenus éditoriaux, soit, mais encore faut-il que cela corresponde à une offre commerciale structurée, avec une chaîne de valeur efficiente, c'est-à-dire qui aboutit à des résultats positifs pour des investissements raisonnables.
RépondreSupprimerL'édition est ( devrait être ? )un métier de hasard, "d'orpailleurs". Comme disait Lino Ventura dans "la Bonne Année" de Lelouch, pour le choix d'un film ou d'un roman: " ... Je fais comme en amour, je prends des risques."
RépondreSupprimer"Les éditeurs sont des pragmatiques de terrain. Tout ce qui ne peut pas se traduire ici et maintenant en objet ne les intéresse pas. En un mot comment ferions-nous demain matin du chiffre d'affaire à partir du numérique...".
RépondreSupprimerLes éditeurs ne feront pas de chiffre d'affaire avec le numérique, parce que le numérique se fera sans éditeurs, hélas...
@ Pierre-Alexandre : "le numérique se fera [et se fait] sans éditeurs", soit, mais : l'édition numérique ? Devrait-elle se faire avec ou sans les éditeurs ? Votre "hélas", hélas, répond, il me semble ;-(
RépondreSupprimerTu as raison quoique ;-) Suivons plutôt cette petite devise de Michel-Ange :"Le plus grand danger pour la plupart d'entre nous n'est pas que notre but soit trop élevé et que nous le manquions, mais qu'il soit trop bas et que nous l'atteignons."
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